retour Retour

62 - 1996, D. 1132 - Secteur "Cité Traëger" (18e). - Réalisation de la 2e phase de construction du collège Boinod et création d'une placette publique. - Autorisation à M. le Maire de Paris de procéder à l'acquisition des immeubles situés 19, rue Boinod, 1, 3, 5, cité Traëger (18e). - Avis favorable à la mise en oeuvre de la procédure préalable à la Déclaration d'utilité publique de l'opération. - Instauration du sursis à statuer.



M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration D. 1132 concernant le secteur " Cit� Tra�ger " dans le 18e arrondissement.
Monsieur BLET, vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Ce projet de d�lib�ration, Monsieur le Maire, concerne un �lot d�limit� par les rues Boinod, du Nord et par la cit� Tra�ger dans le 18e arrondissement.
Plus de 30 immeubles sont en effet inclus dans le p�rim�tre du D.P.U.R. "Tra�ger Nord" et sont aujourd'hui menac�s ou d�molis par la Ville.
Pourtant vous reconnaissez que ces immeubles ne sont pas n�cessairement v�tustes, mais tout simplement de faible hauteur, ce qui n'est en fait qu'une des caract�ristiques usuelles du tissu urbain ancien.
Ce n'est pas un crime.
Puisque le b�ti n'est pas n�cessairement v�tuste, quelles sont donc les motivations de votre projet ?
Dans ce projet de d�lib�ration, vous ne vous int�ressez qu'� un p�rim�tre plus restreint autour de la cit� Tra�ger et faisant l'objet d'une d�claration d'utilit� publique sp�cifique.
Pour ce mini-secteur, vous indiquez que les d�molitions sont n�cessaires pour l'extension du coll�ge limitrophe, dont des locaux provisoires sont actuellement install�s sur une friche proche.
Cinq des dix immeubles de la cit� sont d�j� d�molis, n�s 7, 9, 13, 15 et 17. Parmi les immeubles restants, les n�s 1, 3, 5, 11 et 19 variant de 1 � 4 �tages sont dans un �tat respectivement jug� correct, v�tuste, m�diocre, mauvais, tr�s mauvais. Leur �tat d'occupation est encore relativement important et la Ville n'en ma�trise pas toute la propri�t�.
Eu �gard au besoin incontournable d'extension du coll�ge et compte tenu de l'�tat et de la configuration de la cit�, il nous semble cependant acceptable de maintenir ce projet moyennant un d�roulement des �victions et des relogements dans le respect des occupants.
Toutefois, la d�molition de l'immeuble du 40, rue du Nord, qui est en bon �tat d'entretien et occup�, n'est absolument pas justifi�e par l'extension du coll�ge. D'autant plus que la parcelle limitrophe du 42-44, rue du Nord est d�j� lib�r�e et permet � elle seule de r�pondre au probl�me, moyennant une modification mineure du projet.
Restent ensuite les quelque 20 autres immeubles du secteur D.P.U.R. r�partis le long de la rue du Nord, qui ne sont pas concern�s par l'extension du coll�ge.
Variant de 1 � 5 �tages, ces immeubles du tissu faubourien parisien font partie des immeubles que vous avez condamn�s, non pas pour leur v�tust�, mais pour la modestie de leur hauteur !
Ils participent pourtant grandement � la qualit� et diversit� du paysage urbain parisien. On pourra ainsi s'arr�ter devant la maison du n� 30 avec son jardinet, ou devant l'immeuble du n� 41 coiff� d'un bel atelier.
Mais ces immeubles constituent surtout un parc social de fait dont la d�molition syst�matique n'est vraiment plus acceptable.
R�cemment, vous avez souhait� r�orienter votre volont� vers le respect des quartiers en privil�giant une politique d'interventions fines et de r�habilitation.
Vous pouvez ici honorer vos engagements en abandonnant vos projets de d�molition sur cette partie du secteur D.P.U.R. et en r�habilitant et transf�rant � des bailleurs sociaux les immeubles ou lots d�j� pr�empt�s.
Parall�lement, il serait aussi souhaitable de r�examiner l'ensemble des secteurs D.P.U.R. voisins, tels Simplon-Amiraux ou Nord-Emile-Chaine, qui d�structurent progressivement le tissu et la vie de ce quartier sans que de r�els projets soient avanc�s et sans motivation pertinente justifiant la globalit� de ces op�rations de destruction.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci.
Monsieur CARESCHE, vous avez la parole.
M. Christophe CARESCHE. - Monsieur le Maire, je voudrais pr�ciser dans quelles conditions nous sommes amen�s � approuver ce projet de d�lib�ration.
Nous approuvons en effet la D.U.P. qui nous est propos�e dans la mesure o� elle permet d'acc�l�rer l'extension du coll�ge Boinod qui a d�j� pris un an de retard. Donc il �tait effectivement n�cessaire d'engager une proc�dure qui permette de faire en sorte que ce coll�ge accueille dans de bonnes conditions les �l�ves � la rentr�e 1999.
Donc cette D.U.P., nous y sommes favorables.
En revanche, il est vrai que c'est l'ensemble du secteur qui �tait concern� par la d�claration de droit de pr�emption urbain renforc�, et que nous sommes interrogatifs sur le devenir de ce secteur, que ce soit du c�t� de la cit� Tra�ger, que ce soit �galement du c�t� de la rue Emile-Chaine et de la rue du Nord.
Nous souhaitons en effet que les intentions de la Ville soient pr�cis�es. Dans ce secteur en pr�emption, un certain nombre de b�timents ont �t� acquis. Et comme dans d'autres endroits du 18e, notamment dans le secteur Emile-Duployer, un certain nombre de b�timents sont laiss�s � l'abandon ou sont parfois occup�s.
Je vous rappelle que tout r�cemment la Ville a �t� d�bout�e dans sa demande d'�vacuation d'un immeuble au 1, rue Marcadet, au motif qu'elle n'avait pas de projet.
Je ne voudrais pas que sur l'ensemble de ce secteur les m�mes choses se produisent, et c'est pourquoi nous souhaitons que rapidement la Ville pr�cise ses intentions.
J'ajoute, puisque c'est un quartier qui est tr�s proche, que nous avons les m�mes interrogations sur le secteur du Roi-d'Alger. C'est un secteur qui est �galement en pr�emption. La Ville a acquis de nombreux lots. Des immeubles entiers sont mur�s, certains sont d�truits et laissent place � des terrains vagues.
Il faut aussi dans ce secteur que la Ville fasse des propositions rapides.
M. BULT�, r�pondant � une interrogation du maire du 18e, nous indiquait qu'une O.P.A.H. �tait � l'�tude. C'est une bonne nouvelle, c'est une bonne mesure, et nous souhaiterions que le traitement de cet �lot, qui est pour une part un �lot insalubre, soit pr�cis� et acc�l�r�.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Merci.
Madame COUDERC, vous avez la parole.
Mme Anne-Marie COUDERC, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
En r�ponse aux interventions de M. BLET et de M. CARESCHE, j'aimerais dire tout d'abord que je remercie effectivement le Conseil du 18e arrondissement d'avoir apport� un vote favorable � notre projet.
Il est vrai que les besoins d'accueil scolaire, qui sont g�n�r�s par les programmes de logements dans l'Est du 18e arrondissement, requi�rent une augmentation des capacit�s d'accueil en coll�ges de l'ordre de 4 � 5 divisions.
Le coll�ge Marx-Dormoy, qui fonctionne d�j� au plein de ses capacit�s, ne peut absorber ces effectifs et l'accueil des �l�ves ne pourra �tre pris en compte de fa�on satisfaisante que gr�ce � l'op�ration que nous proposons, � savoir l'agrandissement du coll�ge Boinod de 8 divisions, 12 fonctionnant d�j� depuis la rentr�e 1995.
Ces capacit�s suppl�mentaires devraient �tre mises en service pour la rentr�e 1999 et elles nous permettront de desserrer l'ensemble des coll�ges existants de l'Est.
Cette extension du coll�ge Boinod est donc bien destin�e, d'apr�s les analyses d�taill�es effectu�es par la direction des affaires scolaires, � satisfaire les besoins de niveau coll�ge tels qu'ils sont aujourd'hui pr�visibles dans le secteur Est du 18e arrondissement.
C'est un premier point.
Sur l'�tat des immeubles qui se trouvent le long des rues du Nord et de la rue Emile-Chaine, comme vous le savez, la Ville a institu� en 1988 un secteur de droit de pr�emption urbain renforc� autour de ces voies et certaines pr�emptions ont eu lieu de sorte que la Ville est propri�taire de plusieurs parcelles et lots de copropri�t�s. La priorit� op�rationnelle - et c'est l� l'objet de notre projet de d�lib�ration - a �t� donn�e aux parcelles strictement n�cessaires � l'extention du coll�ge Boinod qui permettra - ce que je disais tout � l'heure - l'ouverture de 8 divisions.
Mais je tiens � confirmer � M. BLET comme � M. CARESCHE, que pour les autres parcelles - ils en ont cit� un certain nombre -, nous allons, bien entendu, reprendre les r�flexions et voir quelles sont aujourd'hui, en fonction de l'�tat des acquisitions et de l'�tat des b�timents, qui a �t� rappel� pour certains d'entre eux, les mesures que nous devons prendre.
Ce travail se fera dans le cadre des orientations d�finies par le Maire de Paris dans sa communication sur l'urbanisme d'avril 1996, � propos du r�examen de l'ensemble des secteurs de D.P.U.R. de Paris.
Bien entendu, ces choix se feront le moment venu en liaison avec les �lus du 18e arrondissement, et le Conseil de Paris sera � nouveau saisi, si n�cessaire, de cette question.
Je pense ainsi avoir r�pondu aux observations de M. BLET et M. CARESCHE.
M. Alain DESTREM, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.
Je mets aux voix, � main lev�e, ce projet de d�lib�ration.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt� � la majorit�, Mmes SILHOUETTE, BILLARD, SCHERER et M. BLET s'�tant abstenus. (1996, D. 1132).

Septembre 1996
Débat
Conseil municipal
retour Retour