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2014 DASES 1461 G - Subvention (93.980 euros) et convention avec l'association "Sida Info Service" (20e).


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le projet de d�lib�ration DASES 1461 G relatif � l'attribution d'une subvention et d'une convention avec l'association "Sida Info Service" (20e). Je donne la parole � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Pr�sident. Mes chers coll�gues, nous sommes � deux semaines de la Journ�e mondiale du Sida qui a lieu, comme chaque ann�e, le 1er d�cembre. Depuis 1981, ce sont 78 millions de personnes infect�es et pr�s de 40 millions de morts li�s au Sida dans le monde et l'�pid�mie est, h�las, loin d'�tre endigu�e. L?implication de la Ville de Paris dans la lutte contre le sida par le soutien actif aux associations, parmi lesquelles "Sida Info Service", dont il est question dans ce projet de d�lib�ration, n'est plus � d�montrer. Reste que, plus de 30 ans apr�s la d�couverte du V.I.H., la pr�vention est plus que jamais n�cessaire et notamment � Paris. Plus alarmant�: les chiffres du sida en France qui ne diminuent plus. C'est ce qu'a r�v�l� un rapport de l?INVS, recensant le nombre estim� de nouvelles s�ropositivit�s en 2012�: 6.372, c'est le nombre de nouvelles contaminations, un chiffre qui ne faiblit pas depuis 2007. En 2014, 150.000 personnes sont porteuses du virus du sida en France. Parmi elles, 50.000 personnes ne le savent pas ou n'ont aucun suivi m�dical. Les 25-49 ans sont les plus touch�s et 98�% des contaminations ont lieu lors de rapport homo ou h�t�rosexuels. Seuls 39�% des nouveaux cas sont diagnostiqu�s pr�cocement, ce qui reste insuffisant quand on sait que, plus le diagnostic se fait t�t, plus les traitements sont efficaces. Selon le professeur Jean-Fran�ois DELFRAISSY, il ne s'agit pas d'une �pid�mie g�n�ralis�e en France, car on sait qui se contamine. On devrait donc pouvoir pr�venir de fa�on cibl�e. Il faut, pour cela, ressasser l'importance du pr�servatif et, dans certaines populations � risque, l?utilisation de m�dicaments de pr�vention. Selon les derni�res statistiques de l?INVS, pr�s de 1.100 Parisiens ont d�couvert leur s�ropositivit� en 2011, contre 1.500 en 2003. Paris est ainsi la ville la plus touch�e par l?�pid�mie en France, avec un nombre de victimes cinq fois plus �lev� que la moyenne nationale. Un pharmacien du 4e arrondissement faisait part � un de mes coll�gues du 4e que le d�sint�r�t face � la pr�vention �tait inqui�tant. La pr�vention doit �tre encourag�e et m�me renforc�e, d'o� l'importance du travail que fait l'association "Sida Info Service", fond�e en 1990 par l'association AIDES et l'Agence fran�aise de lutte contre le Sida dont on conna�t le service national d'�coute t�l�phonique destin� � informer, orienter et soutenir toutes les personnes concern�es par cette maladie. Et, l� encore, la premi�re r�gion d'origine des appels est l'Ile-de-France. Mais "Sida Info Service" est aussi un centre de sant� sexuelle ouvert en 2010�: "Le 190", parce que situ� au 190 boulevard de Charonne dans le 20e arrondissement. Cet �tablissement a pour objectif de participer � la r�duction de l'�pid�mie associ�e au V.I.H., aux infections sexuellement transmissibles et aux h�patites, aupr�s des personnes les plus expos�es, du fait de leur sexualit� ou d'une situation discriminante par rapport � l'offre de pr�vention et de soins. "Le 190" vise tout particuli�rement � la prise en charge pr�coce des primo-infect�s par le V.I.H., notamment dans un objectif de pr�vention secondaire, autrement dit par la limitation de la transmission au partenaire. "Le 190" est un centre de sant� polyvalent, agr��, qui re�oit les assur�s sociaux, ainsi que les b�n�ficiaires de la C.M.U. et de l'aide m�dicale d'Etat. La file active du "190" est pass�e de 1.221 usagers en 2012 � 1.613 en 2013. Il y a urgence � vaincre le sida et nous devons tout mettre en ?uvre en mati�re de pr�vention et d'information pour y parvenir. Comme l'a dit aujourd'hui Michel SIDIB�, Directeur g�n�ral de ONUSIDA, "nous avons infl�chi la trajectoire de l?�pid�mie, nous avons maintenant cinq ans pour l?endiguer pour de bon ou voir, pr�vient-il, l'�pid�mie repartir et devenir hors contr�le". La Journ�e mondiale du sida 2014 portera le th�me "Objectif z�ro�: z�ro nouvelle infection au V.I.H., z�ro discrimination et z�ro d�c�s li� au sida". On peut r�ver mais, pour cela, tout reste � faire. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Karen TA�EB. Pour vous r�pondre, je donne la parole � M. Bernard JOMIER.

M. Bernard JOMIER, adjoint. - Madame la conseill�re, les chiffres que vous avez rappel�s sont justes. Je voudrais, � mon tour, rappeler ce que va �tre? ce qu?est l'engagement de la Ville et ce qu'il va �tre pour le 1er d�cembre, puisque vous y avez fait explicitement mention. Je rappelle que le 1er d�cembre prochain, Journ�e mondiale de lutte contre le sida, va �tre tout � fait particuli�re � Paris puisque, ainsi que mon coll�gue Patrick KLUGMAN l'a rapport� hier lors du projet de d�lib�ration portant convention avec ONUSIDA, ONUSIDA, suite au congr�s de Melbourne de l'�t� dernier, qui est un congr�s o� a �t� explicit� et rappel� le fait que la contamination par le V.I.H. est un ph�nom�ne tr�s massivement urbain, que plus de 85�% des cas de s�ropositivit� dans le monde se concentrent dans les grandes villes, eh bien, ONUSIDA a souhait� qu'il y ait une mobilisation de ces villes, � l'�chelle mondiale, avec de nouveaux objectifs pour, � terme, et je p�se mes mots mais ils sont justes, mettre fin � l'�pid�mie de V.I.H., et c'est possible. Et donc, une d�claration, la d�claration de Paris, va �tre adopt�e et sign�e le 1er d�cembre ici m�me. Des maires du monde entier vont venir � Paris et nous allons les accueillir pour ce projet de d�lib�ration qui porte trois objectifs�: - que 90�% des personnes qui sont s�ropositives le sachent, parce qu?un certain nombre ne le savent pas et c'est un probl�me pour elles-m�mes et pour la collectivit�; - que 90�% de ceux qui sont s�ropositifs puissent avoir acc�s au traitement�; - et que 90�% de ceux qui sont trait�s aient une charge virale qui soit ind�tectable. Eh bien, ce triple objectif, donc, va �tre formalis� et marquera, puisque c'est � Paris que la communaut� des villes mondiales va se r�unir pour adopter cette d�claration, c'est � Paris que cela se tiendra parce que notre engagement est connu dans le monde sur le V.I.H. Dans les fronti�res de notre ville, vous avez rappel�, � l'occasion de ce projet de d�lib�ration, ce que sont les engagements de la Ville et ce qu?est l'importance des associations pour mener cette lutte contre le V.I.H. aux c�t�s des professionnels de sant�, des pouvoirs publics et du monde hospitalier et soignant, bien s�r. Mais, effectivement, "Sida Info Service" joue un r�le qui est important. Le centre de sant� sexuelle, dont nous avons eu l'occasion de parler dans un Conseil pr�c�dent, s'adresse � un public cible qui est important et, politiquement, cela fait sens�: on ne vaincra pas le V.I.H. si on ne m�ne pas, dans chaque grande ville du monde, des politiques cibl�es sur les publics les plus touch�s. Si politiquement, c?est accept� dans notre Ville de Paris, cela ne l?est pas dans les villes du monde entier. Car quand il faut accepter de cibler une politique de pr�vention sur un public gay, un public de prostitu�es ou de migrants�; ce sont souvent des personnes qui sont par ailleurs discrimin�es et dont les droits sont rejet�s dans certaines villes. Donc, cette lutte contre le V.I.H. doit s?appuyer sur des politiques en direction de ces populations, c?est-�-dire la prise en compte des besoins sp�cifiques de sant� de chacun. Je crois que vous avez raison de le souligner, les efforts ne sont pas termin�s, mais il nous est possible d?entrevoir la fin de l?�pid�mie de VIH dans nos villes, entre 2020 et 2030, si ces politiques cibl�es sont mises en ?uvre. Et � Paris, nous avons la volont� non seulement de les mettre en ?uvre, ce qui est fait depuis plus de dix ans, mais aussi de porter et de partager ce message avec nos coll�gues des autres villes du monde. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Bernard JOMIER. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 1461 G. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2014, DASES 1461 G).

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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