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2014 DASES 1267 G - Participation (133.000 euros) et avenant n° 1 à convention avec la Mission Locale de Paris pour une action globale de lutte contre le décrochage des jeunes.


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Donc, nous examinons le projet de d�lib�ration DASES 1267 G relatif � la participation et avenant n��1 � la convention avec la Mission locale de Paris, pour une action globale de lutte contre le d�crochage des jeunes. Je donne la parole � Mme Fatoumata KON�.

Mme Fatoumata KON�. - Merci. Le d�crochage scolaire est source d?exclusion et compromet la r�ussite professionnelle, l?�panouissement social et personnel. Notre conviction est qu?il faut faire encore plus pour y rem�dier. La pr�vention du d�crochage n?est pas qu?une question d?apprentissage des savoirs. Elle doit partir d?une approche globale et int�grer tous les aspects familiaux, �ducatifs et sociaux. Depuis 2008, la Mission locale de Paris, en partenariat avec les services de la Ville, engage des actions de rep�rage et de mobilisation des jeunes �g�es de 16 et 25 ans, rencontrant des difficult�s d?insertion. L?action de la Mission locale ne cr�� pas de dispositif suppl�mentaire, mais mobilise des dispositifs d?institutions existantes�: la protection judiciaire de la jeunesse, le service p�nitentiaire d?insertion et de probation, l?aide sociale � l?enfance, services sociaux d�partementaux polyvalents comme la C.A.F., l?Education nationale et, notamment, la mission de lutte contre le d�crochage scolaire. Bien entendu, nous voterons favorablement cette subvention, qui permet la poursuite de ce dispositif, mais � notre sens, toutes ces actions ne doivent pas nous exon�rer d?un triste constat. En effet, le d�crochage scolaire et ses corollaires, les difficult�s d?acc�der � un premier emploi, � un logement, aux soins, perdurent. On �value, en France, � plus de 140.000 en moyenne, chaque ann�e, et plusieurs milliers � Paris, le nombre de jeunes �g�es de 16 � 25 ans qui quittent le syst�me de formation initiale, sans un dipl�me professionnel ou un baccalaur�at. En tant qu?�lue du 19e arrondissement, je peux t�moigner de l?urgence de la situation, car il faut pr�ciser que la part de jeunes non dipl�m�s, parmi les 15-24 ans non scolaris�s dans le 19e, est de 34�%. Quant au national, le taux est de 27�%. Ce taux est ainsi le plus �lev� de tous les arrondissements de Paris, et m�me deux fois plus �lev� que dans le 2e et le 8e arrondissements, qui sont � 17�%. Selon nous, tous ces dispositifs, comme celui que nous allons reconduire, souffrent d?un �cueil. Ils abordent ce probl�me, certes, de mani�re transversale, mais une fois le d�crochage survenu, en ne ciblant que les jeunes �g�s de 16 � 25 ans. Or, si l?on veut atteindre l?objectif du Gouvernement de diviser par deux le nombre de jeunes qui sortent du syst�me scolaire sans qualification d?ici 2017, il faut aussi innover pour pr�venir le d�crochage avant qu?il n?arrive. Nous devons travailler notamment sur les liens essentiels qu?il faut �tablir entre l?�cole �l�mentaire et le second cycle. Nous devons travailler � construire, en lien avec les acteurs qui je citais plus haut, un service public qui prenne en compte les difficult�s que certains jeunes rencontrent d�s la petite enfance. Nous avons justement vot� hier une subvention � l?association "Ecole de la seconde chance", qui assure l?insertion professionnelle et sociale durable des jeunes sortis du syst�me �ducatif sans qualification et sans emploi, et j?en profite donc pour saluer leur travail. Et comment ne pas faire un lien avec l?actualit� que couvre la r�forme de l?�ducation prioritaire, des interrogations et inqui�tudes que cette r�forme provoque, quand certains quartiers populaires, qui sont les plus concern�s par les probl�matiques de d�crochage scolaire, se voient supprimer les moyens qui leur permettaient jusqu?� pr�sent de mettre en ?uvre une p�dagogie adapt�e � la r�alit� de nos quartiers�? Telle est la situation dans laquelle les quartiers place des F�tes et Porte des Lilas se trouvent aujourd?hui, avec un risque d?exclusion du coll�ge Guillaume Bud�, pour ne pas le citer, du r�seau d?�ducation prioritaire. Par ailleurs, nous avons eu, lors de ce Conseil, � nous positionner sur les appels � projets innovants. Eh bien, j?appelle de mes v?ux la cr�ation d?appels � projets innovants de lutte contre le d�crochage scolaire, qui mettent tous les acteurs autour de la table, en abordant la globalit� du probl�me, les questions �ducatives, de relations avec l?autre, de conditions de vie, d?orientation, en mobilisant les �quipes pluridisciplinaires, pourquoi pas renforc�es par des chercheurs, des intervenants ext�rieurs�; des lieux d?�changes permettant d?aborder des enjeux jug�s souvent secondaires, et pourtant cruciaux�; le travail sur l?estime de soi, sur l?orientation choisie, sur la remobilisation. Le d�crochage scolaire a des causes multiples, et nos r�ponses doivent l?�tre �galement. Ce n?est pas une fatalit�, mais un d�fi qui nous engage, nous, �lus, � faire travailler ensemble une multitude d?acteurs, y compris ceux qui, pour l?instant, ne sont pas consid�r�s comme l�gitimes � intervenir. Merci.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci � vous. Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Colombe BROSSEL.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci beaucoup, Madame KON�. Alors, votre propos a largement d�pass� le cadre de cette simple subvention, et je me trouve un peu emb�t�e de vous r�pondre, parce que beaucoup des sujets que vous avez �voqu�s concernent certaines de mes coll�gues de l?Ex�cutif. D?abord, en tout cas, merci de vous �tre appuy�e sur ce projet de d�lib�ration pour saluer le travail qui a �t� fait par la Mission locale. Et, r�pondant de fait, par anticipation, � vos v?ux, avoir la capacit� d'exp�rimenter des dispositifs, des solutions, des propositions, comme cela a �t� fait avec ce projet, il y a de cela plusieurs ann�es. En effet, cela fait depuis 2008 que ce projet existe et est subventionn� par la DASES. Et d'ailleurs, le propre de l'exp�rimentation, c?est d'�tre �valu�e et, quand elle est positive, d'�tre r�int�gr�e dans le droit commun. C'est pourquoi l'ann�e prochaine, il n'y aura plus de financements sp�cifiques de la DASES sur ce projet qui sera int�gr� dans le projet de base de la Mission locale. Il y aura �videmment un transfert de cr�dits de la DASES � la DDEEES pour que, d'une exp�rimentation, on passe � du droit commun et � une mission qui rentre de plain-pied dans les missions de la Mission locale. Trois petits mots pour vous dire, au regard de tout ce que vous avez �voqu�, que, �videmment, le travail est intense et fort avec Alexandra CORDEBARD. Je pense � deux types de sujets, que ce soit d'ailleurs sous l'axe s�curit�/pr�vention ou sous l'axe politique de la ville. Bien entendu, le travail qui est fait par la Ville sur l'accueil des coll�giens exclus temporairement�: nous ne sommes pas de si nombreuses collectivit�s locales � avoir financ�, mis en ?uvre, � prendre en charge et � accompagner �ducativement les coll�giens lorsqu'ils sont exclus temporairement. Mais �videmment aussi toute la mobilisation du G.I.P. "R�ussite �ducative" sur les questions que vous �voquez, que ce soit la pr�vention du d�crochage scolaire, avec un souhait partag� avec Alexandra CORDEBARD de travailler sur la question des exclus d�finitifs cette fois-ci, et puis un souhait, l� aussi commun avec Bernard JOMIER, de travailler sur l'accompagnement des difficult�s "psy" pour les coll�giens. Ce sont �videmment, parmi toute la palette des sujets que vous avez �voqu�s, des sujets sur lesquels nous souhaitons avancer, le fait que l'Education nationale soit partenaire du Contrat de s�curit� parisien mais aussi, et c'est une nouveaut�, du Contrat de ville est un levier fort et important. Vous n'avez pas � convaincre qui que ce soit dans cet h�micycle, en tout cas de ce c�t�-ci de l'h�micycle, de la pertinence de travailler sur le rapprochement entre l'�cole et le coll�ge. L'�cole du socle, les enfants en ont besoin.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci, Colombe BROSSEL. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 1267 G. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2014, DASES 1267 G).

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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