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Vœu déposé par Mme Véronique DUBARRY, M. Sylvain GAREL et les membres du groupe “Les Verts” relatif aux conditions de détention au dépôt du Palais de Justice de Paris.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du v?u r�f�renc� n� 15 dans le fascicule, d�pos� par le groupe ?Les Verts?, relatif aux conditions de d�tention au d�p�t du Palais de Justice de Paris.

Monsieur GAREL, vous avez la parole.

M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Nous avons �t� alert� par un entretien paru dans la presse du Commissaire aux Droits de l?Homme du Conseil de l?Europe, M. Alvaro GIL-ROBLES, qui est charg� par cette institution, le Conseil de l?Europe, de v�rifier les conditions de d�tention dans tous les pays du Conseil de l?Europe. Cette personne en a visit� 32. Il se trouve que la France a �t� le trente-deuxi�me pays et le dernier - parce qu?il va quitter son poste - qu?il visitait. Il a visit� � la fois les prisons, les centres de d�tention, mais aussi les asiles psychiatriques, tous les endroits o� l?on retient des gens contre leur volont�.

Au d�tour de cette interview, o� il parlait des probl�mes qui se posaient en France, il dit, � propos des conditions de d�tention du d�p�t du Palais de Justice de Paris, situ� � quelques centaines de m�tres de notre Assembl�e : ?De ma vie, sauf peut-�tre en Moldavie, je n?ai vu de centre pire que celui-l�. C?est affreux !?.

Cette phrase nous a bien s�r alert�s. Nous savions que ce centre de d�tention avait une tr�s mauvaise r�putation, qu?il �tait tr�s ancien, tr�s d�grad�, mais le fait qu?un officiel, comme le commissaire aux Droits de l?Homme du Conseil de l?Europe, fasse un tel constat et dise que la situation dans ce centre �tait pire que dans un pays qui n?est pas connu pour �tre une d�mocratie exemplaire, la Moldavie, nous a alert�s. C?est pour cela que nous souhaitons avoir des informations et nous souhaitons que ces conditions changent.

Nous demandons dans ce v?u plusieurs choses :

- d?abord, on voudrait qu?il y ait un �tat des lieux exhaustif du fonctionnement du d�p�t du Palais de Justice de Paris, combien il y a de places, le taux d?occupation, les effectifs de fonctionnaires, etc. ;

- que cela soit communiqu� au Conseil de Paris dans les meilleurs d�lais ;

������������ � - que tous les �l�ments d?information du programme pr�vu de r�novation - puisque nous avons appris, depuis, qu?il y avait un programme de r�novation, mais on en entend parler depuis assez longtemps aussi, donc on aimerait bien que cela soit r�gl� dans les mois qui viennent -, c?est-�-dire la nature des travaux, le co�t, le calendrier soient communiqu�s dans les plus brefs d�lais ;

�������������� - que les raisons des reports successifs dans la tenue des travaux soit explicit�es ; pourquoi ces travaux n?ont pas lieu ;

- et qu?� d�faut des travaux pour l?ann�e 2006, des solutions respectueuses de la dignit� humaine soient mises en ?uvre concernant le centre de r�tention administrative, ainsi que la zone de mandat de d�p�t.

D?ailleurs, nous souhaitons aussi - ce n?est pas �crit dans le v?u, mais je pense que c?est une demande qui peut tout � fait �tre re�ue - qu?une d�l�gation officielle du Conseil de Paris, comprenant des repr�sentants de tous les groupes politiques, visite ce centre de d�tention maintenant ainsi qu?apr�s les travaux pour voir l?�tat d?avancement de ces travaux et s?ils ont �t� utiles � quelque chose.

Je voudrais aussi dire que cela nous alerte d?autant plus qu?on a l?impression que, depuis quelques mois, le nombre de gens emmen�s dans ces centres augmente consid�rablement. Je reprendrai ce que disait tout � l?heure ma coll�gue V�ronique DUBARRY, qui d?ailleurs cosigne ce v?u, qu?il y a effectivement des rafles � Paris. Je rappelle que, des rafles, ce sont des op�rations polici�res ex�cut�es � l?improviste dans un lieu suspect. Apparemment, les quartiers o� il y a des immigr�s sont des lieux suspects parce qu?on n?entend jamais parler de rafles dans le 8e ou dans le 16e. Et ce sont des arrestations massives de prisonniers. Je voudrais citer � ce sujet, pour terminer l�-dessus?

Mme Liliane CAPELLE. - La banalisation n?est jamais loin de la n�gation.

M. Sylvain GAREL. - Madame CAPELLE, je ne vous interromps pas quand vous parlez, donc laissez-moi parler !

Je vais citer quelqu?un que vous connaissez sans doute?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - C?est scandaleux de dire cela !

M. Sylvain GAREL. - ? qui est M. Serge KLARSFELD.

M. Serge KLARSFELD, qui est quelqu?un tout � fait digne de confiance dans sa lutte contre le nazisme et l?antis�mitisme, a d�clar�, lors d?une formation de policiers - qui d?ailleurs est une excellente initiative du Pr�fet de police et je voudrais le souligner - formation de policiers faite justement pour rappeler ce qui s?est pass� pendant la Seconde Guerre mondiale, Serge KLARSFELD a donc d�clar� : ?Il n?est pas question de vous culpabiliser mais de vous inciter � r�fl�chir � votre m�tier, aux actes qu?on vous demande par ob�issance. Regardez aujourd?hui la politique contre les sans papiers, les expulsions de squats. Ce n?est pas la m�me situation �videmment que pendant la guerre o� on envoyait les gens � la mort, mais il faut y penser.? Merci.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

��������� Je vais donner la parole au Repr�sentant du Pr�fet de police. Puis, je dirai un mot.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Conseiller, je ne reviendrai pas sur les termes que vous avez utilis�s. Nous avons exprim�, lors du dernier Conseil, ce que nous en pensions.

Le site du d�p�t implant� dans les locaux du Palais de Justice comprend deux entit�s : le centre de r�tention administrative et le d�p�t judiciaire.

En ce qui concerne le centre de r�tention administrative, il a �t� cr�� en 1982, r�habilit� en 1991 et il faisait l?objet, depuis, de travaux d?entretien et de s�curisation permanents.

Toutefois, il est bien clair que les conditions de fonctionnement de ce centre ne sont plus acceptables, sur le plan de la s�curit� comme sur celui de l?accueil. De plus, la configuration des lieux rend impossible une solution de r�am�nagement durable.

Dans ce contexte, je veux souligner que le Pr�fet de police a pris la d�cision en janvier 2005, c?est-�-dire d�s sa prise de fonction, de proc�der � la fermeture de ce C.R.A. Celle-ci sera effective � la fin du premier semestre 2006, le temps de proc�der � l?ouverture d?un nouveau centre de r�tention administrative comptant toutes les dispositions n�cessaires � l?accueil des personnes concern�es.

En cons�quence, donc, le probl�me du centre de r�tention administrative est un probl�me r�gl�.

En ce qui concerne les locaux du d�p�t judiciaire, qui comporte 51 cellules pour un total de 124 places, la Pr�fecture de police a engag� un programme de mise aux normes. Une premi�re phase a �t� engag�e en mai dernier et les travaux de mise aux nouvelles normes d?une premi�re cellule sp�cifique doivent d�buter cette semaine et durer huit semaines, pour un co�t de 48.000 euros.

La suite du programme porte sur la r�fection compl�te de 10 cellules individuelles. Il est pr�vu le remplacement des sanitaires, des travaux de peinture, murs, sols, le remplacement des portes, etc.

Cette premi�re tranche de travaux, estim�e � 330.000 euros, doit d�buter mi-novembre 2005 et s?achever en f�vrier prochain.

Enfin, il y aura une seconde phase de travaux qui a �t� inscrite au projet du programme d?emploi des cr�dits 2006. Ces travaux pourraient �tre r�alis�s � compter de juin 2006.

En cons�quence, l?ensemble des travaux envisag�s sur le d�p�t judiciaire est �valu� � plus de 480.000 euros pour les ann�es 2005 et 2006.

En r�sum�, le C.R.A. sera ferm� et le d�p�t judiciaire sera r�nov�.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur GAREL, maintenez-vous votre v?u ?�

M. Sylvain GAREL. - Oui.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La r�ponse paraissait claire, quand m�me.

Qui est pour...

M. Philippe GOUJON. - Je demande la parole pour une explication de vote.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Vous avez la parole pour une explication de vote.

M. Philippe GOUJON. - Je pensais que vous alliez vous-m�me intervenir, mais puisque vous n?avez rien � dire visiblement sur le sujet, moi je voudrais...

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je suis libre de ce que je dis, Monsieur GOUJON. Si c?est pour dire cela, je ne vous donne pas la parole.

C?est pour une explication de vote ? Vous n?�tes pas en train de pol�miquer avec moi ?

M. Philippe GOUJON. - Oui, mais vous �tes oblig� pour une explication de vote !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je ne suis oblig� de rien du tout !

M. Philippe GOUJON. - D?accord. On peut arr�ter, partir et puis, vous resterez entre vous, si vous voulez !

Je voulais dire que la lecture par ?Les Verts? de la presse me para�t �minemment s�lective, sans doute intentionnellement d?ailleurs, puisque si le journal ?Lib�ration? auquel il est fait r�f�rence n?a pas retenu dans l?interview du commissaire aux Droits de l?Homme du Conseil de l?Europe la mention de la fermeture du centre de r�tention administrative du Palais qui vient d?�tre confirm�e par le Repr�sentant du Pr�fet de police, cette annonce que faisait pourtant d?ailleurs M. GIL-ROBLES, les propos qu?il a tenus sur R.M.C., sur France Info, sur Canal + auraient d� vous rassurer, puisqu?il insistait - et je cite ses termes - sur la disponibilit� de l?administration, notamment de la Pr�fecture de police, qu?il a remerci�e pour son aide lors de son �tude.

Je pense qu?il y a d�j� l� un premier �l�ment.

Mais c?est devenu une habitude pour ?Les Verts? que d?essayer � chaque Conseil maintenant de mettre en cause les policiers parisiens avec des all�gations particuli�rement odieuses. On a encore entendu aujourd?hui le terme tout � fait inacceptable et scandaleux de ?rafle? qui est employ� � dessein pour rappeler les p�riodes les plus sombres de l?Occupation. Et c?est ce que vous �tes en train de faire, un amalgame inadmissible entre cette p�riode de l?Histoire et le travail de la police qui ne fait que faire respecter la loi.

D?ailleurs, j?aurais �t� int�ress� de savoir si M. CARESCHE partageait cette mise en cause syst�matique de la police parisienne par ses alli�s Verts, avec lesquels, semble-t-il, il s?est r�concili�.

La r�alit�, en tout cas, est que c?est ce Gouvernement, Monsieur GAREL, va d?abord r�nover le d�p�t, va deuxi�mement fermer un centre de r�tention tout � fait d�plorable - et je partage votre avis - mais inchang� sous les Gouvernements de gauche et qui va �tre remplac�, comme on vient de le dire, avant l?�t� prochain, par le nouveau centre du bois de Vincennes.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Il �tait temps !

M. Philippe GOUJON. - Vous auriez pu le faire !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Simplement un mot. Moi, je prends en compte ce qu?a dit M. le Pr�fet dans le sens o� le d�p�t va �tre r�nov� et o� le centre de d�tention va �tre ferm� si j?ai bien compris dans le courant de l?ann�e prochaine. C?est bien cela ?

Mon souci, c?est que le v?u ne demande que des informations. Il n?y a rien d?autre que des demandes d?informations dans ce v?u. Je pense qu?� partir de l�, il serait normal de le voter car cela ne met absolument pas en cause les travaux et la r�novation du d�p�t qui vont �tre faits apr�s.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � man lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe ?Les Verts?.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2005, V. 365).

Octobre 2005
Débat
Conseil municipal
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