retour Retour

2014 DGRI 1038 - Subvention (7.000 euros) à l’association Institut culturel franco-palestinien - ICFP (16e).


Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous allons donc examiner le projet de d�lib�ration DGRI 1038�: subvention � l?association "Institut culturel franco-palestinien", et la parole est � Mme Rapha�lle PRIMET, pour cinq minutes maximum.

Mme Rapha�lle PRIMET. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous nous f�licitons de cette subvention accord�e � l?Institut franco-palestinien, qui fait un travail remarquable sous la pr�sidence de Samir JOUBRAN, dont la r�putation n?est plus � faire, pour promouvoir la culture palestinienne dans le cadre d?�changes fructueux. La culture est vitale pour tous les peuples. Elle l?est encore plus pour le peuple palestinien. Chass� de sa terre natale, si le peuple palestinien, �clat�, a pu garder son int�grit� en tant que peuple, c?est gr�ce � l'affirmation de sa culture nationale, diverse et universelle. C'est l'aspect culturel de la r�sistance qui constitue d'abord un lien essentiel entre toutes les composantes du peuple palestinien, qu?elles soient celles de la diaspora partout dans le monde, des Palestiniens en exil � Gaza ou en Cisjordanie. � partir d'actions culturelles dans les domaines du th��tre, de la musique, de la litt�rature, de la peinture ou du cin�ma, les Palestiniens t�moignent des souffrances de leur peuple, refusent et combattent la colonisation. � partir de l'occupation de la Palestine, culture et r�sistance se confondent�: la r�sistance s'inspire de la culture et la culture participe � l'approfondissement de la r�sistance. La strat�gie qui consistait � nier cette culture et � vouloir la faire dispara�tre a �chou�. La Palestine a donc une identit� nationale culturelle et politique. Elle a su se doter d?une Autorit� palestinienne de r�conciliation, de structures r�galiennes indispensables � la cr�ation d'un Etat viable. Et cela me permet de faire le lien avec le v?u pour la reconnaissance de l'Etat palestinien d�pos� par Mme SIMONNET et de la remercier de l?avoir fait pour poser le d�bat au Conseil de Paris. Le moment est bien choisi�: dans une dizaine de jours, le 28 novembre exactement, vont �tre examin�es les propositions de r�solutions d�pos�es par les d�put�s Front de Gauche en 2012, ainsi que celles des groupes Ecologiste et Socialiste, en faveur de cette reconnaissance. Le 11 d�cembre, � l'occasion d?un ordre du jour r�serv� au groupe Communiste, ce sera au tour du S�nat de se prononcer. Il y a urgence. Le processus de paix, l?�chec des n�gociations men�es l?ann�e derni�re sous l'�gide des Etats-Unis, le conflit meurtrier � Gaza cet �t�, la poursuite ill�gale de la colonisation et les multiples provocations du Gouvernement d'extr�me-droite de NETANYAHOU am�nent la tension � son comble, au bord d'une troisi�me intifada. La reconnaissance de l'Etat palestinien doit �tre comprise comme une premi�re �tape n�cessaire pour ceux qui veulent une r�solution pacifique du conflit. Ce serait la r�paration d'une injustice. En 1988, l'O.L.P. avait fait le douloureux compromis historique d'une reconnaissance d'Isra�l sur les fronti�res de 1967, conc�dant ainsi 78�% de la Palestine historique et pour permettre une solution � deux Etats dans les m�mes fronti�res de 1967, avec J�rusalem-Est pour capitale. Depuis, les n�gociations entre Isra�l et Palestine n?ont pas permis d'avancer, bien au contraire. Le Gouvernement isra�lien, en continuant ses politiques d?expansion des colonies � marche forc�e, de grignotage du territoire palestinien, en construisant le "mur de la honte", cherche � rendre impossible l'id�e m�me d?un Etat de Palestine viable. Le risque, c?est de faire reculer la perspective d'une solution � deux Etats, et de rendre impossible une solution politique n�goci�e et pacifiste. Il faut des pressions internationales � la hauteur de la situation et de sa gravit�, et ceci, non seulement pour faire cesser le soutien dont Isra�l fait l'objet mais aussi pour changer l'�tat d'esprit interne � Isra�l. Bien s�r, la seule reconnaissance ne sera pas suffisante et c?est pour cela que le Parti Communiste est partie prenante des campagnes BDS (B pour "boycott des produits issus des colonies", D pour "d�sinvestissement" et S pour "sanctions"), ainsi que de la campagne internationale pour la lib�ration de Marwan BARGHOUTI et de tous les prisonniers politiques. La reconnaissance de la Palestine comme Etat observateur � l'O.N.U. a �t� pr�c�d�e par son entr�e dans les instances de l?U.N.E.S.C.O. C?est ce processus qui est important parce que la bataille politique qui se joue vis-�-vis des diff�rents gouvernements isra�liens qui violent les r�solutions pass�es, c'est le fait qu?Isra�l cesse de se consid�rer comme un Etat hors ou au-dessus du droit international, indiff�rent � l'application des r�solutions de l'O.N.U. Un appel a �t� lanc� aux parlementaires europ�ens par plus de 660 personnalit�s isra�liennes, dont Elie BARNAVI, ex-ambassadeur d?Isra�l en France, Avraham BURG, ancien pr�sident de la Knesset, et vous pouvez en lire une partie dans l'excellent journal L'Humanit� aujourd'hui. Alors que plus de 130 pays ont d�j� reconnu l'Etat palestinien et que la Su�de a donn� l'exemple, la France, membre du conseil de s�curit�, a de grandes responsabilit�s par sa position et l'action qu'elle peut mener au sein de la communaut� internationale. Elle peut retrouver le r�le positif qu'elle avait pr�c�demment. Le 28 novembre, l'Assembl�e, avec un vote positif, pourrait rouvrir de nouvelles perspectives et redonnerait de l'espoir � tous les pacifistes. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci. Pour vous r�pondre, la parole est � Patrick KLUGMAN, pour 5 minutes maximum.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Merci, Rapha�lle PRIMET. Je pensais na�vement que vous �tiez inscrite sur le projet de d�lib�ration DGRI 1038 qui portait subvention � l'association Institut culturel franco-palestinien, dont je n'ai entendu qu'un lointain �cho dans votre allocution. Donc, excusez-moi, je vais, en tout cas � ce stade de nos d�bats, parler de l'Institut culturel franco-palestinien, qui le m�rite amplement, et de la subvention que nous avons d�cid�, pour la deuxi�me ann�e cons�cutive, de lui octroyer. L'Institut culturel franco-palestinien a pour but de promouvoir des cr�ations issues de la Palestine et de la diaspora, et de favoriser les �changes entre la Palestine et la France. C'est une initiative que Bertrand DELANO� a connue, je dirais � son origine, et qu'il avait d�cid� de soutenir pour lui permettre, justement, de s'�tablir. Et il est vrai que la culture palestinienne est quelque chose que nous devons soutenir, y compris, je dirais, hors les murs pour que la diaspora palestinienne puisse s'�panouir et entretenir une diversit� de cr�ation et d'opinion, quand, parfois, ce n'est pas possible localement. Lorsque nous �tions en Palestine, avec la Maire, pendant la campagne, nous avons d'ailleurs rencontr� les animateurs de l'Institut culturel et nous les avons revus � Paris derni�rement. Et nous sommes particuli�rement heureux du travail qui est fait ici�: il y a eu la conf�rence inaugurale en septembre 2012, consacr�e � "J�richo, Cit� universelle"�; il y a eu "les interludes po�tiques de Palestine" en octobre 2013 � l'Institut du Monde arabe et il y a eu l'exposition de photographies et l?installation vid�o "Not a Dreamland - les cultures alternatives � Gaza" � l'espace Confluences dans le 20e. Vous voyez, ch�re Rapha�lle PRIMET, que nous sommes d'accord, m�me si nous ne sommes pas forc�ment d'accord sur ce que nous voyons de cet institut qui fait un travail, je dirais, remarquable, qui peut rendre fiers tous les Parisiens qui sont soucieux de la cr�ation artistique dans toutes les zones du monde, y compris les plus probl�matiques. Je vous remercie donc de bien voter ce projet de d�lib�ration.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur KLUGMAN. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DGRI 1038. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s?abstient�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. Je vous en remercie. (2014, DGRI 1038).

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
retour Retour