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Vœu déposé par le groupe SOCA relatif aux enlèvements au Nigéria. Vœu déposé par le groupe PCF-FG relatif aux enlèvements au Nigéria. Vœu déposé par le groupe UDI - MODEM relatif aux enlèvements au Nigéria. Vœu déposé par l'Exécutif.


Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Nous passons maintenant � l?examen de v?ux non rattach�s�: les v?ux r�f�renc�s nos 92, 93, 94 et 94 bis dans le fascicule, d�pos�s par les groupes SOCA, PCF-FG, UDI - MODEM et l'Ex�cutif, relatifs aux enl�vements au Nigeria.

Je donne la parole � M. Christophe GIRARD, pour 1 minute. C?est le v?u n��92.

M. Christophe GIRARD, maire du 4e arrondissement. - Arrondissement des grands symboles de notre Capitale. Pouvoir d�mocratique�: l?H�tel de Ville et l?Ordre r�publicain, la Pr�fecture de police et les tribunaux. Lieu de spiritualit�: Notre-Dame, synagogues, temples, �glises. Il me semble qu?en effet c?est un arrondissement qui se doit de rappeler la devise de la R�publique�: libert�, �galit�, fraternit� autant de fois qu?elle le peut.

Comme j?ai accroch� le portrait de Nelson Mandela jusqu?� la mort de Madiba parce qu?il avait vaincu l?apartheid, et les portraits des otages d?Arlit jusqu?� leur lib�ration, le 14 avril dernier, au Nigeria, 276 jeunes filles ont �t� victimes d?un rapt odieux.

La communaut� internationale s?est fortement mobilis�e, suite aux d�clarations du chef du groupe terroriste Boko Haram qui, en revendiquant cet enl�vement le 5 mai dernier, a envoy� un message clair non seulement au gouvernement nig�rian mais �galement au monde entier, au monde occidental en particulier. Je rappelle que Boko Haram signifie en Haoussa�: "l?�ducation occidentale est un p�ch�".

Il est donc du devoir de la communaut� internationale de r�pondre et d?apporter son soutien aux familles de ces jeunes filles. La mobilisation sur les r�seaux sociaux et dans les m�dias s?est acc�l�r�e en quelques jours, via le "Bring Back Our Girls". Les marches de soutien ont mobilis� nos citoyens.

En tant qu?�lus, nous avons le devoir, nous aussi, de participer � cette mobilisation et, avec nos moyens, marquer notre ferme opposition � ceux qui menacent nos valeurs, et je pense � la premi�re de nos valeurs, celle qui est inscrite sur les frontons de nos mairies et de nos �coles�: libert�. Voil� les raisons qui m?ont pouss� � d�poser ce v?u au Conseil de Paris.

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne maintenant la parole � Mme Dani�le PREMEL, pour une minute sur le v?u n��93.

Mme Dani�le PREMEL. - L?enl�vement par le groupe terroriste Boko Haram a soulev� dans la communaut� internationale un sentiment de r�volte qui n?a d?�gal que l?horreur que repr�sente cet acte odieux.

Cet acte terroriste repr�sente la n�gation m�me du progr�s social auquel l?ensemble des femmes et des hommes aspirent. Il remet notamment en cause les droits des femmes qui sont syst�matiquement les premi�res victimes de ce genre d?agissements, le droit � l?�ducation, l?�mancipation de tous les obscurantismes.

Pour ce groupe, les femmes doivent �tre assimil�es � des biens�: aucune autonomie, aucun droit ne leur est reconnu. Assujetties � leurs maris, elles n?auraient d?autres droits que de se taire.

La r�action de la communaut� internationale est importante pour rappeler que les valeurs que partagent tous les Parisiens et les Parisiennes sont � l'inverse de ce que ce groupe repr�sente.

L'�galit� entre les femmes et les hommes en est l?un des fondements. C'est le premier volet de notre v?u�: que le Conseil et la ville de Paris soient au c?ur de la solidarit� internationale, fid�les aux valeurs universelles de notre cit�.

Cependant, notre indignation ne saurait masquer les causes profondes d'un tel �v�nement. Les faiblesses des structures �tatiques et de l'Etat de droit au Nigeria comme dans cette r�gion de l'Afrique de l'Ouest, sous couvert d'int�grisme religieux, les sectes telles que Boko Haram ont en r�alit� un fonctionnement mafieux, prosp�rant sur les trafics, les trafics de drogue ou d'�tres humains.

Quand les structures publiques sont d�faillantes, les groupes mafieux prosp�rent et commettent de nombreuses exactions contre la population.

Ainsi, pour que toutes et tous les habitants du Nigeria ne soient pas les victimes de ces formes d'obscurantisme, il convient de rappeler que la lutte contre les sectes et les groupes terroristes ne peut pas se distinguer de la construction de l'Etat de droit�; c'est le deuxi�me volet de notre v?u.

Enfin, c'est la situation �conomique et sociale au Nigeria qui nous interpelle. Le nord du pays est en d�sh�rence depuis de trop nombreuses ann�es et l'ensemble de la population souffre d'une corruption end�mique.

C'est pour cette raison que notre v?u est aussi un appel aupr�s du gouvernement nig�rian pour que celui-ci s'engage r�solument dans une lutte contre la corruption et pour un d�veloppement �quitable de son pays. C'est pourquoi nous souhaitons qu'une d�l�gation du Conseil soit re�ue par le Minist�re des Affaires �trang�res�; c'est le troisi�me et dernier volet de notre v?u.

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole maintenant � Mme Fadila M�HAL du groupe UDI - MODEM, pour une minute, sur le v?u n��94.

Mme Fadila M�HAL. - Madame le Maire, mes chers coll�gues, dans la nuit du 13 au 14 avril de cette ann�e, plus de 233 jeunes filles, dans leur lyc�e � Chibok, au nord-est du Nigeria, ont �t� enlev�es, ont �t� rapt�es par Aboubakar SHEKAU, leader du groupe islamiste arm� Boko Haram.

Il a revendiqu� ce rapt. Il a annonc� que ces jeunes filles seraient mari�es de force ou vendues en esclavage.

Cet enl�vement nous concerne tous, car, devant la mont�e et la recrudescence de l'int�grisme islamique dans le monde qui grignote doucement le monde arabe et maintenant l'Afrique, plus que jamais, nous devons redoubler de vigilance et nous tenir pr�ts � le contenir.

Je voudrais revenir sur les deux attendus du v?u que pr�sente aujourd'hui le groupe UDI - MODEM.

Premier consid�rant�: consid�rant que l'esclavage est un crime contre l'humanit�, le 10 mai et le 25 mai, la France comm�more son abolition, bien que certains �lus se r�clamant du social populisme, notamment � Villers-Cotter�ts, contestent encore la l�gitimit� de cette comm�moration. Oui, l'esclavage est encore tr�s pr�sent dans le monde, notamment l'esclavage sexuel et le viol des filles et des femmes qui sont devenues aujourd'hui des armes de guerre. Deuxi�me consid�rant�: consid�rant le devoir imp�rieux de lutter pour les droits des femmes partout dans le monde et de faire cesser les violences dont elles sont victimes, dont celle - et je le r�p�te solennellement - dont celle de ne pouvoir suivre une scolarit� et une �ducation garante d'une �mancipation r�ussie. Je pr�cise � l'adresse de tous les int�gristes qui s�vissent dans le monde, mais aussi en France, que, pour les d�mocrates que nous sommes, la seule protection qui permette de rendre les petites filles et les femmes plus libres, c'est l'�ducation, c'est l'�ducation et c'est l'instruction. Ce n'est pas un hasard si les 233 lyc�ennes ont �t� enlev�es dans leur lyc�e. Chers coll�gues, nous le savons tous, c'est l'�ducation, c'est la connaissance, c'est le savoir qui, seuls, prot�geront les femmes et leur garantiront leur libert� et leur �mancipation r�elle. Ce n'est ni l'esclavage domestique d�guis� en mariage ni le voile, comme le pr�tend la secte Boko Haram. Madame le Maire, chers coll�gues, cette bataille contre l'ignorance, contre la peur, contre l'asservissement, nous devons la mener ensemble car, ensemble, nous pourrons faire reculer l'obscurantisme et le machisme d�guis� en religion.

Compte tenu qu'une part tr�s significative de ce v?u a �t� repris par l'Ex�cutif et Patrick KLUGMAN, nous retirons donc notre v?u en nous associant au sien et en formulant le v?u que la mobilisation de tous les Parisiens, et notamment des jeunes, des lyc�ens, nous permette d'opposer un front uni � nos adversaires, aux adversaires de la raison, aux adversaires des droits de l'Homme.

Je vous remercie.

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Pour r�pondre, la parole est � M. Patrick KLUGMAN.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Madame la Maire, merci de me donner la parole.

Monsieur le Maire, cher Christophe GIRARD, Madame la Pr�sidente, ch�re Fadila M�HAL et ch�re coll�gue, votre nom ne m?est pas encore connu et je m'en excuse, du groupe Communiste?

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Mme PREMEL.

M. Patrick KLUGMAN, adjoint. - Si l?on peut avoir un petit peu de s�rieux, je voudrais vous remercier d'avoir, par plusieurs v?ux, attir� l'attention de notre Conseil sur l'enl�vement de ces lyc�ennes au Nigeria et je voudrais d'autant plus vous remercier que, dans nos d�bats qui sont �videmment, par nature, mouvement�s, qui sont parfois pol�miques, nous avons - et je voudrais vraiment sur ce point particuli�rement remercier Mme M�HAL�- eu un moment de solennit� durant lequel j?ai l?impression que nous nous retrouvons et c'est l'essentiel.

Effectivement, la situation de ces lyc�ennes enlev�es dans la nuit du 13 au 14 avril a �mu l?opinion du monde entier. Leur situation - et c'est normal, car il s'agit de jeunes femmes, car il s'agit de lyc�ennes - a �mu les Parisiennes et les Parisiens qui se sont mobilis�s avec nous, parfois avant nous, et nous les avons d'ailleurs accompagn�s, certains membres de notre Conseil �taient pr�sents � une mobilisation qui a eu lieu la semaine pass�e. Nous avons tout � l'heure, lors de la suspension de s�ance du d�jeuner, fait tous ensemble une photographie devant, je ne sais pas comment on peut l?appeler, la banderole ou l'affichage qui a �t� appos� sur le parvis de l'H�tel de Ville et qui mentionne � la fois Christophe GIRARD, le Hashtag "Bringbackourgirls" qui est un mot d'ordre mondial que l'adjoint au maire en charge de la francophonie ose fi�rement reprendre � son compte et �galement "Libert� pour les 230 lyc�ennes du Nigeria enlev�es par Boko Haram". Donc, la mobilisation de la soci�t� parisienne est � l'unisson de celle de notre collectivit�. Alors, effectivement, il y a dans cette affaire une question de libert�, une question de droit � l'�ducation et nous devons le porter haut et fort. Je vais donc vous soumettre un v?u de l'Ex�cutif. Ce n'est pas un v?u qui a vocation � se substituer, mais plut�t � r�sumer l'expression des diff�rents groupes et des diff�rents intervenants qui m'ont pr�c�d�. Nous demanderons donc que Paris apporte son soutien, comme nous l'avons d�j� fait, � toutes les mobilisations parisiennes, qu'un affichage public soit pr�vu (c'est d�j� fait) et qu'il soit �videmment maintenu tant que ces jeunes femmes ne seront pas lib�r�es et, c'�tait le souhait notamment du groupe Communiste, que les �lus du Conseil de Paris soient associ�s � toutes les initiatives, notamment au plus haut niveau de l?Etat, qui seront prises par les autorit�s fran�aises en vue de leur lib�ration. Vous comprenez que ce v?u, que, j'esp�re, nous voterons � l'unanimit�, doit nous permettre de nous mobiliser et de nous retrouver, malheureusement, je le crains, � �ch�ances tr�s r�guli�res, jusqu'� satisfaction, jusqu'� ce que ces femmes retrouvent la libert� de conscience, de mouvement et la libert� tout court. Je vous remercie.

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Merci. J'ai une demande d'explication de vote de Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.

Mme Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. - Merci, Madame la Maire.

J'avais envisag� initialement, � cette heure-l�, de vous demander une suspension de s�ance pour pouvoir regarder Mme HIDALGO qui vient de twitter qu?elle allait passer � la t�l� sur France 3.

Comme on ne l?avait pas beaucoup vue aujourd'hui, on s?�tait dit pourquoi pas, mais je crois que ce que l'on fait ici est finalement plus important, donc cette demande de parole est bien pour une explication de vote sur les diff�rents v?ux. Nous voterons pour tous ces v?ux, bien s�r. Nous voterons pour tous ces v?ux, d'abord pour les jeunes filles nig�rianes, pour elles, pour leur libert�. Nous voterons aussi pour ce qu'elles repr�sentent. Ce qu?elles repr�sentent comme femmes victimes de la barbarie. On l'a vu, Fadila M�HAL le disait tout � l'heure, les femmes sont toujours, de tous temps, partout, en tous lieux, les premi�res victimes de l'obscurantisme. Enfin, nous voterons pour ce combat qui, � travers elles, est un v�ritable enjeu de civilisation�: celui de l'�ducation des filles. L'�ducation des filles, c'est le d�but de tout. C'est la chance d'avoir une soci�t� qui respire enfin de ses deux poumons. C'est la possibilit� d'un d�but d'�mancipation �conomique et sociale. C'est, enfin, la chance, la possibilit� d'avoir un jour une g�n�ration? leurs enfants, les enfants de ces filles, qui porteront un regard diff�rent sur le monde. L'�ducation des filles, donc, c'est le d�but de tout et, pour les barbares, c'est la fin de tout. Pour eux, c'est le risque supr�me, au-del� d'elles, � travers elles, c'est cette bataille aussi, celle de l'�ducation des filles qui doit nous mobiliser. Je vous remercie.

Mme Myriam EL KHOMRI, adjointe, pr�sidente. - Le v?u n��92 du groupe Socialiste et Apparent�s est-il maintenu�? Il est retir�.

Le v?u n��93 du groupe Communiste - Front de Gauche est-il maintenu�? Retir�.

Le v?u n��94 du groupe UDI - MODEM est retir�.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�? Le projet de v?u est adopt� � l'unanimit�. (2014, V. 40).

Je vous en remercie.

Je me permets 2 minutes de sortir de mon r�le de pr�sidente de s�ance et vous dire qu'en tant qu?adjointe � la pr�vention et � la s�curit�, la situation des femmes nig�rianes est �galement extr�mement pr�sente dans les capitales europ�ennes, notamment malheureusement dans la traite des femmes et dans la prostitution. On le voit � Paris, au Bois de Vincennes, � Ch�teau Rouge.

Mme HIDALGO a notamment toujours soutenu les rapports avec les services de police dans la lutte contre la traite, mais c'est aussi d'actualit� sur Paris et dans d'autres capitales europ�ennes.

Mai 2014
Débat
Conseil municipal
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