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61 - 1996, D. 1131 - Autorisation à M. le Maire de Paris de déposer un permis de démolir visant un ensemble de bâtiments situé 24, rue Richard-Lenoir (11e).



M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration D. 1131 autorisant M. le Maire de Paris � d�poser un permis de d�molir visant un ensemble de b�timents dans le 11e arrondissement.
La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Cette d�lib�ration concerne un �lot d�limit� par les rues Richard-Lenoir et Gobert faisant face au c�l�bre gymnase Japy, ancien march� couvert de 1860, aujourd'hui reconverti.
Depuis quelques ann�es, la Ville et la S.A.G.I. m�nent sur ce secteur une politique d'expropriations et de murages qui d�truisent la vie d'un quartier qui vivait dans la simplicit� d'un habitat social de fait et de ses activit�s sportives, sociales et �conomiques.
Aucun immeuble ne mena�ait ruine et une am�lioration du confort sanitaire pouvait �tre engag�e � moindre co�t.
Des r�sidents m�diatiques tels le chanteur Charl�lie COUTURE y avaient m�me �lu domicile, preuve qu'il n'y avait gu�re de profonde insalubrit�.
Ainsi, les b�timents dont vous nous proposez la d�molition aujourd'hui au 24, rue Richard-Lenoir, comportent un vaste hangar qui avait pourtant le m�rite d'accueillir diverses activit�s sportives � moindre co�t.
A ses c�t�s, au n� 2-4, rue Gobert, une ancienne cit� ouvri�re du XIXe si�cle accueillait un charmant bistrot-restaurant, l'Ange-vin, lieu de convivialit� pour ce quartier.
D'autres activit�s ont aussi disparu sous votre pression.
Est-ce l� respecter les quartiers et leurs habitants ? Est-ce l� promouvoir un urbanisme de proximit� ?
Pourtant, depuis quelques mois, vous avez lanc� une vaste campagne d'annonces sur la protection du Faubourg-Saint-Antoine.
Le secteur " Richard Lenoir-Japy-Gobert " est en plein coeur du p�rim�tre de protection et de mise en valeur que vous avez engag� sur ce quartier.
Monsieur le Maire, les Parisiens ne se laisseront pas leurrer par des discours, ils vous jugeront sur la r�alit� de vos actes.
Le programme de protection que vous avez engag� n'est pas nouveau. Son principe et ses orientations avaient �t� vot�s par notre Assembl�e le 24 janvier 1994, soit il y a plus de deux ans et demi.
Mais, pendant cette longue p�riode, la Ville n'a pas souhait� r�examiner cette op�ration malgr� les contradictions flagrantes qu'elle suscite envers le plan de protection.
On ne peut en effet pr�ner la r�habilitation, le respect des caract�ristiques d'un quartier, un urbanisme finement ins�r� dans le tissu existant et engager en m�me temps une vaste op�ration de d�molition qui laissera place � un programme de construction qui viole grossi�rement les futures r�gles du P.O.S. de quartier que vous mettez en place !
Par son gabarit, le traitement de ces fa�ades et la forme de sa toiture, le programme de la S.A.G.I. que vous envisagez ici est l'exemple m�me de ce que vous pr�conisez d'�viter dans les documents de pr�sentation du Plan de protection et de mise en valeur du Faubourg-Saint-Antoine !
Monsieur le Maire, de gr�ce, accordez vos violons ! Faites usage du sursis � statuer. L'article L. 123-5 du Code de l'urbanisme vous y incite, compte tenu de la modification du P.O.S. R�examinez alors en profondeur cette op�ration en concertation avec les associations riveraines pour la rendre compatible avec votre plan de mise en valeur.
Conservez notamment le b�timent du 2-4, rue Gobert, tr�s symbolique et remarquable, qui pourra trouver de multiples affectations, cit� d'artistes ou maison des associations.
Conservez aussi une grande partie des b�timents du 10, rue Richard-Lenoir qui retrouveront leur vocation d'habitat social apr�s r�habilitation et transfert � un bailleur social.
Nous souhaiterions aussi avoir connaissance des �ventuels projets de la Mairie sur la parcelle limitrophe de l'impasse du Bon-Secours, dont le b�ti est progressivement et discr�tement grignot� par les d�molitions malgr� les mesures de protection envisag�es.
Vous vous voulez � l'�coute des Parisiens et des associations, prenez en compte les propositions de l'association "Onze de Pique" sur ce dossier et d�battez-en avec elle.
Des rumeurs font �tat de votre volont� de pr�server la cit� du 2-4, rue Gobert... Confirmez-nous aujourd'hui ce premier �lan vers la raison, et pers�v�rez dans ce sens !
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci.
Monsieur BULT�, vous avez la parole.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Maire, merci.
Je rappellerai que le projet de d�lib�ration concerne l� encore uniquement l'acte de d�molition et non pas le principe de l'am�nagement g�n�ral, qui sera pr�sent� prochainement par ma coll�gue Anne-Marie COUDERC.
Sur ce projet Gobert-Richard-Lenoir, Anne-Marie COUDERC et moi-m�me avons rencontr� � plusieurs reprises le maire de cet arrondissement et nous avons envisag� bien entendu de conserver le 2-4, rue Gobert dans l'imm�diat, et surtout, comme le souhaite Anne-Marie COUDERC, tant que la concertation n'est pas achev�e dans ce secteur. Elle en parlera certainement plus quand le projet viendra devant notre Conseil.
Je rappellerai que le projet d'origine pr�voyait environ 80 logements, et que les nouvelles hypoth�ses �tudi�es au cours de l'�t� par la direction de la construction et du logement pr�voient un certain nombre de r�alisations, comme le souhaitent le Maire de Paris et Anne-Marie COUDERC, dans ce secteur. On envisage une hypoth�se de l'ordre de 5.600 � 6.500 m�tres carr�s de logements, soit un nombre de logements qui serait sensiblement inf�rieur puisqu'il serait aux alentours de 50.
Pour l'instant, je ne peux pas vous en dire plus en la mati�re. Anne-Marie COUDERC, apr�s la concertation, pr�sentera ce projet dans ses orientations nouvelles. Mais en tout �tat de cause, sur ce projet de d�lib�ration concernant la d�molition, cela ne met pas bien entendu en danger les promesses qui ont �t� faites jusqu'� pr�sent aux �lus du 11e arrondissement.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce projet de d�lib�ration.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mme TAFFIN et MM. DUMAIT et BLET s'�tant abstenus. (1996, D. 1131).

Septembre 1996
Débat
Conseil municipal
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