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II - Question d’actualité déposée par le groupe “Les Verts à M. le Préfet de police relative aux expulsions.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d?actualit� d�pos�e par le groupe ?Les Verts? � M. le Pr�fet de police.

La parole est � Ren� DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Pr�fet, lundi 10 octobre 2005, plusieurs centaines de personnes se sont oppos�es, passage de la Brie, � l?expulsion des familles occupant des logements insalubres mais en cours de relogement par la S.I.E.M.P. Depuis plusieurs mois, sur instruction du Minist�re de l?Int�rieur, les �vacuations d?immeubles insalubres se succ�dent dans une logique que je comprends mal.

La dangerosit� des immeubles cibl�s est sujette � caution. L?immeuble du 26, rue de la Tombe-Issoire, par exemple, l?un des premiers �vacu�s avait fait l?objet de travaux de mise aux normes de son �lectricit� et un expert devait venir constater la disparition du risque l?apr�s-midi m�me de l?expulsion. Une part des immeubles cibl�s appartient � des promoteurs priv�s qui peuvent ainsi r�aliser leurs op�rations de sp�culations immobili�res sans se pr�occuper des anciens occupants �vacu�s dans les h�tels pay�s pour 15 jours.

Les familles expuls�es, pour les prot�ger nous dit-on, se retrouvent ainsi � l?h�tel dans des situations plus pr�caires qu?avant leur expulsion : les enfants sont �loign�s de leurs �coles, les familles ne peuvent plus cuisiner, ce qui pose des probl�mes financiers insurmontables. Les autres immeubles cibl�s sont ceux d?op�rateurs, comme la S.I.E.M.P., qui sont en charge de traiter de ces situations. Les op�rations polici�res mettent alors � mal tout le travail social entrepris aupr�s des r�sidents, alors qu?un processus de relogement est syst�matiquement engag�.

Le 12 octobre dernier, le Maire de Paris vous a adress� un courrier dans lequel, en vous rappelant l?attention prioritaire qu?il accorde � la vie des personnes, il vous demande de mettre fin � ces op�rations. Il vous propose de mettre en place avec la Ville un dispositif permettant d?assurer tout � la fois la s�curit� des occupants de ces immeubles et leur relogement dans des conditions dignes. Cette position forte et courageuse du Maire de Paris vient soutenir les associations de terrain qui, depuis le d�but de ces expulsions, en soulignent le caract�re inutile voire contre-productif.

S?il ne s?agit pas d?actions men�es dans le seul objectif de servir le plan m�dia d?un Ministre de l?Int�rieur candidat � l?�lection pr�sidentielle, ces expulsions doivent cesser.

�������� Ainsi, je souhaite savoir, Monsieur le Pr�fet, quelle suite vous donnerez au courrier que vous a adress� le Maire de Paris le 12 octobre dernier.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. le Pr�fet de police.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers de Paris, tout en ayant le souci de r�server au Maire de Paris mes r�actions � sa lettre du 12 octobre, je rappellerai les points suivants.

Sur le fond, toutes les initiatives engag�es pour r�sorber l?habitat d�grad� au titre des politiques du logement, de l?urbanisme et de la coh�sion sociale m�ritent d?�tre salu�es dans la mesure o� elles permettent de diminuer les risques.

La Pr�fecture de police n?a pas la ma�trise de ces politiques, mais je veux souligner la d�marche engag�e conjointement avec les services de la Ville de Paris afin de visiter tous les immeubles identifi�s comme pouvant pr�senter des risques. Il n?en demeure pas moins indispensable de r�soudre sans d�lai les situations pr�sentant des risques attest�s et imm�diats.

Si, dans ces conditions, le propri�taire ou le responsable d?un immeuble ou d?un ensemble d?immeubles refuse ou renonce � une �vacuation envisag�e pour des raisons de s�curit� et s?il indique qu?il prend imm�diatement les mesures permettant de garantir la s�curit� des habitants, dont acte.

Si ce n?est pas le cas ou si c?est irr�aliste, vous comprendrez bien la n�cessit� de proc�der par d?autres moyens avec l?accompagnement social n�cessaire.

Je rappelle enfin que le Pr�fet de police que je suis est tenu de faire appliquer les d�cisions de justice.

M. Claude GOASGUEN. - Tr�s bien.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet.

Octobre 2005
Débat
Conseil municipal
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