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Vœu déposé par le groupe UMPPA relatif à la création de salles de consommation de drogues.


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons maintenant au v?u n��6 G qui est relatif � la cr�ation de salles de consommation de drogues.

C'est M. BOURNAZEL qui pr�sente le v?u n��6 G et M. Jean-Marie LE GUEN qui donne l'avis de l'Ex�cutif.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Nous allons �voquer un sujet difficile et sensible�: celui de la question de la drogue.

La drogue ravage des vies et encore des familles aujourd'hui dans notre pays.

M. Jean-Marie LE GUEN. - Ah bon�?

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Oui, ah bon, Monsieur Le GUEN, je vous en informe�!

C?est un sujet sensible et nous devons �viter peut-�tre le manich�isme.

Chacun a ses positions, elles sont respectables. Simplement, nous avons aujourd'hui le lancement d'une op�ration, d'une exp�rimentation d'une salle de shoot dans le 10e arrondissement de Paris.

Je voudrais vous interroger, Monsieur le Pr�sident, Monsieur LE GUEN, sur deux points sur cette premi�re question, c'est-�-dire de dire, au fond, qui sera responsable en cas de probl�me dans cette salle�: qui sera le responsable en cas d?un probl�me pour un toxicomane�? C'est une question que je vous pose, � laquelle j?aimerais avoir une r�ponse.

Un probl�me, par exemple, d?overdose�?

Deuxi�mement, y a-t-il des �tudes d'impact pr�vues autour de la salle de consommation pour conna�tre les �ventuels probl�mes ou r�sultats positifs qui auraient �t� amen�s dans le quartier par rapport au trafic de drogues�? Est-ce pr�vu�?

Ensuite, deuxi�me point, nous avons appris par la presse il y a quelques semaines que le maire du 18e, M. VAILLANT ici pr�sent, pour lequel, par ailleurs, j'ai du respect, a pris une position qui n'est pas la mienne, en revanche, de proposer une nouvelle salle, mais cette fois une salle de crack, boulevard de la Chapelle, dans le 18e arrondissement.

Ma question est claire, Monsieur LE GUEN�: c'est "oui" ou c'est "non"�? C?est "oui" ou c'est "non", la salle de crack dans le 18e�? Quelle est la position officielle du Maire de Paris par votre voix, la position du D�partement de Paris sur cette question�?

Car, alors que l'exp�rimentation de la salle de shoot n'a pas encore eu lieu, on propose aujourd'hui une nouvelle exp�rimentation avec une salle de crack. Je crois que nos quartiers, notamment dans le 18e arrondissement, ont besoin aussi d'autres projets que de salles de consommation de drogues, quelles qu'elles soient.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BOURNAZEL.

M. le Maire du 18e arrondissement a �t� mis en cause, donc je lui donne la parole pour 2 minutes.

M. Daniel VAILLANT. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Il est vrai qu?au cours d?un entretien informel avec une journaliste du Parisien, parmi un certain nombre d'autres sujets concernant mon arrondissement, j'ai �t� amen� � rappeler la position qui est la mienne, et la m�me depuis longtemps, sur ces questions de toxicomanie et plus pr�cis�ment sur les ravages de la consommation du crack.

Je suis, faut-il le rappeler, � l'origine de la cr�ation de la structure "Coordination Toxicomanie 18" � l'�poque, association cr��e fin 1998 et qui fut un excellent outil d'intervention de proximit�, menant des m�diations entre les habitants subissant des nuisances, les usagers de drogues et les structures d'accueil.

Le 14 juin 2005, j?ai organis� en mairie du 18e, des �tats g�n�raux du crack intitul�s�: "Crack, errance et polytoxicomanie�: quelles r�ponses concr�tes�?", qui ont r�uni des professionnels et des riverains des quartiers, d�j� � l'�poque, victimes de ces trafics et de la consommation de crack sur l'espace public. D'ailleurs, M. Jean-Fran�ois LEGARET y avait particip� positivement.

Le 19 octobre 2010, j'intervenais ici m�me, au Conseil de Paris, dans le cadre d'un d�bat sur les salles de consommation � moindre risque pour les usagers de drogues et je d�clarais�: "� l'autre extr�me dans l'�chelle des drogues, il faut aussi, je pense, exclure du champ d'action de ce centre la plus dure et la plus dangereuse des drogues actuelles, je veux parler du crack, pour laquelle des dispositifs sp�cifiques doivent �tre trouv�s".

Pour ne pas �tre plus long, Monsieur le Pr�sident, je dis clairement dans cette rencontre informelle qu'apr�s l'exp�rimentation et son �valuation dans le 10e arrondissement, en rendant hommage au courage de R�mi F�RAUD et de Myriam EL KHOMRI qui ont particip� � des r�unions difficiles, mais, � mon avis, positives, mais je ne veux pas faire la r�ponse � la place de Jean-Marie LE GUEN, ne faut-il pas se poser la question que des m�decins, des associations, des �lus, dans leur intelligence collective, puissent r�fl�chir � cette probl�matique sp�cifique du crack�?

J'ai envie de dire � M. BOURNAZEL�: vous consid�rez qu'il faut laisser les crackers, toxicomanes, dans les jardins des Halles, dans les cages d'escalier, sans essayer de r�fl�chir � quelle solution trouver, parce qu'il y a la probl�matique des int�ress�s eux-m�mes, qui sont en addiction, et il y a la probl�matique des riverains, des habitants, qui n'en peuvent plus.

Eh bien, moi, je ne veux pas baisser les bras et je consid�re que nous devrions? Vous savez, ces probl�mes n'arrivent pas qu'aux autres, nous n'avons pas � les exploiter, nous avons � les traiter, nous avons � gu�rir, prendre le chemin du soin quand cela est possible, et c'est, semble-t-il, possible, et, par ailleurs, faire preuve de la plus grande s�v�rit� et r�pression par rapport au trafic.

Je ne vois pas de quoi cr�er ici une pol�mique, Monsieur le Pr�sident.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - M.� BOURNAZEL redemande la parole bri�vement et M. LE GUEN donnera le point de vue de l?Ex�cutif sur le v?u n��6 G.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Simplement en un mot, puisque M. VAILLANT m?interpellait, lui r�pondre que nous avons des avis divergents, cela n'emp�che pas le respect et c'est le d�bat d�mocratique.

Simplement je pense qu?il y a des efforts � faire en mati�re de sant� publique pour renforcer nos centres de lutte contre les addictologies, notamment sur les questions de risques d'overdose et de contamination, d'aider et de renforcer les produits de substitution, Subutex et M�thadone�; la France a obtenu de bons r�sultats, nous pouvons encore mieux faire, mais il n'y a pas une seule politique possible, il y en a plusieurs possibles, et ce sont celles que les Parisiens d�partageront dans un an.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur BOURNAZEL.

Monsieur LE GUEN, qui est particuli�rement comp�tent pour r�pondre sur le v?u n��6 G et sur des questions plus vastes�?

M. Jean-Marie LE GUEN. - Monsieur le Pr�sident, tout d'abord, je note quand m�me que le d�bat commence � atterrir un peu, parce que dans les questions que vous posez sur ce genre de sujet, vous posez des questions qui ne sont pas ill�gitimes�: y a-t-il encore des risques d'overdose et, par ailleurs, l'impact, va-t-il �tre �tudi�?

Je suis un peu surpris que la premi�re de vos pr�occupations soit, aujourd'hui, l'overdose, bien que ce soit un sujet majeur de sant� publique, sous-estim�, d'ailleurs, aujourd'hui, dans les statistiques.

Je suis oblig� de vous r�pondre sur cette question en disant que, malheureusement, pour l'overdose, comme pour tous les sujets d'addictions, la responsabilit� en est toujours de la personne qui fait le choix de prendre des produits qui sont dangereux pour la sant�. C'est un des �l�ments fondamentaux, et rien ne changera de ce point de vue, d'autant qu?� tout moment, dans cette salle de consommation � moindre risque, il sera rappel� que le mieux, �videmment, est de ne pas consommer, mais que si on le fait, alors il faut essayer de diminuer les risques que porte cette consommation, et parmi les risques �ventuels, il y a les risques d'overdose.

La strat�gie qui est mise en place dans ces structures est une strat�gie de r�duction des risques � proprement parler�; ce n'est pas une politique, c'est une strat�gie de r�duction des risques, des risques li�s � la consommation.

A tout moment, l'id�e est de dire � ces personnes de bien r�fl�chir et d'essayer d'�viter de se droguer, pour employer un terme commun.

A tout moment, notre politique est de diminuer les risques et, si possible, d'�carter la probl�matique de la toxicomanie.

De ce point de vue, il n'y a aucune ambigu�t�, la personne sera responsable. Elle est responsable, comme elle l'est aujourd'hui et comme elle le sera demain.

Deuxi�mement, bien �videmment, il y aura des �tudes de suivi d'impact, non seulement sur l?impact de la structure au plan ext�rieur, mais aussi sur le suivi des toxicomanes pour voir ce qui a �t� apport�, � la fois en termes de lutte contre la toxicomanie et de r�duction des risques.

Encore une fois, ce n'est pas une politique, c'est un des �l�ments suppl�mentaires d'une politique qui inclut toute une palette d'interventions. Et puisque vous faites r�f�rence au d�bat que nous aurons sur ce sujet, cela me pousse � vous demander, et peut-�tre � vous sugg�rer, que ce d�bat ait lieu, par exemple, dans les d�bats que vous allez avoir � l'int�rieur de votre formation politique. Ce serait int�ressant de conna�tre la position de toutes les personnes qui seront en d�bat�; on conna�t la v�tre, je crois conna�tre celle de Mme Rachida DATI, peut-�tre serait-il int�ressant que l'on connaisse celle des autres? On conna�t la position du groupe U.D.I., par exemple, qui est oppos�e � votre position, mais cela sera int�ressant de conna�tre la position des diff�rents candidats U.M.P., parce que je pense que lorsqu'on est pour une ville moderne, c'est tr�s int�ressant d'�couter ce que dise l'ensemble des gens qui sont face � vous dans une �lection d�mocratique.

S'agissant du crack, je vous confirme que nous avons pris l'engagement avec les pouvoirs publics nationaux de nous lancer?

J'ai bien compris?

Le MEDEF va voter aussi�?

Je ne savais pas, je croyais que vous votiez au mois de juin...

D'ici l�, en ce qui concerne la salle de crack, nous n?avons engag�, pour l'instant, d'autres dialogues avec les pouvoirs publics que sur un objectif d'une salle de consommation � moindre risque?

Je me suis toujours int�ress�, Monsieur DUBUS, au conflit d'int�r�t qu'il y a dans la situation o� vous �tes, repr�sentant ce que vous repr�sentez, de vouloir venir ici, au Conseil de Paris, d�fendre l'int�r�t g�n�ral des Parisiens. Cela m'a toujours stup�fait, le cumul de responsabilit�s qui �tait le v�tre.

Je me demande comment une future majorit� pourra continuer � supporter, si vous �tes candidat � avoir une majorit�? comment vous pourrez supporter d'avoir dans vos rangs un tel cumul de responsabilit�s, mais on verra?

On est un peu loin du crack. Pour revenir au crack?

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Monsieur LE GUEN, un peu de calme�!

Monsieur LE GUEN, je vous demande l'avis de l'Ex�cutif sur le v?u n��6 G et je donne la parole � Mme DOUVIN apr�s.

Monsieur LE GUEN, vous reprenez votre calme?

M. Jean-Marie LE GUEN. - Je vous ai d�j� donn� mon avis, Monsieur le Pr�sident.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - C?est parfait.

Madame DOUVIN�?

Mme Laurence DOUVIN. - Que M.�LE GUEN retire ses sourires et arr�te un peu de s'�nerver de cette mani�re.

Je trouve impensable qu'il ait trait� notre coll�gue J�r�me DUBUS de cette fa�on. J�r�me DUBUS est conseiller de Paris, il occupe ses fonctions, il n'a pas � �tre critiqu� pour ce qu?il peut faire en dehors du Conseil de Paris, il n'y a donc pas de probl�me � ce niveau-l� et je voudrais que M. LE GUEN retire ses paroles. Sinon, nous demanderons une suspension de s�ance.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Madame DOUVIN, M.�LE GUEN a peut-�tre �t� un peu vif, n?est-ce pas�?

M. Jean-Marie LE GUEN. - Non, c'est au-dessous de ce que je pense�!

Christian SAUTTER, pr�sident. - Dans ce cas-l�, cinq minutes de suspension de s�ance.

Avril 2013
Débat
Conseil général
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