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125 - QOC 96-320 Question de M. Jean-François BLET, élu de "Paris écologie, solidarité et citoyenneté" à M. le Maire de Paris sur l'aménagement des rues des Thermopyles et de la cité Bauer.



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � la question orale de M. BLET � M. le Maire de Paris concernant l'am�nagement des rues des Thermopyles et de la cit� Bauer.
En voici le texte :
"La suppression, rue des Thermopyles et cit� Bauer (14e), d'une r�serve d'espace vert de 6.275 m�tres carr�s, inscrite au P.O.S. de 1977 et ramen�e � 1.125 m�tres carr�s lors de la r�vision du P.O.S. en 1989, a �t� soumise � enqu�te publique du 15 avril au 18 mai 1996.
Cette modification du P.O.S. a suscit� un mouvement exceptionnel de rejet des habitants de ce quartier qui, avec les associations "Urbanisme et d�mocratie" et "S.O.S. Paris", r�clament l'ouverture de l'espace vert initialement pr�vu.
Les conclusions du commissaire-enqu�teur sont particuli�rement s�v�res pour la ville, consid�rant :
- "que le manque d'espace vert et libre est criant dans le secteur", "que l'approbation du projet aurait des cons�quences n�fastes sur la qualit� de vie des habitants du secteur concern�", "que les raisons avanc�es par la Mairie de Paris pour justifier le projet de modification du P.O.S. sont d�nu�es de toute r�flexion architecturale et urbanistique"
Il rend un avis d�favorable au projet.
En effet, "l'absence d'une r�flexion urbanistique a fait cr�ment d�faut : pas d'analyse, pas de parti d'am�nagement, le commissaire-enqu�teur pr�cise m�me : "Pr�tendre reconstruire le coeur d'�lot pour renforcer le caract�re "Paris villageois", et pr�server ainsi l'ambiance de la cit� Bauer, c'est reproduire les erreurs du pass�, faire abstraction de la morphologie de l'�lot et tronquer la s�quence de l'espace interne de celui-ci".
"La forme urbaine, aussi bien de la cit� Bauer que de la rue des Thermopyles n'est pas productive, vouloir l'imiter serait une erreur manifeste".
Le commissaire-enqu�teur pr�cise alors ses propositions :
"Faire de cet �lot l'�l�ment essentiel de la composition du parti d'am�nagement, lui conf�rer sa fonction de l'espace public, lieu de communication et d'�change par excellence".
"Permettre � cet espace interstitiel d'assumer au mieux la vocation d'espace "social".
La qualit� de cette analyse et les propositions d'am�nagement qui en d�coulent sont exemplaires. Les riverains et leurs associations demandent la mise en oeuvre rapide de ces propositions.
Les riverains sont en droit de s'impatienter. Commenc�e depuis bient�t 20 ans, cette op�ration d�figure le quartier, la multiplication des friches o� s'amoncellent les ordures, l'absence d'entretien de la rue des Thermopyles, ne sont plus support�es.
Dans quel d�lai M. le Maire de Paris entend-il redonner vie � ce quartier par un am�nagement � visage humain de faible densit�, en cr�ant l'espace vert demand� dans le quadrilat�re rues Didot, des Thermopyles, passage Bauer, cit� Bauer, ainsi qu'une zone U.L. sur l'ensemble du secteur, incluant les friches constructibles ? "
Je vous donne la r�ponse au lieu et place de Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint.
Le 27 juin 1996, M. GRIGOURAS, commissaire-enqu�teur, remettait son rapport relatif au projet de modification du P.O.S. du secteur "Didot-Thermopyles", 14e arrondissement, assorti d'un avis d�favorable. Cet avis tenait compte de l'opposition de la grande majorit� des riverains � la poursuite d'une op�ration qui avait pour objectif la construction d'environ 90 logements sociaux et la protection de la typologie villageoise des pavillons de la cit� Bauer.
Prenant acte de l'avis du commissaire-enqu�teur, la Ville de Paris n'a pas donn� suite � la proc�dure de modification du P.O.S. Le droit des sols applicable reste donc le P.O.S. de 1989 comportant, notamment, une r�serve pour espace vert de 1.125 m�tres carr�s entre la cit� Bauer et la rue des Thermopyles.
Les services municipaux concern�s �tudient un am�nagement comprenant la cr�ation d'un jardin public, conform�ment au P.O.S., et la construction de logements sociaux sur les terrains partiellement ou totalement acquis par la Ville de Paris, dans la respect du caract�re des b�timents environnants. Ce nouveau projet sera pr�sent� aux riverains en temps utile.
Compte tenu de l'�tat des lieux, les dispositions seront prises pour qu'un am�nagement harmonieux puisse �tre r�alis� le plus vite possible.
En ce qui concerne le mauvais �tat d'entretien de la rue des Thermopyles, il faut rappeler que ce sont les riverains qui en ont refus� le classement en voie publique, qui aurait fait supporter � la Ville de Paris le co�t de son entretien. D�s lors, les seules prestations dues et assur�es par la Ville sont l'�clairage et le ramassage des ordures m�nag�res.
Monsieur BLET, souhaitez-vous apporter un compl�ment ?
M. Jean-Fran�ois BLET. - Oui. Je suis un peu �tonn� par le caract�re, je dirai, pour le moins succinct de cette r�ponse.
En effet, s'agissant de la suppression d'un espace vert, vous avez eu droit, Monsieur le Maire, � une v�ritable vol�e de bois vert de la part du commissaire-enqu�teur. De m�moire d'enqu�te publique parisienne, je n'ai jamais vu de conclusion aussi drastiquement s�v�re.
Le commissaire-enqu�teur ne m�che pas ses mots ; que nous dit-il ? "que le manque d'espace vert et libre est criant dans le secteur", "que l'approbation du projet aurait des cons�quences n�fastes sur la qualit� de vie des habitants du secteur concern�", "que les raisons avanc�es par la Mairie de Paris pour justifier ce projet de modification du P.O.S. sont d�nu�es de toute r�flexion architecturale et urbanistique."
C'est sans pr�c�dent. Face � un tel r�quisitoire, une r�flexion un peu plus approfondie aurait d� pouvoir murir au sein des services de l'Am�nagement urbain.
Par ailleurs, le commissaire-enqu�teur fait des propositions ; il ne se contente pas seulement d'une vision critique et n�gative, il dit tr�s clairement " qu'il faut faire de l'�lot, l'�l�ment essentiel de la composition d'un parti d'am�nagement, qu'il faut lui conf�rer sa fonction d'espace public, de lieu de communication et d'�changes par excellence.
Il faut permettre � cet espace intersticiel d'assurer au mieux sa vocation d'espace social ".
Ce qui nous est r�pondu c'est que l'on revient au P.O.S. de 1989. Je crains que cela ne r�ponde pas tout � fait � l'attente des riverains et au type de configuration qu'ils souhaitent quant � l'espace vert. Sur ce point, il n'y a pas de r�ponse.
Nous ne savons toujours pas s'il prend sa place dans le quadrilat�re Didot-Thermopyles-Bauer.
Enfin, la r�ponse passe �galement totalement sous silence l'autre proposition qui avait �t� faite, qui a recueilli l'assentiment complet des riverains et de la mairie d'arrondissement, qui �tait de cr�er une zone UL dans ce secteur, avec des constructions qui verront le jour et r�pondront � la configuration, � la physionomie de ce quartier, tr�s mod�r�es, puisque prot�g�es quant � leur hauteur, � leur volum�trie par cette zone UL.
Il serait bon que la r�flexion m�risse, s'accentue, sinon de nouveaux d�boires sont � craindre, �tant donn� l'�motion suscit�e par ces projets.
Les conclusions de l'enqu�te publique sont claires. Qu'attendez-vous pour les mettre en ?uvre ?
Il faut tout de m�me rappeler que cela fait vingt ans que cela dure.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BLET.

Septembre 1996
Débat
Conseil municipal
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