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76 - Vœu déposé par les groupes socialiste et radical de gauche, "Les Verts", communiste et du Mouvement républicain et citoyen concernant le relogement des familles évacuées du 28, rue de la Tombe Issoire et du 17, Villa Saint-Jacques


Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Mes chers coll�gues, nous avons maintenant � examiner le v?u r�f�renc� n� 40 dans le fascicule. Ce v?u est d�pos� par les membres de la majorit� municipale et ne se rattache � aucun projet de d�lib�ration.
Je donne la parole pour le d�fendre � M. CHERKI.
M. Pascal CHERKI, adjoint. - Merci, Madame la Maire.
Il s'agit d'un v?u relatif au dossier bien connu du 28, rue de la Tombe d'Issoire et du 17, Villa Saint-Jacques.
Le 21 juillet au matin, en application d'un arr�t� du Pr�fet du 19 juillet, il a �t� proc�d� avec le concours des forces de l'ordre � l'�vacuation de mani�re assez muscl�e voire tr�s muscl�e des familles r�sidentes du 28, rue de la Tombe d'Issoire et du 17, Villa Saint-Jacques, consid�rant un danger grave et imm�diat pour la s�curit� des occupants des lieux.
Je dis de mani�re muscl�e puisqu'� cette occasion, une des �lus du 14e arrondissement, Mme Genevi�ve BELLENGER, a �t� l�g�rement bless�e.
25 personnes dont 5 enfants mineurs ont �t� expuls�es de leur lieu de r�sidence vers des h�tels � Bobigny et � Montreuil pour un h�bergement provisoire d'une dur�e de huit jours, alors que la dur�e minimale d'h�bergement que la propri�taire se doit de prendre en charge n'est jamais inf�rieure � un mois.
A l'issue de cette courte journ�e d'h�bergement provisoire, aucun dispositif de prise en charge des familles expuls�es n'a �t� pr�vu.
Nous rappelons que dans des situations semblables un dispositif de relogement aurait d� �tre organis� bien avant l'expulsion par la Pr�fecture de Paris, en partenariat avec la Mairie de Paris, conform�ment au droit commun qui, � notre avis, a �t� bafou� en l'esp�ce.
Cela n'avait pas �t� le cas lors des expulsions ant�rieures sur ce m�me site.
Les �v�nements du 21 juillet attestent donc d'une volont� de r�gression des proc�dures de dialogue entre services du Ministre de l'Int�rieur et Municipalit�, au moment m�me o� le Ministre de la Coh�sion sociale affiche une politique de renforcement des partenariats.
Confront�e aux effets d'un double langage gouvernemental et � la carence de l'Etat dans la gestion sociale de cette expulsion, l'�quipe municipale du 14e arrondissement s'est trouv�e contrainte d'assurer seule, avec l'aide des services sociaux de l'arrondissement, le suivi de cette situation d'urgence, provoqu�e par un arr�t� pr�fectoral non conforme � la r�glementation en mati�re de lutte contre les exclusions.
Ainsi, en raison d'une r�elle politique de lutte contre les exclusions men�e par la majorit� municipale du 14e arrondissement et de son soutien actif aux actions associatives pour un accompagnement social li� au relogement des familles depuis plus d'un an, le Conseil de Paris s'�l�ve contre la mani�re dont a �t� organis�e l'op�ration d'expulsion et �met le v?u que le Maire de Paris demande au Pr�fet deux choses :
D'abord, qu'un dispositif s'appuyant sur une enqu�te sociale soit rapidement mis en place pour faire aboutir, comme le pr�voit la loi, le relogement des familles expuls�es, selon les situations familiales et financi�res.
En second lieu, que le propri�taire, la SOFERIM, avec lequel nous avons un dialogue tr�s difficile, participe aux frais d'h�bergement provisoires en h�tel en attendant des solutions plus durables.
Je vous remercie.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur CHERKI.
Le Repr�sentant du Pr�fet de police va vous r�pondre et M. MANO aura la parole ensuite.
M. LE REPRESENTANT DU PREFET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire.
J'apporterai quelques pr�cisions par rapport � ce qui vient d'�tre dit. Je voudrais d'abord rappeler que c'�tait une �vacuation pour un p�ril imminent et que par voie de cons�quence, nous �tions conduits � agir dans l'urgence, compte tenu du risque qui courait vis-�-vis de ce b�timent.
En aucun cas il ne s'agissait d'une expulsion.
Deuxi�me point, nous avions pris contact avec le propri�taire sur un dossier difficile, je le reconnais, d�licat. Le propri�taire, qui n'a aucune obligation l�gale de proc�der � un quelconque relogement, a accept� de les reloger pour une p�riode d'une semaine.
Sur la base de ce relogement, nous avons pu proc�der � l'�vacuation de ces personnes.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur le repr�sentant du Pr�fet de police.
La parole est � M. MANO.
M. Jean-Yves MANO, adjoint. - Je partage � la fois l'�motion des �lus du 14e arrondissement et le rappel des r�alit�s fait par le repr�sentant du Pr�fet de police.
Je rappellerai en compl�ment que l'association Saint-Vincent-de-Paul qui suivait les dossiers des familles a propos� � de nombreuses reprises des logements, certes en banlieue, mais qui ont �t� refus�s par les familles. Il faut reconna�tre la complexit� de ce dossier.
En m�me temps, je peux comprendre le souci exprim� par la municipalit� du 14e arrondissement de voir reloger les personnes mais je me dois de l�gitimement rappeler que nous ne pouvons pas reloger les squatters en toute circonstance.
Sinon, que deviennent les 100.000 demandeurs de logement inscrits sur le fichier parisien ?
N�anmoins, j'estime que la d�marche qui est propos�e de mener une enqu�te sociale au sujet du devenir des familles est positive. Cela peut �tre accept�.
Par ailleurs, que le propri�taire participe aux frais d'h�bergement provisoire en h�tel fait partie des choses que le propri�taire actuel peut entendre.
C'est pourquoi, une fois �mises toutes les r�serves n�cessaires, je soutiens ce v?u.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur MANO.
Avant de mettre aux voix, nous avons une explication de vote de Mme ATALLAH pour le groupe "Les Verts".
Mme Marie-Th�r�se ATALLAH. - Merci, Madame la Maire.
Je voudrais simplement dire que nous pensons que la violence et le traumatisme qu'ont subi les familles lors de cette expulsion aurait pu �tre �vit�s si une r�elle politique sociale �tait appliqu�e par la Pr�fecture de police et la Pr�fecture de Paris pour g�rer les squats et les situations ill�gales � Paris.
Pour ces raisons, le groupe "Les Verts" s'associe � ce v?u pour d�noncer ce type de proc�dures et demander qu'elles soient remplac�es par une r�elle gestion sociale partenariale ayant pour objectif le relogement durable des familles, notamment les familles expuls� du 26, rue de la Tombe d'Issoire et du 7, Villa Saint-Jacques dans le 14e arrondissement.
Merci.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Madame ATALLAH, vous �tiez parmi les signataires du v?u et je comprends que vous vous y associez, mais vous �tiez d�j� associ�e. Du coup, M. le repr�sentant du Pr�fet de police voudrait pr�ciser un point.
Je lui donne la parole pour quelques minutes.
M. LE REPRESENTANT DU PREFET DE POLICE. - Je souhaite rappeler le cadre juridique dans lequel nous sommes intervenus, au-del� de l'aspect de violence qui n'a jamais �t� signal� aux services de la Pr�fecture de police.
Nous intervenons dans le cadre d'un p�ril imminent, Madame, c'est-�-dire que nous sommes dans l'obligation de proc�der � l'�vacuation de ces personnes car le b�timent s'�croule. Ce n'est pas une question de volont� ou d'absence de volont� de la Pr�fecture de police, c'est que nous sommes dans l'obligation de le faire, sinon il y aurait un risque physique pour les personnes et ceci est constat� par un architecte de s�curit� qui fait un constat objectif sur la dangerosit� du b�timent.
Ce sont les seules pr�cisions que je souhaitais vous apporter.
Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup pour ces pr�cisions utiles.
Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par les groupes de la majorit� municipale, soutenue par l'Ex�cutif.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est adopt�e. (2004, V. 192).

Septembre 2004
Débat
Conseil municipal
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