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7 - 2004, DVD 286 - Communication de M. le Maire de Paris sur les déplacements à Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc � la communication sur les d�placements.
Mes chers coll�gues, notre Conseil aborde aujourd'hui un sujet qui est au c?ur du d�fi urbain, l'organisation des d�placements.
Toutes les m�tropoles internationales sont confront�es � cet enjeu dont les implications sont nombreuses. Rendre la ville plus fluide, garantir une offre de transports performante, renforcer la s�curit� des citoyens et notamment celle des pi�tons, ou encore lutter contre les nuisances sonores. Mais la politique des d�placements d�signe d'abord, selon nous, un enjeu de sant� publique.
Aujourd'hui, un lien direct est scientifiquement d�montr� entre la pollution et certaines pathologies graves, voire certains cas de d�c�s. Ainsi un rapport r�cent soulignait que pr�s de 45 % des personnes d�c�d�es l'�t� dernier pendant la canicule ont �t� victimes dans ces conditions climatiques exceptionnelles des effets de la pollution. Cette r�alit� nous concerne tous, m�me si elle atteint principalement les enfants, les personnes �g�es et celles qui souffrent d'insuffisance cardio-vasculaire.
Face � un tel d�fi, la r�ponse doit �tre volontariste. Contrairement � ce que pr�tendent certains discours caricaturaux, nous n'avons d�clar� la guerre � personne sinon � la pollution elle-m�me. Autrement dit, notre but n'est pas d'�liminer les voitures de la Cit�. En revanche, il est imp�ratif de prendre la mesure des d�g�ts sanitaires qu'a provoqu� leur pr�sence h�g�monique dans la Cit�.
Or c'est bien cette inversion de tendance que souhaite une majorit� de Parisiens. Ainsi 82 % des personnes ayant r�pondu � la consultation r�cente sur le P.L.U. sont favorables � la limitation de la circulation dans Paris, et parmi elles, 63 % des utilisateurs r�guliers d'une automobile.
Notre politique vise donc � redistribuer l'espace public au b�n�fice des pi�tons, des transports collectifs et des modes de circulation douce.
Dans cette optique, la r�alisation du tramway des Mar�chaux sud est embl�matique. Rapide, respectueux de l'environnement, confortable, ce tram favorisera une mobilit� accrue en resserrant le maillage entre Paris et la banlieue.
C'est la m�me logique qui nous a d'ailleurs conduit, malgr� les critiques, � participer au financement du tramway T2 d'Issy-les-Moulineaux et � son prolongement jusqu'� la Porte de Versailles. Preuve que loin d'enfermer Paris dans ses fronti�res, le tramway peut �tre l'instrument de connexion inter banlieue plus adapt� que jamais.
De m�me, comment ne pas se souvenir du scepticisme - et j'emploie l� un terme qui est faible - qui s'�tait exprim� � l'�t� 2001 avec l'installation des premiers couloirs de bus prot�g�s. Or il faut d�sormais moins de 10 minutes pour relier la Gare du Nord � Ch�telet contre 23 minutes auparavant.
Sur ce dernier point, je voudrais �galement �voquer une �tude r�alis�e il y a 2 ans par AIRPARIF. Celle-ci mesurait l'�volution des niveaux de pollution entre octobre 2000 et octobre 2002 sur les trois premiers axes parisiens �quip�s de couloirs de bus. Les chiffres montraient clairement une baisse des �missions de polluants (monoxyde de carbone, oxyde d'azote et particules fines) de 8 � 19 % rue de Rivoli, de 2 � 6 % boulevard de Strasbourg, et de 6 � 10 % boulevard de S�bastopol. Des donn�es qui confirment que le visage de la Ville doit s'adapter non pas � l'automobile mais � ses habitants.
Outre les couloirs de bus que je viens d'�voquer, nous avons mis l'accent sur la r�alisation d'un r�seau de pistes cyclables avec plus de 90 kilom�tres r�alis�s depuis 2001, dont 28 en 2004.
L'Observatoire des d�placements � Paris souligne d'ailleurs une progression de 30 % des d�placements � v�lo entre 2002 et 2003. Les espaces civilis�s offrent une autre illustration des am�nagements de voirie d�di�s � cette approche urbaine renouvel�e.
L'objectif ici est de redonner de l'espace aux pi�tons et de contribuer � l'embellissement des quartiers concern�s.
Agir sur tous les leviers implique �galement de nouer les partenariats avec d'autres acteurs. Je pense notamment aux taxis parisiens. Ainsi cette ann�e, les travaux du CODEV ont permis d'aboutir � la proposition d'une r�forme tr�s positive de leur grille tarifaire. Mais je veux aussi saluer les avanc�es rendues possibles par le travail de la R.A.T.P. dont la Pr�sidente Mme IDRAC souligne souvent sa volont� de moderniser le r�seau existant. Des actes ont d�j� �t� pos�s en terme d'allongement des cr�neaux horaires du m�tro ou de fr�quence des bus.
Ainsi le programme mobilien mis en ?uvre sur la ligne 38 symbolise une nouvelle g�n�ration de bus. Il repr�sente un espace de transit, de convivialit� mais aussi de solidarit� puisqu'il est facilement accessible aux personnes � mobilit� r�duite.
Nous attendons cependant de l'Etat, au-del� des discours, qu'il affirme une volont� plus forte et apporte des am�liorations significatives. Disant cela, je pense en particulier au nombre de rames mis en circulation et � la tarification pratiqu�e.
On ne peut pas d'un c�t� pr�tendre favoriser les transports en commun, et de l'autre infliger aux usagers des hausses r�guli�res qui s'av�rent souvent dissuasives, en particulier pour les plus modestes.
Pour notre part, nous entendons prolonger les efforts accomplis. Par exemple : afin d'encourager les Parisiens � renoncer � l'usage syst�matique de leur voiture, nous avons abaiss� de 80 % le co�t journalier du stationnement r�sidentiel. Mais nous souhaitons d�sormais rechercher des possibilit�s suppl�mentaires au sein m�me de certains parkings souterrains, et des pistes sont d�j� explor�es dans ce sens.
Cela dit, nous n'oublions pas ceux pour qui la voiture est un instrument de travail : les commer�ants, artisans ou professions param�dicales notamment. C'est pourquoi une �tude est actuellement en cours pour ajuster r�glement et tarifs de stationnement � leurs besoins professionnels. Cet exemple illustre l'attention que nous accordons aux initiatives utiles � la dynamique �conomique et sociale de Paris.
C'est d'ailleurs pourquoi nous avons cr�� de nombreuses instances de concertation depuis trois ans qui associent les citoyens, le monde associatif mais aussi les professionnels (commer�ants, livreurs, coursiers) � chacun des projets qui les concernent. Dans le m�me esprit, nous examinons toutes les possibilit�s d'enrichir encore la palette des moyens de d�placement propos�s aux Parisiens.
Ainsi, en concertation avec les communes voisines et le S.T.I.F., nous r�fl�chissons � la cr�ation d'une ligne r�guli�re de transport sur la Seine qui serait int�gr�e au r�seau r�gional et pourrait donc, en tout cas nous l'esp�rons, d�s 2006 �tre accessible gr�ce � la carte orange.
Ce dernier point confirme que le d�fi des transports doit aussi se concevoir de fa�on collective � l'�chelle de l'agglom�ration. La d�centralisation du Syndicat des Transports d'Ile-de-France ouvre des perspectives nouvelles. C'est pourquoi nous travaillons � l'�laboration d'un plan de d�placement de Paris qui sera pr�sent� prochainement � notre Conseil. Ce document, fruit d'un travail engag� d�s 2001, d�cline pour les dix ann�es � venir les grandes orientations de la politique des transports.
Il fera l'objet d'une vaste consultation publique au cours de l'ann�e 2005, associant non seulement les Parisiens, les principaux acteurs �conomiques et sociaux, mais aussi l'ensemble des collectivit�s et riveraines, ce qui passionne y compris les nouveaux s�nateurs... Nous entendons aussi confirmer l'importance que Paris accorde d�sormais � l'intercommunalit� et aux nombreux partenariats qu'elle fait ou peut faire na�tre. Une formule de l'auteur qu�b�cois contemporain Roger FOURNIER pourrait d'ailleurs servir de r�f�rence en mati�re de transport : "L'imagination, �crit-il, est la meilleure compagnie de transport du monde." C'est pourquoi je veux saluer, notamment sur ce sujet, le travail pugnace de Denis BAUPIN. Je sais que sa t�che est tr�s rude. Je sais aussi sa volont� de la mener � bien en tenant compte de toutes les remarques, analyses, contributions qui enrichissent notre action. Celle-ci est �videmment imparfaite, perfectible, critiquable et personne ne se prive de la contester. Soit ! J'aimerais simplement, une fois, juste une fois, que ceux qui d�noncent sans cesse nos choix veillent aussi � nous expliquer ce qu'ils feraient, eux, pour lutter contre la pollution. Curieusement, cette dimension est syst�matiquement absente de leurs propos ou de leurs �crits. Mais je veux conclure sur une note plus consensuelle en �voquant notre dossier de candidature aux Jeux olympiques de 2012. Dans ce cadre, le prolongement du tramway et le projet de gare Eole-Evangiles sont deux dossiers consid�rables que la perspective des J.O. pourrait renforcer et acc�l�rer. Ils refl�tent bien l'identit� de Paris 2012 : respect de l'environnement, mobilit�, modernit� et accessibilit�. Mais ils sont aussi la signature d'une ville en mouvement, o� les rythmes �voluent, o� les attentes sont reformul�es, les besoins diversifi�s. Tel est bien l'enjeu. C'est pourquoi il faut agir et avancer. Avec une baisse de la circulation automobile de plus de 10 % depuis 2001, des r�sultats, m�me insuffisants, sont d�j� perceptibles. Les Parisiens semblent s'en rendre compte, ce qui ne les emp�che pas d'amender, d'exiger et m�me, parfois, d'adresser des messages contradictoires, � l'image de la soci�t� qu'ils forment. Au moins les Parisiens ne sont pas immobiles. Alors, ne le soyons pas nous non plus car l'immobilisme serait plus que de l'irrespect � l'�gard des citoyens, ce serait une faute grave vis-�-vis de l'avenir donc, chers coll�gues, du mouvement, de la dynamique. Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
La conf�rence d'organisation a donc fix� l'ordre des d�bats. Tous les groupes vont avoir la parole, et je donne d'abord la parole � M. GOASGUEN.
M. Claude GOASGUEN. - Tr�s rapidement, car le d�bat rebondira dans les mois qui viennent. Il sera sans doute au centre de nos r�flexions sur l'avenir de l'urbanisme � Paris. La circulation et le d�placement sont en effet des �l�ments essentiels de la nouvelle politique parisienne qui doit �tre mise en place. Je voulais vous dire deux choses. La premi�re, c'est que je suis frapp� de voir la d�connexion croissante entre le discours que vous tenez et la r�alit� sur le terrain. La deuxi�me remarque, c'est que la politique de la circulation et des d�placements ou de l'absence de d�placements sont certainement, avec le probl�me du logement, les deux points les plus difficiles de votre demi-gestion de la mandature. Nous aurons l'occasion d'en reparler, et je voudrais me limiter � quelques faits, ne pas les enrober de discours car ces faits �manent de chiffres qui ne sont pas contestables et qui viennent tr�s souvent, d'ailleurs, de vos propres administrations. La diminution de la circulation automobile � Paris se double en effet d'une baisse des d�placements des transports en commun. C'est l� un ph�nom�ne g�n�ral qui est inqui�tant et dont il faut tirer toutes les cons�quences. Cette fr�quentation du m�tro a diminu� cette ann�e de 2,8 %, celle des bus a baiss� de 3 % et celle du R.E.R. de 2,3 %. Voil� les faits. Vous nous dites que la circulation auto a baiss�, elle avait d�j� baiss� pr�c�demment, et vous nous dites que, depuis trois ans, la circulation aurait baiss� de 10 %. Un grand journal parisien que vous connaissez bien n'a pas manqu� de souligner la nature des emplacements des capteurs pour la plupart sur les grands axes de la Capitale. On oublie que l'automobiliste n'est pas forc�ment un robot. Quelqu'un qui se trouve embouteill� dans les Grands boulevards de la Capitale a tendance � essayer de trouver des d�viations et ces d�viations, �videmment, ne comportent pas de capteurs. Apr�s les encombrements des Grands boulevards, nous avons donc des encombrements g�n�ralis�s de la circulation � Paris, pourtant non d�compt�s.
Autre remarque sur la pollution : vous nous dites que la pollution � Paris est l'objet de vos efforts. Je n'en doute pas, Monsieur le Maire, mais reconnaissez avec moi que ces efforts-l� ne se traduisent pas non plus dans les approches quantitatives car la pollution ne diminue pas, voire, pour certains statisticiens, elle augmente, ce pour des raisons tr�s simples. En l'�tat actuel des choses, l'embouteillage automobile ajout� � la pollution produite par les deux-roues entra�ne, en mati�re de pollution, des effets qui viennent probablement amplifier les dommages.
Vous nous parlez aussi de l'accessibilit� de Paris � tous. C'est un vaste d�bat qui comporte la question du tramway. Vous savez que de ce point de vue nous ne sommes pas d'accord avec votre approche de l'utilisation du tramway.
Je note simplement que tout cela n'est pas � la mesure des efforts budg�taires que nous avons consentis depuis trois ans puisque, au total pr�s de 100 millions d'euros auront �t� consacr�s, en 2004, � la baisse de la circulation par votre Municipalit�.
Vous reconna�trez que pour 100 millions d'euros le r�sultat est tout particuli�rement faible.
Il y a aussi les probl�mes du v�lo. J'ai bien vu que la pratique en augmentait, mais en masse insuffisante pour en faire d�sormais une utilisation de remplacement en mati�re de d�placement. Vous n'avez rien fait pour les deux-roues. A c�t� du discours extr�mement flatteur qui est le v�tre en mati�re de circulation, il y a la r�alit� de la circulation qui demeure une g�ne consid�rable pour les Parisiens et les Franciliens.
Je terminerai par le stationnement : votre questionnaire un peu artificiel montre de toute �vidence que les Parisiens ne sont pas satisfaits de la politique de stationnement que vous avez mise en place. Vous avez supprim� d'une mani�re autoritaire et incongrue la possibilit� de construire des parkings priv�s et publics dans la Capitale. Singulier paradoxe d'une mairie qui veut ne pas favoriser la circulation, mais qui pour autant emp�che les voitures de se garer et de rester � la maison dans des parkings domestiques ou publics, parkings publics dont vous avez augment� les tarifs, par ailleurs.
La diminution du stationnement a �t� accentu�e par des imp�ratifs d'ordre public qui rendent, dans un certain nombre d'arrondissements, le stationnement d'autant plus difficile.
Vous avez la tentation, je le pense, chez certains de vos adjoints, de r�ver d'un Paris avec des Parisiens sans voiture car, si cela continue, il faudra que les Parisiens sacrifient leur voiture et prennent tous les transports en commun.
On tient dans ce Conseil des discours id�ologiques assez affligeants de ce point de vue.
Le d�placement � Paris est un probl�me qui n'est pas simplement un probl�me de commodit�. Ce n'est pas simplement un probl�me de pollution m�me si cela reste prioritaire. La Ville de Paris est absente de toutes les recherches qui concerne l'utilisation des nouveaux mobiles automobiles. Le Gouvernement a fait un effort dans ce sens que vous n'avez pas suivi. La R.A.T.P. ne modernise pas ses bus, elle ne fait pas d'efforts sur le m�tro. Vous ne l'incitez pas, pas plus que l'Etat, d'ailleurs, � le faire. Je regrette cette passivit� commune entre la Ville de Paris et cet �tablissement public, quelle que soit la nature de ses dirigeants.
(Protestations sur les bancs du groupe Union pour la d�mocratie fran�aise).
Vous devez faire valoir non pas les int�r�ts d'une id�ologie, mais les int�r�ts des Parisiens et je regrette que les int�r�ts des Parisiens soient sacrifi�s.
Je le dis parce que je ne suis pas l'homme de la R.A.T.P., quel que soit le Directeur de la R.A.T.P. Je suis celui qui, ici, doit d�fendre les int�r�ts des Parisiens. Si la R.A.T.P. a des probl�mes, c'est le probl�me de la R.A.T.P. et de l'Etat. Ce n'est pas aux Parisiennes et aux Parisiens seuls de subir les difficult�s financi�res d'une entreprise qui, par ailleurs, ne modernise pas suffisamment ses �quipements et ne les d�veloppe � la mesure des besoins.
Je regrette, Monsieur le Maire, que vous ne soyez pas suffisamment incitatif. A d�faut de votre incitation, nous essaierons modestement d'inciter le Minist�re des Transports � un peu plus de vigilance de ce point de vue.
(Protestations sur les bancs du groupe Union pour la d�mocratie fran�aise).
Puisque vous ne le faites pas, il faut bien que nous le fassions � votre place !
Ce d�bat est un d�bat qui a des connotations qui sont des connotations �conomiques. R�cemment, un institut de gestion qui n'est pas soup�onnable d'une quelconque partialit� montrait � quel point la politique de d�placement � Paris devenait un handicap pour son d�veloppement �conomique par rapport � d'autres capitales, et notamment Londres. Vous savez en particulier que les grandes conurbations urbaines entra�neront le progr�s des R�gions, mais aussi des pays, en concurrence les uns avec les autres.
Je vous demande de sortir de ce discours un peu l�nifiant qu'est le v�tre et de prendre � bras le corps ces questions qui constituent un probl�me essentiel pour l'urbanisme et le d�veloppement de Paris, dans les ann�es qui viennent.
Merci de votre attention.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur GOASGUEN.
Je voudrais juste faire remarquer � tous les groupes que quand je vois le nombre d'interventions pr�vues, parfois je me demande comment certains groupes vont r�ussir � tenir dans leur temps de parole. Donc, je le ferai respecter. Il y a des groupes qui ont mis beaucoup d'inscrits pour peu de temps. Je ferai respecter le temps de parole.
Je passe la parole � M. Georges SARRE.
M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, les questions li�es aux d�placements, � la pollution et au d�veloppement des transports collectifs figurent parmi les pr�occupations majeures des Parisiens.
Dans ces domaines, le changement de Municipalit� � Paris a entra�n� une inflexion politique salutaire que les �lus du M.R.C. approuvent.
Il reste que d'autres avanc�es sont possibles et souhaitables pour faciliter la vie des Parisiens, diminuer la pression automobile et favoriser les modes de circulation doux.
C'est sur ces questions d'urbanisme et de circulation que la d�mocratie participative s'est �veill�e � Paris parce que les Parisiens, � une tr�s large majorit�, forment pour leur ville de nouvelles exigences et sont soucieux d'une qualit� de vie meilleure.
Ces aspirations, la Municipalit� actuelle les a prises en compte, et 2001 a marqu� un tournant. L'offre de transport collectif s'est accrue ; les axes rouges ont �t� remis en cause ; les couloirs de bus en site propre ont �t� cr��s ; le projet de tramway a �t� lanc� ; les quartiers verts se multiplient.
Il faut continuer dans cette voie, en assortissant les choix municipaux de toujours davantage de concertation, d'explications p�dagogiques, de d�bats, � destination des citoyens.
Dans ce contexte, les �lus du M.R.C., comme le montrent les v?ux qu'ils ont d�pos�s, font des propositions visant � am�liorer les orientations mises en ?uvre.
Notre premier souci, Monsieur le Maire, ce sont les pics de pollution qui reviennent avec r�gularit�. J'avais, en tant que d�put�, en 1996, �t� � l'origine de la circulation altern�e. Cela reste une solution, � deux conditions qui ne sont pas r�unies et cela n'est pas la faute de la Municipalit�.
D'abord, il faut abaisser le seuil de d�clenchement. Le niveau d'alerte le plus �lev� n'est atteint au mieux que quelques jours par an, alors que cette mesure doit �tre d�clench�e d�s le premier niveau.
Ensuite, cette disposition n'est efficace que si elle est appliqu�e, de notre point de vue, � l'�chelle du bassin parisien.
D'autres mesures sont indispensables et je vous regarde, Monsieur le Pr�fet de police. Il faut que la r�glementation soit respect�e. Comment admettre qu'� Paris des camions de 40 tonnes circulent, m�me dans le centre ville, malgr� l'interdiction qui leur en est faite. Pas plus tard que ce matin, rue de la Folie-R�gnaut, un camion de 40 tonnes, en sens interdit, bloquait la circulation.
D'ailleurs, les incivilit�s sont nombreuses et certains comportements ne peuvent plus �tre tol�r�s : rouler en sens interdit ; circuler sur les trottoirs.
Enfin, et c'est fondamental, on ne peut dissuader les automobilistes d'entrer dans Paris si on ne construit aux portes de la Capitale de grands parcs de stationnement pr�s des stations de m�tro, s�rs et pratiquant des tarifs mod�r�s. Depuis 2001, un ambitieux plan est consacr� au renforcement des transports publics.
Le rapport entre utilisation de l'automobile et utilisation des transports en commun ne pourra �tre am�lior� que si l'offre de ces derniers est encore accrue. La circulation des bus dans Paris progresse avec la fr�quence des passages. Quelques lignes ont �t� ouvertes le dimanche. Mais comme nous le sugg�rons dans un v?u, il est indispensable de prolonger la circulation du m�tro pendant les nuits du week-end, le vendredi et le samedi. Et comme nous le souhaitons dans un autre v?u, il faut toujours, pendant les nuits en fin de semaine, accro�tre la fr�quence des noctambus qui actuellement ne partent que toutes les heures et augmenter la fr�quence de passage des lignes qui marchent tard le soir.
Si de plus, comme nous le demandons, le confort des transports collectifs s'am�liore avec la mise en place de la climatisation et que se g�n�ralise l'affichage �lectronique des horaires de passage, l'offre de transport en commun deviendra vraiment attractive. C'est l'objectif qu'il faut rechercher.
Bien s�r, il n'est pas question de faire de Paris une ville sans voiture. M�me si, aujourd'hui, moins de la moiti� des Parisiens poss�de une voiture, il existe un volume de circulation incompressible li� notamment au transport d'urgence et au trafic professionnel.
Je sugg�re donc deux choses. La premi�re consiste � d�velopper le nombre de places de stationnement r�sidentiel au lieu de le r�duire. Les Parisiens qui ont un v�hicule doivent pouvoir le garer facilement et sur un emplacement l�gal.
Leurs r�ponses au questionnaire de la Municipalit� sur le futur P.L.U. prouvent qu'ils souhaitent davantage de parkings, et ils ont raison car cela �vite �galement le stationnement anarchique. Notre proposition vise les parkings r�serv�s aux riverains.
La seconde suggestion, c'est d'augmenter la fluidit� du trafic. A cet �gard, l'initiative qui a consist� � cr�er des couloirs de bus en site propre ou prot�g� doit �voluer pour, comme nous le sugg�rons, qu'au moins � titre exp�rimental et pendant une p�riode � d�terminer, de six mois par exemple, les deux-roues motoris�s soient autoris�s � y circuler, ce qui est moins dangereux pour leur conducteur que de slalomer entre les files de voitures.
Pour simplifier la vie des habitants et des touristes, il est indispensable aussi, Monsieur le Pr�fet de police, d'augmenter le nombre de taxis qui circulent dans la Ville. Il en existe actuellement environ 16.000. Ce n'est pas assez au regard tant de la population parisienne que de la fr�quentation touristique. Regardez � New York : les taxis transportent des milliers de passagers.
Je rappelle �galement qu'il serait plus simple pour nos concitoyens �g�s de b�n�ficier, comme nous le r�clamons depuis longtemps, d'un syst�me de carte orange taxi que de devoir emprunter les transports en commun peu adapt�s aux personnes dont la mobilit� est mal assur�e, ou de devoir compter sur l'aide de tel ou tel proche ayant une voiture.
Avant de conclure, je souhaite �voquer un grand dossier parisien en suspens, celui de la Petite ceinture. D�sormais, le projet de tramway est en route. La meilleure solution consiste � faire de la Petite ceinture une grande promenade verte pour les Parisiens sur le mod�le de la promenade plant�e. Pouvoir faire le tour de Paris � pied est une perspective digne d'int�r�t. Pour les riverains de la Petite ceinture, cette solution �vite la nuisance. Enfin, elle permet d'accro�tre la superficie des espaces verts de la Capitale. Voil� ce que nous souhaitons.
Tout milite pour une diminution de la pression automobile : le recul n�cessaire de la pollution, la lutte contre les accidents, l'exasp�ration grandissante des Parisiens face � ce fl�au qu'est le bruit font partie des objectifs � atteindre. Il s'agit l� sans aucun doute, avec la question de l'urbanisme et de l'acc�s au logement, du dossier majeur pour l'avenir de notre ville.
Chers coll�gues, je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Je donne la parole � Claude DARGENT.
M. Claude DARGENT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, compte tenu de son importance pour nos concitoyens, la question des d�placements dans la Capitale constitue un sujet sur lequel il est parfaitement l�gitime que les groupes politiques de notre Conseil puissent disposer d'un temps d'expression. Votre communication nous en donne l'occasion, Monsieur le Maire.
La politique de d�placement est un des domaines majeurs de l'action municipale, mais aussi un point de clivage essentiel entre les projets politiques de la gauche et de la droite � Paris. Ce th�me avait d'ailleurs constitu� un des axes forts de la campagne municipale parce que, comme candidat, Bertrand DELANO� avait su l'imposer. Il occupe donc une place de choix dans le contrat de mandature pass� entre l'actuelle majorit� et les Parisiens.
La consultation lanc�e aupr�s de nos concitoyens et dont nous venons de d�couvrir les r�sultats le montre : la politique de d�placement conduite par l'Ex�cutif municipal et soutenue par le groupe socialiste et radical de gauche est en ad�quation tr�s large avec ce que souhaitent nos concitoyens. Surtout, et on l'a moins soulign�, cet accord massif repose sur un soutien profond puisque presque deux Parisiens sur trois, 63 %, se d�clarent tout � fait d'accord avec cette politique. Une telle polarisation est rare dans les enqu�tes de ce type.
Ce r�sultat montre l'existence d'un d�calage consid�rable entre les options de nos concitoyens et celles de la droite dans notre Ville, un d�calage qui constitue une des raisons majeures de sa d�faite de 2001 comme, d'ailleurs, de son d�sarroi actuel.
L'U.M.P., en particulier, reste parfaitement �trang�re aux besoins des Parisiens dans ce domaine. J'en veux pour preuve la remarque de M. GOASGUEN dans le "Nouvel Observateur" de cette semaine qui constate que l'action municipale men�e � Paris se heurterait, je cite, "� la libert� qu'incarne la voiture".
Au groupe socialiste et radical de gauche, nous sommes aussi tr�s attach�s � cette libert�, sauf dans un cas, h�las fr�quent : quand cette libert� s'apparente, selon la formule consacr�e, "� la libert� du renard libre dans le poulailler libre", c'est-�-dire � la loi du plus fort. Or, c'est bien ce qui se passe pour un pi�ton qui h�site � traverser une voie parce que les automobilistes y circulent trop vite, pour un cycliste ou un deux-roues motoris� menac� physiquement par les voitures - les statistiques sur les accidents le montrent h�las largement -, ou pour un usager du bus englu� dans un encombrement parce que les voitures ne respectent pas les voies qui leur sont r�serv�es.
Contrairement � ce que pr�tend la droite, nous ne sommes donc pas au groupe socialiste et radical de gauche des ennemis de l'automobile, mais nous pensons que la voiture individuelle n'est pas le mode de d�placement le mieux adapt� dans un milieu urbain dense comme le n�tre, � Paris. Elle doit donc �tre r�serv�e en priorit� � ceux qui en ont absolument besoin pour leurs d�placements essentiellement professionnels. C'est notre responsabilit� de cr�er des alternatives en offrant � nos concitoyens toutes les facilit�s pour leur permettre de se d�placer autrement dans des conditions de rapidit� et de confort analogues.
Si notre position est donc claire, le discours de la droite sur cette question est largement alambiqu�. Elle ne serait pas par principe oppos�e au d�veloppement des modes de d�placement autres que l'automobile. Force est pourtant de constater, mes chers coll�gues, qu'elle avait fort peu fait pour eux dans le pass�, d'o� un retard consid�rable de ces modes de d�placement alternatifs � Paris qui contraste avec ce que l'on observe dans les villes comparables en France et en Europe.
Aujourd'hui encore, la droite vote au S.T.I.F. une forte augmentation des tarifs, �videmment contraire � ce qu'il faudrait faire. Et si elle n'ose plus s'opposer aux principes d'�quipements alternatifs � l'automobile, elle cherche � les retarder en pr�conisant syst�matiquement des solutions dilatoires. Le tramway sur la Petite ceinture ferroviaire, la piste cyclable dans le 15e sur l'avenue de Suffren ou le 91 partout, sauf en milieu de chauss�e o� il est l�gitimement pr�vu.
Paris appartient � un r�seau de villes consacr�es aux d�placements : l'association "Impacts". Chacune d'entre elles, de droite comme de gauche, poursuit aujourd'hui une politique de r�duction de la circulation automobile. Il n'y avait que la droite parisienne qui ne s'�tait pas rendu compte de l'urgence de cette politique dans une agglom�ration moderne. Et elle n'a gu�re �volu�, si l'on entend le discours de M. GOASGUEN.
Fort heureusement, les Parisiens ont, en la mati�re, d�cid� de retirer � cette droite les r�nes de l'action publique dans notre Ville qui, jadis lanterne rouge, se trouve aujourd'hui � l'avant-garde europ�enne dans ce domaine.
Cette politique de r�duction de la circulation automobile, le groupe socialiste et radical de gauche la souhaite � la fois volontaire et pragmatique. Volontaire parce qu'il y a l� une n�cessit� et un objectif tout � fait � notre port�e, comme le montrent les chiffres d�j� cit�s, mais une politique �galement pragmatique qui suppose d'initier le mouvement, de l'encourager, mais certainement pas de br�ler les �tapes. S'il s'est r�v�l� possible pour certains de nos concitoyens, le changement de mode de d�placement est difficile, voire quasiment impossible pour d'autres. L'existence en particulier d'un habitat situ� � l'Est de Paris et d'emplois situ�s � l'Ouest est, en l'occurrence, lourde de cons�quence.
Bref, si l'objectif est clair, si nous avons avanc� sur le bon chemin depuis trois ans, nous sommes loin d'�tre au terme du voyage. Comme nous aurons l'occasion de le voir � propos d'un v?u d�pos� en 3e Commission sauf � s'exposer � des reports d�sastreux sur d'autres voies parall�les dont les riverains seraient les premi�res victimes, il est trop t�t par exemple pour envisager la fermeture des voies sur berges. Cette mesure isol�e n'a d'ailleurs pas de sens, sans un traitement d'ensemble de la circulation dans le centre de la Capitale.
Prenons garde d'ailleurs � ne pas focaliser sur cette seule question, le d�bat sur les d�placements. Nous avons fait �norm�ment en la mati�re depuis trois ans sur l'ensemble de la Capitale et nous allons continuer dans les ann�es � venir. Il ne faudrait pas que l'arbre des voies sur berges cache la for�t du tramway, des lignes mobiliennes, des pistes cyclables et des quartiers verts.
La r�ussite de cette politique suppose que tous les partenaires jouent le jeu. Or en la mati�re Paris est dans une situations singuli�re puisqu'� la diff�rence des autres villes de France et d'ailleurs des autres capitales europ�ennes, le pouvoir sur certaines voies et sur le stationnement lui �chappe. Or � quoi servirait-il d'�largir les trottoirs si les automobilistes y stationnent impun�ment, de cr�er des voies de bus, taxis et v�los, si elles sont envahies par les deux-roues motoris�s ou des voitures qui n'ont rien � y faire. De ce point de vue, Monsieur le Pr�fet de police, il reste fort � faire, et M. SARRE, l'a �voqu� tout � l'heure. Je sais bien que le volume des contraventions n'est pas n�gligeable et vous allez probablement donner une fois de plus les chiffres � cette assembl�e, mais ce qui nous int�resse ici c'est autre chose, c'est le nombre de contrevenants impunis, or celui-ci est bien trop �lev� � Paris aujourd'hui dans les domaines que je viens d'�voquer.
En la mati�re, la lutte contre la d�linquance tellement mont�e en �pingle par le Gouvernement ces derni�res ann�es, ne se divise pas. Si vous �tes impuissant � faire respecter la r�glementation, il faut en aviser votre Ministre de tutelle, l'actuel ou son pr�d�cesseur, et lui demander de transf�rer � la Ville dans le cadre des lois de d�centralisation les comp�tences que vous ne pouvez pas exercer, et avec le financement, contrairement � ce que l'on observe dans d'autres domaines actuellement.
S'il faut reconna�tre ce qui conforte l'action municipale dans l'enqu�te que j'ai cit�e plus haut et il y a de quoi �tre tr�s satisfait, il faut �galement prendre en consid�ration les r�serves exprim�es : en mati�re de transport, la seule r�serve de nos concitoyens porte sur l'hypoth�se d'une obligation ramen�e � une place pour deux logements dans les nouvelles constructions dans le cadre du P.L.U. et il va falloir l�-dessus engager une r�flexion.
Nous le constatons tous les jours, dans le domaine des transports comme dans les autres, peut-�tre plus que dans les autres, il n'est pas facile de transformer une ville, car les opposants bien que souvent tr�s minoritaires savent aujourd'hui mobiliser autour d'eux et obtenir un grand �cho pour leur action. Le groupe socialiste et radical de gauche est donc tr�s attach� � la concertation, notamment avec les acteurs urbains les plus r�ticents � l'�gard des transformations pour peu qu'ils soient de bonne foi. Voil� qui requiert du temps, voil� qui conduit peut-�tre � imaginer des instruments nouveaux, Jean-Marc AYRAULT � Nantes a cr�� de v�ritables panels avec diff�rents segments de la population que ma coll�gue Genevi�ve BELLENGER sugg�re de mettre en place � Paris.
D'autre part, comme dans toute politique publique il convient de r�aliser une �valuation de ces r�sultats. Nous pensons notamment aux quartiers verts qui d�sormais servent d'arguments aux agences immobili�res - comme quoi les choses changent rapidement. Mais il faut v�rifier tout cela par les moyens appropri�s au bout de quelques mois de mise en place.
Pour conclure, je remarquerai simplement que la nouvelle politique des d�placements parisiens engag�e en 2001 par Denis BAUPIN, sous votre autorit�, Monsieur le Maire, est au milieu du gu�, mais je suis convaincu d'une chose : une fois que le temps aura fait son ?uvre, cette politique appara�tra dans l'histoire parisienne comme un virage majeur, dont la contribution � l'entr�e de notre Ville dans le nouveau si�cle se r�v�lera alors d�cisive et deviendront alors incompr�hensibles les vaines pol�miques et les petites man?uvres de ceux qui aujourd'hui la combattent.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur Jean-Fran�ois PERNIN, vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois PERNIN. - Merci, Monsieur le Maire.
Notre groupe n'a jamais cach� son int�r�t pour une politique des d�placements luttant contre la pollution et facilitant la vie des Parisiens. C'est la raison pour laquelle nous trouvons qu'il y a dans vos propos un c�t� lumi�re et un c�t� ombre.
Dans le premier cas, nous inscrirons le tramway sur le boulevard des Mar�chaux, projet pour lequel nous avons affich� clairement notre soutien. Ensemble sous l'ancienne mandature nous avons vot� ce projet, ensemble nous poursuivons aujourd'hui sa r�alisation et ensemble, dans deux ans, nous inaugurerons les premi�res rames. Sur cette affaire tout a �t� dit. Il est donc inutile de r�ouvrir le d�bat. Je voudrais ajouter une seule chose. On reconna�t un grand projet � ce qu'il est rassembleur. C'est le cas du tramway. Car l'int�r�t g�n�ral l'emporte t�t ou tard sur les petites passions.
De m�me, sommes-nous rest�s favorables � l'accroissement des d�placements en transport en commun ou sous d'autres formes, telle que le v�lo ou les rollers. Nous sommes �galement d'accord avec la r�forme des noctambus. Nagu�re j'avais d�j� pos� une question orale dans ce sens. Enfin, nous nous f�licitons que notre proposition d'utiliser la carte orange pour emprunter les bateaux bus ait �t� retenue.
Mais il y a dans votre communication, Monsieur le Maire, un c�t� ombre. Lutter contre la pollution tout en facilitant la vie des Parisiens dans leurs d�placements, tel est bien l� la probl�matique. La question exige de notre part d'ignorer toute orni�re et d'�tre audacieux. Nous nous devons aussi d'�tre responsables. Si selon l'observatoire des d�placements parisiens il y a moins de circulation automobile, il n'est toujours pas ais� pour les Parisiens de se d�placer dans leur ville, et c'est bien l� o� le b�t blesse.
Pour n'avoir pas �labor� en collaboration avec la Pr�fecture de police un nouveau plan de circulation dans la capitale tenant compte de la politique voulue par la Municipalit�, nous nous trouvons aujourd'hui face � des embouteillages provoqu�s par des am�nagements de voiries ind�pendants les uns des autres.
Il appara�t donc aujourd'hui que la politique de la Ville pour lutter contre les nuisances qui �taient une bonne politique se dilue jour apr�s jour dans une volont� id�ologique de s'opposer � la voiture r�duisant ainsi � n�ant les efforts demand�s avec raison pour lutter contre cette pollution.
Combien d'am�nagements provoquent en effet des embouteillages facteurs de nuisance dans des avenues et des rues o� la circulation �tait fluide il y a encore quelques semaines ou quelques mois sans oublier les engorgements des voies secondaires.
Autre aspect n�gatif : la diminution des places de stationnement et de parking. Ce qu'il faut au contraire c'est favoriser la cr�ation de parcs de stationnement autour de Paris et dans les gares franciliennes afin de permettre aux habitants de la R�gion Ile-de-France de laisser leur voiture aux portes de Paris. Mais il faut �galement cr�er des parkings r�sidentiels pour permettre aux Parisiens de laisser leur propre v�hicule en sous-sol et non pas en surface, puisque la ville veut r�cup�rer l'espace pour d'autres formes de d�placements ou d'activit�s.
Les objectifs pr�vus dans la r�vision du PLU visant � diminuer de moiti� le nombre de places en sous-sol aggraveront les difficult�s de stationnement dans la Capitale.
Par ailleurs, la fermeture des quais ne peut �tre envisag�e qu'� condition de ne pas provoquer l'asphyxie des quartiers environnants. Ignorer cette donn�e, c'est condamner irr�m�diablement ce projet. Il faut donc traiter les d�placements de fa�on pratique et non id�ologique, sinon les Parisiens, au bout du compte, refuseront une politique int�ressante, mais qui risque d'�tre d�voy�e.
Monsieur le Maire, on ne r�ussira pas � r�guler la fluidit� de la circulation � Paris tant que ce probl�me ne sera pas trait� d'une fa�on globale, c'est-�-dire en liaison tr�s serr�e avec la R�gion Ile-de-France. Peut-�tre � ce propos faudrait-il cr�er une communaut� urbaine pour appr�hender la situation en amont. Il faut lancer le d�bat.
Enfin, Monsieur le Maire, je voudrais faire deux observations. Quelle que soit la politique pr�conis�e pour les d�placements � Paris, notamment la v�tre, elle ne peut r�ussir sans le concours de la R.A.T.P. Or aujourd'hui force est de constater que celle-ci n'est pas � la hauteur. Le nombre d'autobus n'a pratiquement pas �t� augment� alors que des couloirs ont �t� cr��s sur la chauss�e pour faciliter leur circulation. Le m�tro est sans cesse stopp� par ces fameux "incidents techniques", "pannes" et autres arr�ts qui portent pr�judice � la r�putation de la r�gie. R�sultat selon un sondage, un certain nombre d'automobilistes qui avaient laiss� leur voiture au garage pour emprunter les transports en commun ont repris leur v�hicule d�s le lendemain.
La seconde observation concerne la Pr�fecture de police. Il n'y a plus aujourd'hui de gardiens de la paix pour r�gler la circulation comme c'�tait le cas il y � quelques ann�es. Il y a � Paris environ 150 � 200 points noirs, carrefours embouteill�s quotidiennement, le matin et en fin de journ�e. Pourquoi n'y a-t-il plus � ces heures de grands trafics des gardiens de la paix pour r�guler la circulation et ainsi diminuer les nuisances ?
Autre interrogation � propos des deux-roues motoris�s, leur essor a notamment pour effet une h�catombe puisque 56 % de ceux-ci sont impliqu�s dans les accidents de la circulation cr�ant une pol�mique � propos de l'utilisation des couloirs de bus.
D'autre part, cet essor engendre une augmentation de la pollution et des nuisances phoniques. Pourtant, des solutions existent, l'ensemble des scooters commercialis�s en France doit r�pondre � la norme Euro 2 plus stricte pour les �missions polluantes. Je vous rappelle que nous avions propos� lors des d�bats concernant le budget primitif un amendement permettant de lutter efficacement contre les engins polluants et bruyants.
Mais, Monsieur le Maire, c'est dans le domaine des transports des marchandises que votre communication se r�v�le particuli�rement inqui�tante. Vous annoncez, je vous cite : "le lancement d'un plan strat�gique du d�veloppement du fret ferroviaire avec la S.N.C.F. et R.F.F.". Ce qui veut dire que vous mettez � l'�tude l'utilisation de la Petite ceinture par des trains de marchandise et que la Municipalit� para�t s'aligner sur la volont� de la S.N.C.F.
Nous vous renouvelons notre opposition sans d�tour � ce projet. De nombreux logements sont riverains de ce site, et le co�t extraordinairement �lev� des am�nagements du trac� pour permettre de nouveau la circulation des trains justifie notre pr�f�rence pour une coul�e verte sur le site.
Nous restons dubitatifs � propos des r�centes d�clarations d'un repr�sentant de R.F.F. dans un hebdomadaire parisien. Celui-ci �voque l'utilisation de la Petite Ceinture pour le transport des d�chets et indique qu'il choisira lui-m�me les arbres que la Ville planterait en cas d'am�nagement partiel de la voie ferr�e en promenade, ceci afin de faciliter l'arrachage de ces arbres en cas de r�ouverture du site au trafic. Et votre adjoint aux d�placements, de d�clarer dans le m�me hebdomadaire qu'il refuse "de s'interdire d�finitivement une utilisation ferroviaire" du site.
Il est plus que temps que l'Ex�cutif nous dise clairement ses projets � propos de la Petite ceinture : s'il veut priver les Parisiens de l'opportunit� de cr�er un grand espace vert, unique en site urbain, au profit d'un projet industriel, notamment pour le transport des d�chets.
A ce propos, je vous rappelle que j'ai fait voter lors de la s�ance du Conseil de Paris du 27 janvier 2003 un v?u demandant "que les emprises de la Petite ceinture soient am�nag�es en coul�e verte r�serv�e � la promenade, aux cyclistes et aux espaces de loisirs". Nous serons donc particuli�rement vigilants � ce que ce v?u soit respect�, notamment lors du prochain d�bat sur le plan local d'urbanisme.
Le transport des marchandises est un sujet extr�mement important car il d�termine � la fois le Paris capitale �conomique et le Paris ville � vivre. C'est de la Seine que peut venir notamment la r�ponse pour les marchandises. Il faut que notre Municipalit� soit particuli�rement ambitieuse pour son fleuve et se le r�approprie enti�rement. Il y a place pour le loisir mais aussi pour le fret. Les denr�es non p�rissables trouvent ainsi une entr�e dans le centre m�me de notre Ville. Et pourquoi s'interdire de r�fl�chir au recours au m�tro la nuit pour le transport des denr�es p�rissables ? Son maillage est un outil extraordinaire.
Voil�, Monsieur le Maire, mes chers Coll�gues, les propositions, les observations qu'au nom du groupe U.D.F. je voulais faire. Encore une fois une politique des d�placements doit �tre clairvoyante, elle n'a que faire des id�ologies mais doit �tre fond�e sur la responsabilit� des �lus comme des usagers, pour lutter contre la pollution et faciliter les d�placements au sein de la Capitale.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes Union pour la d�mocratie fran�aise et U.M.P.).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Sans vous r�pondre sur le fond, Denis BAUPIN le fera, n'oubliez pas que sur la Petite ceinture il y a des espaces tr�s diversifi�s en terme de nature, d'identit�. L'id�e que quelque train que ce soit puisse passer l� o� justement il y a des logements n'est pas une id�e raisonnable. C'est d'ailleurs pour cela qu'on n'a pas voulu que le tramway soit sur la Petite ceinture. Encore un d�bat... Et donc n'oublions jamais - sans que je vous r�pondre sur le fond, Denis le fera - que sur la Petite ceinture, les espaces sont diff�rents les uns des autres. Certains sont vraiment � 1 m�tre ou � 2 m�tres des habitations et d'autres sont beaucoup plus d�gag�s, donc ayons cela en t�te pour trouver des solutions.
La parole est � M. RIOU.
M. Alain RIOU. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, Charlotte NENNER, Jacques BOUTAULT et Christophe NAJDOVSKI d�velopperont nos arguments sur l'excellente politique des d�placements conduite sous votre autorit�, Monsieur le Maire, et celle de Denis BAUPIN.
D'un mot, je veux dire ici � quel point les r�ponses au questionnaire P.L.U. nous r�jouissent. En effet, les r�ponses des Parisiennes et des Parisiens sont globalement tr�s positives au regard des probl�matiques �cologistes et vertes, tout particuli�rement dans le domaine de la circulation et des transports.
Par ailleurs, je profite de la visibilit� de ce d�bat pour �voquer notre v?u sur l'extension de "Paris Plage" qui sera trait� mardi ou mercredi. C'est d'ailleurs ce qu'a fait Claude DARGENT tout � l'heure.
Sur ce point, je veux �tre tr�s clair : au-del� des suggestions de quelques francs-tireurs de talent, comme mon ami Jean-Fran�ois BLET, dans la pr�c�dente mandature, sur un am�nagement baln�aire des voies sur berges, vous �tes, Monsieur le Maire, celui qui a su et voulu transformer cette utopie en r�alit�. Personne chez "Les Verts" ne veut vous contester cela, nous n'avons nulle intention de nous lancer dans une recherche en propri�t� intellectuelle.
Reste que "Paris Plage", s'il n'appartient pas aux "Verts", ne vous appartient pas davantage, il appartient aux utilisatrices et utilisateurs de plus en plus nombreux. Ce n'est pas non plus un objet tabou. C'est pourquoi nous proposons son extension dans la dur�e et dans l'espace. Certes, nous sommes conscients que les bains de soleil et les jeux de plage ne sont pas ind�finiment extensibles dans l'ann�e. Ainsi, selon les saisons et le climat, cet �v�nement pourrait, en changeant de nom, laisser place � des utilisations plus appropri�es, tout en d�barrassant progressivement et in�luctablement les voies sur berges de la pr�sence automobile.
C'est le seul objet de ce v?u : ni agressif ni r�gressif, simplement - pour reprendre une de vos formules favorites - actif, r�actif et cr�atif.
Je m'arr�te l�, nous reprendrons le d�bat j'esp�re positivement - m�me si les paroles de Claude DARGENT m'ont laiss� quelques doutes - dans quelques heures.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. Comme cela vous allez peut-�tre tous tenir dans le temps que vous avez.
La parole est � Mme Sophie MEYNAUD.
Mme Sophie MEYNAUD. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, voici aujourd'hui une communication extr�mement riche, extr�mement dense, qui retrace le grand nombre des actions nouvelles conduites par notre municipalit� depuis 2001.
Donner la priorit� � une alternative � la voiture et aux camions, donc notamment aux transports collectifs, c'est se placer dans une perspective de d�veloppement durable qui pr�te attention � l'augmentation des d�placements, � leur diversification, tout en attachant de l'importance aux questions de sant�, de qualit� de notre environnement et de cadre de vie. Ce sont bien les aspects que notre municipalit� a voulu mettre en avant en �clairant de cette mani�re la place essentielle que les d�placements prennent dans la vie de la Cit�.
Etant donn� que le groupe communiste a eu l'occasion � plusieurs reprises de vous assurer de son soutien dans les choix politiques conduits, Monsieur le Maire, et vu le temps qui nous est imparti, j'ai pr�f�r� pointer quelques pistes de r�flexion sur lesquelles nous intervenons r�guli�rement depuis le d�but de la mandature.
1) Tout d'abord, sur la question du financement des transports publics et des cons�quences li�es � la d�centralisation.
La d�centralisation des comp�tences en terme de d�placements, et notamment en ce qui concerne les transports publics, est un choix louable qui, en soi, permet � la fois de rapprocher les lieux de d�cision des citoyens et de r�pondre au mieux aux attentes et aux besoins.
Toutefois, la d�centralisation promise dans les r�formes conduites de mani�re unilat�rale par le Gouvernement RAFFARIN n'augure pas d'horizons enthousiasmants.
Il faut absolument redire ici avec force que tout ce que nous souhaitons mettre en place notamment en ce qui concerne les transports � Paris et en Ile-de-France ne pourrait se r�duire qu'� des principes intellectuels si nous ne pouvons pas compter sur les financements de l'Etat. Je constate que les choix actuels de la droite au pouvoir ne r�pondent pas � ces besoins fondamentaux.
Et pourtant... il est essentiel de poser cette question : d�sengagement de l'Etat et faible niveau de ressources pour les Collectivit�s territoriales. Si l'on en reste l�, la situation va se d�grader encore et l'action pour am�liorer le cadre de vie et faire reculer l'utilisation de la voiture va se transformer en Guerre de Cent ans.
Les �lus communistes de Paris, mais aussi ceux de la R�gion et des d�partements franciliens, font des propositions � ce sujet que nous avons d�j� en partie d�velopp�es devant notre Conseil : augmentation du versement transport ; emprunts ; TIPP ; r�cup�ration du fonds d'am�nagement de la R�gion Ile-de-France, entre autres.
Il s'agit �galement de poser � cet endroit les termes de la solidarit� pour faire du droit au transport un droit pour tous. Nous avons d�j� propos� des pistes de travail en ce qui concerne la tarification des transports publics.
L'une des cl�s du succ�s pour augmenter l'usage des transports r�side dans la mise en place d'une tarification de base attractive, comportant un volant social important. En la mati�re, on prend le chemin inverse avec des augmentations incessantes des tarifs.
Cette question de la tarification et des moyens � y consacrer, aurait d� �tre trait�e dans cette communication car, sur ce point, les �lus parisiens ont aussi leur mot � dire.
Sur l'am�nagement territorial � l'�chelle de la R�gion, la question des d�placements va prendre une place tr�s importante dans le cadre du Plan local d'urbanisme et du Plan de d�placement de Paris, mais aussi dans celui de la r�vision annonc�e du Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France.
Chacun mesure que le th�me des d�placements pose obligatoirement la n�cessit� de mettre en place une r�flexion approfondie � des niveaux diff�rents de l'espace r�gional dont celui du c?ur de l'agglom�ration. C'est cette perspective qui nous semble �tre urgente et non pas celle de la mise en place d'une autorit� organisatrice de proximit� des transports, comme vous le sugg�rez.
A ce propos, r�ussissons d�j� � faire du S.T.I.F. une autorit� r�gionale reconnue, trouvant sa place, avant de promouvoir telle ou telle �volution.
Sur l'am�lioration de l'offre des transports collectifs, je salue le partenariat b�n�fique qui existe entre la ville et la R.A.T.P.
Concernant les bus, je veux insister sur l'augmentation de l'offre qui est aujourd'hui insuffisante, particuli�rement pour rentabiliser socialement les am�nagements que nous r�alisons. Les couloirs de bus constituent un progr�s qualitatif, sans aucun doute, mais la fr�quence ne pourra �tre maintenant �tre am�lior�e que si nous mettons sur la table la question des effectifs et des mat�riels mis � disposition sur le r�seau.
Concernant le r�seau Mobilien, il faut en marquer les limites actuelles, dans la mesure o� il a �t� pens� et d�cid� par d�partement. Nous vous avons propos� depuis longtemps l'id�e de travailler sur un projet de Mobilien nouvelle g�n�ration dont les lignes auraient pour vocation d'organiser des d�placements � l'�chelle de l'agglom�ration, sans rupture de charge aux portes de Paris. Mobilien doit aussi vivre l� o� il existe des d�ficits de liaison de surface entre Paris et ses voisins et Paris doit prendre toute sa place dans ce projet qui par ailleurs pourrait �tre inscrit �galement dans le d�bat sur le Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France.
En ce qui concerne le m�tro, il faut am�liorer le r�seau existant, c'est vrai. Je n'apporterai qu'un seul exemple, celui de la ligne 13 dont la saturation constante est reconnue par tous.
Pour le coup, Monsieur le Maire, votre communication me semble �tre franchement timide. La ligne 13 doit �tre d�doubl�e et il me semble tout � fait essentiel de r�affirmer fermement cette solution qualitative. Il est extr�mement important que la Ville de Paris fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que ce chantier puisse �tre enfin lanc� dans des d�lais rapides. Oui, Monsieur le Maire, l'am�lioration de la ligne 13 doit �tre clairement affich�e comme une priorit� de la Ville de Paris.
En ce qui concerne le tramway, votre communication propose l'objectif de poursuivre le tramway circulaire en nous appuyant sur la candidature de la Ville aux jeux olympique de 2012. Il demeure qu'en toile de fond, l'annonce du d�sengagement de l'Etat, tout particuli�rement sur les projets de ligne de tramway, ne nous permet pas d'�tre compl�tement optimistes.
TMS va voir le jour, il sera la future ligne T3, mais pour accompagner le d�veloppement de Paris, l'am�lioration des liens avec les communes voisines, l'op�ration de requalification des mar�chaux, il faut que T3 poursuive sa route autour de Paris.
En ce qui concerne le r�seau R.E.R., je veux rappeler l'importance des investissements pr�vus au contrat de plan comme la gare Eole-Evangile. Vous le faisiez tout � l'heure. Ce projet, tout en d�senclavant des quartiers mal desservis, offrirait une desserte en transport grand gabarit dans une zone tr�s dense de la capitale, desserte qui pourrait �tre connect�e avec le m�tro, le tramway, les bus, vers les autres communes et vers le centre de Paris.
C'est un �l�ment essentiel � porter en relation avec notre candidature pour les Jeux olympiques.
Mais r�fl�chir sur le R.E.R., c'est aussi poursuivre la r�flexion sur les investissements � r�aliser en termes d'infrastructures r�gionales qui int�ressent Paris. Nous sommes l� encore dans le cadre du d�bat sur le Sch�ma directeur.
Au-del� des projets valid�s en cours, nous avons par exemple d�j� abord� la n�cessit� d'am�liorer qualitativement la ligne B du R.E.R. Cela passe entre autres par la r�alisation d'un tunnel manquant entre les Halles et la gare du Nord et, comme je vous l'ai propos�, il y a quelques mois, la r�flexion engag�e sur le quartier des Halles devrait nous permettre d'int�grer cette proposition.
De m�me, nous pourrions mettre en valeur la liaison avec l'a�roport de Roissy qui aura une t�te de ligne aux Halles, au c?ur de Paris. Tout cela est loin d'�tre n�gligeable.
La question du stationnement est un �l�ment fondamental de la politique des d�placements, comme outil essentiel concourant au choix de limiter autant que possible la circulation automobile dans Paris. L'incitation � utiliser des modes de d�placements alternatifs � la voiture ne peut pas s'entendre sans une politique de stationnement qui permet � tous les propri�taires de v�hicules de le garer � moindre co�t dans leur zone de r�sidence et en toute s�curit�.
J'aimerais, Monsieur le Maire, que nous soyons clairs l�-dessus. M�me si le taux de motorisation � Paris est relativement faible, nos choix politiques ne doivent en aucun cas conduire � interdire aux Parisiens de poss�der une voiture, mais � les inciter � s'en servir le moins possible lorsqu'ils se d�placent dans la Capitale.
Il serait inacceptable de cr�er de nouvelles s�gr�gations par l'agent, en organisant volontairement la raret� du stationnement dans notre ville.
Concernant le stationnement r�sidentiel, vous faites �tat des efforts d�ploy�s. A ce sujet, vous rappelez que tout renouvellement de concession de parc donne lieu � des r�servations de places � tarif r�duit pour les r�sidents. Cette action va naturellement dans le bon sens et il serait bon de pouvoir en faire un bilan pour en mesurer les effets concrets aujourd'hui.
Concernant l'offre de parking dans Paris, nous avons fait la demande d'envisager des investissements compl�mentaires dans les parties de Paris qui sont sous-�quip�es et cette question sera �voqu�e lors du d�bat sur le PLU.
Sur ce point, nous sommes d'autant plus confort�s dans nos arguments par les �l�ments int�ressants que le questionnaire sur le PLU a fait ressortir sur le stationnement.
Enfin, il est fait �tat des 23.000 places vacantes du parc des bailleurs sociaux. Quel potentiel ! Vous annoncez que des sites pilotes seront d�termin�s en 2005, c'est une bonne nouvelle. Il reste aussi � savoir qui aura la gestion de ce patrimoine. Pour notre part, nous sommes pour une mutualisation des moyens au profit d'un v�ritable service public du stationnement.
J'en profite pour r�it�rer notre souhait souvent affirm� ici d'organiser un d�bat sp�cifique sur les questions li�es au stationnement que je viens en partie d'aborder.
Enfin, pour ce qui est des livraisons et des transports de marchandises, c'est une question d'avenir tr�s importante que vous d�veloppez dans votre communication. Beaucoup de pistes de travail sont annonc�es, charte des bonnes pratiques, plan strat�gique de d�veloppement du fret ferroviaire et fluvial.
Il faudrait que dans ce mandat, puissent voir le jour les premi�res r�alisations utilisant ces voies nouvelles � Paris.
S'ajoute � cette probl�matique la n�cessit� de r�fl�chir � la place des camions dans la zone dense, sources de nuisance extr�mement importante.
Trouver des solutions alternatives � la route est sans doute l'un des enjeux majeurs des ann�es � venir pour Paris. Le transport fluvial est une piste s�rieuse ; le transport ferroviaire �galement, mais je ne pourrai pas terminer convenablement mon intervention sans avoir parl� � nouveau de la Petite ceinture.
Le groupe communiste vous a maintes fois donn� ses positions sur la richesse que constitue une telle infrastructure, connect�e aux grands r�seaux ferroviaires nationaux, � des p�les strat�giques, et qui fait pratiquement le tour de la Capitale.
Nous restons fermement convaincus qu'en y mettant des moyens technologiques modernes, nous pouvons utiliser cette richesse pour construire une alternative au tout camion dans Paris. Je rappelle que nous ne nous opposons pas � des am�nagements en promenades et en coul�es vertes qui ne sont pas incompatibles.
De gr�ce, Monsieur le Maire, ne mettons pas de c�t� cette opportunit� unique, ce serait une perte inestimable.
J'en finis, Monsieur le Maire, malgr� les dizaines de points que nous pourrions encore aborder. La question des d�placements est vraiment essentielle pour l'avenir de Paris et, au-del�, pour notre R�gion.
Je vous remercie � la fois de m'avoir �cout�e et de me donner vos �l�ments de r�ponse.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Comme je vous ai bien �cout�, quelque chose m'a un peu surpris. Pour avoir une politique de d�placement dissuasive de l'utilisation de la voiture individuelle, il faut effectivement favoriser le stationnement r�sidentiel pour permettre � la minorit� de Parisiens qui a une voiture de la garer. Mais l'id�e de ne pas jouer justement sur la dissuasion, y compris par les tarifs du stationnement rotatif, serait une faute grave et qui remettrait totalement en cause la politique des d�placements.
Et puisqu'on aime bien d�battre, et moi aussi aimant bien d�battre, je me permets de soulever cette question.
Maintenant, je donne la parole � Mme KUSTER.
Comme je vais le faire remarquer � tous les groupes qui ont inscrit beaucoup de monde pour un temps limit�, vous �tes pour le groupe U.M.P., quatre orateurs et vous disposez de seize minutes et cinquante quatre secondes.
Vous avez la parole.
Mme Brigitte KUSTER. - Monsieur le Maire, je voudrais tout d'abord prendre acte de ce que la politique des transports fait enfin l'objet d'une communication en Conseil de Paris, comme nous l'avions demand� d�s 2001.
Cette probl�matique est en effet prioritaire non seulement pour les enjeux de sant� publique, mais �galement pour ses cons�quences en mati�re de qualit� de vie et de d�veloppement �conomique. Mais cette premi�re communication bien tardive sur les d�placements, trois ans et demi apr�s le d�but de votre mandature, est pour le moins d�cevante. On n'y trouve aucune nouvelle proposition, aucun engagement nouveau. Vous vous contentez de rappeler votre action sans apporter d'innovation et sans d�gager de nouveaux chantiers pourtant attendus, car n�cessaires pour mieux circuler dans Paris, quel que soit le moyen utilis�.
Par ailleurs, les chiffres que vous �voquez sur la baisse de la circulation sont pour le moins contestables. Arr�tons-nous un instant sur ces chiffres. Vous annoncez moins 10 % de circulation en trois ans, mais sur quel r�seau ? Quand on sait que, malgr� les changements d'offre de circulation sur la voirie, les compteurs sont rest�s aux m�mes endroits, quelle cr�dibilit� apporter � ces mesures ? Un exemple : il est �vident que le compteur de la rue de Rivoli comptabilise moins de voitures puisqu'il y a une voie de circulation en moins depuis la mise en site propre de couloir de bus. Mais, plus important, qu'en est-il du r�seau secondaire avec ses itin�raires malins et donc ses reports de circulation ? Qu'en est-il �galement de la voirie HBM, habitation bon march�, et du p�riph�rique qui absorbe logiquement la circulation des boulevards des Mar�chaux scl�ros�e par les travaux du tramway ?
Je ne sais, Monsieur le Maire, si l'on circule r�ellement moins � Paris mais, ce qui est s�r, c'est qu'on y circule moins bien et que la politique du "Paris-bouchon" n'est s�rement pas celle qui fera baisser la pollution atmosph�rique � Paris.
Cette politique me semble peu coh�rente et non pertinente car elle occulte d'autres priorit�s, principalement le d�veloppement et la diversification de l'offre des transports en commun. En effet, l'offre alternative de transports en commun que vous nous proposez n'est pas satisfaisante car trop restrictive : d'une part, la mise en place du Mobilien avec des atouts, certes, mais illogique � certains endroits et sans r�elle visibilit� de parcours sur le territoire parisien, et d'autre part le tramway r�alis� au prix fort puisque auto-financ� sur un tron�on, au d�pends d'autres offres de transport. Mobilien et tramway ne peuvent constituer les seules r�ponses aux attentes et aux besoins des usagers. D'autres pistes doivent �tre explor�es et approfondies, plus que cela n'a �t� fait jusqu'� pr�sent. Vu le temps qui m'est imparti, je me contenterai d'en �voquer deux, laissant � mes coll�gues le soin d'en d�velopper d'autres.
Premi�rement, augmenter la fr�quence des bus et l'amplitude horaire (soir�e, nuit et week-end) et d�velopper l'offre de la desserte par des bus de quartier et la cr�ation de nouvelles lignes permettant le d�senclavement de certains quartiers, probl�mes que vous avez occult�s au grand dam des habitants concern�s.
Deuxi�mement, moderniser le m�tro qui est le grand oubli� de votre politique. En effet, vous ne faites aucune proposition concr�te alors que se posent des probl�mes importants, particuli�rement sur les lignes 7 et 13 qui sont en situation de saturation chronique. La ligne 13 est le talon d'Achille de l'offre de transport pour les Jeux olympiques, ce que vous ne semblez pas avoir r�alis�. Le besoin n'est pas prioritairement sur le prolongement du tramway � l'Est, mais sur le prolongement de METEOR au-del� de Saint-Lazare afin de d�doubler la ligne au Nord de Paris.
Cette am�lioration, tant qualitative que quantitative, est attendue par des milliers d'usagers. Je regrette que ce ne soit pas l� aussi une de vos priorit�s. Je le sais, ces dossiers ne d�pendent pas que de la Ville de Paris, l'Etat et la R�gion �tant parties prenantes. Mais o� est votre volont� de les faire aboutir ? O� sont les moyens mis en ?uvre pour les faire avancer ?
Cette communication aurait pu �tre l'occasion de dresser de nouvelles perspectives, de d�finir de nouvelles priorit�s d'action, de rattraper le temps perdu sur certains dossiers. Mais en fait, ici comme ailleurs, vous continuez � favoriser les op�rations de prestige au d�triment de la vie �conomique et de l'am�lioration du quotidien de nombreux Parisiens. Cette communication n'est pas assez volontariste, et nous esp�rons que le P.D.P., Plan de d�placements de Paris, sera l'occasion d'inflexion de votre politique au profit d'actions pr�sentant une plus grande utilit� et correspondant � de r�els besoins pour l'ensemble des Parisiens.
Sachez, Monsieur le Maire, que le groupe U.M.P. prendra toute sa part � cette r�flexion. Vous pouvez compter sur notre participation constructive et vigilante.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Surtout constructive.
La parole est � J�r�me COUMET.
M. J�r�me COUMET. - Mes chers coll�gues, chacun pressent ici que l'organisation des transports de la voirie parisienne est au centre des d�bats municipaux. Non parce que c'est un sujet par essence pol�mique : il l'est dans toutes les grandes villes et c'est normal qu'il le soit dans la Capitale. Mais c'est au centre de nos d�bats tout simplement parce qu'il s'agit de l'enjeu essentiel pour obtenir un mieux vivre pour les Parisiennes et les Parisiens.
Le point de d�part est contrast�. Pratiquement tout � faire pour engager une politique de sortie du tout-automobile h�rit�e du pompidolisme triomphant et, en m�me temps, merci Monsieur Bienven�e, des infrastructures, un maillage de lignes de bus, certes � am�liorer, � r�nover, � compl�ter, mais qui donnent � Paris une place enviable en mati�re de transport public. Essayons, � partir de ce double h�ritage, d'avoir des d�bats � la mesure des enjeux.
Je m'adresserai d'abord � mes coll�gues de l'opposition. J'entends bien une certaine diversit� dans vos rangs - pas qu'aux s�natoriales. D'aucuns veulent nous signifier qu'ils ont �volu� sur le sujet. J'ai �t� notamment tr�s attentif aux mots prononc�s tr�s r�cemment par Jean TIBERI lors de la r�cente r�union publique sur le bus 91. Il a clairement affirm� qu'il �tait favorable au principe des couloirs de bus, � un autre partage de la voirie parisienne, � une r�duction du trafic automobile. Tout cela va dans le bon sens, m�me si nous attendons toujours, partant de ces affirmations, vos contre propositions, Monsieur TIBERI, pour les am�nagements du 91 que vous critiquez. Mais apr�s tout, il n'est pas anormal que l'opposition s'oppose.
Je suis en revanche beaucoup plus inquiet � la lecture des orientations propos�es par Mme de PANAFIEU qu'elle a publi�es cet �t� dans "Le Figaro". Elle voulait s�rement signifier � tous que, depuis les derni�res municipales, elle avait d�finitivement remis� ses rollers � la cave. Elle nous a expliqu� que toute mesure coercitive vis-�-vis de l'automobile tuerait l'�conomie parisienne. Je ne pensais pas que des �lus parisiens en �taient encore l�.
Quand je suis all� � New York, il y a d�j� dix ans, je n'ai pas vu beaucoup d'automobiles particuli�res � Manhattan : j'y ai vu des taxis jaunes, des yuppies c�toyer les employ�s dans le m�tro et, depuis, je n'ai pas constat� le d�clin de New York, ville qui va pourtant � contre-courant des autres villes am�ricaines.
Puis-je ajouter que l'instauration du p�age londonien n'a pas eu pour corollaire de d�placer la premi�re place financi�re europ�enne vers d'autres capitales ?
Savez-vous, Madame de PANAFIEU, et nous le constatons chaque jour � "Paris-Rive gauche", que les deux premi�res questions des dirigeants d'entreprise � la recherche de bureaux sont : "C'est combien le m�tre carr� ?", mais aussi : "Quelles sont les dessertes en transport en commun ?".
Ne voyez-vous pas que l'ensemble des capitales europ�ennes ont op�r� le m�me choix de la r�duction de la place de l'automobile avec chacune des m�thodes qui leur sont propres ?
Mais mes lectures ne se sont pas arr�t�es l�. J'ai �galement pris connaissance avec attention de l'article de M. GOUJON publi� aussi cet �t�, orientation reprise par M. GOASGUEN ce matin. Etait-ce l'indolence estivale ? Avait-il adopt� d�s cet �t� un train de s�nateur ? J'ignore les raisons profondes. Mais ses �crits �taient tout de m�me beaucoup plus mesur�s que les emportements auxquels il nous a habitu�s au cours de nos s�ances.
Vous �crivez par exemple, Monsieur GOUJON, que les couloirs de bus ne suffisent pas. Vous souhaitez que les bus soient climatis�s et que leur fr�quence soit augment�e. Eh bien, nous aussi ! Vous n'�tes pas sans savoir, Monsieur GOUJON, Monsieur GOASGUEN, qu'il s'agit l� de comp�tences du S.T.I.F. Je ne doute pas que vous nous aiderez � convaincre le Pr�fet sur ces points.
Pour faire bonne mesure, vous critiquez ce que vous qualifiez de "dogme municipal anti-voitures". Mais dans un autre paragraphe, vous approuvez la volont� de r�duire le trafic automobile. La logique est dure � suivre, vous en conviendrez.
Vous dites aussi que la Ville n'investit pas assez dans la recherche en faveur des v�hicules �lectriques. Oui, c'est vrai, on se contente d'en acheter : des voitures, des scooters, des v�los �lectriques, d'installer des bornes. Alors, au moment o� M. RAFFARIN tue la recherche, pas de le�on sur des pr�rogatives qui ne sont pas les n�tres !
Derni�re critique, vous dites que le Maire de Paris c�de aux "Verts". Vous n'ignorez pourtant pas l'ant�riorit� des discours de Bertrand DELANO� sur le sujet. Eh oui, c'est une politique assum�e, et r�guli�rement Bertrand DELANO�, tout comme le groupe socialiste d'ailleurs, encouragent Denis BAUPIN � poursuivre la politique qu'il a d'ailleurs tr�s bien engag�e.
Ainsi, donnons acte � ceux parmi vous qui commencent � �voluer. Mais il s'agira de nous dire comment, et cela �vitera que des journalistes r�glent votre compte en une phrase, comme ce fut le cas cette semaine dans un hebdomadaire, je cite : "L'opposition municipale, dont on ne sait plus bien contre quoi ils sont et pourquoi ils s'engageraient."
Venons-en � notre politique, d'abord pour constater que cela a pris forme rapidement. Je ne parle pas simplement du tramway, des couloirs de bus ou des axes civilis�s. Je veux souligner ici les efforts de proximit�, les petits et grands am�nagements en faveur de la s�curit� routi�re, la r�novation de l'�clairage public en faveur de la s�curit� tout court, les efforts pour rendre les rues accessibles � tous, aux personnes handicap�es comme aux poussettes et, au passage, les am�liorations de la qualit� de l'espace public, du verdissement : 400 nouveaux arbres plant�s dans les seules rues du 13e, par exemple.
Je veux enfin souligner un r�sultat ind�niable en mati�re de r�duction du trafic automobile et de promotion des autres modes de d�placement. Plus de cyclistes, par exemple, et moi qui en suis un, je le constate chaque jour, n'en d�plaise � M. GOASGUEN.
Cependant, si nous partageons et soutenons, au moins au sein de la majorit�, les grandes orientations mises en ?uvre, il nous reste des d�bats devant nous. J'en retiendrai trois.
Le premier est l'avenir des voies sur berges, comme nous y invite un v?u du groupe "Les Verts". J'ai pris bonne note que vous souhaitez afficher un certain volontarisme sur le calendrier, certes uniquement dans l'expos� des motifs. Mais il serait bon, puisqu'il s'agit de d�finir des objectifs, d'�couter ce que disent la maire du 4e et les habitants des quartiers concern�s. C'est tr�s bien de faire �voluer les voies sur berges. Encore faut-il une politique d'ensemble avec les quais hauts. Il ne peut s'agir simplement de faire remonter les voitures devant les fen�tres des habitants.
Autre sujet de d�bat : la question du stationnement.
L'id�e re�ue veut que les couloirs de bus restreignent beaucoup le stationnement. C'est largement faux. Certains am�nagements ont un impact, certes, mais on trouve g�n�ralement des solutions pour conserver l'essentiel des places existantes, et j'en fus le t�moin pour les projets de mon arrondissement.
En revanche, l'application stricte des normes voies pompiers impos�e par la Pr�fecture de police � l'ensemble des rues de Paris risque d'�tre ravageur. La premi�re estimation s'�levait � pr�s de 30 % des places de stationnement en surface menac�es.
J'imagine que nous disposons maintenant d'estimations plus fines, j'esp�re � la baisse, mais les cons�quences sont � prendre en compte pour deux probl�mes.
Premier probl�me : la mobilisation des parkings sous utilis�s. Denis BAUPIN avait initi� un travail d'�tude tr�s important en direction des bailleurs sociaux proposant plus de s�curit�, une politique tarifaire plus adapt�e et mieux coordonn�e et des centrales d'information. Il s'agira maintenant d'inciter fortement les bailleurs � les mettre en ?uvre.
Autre question : les orientations retenues dans le cadre du P.L.U. Faut-il une nouvelle norme tr�s restrictive sur tout Paris ? Personnellement, j'en doute, et d'ailleurs les Parisiens aussi. Si plus de 80 % approuvent notre politique sur les transports, ils sont �galement majoritaires � rejeter une politique trop drastique en mati�re de cr�ations de places de stationnement. Il nous faudra certainement y travailler quartier par quartier et r�fl�chir si nous pr�f�rons des voitures stationn�es en sous-sol ou encombrant les rues.
Enfin, et j'en terminerai l�, comment mieux coordonner notre politique avec les d�partements environnants ? Nous avons d�j� lanc� ce travail d'ouverture, mais ne faut-il pas p�renniser cette volont� par la cr�ation d'une structure d'agglom�ration pour coordonner les am�nagements ?
Je vous ai donc soumis ces quelques r�flexions au nom du groupe socialiste pour appeler l'opposition � un dialogue plus constructif, pour souligner les bons r�sultats d�j� enregistr�s, et aussi pour ouvrir des champs de d�bat, le stationnement, et nos rapports avec les d�partements limitrophes.
Merci, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et "Les Verts").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Je donne � la parole � Mme Charlotte NENNER, en lui pr�cisant que vous �tes trois orateurs du groupe "Les Verts" et que vous avez 12 minutes 37. C'est pr�cis.
Melle Charlotte NENNER. - Merci, Monsieur le Maire.
Les enjeux de politique des transports sont nombreux : qualit� de vie des Parisiens et des Franciliens, que ce soit en terme de bruit, de temps pass� dans ses d�placements ou de partage de l'espace public.
Mais aussi ce sont les enjeux sanitaires et s�curitaires quand on sait la pollution de l'air et la d�linquance routi�re toujours autant meurtri�res.
Enjeux sociaux �galement car la part des transports dans le budget des Parisiens est importante. Poss�der une voiture � Paris est devenu un luxe. On devient riche quand on s'arr�te de fumer et quand on vend sa voiture.
Mais il est un enjeu dont on parle peu, c'est celui de l'�nergie. Notre syst�me de transport est bas� tr�s majoritairement sur le p�trole et doit �tre mesur� � l'aune des cons�quences que cela entra�ne pour l'ensemble de la plan�te : effet de serre et rar�faction des ressources.
De plus en plus de voix s'�l�vent pour alerter sur l'arriv�e imminente du "pic de Hubert" : c'est-�-dire le moment o� la demande de p�trole va devenir sup�rieure � l'offre, du fait de la diminution constante et in�luctable des r�serves de p�trole de la plan�te. Ce pic annonc� pour avant 2010 devra entra�ner la fin d�finitive du p�trole bon march�.
Notre soci�t� "p�trophage" fait face � un �puisement des ressources fossiles de la plan�te qui ont �t� gaspill�es sans contr�le depuis la r�volution industrielle. Celles-ci se retrouvent dans l'atmosph�re (CO2), entra�nant le r�chauffement dramatique de la plan�te, avec son cort�ge de catastrophes et de populations d�plac�es.
Les cons�quences en terme de transports, qui au niveau mondial fonctionnent � 90 % au p�trole, seront donc importantes. L'enjeu des prochaines ann�es n'est donc pas seulement de "diminuer la place de la voiture" ou de "favoriser les reports modaux" mais bien de se pr�parer � une ville sans voitures ou presque, de se pr�parer � un monde o� le transport motoris� de biens et de personnes va co�ter de plus en plus cher.
C'est aujourd'hui qu'il faut faire des choix pour les d�cennies qui viennent : si notre soci�t� n'est pas capable d'opter vers une sobri�t� �nerg�tique, celle-ci finira par �tre impos�e, avec une r�partition encore plus in�galitaire des ressources.
Il faut le dire et le redire : d�placer pr�s d'une tonne de ferraille (ce qui est le poids moyen d'une voiture) pour d�placer sa petite personne est une aberration en terme de d�pense d'�nergie.
Ainsi, au travers de l'enjeu �nerg�tique, il y a l'�puisement des ressources fossiles de la plan�te. Les objectifs de la politique des transports parisiens peuvent �tre pos�s de la mani�re suivante :
1) Premier objectif : s'orienter vers une d�croissance des transports individuels motoris�s.
Cela implique de diminuer la place et l'utilisation de la voiture mais �galement le taux de motorisation des Parisiens et des Franciliens.
La voiture doit passer du caprice � l'usage rationnel : c'est pourquoi la Ville doit soutenir des initiatives li�es � la voiture partag�e par exemple. On pourrait proposer un parc de voitures peu polluantes, en location � bas prix, afin que tout r�el besoin de v�hicule puisse trouver une r�ponse autre que la possession m�me d'une voiture.
Il faut �galement arr�ter de construire des centaines de places dans Paris. Les r�gles actuelles d'urbanisme sont calqu�es sur une vision de la Ville datant des ann�es 60, o� tout Parisien qui dispose d'un logement doit disposer naturellement d'une place de parking. Sur ce point, je voudrais revenir sur la question sur le stationnement figurant dans le questionnaire du P.L.U. Si personnellement j'ai r�pondu non � la question 7, ce n'est pas parce que je veux plus de parkings, c'est parce que je pense qu'il ne faudrait aucune obligation de r�alisation de places de stationnement suppl�mentaire sous les immeubles neufs, y compris pour ceux destin�s � l'habitation. Utilisons d�j� les 23.000 places vacantes dans les parcs des bailleurs sociaux ! La construction de parkings fait augmenter le taux de motorisation des Parisiens. De m�me en ce qui concerne la limitation des transports polluants, il serait dommage d'encourager les deux-roues motoris�s sous pr�texte qu'ils sont moins encombrants. En effet, ils polluent la plupart du temps bien plus qu'une voiture, parfois 10 fois plus qu'une voiture ! Et ils contribuent d�j� � hauteur de 35 % aux �missions d'oxyde d'azote du trafic !
Enfin, il faut revoir les modes d'acheminement des marchandises en ville. C'est une n�cessaire rationalisation car il y a encore trop de camions dans Paris. Ceci va de pair avec l'encouragement � l'utilisation de v�hicules moins polluants, comme ceux utilisant le G.N.V.
2) Deuxi�me objectif : offrir rapidement des alternatives efficaces � la voiture. C'est d�j� largement le cas � Paris, avec un r�seau de transports en commun globalement tr�s dense. C'est donc d'abord au niveau de la qualit� de service que les transports en commun doivent s'am�liorer : r�gularit� et rapidit�, confort et accessibilit�, fonctionnement hors des heures de pointe et en particulier la nuit.
La cr�ation de couloir de bus prot�g�s et le renforcement de l'offre a d�j� permis d'am�liorer la situation de certaines lignes, mais sans que cela soit encore suffisant pour entra�ner un changement de mode de la voiture vers le bus.
C'est au niveau des transports inter banlieue que la situation reste la plus critique, avec un taux de motorisation en grande couronne qui continue � augmenter. L'action en faveur des transports en commun inter banlieue doit donc �tre amplifi�e afin d'�viter le passage oblig� par Paris.
En esp�rant que la r�gionalisation du S.T.I.F. permettra d'avancer dans ce domaine, nous pouvons cependant regretter de ne pas avoir d'�tat des lieux clair sur le fonctionnement des parkings-relais qui devraient pourtant �tre un outil important pour le report de trafic vers le rail.
3) Enfin, troisi�me objectif : favoriser les transports non motoris�s. La marche est d�j� le premier mode de d�placement � Paris, et la pratique du v�lo se d�veloppe, m�me si elle reste encore trop marginale. Il s'agit pourtant d'un mode de transport v�ritablement durable puisque au lieu de consommer de l'�nergie, il la d�multiplie : il faut moins d'�nergie pour faire un parcours en v�lo qu'� pied.
Les am�nagements en faveur des cyclistes doivent �tre multipli�s, sous la forme de pistes cyclables mais surtout en leur permettant de circuler librement dans les quartiers verts, par l'instauration de contresens cyclables. Esp�rons que les premi�res exp�rimentations enfin accord�es par la Pr�fecture de police d�boucheront sur la g�n�ralisation de cet excellent principe.
Mais pour les pi�tons comme pour les v�los, le principal probl�me reste du domaine du respect de la r�glementation...
J'insiste quand m�me sur ce point.
... la Ville de Paris est oblig�e de d�penser des millions d'euros pour prot�ger les couloirs de bus et les pistes cyclables mais aussi l'ensemble des trottoirs ! Jusqu'� quand accepterons-nous que, s'il n'y a pas une protection physique, les voitures se garent syst�matiquement au m�pris de tous les autres usagers de la rue, alors que le stationnement illicite se multiplie sur les acc�s de porte coch�re, il est temps d'inverser la tendance. Un objectif commun de la Ville de Paris et de la Pr�fecture de police devrait �tre d'arriver - tout simplement - � faire respecter la r�glementation et � lib�rer Paris de ces for�ts de potelets !
Alors, o� en est-on apr�s 3 ans de mandature ?
Je pense qu'on peut tirer un bilan encourageant de l'action de la Municipalit� en faveur de la limitation de la voiture et de l'am�lioration des transports en commun ainsi que des circulations douces, avec une baisse de 10 % de la circulation automobile.
Evidemment, on se rend compte qu'il faudra encore de nombreuses ann�es pour que la voiture n'occupe plus la grande majorit� de l'espace public mais que du chemin a �t� fait, et ce malgr� les diff�rents blocages de la Pr�fecture de police et des architectes des B�timents de France, et malgr� l'opposition st�rile ou la simple frilosit� de nombreux maires d'arrondissement.
Nous serons avec vous, Monsieur le Maire, pour soutenir les projets Mobilien, les projets de tramway, les projets de pistes cyclables et de quartiers verts.
Effectivement, la politique des transports suscite de nombreux d�bats dans la soci�t�, chacun y allant parfois de sa solution pour am�liorer les choses. Ces d�bats sont un excellent signe qui revivifie notre d�mocratie. La semaine derni�re, une r�union publique sur un am�nagement de rue a rassembl� d�j� plus de 150 personnes. Certes, il est dommage que certains instrumentalisent la concertation par de basses man?uvres politiciennes, mais la prise en compte des attentes des Parisiens et leur participation active aux diff�rents projets ne peuvent que nous aider dans la r�alisation de notre politique ambitieuse parce que les Parisiens ont des attentes importantes qui rejoignent les grands enjeux environnementaux dont j'ai parl�. Ils nous l'ont dit en mars 2001, ils nous le redisent � nouveau avec le questionnaire P.L.U. ; il nous faut juste d�sormais passer � la vitesse sup�rieure.
M. LE MAIRE DE PARIS. - J'indiquerai tout � l'heure au groupe "Les Verts" le temps qui lui reste pour les deux orateurs, mais je ne suis pas d'un optimisme d�lirant.
Madame Laurence DOUVIN, il y a 12 minutes 30 pour votre groupe, vous �tes trois orateurs.
Mme Laurence DOUVIN. - Mon propos portera exclusivement sur la question du stationnement parce que votre communication est extr�mement discr�te sur ce point. Prenons d'abord le stationnement de surface : je ne vois indiqu� nulle part le nombre de places de stationnement de surface supprim�es, bien s�r toujours pour de tr�s bonnes raisons : la mise aux normes pompiers, les pistes cyclables, les couloirs de bus ou le programme Mobilien.
Une autre question � laquelle je ne trouve pas de r�ponse est la suivante : de plus en plus, nous recevons des lettres de r�sidents qui nous disent qu'il n'y a plus de places pour stationner pr�s de leur domicile ; que, le soir, ils sont contraints, apr�s avoir tourn� pendant 30 minutes, � se garer sur un emplacement interdit. Que leur r�pondre ?
Je n'ai pas trouv� non plus de r�ponse � une autre question de ces m�mes r�sidents qui voient s'installer, quelquefois en bas de chez eux, des places de stationnement pour les personnes handicap�es - et c'est bien -. Encore mieux, ces places sont respect�es de plus en plus par les autres utilisateurs, mais si elles sont n�cessaires � cet emplacement, pourquoi restent-elles vides de leurs l�gitimes occupants ? L�, je ne sais pas non plus quoi leur r�pondre.
Monsieur le Maire, avec la suppression, sans aucune compensation, de plusieurs milliers de places de stationnement de surface, il ne s'agit plus seulement de restreindre le nombre des voitures qui rentrent dans Paris, mais bel et bien d'atteindre les r�sidents dans leur possibilit� de stationner pr�s de chez eux et, par cons�quent, de leur droit � poss�der un v�hicule.
Bien s�r, supprimer le stationnement de surface ou le restreindre a de nombreux avantages, celui d'offrir une voirie plus large, agr�able aux pi�tons et aux modes doux. Simplement, cet agr�ment suppose une compensation : la construction de parkings souterrains dont on ne trouve nulle part l'annonce.
Vos intentions �clatent tout autant dans les dispositions que vous voulez faire passer dans le P.L.U. concernant le stationnement souterrain pour les logements neufs : un emplacement de parking pour deux logements neufs. Y aura-t-il, pour les familles, les jours avec et les jours sans ? D'ailleurs, m�me ceux qui ont r�pondu � votre questionnaire sont majoritairement, � 53 %, contre cette derni�re mesure : allez-vous les entendre ? Et ne r�pondez pas qu'il y a assez de places de parking souterrain pour les besoins du stationnement � Paris. Vous savez tr�s bien que l'utilisation des 23.000 places des bailleurs sociaux n'est pas une r�ponse adapt�e aux besoins. Vous savez tr�s bien aussi qu'on ne peut globaliser, � moins d'�tre d'une mauvaise fois totale et qu'il y a bel et bien p�nurie dans certains quartiers.
Quant � dire - comme je l'ai d�j� entendu - que vous estimez que, dans certains quartiers, il y a d�j� trop de possesseurs de voitures, en vertu de quel droit en d�cidez-vous ainsi ? Refuser de construire des parcs souterrains au moins r�sidentiels, c'est d�nier aux Parisiens la libert� d'avoir une voiture et la libert� des conditions dans lesquelles ils veulent l'utiliser ou la laisser stationn�e et prendre les transports en commun.
D'ailleurs, � quoi sert de baisser le prix du stationnement r�sidentiel s'il n'y a pas de places disponibles ?
Dans tous les pays du monde, la vie en ville pr�sente les m�mes caract�ristiques. En limiter les nuisances, c'est bien, c'est le v?u de tous. Vouloir �liminer arbitrairement la voiture de la ville, c'est en changer la nature. Une circulation automobile ma�tris�e, mais accept�e, est un �l�ment du dynamisme �conomique dont une ville comme Paris ne peut pas se passer. Et si, comme l'�voquait M. DARGENT tout � l'heure, l'ensemble des villes europ�ennes cherche � limiter le volume de la circulation automobile - et elles ont raison de le faire - elles ont le souci de respecter la libert� de leurs habitants en cr�ant pour eux des emplacements de stationnement et des parkings qui correspondent � leurs besoins.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � M. LE GARREC. Je vous signale qu'il ne vous reste que quatre minutes.
M. Alain LE GARREC. - Je vais aborder un peu plus au fond le transport de marchandises et son organisation, en commen�ant par un petit peu de po�sie. Rappelons-nous "Les embarras de Paris" de Nicolas BOILEAU :
"L�, sur une charrette, une poutre branlante vient mena�ant de loin la foule qu'elle augmente ; six chevaux attel�s � ce fardeau pesant ont peine � l'�mouvoir sur le pav� glissant ; d'un carrosse en tournant il accroche une roue et du choc le renverse dans un grand tas de boue ; quand un autre � l'instant s'effor�ant de passer, dans le m�me embarras se vient embarrasser. Vingt carrosses bient�t arrivent � la file, y sont en moins de rien suivis de plus de mille ; on n'entend que des cris pouss�s confus�ment, Dieu, pour s'y faire ou�r, tonnerait vainement."
Nous �tions au d�but du XVIIIe si�cle.
Les ing�nieurs, Brame et Flachat, proposent, en 1853, la construction souterraine d'une voie ferr�e qui relierait la gare de la Villette aux Halles. Les Halles de Baltard venaient d'�tre inaugur�es ; elles avaient �t� construites en pr�vision de ce chemin de fer souterrain ; des voies et des quais avaient �t� r�serv�es dans les sous-sols et les �gouts du boulevard S�bastopol en tenaient aussi compte. On avait m�me imagin� - de la folie pure ! - que des voyageurs pourraient emprunter ces trains aux heures creuses. Il �tait aussi pr�vu de relier ce chemin de fer � la poste centrale du Louvre. Il est vrai qu'� l'�poque, il y avait sept tourn�es quotidiennes � Paris. Nous nous prenons � r�ver !
10 ans plus tard Londres inaugurera son m�tro, puis ce fut Chicago, puis New York et enfin, seulement quarante-sept ans apr�s, ce fut Paris.
Jusqu'en 1936, un chemin de fer nomm� l'Arpajonnais, venait livrer ses marchandises jusqu'� Saint-Eustache et traversait la Seine au pont au Change.
O� en sommes-nous donc 151 ans apr�s ? Les Halles ont d�m�nag� � Rungis et il y a 25 ans, nous avons inaugur� un vaste syst�me de transport en commun en sous-sol dont le p�le d'�change des Halles est la plaque tournante.
Le transport des marchandises qui faisait si peur � Nicolas BOILEAU, qui faisait tant r�fl�chir nos ing�nieurs du XIXe si�cle, est rest� � quai ; les embarras de Paris sont devenus les encombrements, puis les embouteillages. Il est consid�r� comme normal que des v�hicules plus ou moins lourds au diesel ravitaillent notre ville grosso modo quand ils le souhaitent. Paris devant �tre une des rares villes de France � accepter les poids lourds en son centre, il �tait temps que nous prenions dans ce domaine nos responsabilit�s et que nous r�tablissions des plans, des objectifs, des priorit�s.
Sous l'autorit� de Denis BAUPIN, nous avons avanc� dans deux directions. Toutes les deux se situent (vous me le pardonnerez) dans le 1er arrondissement.
Le parking souterrain Saint-Germain-l'Auxerrois devrait devenir le premier centre logistique souterrain de la Capitale, des quais de d�chargement en sous-sol alimentant les grands magasins de proximit� directement par ces m�mes sous-sols. Et, comme c'est dans ce lieu que nous exp�rimentons aussi la liaison courte via le triporteur, nous pourrons donc pratiquer d'autres exp�riences.
Je remarque � cet �gard que, dor�navant, tous les appels d'offres de construction de parkings souterrains comportent une clause indiquant que rien ne pourrait emp�cher la mise en place d'un centre logistique, le cas �ch�ant.
L'autre direction est, bien entendu, l'utilisation des voies ferr�es du R.E.R. qui passent par le p�le d'�change des Halles pour le transport du fret. Le fret est le nom a�rien des marchandises, mais il exprime bien aussi la m�thode et les moyens. Quelques minutes pour charger et d�charger un avion de moyenne capacit�, des syst�mes de conteneurs, des suivis informatiques aujourd'hui fiables offrent au transport de marchandises par rail une nouvelle jeunesse et un d�veloppement � l'�chelle de nos collectivit�s.
Nous souhaitons maintenir au sein de la Capitale une activit� �conomique et commerciale importante. Nous souhaitons y maintenir aussi un habitat diversifi� et normalement dense. Nous ne pourrons pas faire l'�conomie d'une remise � plat du transport des marchandises d'un c�t�, et du transport et du recyclage des d�chets de l'autre, car les deux sont toujours li�s et on l'oublie r�guli�rement, comme c'est d'ailleurs le cas dans cette communication.
C'est une des facettes du projet des Halles, au centre de la Capitale. C'est la moins connue, c'est la plus passionnante et la plus porteuse d'avenir.
La Ville, via ses services, via ses S.E.M., en partenariat avec la S.N.C.F., la R.A.T.P., la Direction r�gionale de l'Equipement et les professionnels du transport doivent se fixer une sorte d'Agenda 21 pour trouver les solutions durables au transport des biens et des personnes et de ce qui en r�sulte.
(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).
Cette communication se veut un point �tape, et je la lis comme telle. Depuis des ann�es, dans le domaine des marchandises et livraisons, nous avons avanc�, c'est vrai. En 300 ans, oubliant la po�sie et l'inventivit� de nos ing�nieurs, nous avons d�montr� que nous sommes les meilleurs en diagnostic. Nous nous d�brouillons pas mal quant aux solutions, mais quand arrive la r�alisation, nous connaissons un certain nombre de difficult�s. Je souhaite donc que nous restions les ma�tres de la situation qui, elle, ne nous attendra pas.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur LE GARREC.
La parole est � Jacques BOUTAULT.
M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.
Maire d'un arrondissement de Paris, l'un des plus embouteill� de la Capitale, je constate quotidiennement l'aberration d'une ville congestionn�e o� la libert� de circuler en voiture sans contrainte limite la libert� de tous : celle des automobilistes eux-m�mes qui n'avancent plus et celle des habitants � respirer un air pur et des pi�tons � se d�placer en toute s�curit�. Il faut passer d'une logique de fluidit� � une logique de mobilit� qui b�n�ficie au plus grand nombre.
Toutes les grandes villes du monde s'orientent, chacune � leur mani�re, vers une interdiction de la voiture dans leur centre. Paris, comme les autres grandes capitales europ�ennes, doit maintenant faire des choix : p�age urbain comme � Londres ou contr�le des acc�s comme � Rome. Conform�ment au Plan de d�placement urbain, nous avons � faciliter la circulation de banlieue � banlieue et � supprimer la circulation de transit dans le centre ville.
Pourquoi ne pas commencer par une vaste zone 30 � l'�chelle des quartiers centraux, comme d'ailleurs le pr�conise le Plan bruit ? Zone qui ne deviendrait accessible qu'aux livraisons, v�hicules de secours et riverains munis d'un macaron r�sidentiel.
Les grands axes d'acc�s de la Capitale Nord-Sud et Est-Ouest doivent �tre mis � contresens, en leur milieu, afin de d�courager le trafic qui ne fait que transiter.
L'extension de l'op�ration "Paris Respire" tous les dimanches est un bon d�but, surtout dans le secteur "R�aumur-Sentier". Mais, progressivement, c'est tout le centre de Paris qui devrait �tre, en permanence, interdit aux v�hicules � moteur en dehors des livraisons et riverains. De m�me, le stationnement rotatif doit �tre limit� au maximum car l'offre de stationnement attire les v�hicules ext�rieurs. Or, le deuxi�me arrondissement, par exemple, compte plus de places de stationnement rotatif que mixte, donc r�sidentiel.
Plus d'espace doit �tre donn� pour le v�lo, la marche � pied et les autobus, en am�nageant la voirie. Il faut aussi plus strictement interdire l'acc�s des deux-roues motoris�s aux couloirs de bus et v�los car, face au danger que cela repr�sente, beaucoup h�sitent � enfourcher la bicyclette.
De m�me, il faut acc�l�rer la construction du r�seau vert, ces rues r�serv�es aux cyclistes.
Ajoutons que la baisse de la circulation automobile permet de restreindre les pollutions sonores.
D�s 2001, la nouvelle majorit� a fait prendre un nouveau virage � la politique de d�placement. Vous pouvez compter, Monsieur le Maire, Monsieur l'adjoint Denis BAUPIN, sur les �lus "Verts" pour vous encourager et vous accompagner dans cette voie. Nous continuerons � �tre attentifs � cet enjeu essentiel. Nos concitoyens d'ailleurs ne s'y trompent pas ; leurs r�ponses � la consultation relative au P.L.U. confirment que l'orientation est la bonne. 82 % sont favorables � la politique de limitation de la circulation automobile. Ce chiffre atteint m�me pr�s de 90 % dans certains arrondissements centraux.
(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).
R�duire la place de la voiture est un enjeu de sant� publique majeur. Ce que nous avions craint d�s l'automne 2003 se r�v�le tragiquement exact. Le r�cent rapport de l'INSERM vient de confirmer que 45 % des d�c�s survenus pendant la canicule, soit pr�s d'un sur deux, est d� � la pollution. Autrement dit, durant cette p�riode, les gens ne sont pas seulement morts de chaud, ils sont morts asphyxi�s.
Men�e dans 26 villes europ�ennes, dont Paris, l'enqu�te europ�enne APHEIS a, cet �t�, mis en �vidence le lien entre particules fines et maladies cardio-vasculaires, particules fines �mises par les moteurs diesels. Et l'on pourrait multiplier les exemples. Les �tudes arrivent toutes � cette m�me et inqui�tante conclusion : la pollution tue.
Empruntons donc r�solument d'autres directions : en ville, la voiture, c'est d�pass�. Merci.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme TISSOT.
Mme Claude-Annick TISSOT. - J'ai tr�s peu de temps, mais je limiterai donc mon propos � deux souhaits.
Le premier concerne le 11e arrondissement qui a fait l'exp�rience cet �t� d'une op�ration "Paris Respire" dans le secteur Bastille-Roquette. Cette op�ration s'est d�roul�e dans les meilleures conditions. N�anmoins, j'exprime le souhait qu'elle fasse l'objet d'une enqu�te de satisfaction aupr�s des riverains de ce quartier. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il ne faudrait pas que ce genre d'op�ration, au demeurant fort sympathique, vienne cacher un manque criant d'investissement en mati�re d'am�nagement dans le 11e. En l'occurrence, l'op�ration "Paris Respire" ne peut en aucun cas remplacer la cr�ation d'un parking public dans ce secteur o� les activit�s nocturnes drainent un flot consid�rable de voitures chaque soir et o� l'habitat ancien fait d'immeubles sans parking en sous-sol tend � alimenter un stationnement de surface tr�s difficile.
M. SARRE a �voqu� tout � l'heure la n�cessit� de construire des parkings r�serv�s aux riverains. Dont acte ! J'esp�re qu'il pense au 11e.
L'op�ration "Paris-Bastille" ne peut remplacer la mise en ?uvre d'un v�ritable projet de voies pi�tonnes, seules susceptibles � enrayer l'extension du commerce de textile en gros qui, chaque jour, provoque un flux de camions important dans les rues tr�s �troites de ce quartier, rend la circulation impossible et la vie des riverains insupportable.
Donc, l'op�ration "Paris Respire" du 11e ne doit pas servir, Monsieur le Maire, de cache-mis�re et dissimuler l'insuffisance notoire d'investissements pour am�liorer le cadre de vie de ses habitants.
Mon deuxi�me souhait s'adresse plus particuli�rement � M. BAUPIN. Monsieur le Maire, vous dites promouvoir l'usage du v�lo, et c'est tr�s bien, mais il est dommage que, dans ces conditions, la Ville de Paris ne montre pas mieux l'exemple en encourageant ses agents � utiliser le v�lo comme le font d'autres municipalit�s. Je citerai une municipalit� qui est proche de vous, qui est celle de Dijon, qui met � disposition de ses agents des v�los �lectriques. Or, Monsieur le Maire, chaque jour en entrant dans le parking de l'H�tel-de-Ville, nous passons tous devant 4 v�los �lectriques qui, depuis un an, sont de v�ritables ruines, n'ont servi � personne parce qu'ils sont inutilisables, leur batterie depuis longtemps ne fonctionne plus. C'est dommage, c'est m�me regrettable � l'heure o� l'ADEME finance � hauteur de 50 % l'acquisition de tout v�lo � assistance �lectrique par les collectivit�s locales et par les entreprises.
Je propose donc, Monsieur le Maire, que les services de la Ville de Paris montrent le bon exemple en engageant une v�ritable politique de promotion de l'usage du v�lo aupr�s de ses agents, en profitant notamment des aides financi�res offertes par l'Etat, qui sont tr�s cons�quentes en mati�re d'acquisition de v�los � assistance �lectrique. Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole � M. NAJDOVSKI th�oriquement pour 42 seconde.
M. Christophe NAJDOVSKI. - Je concentrerai mon intervention sur la question de la refonte indispensable du plan de circulation de la Capitale et de la reconqu�te non moins indispensable des berges de la Seine sacrifi�es au "tout automobile". A bien des �gards, le plan de circulation actuel de Paris, h�rit� de l'�re pompido-chiraquienne, est un non sens. Paris est travers� de radiales qui p�n�trent en son c?ur, du Nord au Sud et de l'Est � l'Ouest. Les voies express des quais de la Seine coupent Paris de son fleuve. Or, est-il n�cessaire de le r�p�ter apr�s le succ�s de "Paris plage", les Parisiens veulent retrouver leur fleuve et avoir un autre rapport � leur ville.
La Municipalit� actuelle a d�cid� de reconqu�rir l'espace public par la cr�ation d'espaces civilis�s sur des axes p�n�trant dans Paris. Il convient dor�navant de programmer, d'ici la fin de la d�cennie, la reconqu�te des quais de la Seine et leur transformation en axes civilis�s avec la fermeture d�finitive des quais bas � la circulation automobile. Bien entendu, cela doit se faire progressivement et les �lus du groupe "Les Verts" proposent d'adopter un v?u pour une reconqu�te progressive des berges de la Seine.
Parall�lement, s'il est indispensable de dissuader le transit sur les quais hauts, il convient de proposer une offre de substitution pour inciter les automobilistes � se reporter sur un mode de transport rapide, confortable, silencieux et non polluant. "Les Verts" plaident donc pour la cr�ation d'une ligne de tramway sur les quais hauts de la Seine, en substitution � la voie Georges Pompidou.
Dissuader le trafic de transit dans le centre de la Capitale, bien trop important aujourd'hui, comme l'a rappel� mon coll�gue Jacques BOUTAULT, est �galement un imp�ratif.
Vous l'aurez compris, cette intervention se veut r�solument prospective et propositionnelle pour faire des quais de la Seine et du centre de Paris des espaces lib�r�s de la pression automobile, pour retrouver une ville moins pollu�e et plus agr�able � vivre.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est au dernier intervenant, M. TR�M�GE, qui dispose de 5 minutes 38.
M. Patrick TR�M�GE. - Monsieur le Maire, on trouve dans votre communication le bilan d'un certain nombre de r�alisations et davantage de d�clarations sur de belles intentions. Il est exact que Paris ne s'est pas fait en un jour, et qu'on ne peut r�aliser une politique de transport d'un coup de baguette magique. Cependant, dans une situation tr�s contrainte, il est du devoir du Maire de Paris de savoir hi�rarchiser ses priorit�s.
L'une des v�tres - que nous partageons - est � juste titre l'imp�ratif de sant� publique, tant il est vrai que la diminution de la pollution de l'air repr�sente l'une des attentes essentielles de nos concitoyens. A cet �gard, je suis �tonn� que la quasi totalit� de vos actions soit tourn�e contre l'automobiliste.
Le citadin parisien est celui qui utilise le moins sa voiture dans le monde et le plus les transports en commun dans le monde. Il convient, par cons�quent, de trouver d'autres solutions.
C'est un jugement de votre part que je trouve simpliste. N'avez-vous pas conscience notamment qu'une part importante de la pollution due au transport provient du transport de marchandises, � plus de 50 % responsable pour les particules fines � certaines heures en Ile-de-France ?
Connaissez-vous, Monsieur le Maire, la part du ferroviaire � Paris ? 3 % du total des marchandises transport�es, quand le mode fluvial se contente, lui, de 10 % sur le cr�neau des pond�reux essentiellement, les 87 % restant sont transport�s par la route. C'est tr�s peu, alors que Paris dispose encore d'espaces et d'�quipements aptes � assurer une bonne diffusion des marchandise convoy�es par les modes peu polluants que sont effectivement le fret ferroviaire et le fret fluvial.
Si le devenir du fret fluvial ne pose gu�re de probl�me, encore faut-il qu'il y ait une v�ritable volont� politique de le mettre en avant puisqu'il y a peu de raisons que l'on puisse lotir un jour la Seine, le cas du fret ferroviaire me laisse perplexe. Je vous conc�de que les difficult�s structurelles du fret S.N.C.F. ont beaucoup ?uvr� pour d�cr�dibiliser ce mode de transports aupr�s des chargeurs. Nous vivons donc actuellement avec 87 % des marchandises transport�es � Paris par mode routier, avec une nuisance que chacun peut vivre au quotidien.
Vous d�clarez vouloir favoriser tous les modes de d�placement, j'ai une question � laquelle j'esp�re que vous r�pondrez un jour : quel pourcentage objectif fixez-vous pour l'�volution du fret ferroviaire ? Quels moyens comptez-vous prendre pour y parvenir ?
Un autre volet sur lequel vous faites preuve de peu d'ambition est celui des transports r�gionaux. On sait que la r�elle probl�matique est celle des transports r�gionaux. Je suis aimable quand je dis "manque d'ambition", alors que votre programme, de mon point de vue, avoisine le z�ro absolu.
L'importance �conomique de Paris repose pourtant essentiellement sur sa place au c?ur du r�seau francilien et europ�en. Que constate-t-on aujourd'hui ? Paris, par exemple, a �t� totalement absent du d�bat sur la liaison Charles-de-Gaule express, alors qu'elle est quasiment la seule m�tropole mondiale � ne pas disposer d'une liaison d�di�e de qualit� avec son a�roport international et intercontinental. Ce type de liaison constitue un crit�re non n�gligeable pour l'implantation des si�ges sociaux des grandes entreprises. Ce d�sint�r�t s'est trouv� confirm� par le sch�ma directeur d'am�lioration de la ligne B dont la concertation a oubli� Paris, dans l'indiff�rence la plus absolue de votre �quipe municipale. J'ai eu l'occasion de le souligner.
Au quotidien, vous d�plorez � juste titre les dysfonctionnements de la ligne C du R.E.R., qui est devenue ing�rable, inexploitable en raison de sa longueur tentaculaire et de sa v�tust�. Vous ne faites que d�plorer la situation sans proposer quoi que ce soit pour imaginer une future ligne C fiabilis�e, modernis�e. Alors que vous signez des chartes avec les communes limitrophes, vous restez sourd aux demandes des communes du nord-est de Paris qui r�clament � corps et � cris le doublement du tunnel Ch�telet-Gare du Nord, qui permettrait de fiabiliser d�finitivement les lignes B et D du R.E.R. tout en les d�saturant.
Vous parlez des "park and ride", mais en r�alit� que faites-vous ? On sait tr�s bien que c'est la v�ritable solution. O� en �tes-vous de l'ensemble de ces projets ?
Vous avez ax� l'essentiel de votre politique sur la cr�ation de couloirs pour autobus alors que ces modes ne repr�sentent en r�alit� qu'un tr�s faible pourcentage des personnes transport�es. C�dant � la frange la plus extr�miste de votre coalition, vous avez accept� une politique de transports ne prenant en compte que des modes de d�placement assez marginaux. Qu'en est-il de l'essentiel, � savoir le m�tro et le R.E.R. ? Il n'est qu'� consid�rer les baisses aujourd'hui constat�es de la fr�quentation. Encore, pour les bus, nous aurions pu esp�rer que vous poursuiviez l'exp�rience que nous avions entreprise de cr�ation de minibus �lectriques de quartier, revitalisant le commerce local de proximit�, permettant aux personnes ayant des difficult�s � se d�placer de se rendre dans des �quipements publics. Pas de chance pour la vie locale ! C'est le dogme du couloir de bus et l'illusion de la reconqu�te de l'espace d�volu � la voiture. En r�alit�, c'est l'espace utilis� par la circulation g�n�rale qui a triomph�.
Tous ces exemples tr�s concrets attestent que vous n'accordez pas la priorit� � ce qui est r�ellement prioritaire. Votre politique est loin de celle d'un visionnaire ; c'est celle d'un Maire qui voit � court terme, sans prospective, celle de la d�fense d'un pr� carr� par un Maire qui a renonc� � f�d�rer la premi�re R�gion �conomique d'Europe autour de la ville centre, la ville capitale : Paris.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Je viens d'apprendre que les bus �taient un mode de transport marginal. Vous le direz notamment aux personnes �g�es de Paris. Quant aux lignes de bus de quartier, merci de rendre hommage � ceux qui les ont cr��es, il y a exactement 21 ans, en 1983. J'en ai un souvenir extr�mement pr�cis.
Je donne maintenant la parole � M. le Pr�fet de police, avant Denis BAUPIN.
M. LE PREFET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire. Je voudrais rapidement r�pondre � un certain nombre d'intervenants, �tant donn� que la Pr�fecture de police a �videmment une part de responsabilit� dans la politique de circulation, cela sous deux aspects. Le premier, c'est en raison des comp�tences propres qui lui restent pour r�glementer la circulation, comp�tences partag�es avec M. le Maire.
Et �galement, deuxi�me responsabilit� dans l'ex�cution puisque ce sont les services de police qui sont charg�s de faire respecter les r�gles fix�es soit par la Ville soit par la Pr�fecture de police.
Je dirai quelques mots sur le premier aspect pour dire simplement que la Pr�fecture de police entend bien accompagner le souci manifest� par la Ville pour favoriser les transports en commun et trouver un nouvel �quilibre entre les diff�rents utilisateurs de la voix publique. J'entends le faire en assumant mes responsabilit�s en mati�re de s�curit� et en agissant, sans dogmatisme, avec r�alisme et progressivit�.
Nous avons par exemple r�ussi, mais ce n'est qu'un exemple, pour le Mobilien 38 puisqu'il est en fonction maintenant. Je suis certain que nous r�ussirons pour toutes les autres lignes qui sont actuellement en discussion ou en travaux.
Pour la voie sur berge, je m'efforce �galement de r�pondre � la Ville avec pragmatisme. C'est ainsi que j'ai toujours appuy�, Monsieur le Maire, vos demandes concernant "Paris-Plage" pour l'�t� et �galement toutes les demandes de fermeture qui interviennent maintenant toute l'ann�e pour la voie sur berge le dimanche.
Je constate que la fermeture en semaine, pendant l'ann�e, de la voie sur berge entra�ne une v�ritable asphyxie de tout Paris et de sa proche banlieue et c'est la raison pour laquelle je m'oppose � la fermeture de la voie sur berge en semaine.
S'agissant de ma responsabilit� en tant qu'ex�cutant, par les services de police, des r�glementations qui sont �tablies, je dois dire que j'ai donn� trois directives aux services de police.
Tout d'abord, premi�re directive, lutter sans indulgence et avec d�termination contre toute infraction de conduite dangereuse, qu'il s'agisse de la vitesse, de l'alcool�mie, des feux rouges. C'est la premi�re priorit�.
La deuxi�me, c'est lutter sans indulgence contre toutes les incivilit�s, stationnement dans les couloirs de bus ou circulation dans les couloirs de bus, stationnement g�nant, en g�n�ral, � la place des handicap�s, � la place des livreurs ou en double file, tout simplement. Voil� la deuxi�me priorit�.
La troisi�me directive, c'est en revanche de faire preuve de discernement � l'�gard des infractions ni dangereuses ni g�nantes pour autrui.
De 2002 � 2003, il y a eu une augmentation de 42 % des proc�s-verbaux qui sont pass�s de 379.000 � 537.000, ce qui est consid�rable. Cette augmentation s'est maintenue en 2004.
On note �galement une augmentation cette ann�e de plus de 30 % des mises en fourri�re, malgr� la hausse importante des tarifs. Je souligne d'ailleurs qu'il y a l� des limites car je me trouve de plus en plus confront� � des probl�mes sociaux tr�s aigus dans le domaine de la mise en fourri�re qui a donc ses propres limites.
Les r�sultats de ces actions se sont fait sentir. Au niveau de la s�curit� routi�re, nous sommes pass�s de 117 morts en 2001 � 54, l'ann�e derni�re. J'esp�re que nous aurons encore r�duit ce chiffre cette ann�e. Il s'agit donc de 70 morts de moins par an et de plusieurs centaines de handicap�s � vie.
On rel�ve une am�lioration �galement tr�s sensible de la circulation des bus, puisque l� o� les voies r�serv�es ont �t� r�alis�es, la vitesse a �t� multipli�e par deux, suivant les indications de la R.A.T.P.
Mais il nous reste beaucoup � faire. Je compte sur l'installation des radars dans les couloirs de bus, qui devrait commencer dans les semaines qui viennent et qui permettra une verbalisation automatique de tous les contrevenants et notamment des deux-roues motoris�s immatricul�s. Je pense aux motards, puisque ce sera syst�matique et sans intervention humaine. Il y aura donc une deuxi�me �tape d'am�lioration du respect des couloirs de bus, je le pense.
Par ailleurs, une convention a �t� sign�e avec vous, Monsieur le Maire, le 2 juillet dernier, cela fait un peu moins de trois mois, pour affecter 300 A.S.P. � des missions de respect de r�glements divers, notamment en mati�re de circulation et de stationnement, mais �galement dans d'autres domaines, contre toutes les incivilit�s. D'ores et d�j�, sur les 300 pr�vus, 239, tous volontaires, ont �t� affect�s. Il est trop t�t pour faire un bilan puisque ce n'est que depuis la rentr�e que ce nouveau dispositif est en place.
Je compte pouvoir d�velopper ce dispositif qui devrait permettre d'�tre plus s�v�re et plus pr�sent contre les incivilit�s.
Je r�sume en une phrase quelques r�ponses. Pour les deux-roues et les couloirs de bus, j'ai d�j� r�pondu � M. SARRE. Pour les taxis, j'ai convenu avec la profession d'un plan d'augmentation de 1.500 taxis, qui est toujours d'actualit�, mais le nouveau dispositif qui lie directement le rythme de ces cr�ations au niveau de la demande a fait qu'au cours de ces deux derni�res ann�es le ralentissement du tourisme a entra�n� une hausse de l'augmentation des taxis plus mod�r�e que pr�vue. J'ai cependant cr�� 200 taxis au cours des deux derni�res ann�es et, d'apr�s les chiffres de cette ann�e, je pense que l'ann�e prochaine il y aura une tr�s forte acc�l�ration de la cr�ation du nombre de taxis puisque les param�tres devraient s'inverser dans le bon sens.
Je crois avoir r�pondu � peu pr�s � toutes les questions et je m'arr�terai l�, Monsieur le Maire.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�fet de police.
Je donne la parole � Denis BAUPIN pour r�pondre aux orateurs.
M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je me f�licite de la bonne tenue de ce d�bat qui sur le fond tranche largement avec ce que l'on peut lire parfois dans la presse. De bonnes suggestions ont �t� faites sur quasiment tous les bancs de cette Assembl�e. Je ne pourrai pas r�pondre � toutes dans le temps qui m'est imparti, mais elles vont bien s�r �tre toutes �tudi�es.
Je voudrais remercier tous ceux qui ont rappel� l'importance des questions dont nous parlons aujourd'hui, des questions de pollution de l'air, des questions d'effet de serre, des questions d'accidentologie, pour dire que c'est �videmment au nom des victimes de tous ces ph�nom�nes que nous agissons. M�me si la suite de mon propos sera plus technique sur les d�placements, nous devons constamment garder en t�te que c'est pour ces raisons que nous agissons et qu'il est imp�ratif de poursuivre cette politique. C'est la raison pour laquelle Paris n'est pas seul � agir. Beaucoup d'autres grandes villes ont �t� cit�es. Londres, Berlin, Barcelone, Rome, Madrid, et en France, Lyon, Bordeaux, Nantes, Grenoble, mettent en ?uvre ces politiques.
J'ai m�me lu ce matin dans la presse que la Californie, qui n'est pourtant pas un �tat dont le gouverneur est particuli�rement �cologiste, mettait en place une politique de r�duction de la circulation automobile.
Nous voyons bien qu'il s'agit aujourd'hui d'un enjeu de civilisation.
Je voudrais me f�liciter, m�me si cela reste provisoire puisqu'il faut poursuivre cette action, du fait que cette politique a commenc� � donner des r�sultats. Elle donne des r�sultats � la fois parce qu'il y a une politique publique, mais aussi parce que nos concitoyens aujourd'hui participent de cette politique.
Ils y participent d'autant plus que les enqu�tes d'opinion et l'enqu�te que nous avons r�alis�e � l'occasion du P.L.U. ont montr� un soutien tr�s fort des Parisiens. 82 % d'entre eux sont favorables � cette politique, mais aussi des Franciliens, car la derni�re enqu�te du S.T.I.F. avait d�montr� que 75 % des Franciliens �taient favorables aux couloirs de bus.
Il y a des r�sultats aussi en mati�re de pollution, n'en d�plaise � certains de nos opposants. C'est AIRPARIF, pr�sid� par un de vos amis, qui a d�montr� que sur les axes o� il y a les couloirs de bus, il y a dor�navant une diminution de la pollution de l'air.
C'est une politique que nous menons en concertation et je voudrais le redire ici car on a entendu parfois beaucoup de critiques sur ce point.
J'ai particip� personnellement, depuis le d�but de cette mandature, � plus de 140 r�unions. La Direction de la Voirie ne cesse de faire des r�unions de concertation, des centaines de r�union ont eu lieu. Jamais, � Paris, il n'y a eu une telle concertation en mati�re de d�placement, � laquelle participent des milliers de personnes. Gr�ce � cette concertation nous avons pu am�liorer beaucoup de projets sur lesquels il y a eu des suggestions d'am�lioration que nous avons int�gr�es. Nous sommes pragmatiques, mais ce qui ne veut pas dire pour autant que nous donnons syst�matiquement la priorit� � ceux qui veulent privil�gier le conservatisme face � l'immense majorit� de ceux qui veulent que cela bouge. Donc am�liorer oui, mais renoncer au projet, s�rement pas.
Je voudrais dire un mot aussi � cette occasion sur le fait que cette politique ne peut r�ussir que si la voiture y trouve sa place. Oui, je voudrais le dire � M. DARGENT, il n'y a pas que le groupe socialiste qui estime que nous ne sommes pas ennemis de l'automobile, c'est l'ensemble de la Municipalit�. Mais encore faut-il que ce soit la voiture qui s'adapte � la ville, et non la ville � la voiture. Puisque le Mondial de l'automobile a lieu actuellement, je pense que c'est l'occasion d'indiquer aux constructeurs qu'ils doivent faire des v�hicules qui soient mieux adapt�s aux villes, des v�hicules moins polluants, des v�hicules moins consommateurs d'�nergie, des v�hicules qui consomment moins d'espace, et des v�hicules qui soient moins accidentog�nes. Or, ce n'est pas ce qu'ils font depuis vingt ans, bien au contraire, Monsieur LEBEL, puisqu'ils continuent � produire des 4X4, puisque vous voulez que j'utilise le mot, qui sont des v�hicules absolument inadapt�s � la ville, trop dangereux, trop consommateurs d'espace et trop polluants.
Moi-m�me j'ai soutenu M. LEPELLETIER lorsqu'il a fait l'excellente suggestion de mettre en place un bonus-malus, mais je n'ai pas entendu de votre c�t� beaucoup de soutien au Ministre qui pourtant vous repr�sente. Je lui ai d'ailleurs sugg�r� et il trouvait l'id�e int�ressante, Madame TISSOT, (vous devriez lui en parler) d'adapter le bonus aux v�los et notamment aux v�los �lectriques.
Alors garder une place pour la voiture oui, mais � condition que ce soit dans des conditions raisonnables. Et dans cette optique, Monsieur le Pr�fet, je pense qu'il faut que nous retravaillons sur le projet de P.P.A., Plan de protection de l'atmosph�re. Nous pensons nous � Paris, que dans ce plan, il faut qu'il y ait des mesures qui limitent l'acc�s des v�hicules les plus polluants et encouragent les v�hicules les moins polluants non seulement lors des pics de pollution mais toute l'ann�e. Je pense que c'est une n�cessit�, de la m�me fa�on qu'il faut que notre politique favorise un usage plus partag� de la voiture comme l'a �voqu� Mme NENNER, c'est-�-dire une voiture qui ne soit plus une voiture individuelle, mais r�ellement une voiture fonctionnelle que l'on utilise une fois de temps en temps mais qui ne soit pas forc�ment son v�hicule propre, propre dans le sens de sa possession �videmment.
Je voudrais maintenant dire un mot sur les conditions dans lesquelles nous menons cette politique et nos relations avec l'Etat, sujet �voqu� par M. DARGENT, tout � l'heure. Nous sommes dans une p�riode o� l'on parle beaucoup de d�centralisation. Mais je dois dire qu'en mati�re de d�placement, nous n'en sommes encore qu'aux pr�misse. M. le Pr�fet de police a rappel� tout � l'heure son pouvoir en ce qui concerne beaucoup d'axes parisiens et notamment les voies sur berges. Oui, mais enfin c'est un archa�sme ! Dans aucune ville en France des axes ne sont rest�s de comp�tence de l'Etat. Donc pour quelle raison consid�re-t-on que M. le Maire de Paris est moins apte � juger de l'int�r�t collectif que le Maire de Lyon, que le Maire de Bordeaux, que le Maire de Strasbourg, que le Maire de Grenoble ? Vous nous avez interdit par exemple d'utiliser la voie sur berge la semaine derni�re pour une randonn�e cyclable. Nous consid�rons que cela n'�tait pas pertinent. Nous avions fait nos �valuations et si le Maire de Paris avait fait cette demande c'est qu'il pensait qu'en effet cela �tait possible.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).
Il faut poursuivre cette d�centralisation et maintenant que les nationales ont �t� confi�es au D�partement, eh bien, que les axes de comp�tence nationale soient confi�s au D�partement de Paris, en l'occurrence � la Municipalit� dans la Capitale.
De la m�me fa�on, la d�centralisation du Syndicat des transports d'Ile-de-France est une excellente chose, mais elle ne doit pas s'arr�ter en chemin. C'est pourquoi je ne suis pas en accord avec vous, Madame MEYNAUD. Je consid�re, et la Municipalit� avec moi, qu'il faut qu'elle se poursuive et notamment qu'il y ait cr�ation d'une autorit� organisatrice de proximit� qui nous permette, avec nos voisins, de g�rer les transports de proximit�. Il y a plus de comp�tence � notre niveau, au niveau des �lus municipaux, pour choisir si l'offre de bus doit �tre renforc�e sur la ligne 76, 86 ou 91, qu'au niveau du Conseil r�gional, et donc faisons en sorte que cette d�centralisation se poursuive.
Mais surtout �videmment, notre principale inqui�tude sur la d�centralisation, et l�-dessus nous sommes d'accord, c'est �videmment le transfert des moyens financiers. L� il y a une v�ritable inqui�tude. Aujourd'hui, nous avons des signes de la part de l'Etat qui sont particuli�rement inqui�tants : d�sengagement, augmentations des tarifs, non mise en oeuvre du contrat de plan Etat-R�gion. Il est fort � craindre que le projet de budget 2005 montre un d�sengagement de l'Etat qui risque de mettre � mal des projets essentiels pour la collectivit� comme la prolongation du tramway T2, la gare EOLE-Evangile, les couvertures du p�riph�rique...
Je voudrais aussi vous dire un mot sur les relations avec nos voisins. Cela a �t� �voqu� tout � l'heure par M. TR�M�GE, qui dit : "Ah vous n'en dites pas assez en ce qui concerne les transports de banlieue � banlieue." Mais si, nous disons des choses. Mais quand m�me ce n'est pas � la Municipalit� parisienne de mettre en ?uvre cette politique.
Aujourd'hui les transports publics, avant la d�centralisation, sont de la comp�tence de l'Etat. Si les transports publics de banlieue � banlieue ne se sont pas suffisamment d�velopp�s, � qui la faute ? Il faut absolument rem�dier � l'�cart qui existe aujourd'hui entre la densit� des transports collectifs � Paris d'un c�t� et les d�placements de banlieue � banlieue, de l'autre. C'est la priorit� absolue, cela doit �tre la priorit� absolue du Sch�ma directeur de la R�gion Ile-de-France, que la R�gion vient de d�cider de remettre sur l'ouvrage.
Mais pour que les d�placements de banlieue � banlieue se d�veloppent, l� aussi il ne faut pas que l'Etat continue de se d�sengager, il faut d�velopper les transports de Paris � banlieue, et de banlieue � Paris, c'est un sujet essentiel.
Mme MEYNAUD a �voqu� tout � l'heure l'id�e de Mobilien nouvelle g�n�ration. Je ne sais pas s'il faut l'appeler comme cela, mais en tout cas il est n�cessaire que le r�seau de bus parisiens ne tourne plus le dos au r�seau de bus de banlieues, mais que ces deux r�seaux soient vraiment des r�seaux qui ne fassent plus qu'un et que les lignes de banlieues p�n�trent profond�ment dans Paris, de la m�me fa�on que les lignes parisiennes p�n�trent profond�ment en banlieue. C'est un tout essentiel afin que nos concitoyens qui viennent travailler � Paris tous les jours puissent utiliser de fa�on plus fiable les transports collectifs. De la m�me fa�on �videmment il faut une politique de parking relais. M. TR�M�GE n'est pas l� pour entendre ma r�ponse, mais s'il y a bien un �lu, au niveau du Conseil d'administration et au niveau du bureau du S.T.I.F., qui depuis trois ans plaide pour cette politique des parkings-relais, c'est bien moi. Cette comp�tence n'est pas au niveau de la Ville, c'est une comp�tence du S.T.I.F. Or il y a un besoin essentiel : 110.000 places de stationnement existent dans l'agglom�ration parisienne dans ces parkings-relais. Qui le sait ? Qui les utilise ? Parce qu'il n'y a pas de politique d'information, de signalisation, de tarification, de s�curit� dans ces parkings permettant que ceux de nos concitoyens qui sont aujourd'hui otages de leur voiture soient incit�s � l'utiliser.
J'ai aussi beaucoup entendu parler de l'augmentation de l'offre de transport collectif. Evidemment, sur ce point nous ne pouvons qu'�tre d'accord. Je ne vais pas vous faire trois fois le m�me raisonnement en ce qui concerne le S.T.I.F., mais ne disons pas que la Municipalit� ne fait rien. C'est parce que nous avons fortement pes� qu'il y a eu des augmentations de la fr�quence des lignes de bus, des renforcements des lignes de bus le dimanche l'ann�e pass�e. C'est parce que nous nous sommes beaucoup investis que nous avons obtenu la cr�ation de la premi�re ligne de bus de quartier qui sera mise en service d'ici la fin de l'ann�e 2004 dans le 20e arrondissement. C'est parce que nous nous sommes investis, que nous travaillons aujourd'hui avec la R.A.T.P. et le S.T.I.F. pour l'am�lioration de la ligne 13 avec des projets qui devraient aboutir pour certains d'ici 2006, m�me si c'est tr�s long. Et je comprends que lorsqu'on utilise cette ligne de m�tro, les utilisateurs aimeraient que cela aille beaucoup plus vite. Mais l� aussi je ne peux que r�p�ter : nous sommes inquiets du d�sengagement de l'Etat et je m'�tonne que le porte-parole du Gouvernement, qui n'avait pas de mots assez forts pour parler des transports collectifs lorsqu'il �tait candidat aux �lections r�gionales, ne mette pas en ?uvre la politique qu'il a proclam�e, alors qu'aujourd'hui c'est l'Etat qui reste le pilote de la politique des transports collectifs.
Je n'irai pas plus loin sur ce sujet m�me si l'on pourrait dire beaucoup sur le transport collectif la nuit, le dimanche et aussi aux heures creuses. Mais, je crois, il y a des v?ux sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir.
En ce qui concerne le transport de fret, beaucoup sont intervenus et c'est en effet un sujet extr�mement important que le transport de fret. C'est la moiti� de la pollution dans la Capitale qui est li�e � cette politique du tout camion. Je me f�licite de l'unanimit� qui s'est exprim�e ici pour dire qu'en effet il faut que nous allions dans le sens d'une r�duction du "tout camion", m�me si je dois rappeler que l� aussi en mati�re de transport ferroviaire la comp�tence n'est pas principalement celle de la Ville. Mais nous agissons � notre niveau pour faire en sorte que cette politique reprenne. Qui dit fret ferroviaire ne veut pas dire forc�ment utilisation de la Petite ceinture, je le pr�cise pour M. PERNIN, et je vais y revenir dans un instant. Cela peut vouloir dire comme l'a dit M. LE GARREC, une meilleure utilisation des Halles, cela peut vouloir dire des am�liorations en ce qui concerne l'utilisation des gares S.N.C.F. dont beaucoup d'espaces aujourd'hui servent certes � du fret, mais � du fret route-route, ce qui est inacceptable et nous travaillons avec la S.N.C.F. et R.F.F. pour transformer ces espaces pour faire du fret rail-route. En ce qui concerne la Petite ceinture, on ne va pas refaire �ternellement le d�bat dans cette Assembl�e. Chacun rappelle le v?u qu'il a fait voter. Il y a eu deux v?ux relativement contradictoires vot�s par cette Assembl�e, ce qui veut dire que nous sommes, les uns et les autres, partag�s et qu'il faut trouver une solution, je ne dirai pas m�diane, mais une solution qui permette de pr�server les volont�s des uns et des autres. Cela nous semble possible et R.F.F. aujourd'hui, y est ouvert. Il me semble possible d'imaginer que l'on ait � la fois la mise en ?uvre d'une coul�e verte dans un horizon relativement proche et, en m�me temps, de ne pas ob�rer la possibilit� qu'un jour, peut-�tre (personne ne peut d�cider de ce que souhaiteront nos enfants dans quelques ann�es ou quelques dizaines d'ann�es), on puisse r�utiliser ces voies ferr�es, � condition que l'on prenne des mesures notamment en mati�re de bruit et de pollution. Ne faisons pas peur aux gens, il ne s'agira pas de faire traverser des trains de marchandises dans Paris. Personne n'imagine cela ! Ce que certains imaginent aujourd'hui �ventuellement, ce sont des "trams cargos" comme cela commence � �tre exp�riment� � Strasbourg, c'est-�-dire des tramways capables de transporter quelques marchandises et qui fonctionneraient, disons, deux ou trois fois dans la journ�e. C'est bien le maximum que l'on puisse imaginer � un horizon de 20 ou 25 ans. N'agitons pas des �pouvantails sur cette question. Il faut qu'� l'occasion du Plan de d�placement de Paris, nous soyons en mesure, avec R.F.F., de trouver un accord sur ces propositions que nous pourrions coucher sur le papier.
En ce qui concerne l'activit� commerciale, soyons bien convaincus de la volont� de la Municipalit� de ne pas faire de la politique de d�placement un outil qui casserait le commerce dans la ville, c'est exactement le contraire ! D'ailleurs, tous ceux qui vantent le fait que la circulation automobile serait un atout pour le commerce devront nous expliquer pourquoi, pendant la mandature pr�c�dente, Paris a perdu 200.000 emplois, alors que c'�tait le r�gne du tout-automobile. Et pourquoi aujourd'hui on nous pr�sente Londres comme exemple en mati�re d'attractivit� �conomique alors que Londres met aussi en place une politique pour limiter la circulation automobile ? N'agitons donc pas des �pouvantails, constatons que 2 % des achats aujourd'hui � Paris sont faits en voiture, pas plus. Pas moins, mais pas plus. Il faut par rapport � cela, raison garder. Nous agissons avec les professionnels pour am�liorer les conditions de livraison : avec notamment la Chambre de commerce et T.L.F. qui coordonnent les livreurs, nous avons des propositions qui prochainement pourront �tre rendues publiques sur l'am�lioration des aires de livraison parce que c'est une condition essentielle de l'attractivit� en mati�re de commerce et du bon fonctionnement.
Nous sommes en train d'�tudier, comme l'a rappel� le Maire de Paris, des dispositifs pour l'aide au stationnement des commer�ants, des artisans, mais aussi des professions param�dicales pour leur faciliter la vie. Nous sommes en train de regarder aussi le stationnement � proximit� des grands commerces, notamment du c�t� du boulevard Haussmann ou de la rue de Rivoli pour faciliter les achats sp�cifiques, car il faut bien concevoir, comme au B.H.V., qu'il peut �tre difficile de partir avec tout son mat�riel de bricolage par le m�tro.
En ce qui concerne les comptages, un mot, parce que j'entends dire aujourd'hui, y compris dans ces rangs ou dans la presse que les comptages de la Ville ne seraient pas exacts. D'une part, je voudrais vous rappeler que ces m�thodes de comptage ne datent pas d'aujourd'hui, elles sont en ?uvre au sein de la Ville depuis de nombreuses ann�es. J'ai du mal � comprendre pourquoi "le thermom�tre" qui vous paraissait acceptable lorsque vous �tiez aux responsabilit�s, il faudrait tout d'un coup le casser lorsque les chiffres ne vous conviennent plus. Ce "thermom�tre" est mis en ?uvre par la Ville gr�ce � un grand nombre de capteurs. Il n'y a pas une seule ville en France qui fasse autant de mesures. Ce dispositif est totalement conforme aux recommandations du SETRA, le Service d'�tude technique des routes et autoroutes du Minist�re de l'Equipement. Je vous invite � aller v�rifier, � visiter les sites de la Ville o� se font ces comptages.
Mais malgr� tout, puisque cette demande existe, j'ai demand� aux Services de la Ville � la fois de faire r��tudier l'ensemble de nos dispositifs en ce qui concerne l'Observatoire des d�placements pour voir s'il n'y avait pas des am�liorations � apporter � nos statistiques et, par ailleurs, de regarder avec le SETRA et avec le CERTU comment nous pourrions mieux encore mesurer la circulation automobile dans Paris.
Mais que l'on arr�te de dire que la politique municipale serait la source des embouteillages dans la Ville !
La vitesse de circulation dans Paris a baiss� de 20 kilom�tres/heure � 16 kilom�tres/heure entre 1991 et 2001, c'est-�-dire avant notre arriv�e. Ce n'�tait pas la politique des ayatollahs de l'anti-voiture, mais celle du tout voiture. A cette �poque, cela repr�sentait une diminution de 25 % de la vitesse de circulation. Depuis que nous sommes arriv�s la vitesse de circulation est stable.
Les bouchons, ce n'est pas � cause des am�nagements, mais du laxisme et du mauvais comportement des automobilistes. Les responsables, ce sont les automobilistes qui stationnent en double file, qui s'arr�tent pour acheter une baguette de pain ou un paquet de cigarettes et qui bloquent des centaines de v�hicules derri�re eux.
Je ne veux pas accabler la Pr�fecture de police mais, en la mati�re, si nous �tions capables, par des op�rations "coup de poing" de faire en sorte que nos concitoyens fonctionnent de fa�on plus civique avec leur voiture, nous y gagnerions beaucoup.
On cite souvent New York comme exemple en mati�re de s�curit� routi�re. A New York cela circule parce que l'on sait que, si l'on s'arr�te en double file, on se prend un PV maxi !
En ce qui concerne le stationnement, j'ai bien entendu ce que les uns et les autres ont dit notamment en utilisant les r�sultats du questionnaire P.L.U. Oui, il y a sans doute une attente insatisfaite de la part de ceux qui poss�dent une voiture dans Paris. Il faut donc que nous continuions � travailler en mati�re d'offre de stationnement r�sidentiel. Notre politique n'est pas d'organiser la p�nurie, mais de trouver une meilleure fa�on d'organiser l'offre de stationnement. Peu d'entre vous savent probablement qu'il y a � Paris, lorsqu'on additionne les places de stationnement de surface, en souterrain, dans les parkings publics, 800.000 places de stationnement. Il y a 600.000 voitures immatricul�es � Paris. Il y a donc un potentiel largement sup�rieur au nombre de voitures immatricul�es. Il y a d'autres voitures que celle des Parisiens qui stationnent dans Paris, je vous le conc�de, mais il y a surtout une tr�s mauvaise utilisation des places de stationnement existantes.
Dans le P.O.S. que vous avez fait adopter il y a plus de dix ans, il a �t� pr�vu de construire une place de stationnement par appartement, c'est-�-dire le double de ce dont ont besoin les Parisiens. Mais qui a pr�vu un dispositif pour que l'on utilise cette offre surcapacitaire ? On a donc construit dans les immeubles des places de stationnement qui ne sont pas utilis�es. Quand vous nous dites qu'il faudrait maintenir cette r�gle, cela veut dire continuer � construire des places en surcapacit�.
Il faut que nous trouvions des dispositifs, et ce n'est pas simple, juridiquement et techniquement, pour permettre que dans des immeubles o� des places de parking sont en surcapacit�, des gens qui ne sont pas propri�taires ou locataires de ces immeubles puissent y acc�der avec leur v�hicule pour pouvoir y stationner dans de bonnes conditions.
Il faut aussi, Monsieur le Pr�fet de police, que sur la voirie on sanctionne r�ellement ceux qui ne stationnent pas correctement. Vous avez dit qu'il faut sanctionner ceux qui sont dangereux. Vous avez parl� de "discernement" pour ceux qui ne sont pas dangereux. Oui et non. Quand 70 % des automobilistes fraudent au stationnement payant dans la Capitale, c'est inacceptable pour les recettes de la Ville, mais aussi pour le fonctionnement de cette politique !
Je n'en dirai pas plus sur ce sujet, et je ne r�pondrai pas sur les voies sur berges ni sur le centre de Paris o� beaucoup de r�ponses seront apport�es � l'occasion du Plan de d�placements de Paris.
Un mot malgr� tout sur les deux-roues motoris�s car il y a un v?u auquel je devrai r�pondre. Comme le Pr�fet de police (comme quoi nous avons parfois des points d'accord) je suis en d�saccord avec la proposition de v?u de M. SARRE. Je pense que l'ouverture des couloirs de bus aux deux-roues motoris�s serait extr�mement accidentog�ne, et je ne suis pas pr�t � prendre ce risque au nom de ceux qui en seraient victimes.
Pour conclure, je voudrais constater qu'il y a encore un d�bat au sein de notre Assembl�e, m�me un clivage profond entre la droite et la gauche sur la politique des d�placements et sur la politique de qualit� de vie dans Paris. Notre politique vise � r�duire la circulation pour lutter contre la pollution de l'air. Vous vous y opposez mais ne proposez pas d'alternative.
Je voudrais rassurer les nostalgiques du tout voiture puisqu'il reste encore 16 % des Parisiens qui les soutiennent visiblement. Pour notre part, nous avons fait de la d�claration du Pr�sident de la R�publique "Notre plan�te br�le, mais nous regardons ailleurs" un slogan auquel nous nous r�f�rons. Nous ne regardons pas ailleurs et nous allons continuer parce que le temps o� il fallait adapter la ville � la voiture est d�finitivement r�volu, et c'est � ses habitants qu'il vaut adapter la Ville.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � tous et en particulier � l'adjoint qui a fait une tr�s brillante d�monstration de 21 minutes. Il y a juste la derni�re minute o� je ne suis pas s�r d'avoir tout compris. C'�tait un soutien net � une d�claration du Pr�sident de la R�publique, je crois.
Il faut faire attention. Je plaisante.
Alors, chers amis, les communications ne sont pas soumises au vote. Trois v?ux ont �t� d�pos�s par le groupe M.R.C. Sur le premier de ces v?ux, il y a un amendement de l'Ex�cutif. Donc il est plus logique que je fasse d'abord passer l'amendement.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet d'amendement n� 1 bis d�pos� par l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet d'amendement n� 1 bis est adopt�.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u ainsi amend�e, r�f�renc�e n� 1 dans le fascicule, d�pos�e par le groupe M.R.C.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet d'amendement est adopt�e. (2004, V. 178).
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 2 dans le fascicule, d�pos�e par le groupe M.R.C.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est adopt�e. (2004, V. 179).
En revanche, sur le v?u n� 3, il reste un d�saccord avec l'Ex�cutif ainsi qu'avec le Pr�fet de police.
Donc avis d�favorable.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u n� 3 d�pos�e par le groupe M.R.C.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u n� 3 est repouss�e.

Septembre 2004
Débat
Conseil municipal
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