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2014 DAC 1597 - Convention de partenariat relative à la commande artistique du tramway T3 Nord.


Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet d�lib�ration DAC 1597 concernant une convention de partenariat relative � la commande artistique du tramway T3 Nord. Et la parole est � Mme Annick LEPETIT, pour cinq minutes maximum.

Mme Annick LEPETIT. - Merci, Madame la Maire. L?extension du tramway T3 constitue � la fois un projet de transport propre et silencieux, en rocade, qui am�liore et facilite les d�placements, et �galement un projet de requalification urbaine, qui embellit le cadre de vie des habitants. Ce prolongement, d?une longueur de 4,3 kilom�tres, comptera huit nouvelles stations r�parties sur les boulevard Ney, Bessi�res et Berthier dans les 18e et 17e arrondissements. Cette extension se fait dans la continuit� du prolongement pr�c�dent, celui que nous avons inaugur� avec Bertrand DELANO� et Anne HIDALGO en d�cembre 2012, et qui semble aujourd?hui, pour les voyageurs, avoir toujours �t� l�. Ce prolongement s?est accompagn� d??uvres artistiques, comme en t�moignent les 19 projets qui ont �t� implant�s le long des 14 kilom�tres et demi de ce tron�on dans l?Est parisien. Des exemples, parmi ces ?uvres d?art install�es dans l?espace public, et dont la plupart ont une valeur d?usage�: on remarque, entre autres, la tr�mie de Katinka BOCK � la porte d?Aubervilliers�: c?est une grande fontaine qui a �t� cr��e en int�grant une tr�mie, qui devient une promenade ponctu�e de petits �v�nements qui accompagnent le marcheur. Je pense aussi aux sculptures de Sylvie AUVRAY, qui sont int�gr�es aux grilles du boulevard Poniatowski et du belv�d�re Montempoivre. Et puis, d?autres ?uvres, qui font signal dans l?espace public, et qui mat�rialisent des points de rencontres, des points d?�changes ou encore qui sont des rep�res importants pour les voyageurs. Et je pense aux Rochers dans le ciel, de Didier MARCEL, sur la place de la Patte-d?Oie, qui, perch�s sur des m�ts d?acier de 7 m�tres de hauteur, se prennent pour des nuages, ou bien, aux fourmis de Peter KOGLER, porte de Pantin. Il s?agit d?un d�fil� ininterrompu de fourmis qui se transforment en un planisph�re d�ploy� et mouvant, pour habiller une pile de pont du p�riph�rique sous la porte de Pantin. L?art va avec la transformation urbaine et avec les transports. C?est en tout cas un tr�s beau t�moignage que nous avons avec le tramway, et notamment le tramway jusqu?� la porte d?Asni�res. Alors, moi, je suis tout � fait heureuse de pouvoir voter ce projet de d�lib�ration, mais je souhaite ici dire un mot sur ma position de vote au sein du Conseil du 17e arrondissement, puisque Mme le Maire du 17e et son �quipe se sont abstenues. Ils se sont abstenus, pr�textant que ces ?uvres d?art co�taient cher, et pr�textant aussi que si les habitants pouvaient �tre consult�s, les �lus de proximit�, les �lus d?arrondissement ne l?�taient pas. L?exemple qui a �t� pris est un exemple par le pass�, si je puis dire, puisque c?est un exemple qui concerne le 15e arrondissement. C?est en tout cas l?explication qui nous a �t� donn�e. Moi, je pose une question tr�s simple�: pourquoi, au nom de quoi, on refuserait aux habitants, de la porte de la Chapelle � la porte d?Asni�res, de b�n�ficier d??uvres artistiques�? Elles sont l??uvre de la vie de ces quartiers. Les habitants du Nord de Paris doivent, au m�me titre que ceux du Sud, au m�me titre que ceux de l?Est, pouvoir b�n�ficier d?une ?uvre artistique qui accompagne le tramway. Moi, au contraire, je suis tr�s heureuse que, comme l?a rappel� l?adjoint en charge de la culture, le premier adjoint, dans des p�riodes compliqu�es, difficiles sur le plan budg�taire, nous puissions continuer ce que nous avons commenc� il y a maintenant beaucoup d?ann�es. Et je rappelle - c?est vrai - qu?avant 2006, concernant le premier tron�on du tramway, nous avons eu des d�bats, ici, en Conseil de Paris, et qu?� l?�poque, les �lus qui n?auraient pas �t� consult�s sur ces ?uvres d?art n?avaient pas non plus vot� en faveur du tramway. Il est difficile pour un maire de consulter des �lus sur un sujet lorsque, bien �videmment, ils s?y opposent. Par cons�quent, c?est du pass�. Aujourd?hui, le tramway fait l?unanimit� au sein de notre Conseil, et je souhaite donc que tous les habitants de Paris, et bien �videmment, au-del�, les voyageurs, puissent b�n�ficier des ?uvres artistiques.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame LEPETIT. Du pass�, faisons table rase. Madame KUSTER, vous avez la parole, pour 5 minutes maximum.

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je ne savais pas que j?avais une porte-parole au sein de cet h�micycle mais, si cela ne vous d�range pas, je vais dire moi-m�me ce que j?ai � dire�! Et cela �vitera d?ailleurs que mes propos soient transform�s�! La cr�ation du tramway T3 sur les boulevards des mar�chaux r�pond � un double objectif d?am�lioration des transports et de requalification urbaine. C?est pour ce dernier objectif que vous avez souhait� doter d?ailleurs les tron�ons d?une pr�sence artistique. Or, nous l?avons d�j� relev� plusieurs fois, si cette ambition est noble et continue � l?�tre, bien s�r, nous avons constat� que sa r�alisation sur la partie pr�c�dente a �t� pour le moins parfois mitig�e, voire dans certains cas, croyez bien que j?en sois d�sol�e, compl�tement rat�e. J?en veux pour preuve un exemple, en effet, dans le 15e arrondissement, la cabine t�l�phonique de Sophie CALLE d�mont�e manu militari du pont du Garigliano. De m�me, les ?uvres mises en place tr�s conceptuelles, voire �litistes, ne font pas l?unanimit�, loin de l�. Elles suscitent parfois l?agacement, comme c?est le cas pour les jingles qui �gr�nent les stations en troublant la qui�tude des voyageurs, tel que cela nous est revenu. Mais c?est certainement fort de ce constat que vous avez imagin� un nouveau type de d�marche en mati�re d?art dans la ville, afin que la population soit davantage associ�e et puisse in fine s?approprier les ?uvres. Nous saluons cette d�marche. Dans ce cas, cela assurera, il est vrai, une meilleure l�gitimit� aux choix qui pourront �tre r�alis�s. Mais cela, en effet, ne doit pas exclure la l�gitimit� des �lus d?arrondissement qui en sont les premiers d�positaires. Or, le projet de d�lib�ration ne garantit pas la concertation avec les �lus d?arrondissement dans le processus de choix des ?uvres. Je souhaite donc, je propose que les �lus locaux soient associ�s tout autant que les habitants ou les associations, et en aucun cas les uns contre les autres ou les uns � la place des autres. D?autre part, en cette p�riode de disette budg�taire, la d�pense envisag�e, je le rappelle de 2,8 millions d?euros, ne me semble pas prioritaire. Je propose donc qu?il soit possible de surseoir � la d�marche s?il s?av�rait que les projets artistiques ne suscitent pas l?enthousiasme des habitants et des �lus, ou si le co�t de l?op�ration s?av�re hors de proportion au regard de son int�r�t et du contexte de hausse d?imp�ts, de tarifs et de taxes. Nous avons eu un exemple r�cemment dans le nord du 17e arrondissement, pas du tout en rapport d?ailleurs avec le tramway, sur un am�nagement de la porte Pouchet, avec des objets dits "Golden", � plusieurs dizaines de milliers d?euros l?objet. A la r�flexion et en accord avec les services de la Ville, une r�flexion est remise � plat pour voir si ces objets sont vraiment utiles au projet port� par la SEMAVIP. Je demande que, l� aussi, parfois nous puissions raison garder. En raison des r�serves que je viens d?�voquer, nous nous abstiendrons en effet sur ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci. Pour vous r�pondre, la parole est � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Tout d?abord sur le dernier �l�ment, le dernier argument de Mme KUSTER, c?est un saisissant �clairage sur votre opinion de la n�cessit� d?investir dans la culture en temps de crise. Finalement, ce que vous nous dites, en cas de difficult�s budg�taires, l?une des premi�res d�penses qu?il nous faudrait supprimer, ce serait donc cette d�pense culturelle pour pouvoir faire face � ces difficult�s budg�taires. Cela n?est en effet pas notre conception et, comme l?a tr�s bien dit Annick LEPETIT � l?instant, nous consid�rons que l?art dans l?espace public est un droit pour les citoyens. J?ai d?ailleurs le sentiment, qu?au vu des r�sultats du dernier vote sur le budget participatif, pour cette premi�re �dition, ils ont choisi que nous amplifions encore la pr�sence de l?art dans l?espace public. Justement, en ces temps de difficult�s budg�taires et surtout de difficult�s pour nos concitoyens, il y a besoin que nous nous engagions politiquement mais aussi financi�rement pour investir dans la culture. C?est ce qui donne foi dans l?avenir et qui permet que bon nombre de nos concitoyens reprennent confiance en eux-m�mes, et tout simplement dans la soci�t�. Nous avons d�j� fait beaucoup - je serai tr�s bref parce qu'Annick LEPETIT l?a tr�s bien r�sum� - sur les derniers accompagnements artistiques du tramway. Nous voulons poursuivre notre action sur le T3, sur ce nouveau tron�on qui est nettement moins long. C?est la raison pour laquelle cette fois l?accompagnement ne co�te que 2,8 millions d?euros. M�me si c'est une somme importante, c?est nettement moins que pour le pr�c�dent tron�on du T3. Nous souhaitons modifier toutefois l?organisation de la commande des ?uvres, consid�rant en effet qu?il faut plus associer les habitants. Non pas associer les habitants dans le choix des artistes ou des ?uvres, mais associer les habitants dans la r�flexion et le travail de terrain qu?op�reront les programmateurs et les artistes. Bien �videmment les habitants �tant eux-m�mes associ�s au travail des artistes, les �lus ont toute l�gitimit� � y �tre associ�s �galement. C?est un engagement que je prends, vous serez associ�s dans cette d�marche. Je me permets de le citer, il s?agit du dispositif des nouveaux commanditaires qui ont d�j� ?uvr�, c?est le cas de le dire, dans plusieurs r�gions et notamment � Marseille avec un succ�s qui ne se d�ment pas. Je suis convaincu que ce sera aussi b�n�fique pour cet accompagnement artistique de la prolongation du tramway dans le nord de Paris. C?est la raison pour laquelle j?esp�re que vous adopterez avec conviction et enthousiasme ce projet de d�lib�ration.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 1597.

Qui est pour�?

Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2014, DAC 1597). Je vous en remercie.

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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