retour Retour

101 - 2004, DDEE 141 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention avec l'association "Promosalons" prévoyant l'attribution d'une subvention. - Montant : 75.000 euros


M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DDEE 141 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer une convention avec l'association "Promosalons" pr�voyant l'attribution d'une subvention de 75.000 euros.
La parole est � Mme Violette BARANDA, pour le groupe "Les Verts".
Mme Violette BARANDA. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.
Nous devons nous prononcer sur la signature d'une convention entre la Ville de Paris et l'association "Promosalons" pr�voyant l'attribution d'une subvention de 75.000 euros.
Le groupe "Les Verts" �tait d�j� intervenu en 2003 sur cette m�me d�lib�ration pour alerter nos coll�gues sur la promotion par cette association, entre autres de deux salons d�di�s � l'armement : "Milipol" et "Eurosatori". On retrouvait dans ces deux salons tout le bric-�-brac des semeurs de souffrance et de mort.
Comme de nombreux autres salons, ils attirent ce que l'on appelle pudiquement du "tourisme d'affaires".
La derni�re �dition de "Milipol" organis�e par le Minist�re de l'Int�rieur via la "Sofremi" a attir� sur notre sol quelque 700 soci�t�s internationales et re�u plus de 18.000 visiteurs.
Quant � "Eurosatori" qui totalisait 977 exposants, il fut visit� par 44.700 visiteurs, donc, au total, ces deux salons ont accueilli 62.700 visiteurs et re�u plus de 1.677 exposants.
Il est certain, et la Municipalit� a fait une petite avanc�e en pr�cisant en page 2 du projet de d�lib�ration que nous sommes aujourd'hui en train d'examiner : "N�anmoins, la Municipalit� souhaite que l'aide qu'elle apporte � l'association soit orient�e sur les promotions de salons obligatoirement adh�rents de "Promosalons" portant sur des activit�s en coh�rence avec la politique conduite par la Ville de Paris, en particulier dans le domaine du tourisme repr�sentant un certain nombre d'emplois dans la Capitale. Les secteurs �conomiques reconnus sont la mode, la maison, les m�tiers de l'art, l'alimentation, la communication, le transport public, le BTP, l'architecture, la sant�, la recherche et l'environnement".
Alors, soit, c'est tr�s bien. Et il est pr�cis� �galement : "Dans la convention qui vous est soumise, en aucun cas "Promosalons" ne pourra utiliser ce soutien pour financer les salons li�s au th�me de l'armement."
Pour louable que soit cette intention, elle semble inapplicable dans les faits. En effet, comment emp�cher qu'une subvention ne soit utilis�e, m�me indirectement, � tel ou tel usage ? Les �conomies qu'elle fait r�aliser d'une part peuvent toujours d�gager des ressources indirectement par effet m�canique.
D'autre part, en page 3, il est �crit : "lien avec le site Internet "Promosalons"." Un lien est cr�� entre le site de "Promosalons", 500.000 visites par an, et celui de la Ville de Paris, accompagn� �ventuellement d'un bandeau permettant d'annoncer en permanence un ou des messages concernant le positionnement de Paris en mati�re de tourisme d'affaire. Soit, tr�s bien. Mais croyez-vous sinc�rement que "Promosalons" n'annoncera plus sur son site web les salons "Milipol" et "Eurosatori" ? Personnellement, j'en doute. Surtout que, quand on va sur le site de "Promosalons", nous avons la d�sagr�able surprise de voir annoncer ces grandes farfouilles de l'armement que sont "Milipol" et "Eurosatori".
Nous continuerons donc � voter contre cette subvention tant que "Promosalons" fera la promotion de tels �v�nements qui, de plus, portent atteinte � la sph�re priv�e par la vente d'engins divers : entre autres, aujourd'hui, la grande mode est l'espionnage domestique.
De plus, nous nous interrogeons sur l'opportunit� de subventionner indirectement le Minist�re de l'Int�rieur. N'oublions pas que ces salons ne cessent de cro�tre en fr�quentation et en masse d'objets propos�s d'ann�e en ann�e, o� l'on peut toujours se procurer l'attirail complet de l'assassinat de masse ou priv�, du char d'assaut � l'arme de poing, alors que des milliers de personnes aujourd'hui, dans notre pays, se prononcent contre la tenue de ces salons et que dans certains autres pays ils ont �t� carr�ment interdits.
Aussi vous comprendrez, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, que malgr� les nombreux aspects positifs de l'action men�e par "Promosalons", et nous en sommes conscients, et les garanties obtenues par la Ville, nous ne pourrons en l'�tat voter ce projet de d�lib�ration.
Merci.
M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Alain LE GARREC, pour le groupe socialiste.
M. Alain LE GARREC. - Merci, Monsieur le Maire.
A entendre Mme BARANDA, je crois qu'il y a des dizaines de projets de d�lib�ration que nous ne pourrions pas voter.
A Paris, en Ile-de-France, effectivement, l'activit� salons et congr�s attire chaque ann�e entre 9 et 10 millions de visiteurs et plus de 100.000 entreprises. L'activit� de tourisme d'affaires g�n�re en termes �conomiques pour Paris et sa r�gion plus de 3 milliards d'euros. Cette activit� rapporte aussi 507 millions d'euros pour l'h�tellerie et plus de 410 millions pour la restauration. Ce n'est qu'un exemple car un touriste d'affaires est plus d�pensier qu'un touriste de vacances. D'autres secteurs en profitent donc �galement. Un touriste d'affaires est aussi souvent un touriste classique qui pr�pare son futur voyage.
Ces d�lib�rations expliquent que Paris, qui �tait leader sur le cr�neau du salon, perd des parts de march� face � l'Allemagne, l'Espagne ou l'Italie. Nul doute que les nouveaux pays europ�ens et les nouveaux pays asiatiques chercheront � s'imposer. Nous avons donc affaire � une tr�s rude concurrence et elle va s'affirmer.
Pendant des ann�es, l'atout de Paris �tait son seul nom. Cela devient de moins en moins vrai, et il faut donc nous battre avec nos adversaires, et nos concurrents ne nous feront pas de cadeaux.
L'association "Promosalons" a pour but, comme son nom l'indique, de promouvoir � l'�tranger les salons sp�cialis�s fran�ais. Je ne vais pas revenir sur le projet de d�lib�ration qui expose clairement les objectifs de "Promosalons" pour 2004. Il est aussi demand� � "Promosalons" de travailler plus �troitement avec l'Office de tourisme de Paris pour am�liorer les synergies, d'autant que "Promosalons" a l'avantage d'avoir des repr�sentations dans nombre de pays sur lesquels nous pouvons aussi nous appuyer.
Il y eut, au cours des ann�es pass�es, des ambigu�t�s sur la promotion de certains salons comme ceux l'armement. Une clause exclut dor�navant cette promotion qui doit se cantonner � des secteurs qui ne posent pas de probl�mes de conscience. Nous serons � cet �gard tr�s regardants, mais ne tombons pas dans l'ang�lisme.
M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Merci.
Le pr�sident RIOU a la parole pour une explication de vote.
M. Alain RIOU. - Le groupe "Les Verts" tient compte du fait que l'adjoint au Maire comp�tent a introduit dans ce projet de d�lib�ration, bien s�r sous l'autorit� du Maire, cette clause particuli�re qui nous semble... M�me si effectivement, comme l'a dit Violette BARANDA, on ne sait pas si elle sera v�ritablement efficace. En tout cas, la subvention n'est vers�e que pour un objet qui nous semble correct. Le groupe "Les Verts" ne votera pas contre, changera le vote qu'il a �mis la derni�re fois et s'abstiendra. Mais nous serons, comme Alain LE GARREC, vigilants, et on ne nous y reprendra pas si, bien �videmment, il y avait une utilisation quelconque de la somme d�livr�e par le Conseil de Paris au b�n�fice de l'armement ou de tout autre motif de s�curit�.
M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. Jean-Bernard BROS, pour l'Ex�cutif.
M. Jean-Bernard BROS, adjoint, au nom de la 2e Commission. - Effectivement, nous avons fl�ch� cette subvention. Je ne vais pas revenir sur ce qu'a dit notre coll�gue Alain LE GARREC, mais nous avons choisi d'aider les salons de l'alimentation, la communication, le transport, le BTP, la sant�, l'environnement et les services.
Dernier point d'information pour tous mes coll�gues ici pr�sents, "Promosalons", en dehors du projet de d�lib�ration, s'est engag� � nous pr�senter un bilan et un r�capitulatif du fl�chage et donc des d�penses engag�es au titre de la subvention. En 2005, nous examinerons � la fois la demande de la subvention, mais aussi le r�sultat du fl�chage de cette subvention. C'est une garantie suppl�mentaire, Monsieur RIOU, que j'am�ne au groupe des "Verts".
Merci.
M. Alain LHOSTIS, adjoint, pr�sident. - Il n'y a pas d'argent pour l'armement.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEE 141.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DDEE 141).

Septembre 2004
Débat
Conseil municipal
retour Retour