retour Retour

133 - Vœu n° 64 déposé par le groupe U.M.P. en faveur de la préservation du patrimoine de l'Hôtel-de-Ville


M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant 2 v?ux qui ne se rattachent � aucun projet de d�lib�ration et qui sont tous les deux d�pos�s par le groupe U.M.P. D'abord le v?u n� 64 relatif � la pr�servation du patrimoine de l'H�tel-de-Ville.
La parole est � Mme de CLERMONT-TONNERRE.
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, chaque semaine, l'H�tel-de-Ville accueille des milliers de Parisiens et visiteurs du monde entier � l'occasion de visites patrimoniales ou des nombreuses f�tes, r�ceptions et d�bats qui sont organis�s dans ce cadre exceptionnel. La mise en sc�ne de certaines manifestations n�cessite souvent des installations mat�rielles lourdes et l'intervention de prestataires de services techniques ext�rieurs.
Les diverses manipulations n�cessaires pour les r�ceptions � caract�re dit �v�nementiel et la rapidit� d'ex�cution demand�e pour ces chantiers de montage et d�montage ne sont malheureusement pas toujours compatibles avec le respect d'un patrimoine qu'il nous appartient de pr�server afin de le transmettre intact aux g�n�rations � venir. Car nous ne sommes pas, � l'H�tel-de-Ville, dans des locaux ordinaires, mais dans un b�timent charg� d'histoire dont la plupart des salons et galeries sont inscrits � l'"Inventaire Suppl�mentaire des Monuments Historiques", mais aussi dans lesquels l'usure du temps et les manipulations r�p�t�es g�n�rent des d�gradations de tous ordres qui ne font pas toujours l'objet des restaurations n�cessaires pour pr�server le caract�re des lieux.
C'est pourquoi, soucieux que des dispositions de nature � maintenir la qualit� du patrimoine historique de l'H�tel-de-Ville soient prises, nous souhaiterions, Monsieur le Maire, qu'un inventaire g�n�ral des objets mobiliers et des ?uvres d'art de l'H�tel-de-Ville soit r�alis�, qu'un conservateur soit nomm� pour suivre toutes les questions se rapportant au maintien de la qualit� de ce cadre historique et du patrimoine qui s'y trouve, et qu'enfin des dispositions soient prises pour permettre la remise en �tat des �l�ments d�t�rior�s dont je vous �pargnerai la lecture de la liste.
Je tiens � pr�ciser que, si je d�pose ce v?u au Conseil de Paris, aujourd'hui, c'est parce que je l'avais dans un premier temps d�pos� � la Commission du Vieux Paris lors de sa s�ance du 14 septembre. Or, curieusement, ce v?u qui a pourtant �t� vot�, ne figure pas dans la liste des v?ux pris par la Commission. Je trouve que ceci n'est pas convenable, qu'il y a l� un probl�me de transparence dans le fonctionnement de la Commission, et j'ai donc souhait� le d�poser devant le Conseil de Paris afin que, les uns et les autres, nous prenions conscience de cet �tat de chose. Merci.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. CARESCHE.
M. Christophe CARESCHE, adjoint. - Je voudrais dire tout d'abord que je suis heureux de l'int�r�t port� par Mme de CLERMONT-TONNERRE au patrimoine de l'H�tel-de-Ville. Un certain nombre des propositions formul�es sont � �tudier, notamment celle consistant � faire un inventaire g�n�ral du mobilier historique et des ?uvres d'art de l'H�tel-de-Ville. Ceci n'a, jusqu'� pr�sent, pas �t� fait, y compris d'ailleurs quand les appartements priv�s, qui ne le sont plus aujourd'hui, �taient occup�s par le pr�c�dent Maire de Paris. Cet inventaire pourrait donc �tre utilement entrepris.
Je consid�re �galement, m�me si cette proposition est peut-�tre excessive, que l'on pourrait, pourquoi pas, nommer un conservateur afin de veiller � l'entretien de ce patrimoine. Toutes ces suggestions pourront �ventuellement �tre retenues.
Puisque vous avez pos� des questions pr�cises et que vous �tes manifestement bien inform�e, je voudrais vous donner un certain nombre d'�l�ments de r�ponse pr�cis.
En premier lieu, des travaux de restauration sont r�guli�rement entrepris m�me si, parfois, on peut juger leur ampleur limit�e. Ainsi, les 19 lustres de cristal de la salle des F�tes ont �t� redor�s. Je suis pr�cis puisque le v?u est pr�cis : nettoy�s et mis aux normes �lectriques en 2003 et 2004. Il en est de m�me des pendules des deux chemin�es du salon des Arcades et de l'horloge monumentale de l'arri�re de la salle des F�tes : elles ont �t� remises en �tat de fonctionnement en 2003 apr�s 20 ans d'arr�t.
Quant aux huisseries hautes du salon Jean-Paul Laurens, la r�fection vient d'en �tre achev�e. S'agissant des d�gradations qui peuvent se produire lors des r�ceptions et des montages techniques qui pr�c�dent, il faut pr�ciser que celles-ci concernent principalement les plinthes, souvent heurt�es par les engins de manutention. Leur r�fection est simple car elle ne rel�ve pas de la restauration.
L'�tude actuellement men�e pour la mise aux normes du chauffage, des ventilations et des coupe-feu � r�aliser au niveau du plancher de la salle des F�tes justifie pleinement de ne pas avoir entrepris le remplacement complet du parquet estim� � 500.000 euros puisque celui-ci serait forc�ment endommag� par ces travaux techniques pr�alables. Cette r�novation se fera le moment venu, dans la continuit� de ce qui a �t� entrepris au salon Georges Bertrand.
Quant � la restauration du vase de S�vres et des tapisseries d'Eustache Lesueur, des devis ont �t� r�alis�s : 16.000 euros pour le S�vres, par exemple. L'inscription budg�taire aff�rente sera sollicit�e.
Mais avant de me pr�occuper du devenir du vase de S�vres, je me suis pr�occup� du sort de l'agent gri�vement bless� par le bris de ce vase. Je l'ai re�u d�s sa sortie de l'h�pital et lui ai assur� que la Ville s'emploierait � lui trouver un nouveau poste : en raison de cet accident, il ne pourra plus en effet exercer la fonction qui �tait la sienne auparavant. Nous allons donc avec lui, rechercher un poste qui lui permette de continuer � travailler � la Ville dans de bonnes conditions. Je dois le recevoir � nouveau dans quelques jours.
Les d�g�ts aux volutes des plafonds, cons�cutifs � l'infiltration dans le salon Jean-Paul Laurens, datent de la pr�c�dente mandature. Ils n'ont pas �t� r�par�s � l'�poque mais il conviendra �videmment de le faire.
En conclusion, le patrimoine architectural de la Ville doit �tre accessible aux visiteurs lors de r�ceptions ou � l'occasion des Journ�es du patrimoine, 15.000 personnes pour les derni�res. Il n'est pas envisageable de faire de l'H�tel-de-Ville un mus�e ferm� au public. Une attention particuli�re doit �videmment �tre port�e � son patrimoine, mais les travaux r�alis�s en 2003 et 2004 montrent que cette pr�occupation est partag�e par tous et, en premier lieu, par l'Ex�cutif.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Monsieur CARESCHE, pardonnez-moi. Pr�cisez votre position par rapport au v?u pr�sent� par Mme de CLERMONT-TONNERRE parce que vous avez quasiment r�pondu � toutes les questions.
M. Christophe CARESCHE, adjoint. - Les r�ponses que je donne devraient normalement conduire Mme de CLERMONT-TONNERRE � retirer ce v?u.
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Je le maintiens.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Vous maintenez votre v?u malgr� la r�ponse tr�s compl�te de M. CARESCHE ?
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Tr�s concr�tement, il est absolument n�cessaire que l'on soit plus attentif au respect du patrimoine de l'H�tel-de-Ville.
Un exemple tout r�cent : vous venez d'installer au milieu de la galerie des Commissions, une sorte d'�vier en trouant une superbe porte en bois. J'estime que vous ne respectez pas le patrimoine de l'H�tel-de-Ville et qu'il y a urgence � �tre plus attentif � sa pr�servation. Je maintiendrai donc ce v?u.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Mme de CLERMONT-TONNERRE ne retire pas son v?u.
Monsieur CARESCHE, en l'occurrence ?
M. Christophe CARESCHE, adjoint. - J'y suis d�favorable.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. BLOCHE pour une explication de vote. Une minute.
M. Patrick BLOCHE. - Tr�s rapidement, je voudrais dire que le groupe socialiste et radical de gauche, puisque ce v?u est maintenu, votera contre parce que je n'aime pas son esprit, pour deux raisons au moins.
Premi�rement, je m'�tonne qu'un �lu ou qu'une �lue ait des connaissances aussi pr�cises des d�gradations commises � l'H�tel-de-Ville.
Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Lisez la presse.
M. Patrick BLOCHE. - Je suppose que vous aviez mesur� la hauteur du vase et que vous aviez constat� qu'il mesurait un m�tre cinquante, comme moi �videmment...
Au-del� de cela, au-del� de la pr�cision de ce v?u qui m'interroge, je voudrais surtout dire que ce v?u me d�pla�t par son esprit car il y aurait une tentation, comme c'�tait le cas avant 2001, de vouloir refaire de l'H�tel-de-Ville une sorte de mus�e et de maison ferm�e.
Or, l'H�tel-de-Ville est une maison commune que Bertrand DELANO� a voulu ouvrir � des Parisiens qui n'y avaient pas eu acc�s jusqu'� pr�sent, de toute origine et de toute condition. Au-del� de la pr�servation de ce patrimoine auquel nous sommes tous attach�s, je voudrais que la Mairie de Paris reste cette maison ouverte, � l'image de la politique que nous conduisons.
M. Eric FERRAND, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u n� 64 d�pos�e par le groupe U.M.P.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u n� 64 est repouss�e.

Septembre 2004
Débat
Conseil municipal
retour Retour