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Vœu déposé par l'Exécutif relatif à une stratégie parisienne pour l'enfance : faire le Paris des enfants.


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Et nous passons � l'examen de v?ux non rattach�s. Le v?u r�f�renc� n��123, d�pos� par l'Ex�cutif, est relatif � une strat�gie parisienne pour l'enfance. La parole est, pour le coup, � Mme VERSINI pour cinq minutes.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, ce v?u est relatif � la mise en place d'une strat�gie parisienne pour l'enfance. Comme cela a �t� dit, comme chacun le sait, nous f�tons actuellement le 25e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant. A cette occasion, Paris souhaite mobiliser l'ensemble de ses moyens pour mieux pr�parer l'avenir des 380.000 enfants parisiens et assurer � chacun d'eux une pleine �galit� des chances dans cette p�riode de crise �conomique qui frappe de nombreuses familles. Quand je parle des enfants, bien s�r, je parle des enfants de 0 � 18 ans et je parle de tous les enfants, bien �videmment, qui vivent sur le territoire de Paris. Sachant que, depuis des ann�es, le Comit� des droits de l'enfant des Nations-Unies incite la France � avoir une strat�gie nationale coordonn�e pour l'enfance et que, � ce jour, nous ne l'avons pas. Paris a d�cid� de devenir exemplaire, et m�me mod�le, en ayant cette strat�gie parisienne pour l'enfance, qui permettra de coordonner l'ensemble de nos directions, l'ensemble des adjoints concern�s par l'enfance - et ils sont tr�s nombreux dans tous les domaines - et �galement, de permettre d'amplifier la politique qui a �t� men�e jusque-l� en direction des enfants, dans le cadre du d�veloppement des cr�ches, en direction des familles, en direction des aides aux familles. Nous savons la volont� de mettre en place un comit� inter-adjoints qui permettra que chaque adjoint puisse, autour de la Maire, porter un volet enfance et qui permettra de penser aux enfants dans toutes les actions que nous m�nerons. Je crois que c'est extr�mement important parce qu'aujourd'hui, nous devons vraiment coordonner l'ensemble de nos politiques et travailler avec l'ensemble des partenaires institutionnels, de l'Etat, du champ associatif, avec les parents eux-m�mes et les enfants. Oui, il est important aussi d'entendre la parole des enfants parce qu'ils sont les habitants de cette ville et ils seront les adultes de demain. Il appartient aussi de les entendre, comme cela a d�j� �t� fait � de nombreuses reprises dans la pr�c�dente mandature et par Anne HIDALGO plus r�cemment, de les entendre pour entendre ce qu'ils souhaitent avoir. D'ailleurs, dans le cadre du budget participatif, n'en d�plaise � certains qui pensent que les enfants n'ont pas la capacit� de pouvoir d�cider d'un projet pour la Ville, les enfants pourront faire des propositions dans le cadre de projets participatifs. Je crois que, ce que je voudrais dire, c'est que nous lan�ons une d�marche. C'est une d�marche participative et partenariale qui vise � vraiment coordonner, d�velopper, amplifier l'aide aux familles pour le d�veloppement des enfants, dans tous les champs d'intervention de la Ville. Il est �vident que nous serons amen�s � avoir aussi un regard? Quand je dis les enfants, il y a aussi les adolescents dans les enfants, puisque les enfants le sont de 0 � 18 ans. Les adolescents pr�sentent des probl�matiques particuli�res sur lesquelles il nous faudra travailler au regard de la consommation d'alcool, qui est importante chez les adolescents, des addictions, de la souffrance psychique, de la lutte contre le d�crochage scolaire, les uns entra�nant les autres. Egalement, nous devrons ins�rer dans cette strat�gie un volet de lutte contre la pr�carit� et l'exclusion parce qu'� Paris, il y a 22�% d'enfants qui vivent dans des familles qui sont en dessous du seuil minimum de pauvret�. A 22�%, c'est extr�mement important. Certes, ce sont les chiffres nationaux, mais dans les arrondissements du Nord et de l'Est, les chiffres sont beaucoup plus importants. Donc, nous devons lutter contre les in�galit�s territoriales et sociales. Nous devons permettre aux enfants des familles les plus en difficult� et les plus pauvres, d'avoir acc�s aux places de cr�ches, et nous devons rapprocher les parents des institutions car, comme nous le disait hier l'association "ATD Quart Monde" que nous avons rencontr�e, les familles qui sont dans la pauvret� sont toujours en difficult� d'approche et de rencontre avec les institutions, parce qu'elles ont toujours peur d'�tre rep�r�es en tant que mauvais parents. Il est vrai qu'� l'aide sociale � l'enfance, les enfants confi�s sont souvent des enfants de famille en situation de grande pauvret�. D'ailleurs, le Sch�ma de protection de l'enfance que nous sommes actuellement en train de mettre en place pour la mandature, est un sch�ma de protection qui visera justement � t�moigner d'encore plus d'attention � l'accompagnement des familles dans leur r�le de parents, � essayer de leur permettre de l'exercer, � d�velopper des formes alternatives au placement, qui n?est pas forc�ment la meilleure des solutions, sauf lorsqu'il y a des faits av�r�s de violence et de maltraitance. Nous ferons donc tout cela, sans oublier l'acc�s � la culture, aux loisirs, aux sports, bref, faire de Paris une ville encore plus adapt�e aux enfants et d�velopper pour eux, partout dans la ville et avec mes coll�gues, de nouveaux lieux accessibles pour eux durant les vacances, durant les week-ends. En plus, nous souhaitons faire des enfants porteurs des droits de l'enfant et donc des droits de l'homme, et tous les enfants des �coles de la Ville auront une sensibilisation � la Convention internationale des droits de l'enfant parce que c'est ainsi que l'on fait des enfants qui n'ont pas de r�flexes discriminatoires, qui comprennent que l'�galit� est une chose et que le respect de l'autre en est une autre. Voil�, mes chers coll�gues.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Dominique VERSINI. Des explications de vote sur ce v?u, et nous commen�ons par R�mi F�RAUD.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, je souhaite, au nom du groupe des �lus Socialistes et Apparent�s, saluer l'ambition qui est celle de la Municipalit� port�e par Anne HIDALGO et par Dominique VERSINI particuli�rement, ambition d'associer les enfants � la vie de Paris, de leur ville. En effet, � travers ce v?u, nous pouvons lire la volont� tr�s forte et qui �tait d�j� pr�sente dans la campagne �lectorale d'Anne HIDALGO, qui a interrog� et associ� les enfants sur leurs projets et souhaits pour Paris, la volont� d?associer les enfants � la politique de notre ville et de la concevoir pour eux et avec eux. Comme le dit le titre de ce v?u, il s'agit bien de faire le Paris des enfants. Nous sommes fiers de la politique que nous avons men�e depuis 2001 � ce sujet, qui a conduit � construire des cr�ches pour rattraper un retard tr�s important, et pour augmenter le soutien aux familles qui explique notamment le retour de beaucoup d'entre elles � Paris. Nous sommes heureux que ce v?u propose une strat�gie globale pour l'enfance et pour les familles, en concertation avec les partenaires, en cr�ant une politique transversale avec les principaux adjoints concern�s et les services de la Ville concern�s. D�j�, nous pouvons nous f�liciter des actions entreprises sous les pr�c�dentes mandatures, visant par exemple � associer les enfants aux choix architecturaux des �coles, comme celle de la rue Olivier-de-Serres, dans le 15e, ou encore pour imaginer les mobiliers et les am�nagements des berges de Seine. La place faite aux enfants dans notre ville doit �tre aujourd'hui encore plus importante, et c'est bien s�r en multipliant ces initiatives que nous fa�onnons une ville encore plus bienveillante � leur endroit. Mais il faut aussi, et Dominique VERSINI l'a rappel�, agir pour prot�ger les enfants des dangers de la rue, de l'exclusion et de la pauvret�. Pour cela, je sais que nous pouvons compter sur le travail remarquable de Dominique VERSINI, dont je voudrais saluer l'engagement et l'efficacit�. Pour toutes ces raisons, et en attendant de f�ter demain, je crois, le 25e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant, nous voterons �videmment avec enthousiasme pour ce v?u.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, R�mi F�RAUD. La parole est � Mme Emmanuelle BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, la crise que nous traversons en Europe et en France fait porter aux enfants de notre pays et de notre continent des stigmates que l'on croyait d�finitivement oubli�s. Oui, la pauvret� augmente, les rapports annuels d?Emma�s, du Secours Catholique et du Secours Populaire le confirment. Le chiffre de 22�% d'enfants vivant sous le seuil de pauvret� dans notre capital est un indicateur alarmant. Il contrebalance la vision que certains ont de notre ville lumi�re, mais Paris est aujourd'hui lumineuse pour qui�? Dans ce v?u, vous rappelez justement ce que fait la Ville dans tous les domaines�: de l'accueil du jeune enfant aux activit�s p�riscolaire � la protection de l'enfance en danger, et sur la n�cessit� d'associer les enfants � la vie de la cit�. Sur chacun de ces aspects, nous n'avons pas � rougir de notre bilan municipal mais nous voyons aussi les limites du bouclier social de notre Ville quand la politique gouvernementale et la situation �conomique et sociale sapent quotidiennement nos efforts. Nous avons tous �t� tr�s fiers que la France ait port� sur les fonts baptismaux cette convention universelle il y a 25 ans. Nous avons �t� moins fiers de notre pays quand vous-m�me, Madame VERSINI, dans une autre vie, avez d� donner des explications � l?O.N.U. sur le traitement des mineurs �trangers sous les gouvernements pr�c�dents. Votre approche critique des politiques d?alors �tait lucide, elle �tait courageuse. Vous avez fait avancer les droits, Madame, lorsque vous en aviez la charge. Vous continuez, comme adjointe au Maire de notre ville, et c'est tout � votre honneur. Je regrette, nous regrettons comme vous l?absorption dans la question g�n�rale de la d�fense des droits de la sp�cificit� des droits de l'enfant, car c'est � l'aune du traitement des enfants et du droit des femmes que l'on peut juger l'�volution d'une soci�t� d�mocratique. Alors, dans l'ensemble de votre propos, nous retrouvons vos convictions et vos engagements. Peut-�tre pourrait-on commencer par la participation des enfants � la vie de la cit�. L?�cole, les centres de loisirs sont des lieux o� l'on ne doit pas seulement entendre parler de d�mocratie, mais commencer � la faire vivre. Notre soci�t� a ces derni�res ann�es consid�r� l'enfant d'abord comme un consommateur potentiel, jamais comme un acteur de sa propre vie et de la vie de la cit�. Il est temps de reprendre les pr�ceptes de Janusz Korczak, qui a th�oris� sur la "R�publique" des enfants, o� les enfants peuvent eux-m�mes �dicter leurs r�gles de fonctionnement et de participation � la vie collective. Sachons leur faire confiance si les adultes qui les entourent, en particulier les professionnels, les accompagnent dans cette d�marche participative. Sur la question de l'accueil de la petite enfance, nous serons attentifs � vos propositions. J'entends bien qu?il faille s?adapter aux nouveaux rythmes de vie des familles, mais en aucun cas cela ne doit �tre fait au d�triment de la qualit� de l'encadrement et du travail �ducatif qui y est men�. Une cr�che, vous le savez, est le premier lieu de vie collective pour un enfant. Il doit pouvoir �voluer, s'�panouir dans un environnement qui doit avoir pour but de lui faire toucher et conna�tre des domaines qui peut-�tre pour lui sont �trangers. Il importe que la qualit� reste notre marque de fabrique, m�me si je ne nie pas l?importance du nombre de places � cr�er, bien entendu. Ce que je viens de dire pour la petite enfance vaut aussi pour les activit�s p�riscolaires, qui d�pendent �norm�ment des moyens qui leur sont consacr�s, mais aussi et surtout de la qualit� des formations des intervenants, qu'ils soient contractuels, vacataires ou titulaires, voire intervenants �ducatifs. Votre souci de voir progresser l?�ducation � l?�galit� femmes-hommes va ravir, j'en suis s�re, notre coll�gue H�l�ne BIDARD, qui sera �videmment sur ce sujet comme sur d'autres votre alli�e. L'un des crit�res sur les diff�rents projets d?action des rythmes �ducatifs pourrait �tre�: comment comptez-vous associer les enfants eux-m�mes aux projets qui leur sont propos�s�? Votre souci de ne pas oublier les parents dans ce dispositif g�n�ral est essentiel. Les parents demandent l'aide, le soutien et la coop�ration avec l'ensemble de celles et ceux qui ont en charge l?�ducation de leurs enfants et ils ont raison. Le maillage de r�ponses que vous proposez nous appara�t adapt�, mais il est source de d�penses nouvelles. Pouvez-vous nous apporter la garantie aujourd'hui que ceci est bien contenu dans votre projet de budget 2015. Sinon, il s'agirait plus d'un v?u pieux que d'une nouvelle politique publique. Enfin, et pour conclure, vous comprendrez que je ne puisse ignorer la question des mineurs isol�s �trangers, faibles parmi les faibles. Malgr� la circulaire TAUBIRA, nous avons encore bon nombre de cas alarmants de jeunes � l?aube de leur majorit� qui ne sont dans aucune case pr�vue�: ni mineurs prot�g�s, ni majeurs en cours de potentielle r�gularisation. Je sais que vous travaillez avec mes coll�gues � un dispositif de mise � l'abri. C'est une bonne chose, mais il convient surtout que l'arsenal l�gislatif change et progresse afin que leur prise en charge puisse se faire sans accroc. Il conviendrait par exemple de revenir sur l'obligation des trois ans de protection avant que de pouvoir exiger une r�gularisation. Ce dispositif invent� par le Gouvernement pr�c�dent est une machine � faire plonger dans l'ill�galit� des jeunes qui ont �t� sous la protection de l'A.S.E. et qui ont fait des �tudes. Il faut que nous puissions, � Paris comme ailleurs, contribuer pour ce qui est de notre part � l?accueil de ces enfants qui, faut-il le rappeler, n'ont pas h�sit� � franchir les mers, parfois m�me les continents, pour venir �tre prot�g�s dans la patrie des droits de l'homme.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Je vais vous demander de conclure, Madame BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Je vais conclure�: nous revenons � notre propos liminaire. Il ne peut y avoir d?avanc�e des droits de l?enfant si parall�lement, il n'y a pas de progr�s des droits humains. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci. Je donne maintenant la parole � Mme Aur�lie SOLANS.

Mme Aur�lie SOLANS. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, par ce v?u, le groupe Ecologiste tient � saluer la volont� de l?Ex�cutif parisien d'une politique globale sur l'enfance. Par exemple, historiquement, la petite enfance est toujours cantonn�e du c�t� du sanitaire et social plut�t que dans le champ de l'�ducation. Entre l'�ducation populaire et l'�ducation nationale, les liens se sont distendus et des ponts sont � reconstruire. La mise en ?uvre de la r�cente r�forme des rythmes l?a bien montr�. Par ailleurs, la d�marche de ce v?u propose d'associer les acteurs, et notamment les familles, parents et enfants, � l'�laboration des politiques. Nous y adh�rons pleinement�: c'est ce que les �cologistes d�fendent. Sur le fond, oui, nous sommes bien d'accord�: faisons le Paris des enfants. Chaque enfant doit y trouver sa place, dans sa singularit� et celle de sa famille. Le secteur de la petite enfance doit �tre un outil dans la lutte contre les in�galit�s. Il peut et doit devenir un v�ritable outil dans ce sens. Pour cela, outre l'ouverture des 5.000 nouvelles places pr�vues dans la mandature, toutes les r�flexions sur la question le confirment�: l?acc�s aux cr�ches doit s?�largir aux enfants des familles les plus fragiles ainsi qu?� ceux pour qui ce sera un tremplin vers la r�ussite scolaire. De ce point de vue, plusieurs �l�ments retiennent notre attention�: aller vers ces familles, qui ne connaissent pas forc�ment leurs droits, travailler sur la visibilit� et l'ouverture des structures dans les quartiers, se pencher sur les commissions d'attribution des places, sur lesquelles un travail � l'image de la cotation dans l'attribution des logements pourrait y contribuer, adapter les moyens aux structures petite enfance des quartiers populaires, � l'image des zones d'�ducation prioritaire ou des secteurs "politiques de la ville". Compte tenu des besoins sp�cifiques, nous pourrions en particulier porter des innovations et des exp�rimentations p�dagogiques dans ces quartiers. Les in�galit�s � combattre sont aussi territoriales. C'est, par exemple, l'exposition aux pollutions, particuli�rement les pollutions de l'air, des enfants des quartiers p�riph�riques. La lutte contre la pollution de l'air est un imp�ratif d'�galit�, un imp�ratif de sant� publique. Doit-on rappeler que les enfants sont les plus fragiles�? De m�me, l'acc�s de tous les enfants � une alimentation sans pesticide, avec la politique ambitieuse que nous portons dans nos �tablissements. Dans cette m�me direction, nous devons poursuivre et, par exemple, �tendre la d�marche des "Ecolo cr�ches", pour d�velopper avec les acteurs professionnels des cr�ches et les parents des dynamiques d'�volution des pratiques, des jouets non toxiques, en passant par des innovations dans les am�nagements, vers des �conomies d'�nergie, des r�ductions des d�chets, pour le confort de tous. La lutte contre les in�galit�s filles-gar�ons doit �tre un des points-clefs du logiciel de conception des p�dagogies, avec la remise � plat des projets p�dagogiques et la formation des personnels, et pas seulement par des actions ponctuelles. Pour ce qui concerne la protection de l'enfance et � l'occasion des 25 ans de la convention internationale des droits de l'enfant, plus d'enfant � la rue dans notre ville refuge, acc�s aux soins, � un lieu d'accueil, m�me en urgence, mise � l'abri des mineurs syst�matique�: notre Ville a beaucoup � faire, en particulier en mati�re, encore une fois, de structures d'h�bergement et de prise en charge, ainsi qu'en mati�re de logement. Le "Paris des enfants", c'est aussi faire de Paris une ville attractive pour les familles, ou pour le dire plus justement, une ville plus accueillante, une ville qui ne chasse pas les familles. De ce point de vue, la politique du logement volontariste, sur laquelle notre majorit� municipale s'engage, doit �tre efficiente. Il y a urgence, avec plus de 150.000 familles en attente de logement social. La place de l'enfant dans la ville et dans l'espace public doit �tre pens�e, �largie. La rue aux enfants ne doit pas rester un slogan. La place de la voiture doit �tre r�duite, au profit d'une s�curisation des pi�tons, vers une r�duction des vitesses en premier lieu, le partage de l'espace public, avec des zones de rencontre, mais aussi des zones "Paris respire" d�di�es aux enfants. Des installations ludiques dans les parcs et jardins doivent permettre d'�largir les champs d'exp�rience de nos enfants, avec une volont� d'innover, d�couvrir la nature en ville, avec des jardins p�dagogiques, comme une ressource pour les �quipes �ducatives, encadr�s par des animateurs nature dipl�m�s, des fermes urbaines, des carr�s potagers. Nous devons porter une r�flexion globale sur toutes nos actions municipales � destination des enfants et des familles, des lieux d'accueil de nos enfants, du tout-petit � l'adolescent - vous l'avez dit -, et revoir le maillage sur chaque arrondissement. L'�galit� entre les quartiers doit �tre au c?ur de nos pr�occupations, car nous savons bien qu'en termes d'�quipements culturels, les in�galit�s entre les quartiers sont importantes. Nous devons am�liorer la coh�rence et recentrer nos actions sur des objectifs, � commencer par la lutte contre l'�chec scolaire, et bien s�r, r�pondre aux besoins des familles. Sur les horaires par exemple, il nous faut revoir les propositions. Nous avons des cr�ches qui ouvrent � 7 heures et demie, et des �coles � 8 heures et demie, par exemple. Ces disparit�s sont-elles fond�es�? Alors, faire le "Paris des enfants"�: oui. Le groupe Ecologiste r�pondra pr�sent au sein de la majorit� pour faire de Paris une ville o� il fait bon vivre en famille et �lever ses enfants. Je vous remercie.

(M. Julien BARGETON, adjoint, remplace M. Ian BROSSAT au fauteuil de la pr�sidence).

M. Julien BARGETON, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie. Je vous informe que deux scrutins sont ouverts dans la salle de travail � c�t�, et je donne la parole � M. Jean-Bernard BROS.

M. Jean-Bernard BROS. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, ch�re Dominique VERSINI, le v?u qui nous est pr�sent� pour cr�er le "Paris des enfants" propose d'�laborer une politique transversale pour r�pondre � l'ensemble des besoins des petits Parisiens et de leur famille. La Ville de Paris m�ne d�j� des actions fortes et structurantes en direction de ce public, mais plut�t que de s'en satisfaire, nous saluons la proposition de l'Ex�cutif de porter une ambition plus grande encore. Ainsi, nous souhaitions particuli�rement souligner les efforts pr�vus en direction du secteur de la petite enfance, en continuant la cr�ation de nouvelles places de cr�che, en accompagnant aussi, par des mesures cibl�es, le recours � d'autres modes de garde. La Ville promeut largement ce service public indispensable � rendre aux familles parisiennes. Les efforts envers les familles les plus en difficult� sont aussi � souligner. La pauvret� des enfants n'est pas supportable dans une soci�t� moderne. Il nous faut cibler les actions et ouvrir des possibilit�s aux plus jeunes, et la strat�gie r�pond � cette n�cessit�. Nous attendons aussi de travailler les propositions d�taill�es en faveur des familles qui vivent dans la rue. La Ville a la capacit� de r�pondre � cette grande difficult�. Il �tait temps que le probl�me soit pris dans toute sa globalit� et sa complexit�. Enfin, l'association pr�vue au d�veloppement de la future strat�gie des parents et des premiers concern�s, les enfants, est extr�mement importante et montre la volont� innovante de cette nouvelle d�marche de co-construction des politiques publiques. J'en termine�: nous avions, pendant la derni�re campagne, l'ambition de faire le "Paris de l'avenir". Ch�re Dominique, vous l'avez fait avec le "Paris des enfants". Je vous remercie.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Jean-Bernard BROS. Je donne � pr�sent la parole � M. BOURNAZEL, pour le groupe UMP.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Madame la Maire. Nous voterons �videmment pour ce v?u, qui fait �cho � l'anniversaire de la convention internationale des droits de l'enfant, mais nous restons tout de m�me un peu circonspects, eu �gard aux toutes r�centes donn�es parisiennes concernant la natalit�. Deux �l�ments �difiants, Madame la Maire�: d'abord, celui de la d�mographie. Tout r�cemment, un article du "Parisien" relatait la baisse de la natalit� � Paris. Les Parisiennes n'ont jamais fait aussi peu de b�b�s, constat que l'A.P.U.R. expliquerait soi-disant par la mauvaise conjoncture�; peut-�tre, mais pas seulement, malheureusement�; et aussi peut-�tre parce que Paris n'est pas aussi b�b� "friendly" que vous le pr�tendez � longueur d'interview ou lors de votre campagne �lectorale. Les jeunes parents, malheureusement, pr�f�rent souvent partir et quitter Paris pour rejoindre la banlieue, la grande banlieue, pour trouver un logement de taille suffisante. Un deuxi�me �l�ment, malheureusement, corrobore cette baisse de la natalit� qui nous inqui�te, c'est aussi l'exode des familles, qui a �t� �valu� par le C.D.E.N. du 6 novembre dernier. En effet, d'apr�s le constat de rentr�e de l'Acad�mie de Paris, selon les donn�es de l'Insee, on enregistre une baisse de plus d'un millier d'enfants de 3 ans r�sidant dans l'Acad�mie de Paris � la rentr�e 2014. O� sont pass�s ces enfants�? En tout cas, pas dans le priv�. Ce n'est pas l'excuse que vous pourriez donner, puisque le priv� n'enregistre pas de telle hausse dans le pr��l�mentaire, que ce soit dans le priv� sous contrat ou hors contrat. Enfin, dans votre v?u, vous vous glorifiez d'avoir une politique ambitieuse � destination des familles, qui se traduirait notamment par un ensemble particuli�rement important dans la dette financi�re - je vous cite. Pourtant, la seule v�ritable aide en mati�re de garde d'enfant, c'est Papado, et vous vous appr�tez � la supprimer. C'est assez, pour le moins, contradictoire, vous l'avouerez. Je voudrais vous dire aussi que la derni�re �tude de l'I.N.S.E.E. doit nous inqui�ter. Elle montre une paup�risation, notamment des familles monoparentales. Elle d�nonce d'ailleurs la concentration des difficult�s dans les m�mes quartiers. Et il faudra peut-�tre venir � de nouvelles propositions et avoir le courage de relancer l'id�e, � chaque fois qu'on finance un logement social, de financer, par exemple, un logement interm�diaire, comme nous, nous l'avions d�j� propos� pour les classes moyennes, li� aussi au logement priv�, si on veut faire de la v�ritable diversit� sociale, par cage d'escalier, donc dans nos quartiers, donc dans nos cr�ches, dans nos �coles, et permettre � chaque enfant, quelle que soit son origine, quelle que soit sa condition sociale, de conna�tre l'alt�rit�, la diff�rence. Or, l'�tude de l'I.N.S.E.E. dit tout le contraire. Donc, je voudrais �veiller votre curiosit� sur ce point-l�. Nous voterons ce projet v?u, mais nous restons quand m�me sur notre faim quant � la politique qui est appliqu�e � la Ville de Paris. Je pense qu'il serait bon de prendre de nouvelles mesures et nous vous faisons un certain nombre de propositions.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui, tr�s bien. La parole est � Mme B�atrice LECOUTURIER, pour le groupe UDI - MODEM.

Mme B�atrice LECOUTURIER. - Merci, Madame la Maire. 25 ans apr�s l'adoption de la convention internationale des droits de l'enfant, consacrant juridiquement l'int�r�t sup�rieur des enfants, dans la lign�e d'une longue tradition humaniste h�rit�e des Lumi�res, Paris propose d'�laborer une strat�gie parisienne, � l'heure o� l'exclusion et les in�galit�s n'ont malheureusement jamais �t� aussi pr�gnantes. Ainsi, dans son portrait social de la France, publi� ce jour, l'I.N.S.E.E. r�v�le que pr�s de 31.000 enfants vivent dans la rue, dans les grandes et moyennes agglom�rations fran�aises. Ce chiffre effrayant est � mettre en parall�le du constat tout aussi pr�occupant d?une paup�risation � l?�chelle nationale. En effet, 22�% des enfants se situent avec leur famille sous le seuil de la pauvret�. Ces situations prennent d?autant plus d?ampleur � Paris o� 28�% des familles sont monoparentales, et donc pour certaines d?entre elles doivent parvenir � concilier vie professionnelle, �ducation de leurs enfants, tout en ayant en permanence cette angoisse des fins de mois difficiles, sans toujours trouver un mode de garde ad�quat, ni un soutien opportun. A c�t� de ces chiffres, la Mairie de Paris se f�licite de l?attractivit� de Paris pour les familles, avec 15.000 familles suppl�mentaires depuis 2001. Or, comme l?a d�j� soulign� mon coll�gue BOURNAZEL, selon une �tude de l?I.N.S.E.E., le taux de natalit� a baiss� de 1,2�% en un an � Paris, et de 9�% en dix ans, faisant ainsi mentir Bertrand DELANO� et son statut autoproclam� de maire aphrodisiaque. De plus, � y regarder de plus pr�s, le solde d�mographique parisien est n�gatif, indiquant que le nombre de familles quittant Paris est sup�rieur � celles qui s?y installent. Alors, le groupe UDI-MODEM se r�jouit, Madame la Maire, de la d�marche initi�e par Mme Dominique VERSINI, dans la droite ligne de la lettre de mission qui lui a �t� confi�e de placer l?enfant au c?ur de la politique parisienne de lutte contre l?exclusion et la pr�carit�. Si l?association, dans cette d�marche et cette r�flexion, des parents, de la caisse d?allocations familiales et des acteurs associatifs est � saluer, il n?en demeure pas moins n�cessaire d?associer l?ensemble des �lus parisiens, afin d?�laborer un corpus de recommandations et de propositions constructives, dans un esprit collaboratif. En effet, nul doute que ce juste combat saura susciter le soutien de l?ensemble de notre Assembl�e. Je vous remercie, Madame.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � l?ensemble des orateurs et oratrices. Je vais redonner la parole � Mme Dominique VERSINI pour r�pondre � ce d�bat. Je voudrais vraiment saluer le travail remarquable qu?elle fait � mes c�t�s, notamment sur ce sujet et bien d?autres. Madame Dominique VERSINI, vous avez la parole.

Mme Dominique VERSINI, adjointe. - Merci, Madame la Maire. Mes chers coll�gues, merci � tous les intervenants pour la richesse de vos propos et l?engagement �vident de tous, pour les enfants � Paris. C?est vraiment extr�mement important. Bien �videmment, la d�marche dans laquelle nous entrons visera � associer l?ensemble des partenaires qui viennent d?�tre cit�s mais �videmment les arrondissements et les �lus d?arrondissement, l?ensemble des �lus parisiens, dans un esprit parfaitement collaboratif, comme nous le faisons dans le cadre de la grande cause de lutte contre la grande exclusion. Evidemment, sur la question de l?enfance et son int�r�t sup�rieur, que l?ensemble des acteurs et des �lus puisse participer, ainsi que les parents, ainsi que les enfants, ainsi que tous les acteurs institutionnels et associatifs. Pour moi, c?est quelque chose extr�mement important. Je voulais dire que c?est une d�marche que je trouve vraiment remarquable, parce que Paris est d�j� "Ville amie des enfants", label reconnu par l?Unicef, et nous souhaitons progresser encore. D?ailleurs, nous viendrons dans quelque temps devant vous pour que Paris soit aussi Ville amie des a�n�s, et donc Ville amie de tous les �ges. � cet effet, je voudrais pr�ciser que je n?oublie pas aussi dans ce travail la place des grands-parents qui est importante aupr�s des enfants et toute l?action interg�n�rationnelle qui est men�e et que nous m�nerons encore plus et encore mieux. L?id�e est vraiment d?�tre dans une coconstruction pour les enfants et de permettre �videmment � ceux qui sont les plus en difficult� d?avoir acc�s � tous leurs droits et d?avoir acc�s � ce qui est important pour eux, c?est-�-dire l?acc�s � une place en cr�che qui permette aux parents, � la maman quand elle est seule, de pouvoir travailler et se former, l?acc�s aux loisirs, � la culture, etc. C?est absolument important car on s?aper�oit aujourd?hui que, pour les enfants qui naissent dans une famille pauvre, d�s l?�cole maternelle, l?avenir peut �tre p�nalis� si tout l?environnement culturel et �ducatif n?est pas mis en place et c?est cela que nous voulons faire. Nous pensons aussi � toutes les familles des classes moyennes, comme vous l?avez dit, Monsieur BOURNAZEL, parce que pour nous, �videmment, c?est extr�mement important, notamment dans cette p�riode de crise �conomique, de crise sociale, dans une soci�t� dans laquelle il y a de plus en plus de s�parations parentales, de parents isol�s, de recompositions familiales, de pouvoir aider toutes les familles. C?est vraiment l?objet, avec une attention �videmment plus particuli�re pour les plus vuln�rables, les plus pauvres, les enfants ayant des handicaps. Et avec �galement, pour moi, une chose tr�s importante�: ce sont les adolescents, qui sont � la porte d?entr�e de devenir des jeunes, et qui ont des probl�matiques particuli�res qu?il faut que nous regardions de plus pr�s, avec l?ensemble de mes coll�gues qui sont concern�s. Bien s�r, tous ces enfants dont nous parlons - je dirais de fa�on r�p�titive et c?est bien, et j?en remercie les orateurs de Conseil de Paris en Conseil de Paris�-, ceux que l?on appelle les mineurs �trangers isol�s, oui, nous avons la volont� pour eux d?un dispositif efficace et adapt�. Oui, nous avons la volont� de leur permettre, � chaque fois que c?est possible, d?acc�der au droit commun et de pouvoir s?ins�rer et d?avoir des projets de vie. C?est important. Aujourd?hui, nous avons avec la Maire rencontr� hier les associations de d�fense des droits de l?Enfant, l?Unicef, ATD Quart Monde, et tous nous ont dit aujourd?hui�: il faut coconstruire avec les familles, il faut agir dans la transversalit�, il faut aller vers ceux qui ne viennent plus vers le droit commun, car on sait que les plus pauvres ne viennent pas, ils ont peur, ils ont m�me peur d?aller � l?�cole parce qu?ils ont peur que l?on remarque ou que l?on imagine qu?ils ne pourraient pas �tre de bons parents. Dans ma d�l�gation, j?ai la chance d?avoir la protection de l?enfance et justement, avec les �quipes de la protection de l?enfance que je salue, on veillera � prot�ger au maximum les enfants qui en ont besoin et � faire en sorte que tous les autres n?aient pas besoin d?avoir acc�s � ce dispositif de protection de l?enfance. Voil�, Madame la Maire, ce que je souhaitais dire en quelques mots.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame VERSINI. Je voudrais vraiment vous remercier pour ce travail, remercier les adjoints qui travaillent aussi avec vous sur ce sujet transversal et saluer, au-del� de nos services les services de la Ville et du D�partement qui sont tr�s engag�s bien s�r sur ces sujets qui sont souvent difficiles, �galement les associations. Vous y avez fait r�f�rence. Nous avons rencontr� hier les associations qui travaillent sur le droit des enfants. Je crois qu?elles nous ont dit, en tous les cas c?est le message que j?ai entendu, � la fois qu?elles attendent beaucoup de nous mais qu?elles sont tr�s demandeuses d?un travail collaboratif avec elles. Paris est pour elles une ville qui prend la question des droits des enfants au bon niveau, � partir de cette strat�gie que vous allez porter, ch�re Dominique VERSINI. Je voulais aussi �voquer ces points, avant de passer au vote de ce v?u. Je vais donc mettre aux voix le v?u n��123 sur cette "Strat�gie parisienne pour l?enfance�: faire le Paris des enfants". Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de v?u est adopt� � l'unanimit�. (2014, V. 317). Merci, Dominique VERSINI.

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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