retour Retour

Vœu déposé par le groupe UMP relatif au marché de l'art.


Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Nous allons maintenant examiner le v?u r�f�renc� n��87 d�pos� par le groupe UMP, relatif au march� de l'art. La parole est � Mme B�RKLI, pour 2 minutes.

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. Il y a un mois, nous nous r�jouissions, sur tous les bancs de cette Assembl�e, de l'inauguration de la Fondation Vuitton et de la r�ouverture, apr�s une tr�s belle r�novation du mus�e Picasso � Paris. Le v?u que je vous pr�sente maintenant a pour premier objet de r�affirmer la vocation de Paris � �tre la Capitale mondiale du march� de l'art et, pour qu?elle le reste face � la comp�tition internationale, et d'anticiper en nous mobilisant ensemble, � la veille de la pr�sentation d'un projet de texte de loi du Ministre de l?Economie, M. Emmanuel MACRON, qui peut para�tre vertueux sur le papier, mais qui dans les faits aura immanquablement des cons�quences n�gatives sur ce secteur. Je veux le dire tout de suite�: je ne veux pas, cet apr�s-midi, accabler M. MACRON, qui a d�j� fort � faire, si je comprends bien, avec la Maire de Paris depuis ce matin mais, dans le texte qu?il pr�sentera au Conseil des Ministres dans quelques jours, qui reprend les propositions du rapport du d�put� socialiste Richard FERRAND, il s'agira de fusionner les huissiers avec la profession des commissaires-priseurs qui constituent la t�te de pont de la fili�re du march� de l'art en France et, plus encore, � Paris. C'est une id�e qui n'est pas nouvelle. Elle a �t� port�e en son temps par M. MONTEBOURG. Sous couvert d'un �lan r�volutionnaire, il s'agissait pour lui de partir � la chasse aux privil�ges�: les "professions r�glement�es devaient �tre cass�es", disait-il, pour renflouer les caisses de l'Etat jusqu'� 6 milliards d'euros. Forc�ment, la solution � tous les maux du pays�! M. MONTEBOURG est reparti sur les bancs de l'�cole mais le probl�me, c?est que M. MACRON, lui, semble avoir l'intention de reprendre, de toute �vidence, l'id�e en jetant aujourd'hui l'anath�me sur les commissaires-priseurs dont le m�tier est mal connu du grand public et donc facile � jeter en p�ture. D�fendre les commissaires-priseurs, comme je le fais aujourd'hui dans cet h�micycle, ce n'est pas une cause �litiste, encore moins un sujet marginal. Les commissaires-priseurs sont les garants de la transparence du march� et dans l'int�r�t des vendeurs comme des acheteurs. D�fendre cette profession, c?est d�fendre l'identit� de Paris, la place de la France et son rayonnement culturel. On nous explique que cette r�forme ne touchera que des ventes judiciaires, sauf que la r�alit� du terrain ne conna�t pas cette distinction, puisque 75�% des commissaires-priseurs en France et la quasi-totalit� des commissaires-priseurs � Paris exercent � la fois une activit� judiciaire et une activit� volontaire. En voulant fusionner les commissaires-priseurs judiciaires avec les huissiers, on va � la fois fragiliser une activit� dans son ensemble et menacer un �cosyst�me. Je rappelle que le march� de l'art, c?est 13.000 entreprises sp�cialis�es, des galeries, des maisons de ventes, des marchands d'art, des antiquaires, plus de 70.000 personnes qui travaillent dans ce secteur d'activit�, sans compter les milliers d'emplois indirects - h�tellerie, assurance, gardiennage. Rien que dans le 9e arrondissement, l'H�tel des ventes Drouot attire 6.000 visiteurs par jour et constitue un v�ritable poumon �conomique pour tout un quartier. Fragiliser cette profession, comme l'envisage le Gouvernement - Madame la Maire, je conclus - conduirait � remettre en cause la supr�matie culturelle de Paris, d�j� menac�e au profit de Londres et de New York. La Ville de Paris doit �tre absolument en premi�re ligne pour stopper les ardeurs du Gouvernement et soutenir ce secteur d'activit� essentiel pour le d�veloppement culturel et �conomique de Paris. Je vous remercie.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Pour vous r�pondre, la parole est � M. JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Madame la Maire, il est assez int�ressant, incongru en tout cas, qu'apr�s les mois de septembre et octobre que nous avons v�cus, assez incongru de consid�rer que dans le domaine de l'art contemporain, Paris prend du retard sur d'autres capitales. La F.I.A.C. a gagn� des parts de march� sur toutes les autres foires internationales d'art contemporain et je ne parle pas de quelques ouvertures d'�quipements majestueux, par exemple la Fondation Louis Vuitton, mais je ferme la parenth�se. Concernant votre v?u qui, j'ai bien not� dans votre explication, ne voulait pas accabler Arnaud Montebourg, puis Emmanuel MACRON qui a repris une grande partie de ce projet. Ce n'est peut-�tre pas vous, alors, qui avez r�dig� ce v?u, parce que quand je lis les consid�rants, je vois bien qu?il n?y a pas une volont� de votre part que nous y r�pondions favorablement et, de ce point de vue-l�, vous ne serez pas d��ue, puisque ce sera un avis d�favorable � ce v?u pour plusieurs raisons. La premi�re�: le projet de loi que vous citez concerne les commissaires-priseurs judiciaires, qui sont des officiers minist�riels nomm�s par arr�t� du Garde des Sceaux et comp�tents pour organiser et r�aliser les ventes publiques aux ench�res prescrites par la loi ou par d�cision de justice. Ce projet ne concerne, en revanche, pas les commissaires-priseurs habilit�s qui sont, eux, charg�s des ventes volontaires aux ench�res publiques de meubles et d'?uvres d'art. Et m�me si ces personnes peuvent �tre les m�mes, il se trouve qu'en ce qui concerne l'h�tel Drouot, il n'y a pas d'inqui�tude � avoir quant � son avenir, puisque les personnels qui y travaillent ne sont pas concern�s par le projet de r�forme du Gouvernement. Deuxi�me �l�ment�: il se trouve que l'h�tel Drouot est dans votre arrondissement. J?imagine que si dans votre arrondissement il y avait eu bon nombre de galeries d'art, notamment de galeries ind�pendantes, vous auriez fait un v?u pour d�fendre les galeries d?art ind�pendantes qui, elles, sont tr�s largement fragilis�es par l'augmentation des ventes aux ench�res, qui remettent en cause, en effet, un �quilibre �conomique tr�s important pour l'attractivit� de Paris, � savoir la vitalit� d'un centre de galeries d'art ind�pendantes qui, elles aussi, doivent �tre d�fendues. C'est donc un avis d�favorable.

Mme Alexandra CORDEBARD, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur le Maire. Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe UMP, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? La proposition de v?u est repouss�e.

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
retour Retour