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VI - Question d'actualité du groupe Ecologiste de Paris relative à l'évacuation d'un campement Roms à Bobigny.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc � la derni�re question d?actualit� pos�e par Mme la Pr�sidente du groupe Ecologiste de Paris. Madame Anne SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS. - Merci, Madame la Maire. Chers coll�gues, � Paris comme dans l?ensemble de l?Ile-de-France, les �vacuations de camps de Roms se multiplient depuis 2012, suscitant sans cesse de nouvelles urgences sociales et humaines, sans apporter de solution p�renne, d�sob�issant en cela � la loi. Selon un rapport de la Ligue des droits de l?homme, elles ont m�me doubl� en 2013, affectant pr�s de 20.000 personnes. Une nouvelle �vacuation de 300 personnes a encore eu lieu la semaine derni�re � Saint-Denis. Le 21 octobre, c'�tait une �vacuation men�e "manu militari", avec 29 familles prises en charge, et mal prises en charge, puisqu?une grande partie d?entre elles est actuellement de nouveau � la rue, et les autres, compos�es notamment de petits-enfants et de personnes �g�es, jet�es � l?entr�e de bouches de m�tro, des cordons de police les emp�chant de revenir vers Bobigny. Pourtant, le 21 octobre, le Pr�fet de Saint-Denis s?�tait targu� d?une �vacuation exemplaire dans le bidonville des Coquetiers � Bobigny, comme si l?�vacuation de nombreuses familles de leur h�bergement pr�caire pouvait avoir valeur d?exemple. Parmi les 350 personnes �vacu�es, une soixantaine se sont retrouv�es � l?h�pital Saint-Louis � Paris, accompagn�es par des associations et des personnalit�s locales d�vou�es, qui les ont rejointes et soutenues jusqu?� aujourd?hui. Dans l?urgence, la Ville a r�agi avec efficacit�, en mettant � disposition un gymnase dans le 10e arrondissement et en participant avec les associations aux besoins de ravitaillement et de gestion sanitaire. H�las, quelques semaines plus tard, le bilan de l?op�ration est manifestement un �chec, malgr� la mobilisation de la Ville, puis de l?Etat. Certes, un diagnostic social a �t� amorc� et une partie des familles a �t� plac�e en centre d?h�bergement d?urgence, mais la scolarisation, parfois auparavant r�ussie de nombreux enfants � Bobigny, a �t� pour certains brutalement interrompue, pour d'autres l'objet d'une aventure quotidienne. Ainsi, encore � ce jour, des familles sont s�par�es des enfants, et des parents jet�s � la rue. Madame la Maire, nous avons ainsi plusieurs questions. Savez-vous si l?Etat s?est engag� � ne pas reproduire de telles �vacuations, alors que l?hiver commence, et que les cons�quences sociales et sanitaires pourraient encore �tre aggrav�es�? Pour ce qui concerne les familles de Bobigny, pouvez-vous nous faire un �tat des lieux des discussions engag�es avec les services de l?Etat, la gestion de cette question relevant de leur comp�tence, en particulier�? Un mois apr�s cette �vacuation, savez-vous si le diagnostic social a �t� enti�rement r�alis� par l?Etat et si des solutions d?h�bergement p�rennes ont �t� trouv�es�? Nous savons qu?une partie des personnes concern�es n?est d�j� plus prise en charge par l?Etat. La mise en place d?un comit� de suivi s?av�re en outre urgente et n�cessaire�; un comit� quadripartite, personnes concern�es, associations accompagnatrices, Etat et Ville, qui permette de trouver � court et � moyen terme des solutions ad�quates et p�rennes pour toutes celles et tous ceux qui ont �t� �vacu�s le 21 octobre. Ce comit� de suivi avait �t� demand� par les associations d�s le premier jour, et cette demande avait �t� accept�e par l?Etat et la Ville � ce moment-l�. En d?autres termes, o� en �tes-vous�? Quel est le dispositif pr�vu � ce jour � Paris pour ces personnes�? Vous comprendrez que votre r�ponse n?est pas un luxe, mais une n�cessit�, et nous comptons sur vous, face � une politique nationale qui, en particulier sur le sujet des Roms, s?av�re chaque jour encore plus indigne et inhumaine. Je vous remercie de votre attention.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous. Et je donne la parole � Dominique VERSINI pour vous r�pondre.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, Madame la Pr�sidente Anne SOUYRIS, cette question d?actualit� nous permet de revenir sur le triste �pisode que nous avons v�cu il y a quelques semaines, alors que nous �tions en Conseil de Paris, � l?occasion de l?�vacuation du campement dit "les Coquetiers" � Bobigny, ainsi qu?� ses cons�quences, que nous avons pu constater lorsqu?un certain nombre de personnes, une soixantaine de personnes dont 30 enfants, se sont retrouv�es � la rue, sans qu?un h�bergement ne leur ait �t� propos�, et se sont donc retrouv�es pr�s de l?h�pital Saint-Louis dans le 10e arrondissement. En effet, ce m�me jour, la Pr�fecture de Seine-Saint-Denis avait proc�d� � l?�vacuation de ce campement, qui comprenait de nombreuses familles, �vacuation � laquelle - je le pr�cise si c?�tait n�cessaire - Paris �tait naturellement totalement �tranger. Pour les familles du campement qui ont �t� �vacu�es, la Pr�fecture de Seine-Saint-Denis a propos� des solutions d?h�bergement et des solutions sociales � un certain nombre de familles�; d?apr�s ce que j?ai compris, les familles ayant des enfants scolaris�s sur place. Evidemment, il ne m?appartient pas de commenter la fa�on dont les autorit�s locales de l?Etat ont g�r� cette �vacuation. N�anmoins, je ne peux que constater qu?elle a abouti � la situation que je viens de vous d�crire, sans que nous n?ayons pu pr�alablement en parler ensemble. Et � partir du moment o� ces familles ont �t�, avec leurs enfants, pr�sentes place de la R�publique, eh bien, il �tait de notre responsabilit� - je dirais, de notre devoir moral - de proposer une r�ponse humanitaire en urgence, et je me f�licite que nous l?ayons fait, car il n?�tait pas possible de laisser 30 enfants et leurs familles dans la rue, dans le froid, � Paris. Et nous avons pris nos responsabilit�s, nous les avons assum�es, nous avons propos� d�s le mardi soir une solution d'h�bergement d'urgence en ouvrant le gymnase Paradis, dans le 10e, et en lien avec les associations, les services de la Ville que je remercie parce qu'ils ont �t� exemplaires dans leur capacit� de r�action et d'installation dans des d�lais absolument? quasi imm�diats, de ce gymnase pour le rendre vivable pour la nuit, pour les familles et les enfants. La P.M.I. a �t� mobilis�e pour voir les enfants. Une fois cette urgence assur�e, nous avons pris l?attache de l'�tat pour lui demander d'organiser une sortie du gymnase, qui ne pouvait �tre qu'une solution vraiment transitoire, dans les meilleures conditions pour les familles. Ce que je suis en mesure de vous dire � aujourd'hui, c'est que l'�tat a propos� des solutions d'h�bergement � l'ensemble des personnes, comme vous le savez, dans des centres d'h�bergement, deux centres d'h�bergement d'urgence qui ont �t� ouverts � cette occasion. La grande majorit� des familles a semble-t-il accept� cet h�bergement et durant cette p�riode d'h�bergement, l'�tat, en la personne de Mme la Pr�f�te de Paris, avec qui j'ai parl� de cette situation, s'est engag� � r�aliser un diagnostic social pour toutes les familles h�berg�es? Ce serait bien que l'on puisse quand m�me �couter la r�ponse sur un sujet que je trouve assez douloureux.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui, je trouve qu'il n'y a pas de respect � ne pas �couter cette r�ponse apport�e par Dominique VERSINI. Nous sommes en plus � quelques jours de la convention des droits de l'enfant. Je pense qu?on pourrait avoir un peu d'attention pour ce sujet crucial.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Madame la Maire. L'�tat, en la personne de Mme la Pr�f�te, a mandat� le G.I.P. Habitat et intervention sociale, qui est comp�tent pour assurer ce genre de mission en Ile-de-France et qui a r�alis� ou qui est en cours de r�alisation de ces �valuations sociales. Au terme de ces �valuations, Mme la Pr�f�te m'a promis, s'est engag�e � ce que des r�ponses individuelles soient propos�es aux familles manifestant leur volont� de s?inscrire dans un parcours durable d?insertion et bien �videmment, la scolarisation des enfants, qui est une absolue n�cessit� et un droit fondamental de l'enfant. Je voulais aussi pr�ciser qu'� moyen terme, ce que l'on doit retenir de cet �pisode, c'est la n�cessit� absolue d'une coordination territoriale pour lutter contre la pr�carit� et l?exclusion et effectivement, pour, lorsque l'�tat d�cide l'�vacuation de campement, de le faire vraiment dans le cadre de la circulaire qui a �t� prise cet effet et de veiller � ce que tout soit pr�vu pour les enfants et les familles. Bien s�r, le territoire de la m�tropole est le territoire qui permettra de poser ces questions de fa�on globale et de les traiter de fa�on globale plut�t que de d�placer ces questions d'un d�partement � un autre. D'ailleurs, la Ville de Paris demande qu'une table ronde soit organis�e pour faire avancer ces sujets, et j'aurai l'occasion de le rappeler lors de l'examen d'un v?u pr�sent� par l'UDI dans le cadre de la 4e Commission...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je demande � l'UMP qui, visiblement, ne s?int�resse pas du tout au sujet, de bien vouloir �couter. C'est de ce c�t�. J'ai bien regard�. C'est de ce c�t� que l'on n'�coute toujours pas. Je vous demande de vous asseoir et d'�couter la r�ponse ou alors d'aller poursuivre votre discussion � l'ext�rieur. Madame VERSINI, poursuivez.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Pour conclure, nous demandons qu'une table ronde r�gionale soit organis�e pour pouvoir traiter ces questions en amont et les organiser dans de bonnes conditions pour les enfants. Comme l'a dit Madame la Maire, nous sommes dans le 25e anniversaire de la Convention internationale des droits de l?enfant, et on doit �tre quand m�me tous tr�s vigilants � ce que des situations aussi douloureuses soient trait�es de la fa�on la plus humaine et la plus respectueuse des droits fondamentaux des enfants et de leurs familles.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame VERSINI. Avant de vous redonner la parole, je voudrais remercier notamment, suite � l'�vacuation du camp de Roms de Bobigny, d'une part le maire du 10e arrondissement, R�mi F�RAUD, bien s�r Dominique VERSINI, et l'ensemble des services de la Ville, qui ont imm�diatement r�agi pour offrir un h�bergement d'urgence � ces familles avec des enfants qui erraient dans les rues de Paris et qui �taient place de la R�publique. Je voudrais les remercier parce que nous n'avions pas �t� pr�venus de l'arriv�e importante de ces familles et de ces enfants et ils ont tout de suite �t� non seulement en alerte, mais m?ont sollicit�e pour que nous prenions, je pense, la bonne d�cision qui a �t� celle d'ouvrir ce gymnase et de permettre cet h�bergement pour ensuite pouvoir faire le travail de fond. Mais je voudrais le signaler ici parce que souvent, ce travail n'est pas connu et merci � R�mi F�RAUD, merci � Dominique VERSINI et aux services de la Ville d'avoir permis ces solutions d'urgence et bien s�r, de permettre ce travail durable avec ces familles et ces enfants. Madame SOUYRIS, vous souhaitez reprendre la parole�?

Mme Anne SOUYRIS. - Merci pour cette r�ponse. La Ville a r�agi vite et bien. Nous nous inqui�tons simplement pour la suite parce que c'est vrai que les solutions p�rennes n'appartiennent pas compl�tement � la Ville mais �galement beaucoup � l'�tat. Du coup, il y a beaucoup d'inqui�tudes pour l'instant parmi les associations, et je compte sur vous et sur cette Assembl�e pour pouvoir continuer � ce que nous soyons bien garants que tout se passe bien. Merci.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Nous en avons termin� avec les questions d'actualit�.

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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