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2008, DASES 502 G - Signature d'une convention avec l'association "Sida Info Service" (20e) pour l'attribution d'une subvention. - Montant : 70.980 euros.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DASES 502 G relatif � la signature d'une convention avec l'association "Sida Info Service" (20e) pour l'attribution d'une subvention de 70.980 euros.

La parole est � Mme L�a FILOCHE.

Mme L�a FILOCHE. - Merci, Madame le Pr�sidente.

Plus de 2 millions de personnes ont �t� contamin�es par le virus du Sida dans le monde en 2007 et Gauthier CARONTHIBAULT vient d?aborder tr�s largement la question.

Ces 2 millions s?ajoutent aux 33 millions de malades du Sida, d�j� contamin�s depuis le d�but de l?�pid�mie et � l'approche de la journ�e mondiale de lutte contre le Sida, le 1er d�cembre prochain, ces chiffres ne peuvent que nous rappeler � une triste r�alit�.

En France, m�me si le nombre de d�couvertes de cas de s�ropositivit� a baiss� de 17 % en 2007, passant ainsi de 6.700 � 6.300 cas, on peut aussi le mettre en corr�lation avec la baisse du nombre de d�pistages constat�e par les associations en charge de ces dossiers.

La Ville de Paris est loin d'�tre �pargn�e et les cas de contaminations nouvelles sont toujours une r�alit�, puisque l'Ile-de-France est la r�gion la plus touch�e d?Europe du Nord.

Les associations qui font la demande, aujourd?hui, de subventions pour continuer � pr�venir, � accompagner, � informer, � former, � soutenir psychologiquement, � encadrer, bref, � faire en sorte que le sida ne soit plus v�cu comme une tare, permettent enfin aux personnes touch�es par le sida de pouvoir avoir un droit de vivre normalement, notamment en cas de d�pendance li�e � cette maladie.

Les cas de nouvelles contaminations touchent en particulier de plus en plus les femmes, qui repr�sentent 42 % des nouvelles contaminations d?aujourd?hui. Il est donc important que le travail des associations perdure. Elles permettent d'aider les femmes � vivre le mieux possible leur s�ropositivit� et � am�liorer notamment leur quotidien, en leur prodiguant des conseils de base permettant � ces femmes de faire-valoir leurs droits dans toutes les situations.

S'adresser � toutes les femmes via les permanences dans les h�pitaux, les lieux d'accueil parisiens, les lieux d'accueil franciliens, rompre leur isolement tendant � aggraver leur situation, construire des messages de pr�vention prenant en compte leur culture, toutes ces d�marches novatrices participent activement � d�velopper des actes de pr�vention et � accompagner toutes les cat�gories sociales, tous les �ges, toutes les situations, toute les pathologies vers une meilleure prise en charge et une meilleure information sur les droits des malades.

De plus, il ne faut pas d�laisser le terrain de la jeunesse qui, en lien avec le progr�s de la recherche, permettant aujourd'hui, dans notre pays, de vivre mieux et plus longtemps avec la maladie, a tendance � ne plus �tre aussi vigilante qu'il y a quelques ann�es.

C?est pourquoi l?installation de nouveaux distributeurs dans les lieux fr�quent�s par les jeunes doit pouvoir permettre aux associations de continuer � intervenir directement aupr�s des populations encore tr�s expos�es au risque de nouvelle contamination et aux jeunes d'avoir acc�s � des pr�servatifs masculins � des prix r�duits.

Ces subventions permettront aux Parisiens de mieux appr�hender les risques li�s au sida, d'�tre mieux inform�s directement sur les lieux de vie de chacun, de mieux r�pondre aux demandes d'accompagnement, de suivi, d'insertion des malades. Intervenir aupr�s des malades du sida ne peut �tre distingu� des campagnes massives de pr�vention.

Je terminerai par dire que lorsque les malades atteints du sida sont bien encadr�s, bien suivis et bien soign�s, c'est signe pour tous les Parisiens qu'ils peuvent compter sur la solidarit� de la Ville et sur les capacit�s d'intervention des associations qui ont un r�le primordial � jouer sur cette question.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

La parole, pour r�pondre, est � M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Nous avons l� toute une s�rie de projets de d�lib�ration qui t�moignent de la diversit�, de l'importance et du caract�re...

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Pardonnez-moi, j'�tais distraite. Mme Karen TA�EB souhaitait �galement intervenir.

Je vous en prie, Madame TA�EB, vous avez la parole.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Mes chers coll�gues, les chiffres du Sida parlent d'eux-m�mes, plus de 25 ans, plus de 25 millions de morts.

Dans les ann�es quatre-vingts, les chercheurs de l'�quipe du professeur Luc MONTAGNIER d�crivaient un nouveau virus, le H.I.V., responsable du syndrome d?immunod�ficience acquise ; le monde d�couvrait alors le sida, �pid�mie mondiale mortelle.

Depuis, c'est un v�ritable combat que m�nent avec d�termination tous les acteurs de la lutte contre cette maladie : chercheurs, monde associatif, collectivit�s.

Si la recherche avance, le vaccin n?est toujours pas � l?ordre du jour.

En revanche, les th�rapies sont moins lourdes, la trith�rapie a notamment remplac� les 30 comprim�s par jour que les malades prenaient il y a quelques ann�es avec leur cort�ge d?effets secondaires.

Tout aussi important � l'heure o� l?on parle, la pr�vention et l'information, car il s'agit de faire r�gresser les chiffres du sida.

Selon l'O.M.S., le pourcentage de personnes atteintes semble stabilis�, mais il faut d�sormais que la courbe s'inverse.

Or, en 2008, le nombre de femmes atteintes continue d'augmenter, comme on le disait � l?instant ; 33 millions de personnes dans le monde en sont atteintes et l'�pid�mie en Afrique continue de s�vir de fa�on exponentielle.

En France, la plupart des malades ont acc�s au traitement disponible, mais 36.000 personnes s�ropositives ignoreraient �tre infect�es par le virus.

La mise en place r�cente d'un test de d�pistage rapide a �t� d�cid�e dans quatre villes : Paris, Montpellier, Lille et Bordeaux, test qui, apr�s pr�l�vement d?une goutte de sang, donne, en 30 minutes, un r�sultat.

Nous aimerions avoir des informations sur ce sujet et notamment sur l'�tat d'avancement de l'�tude de recherche clinique men�e � l'int�rieur des centres de d�pistage pour la mise en place de ces tests dits rapides.

Je conclurai en disant que les �lus du M.R.C. se f�licitent de la politique municipale en mati�re de lutte contre le sida, tant � l'�chelle nationale qu'internationale, men�e depuis la pr�c�dente mandature. Plusieurs d�lib�rations sont ainsi reconduites et nous les appuyons toutes : le Sidaction, Sol en Si, le C.R.I.P.S., le Fonds Solidarit� Sida Afrique ou encore Sida Info Service qui propose, depuis de nombreuses ann�es, une �coute anonyme, gratuite, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Information, pr�vention, recherche, la Ville de Paris se doit, comme elle le fait, de faire partie des acteurs de la lutte contre ce v�ritable fl�au en informant, en soutenant la pr�vention et en soutenant la recherche.

Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

Cette fois, je pense que M. LE GUEN peut r�pondre.

M. Jean-Marie LE GUEN, rapporteur. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Je me permets de redire ce que j'avais commenc� � dire, mais qui a �t� tr�s largement compl�t� par ce que disait Mme Karen TA�EB, � savoir que l'action de la Ville en mati�re de lutte contre le sida est � la fois tr�s importante, tr�s diverse et, je le crois, tr�s innovante.

Nous allons voter toute une s�rie de projets de d�lib�ration et je remercie les coll�gues qui sont intervenus pour t�moigner, de fa�on d?ailleurs tr�s argument�e, � la fois sur ce qui a �t� mis en ?uvre et sur un certain nombre de questions qui se posaient.

Nous intervenons � la fois dans le domaine de la pr�vention, dans le domaine de l'aide aux malades et, je l?ai dit tout � l?heure, dans le domaine de la coop�ration internationale.

L� aussi, en mati�re de pr�vention, nous avons une action tr�s diverse. Nous avons � la fois une pr�vention d'ordre g�n�raliste, qui passe soit par une action directe, soit par l'action � un certain nombre d'institutions : A.I.D.S., Sida Info Service, C.R.I.P.S., U.R.A.C.A. Bref, les principales associations engag�es dans la lutte contre le sida savent qu'elles peuvent compter de fa�on tr�s substantielle sur l'aide de la Ville de Paris pour promouvoir leur politique.

Mais nous mettons aussi en ?uvre une politique de pr�vention sp�cifique � la Ville contre le sida et les I.S.T. (infections sexuellement transmissibles), � la fois efficiente dans une approche g�n�raliste, mais aussi plus cibl�e, en essayant d'�tre au plus pr�s du terrain, d?�tre aux c�t�s des populations les plus expos�es ; comme vous le savez, il s'agit des personnes migrantes, des jeunes homosexuels, de populations m�me non migrantes mais install�es depuis un certain temps dans notre pays.

C'est pourquoi nous avons voulu, toujours dans cette action en direction des jeunes, promouvoir - cela n'a d'ailleurs pas �t� sans d�bat et il a fallu insister pour que cela se fasse et je suis tr�s heureux de souligner que cela puisse se faire - installer des distributeurs de pr�servatifs dans de nombreux �quipements sportifs parisiens.

Nous allons aussi mener, toujours dans le cadre de cette politique de pr�vention, une campagne un peu innovante, dans la mesure o�, si on parlait le plus souvent des jeunes et des populations en g�n�ral ou des malades, on parlait assez peu, jusqu'� pr�sent, de l'attitude de pr�vention et des comportements des personnes s�ropositives. Pour la premi�re fois, la Ville de Paris va mettre en place une politique de communication autour des probl�mes de comportement, de sant�, qui sont rencontr�s par les personnes s�ropositives. D'ailleurs, nous aurons une campagne de communication o� s'exprimeront ces personnes s�ropositives t�moignant de leur combat et de leur attitude responsable.

Vous m'avez interrog�, Madame TA�EB, et je crois que L�a aussi l?avait fait, sur la question du test rapide. Nous allons effectivement mettre en place dans les semaines qui viennent un des quatre sites pilotes existant au plan national, un test rapide sur le H.I.V., avec l'id�e de le faire dans un protocole d'�tude et de recherche, parce que nous sommes finalement dans une innovation technologique mais dont il faut mesurer pleinement la mani�re dont elle va �tre utile socialement aux personnes s�ropositives, parce qu?on en voit bien, �videmment, les aspects positifs, mais il faut aussi, �ventuellement, mesurer les effets contradictoires qu'il pourrait y avoir autour de ce test.

Il faut donc le faire et, en m�me temps, il faut le faire avec pr�caution. Je crois que c?est l?association "Kiosque" qui va faire cela dans des locaux que nous sommes en train de d�terminer.

Dans les toutes prochaines semaines, j?esp�re que nous pourrons �tre parmi les premiers � lancer cette exp�rimentation dans le cadre d'une politique contr�l�e, �valu�e, ce qui est toujours tr�s important en mati�re de politique de sant�.

Concernant l'aide aux malades, qui est quelque chose de tr�s important, la lutte contre le Sida a apport� une r�volution dans la mani�re dont on envisageait le droit des malades, plus g�n�ralement le droit des usagers de la sant�, il est donc l�gitime d'�tre en soutien autour de ces malades, notamment dans des populations qui sont souvent marginalis�es.

C'est pourquoi, entre autres, nous avons une aide tr�s ferme en soutien � "Basiliade", � des associations d'aide � domicile et de port de repas, ainsi que des actions vers l?association "Ikamb�re", qui est une association tr�s active dans la pr�vention et l'accompagnement des femmes d?Afrique subsaharienne atteintes par le VIH - Sida.

Je vous invite tous mercredi, nous avons une pr�sentation de cette association et de son atelier d'insertion par la couture, "la Main Fine" qui organise et nous organisons avec elle une soir�e de gala � la Maison des M�tallos le 26 novembre � partir de 18 heures 30. Vous �tes tous invit�s � ce d�fil� de couture.

C'est sur ces mots qui donnent toute leur place au volontarisme et � la pr�sence dans la volont� de r�ins�rer socialement les malades que je termine mon intervention et vous propose de voter une myriade de d�lib�rations qui vont traduire dans les faits y compris l'engagement financier de la Ville autour de cette politique.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 502 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DASES 502 G).

Novembre 2008
Débat
Conseil général
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