retour Retour

11 - 2004, DASES 306 G - Autorisation à M. le Président de Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer le deuxième avenant à la convention signée avec l'association "Alma Paris" pour une participation d'un montant de 44.500 euros


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DASES 306 G relatif � la signature d'un deuxi�me avenant � la convention sign�e avec l'association "Alma Paris" pour une participation d'un montant de 44.500 euros.
M. PAG�S a la parole.
M. Olivier PAG�S. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Pr�s de 600 appels directs re�us et plus de 300 messages d�pos�s sur le r�pondeur depuis la mise en place en janvier 2003 de l'antenne "Alma Paris". Ces chiffres t�moignent d'une �bauche de prise de conscience de la population parisienne d'un ph�nom�ne ancr� depuis plusieurs ann�es dans notre soci�t�, celui de la maltraitance faite aux personnes �g�es. Les langues commencent lentement � se d�lier. Les personnes �g�es maltrait�es osent de plus en plus mettre des mots sur ce qu'elles vivent au quotidien, que ce soit dans leur famille ou en institution. Parall�lement la loi du silence familial et professionnel autour de pratiques indignes perd un peu plus de sa vigueur m�me si elle demeure tr�s forte.
Mais ces chiffres t�moignent surtout de la n�cessit� absolue de la pr�vention. Celle-ci doit s'effectuer � plusieurs niveaux et implique des moyens. Aupr�s de ceux et de celles qui interviennent quotidiennement aupr�s des personnes �g�es : les aidants familiaux, les aides � domicile, les professionnels travaillant en institution. On conna�t en partie les facteurs d�clenchant et aggravant de la maltraitance : outre les diverses formes de pathologie, il y a la d�tresse psychologique, des conditions de vie et d'aide difficiles. Il faut donc agir sur ces facteurs, renforcer l'aide psychologique et mat�rielle des aidants familiaux, permettre un soutien psychologique des professionnels et surtout am�liorer leurs conditions de travail.
Ce qui passe en priorit� par une augmentation des effectifs et de la formation professionnelle. Cela se fait � Paris aujourd'hui, mais c'est encore insuffisant, il faut poursuivre l'effort.
La pr�vention doit se faire �galement au niveau des personnes �g�es elles-m�mes. Trop nombreuses encore sont celles qui ne connaissent pas leurs droits, trop nombreuses encore sont celles qui, s'imaginant n'�tre plus rien, sont r�sign�es. Deux messages forts doivent �tre pass�s aupr�s d'elles et trouver une expression concr�te. Le premier c'est qu'elles ont des droits et qu'elles doivent les faire valoir. Le second, c'est qu'elles ont de la valeur et qu'elles ont leur place pleine et enti�re dans notre soci�t�.
Ces deux formes de pr�vention n'auront un v�ritable impact que si elles sont accompagn�es d'une pr�vention faite � un niveau plus global, soci�tal. Nous sommes dans une soci�t� qui rejette la vieillesse et les personnes �g�es, qui pr�ne la jeunesse, l'efficacit�, la comp�tition comme valeurs ma�tresses au d�triment de tout ce que peut apporter en termes de savoir et d'exp�rience le fait de prendre de l'�ge. Nous devons changer notre regard sur le vieillissement et lutter contre l'exclusion sociale et symbolique des personnes �g�es. Des initiatives se multiplient, qui favorisent la proximit�, le partage et le lien social entre les jeunes et les personnes �g�es. Elles sont importantes et porteuses d'espoir, mais il ne faudrait pas oublier d'agir aupr�s des adultes, des 20/50 ans car ce sont eux les aidants de demain. C'est eux qui transmettent leur vision de l'�ge � leurs enfants.
Pour conclure, je dirai : la vieillesse ne nous enl�ve pas notre humanit�, elle nous l'enrichie, telle est ma conviction et il est n�cessaire que soci�t� la fasse sienne.
Je vous remercie.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je donne la parole � Mme HOFFMAN-RISPAL.
Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL, au nom de la 6e Commission. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Monsieur le Conseiller, je vous remercie pour la qualit� de votre intervention que je partage compl�tement.
La maltraitance des personnes �g�es est un sujet tabou et complexe.
Mais surtout et nous commen�ons � y travailler - ce n'est pas facile vous le d�tes vous-m�me - c'est un ph�nom�ne qui longtemps, trop longtemps est rest� cach�. C'est pourtant une r�alit� cruelle qui rev�t des formes diff�rentes : agressions, privation des aides et des droits indispensables, contraintes financi�res...
"Alma" recense cinq types de maltraitance ; p�cuniaires dans 99 % des cas, psychologiques dans 32 % des cas, physiques ou sexuelles, m�dicales, et le plus souvent s'apparentant � de la n�gligence. Les maltraitants puisque gr�ce � "Alma Paris", nous commen�ons � avoir quelques �l�ments, les maltraitants sont � 56 %, c'est l� que vous avez raison, des membres de la famille, 20 % des voisins, et 12 % des personnels soignants. C'est ce dramatique constat qui nous a amen�s � travailler au lancement d'une antenne "Alma" d�s 2002 et � l'avoir efficace � partir de janvier 2003, car nous pensons vraiment qu'il faut aider celles et ceux qui sont victimes de cette maltraitance.
Ainsi des b�n�voles, des m�decins, des psychologues, des travailleurs sociaux et juristes offrent les soutiens et les conseils indispensables aux Parisiennes et aux Parisiens �g�s. En 2004, 13 intervenants b�n�voles ont ouvert 164 dossiers sur de lourdes situations de maltraitance. Des s�ances de formation, puisque vous y tenez, mais c'est ce que nous faisons, Monsieur PAG�S, donc huit s�ances de formation aux probl�mes de maltraitance ont �t� assur�es par l'association "Alma" justement aupr�s d'intervenants sociaux d'autres institutions.
Je vous pr�cise entre autre que la cr�ation de cette antenne d'�coute ne nous exon�re nullement d'agir et de saisir les services de l'Etat lorsque les situations de maltraitance sont signal�es au service du D�partement et nous sommes extr�mement vigilants sur ce point.
Je tiens par ailleurs � vous informer que le Gouvernement a mis en place un Comit� national de vigilance contre la maltraitance des personnes �g�es dont la mission a �t� de mettre en place un dispositif exp�rimental dans cinq d�partements. Je crois vraiment que nous connaissons tous aujourd'hui la gravit� du sujet, que l'heure n'est plus � l'exp�rimentation, mais � l'action dans ce domaine. C'est ce que nous faisons � double titre, d'une part par la cr�ation de cette antenne, d'autre part vous savez que j'y insiste souvent beaucoup, mais je crois qu'il faut aussi positiver ce qui va bien, ce qui permet d'�viter ce qui va mal et je pense aux initiatives de la bientraitance.
Et un mot pour informer le Conseil, vous avez raison, les adultes de 50 ans sont ceux qui demain auront des parents �g�s, aujourd'hui ce sont des jeunes seniors, et ces jeunes seniors nous les invitons dans les salons de l'H�tel-de-Ville mercredi 20 octobre � un Forum de la retraite active pour leur proposer toutes les activit�s qu'ils peuvent faire mais aussi justement l'ensemble des droits qu'ils ont besoin de conna�tre pour eux-m�mes, pour leur retraite, mais �galement pour leurs parents plus �g�s. Je crois que ce Forum participe largement aussi � la formation que vous �voquiez tout � l'heure puisque, entre autres, dans une des tables rondes, la question de l'A.P.A. qui vous tient � c?ur sera soulev�e.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 306 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DASES 306 G).

Octobre 2004
Débat
Conseil général
retour Retour