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4- 1997 ASES 52 G Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer avec l'association "Espoir Goutte d'Or" une convention pour le fonctionnement d'un local d'accueil et de prévention destiné aux toxicomanes (18e).



M. CH�RIOUX, pr�sident. - Nous passons au dossier suivant, qui est r�f�renc� ASES 52 G : autorisation � M. le Pr�sident du Conseil de Paris si�geant en formation de Conseil g�n�ral de signer avec l'association "Espoir Goutte d'Or" une convention pour le fonctionnement d'un local d'accueil et de pr�vention destin� aux toxicomanes.
La parole est � Mme HOFFMAN-RISPAL qui est inscrite.
Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Mes chers coll�gues, j'interviens ici sur l'ensemble des d�lib�rations qui nous sont soumises aujourd'hui et qui concernent les dossiers sur le Sida et la toxicomanie. Il me semble, � ce propos, n�cessaire de souligner l'importance de ne pas faire l'amalgame entre ces deux sujets qui, s'ils sont malheureusement parfois li�s, ne le sont en aucun cas syst�matiquement. Il existe, comme vous le savez, d'autres formes de transmission du V.I.H. que la toxicomanie.
Si l'arriv�e de nouvelles th�rapies a permis des am�liorations sensibles de l'�tat de sant� des malades, la maladie n'est pas pour autant �radiqu�e et la situation sociale des patients n'a pas, loin s'en faut, totalement chang�. Nous devons poursuivre nos efforts d'aide aux malades, d'acc�s au logement, encore trop insuffisants et nous ne devons surtout pas rel�cher notre action dans le domaine de la pr�vention.
Les progr�s th�rapeutiques ne doivent pas entra�ner la banalisation du Sida.
On constate aujourd'hui qu'un quart des adolescents n'utilisent pas de pr�servatif lors de leur premier rapport. Certes, une nouvelle campagne de pr�vention s'�tale sur les panneaux de la Ville. Elle incite notamment � la fr�quentation des centres de d�pistage anonyme et gratuit. C'est bien mais est-ce suffisant ?
Les m�mes moyens sont toujours utilis�s alors qu'ils n'ont pas fait leurs preuves de mani�re flagrante. Pensez-vous que les affiches soient toujours parlantes pour une population nourrie de messages audiovisuels ? Paris dispose de relais m�diatiques plus adapt�s tels que les radios et les cha�nes de t�l�vision. Quand ces supports seront-ils utilis�s ?
Par ailleurs, une fois de plus, inlassablement peut-�tre, je ne manquerai pas de souligner les difficult�s de tr�sorerie que rencontrent les associations lorsque leurs subventions, applicables au 1er janvier, sont vot�es le 17 novembre. Encore faut-il qu'elles soient vot�es ! Je pense au report envisag�, il y a deux jours, en 5e Commission, des dossiers d'Arc en Ciel et de Sida Info Service.
J'ai souvent l'impression d'une m�connaissance de la r�alit� du travail que m�nent certaines associations, parfois depuis quinze ans � Paris, d'autant que le secteur associatif se substitue bien souvent aux charges des services de notre collectivit� territoriale.
Comment comprendre que la limite d'�coute r�serv�e aux malades et � leur entourage de Sida Info Service puisse �tre mise en cause ? C'est la seule association, en France, capable de r�pondre 24 heures sur 24 � la peur, � l'angoisse ou � la solitude.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je m'excuse de vous interrompre deux minutes pour vous poser une question. Vous savez bien que le texte que nous sommes en train d'examiner concerne " Espoir Goutte d'Or " ?
Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL. - Je me suis inscrite sur toutes les d�lib�rations. Je fais une intervention de cinq minutes sur toutes les d�lib�rations, ce sera mieux.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je n'avais pas saisi.
Mme Dani�le HOFFMAN-RISPAL. - Je l'ai dit au d�but de mon intervention, Monsieur le S�nateur.
Comment expliquer que " Vaincre le Sida ", qui fournit aux malades, en plus de l'aide � domicile et du portage de repas, un travail d'accueil, d'orientation, de conseil juridique, de suivi social, n'obtienne que 200.000 francs sur les 500.000 francs demand�s ?
Pourquoi des associations telles Mahavar, Les Tantines de la Bastille et tant d'autres - mais c'est l'�lue du 11e qui vous interpelle - ne se voient jamais reconnues ?
Je vous rappelle que la Ville a sign� l'an dernier, et nous nous en sommes f�licit�s, une convention avec l'Etat portant notre participation financi�re � 33 millions de francs. O� en sommes-nous � ce jour ?
Concernant la toxicomanie, comment justifier que " Espoir Goutte d'Or " ne soit pas plus aid�e au regard de son action effective depuis vingt ans dans un quartier difficile, m�me si nous notons une nette am�lioration de sa subvention cette ann�e ?
Mes chers coll�gues, vous me r�pondrez sans doute que nous devons aussi traiter de sujets aussi douloureux que le cancer, les h�patites B et C et d'autres sujets sociaux tr�s difficiles. Mais il reste des tabous et de lourds retards dans notre soci�t�, en particulier dans notre ville, concernant les deux th�mes que je viens d'�voquer, qui doivent nous amener � continuer � nous battre, � ne pas rel�cher l'effort entrepris.
Bien entendu, nous voterons l'ensemble de ces d�lib�rations car, si nous les jugeons toujours insuffisantes, nous reconnaissons un mieux par rapport aux ann�es pr�c�dentes. Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je vous remercie.
La parole est � M. GRISCELLI.
M. Claude GRISCELLI. - Ch�re Madame, vous reprenez l'ensemble de l'action que nous menons concernant le Sida et ce, � partir d'une d�lib�ration relative � l'association " Espoir Goutte d'Or ". Vous avez raison parce que tout se tient et que, finalement, toutes les actions associatives sont compl�mentaires les unes des autres.
Sur les quatre points que vous avez indiqu�s et que je reprendrai rapidement, il est facile, � peu de choses pr�s, de parvenir � un accord.
Tout d'abord, poursuivre l'effort de pr�vention est indispensable. Nous le faisons et vous avez raison de dire que c'est surtout en faveur des jeunes qu'il convient de porter une attention toute particuli�re.
D'autre part, � propos de la nouvelle campagne lanc�e � Paris depuis le 12 novembre, je sais, justement par " Sida Info Service ", que son impact est important et qu'elle est per�ue de fa�on positive. Quand il s'agit de donner une opinion, pour ne pas parler de critique, il est vrai que les campagnes d'affichage ne repr�sentent qu'une m�thode et que l'on pourrait toujours faire plus. Je veux toutefois vous rappeler que les grands moyens de communication, tels que les supports t�l�visuels, sont g�n�ralement r�serv�s � l'Etat. Cependant, vous savez tr�s bien que le Sida n'entre pas dans les attributions municipales obligatoires, mais rel�ve de la comp�tence de l'Etat. J'estime par cons�quent que l'effort budg�taire de la Ville portant sur 33 millions de francs, et sur lequel je vous donnerai quelques explications tout � l'heure, est consid�rable en comparaison de ce qui est fait par d'autres municipalit�s.
Il serait logique que l'Etat et la Ville, dans le cadre de la convention sign�e le 19 mars 1996, aient une action �galement compl�mentaire en mati�re de communication. Nous avons r�alis� notre campagne et je suis convaincu qu'elle a un impact important. A l'Etat d'�laborer la sienne.
En troisi�me lieu, pour ce qui concerne les diff�rentes associations que vous avez cit�es, en particulier " Sida Info Service ", je voudrais aller plus loin et souligner qu'apr�s bient�t deux ans de fonctionnement de cette convention Etat-Ville, mettant � disposition de l'ensemble des associations un budget important, il serait aujourd'hui souhaitable d'�tablir une �valuation, la plus objective possible, des actions que nous avons men�es.
Les choses �voluent dans le temps. Vous le savez, vous l'avez �nonc� vous-m�me, le Sida est une maladie qui �volue gr�ce aux nouvelles th�rapies. On doit pouvoir parler aujourd'hui non seulement de pr�vention et d'accompagnement, mais �galement d'insertion, comme vous l'aviez d'ailleurs soulign�. Le probl�me est donc de savoir comment d�sormais, gr�ce aux 100 millions pr�vus par la convention, faire mieux encore.
Bien entendu, La Ville de Paris et l'Etat �tant partenaires, la Municipalit� doit dans cet objectif engager le dialogue avec la Direction g�n�rale de la Sant�. Mais ce que nous ne pourrons pas faire cela ensemble, nous le ferons seuls.
Enfin, quatri�me et dernier point relatif aux pathologies autres que le Sida. Toute une s�rie de maladies chroniques, telle que le cancer, mais on peut �galement citer la scl�rose en plaques, la maladie d'Alzheimer ou ses �quivalents (d�pendance s�nile, pr�coce ou tardive), doivent bien �videmment �tre prises en charge, tout autant que les probl�mes li�s aux handicaps et, Mme Claude-Annick TISSOT ne me d�mentira pas, car toutes ces questions de sant� retentissent sur les situations sociales de ceux qui en sont victimes.
Ce que l'on a fait � propos du Sida est exemplaire et je suis convaincu que nous devons pouvoir l'�tendre progressivement � d'autres pathologies. En tout cas, c'est un sujet de r�flexion qu'il conviendra d'aborder.
Je vous remercie de votre attention.
M. CH�RIOUX, pr�sident. - Je mets aux voix le projet de d�lib�ration ASES 52 G.
Que ceux qui sont favorables � son adoption veuillent bien le manifester en levant la main.
Epreuve contraire ?
Abstentions ?
Je vous remercie.
Il est adopt� � la majorit�, M. REVEAU ayant vot� contre. (1997 ASES 52 G).

Novembre 1997
Débat
Conseil général
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