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2010, Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif à la Journée nationale d'hommage aux Harkis.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du v?u r�f�renc� n� 46 dans le fascicule, d�pos� par le groupe Centre et Ind�pendants, relatif � la Journ�e nationale d'hommage aux Harkis. Il ne se rapporte � aucun projet de d�lib�ration.

Je donne la parole � Mme BERTRAND, pour une minute.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Merci, Monsieur le Maire.

La France a d�cid� l'institution d'une Journ�e nationale d'hommage aux Harkis chaque 25 septembre. Les Harkis sont ces combattants suppl�tifs alg�riens qui ont particip� au maintien de l?ordre en Alg�rie entre 1954 et 1962.

En Alg�rie, les Harkis et leurs familles ont subi de terribles repr�sailles, notamment apr�s l'ind�pendance de l'Alg�rie : ce sont 60.000 morts au minimum, 60.000 ayant d� fuir en France, sur une population globalement estim�e � 200.000 personnes.

En France, les Harkis ont trop longtemps �tait oubli�s, voire abandonn�s et les gouvernements successifs n'ont jamais �t� � la hauteur, allais-je dire, des besoins ou des demandes de ces populations. Or, de nombreux Harkis et descendants de Harkis vivent � Paris, et m�me travaillent pour certains pour la Ville.

Consid�rant qu'il existe aujourd'hui, parmi les survivants de cette trag�die et leurs descendants, une volont� de r�conciliation, d'apaisement et d'insertion, le groupe Centre et Ind�pendants demande qu'une comm�moration municipale d?hommage aux Harkis se d�roule d�sormais soit le 25 septembre, au moment des c�r�monies nationales, soit � un autre moment et selon des modalit�s � d�terminer.

Merci, Monsieur le Maire.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme VIEU-CHARIER.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Mes chers coll�gues, quel que soit ce que l?on pense de l'engagement des Harkis, je voudrais dire que la France a une dette vis-�-vis des Harkis et de leurs familles. Leurs itin�raires ont �t� multiples, leurs engagements avaient des raisons diverses, et beaucoup d'entre eux n'avaient connu que le syst�me colonial pour �tre enr�l�s si jeunes quelquefois dans cette guerre.

Comme l'a dit Pierre VIDAL-NAQUET, "en enr�lant les Harkis et en en faisant ainsi un instrument de la politique de r�pression, le Gouvernement et l'arm�e ont compromis ces hommes aux yeux de leurs compatriotes". Des milliers d'entre eux ont �t� tortur�s, massacr�s et surtout abandonn�s. Et que dire surtout de la mani�re dont ont �t� trait�s hommes, femmes et enfants lors de leur rapatriement, quand ils ont eu la chance d'�tre rapatri�s, parce que nombre d'entre eux sont rest�s sur les quais � Alger et ont �t� massacr�s !

Lors de leur rapatriement en 1962, dans les camps du Larzac et dans les camps de Rivesaltes, qui avaient accueilli de fa�on honteuse les r�publicains espagnols, ils y sont rest�s de longues ann�es et ils sont devenus des sous-citoyens.

Leurs enfants et leurs petits-enfants �taient � la marge de la population fran�aise. Aujourd'hui, ces enfants et ces petits-enfants demandent � leurs parents de leur raconter leur histoire, et elle n'honore pas la France. Cette m�moire douloureuse doit �tre mieux connue et mieux explor�e pour permettre une connaissance sereine et apais�e de ces �pisodes tragiques.

Je voudrais dire que la Ville de Paris est loin d'�tre absente sur cette question. D'abord, elle participe � la comm�moration nationale du 25 septembre depuis 2001. Ensuite, un colloque a �t� organis� � l?H�tel de Ville, deux consacr�s � l'histoire et � la m�moire des Harkis.

Comme vous le savez sans doute, Bertrand DELANO� a tenu en 2005 � apposer deux plaques aupr�s du monument consacr� � la guerre d?Alg�rie d�cid� par Jacques CHIRAC en 1995, dans le square de la Butte du Chapeau-Rouge dans le 19e arrondissement, l'un en hommage aux Harkis et � leurs familles, l'autre en souvenir de toutes les victimes civiles de cette guerre.

Il est donc tout � fait envisageable et tout � fait honorable de penser � organiser une c�r�monie comm�morative le 25 septembre, sous r�serve �videmment que les travaux li�s au prolongement du tramway le permettent - c?est technique - mais c'est pour cela que personnellement, et au nom de la majorit� municipale, je propose un vote positif sur ce v?u.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Communiste et �lus du Parti de Gauche, socialiste et radical de gauche et apparent�s, Centre et Ind�pendants et U.M.P.PA.).

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Nous allons donc passer aux voix du v?u n� 46.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Centre et Ind�pendants, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 231).

Pour ma part, je suis tr�s heureux que l'on rende hommage aux Harkis, compte tenu de tout ce qui a �t� dit.

Septembre 2010
Débat
Conseil municipal
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