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10 - 2004, DDEE 55 G - Subvention à l'association "Paris Europlace" pour l'organisation des 3e rencontres de la compétitivité. - Montant : 15.000 euros


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DDEE 55 G relatif � l'attribution d'une subvention � l'association "Paris Europlace" pour l'organisation des 3e rencontres de la comp�titivit�, d'un montant de 15.000 euros.
M. DAGUENET est inscrit ainsi que M. BERTHAULT.
Je donne la parole � M. DAGUENET.
M. Jacques DAGUENET. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Notre groupe votera contre ce projet de d�lib�ration qui pr�voit d'octroyer une subvention de 15.000 euros � l'association "Paris Europlace", dans le cadre des troisi�mes rencontres de la comp�titivit� qui se sont d�roul�es le 30 septembre dernier.
Contre, en effet, pour deux raisons essentielles.
La premi�re est une raison de fond. Nous avons toujours combattu cette sp�cialisation. La sp�cialisation de la ville capitale en place financi�re europ�enne se fait au d�triment de ses potentiels dans le domaine industriel, de l'innovation technologique, ou encore de la recherche publique ou priv�e. L'ass�chement des emplois � Paris depuis plus de deux d�cennies illustre les dommages collat�raux de cette sp�cialisation. Cette sp�cialisation financi�re est � l'origine d'une d�pendance et d'une sensibilit� accrue de la ville capitale et de la r�gion Ile-de-France aux fluctuations de la conjoncture.
La situation pr�occupante du ch�mage � Paris, conjugu�e au d�part d'entreprises, traduit malheureusement les effets de cette comp�titivit�. Quand les grands groupes se restructurent, c'est au d�triment de l'emploi, pour d�boucher � chaque fois sur une forte reprise des profits. La comp�titivit� place l'emploi et le travail comme de simples variables d'ajustement.
C'est si vrai que le Gouvernement actuel, � la demande du MEDEF, a organis� des n�gociations avec les syndicats pour obtenir, comme vous l'avez entendu dans les m�dias, un droit officiel de licencier pour pr�server la comp�titivit�.
Devant le refus unanime des syndicats, le Gouvernement est oblig� de battre en retraite.
Non, la Ville ne peut soutenir une telle initiative. Ce sont les salari�s qui portent tous les risques des al�as conjoncturels. Les premiers concern�s sont d'ailleurs les salari�s des banques.
Cette sp�cialisation financi�re a �t� un v�ritable g�chis, nous l'avons dit plusieurs fois, d'abord humain et ensuite financier.
La deuxi�me raison est simple. Le secteur bancaire et financier a r�alis� plus de 25 % de profits suppl�mentaires au 1er semestre 2004 et, pour certaines banques, 40 voire 45 % de profit.
S�rieusement, Madame la Pr�sidente, ces institutions financi�res seraient-elles en peine pour organiser ces troisi�mes rencontres de comp�titivit� ? M�me si le Maire de Paris a ouvert une des trois tables rondes de cette initiative, il ne para�t pas logique que le D�partement de Paris octroie une telle subvention � cette association.
Nous sommes sur un d�saccord de fond qui nous conduit � voter contre cette d�lib�ration. La financiarisation tue l'emploi et pour celles et ceux d'entre nous qui se sont rendus au Forum de l'emploi, la semaine derni�re, nous avons constat� l'afflux impressionnant de Parisiens et de Parisiennes, de Franciliens, en recherche d'emploi, y compris en dressant des listes d'attente, sous la pluie et le vent.
Rien de surprenant, tant les d�g�ts caus�s par les d�parts d'entreprises et les plans sociaux sont importants.
Madame la Pr�sidente, vous avez montr� avec cette deuxi�me �dition du Forum pour l'emploi l'implication de la Ville de Paris en faveur de l'emploi et, vous le savez, vous avez notre total soutien.
C'est pourquoi, Madame la Pr�sidente, je consid�re que si ces troisi�mes rencontres de la comp�titivit� constituent un �v�nement pour le milieu des affaires et de la finance, il me semble urgent que notre collectivit� poursuive ses actions pour � la fois pr�server l'emploi et contribuer � sa dynamique.
Il me semble important que se tienne au plus vite la Conf�rence des grandes entreprises implant�es � Paris que je vous ai propos�e au pr�c�dent Conseil et que vous avez accept�e.
Il y a urgence, n'attendons pas le prochain Forum 2005 pour organiser cet �v�nement qui devrait nous permettre de faire conna�tre nos attentes.
Il faut que les grands groupes affichent en amont leur strat�gie et leurs besoins en mati�re de locaux pour contribuer � mieux y r�pondre.
Paris apporte, nous le savons tous, beaucoup aux entreprises. Il est juste, en retour, de leur demander de consid�rer la Ville comme un partenaire, alors que, trop souvent, nous sommes mis devant le fait accompli et devant des choix qui d�bouchent sur des d�localisations.
Comme il est urgent de confier � l'AFPA une mission d'�valuation des besoins des futures entreprises pour d�cliner, parall�lement � cela, des plans de formation en correspondance avec les bassins d'emploi.
Merci bien.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. BERTHAULT.
M. Jean-Didier BERTHAULT. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Je serai plus bref que M. DAGUENET n'ayant pas un r�quisitoire aussi important � faire contre la pr�sence du grand capital dans notre ville.
Tout simplement, je suis assez �tonn� qu'il n'ait pas �voqu� un premier point, d�j�, qui est purement technique, mais qui nous int�resse dans le cadre de cette d�lib�ration. C'est que l'on nous propose aujourd'hui de subventionner une action qui s'est tenue le 30 septembre 2004. C'est un peu dommage. C'est une question de forme.
Sur le fond maintenant, je suis en total d�saccord avec M. DAGUENET, bien �videmment, car je m'�tais inscrit sur ce projet de d�lib�ration pour demander justement � la Ville d'aller plus loin dans sa d�marche pour "Paris Europlace". "Paris Europlace" c'est une activit� de promotion en France et � l'�tranger. Et la situation de l'emploi � Paris n�cessite effectivement que toutes les pistes soient recherch�es et �tudi�es, notamment dans le secteur financier pour am�liorer la place de Paris.
S'agissant de l'action de r�flexion et de lobbying au plan europ�en, nous avons dans ce domaine, en France, un retard extraordinaire par rapport aux principaux pays europ�ens et en particulier anglo-saxons, afin de tirer un maximum d'avantages de la construction europ�enne et des institutions europ�ennes.
Sur l'action de sensibilisation des Pouvoirs publics et du grand public, il me para�t important �galement que la Ville soit beaucoup plus partenaire de "Paris Europlace" qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Enfin, sur l'offre et la gamme diversifi�e de services, notamment sur les contacts �trangers et les �tablissements membres, nous pourrions l� aussi obtenir une implication beaucoup plus importante de la part de la Ville.
15.000 euros, cela me semble effectivement assez modeste, mais ce qui me semble important, ce n'est pas le montant d'une subvention accord�e � "Paris Europlace", c'est l'implication n�cessaire de la Ville.
Nous savons aujourd'hui que les emplois sont d�truits, notamment dans le secteur secondaire. On nous propose des cr�ations d'emplois dans le secteur tertiaire, la finance en fait partie et elle peut �tre un potentiel important d'emplois pour Paris. C'est cela que je vous demande aujourd'hui de favoriser, Monsieur le Pr�sident, et je pense que cela rentre tout � fait dans le cadre de ce projet de d�lib�ration.
Je vous remercie.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Monsieur SAUTTER, vous avez la parole.
M. Christian SAUTTER, vice-pr�sident, au nom de la 2e Commission. - Merci, Madame la Pr�sidente.
Je vais r�pondre aux deux orateurs, dans l'ordre chronologique.
Monsieur DAGUENET, sur un certain nombre de points, je suis d'accord avec vous, mais pas avec tous.
Je suis d'accord sur le fait que la logique de rentabilit� � court terme fragilise l'emploi. C'est clair dans la version actuelle du capitalisme. Il y a l� m�me une source d'instabilit� qui peut �tre pr�occupante.
Je voudrais dire aussi qu'il serait une erreur que Paris se sp�cialise dans les activit�s financi�res comme Londres qui est notre principal concurrent en la mati�re. Toutefois, nous consid�rons que l'industrie financi�re qui occupe 140.000 emplois qualifi�s sur Paris, dont certains ont tendance � �tre transf�r�s soit autour de Paris soit tr�s loin de Paris, dans sa composante emploi, doit �tre d�fendue.
A c�t� de Paris place financi�re, vous le savez, Monsieur DAGUENET, nous travaillons tr�s fort sur l'id�e de d�velopper la cr�ation d'entreprise dans le domaine des hautes technologies, soit dans le domaine industriel, soit dans le domaine tertiaire. Vous savez aussi quelle importance on accorde au d�veloppement des services aux personnes �g�es, aux familles et plus g�n�ralement aux particuliers. J'y inclus bien �videmment le commerce et l'artisanat.
Donc, je crois que ce projet de d�lib�ration est justifi�, sans aller aussi loin que M. BERTHAULT.
La Ville de Paris, le Maire et moi-m�me consid�rons que l'industrie financi�re parisienne doit �tre d�fendue dans sa dimension emploi, qu'elle est soumise � une tr�s rude concurrence de la part de Londres et pourquoi pas de Francfort et d'autres m�tropoles europ�ennes, sans parler de New York, de Tokyo et de Singapour et je crois justifi� que nous soutenions ces "rencontres de la comp�titivit�" et vous l'avez dit, Monsieur DAGUENET, avec une grande honn�tet�, le Maire s'y est rendu et le Maire, j'y �tais, a d�velopp� un plaidoyer en faveur de l'emploi � Paris dont je pense que vous auriez pu accepter tous les termes.
En ce qui concerne le partenariat avec les entreprises, vous savez que nous travaillons avec la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, que "Paris-D�veloppement" est une association financ�e par ces deux partenaires et qui conduit � cr�er de l'emploi qualifi� sur Paris.
Derni�re remarque, "Paris pour l'emploi". J'ai eu la chance de visiter "Paris pour l'emploi" avec vous, Madame la Pr�sidente, et avec Mme Martine DURLACH. C'est vrai que c'�tait impressionnant de voir toutes ces personnes � la recherche d'un emploi qui saisissaient l'opportunit� de rencontrer des entreprises proposant des emplois de toutes qualifications et de tous m�tiers. Il y avait m�me une banque, Monsieur DAGUENET, la BNP-Paribas qui venait proposer des emplois.
Je crois qu'il n'y a pas d'incompatibilit� dans notre effort pour d�fendre la place de Paris au niveau international et ce projet de d�lib�ration.
A M. BERTHAULT, je dirai tout simplement que nous travaillons avec "Paris Europlace", d�j�. Je participe, au nom du Maire, au comit� d'orientation. Le Maire de Paris avec le Pr�sident de la R�gion a d�j� eu l'occasion de saisir le Gouvernement pour attirer, plus que c'est le cas actuellement, des comp�tences financi�res sur Paris ; je crois que vos compliments sont peut-�tre un peu excessifs. Je crois que l'Ex�cutif est dans le juste milieu, et j'invite tous les conseillers qui le souhaitent � voter ce projet de d�lib�ration.
Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEE 55 G.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DDEE 55 G).

Octobre 2004
Débat
Conseil général
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