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77 - 1996, D. 1093 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer un marché sur appel d'offres pour la gestion des abonnements aux périodiques français et étrangers des établissements du réseau des bibliothèques de la Ville de Paris.



M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration D. 1093.
Monsieur MANSAT, vous avez la parole.
M. Pierre MANSAT. - Monsieur le Maire, l'expos� des motifs rappelle que les achats des p�riodiques et quotidiens sont d�termin�s par chaque �tablissement, par chaque biblioth�que en fonction des cr�dits dont l'�tablissement dispose.
Ces cr�dits se rabougrissant d'ann�e en ann�e, des choix sont n�cessaires, des choix douloureux puisque souvent on sacrifie un journal, une revue moins demand�e que les autres, mais une revue toujours int�ressante et de qualit�.
La r�duction des moyens dans les biblioth�ques publiques conduit donc � l'uniformisation, contradictoire avec le r�le des biblioth�ques publiques qui est un r�le de d�couverte, de promotion.
Et puis surtout, ce sera le centre de cette intervention, le r�sultat est tr�s pr�occupant du point de vue du pluralisme. Il y a, en mati�re de quotidiens, de p�riodiques, dans les biblioth�ques de la Ville de Paris une normalisation des titres propos�s.
Par exemple sur les sept quotidiens nationaux g�n�ralistes, L'Humanit� n'est disponible que dans deux des soixante-sept �tablissements, La Croix �galement dans deux. Les autres titres sont disponibles dans la quasi-totalit� des biblioth�ques de pr�t pour adulte, et c'est bien normal, mais c'est l'inverse qui ne l'est pas.
Ce n'est pas bon, ni pour le pluralisme ni pour la promotion n�cessaire de la presse quotidienne nationale, dont on conna�t par ailleurs les grandes difficult�s.
Ces donn�es peuvent �tre v�rifi�es dans le catalogue �dit� par l'A.D.E.L. - Service technique des biblioth�ques 1996.
D'une fa�on g�n�rale, on peut dire que les journaux et p�riodiques expressions de courants de pens�e progressiste, sont plut�t malmen�s dans les biblioth�ques publiques. On peut relever, outre les deux exemples importants que je viens de citer, l'absence totale de toute publication syndicale. Dans aucune biblioth�que de la Ville de Paris, il n'y a pas une revue syndicale mise � la disposition des lecteurs, m�me pas � la biblioth�que du personnel.
Je pourrais citer, par exemple, " Hebdo de l'actualit� sociale " qui est pourtant vendu en kiosque et puis, au hasard des titres, je n'en ai retenu que trois : le magazine " Viva ", qui tire � 800.000 exemplaires, qui est le premier m�dia du secteur mutualiste, est introuvable dans les biblioth�ques publiques de la Ville de Paris ; le mensuel " Regards ", qui est certes un jeune mensuel puisqu'il a un peu plus d'un an d'existence, ne se trouve dans aucune biblioth�que de la Ville de Paris ; L'Humanit� Dimanche n'est disponible que dans trois. Je pourrais rallonger la liste des titres, p�riodiques et revues de qualit�, qu'on ne peut trouver dans les biblioth�ques de la Ville de Paris.
Et que les choix soient faits par les �tablissements ne peut en aucun cas d�douaner la Ville de sa responsabilit�, d'abord parce que ce sont bien les cr�dits d'acquisition qui sont insuffisants et qui conduisent les �tablissements � faire ces choix, et puis il est du devoir de la Ville d'animer une r�flexion permettant au pluralisme de vivre, dans ce domaine essentiel de la presse quotidienne, des revues et des p�riodiques.
Donc, au regard de la question que je viens de soulever concernant ce march�, comme en plus il s'agit d'un appel d'offres europ�en, il convient que la vigilance soit extr�me concernant les crit�res 1 et 2 qui sont d�finis dans l'expos� des motifs, c'est-�-dire la capacit� du candidat � effectuer des recherches bibliographiques � partir de la liste-test fournie, et le crit�re 3, la valeur qualitative du candidat.
Comme, de toute �vidence, les garanties ne sont ni nettes, ni claires permettant d'affirmer que la soci�t� choisie respectera le pluralisme, d�j� bien mis � mal, le groupe communiste s'abstiendra sur ce projet de d�lib�ration.
(Applaudissements sur les bancs du groupe communiste).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Mme MAC� de L�PINAY pour r�pondre � M. MANSAT.
Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Monsieur le Conseiller, je ne veux pas vous r�pondre dans le d�tail sur les titres que vous avez �voqu�s. Je peux seulement vous dire que la Ville consacre quand m�me, en 1996, 2.385.000 F de cr�dits � l'achat de p�riodiques pour les biblioth�ques municipales, ce qui est, m�me si vous d�plorez que ce soit une somme modeste, une somme importante.
D'autre part, 1.500 titres figurent dans les biblioth�ques municipales. Je vous rappelle, vous l'avez dit vous-m�me, que ce sont les biblioth�caires qui font les choix, et les choix refl�tent la demande du public. Les biblioth�caires sont tr�s soucieux de r�pondre � leur public, et je d�plore que L'Humanit� ne se trouve que dans deux biblioth�ques, mais peut-�tre qu'il n'est pas demand� dans les autres, excusez-moi de vous le dire.
J'ai cit� L'Humanit�, mais La Croix peut-�tre pas non plus.
Vous savez, il y a des journaux qui sont plus demand�s. Ce sont ceux par exemple o� l'on trouve beaucoup de petites annonces parce que cela sert aux ch�meurs qui viennent les consulter en biblioth�que.
Je d�plore que vous vous absteniez sur ce projet de d�lib�ration qui, en fait, vise � vous proposer la passation d'un march� qui nous permettrait pr�cis�ment avec les cr�dits que vous jugez limit�s, d'acqu�rir plus de p�riodiques pour nos biblioth�ques.
J'esp�re que vous allez revenir sur votre position.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame MAC� de L�PINAY.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce projet de d�lib�ration.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, le groupe communiste, Mmes SILHOUETTE, BILLARD, SCHERER et M. BLET s'�tant abstenus. (1996, D. 1093).

Septembre 1996
Débat
Conseil municipal
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