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2013 DPE 71 - DLH 190 - Signature d'une charte de gestion de l'eau dans l'habitat privé entre la Ville de Paris, Eau de Paris et les acteurs de l'habitat privé. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DPE 71 - DLH 190 relatif � la signature d'une charte de gestion de l'eau dans l'habitat priv� entre la Ville de Paris, Eau de Paris et les acteurs de l'habitat priv�, sur lequel M. BERTHAULT a d�pos� les amendements nos 9, 10, 11 et l'Ex�cutif, le v?u r�f�renc� n��11 bis dans le fascicule. La parole est � M. BERTHAULT.

M. Jean-Didier BERTHAULT. - Je vais pr�senter tous les amendements ensemble. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je voudrais d�j� remercier, une fois n'est pas coutume, Anne LE STRAT, d'avoir tenu son engagement en mars 2012. A l'occasion de la communication sur l'eau, j'avais pr�sent� un v?u demandant qu'une charte de gestion de l?eau soit sign�e avec les acteurs de l'habitat priv�. Dans la mesure o� une charte de gestion de l?eau �tait propos�e aux bailleurs sociaux, il me semblait coh�rent d'�tendre le principe d'une meilleure gestion de l'eau � tous les logements de la Ville de Paris. J'avais alors retir� mon v?u en �change d?un engagement de sa part et je pense que nous pouvons tous nous f�liciter, en tout cas, d'un dialogue d�mocratique et constructif dans cette Assembl�e. C'est quand m�me assez rare pour que ce soit soulign�! Afin de contribuer � am�liorer ce texte, je vous ai fait une s�rie? Parce que ce serait trop beau, si cela s'arr�tait l�! Je vous ai fait une s�rie de propositions par voie d'amendement. Je suppose que vous ne verrez aucun inconv�nient � les accepter, car ils ne modifient pas l?�quilibre du texte et n?ont aucun impact sur les finances de la Ville. J'ai vu d'ailleurs que le v?u n��11 bis que vous aviez d�pos� les reprenait int�gralement, donc je suppose que vous seriez tout � fait pr�te � les accepter. Concernant les kits �conomiseurs d'eau, je vous propose d?engager des partenariats � destination de tous les locataires, et pas seulement pour les locataires les plus fragiles. Je pense que c'est une question de bon sens, dans la mesure o� une diffusion � grande �chelle permettrait d?avoir des r�sultats rapides sur la consommation d'eau. Dans la mesure o� un kit complet co�te en moyenne 150 euros et qu?il permet de g�n�rer une �conomie de 100 euros par an, le m�canisme du tiers financement pourrait s'av�rer pertinent. Je voudrais �galement attirer votre attention sur la qualit� de l'eau, car je partage avec vous la n�cessit� de garantir l?information des habitants par voie d'affichage. La qualit� de l'eau �tant un sujet particuli�rement sensible pour les populations fragiles, cette d�marche vise � mieux informer pour mieux rassurer. Pour cette raison, je vous propose une modification mineure relative � l'affichage. Je vous propose �galement d'introduire dans les informations sur la qualit� de l'eau des donn�es relatives aux nouvelles pollutions, comme les perturbateurs endocriniens ou les m�dicaments. Enfin, dans la partie sur les partenariats innovants, il me semble qu'il manque un d�veloppement sur l'int�r�t de d�velopper des partenariats avec les acteurs du b�timent. Aujourd'hui, on voit bien que de nouvelles techniques sont d�velopp�es autour des �conomies d'�nergie�; je pense, par exemple, � l?utilisation de la chaleur des eaux grises pour chauffer l'eau chaude, � l'installation de kits �conomiseurs d?eau int�gr�s ou encore au suivi de la consommation d'eau sur visiophone. J'oublie, bien �videmment, de nombreuses innovations qui permettent de contribuer � limiter les consommations, mais il m'appara�t int�ressant que l'on puisse en amont accompagner architectes, promoteurs et l'ensemble du secteur du B.T.P. sur l?int�gration de ces techniques dans les nouveaux logements ou dans les r�habilitations. Aller vers une meilleure gestion de la ressource en eau et �conomiser la ressource en eau ne font pas d�bat dans cette Assembl�e, quoique cela pourrait mettre en p�ril un certain �quilibre budg�taire aussi des finances de la r�gie, nous le savons bien, puisque la consommation diminue r�guli�rement, mais en tout cas c'est une avanc�e souhaitable. Nous voterons, bien �videmment, cette charte, en esp�rant un avis favorable sur ces amendements repris dans votre v?u n��11 bis. Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Parfait�! Madame BACHE, vous avez la parole.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Monsieur le Maire. Depuis le 1er janvier 2010, le service de l'eau est g�r� directement par un op�rateur public unique "Eau de Paris". Cette remunicipalisation a mis un terme au syst�me complexe et opaque instaur� par la Droite en 1984, au profit de Veolia et de la Lyonnaise des Eaux-Suez. Trois ans apr�s, la remunicipalisation s'av�re un vrai succ�s�: avec 900 agents, Eau de Paris est la plus importante entreprise publique d?eau fran�aise. Gr�ce � la cr�dibilit� et l'efficacit� de notre gestion publique, nous avons pu nouer des relations de confiance avec des acteurs de l'habitat priv�, comme la F.N.A.I.M. et l?U.N.I.S. 50.000 immeubles, soit 78�% des logements, appartiennent au secteur priv�. Il �tait donc essentiel de leur �tendre la charte conclue avec les bailleurs sociaux. Cette charte promeut une gestion responsable et solidaire de l'eau au b�n�fice des locataires. Elle cr�e une dynamique d'�change et renforce le dialogue avec les habitants. Elle est embl�matique de notre politique de l'eau � Paris. Elle est la preuve que la remunicipalisation est une r�ussite �conomique et �cologique majeure. Elle permet la production et la distribution de la meilleure eau au meilleur prix. La suppression des dividendes entra�ne un gain annuel de 30 � 35 millions d'euros, r�investis totalement dans le service public de l'eau. A environ 1 euro le m�tre cube, nous maintenons un des prix les plus bas de France, en baisse de 8�%, alors qu?il avait augment� de 260�% entre 1985 et 2010, ce qui n'a pas emp�ch� "Eau de Paris" d?�laborer un ambitieux programme d?investissement�: entre 70 et 90 millions d'euros par an. Cette charte permettra un suivi de la haute qualit� de cette eau pour les locataires et les bailleurs. Elle incite au suivi des consommations gr�ce � Nov�o�; les abonn�s peuvent ainsi suivre en temps r�el leur consommation et sont avertis en cas de pic inexpliqu�, afin de pr�venir les fuites et les d�g�ts des eaux. Elle favorise la gestion alternative des eaux pluviales, la diminution des rejets polluants et l'utilisation de l'eau non potable pour les usages non domestiques. Cet aspect concr�tise l?apport financier pr�sent dans nos orientations budg�taires. Enfin, elle renforce notre sch�ma de pr�vention des risques d'inondation et se fixe comme objectif de diminuer la vuln�rabilit� des b�timents aux crues majeures de la Seine. Cette charte est la preuve que la remunicipalisation r�pond � notre exigence de justice sociale�: la baisse du prix permet de restituer 76 millions d'euros aux usagers parisiens. L?instauration d?une allocation pr�ventive adoss�e � l'aide au logement a permis d'aider 45.000 foyers. Eau de Paris a multipli� par 6 sa participation au F.S.L.�: plus de 4.600 m�nages ont ainsi �t� aid�s et 15.000 foyers g�r�s par Paris Habitat ont b�n�fici� de kits �conomiseurs d'eau�; c'est 10�% de consommation en moins. Cette charte permettra �galement � l?ensemble des locataires du secteur priv� d'�tre ainsi inform�s de leurs droits. La r�alit� du droit d'acc�s � l'eau se traduit aussi � Paris par la cr�ation de points d'eau gratuits. Eau de Paris, en lien avec les services sociaux de la Ville, vient en aide aux sans-abri�: en �t�, elle met � disposition, par l'interm�diaire de jerricans donn�s aux �quipes municipales et aux associations, de l'eau potable pour les maraudes�; en hiver, elle maintient plus de 40 fontaines en fonctionnement. La charte de l'eau compl�te la r�ussite d�mocratique de la remunicipalisation. L'Observatoire parisien de l'eau, commission extramunicipale, est n� de la volont� de notre Municipalit� de mettre l'usager au c?ur du service public. C'est un outil de contr�le citoyen dot� d'une voix au Conseil d'administration d'Eau de Paris, alliant repr�sentants des usagers, des acteurs institutionnels parisiens de l'eau, de l'environnement et des affaires sociales, des universit�s, des organismes de recherche et des �lus.

Son efficacit� se d�montre par ses travaux effectu�s en amont de notre Conseil dans le processus de remunicipalisation d?abord maintenant, pour l?avenir du r�seau d'eau non potable, la baisse du prix de l'eau, la mise en place du droit � l'eau ou encore la r�vision du sch�ma directeur d'am�nagement et de gestion des eaux du bassin Seine-Normandie.

Je tenais donc � saluer le travail cons�quent de la DPE et de la DLH qui a permis d'aboutir � la charte de la gestion de l'eau dans l'habitat priv�. Ceci confirme la pertinence de notre choix de remunicipalisation que nous avons fait derri�re Bertrand DELANO� et l'Ex�cutif parisien, remunicipalisation r�alis�e avec succ�s par Anne LE STRAT et son cabinet.

La Ville de Paris et sa r�gie Eau de Paris viennent d'obtenir, je voulais le signaler, deux r�compenses nationales�: le premier prix de la cat�gorie des grandes villes au concours Capitale fran�aise de la Biodiversit� et, pour la deuxi�me ann�e cons�cutive, Eau de Paris a �galement �t� �lue Service Client dans la cat�gorie "distribution de l'eau", elle qui consid�re avoir affaire � des usagers et non � de simples clients.

C'est donc avec impatience que nous attendrons la signature de cette charte pour le 10 d�cembre de cette ann�e. Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Parfait. La parole est � Mme Anne LE STRAT.

Mme Anne LE STRAT, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, merci mes chers coll�gues. Merci � M. Jean-Didier BERTHAULT et � Mme Marinette BACHE, � la fois pour leurs propos et pour l?int�r�t qu?ils portent � ce sujet. Encore un plus grand merci � Marinette qui a, je pense, tr�s bien d�voil� la teneur de cette charte, ses ambitions et nos objectifs de politique municipale de l'eau. Je ne voudrais pas revenir sur le fond, je souscris �videmment totalement � ce qui vient d'�tre dit. Concernant la charte et les propositions d'amendement de l'U.M.P., je voudrais d?abord rappeler - et merci � M. Jean-Didier BERTHAULT de l'avoir dit - que nous avons sign� une charte avec les bailleurs sociaux. Je le redis, quand m�me�: pour la premi�re fois, la Ville de Paris a r�ussi � signer sur un th�me de politique municipale une charte avec l'ensemble des bailleurs sociaux. Cela a �t� un travail long, mais fort instructif. Nous avons maintenant une synth�se d'une bonne ann�e de travail avec ces bailleurs sociaux, une synth�se qui pourra vous �tre remise pour information. Ce sont essentiellement des groupes de travail th�matiques et on voit bien que le caract�re int�ressant de cette charte est de pouvoir mettre autour de la table l'ensemble des parties prenantes et des acteurs concern�s par les enjeux de l'eau. Ces acteurs peuvent ainsi �changer, dialoguer, faire part de leurs attentes�; c'est vraiment un lieu de concertation et donc d'am�lioration de nos relations sur ces sujets. Nous avons voulu, comme vous l'avez dit d'ailleurs - c'�tait une demande que vous aviez faite, mais c?�tait aussi une demande qui avait �t� relay�e par de nombreux administrateurs d'Eau de Paris -, poursuivre ce travail avec l'habitat priv�.

C?est ce que nous avons fait et nous l'avons fait - nous avons 13 signataires, cette charte sera sign�e en effet le 10 d�cembre - dans un souci d'�quilibre, et vous allez comprendre pourquoi je dis cela, des attentes des uns et des autres.

Cela pour vous dire que cette charte n'est peut-�tre pas parfaite, elle n'est pas forc�ment toujours aussi engageante que je l'aurais souhait�, mais, malheureusement, s'il y avait des amendements dans sa r�daction, m�me minimes, nous perdrions des signataires qui se sont engag�s d'ores et d�j� � signer telle quelle cette charte. Je vais vous donner un cas tr�s pr�cis, concernant l'information par voie d'affichage. En r�alit�, je suis totalement d'accord avec vous. Je pense depuis le d�part qu?il faut travailler sur l'affichage dans les immeubles, travailler � une meilleure information des locataires. Je souscris donc totalement sur le fond � vos amendements, mais, sans vouloir les citer, je peux vous dire que, si jamais c'�tait inscrit tel que dans la charte, de tr�s gros signataires ne voudraient plus la signer aujourd'hui. Je propose que nous continuions � travailler avec eux dans ces groupes de travail pour faire porter ce message qui me semble devoir �tre un message de bon sens, m�me si, � ce stade-l�, ce n'est pas int�gr� dans la charte. Concernant par contre les th�mes que vous avez abord�s, je commence d'ailleurs par le dernier sur la qualit� de l'eau, les perturbateurs endocriniens, vous le savez fort bien, Eau de Paris d�passe ses obligations r�glementaires parce que nous faisons des analyses sur 40 mol�cules, notamment concernant les r�sidus m�dicamenteux, alors que ce n'est pas une obligation r�glementaire. Nous avons aussi tout un travail de pr�vention des pollutions concernant les pesticides - ce sont des perturbateurs endocriniens -. La question des polluants �mergents est une question tr�s sensible, qui a �t� int�gr�e, d�s en amont, par la r�gie dans son travail de recherche, d'analyse et d'activit� scientifique. Donc, je n'ai pas de probl�me � souscrire, c?est ce que je mets dans le v?u, au fait que nous continuions nos recherches et notre travail l�-dessus, en sachant que, je le redis, Eau de Paris est de loin l'acteur de l?eau qui travaille le mieux sur ces questions, m�me bien au-del� de ses obligations r�glementaires. Concernant le travail avec les professionnels du b�timent et de la construction, sur le principe, l� aussi, je ne suis pas en d�saccord, mais cette charte ne les concerne pas. Donc, on ne peut pas int�grer cet amendement tel quel dans la charte, c'est pour cela qu'on a fait, dans le v?u de l'Ex�cutif, mention que l'on s'engageait � �tudier avec eux tous types de partenariats. Et enfin, sur la question du financement, pas de probl�me pour travailler l� aussi sur une question de tiers financement. Il faudra voir comment on �tudie ce sujet, mais c'est vrai que la charte, � ce stade, permet tout�; elle ne cadre pas plus que cela le type de partenariat financier et donc, on peut en effet int�grer une �tude sur le tiers financement et d'autres partenariats financiers. Je pense que cela r�pond � la fois � notre objectif commun d'am�liorer l'information aupr�s de tous les acteurs, et notamment les acteurs du logement et les locataires, les informations relatives aux enjeux de l'eau et � la politique de l'eau, sur tous ces aspects. Et � la volont�, comme vous l'avez dit, d'avoir une d�marche constructive avec l'ensemble de l'Assembl�e d�lib�rante, m�me si, je le dis au passage mais c'est juste une gentille petite pique, vous n'�tiez pas l� au Conseil d'administration d'Eau de Paris quand on en a discut�. Peut-�tre que si en amont du passage en Conseil de Paris, ces amendements avaient pu �tre port�s au Conseil d'administration, on aurait pu les int�grer � temps dans la r�daction de la charte. Cela �tant dit, vous en conviendrez, nous souscrivons en grande part aux principes que vous avez �nonc�s. Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci. Il nous reste ce projet de d�lib�ration, plus un autre. Vous voulez dire deux mots, mais rapidement. Allez-y, vous maintenez ou pas�!

M. Jean-Didier BERTHAULT. - Je vais expliquer pourquoi je ne maintiens pas les amendements par rapport au v?u.

Je voudrais simplement dire � Mme Anne LE STRAT que si jamais, lors des conseils d?administration auxquels je suis tr�s souvent pr�sent, et c?�tait le seul que j?avais manqu�, mes r�flexions �taient int�gr�es aux d�lib�rations, je le saurais d�j� depuis longtemps�!

Mais puisque que dans les commentaires que vous avez faits, qui sont, pour ne pas �tre trop trivial, un peu mous du genou, je suis quand m�me aujourd'hui pr�t � retirer ces amendements pour la simple et bonne raison que vous �tes la seule membre de cet Ex�cutif municipal � tenir votre parole, vos promesses et vos engagements. Je suis donc s�r que le v?u sera suivi d'effets�!

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Bien, c'est une d�claration. Donc, vous retirez vos amendements. Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u d�pos� par l'Ex�cutif. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de v?u est adopt�. (2013, V. 269). Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DPE 71 - DLH 190. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2013, DPE 71 - DLH 190).

Novembre 2013
Débat
Conseil municipal
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