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2014 DAC 1493 - Subvention (1.250.000 euros) et avenant à convention avec l'association "Philharmonie de Paris" (19e).


Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DAC�1493�: subvention et avenant � la convention avec l?association "Philharmonie de Paris" que les membres de la 2e Commission iront bient�t visiter. La parole est bien entendu � Mme M�HAL pour 5 minutes maximum.

Mme Fadila M�HAL. - Merci, Madame le Maire. Chers coll�gues? Je vais attendre que les personnes soient � leur place pour pouvoir peut-�tre avancer dans ma pr�sentation�?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Chers amis, la journ�e va encore �tre longue, essayons de ne pas perdre de temps de cette mani�re. Madame M�HAL, de nouveau, vous �tes seule � avoir la parole.

Mme Fadila M�HAL. - Merci � vous. Madame la Maire, chers coll�gues, chacun le sait, la situation de la Philharmonie a suscit� de vifs d�bats lors de nos pr�c�dents Conseils. Je n?y reviendrai pas car tout a �t� dit sur le budget investissements. J?ai moi-m�me, au nom du groupe UDI-MODEM, d�nonc� les graves d�rives de gouvernance qui ont conduit � l?alourdissement de la facture des travaux de cet �tablissement. Certes, des erreurs ont �t� commises, co�teuses, regrettables. Le pilotage du projet semble parfois avoir �chapp� au contr�le des �lus. Cette situation est regrettable, mais il nous est difficile de revenir en arri�re. Tout cela est vrai. Aujourd?hui pourtant, nous devons penser � l?avenir et faire que la Philharmonie devienne le fleuron de notre politique musicale symphonique � Paris. C?est � l?ensemble du Conseil collectivement de faire face � ses nouvelles responsabilit�s et d?assumer la suite des �v�nements. La Philharmonie ouvrira ses portes le 14 janvier 2015. M�me si de nombreuses questions restent en suspens sur son mod�le �conomique viable, l?engagement clair de la part de l?Ex�cutif, notamment par la prise en compte de nos demandes, ainsi que la mise en place d?un comit� de suivi et la ma�trise des co�ts nous incitent � soutenir le projet de d�lib�ration qui permet de solder la subvention vot�e l?ann�e derni�re pour permettre le fonctionnement de l?association en 2014. Oui, notre groupe est favorable � ce projet de d�lib�ration, dans un esprit de devoir, de responsabilit� vis-�-vis de l?engagement pris l?an dernier avec l?ancienne mandature. Car ces cr�dits sont essentiels et ils vont permettre partiellement de pr�parer l?ouverture de la Philharmonie et donc de pr�parer la premi�re saison 2015. Madame la Maire, vous avez �voqu�, depuis votre rencontre avec le Premier Ministre � la rentr�e, votre souhait de remettre � plat le fonctionnement de la Philharmonie, afin de baisser la dotation de la Ville pour des frais de fonctionnement. La d�finition d?un nouveau type d?organisation a d?ailleurs �t� confirm�e dans le v?u de l?Ex�cutif, auquel j?ai pu faire r�f�rence au d�but de mon intervention. Nous attendons avec impatience vos propositions � ce sujet, et le groupe UDI-MODEM sera vigilant quant au maintien des moyens suffisants pour remplir au mieux les ambitieux objectifs de programmation musicale que se donne la Philharmonie. Madame la Maire, le s�rieux budg�taire nous anime mais �galement un principe de responsabilit� vis-�-vis des Parisiens amoureux de musique classique. L?ouverture de la Philharmonie doit �tre un succ�s, elle doit avoir des garanties solides quant � ses ressources � venir, afin de r�ussir les objectifs que nous lui avons assign�s. Reconnaissons les d�rives, assumons les erreurs, assumons les erreurs - j?y reviens - mais, au pr�sent, d�passons-les et garantissons la r�ussite de ce beau projet, si vital pour l?Est parisien. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame M�HAL. La parole est � Mme de SARNEZ pour 5 minutes maximum.

Mme Marielle de SARNEZ. - Merci beaucoup. Dans moins de deux mois, le 14 janvier, la Philharmonie sera enfin inaugur�e et Paris pourra ainsi rivaliser avec les grandes capitales mondiales de la musique symphonique, Londres, Berlin ou New York. C?est une tr�s bonne et belle nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui aiment la musique classique et qui souhaitent que cette passion soit partag�e par le plus grand nombre. Car cette grande salle de concerts, son installation � l?Est de Paris, la vari�t� de sa programmation, son projet p�dagogique, tout plaide en faveur de cette ambition, port�e par de grands artistes cr�ateurs de Pierre BOULEZ � Jean NOUVEL. Notre groupe soutient ce projet, comme Fadila vient de le dire, nous le soutenons depuis le d�but et nous voterons donc le projet de d�lib�ration sur les d�penses de fonctionnement. Mais, ce soutien � la Philharmonie ne doit pas nous exon�rer de porter un juste regard sur les dysfonctionnements qui sont intervenus par le pass�. Probl�me de "pilotage", de d�lai et de co�ts, comme l?a �crit le rapport d?information du S�nat, sur lesquels il est utile de revenir pour comprendre ce qui n?a pas march�, en tirer les cons�quences dans le but d?�viter que cela ne se reproduise � l?avenir. Un co�t global sous-estim� d�s le d�part. Puis, dans le cadre de l?appel d?offres lanc� pour les travaux. Une ind�cision chronique des pouvoirs publics avec des h�sitations, des cr�dits bloqu�s, des voltefaces de la part de l?Etat comme des collectivit�s locales, un chantier pas vraiment pilot�, un architecte mis de c�t�, un montage financier surr�aliste entre la Ville et l?association en charge du fonctionnement et de la programmation�: la liste est longue des dysfonctionnements. A l?arriv�e, cela donne une Philharmonie dont le co�t a plus que tripl� en douze ans, passant de 118 millions � 380 millions d?euros. Or, tout cela aurait pu et aurait d� �tre �vit�, si depuis le premier jour l?Etat et la Ville avaient pris clairement leurs responsabilit�s, en assumant, en d�cidant et en pilotant clairement le projet. De surcro�t - je veux ajouter cela car je crois que c?est important -, nous vivons dans une �poque o� l?argent public se fait et va se faire de plus en plus rare. Et cette situation donne � tous ceux qui pensent, qui r�alisent et qui d�cident de grands projets d?architecture, une responsabilit� plus grande que par le pass� o� l?on pouvait d�penser sans compter. D�sormais, il faudra faire preuve de rigueur et de sobri�t� dans la conception et la r�alisation des b�timents architecturaux, ce qui n?emp�chera nullement l?expression du g�nie cr�atif. Les plus beaux b�timents du monde sont rarement les plus co�teux. Malgr� tous ces dysfonctionnements qui �taient, je le r�p�te, �vitables, ce projet de la Philharmonie s?ach�ve enfin. La France compte parmi les plus grands compositeurs du monde, de tous les si�cles, et qui rivalisent avec les plus grands, ceux d?Allemagne, d?Italie, d?Autriche. Elle compte des chefs d?orchestre, des virtuoses, des interpr�tes d?une qualit� exceptionnelle. Et pourtant, malgr� cette grande richesse, la musique classique reste enferm�e, r�serv�e, �litiste. C?est avec cela qu?il faut rompre. C?est un enjeu culturel majeur pour notre Ville�: il faut favoriser la pratique musicale d�s le plus jeune �ge, et permettre l?acc�s du plus grand nombre aux conservatoires. Mais si nous voulons vraiment que Paris devienne une des r�f�rences mondiales de la musique classique, de toutes les musiques classiques, il faut non pas tout concentrer � la Philharmonie mais bien au contraire �largir l?offre du r�pertoire et diffuser largement. Donc, ce n?est pas une bonne id�e d?interdire � la salle Pleyel de programmer cette musique, alors m�me que sa r�novation lui a conf�r� une acoustique exceptionnelle. Pleyel ne doit pas �tre pens�e en concurrence avec la Philharmonie, mais en compl�mentarit�, comme le souligne si justement le chef d?orchestre Laurent PETITGIRARD. 2.400 places, c?est tr�s grand, surtout quand on veut proposer des programmes audacieux. Les 1.700 places de Pleyel offrent une alternative qu?il serait regrettable de supprimer. Sur ce dossier, il serait bien que le bon sens l?emporte. La Philharmonie est un formidable projet au service de la musique classique, mais � une condition, qu?il soit et qu?il demeure un projet ouvert. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. La parole est � Mme KUSTER pour 5 minutes maximum.

Mme Brigitte KUSTER, maire du 17e arrondissement. - Merci, Madame la Maire. La Philharmonie est d�cid�ment un projet co�teux, et pas uniquement d?un point de vue financier. Le projet de d�lib�ration qui est soumis � notre vote ne pose � proprement parler de difficult�s. D�s lors que la Philharmonie de Paris s?appr�te � ouvrir ses portes, il faut bien en assurer la promotion et le succ�s. La subvention allou�e � l?association "Philharmonie de Paris" est sans doute justifi�e. On peut seulement se demander quel montant atteindra ladite subvention lorsque la salle de concert sera ouverte. Mais le co�t de la Philharmonie est aussi culturel, et c'est sans aucun doute beaucoup plus grave. La Cit� de la musique, �tablissement public sous tutelle du Minist�re de la Culture, propri�taire de la salle Pleyel depuis 2009 et gestionnaire de la Philharmonie, a d�cid� de conc�der la programmation musicale de Pleyel � un op�rateur priv�. L'appel d'offres pr�voit que le nouveau concessionnaire ne pourra pas y produire de musique classique, la programmation classique �tant transf�r�e � la Philharmonie de Paris. La salle Pleyel se trouve arbitrairement d�poss�d�e de ce qui constitue son identit�, et ce, � la seule fin de ne pas concurrencer la Philharmonie. Une d�cision sans fondement au regard de l'exp�rience�: plus l'offre de musique classique est large - Op�ra Bastille, Op�ra-Comique, Th��tre des Champs-�lys�es, th��tre du Ch�telet pour l'offre lyrique -, plus le public est nombreux et vari�. Une d�cision qui suscite d'ailleurs la col�re des musiciens et amateurs de musique qui ont sign� la p�tition, plus de 6.000 � ce jour, p�tition que nous avons initi�e � la mairie du 17e et � laquelle je souhaite associer Jeanne d?HAUTESERRE, maire du 8e, et qui ont particip�, tous ensemble, extr�mement nombreux, au magnifique concert de soutien que nous avons organis� le 4 novembre dernier � la mairie du 17e. Je ne pouvais donc laisser passer ce projet de d�lib�ration sans �voquer le sort r�serv� � Pleyel, et comme vient d'ailleurs de le faire pr�c�demment Marielle de SARNEZ. Je vous demande, et je demande solennellement � la Maire de Paris, car je rappelle quand m�me que la Philharmonie est financ�e � 45�% par la Ville, de s'engager � nos c�t�s pour pr�server le classique � Pleyel. La coexistence des deux �tablissements est possible. Elle est m�me une chance pour Paris et le rayonnement de la musique classique. Le silence dont vous faites preuve, dont fait preuve la Maire de Paris sur ce sujet est tout simplement incompr�hensible, pour ne pas dire coupable. La Mairie de Paris, qui a pris une part importante � la r�alisation de la Philharmonie, ne peut se laver les mains du sort qui est r�serv� � Pleyel. Son r�le est d'�tre aux c�t�s des musiciens et des cr�ateurs. Il en va de la r�putation de notre Capitale. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci. La parole est � Aur�lie SOLANS, pour cinq minutes maximum.

Mme Aur�lie SOLANS. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, la Philharmonie de Paris va donc ouvrir dans moins de deux mois. Nous avons d�j� beaucoup discut� de la conception, de la situation g�ographique et du financement de son b�timent qui s?ach�ve�: je n'y reviens donc pas. Il convient maintenant � l'�quipe dirigeante d'en faire vivre le projet au b�n�fice du plus grand nombre. Ouvert � tous, ancr� dans son territoire du Nord-Est parisien, d'autant qu?il doit s'inscrire � l'�chelle m�tropolitaine. Nous avons aujourd'hui � en voter la subvention au titre de l'ann�e 2014. � cette occasion, nous souhaitons rappeler les propositions de notre groupe lors du dernier Conseil de Paris, qui ont �t� adopt�es par cette Assembl�e. Le groupe des �cologistes a demand�: - Qu'un comit� de suivi soit constitu�, rassemblant des repr�sentants des mairies d'arrondissement, des communes, des associations, des �tablissements scolaires et des conservatoires proches de la Philharmonie afin de r�affirmer et approfondir l'inscription effective de cet �quipement dans son territoire et une ad�quation aux attendus des publics des quartiers environnants de mani�re p�renne. - Que l'emprunt souscrit par l'association "Philharmonie de Paris" pour la construction de la salle soit ren�goci�. En effet, contract� en 2009, cet emprunt sur 17 ans est � un taux extr�mement �lev� de 5,186�%. - Qu?un rapport d'audit d�taill� du d�roulement du projet, de sa gestion et de son suivi soit fait par la Philharmonie pour ses financeurs et qu'un bilan soit tir�, notamment en termes de gouvernance. - Et enfin, qu'une �valuation soit men�e au bout d'un an afin de faire un bilan des actions men�es et �tablir une s�rie de recommandations suite � ce bilan. Le groupe des �cologistes demande qu'un point d?�tape soit fait sur ces quatre demandes. Le groupe Ecologiste votera favorablement ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Madame SOLANS. Pour vous r�pondre, la parole est � Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, premier adjoint. - Merci, Madame la Maire, et merci � tous les intervenants. D'abord, je suis tr�s heureux que sur la quasi-totalit� des bancs de cette Assembl�e, il y ait une unanimit� pour saluer la qualit� et la beaut� du projet architectural sur une porte de Paris qui sera identitaire de la ville de demain. En tout cas, je suis heureux que celui-l� ne soit pas victime de quelque revirement politicien. Alors concernant l'ouverture de la Philharmonie, elle ouvrira ses portes le 14 janvier prochain. Cette inauguration marquera l'av�nement d'une nouvelle �re pour la musique, notamment la musique symphonique � Paris, et cela alors que le nouvel auditorium de Radio France a ouvert ses portes le week-end dernier. Cela me permet d'ailleurs de r�pondre � un premier point qui concerne l'avenir de Pleyel. Depuis le d�but des discussions qui existent entre l?�tat et la Ville de Paris, et je parle de maintenant pr�s de 10 ans, il �tait �vident que l'ouverture d'une grande salle symphonique porte de La Villette se traduirait par la fin de la programmation de musique classique � Pleyel. Un dialogue constructif entre l'�tat et la Ville de Paris a permis de concevoir une politique commune sur la programmation de musique classique sur le territoire parisien, qui verra en quelques mois l'�mergence de deux nouvelles salles�: celle de la Maison de la Radio et celle de la Philharmonie de Paris. Et si l'on veut le succ�s effectif de la Philharmonie de Paris, alors il faut construire cette politique coh�rente de programmation de musique classique et ne pas amplifier une concurrence qui serait n�faste pour tout le monde. Concernant la question budg�taire, la participation de la Ville de Paris en 2014 s'�l�vera � 2,5 millions d?euros si vous votez cette subvention. Pour r�pondre � Mme KUSTER sur le budget 2015, comme j'ai d�j� eu l'occasion de le dire ici m�me, nous travaillons actuellement avec l'�tat sur le besoin de financements publics. Je pense que nous aboutirons au montant de subventions publiques n�cessaires pour 2015 dans les tous prochains jours ou semaines. Ensuite, nous discuterons avec l'�tat de la r�partition de cette subvention publique entre la Ville de Paris et l'�tat. Une chose est certaine�: la programmation qui a �t� annonc�e par l'�quipe de la Philharmonie n'est pas en cause et elle sera totalement assum�e, y compris gr�ce aux financements publics n�cessaires, mais il est vrai qu'en ces temps o� l'argent public se fait plus rare, il faut que nous soyons rigoureux et donc, nous travaillons avec l'�tat pour limiter les d�penses de fonctionnement et surtout augmenter les mutualisations, notamment avec la Cit� de la musique ou l'Orchestre de Paris. Nous travaillons activement � la pr�paration de cette ouverture et � l'implantation de ce nouvel �quipement culturel dans son territoire. Ainsi, comme je m'y �tais engag� lors du dernier Conseil de Paris par un v?u de l'Ex�cutif, la Ville de Paris organisera le 3 d�cembre prochain la premi�re r�union du comit� de suivi de la Philharmonie qui sera compos� de l'�quipe de la Philharmonie, bien �videmment, de conseillers de Paris de tous les groupes, de repr�sentants de la Ville et de l'�tat, des communes limitrophes, des associations locales, de groupes scolaires, des conservatoires, des directions de la Ville concern�es. Ce comit� permettra, � quelques semaines de l'ouverture, de r�affirmer et d?approfondir l?inscription effective de l'�quipement dans son territoire aupr�s du public de proximit�.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur JULLIARD. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 1493. Qui est pour�? Qui est contre�? Qui s'abstient�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. Je vous en remercie. (2014, DAC 1493).

Novembre 2014
Débat
Conseil municipal
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