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2010, SG 204 - Communication sur la jeunesse à Paris. Vœu déposé par le groupe Communiste et élus du Parti de Gauche relatif à la vente directe de fruits et légumes dans la restauration scolaire. Vœu déposé par le groupe socialiste, radical de gauche et apparentés relatif à la mise en oeuvre de la réforme des tarifs de restauration scolaire. Vœu déposé par le groupe socialiste, radical de gauche et apparentés relatif à la situation des jeunes sans affectation scolaire. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif à l'affectation des élèves des collèges.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je propose que nous passions maintenant au d�bat sur la communication que je vous ai adress�e.

J'aborde mes chers coll�gues ce d�bat sur la jeunesse � Paris avec beaucoup de gravit�, car si la crise frappe certes partout, sans distinction, elle touche avec encore plus de violence les jeunes qui sont les plus vuln�rables.

Aujourd'hui, dans notre pays, 20 % des moins de 25 ans vivent sous le seuil de pauvret�. Pr�s d'un tiers sont au ch�mage. Parmi ceux qui ont une activit�, combien de contrats pr�caires, de stages peu ou pas r�mun�r�s, de temps partiels subis ?

Nous devons donc r�pondre � une urgence et inventer pour une g�n�ration qui perd confiance, non seulement des rep�res, mais aussi des moyens concrets d'insertion et de progression.

Nous avons souhait� que cette communication de rentr�e s'ouvre, bien s�r, par un d�veloppement consacr� aux questions scolaires car l'�cole, avec ses succ�s et ses �checs, d�termine largement tout ce qui suit.

Or, elle traverse une crise profonde qui menace jusqu'� son identit�. Elle est aujourd'hui gravement fragilis�e. Apr�s 60.000 suppressions de postes depuis 2002, il y a en cette rentr�e encore 16.000 enseignants, surveillants, �ducateurs, m�decins scolaires en moins pour des milliers d'�l�ves en plus.

Paris est directement frapp�e par cette politique �troitement comptable. J'ajoute qu'avec la disparition de l'ann�e de stage, � laquelle rien n'est venu s�rieusement se substituer, les jeunes enseignants se retrouvent brutalement confront�s � des situations in�dites pour eux et souvent tr�s difficiles.

A Paris, ce sont ainsi 170 professeurs des �coles, dont 44 dans les zones d'�ducation prioritaires, et plusieurs centaines de professeurs de coll�ge qui ont �t� priv�s de toute formation avant de commencer � exercer leur m�tier.

L'id�e que l'on puisse envoyer un jeune dipl�m� devant une classe de plus de 30 �l�ves, sans pr�paration d'aucune sorte � ce m�tier, marque une forme de d�sinvolture incroyable, aussi bien pour les enseignants que pour les enfants qu'ils doivent former.

Devant ces coups port�s au service public de l'�ducation, que peut faire une collectivit� locale comme la n�tre ?

Essentiellement trois choses, d'abord exprimer � toute la communaut� scolaire, aux �l�ves, aux parents et aux enseignants notre solidarit� et notre soutien actif dans cette p�riode si dure.

Deuxi�mement, bien s�r, investir sur ce qui d�pend directement de nous, le patrimoine scolaire auquel nous avons cette ann�e consacr� au total plus de 87 millions d'euros.

Je tiens en particulier � mentionner l'ouverture du coll�ge Aim� C�saire rue Pajol dans le 18e arrondissement et de l'�cole maternelle du 5 rue de Cambrais dans le 19e arrondissement, accessible � tous les types de handicap.

Enfin, nous devons nous mobiliser pour le p�riscolaire qui est aussi un moyen pr�cieux de lutter contre le d�crochage et de r�duire les in�galit�s.

11 projets de jumelage entre des �tablissements scolaires et des institutions culturelles ont ainsi permis � des milliers d'enfants de s'initier aux arts plastiques, � la photographie, au cin�ma, au th��tre ou � la musique.

Je tiens, d'autre part, � �voquer un point directement li�, lui aussi, � l'objectif de r�duction des in�galit�s : la nouvelle tarification pour les cantines.

Notre Conseil a vot� en mai dernier une r�forme majeure pour la justice sociale dans notre ville. Comme j'en avais pris l'engagement en mars 2008 devant les Parisiens, les m�mes tarifs s'appliquent dor�navant � toutes les familles, o� qu'elles habitent dans la capitale.

Cette r�forme rel�ve de la pr�rogative confi�e par la loi � notre Conseil. Elle est l�gitime, car le budget municipal apporte aux caisses des �coles une subvention qui repr�sente plus de la moiti� de leurs ressources.

Elle est enfin et surtout juste et n�cessaire, car elle permettra � 65 % des familles parisiennes de voir leurs tarifs baisser.

Les maires de l'opposition municipale ont saisi le Pr�fet pour lui demander de d�f�rer cette r�forme devant le tribunal administratif. Face au refus du Pr�fet qui a valid� la l�galit� de notre r�forme, cinq maires d'arrondissement ont pris la lourde responsabilit� de se mettre hors-la-loi en refusant d'appliquer cette d�lib�ration pourtant ex�cutoire, mais nous ferons en sorte que cette r�forme entre bien dans les faits et je tiens � remercier les 15 maires d'arrondissements, dont 3 si�gent sur les bancs de l'opposition municipale, qui l'ont, d�s � pr�sent, mise en ?uvre.

Mes chers coll�gues, nous avons tenu, cette ann�e, � �largir le th�me de notre s�ance de rentr�e � la jeunesse dans toutes ses dimensions, et notamment � une g�n�ration, les 15-25 ans, dont nous devons comprendre les attentes et les inqui�tudes, afin d?y r�pondre par des actes.

Le premier d�fi auquel nous sommes confront�s, c'est l'acc�s des jeunes au logement. Leurs revenus sont souvent faibles, voire inexistants, et ils ne trouvent que tr�s difficilement les moyens de leur ind�pendance. L?allocation Paris Logement leur est donc tout particuli�rement destin�e, notamment aux jeunes travailleurs et aux �tudiants boursiers.

Je rappelle que cette aide, d'un montant minimum de 80 euros par mois, est vers�e aux Parisiens qui consacrent plus de 30 % de leurs revenus � leur loyer et � leurs charges.

Nous consacrons, d'autre part, un effort important au logement social �tudiant.

En deux mandats, ce sont ainsi 7.800 logements �tudiants qui auront �t� financ�s. A la fin de cette ann�e 2010, nous aurons d�j� atteint le chiffre de 6.200.

Nous allons aussi, � partir de 2011, ouvrir aux jeunes exclus du march� locatif le dispositif "Louez Solidaire". C'est �videmment toujours insuffisant au regard des besoins, mais c'est bien une impulsion nouvelle qui est marqu�e depuis 9 ans et cela constitue une premi�re r�ponse concr�te aux difficult�s des jeunes Parisiens.

Second d�fi : l'emploi. C'est un sujet majeur sur lequel notre assembl�e a d'ailleurs constitu�, � l'initiative du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, une mission dont les propositions sont, en ce moment, �tudi�es avec attention.

Signalons, en cette rentr�e, une nouveaut� : le R.S.A. a �t� �tendu aux moins de 25 ans, mais cette ouverture est assortie de conditions si r�ductrices que la plupart des jeunes en sont exclus.

Devant l'�tendue et la gravit� de la crise et dans ce domaine qui rel�ve avant tout de la comp�tence de l'Etat, les r�ponses de la Ville ne peuvent �tre que partielles. Elles sont pourtant nombreuses et souvent tr�s efficaces.

Mentionnons d'abord les forums "Paris pour l'emploi", organis�s sous l'autorit� de Christian SAUTTER, qui permettent, chaque ann�e, � des milliers de Parisiens de moins de 30 ans de rencontrer des employeurs.

L'ann�e derni�re, ce sont ainsi 5.000 jeunes qui, gr�ce � ce forum, ont trouv� un travail, la grande majorit� en contrat � dur�e ind�termin�e.

Je tiens aussi � saluer le travail des cinq missions locales parisiennes. Elles ont accompagn� cette ann�e plus de 20.000 jeunes, dont pr�s d'un tiers ont ainsi pu acc�der � l'emploi. La mission Belliard, par exemple, dans le 18e arrondissement, a d�velopp� des programmes tr�s innovants dans le domaine essentiel pour notre vie collective de la solidarit� interg�n�rationnelle.

Pour encourager, soutenir et consolider les missions locales, notre collectivit� proc�dera, l'ann�e prochaine, en lien avec l'Etat et la R�gion, � une r�vision de leur statut et de leur organisation. Le but de cette r�forme est de renforcer leur unit�, et donc leur compl�mentarit� et leur efficacit�.

Paris est �galement particuli�rement mobilis�e pour embaucher, nous-m�mes, des personnes en insertion. Plus de 1.500 jeunes en contrat aid� sont ainsi recrut�s dans les services de la Ville et l?effort sera intensifi� en 2011 avec une centaine d'embauches suppl�mentaires.

Mais toute politique de la jeunesse doit prendre en compte, au-del� m�me des urgences sociales, une r�alit� dont l'intensit� est souvent propre � ce moment de la vie : le besoin d'engagement.

S'engager pour un jeune dans la soci�t� urbaine de ce d�but de si�cle peut prendre les formes les plus diverses, du soutien des causes humanitaires � l'app�tit de culture sous toutes ses formes.

L'id�e est toujours de donner, d'�changer, d'avancer ensemble. Les jeunes ont besoin de lieux pour exprimer ces go�ts de la vie.

Deux exemples : la Maison des initiatives �tudiantes abrite et soutient les projets les plus divers, qu'ils rel�vent de la solidarit�, de la culture ou du sport. Elle accueille ainsi plus de 90 associations. A partir de cette rentr�e 2010, elle ouvre �galement ses services aux �tudiants porteurs de projets individuels et pour que ce lieu de la cr�ativit�, de l'innovation, ne se limite pas � une adresse dans la capitale, nous avons d�cid� de lui permettre d'essaimer sur les campus et dans les quartiers. La premi�re antenne de la Maison des initiatives �tudiantes ouvrira donc au d�but de l'ann�e prochaine � "Paris Rive gauche".

Dans le m�me esprit, le projet des Halles offre l'occasion de cr�er un espace pour les jeunes, leur culture et leur envie de partage. 1.500 m�tres carr�s au c?ur de la Canop�e seront ainsi r�serv�s aux cr�ations et aux productions musicales des jeunes de Paris et de la M�tropole.

Mes chers coll�gues, vous le voyez, l'objectif de la Ville de Paris est de permettre aux jeunes d'acc�der autant que possible � l'autonomie, c'est-�-dire � la ma�trise de leur propre destin.

Il faut entendre les jeunes, et nous aurons l'occasion de le faire ici m�me demain matin en recevant le Conseil parisien de la jeunesse, mais nous devons aussi r�pondre � leurs angoisses et � leurs esp�rances.

Le champ de r�flexion et d'action est consid�rable et je tiens � remercier tr�s chaleureusement Colombe BROSSEL, Bruno JULLIARD et Didier GUILLOT. C'est une fiert� de voir ces trois jeunes adjoints, sinc�res, inspir�s, dynamiques, mettre leurs comp�tences et leur ardeur au service des Parisiens. Avec eux, c'est l'ensemble de l'�quipe municipale qui travaille � donner � la jeunesse de Paris des raisons et des moyens d'avoir confiance en elle.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Mes chers coll�gues, la conf�rence d'organisation a organis� le d�bat ; je donne d'abord la parole � Mme Emmanuelle BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, cette communication de rentr�e scolaire est, pour nous, l?occasion de d�battre de la situation de notre �cole publique.

A plusieurs reprises, et dans cette Assembl�e, le groupe Communiste et des �lus du Parti de Gauche est intervenu pour dire sa forte inqui�tude. Nous avons pr�sent� plusieurs proposition et d�nonc� � de nombreuses reprises la politique de casse de l?�cole publique entreprise par le Gouvernement actuel.

Cette rentr�e scolaire, dans un contexte social explosif, a �t� marqu�e par plusieurs journ�es de gr�ve des personnels de l'Education nationale, suivies jusqu'� 60 % dans le premier degr� et dans le second. Malgr� cela, le Gouvernement reste sourd.

Sourd �galement aux rapports sortis de ses propres services, comme un r�cent rapport de l'Inspection g�n�rale de l'Administration de l'Education nationale qui d�nonce - je cite "une rentr�e qui pr�pare assez peu l'avenir", du fait d?une r�forme qui, en plus de cr�er des tensions, se fait au d�triment des coll�ges.

Cette r�forme signe le profond m�pris que le Gouvernement porte � l'�cole publique :

- m�pris quand on compte 700 nouveaux �l�ves pour 3 postes d?enseignant cr��s, quand la hausse du nombre d'�l�ves par classe devient un objectif �conomique � atteindre ;

- m�pris encore quand, � cette rentr�e, 170 nouveaux enseignants � Paris dont 44 jeunes affect�s en R.E.P. (r�seau d'�ducation prioritaire) n?ont pu b�n�ficier de la formation p�dagogique n�cessaire ;

- m�pris toujours lorsque l?assouplissement de la carte scolaire en finit avec la mixit� sociale des coll�ges.

Ce choix politique de la Droite, ce choix id�ologique, refuse de consid�rer l?�cole publique comme �mancipatrice, alors qu'elle est indispensable � toute avanc�e sociale collective. Au nom d?une id�ologie qui pr�ne la mise en concurrence des hommes et des territoires, nous subissons un d�montage minutieux et programm� de l'ensemble de nos services publics. Nous parlons aujourd'hui de l?�cole et je pense �galement � l'�cole maternelle, mais nous pourrions dire de m�me de l'h�pital ou de la justice et de l?ensemble de notre syst�me social.

Face � ce Gouvernement qui veut une �cole des riches et de l'autre c�t� une �cole pour pauvres, notre majorit� de gauche � Paris continue de d�fendre l?�cole pour tous et ses principes d'�galit�.

A ce titre, la r�forme de la restauration scolaire que nous avons adopt�e en juin dernier abaisse les tarifs de cantine pour 65 % des Parisiens issus des classes moyennes et populaires. Cette harmonisation parisienne des tarifs qui b�n�ficie au plus grand nombre, bien s�r les maires des arrondissements de droite n'en veulent pas et, de mani�re totalement irresponsable, ne l'ont pas appliqu�e. Le service public de la restauration scolaire reste pourtant le meilleur moyen que tous les enfants aient acc�s le midi � une alimentation de qualit� et respectueuse de leurs besoins alimentaires. Du reste, une r�cente �tude de la Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques nous apprend que l'ob�sit� infantile est en recul en France sauf dans quelques r�gions et dans les zones d'�ducation prioritaire. Il y a un lien entre les conditions sociales et la sant� publique : cette �tude le confirme une nouvelle fois.

C'est pourquoi un service public de restauration scolaire de qualit� doit r�pondre pour nous � une triple exigence : � la fois sociale, sanitaire et environnementale. Par un v?u, nous proposons ainsi d'encourager les caisses des �coles � avoir recours � des produits issus de la vente directe. Notre Assembl�e s'est d�j� prononc�e plusieurs fois en faveur de ces circuits courts de vente des producteurs aux consommateurs. L'apport social comme qualitatif de ces produits est consid�rable.

La qualit� de vie et d?enseignement dans les b�timents scolaires est elle aussi un axe central pour une politique sociale et sanitaire ambitieuse. Notre majorit� � Paris a fait le choix d'investir pr�s de 130 millions d'euros dans l'entretien et l?am�lioration des �coles primaires de la Ville. Les travaux de mise en accessibilit� de l?ensemble des b�timents scolaires pour l'accueil des enfants porteurs de handicap sont un effort n�cessaire. Cependant, je tiens � rappeler que cet accueil n�cessite �galement des personnels qualifi�s et en nombre suffisant. Force est de constater que le Gouvernement est une fois de plus absent sur cette question.

Enfin, je souhaite insister sur le besoin de d�velopper un accueil p�riscolaire d'excellence. Nous initions dans ce domaine des partenariats ambitieux avec divers �tablissements culturels ; et je pense, entre autres, � l'op�ration "l?art pour grandir" et � son r�sultat qui a �t� la belle exposition "Au Pays des Mus�es".

Nous sommes l� aux antipodes des vis�es minimalistes de l?U.M.P. et de son service minimum d'accueil dans les �coles. Pour eux, l'accueil est une garderie sans ambition. Pour nous, elle a une vocation p�dagogique �mancipatrice qui n�cessite des personnels et des enseignants en nombre suffisant, en bref des professionnels qualifi�s pour remplir une mission de service public.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Communiste et �lus du Parti de Gauche, socialiste, radical de gauche et apparent�s et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. LECOQ.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, permettez-moi d'abord de vous faire part de notre �tonnement quant aux communications que vous pr�sentez � notre Conseil. Les deux traitent de la jeunesse, alors que la rentr�e scolaire, qui concerne encore plus de jeunes, de la maternelle jusqu'� l'universit�, ne repr�sente que 2,5 pages sur la communication de 17 pages qui sera d�battue aujourd'hui.

Pourquoi ? Parce que vous consacrez l'essentiel de votre communication � d�noncer la politique gouvernementale en la caricaturant de fa�on grossi�re.

Certes, tout est perfectible, mais nier de la sorte les aspects positifs qu?elle porte, tout en pr�conisant quelques mesures placebo, peut laisser � penser � certains que l'Education nationale ne doit pas �tre profond�ment r�form�e, alors que les �tudes fran�aises et internationales se sont multipli�es, d�montrant sa productivit� d�clinante et son incapacit� croissante � instruire une population scolaire diversifi�e. C?est d?ailleurs si vrai, mes chers coll�gues, que les �tablissements priv�s de tous types, sous contrat d'association avec l'Education nationale, voire hors contrat, n?ont jamais accueilli autant d'�l�ves, et vous n'�tes pas les derniers, Mesdames et Messieurs de la majorit� municipale, � y recourir, ce que d'ailleurs je ne vous reproche pas !

Alors que, dans le monde entier et particuli�rement en Europe, dans les pays qui nous entourent, les jeunes connaissent des difficult�s d?acc�s au march� de l'emploi, souvent en raison d'une formation inadapt�e, vous niez les efforts consid�rables faits par le Gouvernement, qu?il s?agisse de la mise en place du R.S.A. pour les jeunes ou de l'accessibilit� aux universit�s.

Les mesures dont vous vous glorifiez et qui seraient de nature � r�gler les probl�mes que connaissent certains jeunes Parisiens, sont des mesurettes partielles qui ne sauraient compenser l'�l�vation du co�t de la vie qu'ils subissent � travers la chert� de l?immobilier - et la Ville y concourt par sa politique de pr�emption -, la raret� grandissante des chambres d'�tudiants en d�pit de l'effort qui est fait - et l?�l�vation des taxes et des imp�ts municipaux.

Pour les publics les plus difficiles, pourquoi ne mettez-vous pas en place des internats de la r�ussite qui ont prouv� leur int�r�t et qui auraient valeur d'exemple pour certains jeunes ayant d�croch� du syst�me scolaire ?

Monsieur le Maire, m�me si vous donnez l'impression, dans votre communication, de ne pas tr�s bien conna�tre ces probl�mes, soyez moins dogmatique et un peu plus pragmatique. En survolant la rentr�e scolaire et en ne traitant pas des questions fondamentales, non seulement vous oubliez un peu facilement vos responsabilit�s mais surtout vous n'avez pas eu un mot pour les nombreux agents municipaux de la DASCO qui, pendant toute l'ann�e, accompagnent la scolarit� des petits Parisiens, de la maternelle jusqu'aux niveaux du sup�rieur, et que nous remercions.

S'agissant du premier degr�, il serait utile que vous fassiez � notre Assembl�e un bilan r�gulier de la mise en accessibilit� des �coles parisiennes, puisque la loi impose une accessibilit� effective de nos �tablissements � toutes les formes de handicap pour le 1er janvier 2015. Nous aurions �galement appr�ci� trouver dans votre communication un bilan des op�rations de d�samiantage r�alis�es et qui restent � faire. Je vous rappelle qu?il aura fallu un article de presse en 2009 pour que la Ville d�couvre la pr�sence d'amiante dans un certain nombre de ses b�timents.

S'agissant du second degr�, et notamment des cit�s scolaires, o� Paris, en tant que D�partement, est en charge des coll�ges, alors que la R�gion Ile-de-France a les lyc�es sous sa responsabilit�, la situation de certains �tablissements est alarmante. A Montaigne, par exemple, qui accueille pr�s de 2.500 �l�ves issus des 5e, 6e, 13e et 14e arrondissements, o� la r�novation est arr�t�e depuis plus de cinq ans, il aura fallu au premier semestre un courrier de mise en demeure de la Pr�fecture de police pour que certains travaux d'urgence soient effectu�s. N�anmoins, � l'heure actuelle, des salles de T.P. et de physique, totalement "ins�cures", continuent � �tre utilis�es.

Cela fait maintenant plus de deux ans que je multiplie les interventions, sans succ�s. Je demande aujourd'hui solennellement � la Mairie d'exiger de la R�gion Ile-de-France une r�union sur place en vue d?une reprise rapide des travaux et je demande � la Pr�fecture de police de visiter les parties les plus v�tustes de cet �tablissement en pronon�ant �ventuellement les fermetures n�cessaires.

Nous pourrions d'ailleurs multiplier les exemples. Montaigne n?est malheureusement pas le seul �tablissement o� la R�gion, et donc le D�partement de Paris, n'assument plus leurs responsabilit�s. La preuve en est d?ailleurs � travers ces 28 millions d'euros qui sont tr�s en de�� des sommes n�cessaires.

Monsieur le Maire, vous critiquez les autres mais vous ne vous souciez pas beaucoup des familles parisiennes. Votre attitude devant le S.M.A. en est la preuve. Instaur� depuis plus de deux ans par une loi d?ao�t 2008, le S.M.A. n'est pas mis en ?uvre � Paris de fa�on satisfaisante. Vous avez refus� dans un premier temps d?appliquer cette loi, puis, contraint par le Pr�fet de le faire, sous peine d'astreintes financi�res, vous vous contentez d'un service minimum - sans jeux de mots -, au rabais, appliqu� de fa�on in�galitaire selon les arrondissements. Alors que depuis deux ans, vous aviez largement le temps de puiser dans le grand nombre d?�tudiants et d'associatifs titulaires du B.A.F.A., vous ne l'avez pas fait. Vous n?avez donc toujours pas les effectifs n�cessaires pour assurer un accueil dans toutes les �coles parisiennes, condamnant ainsi les familles, et encore plus les femmes seules, � la d�brouille les jours de gr�ve.

Vous �tes donc particuli�rement mal plac� pour nous faire la morale dans le d�saccord qui nous oppose en mati�re de tarification des cantines.

Nous restons convaincus de notre bon droit. L'existence et l'autonomie juridique et comptable de nos caisses des �coles imposaient une toute autre politique, centr�e sur le dialogue que nous avons souhait� et que vous avez toujours refus�.

En outre, la grille tarifaire que vous mettez en place constitue un coup de massue pour de nombreuses familles qui vont retirer leurs enfants des cantines scolaires.

Votre grille est ainsi faite que les baisses de tarif sont limit�es alors que les hausses de tarif sont particuli�rement s�v�res et s'ajoutent � la hausse des imp�ts locaux et de diverses prestations municipales.

Monsieur le Maire, apr�s avoir vu rejeter un premier r�f�r� d'urgence au mois de juillet, vous en avez red�pos� un r�cemment en produisant en annexe de votre m�moire des articles de presse que vous aviez inspir�s.

Tout cela n'est pas s�rieux, nous vous le disons encore aujourd'hui : sur ce dossier comme sur d?autres, nous sommes pr�ts au dialogue mais nous r�cusons tout passage en force.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. SAINTETIENNE.

M. Christian SAINT-ETIENNE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, accompagner vers l?�ge d?homme les 317.000 jeunes Parisiens qui ont entre 16 et 25 ans, voici le stimulant d�fi et l'imp�ratif humaniste au service desquels la collectivit� doit s'engager.

Cette vision globale, cette ambition essentielle se heurte pourtant � votre choix d?une segmentation du public auquel cette communication in�gale s'adresse.

Quoi de commun, en effet, entre les besoins de la petite enfance, les attentes d?adolescents et celle des �tudiants, ou encore les priorit�s des jeunes majeurs en qu�te d'emploi ou de logement ?

Si l'engagement financier de la Ville est certain, cet �parpillement de dispositifs, cet inventaire � la Pr�vert desservent le public auquel ces mesures s'adressent.

C'est ainsi que l'implantation d'un lieu d�di� au hip-hop prend autant de place que la pr�vention du d�crochage des jeunes par rapport � la loi, aux institutions et au bien commun, et que la mission de protection de l'enfance se trouve mobilis�e dans un argumentaire sur le d�sengagement de l'�tat.

C?est pourtant l� une des responsabilit�s les plus exigeantes de notre Ville, l'une aussi des plus d�licates. Sa mise en ?uvre m�ritait mieux que quelques paragraphes de nature comptable, entre propositions d?animations festives et attaques contre la politique du Gouvernement.

De quels publics parlons-nous ?

Votre intervention consid�re tour � tour les jeunes comme la cat�gorie des moins de 25 ans lorsqu'il s'agit de statistiques relatives aux familles monoparentales, comme les 11-18 ans interrog�s sur la qualit� de la vie culturelle parisienne, ou encore comme les 16-25 ans que cette communication pr�tend prendre en compte dans son offre de perspectives et d'avenir, et m�me plus loin, les 14-20 ans auxquels de nouvelles structures d'accueil sont cens�es s'adresser.

Cette volont� d'enfermer les jeunes dans des classes d'�ge mouvantes, cette approximation dans votre approche, font douter de l'existence d'une v�ritable politique de la jeunesse, coh�rente et construite.

Cet �talage de moyens financiers achoppe sur l?absence de budg�tisation des projets � venir. Tandis que votre communication de 2003 s'accompagnait de quelques fiches budg�taires, l'�valuation qualitative des outils mis en place, des subventions et autres �quipements fait cruellement d�faut dans celle d'aujourd'hui. L'efficience et l?ad�quation de vos mesures �parses destin�es aux jeunes ne sont donc pas mesur�es.

Quant aux grand engagement de la Municipalit� en faveur de la r�duction des in�galit�s, de l?autonomie des jeunes ou de l'acc�s au logement de ces derniers, un constat r�v�l� par l'INSEE s'impose : les in�galit�s sociales sur le territoire m�me de Paris se renforcent depuis 2000. Les �tudes de l?Atelier parisien d?urbanisme tendent m�me � prouver que le logement social comme priv� est devenu inaccessible aux jeunes. L'ardeur dont fait montre la collectivit� parisienne pour le logement social va en effet de pair avec la profusion de crit�res prioritaires qui finissent par exclure les jeunes majeurs salari�s du parc social. Ne pouvant acc�der au parc priv�, d�laiss�s par le secteur social, nos jeunes partent en banlieue et subissent des d�placements pendulaires parfois tr�s longs de mani�re plus fr�quente ou choisissent de s?implanter dans les m�tropoles r�gionales.

C'est pourtant l� un enjeu majeur : conserver ceux qui �tudient ou se forment professionnellement � Paris. Notre prometteuse jeunesse, terreau de notre avenir, ne saurait �tre instrumentalis�e. Les Parisiens attendent une politique de la jeunesse abord�e sous un angle fondamentalement humaniste pr�parant nos jeunes � devenir des adultes autonomes, engag�s dans un processus d?�l�vation personnelle. C'est cette approche humaniste que nous souhaitons mettre en ?uvre.

� ce titre, une vision globale alliant sport, sant�, nutrition et d�veloppement intellectuel doit �tre recherch�e.

O� sont les grands complexes sportifs d�di�s aux jeunes ?

O� sont les structures associatives favorisant la mixit� sociale et la dynamique du d�passement de soi ?

C'est bien davantage le sport business que vous semblez privil�gier au d�triment du sport de proximit�.

Des �quipements regroupant sport individuel et collectif con�u sur un mod�le redistributif o� les plus riches s'acquitteraient de cotisations pour que les plus d�munis puissent b�n�ficier de ces activit�s devraient voir le jour et �tre privil�gi�s.

La premi�re ville universitaire d?Europe, comptant 300.000 �tudiants, et constitu�e � pr�s de 15 % de jeunes de 16 � 25 ans n'a ainsi pas d'�quipements sportifs dignes de ce nom destin�s � la jeunesse.

Nos jeunes ne sauraient �tre r�duits au rang de consommateurs de subventions, mais doivent bien au contraire devenir des acteurs responsables de leurs propres vies.

Former des citoyens responsables, voici le d�fi que nous devons relever, Monsieur le Maire.

Face � l'ins�curit� croissante qui gangr�ne la Capitale, � la persistance d'un climat d�l�t�re et � la multiplication des agressions des jeunes gens, � l'instar de ce jeune homme poignard� par une dizaine de jeunes mineurs en raison de ses origines juives, le 3 septembre, au parc de Choisy, dans le 13e, ou encore ce jeune lyc�en de 17 ans agress� par une bande � la sortie de son lyc�e, toujours dans le 13e, une r�ponse adapt�e � la sp�cificit� de la collectivit� parisienne doit �tre apport�e.

La proposition du groupe Centre et Ind�pendants relative � l?organisation d?un d�bat sur l?opportunit� de la cr�ation d'une police municipale lors d'une prochaine s�ance du Conseil de Paris para�t en cela des plus pertinente.

Si l?�tat est le premier responsable de la s�curit�, le Maire a �galement un r�le � jouer, notamment en mati�re de pr�vention et de politique de la ville.

Finalement, les moyens sont l� ; reste � savoir s?ils seront employ�s � l?avenir au service d'une politique ambitieuse, globale, coh�rente, mobilisant l'ensemble des forces vives de la Capitale, pour permettre aux jeunes Parisiens de devenir des acteurs de leur vie plut�t que des spectateurs subventionn�s.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Sandrine CHARNOZ.

Mme Sandrine CHARNOZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je voudrais saluer la richesse de cette communication, richesse qui ne se mesure pas au nombre de mots, Monsieur LECOQ, mais bien aux id�es et aux valeurs qu'elle porte.

Et elle d�montre que notre collectivit� s?int�resse � sa jeunesse dans toute sa diversit�.

Dans un contexte de crise �conomique et sociale, notre responsabilit� envers les g�n�rations futures doit �tre encore plus grande.

Cette jeunesse est inqui�te, et sa pr�sence massive dans les rues, le 23 septembre dernier, sur le sujet des retraites, nous le prouve.

Le Gouvernement, sourd � la mobilisation, inflexible sur sa r�forme et son financement injuste, n'a pas r�ussi � convaincre les nouvelles g�n�rations qu'il travaillait � la sauvegarde de la retraite par r�partition. Personne n'est dupe. Est-ce normal qu?� 18, 25 ans, on pense d�j� � sa retraite ?

Non certainement pas, et le slogan entendu ce jeudi dernier : "travailler � 25 ans plut�t qu'� 65 ans" r�sume � lui seul la lucidit� et l?angoisse de notre jeunesse. Nos jeunes s'ins�raient hier difficilement sur le march� du travail et demain s'ins�reront encore moins bien, frapp�s par la double peine de cette r�forme qui d�grade encore l'acc�s � l?emploi et l?acc�s demain � une retraite � taux plein.

Paris le d�montre dans cette communication : notre collectivit� se mobilise et investit pour sa jeunesse, autant dans l?�ducation que dans l?accompagnement des plus �loign�s de l'emploi par exemple.

L?�cole est en crise, et le d�sengagement de l'�tat, avec 25.000 suppressions de postes et la r�forme dite de mast�risation, ne peuvent qu'accentuer cette crise.

Les effectifs augmentent, les postes destin�s aux �l�ves les plus en difficult� sont les premiers touch�s : r�duction des moyens en centres d'aide et d'adaptation psychop�dagogique ; r�duction des moyens en R.A.S.E.D. ou encore des classes d?initiation pour enfants non francophones dans les arrondissements populaires de l'Est parisien.

Et ce ne sont pas les quelques effets d'annonces ou gadgets dont M. LECOQ a fait la base de son intervention qui permettront de sortir de la situation dans laquelle se trouve l?�cole publique.

En juin dernier, dans son rapport, la Mission d?information et d?�valuation sur l?acc�s � l'emploi p�renne des jeunes Parisiens a clairement mis en avant le lien entre l?insertion et la formation initiale et professionnelle.

L'U.M.P.P.A. a d'ailleurs dans ses propositions orales, en juin dernier, sugg�r� de donner � chaque Parisien un bagage suffisant pour s?ins�rer professionnellement demain. Ils n'ont gu�re �t� entendus, et je le regrette, par leurs amis au Gouvernement dont c'est pourtant la comp�tence.

Nous, nous sommes convaincus de l?importance de l?investissement dans le syst�me �ducatif pour faire face � l'indispensable hausse du niveau de qualification des jeunes, et pour une formation qui, quels que soient les r�seaux, le milieu familial, les origines, le nom ou le quartier, permettent un avenir pour les jeunes parisiens, et nous nous y employons dans le champ de comp�tence qui est le n�tre.

Paris reste marqu�e par de forts contrastes, et notre collectivit� prend en compte la diversit� des situations, les jeunes qui d�crochent scolairement, par notre investissement dans "Action Coll�giens", ou encore l'ouverture du centre Pelleport, qui pourra accueillir des �l�ves temporairement exclus, les jeunes qui d�crochent par rapport � la loi, aux institutions, au bien commun, au travers de notre politique de pr�vention et le pr�vention, et le renforcement des moyens des clubs de pr�vention, ou encore l'exp�rimentation con�ue par des juges et par la Fondation "Jeunesse Feu Vert" pour les jeunes d�linquants r�cidivistes dans les 11e et 20e arrondissements, les jeunes discrimin�s �galement avec, par exemple, des actions pr�ventives pour les classes de 3e en collaboration avec "SOS Racisme" ou le jeu concours sur les violences sexistes le 1er octobre, les jeunes qui souhaitent s'investir dans la vie de leur cit�, au travers des Conseils de la jeunesse entre autres, les �tudiants, en leur donnant la parole dans "Etudiant de Paris - Le Conseil", les jeunes suivis par l?Aide sociale � l?enfance avec un budget en augmentation, l� o� l'Etat se d�sengage encore.

Et la liste pourrait �tre encore tr�s longue.

Je souhaiterais �galement insister sur l'acc�s � l'emploi, car les jeunes sont durement touch�s par la crise et peinent � s'ins�rer professionnellement, ce qui fait craindre aujourd'hui l'�mergence d'une v�ritable g�n�ration sacrifi�e.

A Paris, le taux de ch�mage des jeunes de moins de 25 ans a augment� de 38 % entre mai 2008 et mars 2010. Dans le prolongement des travaux de la M.I.E., dont le rapport a �t� d�battu en s�ance en juin dernier, cette communication met l?accent sur l'engagement de notre collectivit� pour l?emploi des jeunes.

Les dispositifs et les �quipes au service des jeunes Parisiens pour faciliter leur formation professionnelle et leur acc�s � l'emploi sont de tr�s grande qualit�. Les missions locales, qui sont un des outils, ont accompagn� en 2009 plus de 21.000 jeunes avec des r�sultats parmi les meilleurs en Ile-de-France : 36 % de jeunes plac�s en emploi. Elles ne cessent d?�voluer pour ne servir qu?un seul objectif : l'insertion professionnelle et sociale des jeunes. Exp�rimentations et r�formes leur permettront de renforcer leur action. La M.I.E. avait d?ailleurs salu�, comme vous l'avez fait, Monsieur le Maire, l?excellent travail et la n�cessit� de mieux valoriser la prise en compte des situations complexes et difficiles auxquelles sont confront�s les jeunes et le placement en emploi p�renne.

Les forums adapt�s par public n?ont plus rien � d�montrer en termes d'efficacit�. Notons que celui sur la diversit� et le premier emploi a permis depuis sa cr�ation en 2005 � plus de 3.000 jeunes de trouver un emploi, et celui pour les jeunes dipl�m�s, organis� en juin dernier au "104" a permis � plus de 5.500 personnes d'acc�der � des offres d'emploi cibl�es.

Le Plan d�partemental 2010, lui, d�montre �galement notre engagement sur des formations qualifiantes. Et les parcours d?insertion par l?�conomique, mis en place avec les Missions locales et l?Ecole du Breuil, concr�tisent notre souhait de donner � chacun sa chance, en s'appuyant sur la qualit� de nos �coles municipales.

Vous le voyez, les dispositifs d?accompagnement des jeunes sont diversifi�s : missions locales qui s'adressent pour plus de 60 % � des jeunes disposant d?un niveau de qualification inf�rieur au Bac ; les maisons des entreprises et de l?emploi qui coatchent des jeunes dipl�m�s ; le dispositif "Cr�ajeune" qui finance par le micro-cr�dit les jeunes cr�ateurs d?entreprises d'activit�s de demain ; le parrainage des jeunes sortant de l?Aide sociale � l?enfance qui d�bute cette ann�e, ou encore l?aide que nous apportons aux r�gies de quartier et chantiers d'insertion pour les jeunes les plus �loign�s de l'emploi.

Paris, par ailleurs, en tant qu'employeur, s'implique fortement et les 1.500 jeunes en contrat aid� le prouvent. Au-del� du quantitatif, il est important de noter que notre collectivit� s'engage �galement sur la formation des contrats aid�s, et que le quantitatif est au rendez-vous et que c'est pour nous une priorit�.

Enfin, cette communication met l'accent sur la n�cessit� d?une approche globale, et c?est ce qui assure la durabilit� de notre action politique.

L'insertion professionnelle et l?insertion sociale vont de pair. Les aides permettent aux jeunes de porter des projets. L'acc�s au logement, � la sant�, � la citoyennet� et � la culture sont eux aussi des clefs de l'�mancipation des jeunes et garantes de leur insertion.

L'INSEE estime que 15 % des 18-29 ans se trouvent en dessous du seuil de pauvret� � Paris, ce qui nous place juste derri�re la Seine-Saint-Denis en Ile-de-France sur le taux de pauvret� de la jeunesse.

Pour une meilleure insertion sociale et pour une meilleure autonomie, la Ville lance d'ailleurs une information sur le micro-cr�dit et fusionne ses fonds d?aide aux jeunes. Ils seront d?ailleurs augment�s cette ann�e en 2010 et nous nous en r�jouissons.

Alors que l'Etat pr�tend, avec sa mesure phare par le biais du R.S.A., garantir l'autonomie des jeunes, Paris s'adresse � tous ceux qui concentrent le plus de difficult�s. Les conditions d'obtention du R.S.A. vont exclure les jeunes les plus �loign�s de l'emploi et ne s'adressent qu?aux plus employables. Quelques dizaines de milliers seront �ligibles seulement en France.

Sur le logement, Paris s'engage �galement par le financement de foyers de jeunes travailleurs et de logements sociaux. Cette ann�e, il est � noter que l'�largissement du dispositif "Louer solidaire", aujourd?hui r�serv� aux familles, demain pourra �tre �tendu aux �tudiants.

Nous n'avons pas attendu que le Secr�taire d'Etat se fasse passer pour un jeune et d�couvre les difficult�s � se loger dans le parc priv� pour cr�er une allocation "Paris Logement mensuelle", vers�e aux jeunes qui consacrent au moins 30 % de leur budget � se loger.

Cette communication a enfin un dernier m�rite, qui est de mettre en lumi�re l'ensemble de notre politique et de mieux informer les jeunes de l'ensemble des dispositifs dont ils disposent. Nous ne cessons jamais d'am�liorer cette information, dont la qualit� premi�re est qu'elle est souvent sur mesure.

La richesse de cette communication, Monsieur le Maire, d�montre que Paris, fid�le � ses valeurs, contribue r�ellement � l'autonomie de la jeunesse.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur Jacques BOUTAULT, vous avez la parole.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Mis � part les actionnaires des entreprises du CAC 40, les hauts salaires et les b�n�ficiaires du bouclier fiscal, la crise touche toutes les cat�gories de citoyens, et parmi eux il en est une particuli�rement vuln�rable : ce sont les moins de 25 ans.

Plus souvent au ch�mage que le reste de la population, pr�s d'un jeune sur cinq en Ile-de-France vit en dessous du seuil de pauvret�. Et si au d�faut d?�tre jeune s?ajoute un handicap physique, une ascendance immigr�e, un domicile dans un quartier dit sensible ou le simple fait d'�tre de sexe f�minin, les difficult�s s'accumulent et deviennent parfois insurmontables. Elles peuvent conduire � la d�prime, � la violence, � la marginalit�, voire au suicide, deuxi�me cause de mortalit� parmi les 15-20 ans apr�s les accidents de la route.

Poursuivre des �tudes dans de bonnes conditions, trouver un logement d�cent, d�crocher un emploi stable, acc�der au cr�dit devraient pourtant constituer un socle offert aux jeunes, leur permettant de construire leur vie. Or, cette jeunesse, que notre soci�t� devrait aider � r�ussir son entr�e dans la soci�t�, subit au contraire un v�ritable bizutage social de la part des adultes.

Il faut �tre le plus comp�titif pour acc�der aux �tudes de son choix, pr�senter les meilleures garanties pour esp�rer trouver un logement. Quant � postuler � un emploi dans une entreprise, sans y avoir effectu� au pr�alable un stage long et non r�mun�r�, plus personne n'y songe.

Nombreuses sont les voix qui s'�l�vent contre le sacrifice d?une g�n�ration. Les jeunes aujourd?hui se retrouvent contraints de mendier ce qui devrait pourtant leur revenir de droit : une formation, un emploi, un logement.

Du coup, pour cette g�n�ration, l'acc�s aux soins et � la culture devient un luxe. Certes, de nombreuses �tudes montrent que les jeunes sont en relative bonne sant�. Cependant, on voit s'accro�tre des pratiques de consommation � risque, cons�quence de situations de mal-�tre ou de souffrance psychique, et qui peuvent avoir des cons�quences n�fastes sur la sant�.

De m�me, une alimentation souvent exempte, pour des raisons financi�res, de fruits et l�gumes risque d'entra�ner � terme des incidences n�fastes sur la sant�.

Quant � l'acc�s � l'offre culturelle ou � sa pratique, de nombreux jeunes y renoncent. La pratique d'un loisir reste ch�re et le co�t d'entr�e de certains lieux de culture prohibitif.

Notre collectivit� pourtant ne m�nage pas ses efforts, que ce soit dans le cadre de ses conservatoires, de sa Maison des pratiques amateurs ou de ses centres d'animation et de loisirs, auxquels s'ajoute sa politique de tarification pr�f�rentielle pour les th��tres et mus�es municipaux.

Reste que, d'une fa�on g�n�rale, trouver sa place dans la soci�t� est devenue une t�che ardue, et c?est incontestablement l?entr�e dans la vie active qui est la plus probl�matique. Selon l'O.C.D.E., les jeunes connaissent une p�riode de pr�carit� de presque dix ans entre le moment de l?entr�e dans leur vie active et leur premier emploi stable. Ils commencent � travailler tard, connaissent des p�riodes de ch�mage ou de travail temporaire, leurs salaires sont bas et ils cotisent moins. Cette p�riode de pr�carit� aura un impact sur la suite de leur vie professionnelle et m�me jusqu'� leur retraite.

Les jeunes ne devraient pas avoir � se battre pour se faire une place dans la soci�t�. Rappelons-nous que la loi du plus fort est une invention du XIXe si�cle, ind�ment inspir�e de la th�orie de la s�lection naturelle de Darwin. Rappelons-nous �galement qu?� l?�poque du fameux darwinisme social, sur lequel repose toujours notre soci�t� capitaliste, une autre th�orie de l'�volution a �t� d�velopp�e par Pierre Kropotkine : elle d�fendait l?altruisme et l?entraide comme facteur de l?�volution.

Mais face aux carences de l'Etat, qui met en ?uvre la politique n�olib�rale du Gouvernement, inspir�e de cette loi du plus fort du XIXe si�cle qui reste sa doctrine, nous devons, nous �lus de gauche, opposer une �thique d?entraide et de responsabilit�.

Faire sienne cette �thique de responsabilit�, pour reprendre le terme de Hans Jonas, implique de se sentir concern�s par les actes que l'on pose et leurs cons�quences pour les g�n�rations futures. C'est �tre responsable des autres, de notre environnement et de l'avenir de chacun. L'entraide, c'est ne laisser personne en chemin et agir contre la pauvret�, les in�galit�s et les discriminations.

Pour agir de mani�re responsable � l?�gard de la jeunesse parisienne, la Ville met en place une politique destin�e � favoriser l?autonomie, en assurant aux jeunes les meilleurs conditions d?aide � la formation, au logement et � l?emploi.

En mati�re de logement, un constat tout d'abord : les jeunes sont les premiers � subir les effets de la p�nurie que nous connaissons � Paris et � �tre p�nalis�s par les tarifs exorbitants pratiqu�s par les propri�taires priv�s. 42 % des moins de 30 ans consacrent plus du tiers de leur revenu au paiement de leur loyer ; ce taux d'effort peut m�me atteindre plus de 65 % du revenu pour une part non n�gligeable des moins de 30 ans.

Le sort des jeunes �tudiants n'est pas beaucoup plus enviable. Seuls 10.000 logements sont propos�s par le C.R.O.U.S. et la cit� universitaire aux plus de 300.000 �tudiants parisiens. De nombreux �tudiants qui n'obtiennent pas de logement sont laiss�s en p�ture au march� de l?immobilier priv� et sont souvent contraints de trouver un job alimentaire pendant leurs �tudes, ce qui alt�re leurs chances de r�ussite.

Les aides accord�es par la Ville pour le logement des jeunes et son engagement dans la construction de 4.000 nouveaux logements �tudiants constituent un apport pr�cieux et affichent clairement sa volont� de rem�dier � cette situation. Cet effort qui, face � l?urgence, pallie aux carences et aux d�sengagements de l'�tat, est malheureusement encore insuffisant.

Pourtant, des pistes existent et il ne manque, au niveau national, que la volont� politique qui, je l?esp�re, ne fera pas d�faut apr�s mai 2012 : plafonnement des loyers, limitation de la hausse � la relocation, application des pr�conisations du plan Anciaux.

En attendant des engagements du Gouvernement sur ces points, je veux rappeler que notre municipalit� a vot� un v?u en mai 2009, suite au vote de la loi de mobilisation pour le logement, permettant de recenser et de mettre � disposition des locaux temporairement vacants appartenant � la Ville de Paris.

Ce dispositif, trop peu utilis�, pourrait pourtant tout � fait s'adapter au logement �tudiant.

On comprend donc pourquoi, aujourd'hui, jeunesse rime avec d�tresse. Selon le barom�tre annuel de l'Ipsos pour le Secours Populaire pr�sent� le 20 septembre dernier, un jeune sur deux se dit angoiss� et plus d'un sur trois en col�re quand il pense � son avenir. Le contexte actuel et le manque de consid�ration pour ce que vivent les jeunes rendent ais�ment compr�hensible le malaise qu'ils expriment.

A Paris, o� les moins de 30 ans repr�sentent un quart de la population, le taux de ch�mage des jeunes est de plus de 20 %, il a augment� de 30 % entre 2008 et 2010, mais plus que du ch�mage, c'est de la pr�carit� que les jeunes sont inquiets. Pr�s de 20 % d'entre eux vivent sous le seuil de pauvret� et les jobs d�croch�s par les moins de 30 ans sont pour 80 % des contrats atypiques et pr�caires. Difficile, dans ces conditions, d'envisager l'avenir sereinement.

La politique municipale pour l'acc�s � l'emploi, qui inclut certaines pr�conisations de la mission d'information et d?�valuation sur l'acc�s des jeunes � un emploi p�renne est volontariste � bien des �gards, mais ne peut en permanence pallier le d�sengagement de l'Etat.

La France est l?un des rares pays de l'O.C.D.E. � ne pas permettre un acc�s � l'aide sociale avant 25 ans, alors qu'ailleurs, le versement d'allocations, m�me de ch�mage, est possible d�s la majorit�, m�me si le demandeur d'emploi n'a jamais travaill� auparavant.

Le R.S.A. jeunes aurait pu �tre une r�ponse pour aider les 6 millions de 18-25 ans � acqu�rir davantage d'autonomie, mais en raison de restrictions impos�es, ce R.S.A. jeunes ne concernera au maximum que 15.000 personnes en France et sans doute pas plus de quelques centaines � Paris.

Le soutien aux jeunes repose donc toujours prioritairement sur la solidarit� familiale et sur les mesures en faveur de l'insertion, mais pas sur l'acc�s � l'autonomie.

A cet �gard, exp�rimenter le revenu parisien universel, comme le pr�conisent les "Verts", semble une bonne piste pour articuler sans heurt le passage de l'�ducation � l'emploi.

Force est de constater que le syst�me �ducatif fran�ais n'est ni �mancipateur ni adapt� au march� de l'emploi. Le Gouvernement imagine des r�formes inappropri�es de l'enseignement qui cachent une vision purement comptable de l?�ducation : des postes sont supprim�s, les classes ferment alors que d'autres sont surcharg�es, les nouveaux enseignants, les fameux professeurs stagiaires, ne sont pas form�s, et l'assouplissement de la carte scolaire cr�e des in�galit�s et des situations absurdes, comme ce fut le cas � la rentr�e dans les coll�ges parisiens, et notamment du centre de Paris. Nous avons d'ailleurs d�pos� un v?u � ce sujet au nom du groupe des "Verts".

L� encore, la Ville de Paris agit dans le cadre de ses responsabilit�s, mais le fond du probl�me et les solutions � apporter, qui rel�vent de l'Education nationale, lui �chappent, puisque c'est non seulement toute l'organisation, mais aussi le contenu de l'�ducation qu'il faut repenser, tout comme les m�thodes de s�lection qui sont l�gitimement v�cues de mani�re injuste et favorisent les r�orientations multiples, l'�chec scolaire et le d�crochage.

La question de l'orientation est �galement centrale, trop pr�coce et trop subie, notamment dans les lyc�es professionnels, o� elle ne correspond en rien aux aspirations de trop nombreux lyc�ens.

Enfin, l'apprentissage est un mode d'enseignement � g�n�raliser � tous les niveaux, aussi bien pour am�liorer l'insertion des jeunes que pour limiter les stages abusifs et non r�mun�r�s, pratique si courante dans la Capitale.

Favoriser l?autonomie des jeunes par l?acc�s � une formation de qualit�, � un emploi satisfaisant et � un logement d�cent leur permettrait d'aborder leur vie d'adulte avec confiance et de faire leurs propres choix?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur BOUTAULT, il faudrait conclure !

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - ? d�gag�s de l?angoisse et de la pr�carit�.

Aider les jeunes n?est pas les assister ; c'est, au contraire, leur donner les clefs de la maturit�, afin qu?ils deviennent responsables � leur tour et prennent en main leur avenir qui est aussi le n�tre.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur MARTINS, vous avez la parole.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, � la lecture de cette communication, on a beaucoup de mal �, finalement, ne pas �tre en d�saccord profond, tant la liste est exhaustive et tout y passe : nutrition, restauration scolaire, acc�s � l'emploi, acc�s au logement? C?est une liste de quasi tout ce que font et de tout ce que vivent les jeunes au quotidien, mais une liste exhaustive ne fait pas une politique ; ce sont des priorit�s qui font une politique, et je dois reconna�tre avoir un certain mal � d�celer dans cette communication des priorit�s lourdes, � la hauteur du d�sespoir que certains des orateurs pr�c�dents ont d�crit et des besoins grandissants de la jeunesse, d'un nouvel espoir et d'une nouvelle ambition.

A titre d'exemple, je vais prendre deux chiffres qui d�montrent qu'effectivement, vous avez de bonnes id�es, mais peut-�tre pas assez l'envie de les appliquer.

Vous avez, dans cette communication, mentionn� 180 jeunes sur les 300.000 jeunes parisiens, 180 seulement, que vous avez accompagn�s dans un coaching � l'entretien et � la pr�paration de recherche d'emploi.

Sur le service civique, nous en reparlerons tout � l'heure, 300 jeunes seulement, � qui nous allons proposer une ann�e compl�te d'engagement. Evidemment, je soutiens ce dispositif. 300 sur les 300.000, on est � 1 pour 1.000, on est, l� encore, tr�s loin d'une ambition, d'un souffle, qui permettrait de donner � la jeunesse dans son ensemble, et pas seulement � quelques-uns d?entre eux, les chances, les opportunit�s et l'espoir auxquels ils aspirent.

Deuxi�me �l�ment, et celui-l� est important, il m�riterait peut-�tre que ce d�bat soit pr�par� plus en amont, avec l?ensemble des conseillers de Paris, il ne s'agit pas d'une communication sur la jeunesse, mais, r�ellement, d'une communication sur ce que vous faites � destination des jeunes, mais ce n?est pas ce que l?on fait � destination des jeunes qui constitue une politique de jeunesse. Une vraie politique en faveur d'une g�n�ration se construit sur l?ensemble des grands secteurs de notre vie publique, et je pense notamment � l'emploi, avec une vraie politique de maintien de l'emploi non qualifi� dans Paris, qui aiderait les jeunes sans qualification � trouver une p�riode et une vraie premi�re exp�rience. Je pense �galement, �videmment, � une politique sportive, � une politique d'am�nagement urbain permettant de trouver des espaces pour les jeunes.

Cette communication n'est donc, en soi, ni regrettable ni choquante, elle est juste minimaliste, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme H�l�ne BIDARD.

Mme H�l�ne BIDARD. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, cette communication sur la jeunesse ne manque pas de le souligner, la cat�gorie "jeunes" n'existe pas en soi et les 16-25 ans traversent des situations tout � fait diverses, une "classe pour soi" aurait dit Gramsci.

Les chiffres, et notamment ceux cit�s dans la communication, nous rappellent combien ce moment de passage � la vie adulte devient de plus en plus difficile pour un grand nombre.

Un sondage C.S.A. paru la semaine derni�re, au moment de la journ�e de gr�ve pour les retraites, a �valu� � 74 % la proportion des 18-25 ans oppos�s � la r�forme men�e actuellement par le Gouvernement et nous avons d�j� pu constater par nous-m�mes que les jeunes parisiennes et parisiens �taient tr�s pr�sents lors de la derni�re manifestation interprofessionnelle sur cette question.

Avec un taux de ch�mage de 25 %, ils sont face � une pauvret� qui, selon l'Insee, touche 1,5 million de jeunes dans notre pays, c'est-�-dire 50 % de plus que le reste de la population.

Je vous renvoie pour cela au journal "L'Humanit�" d?aujourd'hui, qui consacre ses trois premi�res pages aux chiffres de l'O.C.D.E. et du Bureau international du travail.

Je vous cite notamment le fait qu'en France, un jeune actif sur quatre se retrouve au ch�mage et que pour m�moire, 34 % des actifs de 15-29 ans occupent un contrat � dur�e d�termin�e ou des contrats aid�s ou stages.

C'est une r�alit�, les jeunes parisiens entrent tard sur le march� du travail et pour un salaire parfois pr�s de trois fois moins �lev� que celui de leurs a�n�s.

Face � un constat alarmant, la r�ponse du Gouvernement consiste � p�naliser plus encore les jeunes : r�duction du nombre d'enseignants, de m�decins scolaires, d'�ducateurs ou encore de conseillers d'orientation, mais aussi allongement du nombre d?ann�es de cotisation et blocage du march� du travail par la remise en cause du syst�me de retraite par r�partition ou encore, en lieu et place d?une politique de formation et d?acc�s � l?emploi, il programme la suppression des allocations familiales aux parents jug�s d�missionnaires et dont le seul crime bien souvent est de manquer cruellement de ressources.

Dans ce contexte, notre Ville a un devoir d'exemplarit� et en particulier en mati�re sociale pour l?aide aux jeunes en difficult�.

Les centres sociaux assurent en la mati�re un travail consid�rable et de nombreux jeunes Parisiens acc�dent � l?activit� gr�ce � eux.

Les r�ponses que ces centres sociaux apportent aux questions sociales pos�es par les habitants de notre Ville sont pr�cieuses et contribuent � faciliter le passage des jeunes � l'�ge adulte.

Je sais l'engagement de notre municipalit� en termes de cr�ation de nouveaux centres sociaux mais je ne peux m?emp�cher de penser que nous devons rester tr�s vigilants quant � leurs moyens de fonctionnement.

Il faudrait aller plus loin encore pour �tre � la hauteur des besoins de la population parisienne. Deux probl�matiques majeures correspondent aux difficult�s rencontr�es par les jeunes de notre ville dans leur passage � l?autonomie, � savoir l?acc�s � l'emploi et l'acc�s au logement.

Pour favoriser l?acc�s des jeunes � l?emploi, il est indispensable de soutenir le travail des Missions locales face � l'augmentation du ch�mage des jeunes � Paris.

Les Missions locales ne doivent pas �tre mises en difficult� et, pour cela, leurs moyens doivent augmenter en proportion.

C'est pourquoi, en d�cembre dernier, � l'occasion de la d�lib�ration sur le budget primitif, le Groupe communiste et �lus du Parti de Gauche avait manifest� son soutien le plus vif aux Missions locales et le Conseil de Paris avait approuv� un amendement revalorisant la participation municipale � leur budget.

Il me para�t utile d'insister sur les tr�s bonnes performances des Missions locales, comme le reconna�t d?ailleurs l'Inspection g�n�rale des Finances dans un rapport qu'elle a rendu en juillet dernier aux Ministres du Budget et de l'Emploi.

Ceux-l� feraient bien de s'en inspirer et de renoncer � la baisse des moyens de l'�tat aux Missions locales annonc�e par le Gouvernement il y a quelques semaines.

Ce rapport souligne en outre que ces tr�s bonnes performances sont obtenues � des co�ts tr�s raisonnables de l?ordre de 417 euros par jeune contre par exemple un minimum de 3.600 euros par jeune pour le dispositif gouvernemental dit du contrat d?autonomie de Fadela AMARA. A ce niveau, on peut s'interroger sur l'efficacit� recherch�e.

Bien entendu, je renouvelle ici la ferme opposition de mon groupe � tout recours � des entreprises priv�es de placement direct dans l'emploi et je souligne l'analyse du rapport de l'Inspection g�n�rale des Finances, qui lie directement les performances des Missions locales � leur objectif d'accompagnement global des jeunes : emploi, formation, logement, sant� mais aussi mobilit�, culture et sport.

Ces dimensions essentielles � l?insertion r�ussie et durable des jeunes sont bien entendu ignor�es par les entreprises d'int�rim qui n'ont pour objectif que leur profit.

Comme nous le disions lors du dernier d�bat sur le P.D.I. en avril dernier, en confiant 70 jeunes �loign�s de l?emploi � une entreprise priv�e, nous offrons les plus fragiles aux plus cupides.

Je signale � cet �gard � notre assembl�e que l'Autorit� de la concurrence vient d'infliger une amende record de pr�s de 100 millions d'euros � Manpower, Adecco et Vedior, notamment pour entente illicite.

Il est pour nous inconcevable que notre collectivit� confie l'avenir professionnel de ces jeunes � ces priv�s.

Si les Missions locales doivent �voluer et �tre r�organis�es, il est indispensable qu'elles le soient en concertation. Je souhaite � cet �gard formuler quelques attentes de notre groupe.

D'abord, il nous semble important de mieux associer en amont � la conduite de ce projet les repr�sentants des personnels qui s'interrogent sur le changement de leur statut et de leurs missions.

De fortes interrogations perdurent �galement quant � la forme que prendra cette nouvelle organisation des Missions locales parisiennes, en particulier quel type de gouvernance sera mis en place.

Au c?ur de cette question de la gouvernance, il y a la d�finition du projet associatif, qui sera mis en ?uvre par cette nouvelle structure. Une nouvelle organisation n'a de sens que si elle est et sert une ambition associative, c'est-�-dire un projet.

Celui-ci ne doit viser qu'� servir plus efficacement � l'insertion durable des jeunes avant toute autre consid�ration d?ordre �conomique.

Enfin, au sujet du logement, �videmment nous partons de loin. Je tiens � souligner l'action tr�s volontariste de la Municipalit�, puisque 3.800 logements sociaux d?�tudiants ont �t� cr��s � Paris depuis 2001 et 4.000 autres verront le jour avant la fin de la mandature.

Ce d�veloppement des logements publics offre � des milliers de jeunes une chance qu'ils ne peuvent pas trouver dans le parc priv�. Je pense �galement aux foyers de jeunes travailleurs qu'il nous faut d�velopper encore plus.

Enfin, parce que la jeunesse n'est pas �pargn�e par la mis�re et l'exclusion, nous soutenons la construction prochaine d?un nouveau centre d?h�bergement sp�cifique d�di� aux jeunes sans abri.

Nous sommes oblig�s en la mati�re de pallier � l?incurie des dispositions �tatiques dont nous constatons chaque jour les cons�quences dramatiques sur la jeunesse.

C?est en cela que la Ville remplit son r�le, nous pr�f�rons miser sur la jeunesse plut�t que de la combattre.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Communiste et �lus du Parti de Gauche, socialiste, radical de gauche et apparent�s et "Les Verts").

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Je donne la parole � M. MENGUY.

M. Jean-Baptiste MENGUY. - Madame le Maire, mes chers coll�gues, que se passe-t-il dans les �coles parisiennes ?

A la lecture de cette communication, il y a fort � parier que la Mairie ne le sait pas vraiment ou en tout cas ne s'en soucie gu�re.

Oui, mes chers coll�gues, les inexactitudes et les tours de passe-passe s�mantiques qui jalonnent cette communication sur la jeunesse et les quelques lignes r�serv�es aux scolaires d�montrent que la Gauche parisienne n'a aucune politique �ducative, a d�missionn� de son r�le et rejette m�me de l'exercice de ses responsabilit�s.

Je le dis avec d'autant plus de gravit� qu?elle s?enferme comme toujours dans la critique de l'�tat alors m�me qu'elle se pr�vaut de certaines de ses r�alisations.

Il suffit de citer l'exemple du service civique pour voir que la Mairie centrale n'est finalement pas si malheureuse de trouver l'�tat sur son chemin.

Oui, la Gauche parisienne a d�missionn�, d�missionn� d'abord de sa responsabilit� vis-�-vis de la communaut� �ducative.

La Ville a-t-elle enfin r�gl� le probl�me des logements de fonction des Directeurs d?�cole ? Non.

La Ville a-t-elle clairement r�gl� avec la R�gion les probl�mes de responsabilit� en cas de travaux au sein des cit�s scolaires ? Non.

La Ville a-t-elle enfin r�gl� le probl�me de "turnover" et des remplacements des personnels lors des pauses d�jeuner et des go�ters ? Non.

Plut�t que de r�gler ces questions, vous passez votre temps � d�noncer encore et toujours les r�formes du Minist�re de l'Education nationale et du Rectorat, et en particulier la fameuse mast�risation.

Vos diatribes prouvent que, finalement, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Peut-on tol�rer, mes chers coll�gues, que des �lus d�nigrent � ce point un dipl�me issu de l'universit� r�publicaine et d�livr� avec l?un des niveaux d?exigence les plus hauts de notre fonction publique ?

Faut-il rappeler en plus en la mati�re que la politique men�e a permis pour cette rentr�e que les nouveaux professeurs soient augment�s ?

Quel m�pris pour ces professionnels dont la vocation est au moins aussi forte que leur comp�tence !

La r�alit� � Paris, c'est que les professeurs stagiaires seront jusqu'� la Toussaint dans une classe avec un tuteur, contrairement � ce qui a �t� dit. Aucun professeur stagiaire n?a �t� affect� dans les �coles les plus difficiles de groupe 5 et des compl�ments de formation seront organis�s tout au long de l'ann�e, contrairement encore � ce qui a �t� dit ce matin.

Non, mes chers coll�gues, "la solution aux difficult�s du syst�me scolaire ne se trouve pas dans un accroissement des moyens financiers et humains qui lui sont consacr�s". Cette phrase n?est pas de moi mais de Didier MIGAUD, premier Pr�sident de la Cour des comptes.

Vous le voyez, le bon sens impose de privil�gier la qualit� et non la quantit�, c'est en tout cas ce que nous faisons.

Vous avez d�missionn� �galement vis-�-vis des familles. Vous menez en la mati�re une r�elle politique d'exclusion des familles de la capitale. Je ne reparle pas du service minimum d?accueil o� vous refusez d'appliquer la loi, laissant les familles au bord du chemin sans m�me apporter une information la plus �l�mentaire.

Mais en refusant notre proposition de renforcer la s�curisation de certains �tablissements, pourtant demand�e par les familles et les professeurs comme dans le 15e arrondissement � Saint-Charles et Varret, vous faites le choix d�lib�r� et irresponsable de les laisser se d�brouiller seuls.

Garantir un minimum de s�curit� et de confort, c'est pourtant assurer � la communaut� �ducative des conditions de vie et de travail �l�mentaires. C'est comme cela, mes chers coll�gues, que l'on se sent bien dans son �cole et dans son coll�ge. C'est comme cela que les difficult�s du quotidien peuvent rester � la porte d?un lieu de qualit� auquel on s?attache et que l'on ne souhaite plus quitter.

Vous critiquez l'assouplissement de la carte scolaire, mais voil� une r�ponse alors que vous ne faites rien. Les familles n'ont pas forc�ment vocation � quitter leur �tablissement de rattachement mais, nous en sommes convaincus, elles ont en tout cas le droit de vouloir le meilleur pour leurs enfants.

Quand on lit votre communication, Monsieur le Maire, on ne peut y voir qu?approximations.

Laissez-moi vous redonner quelques chiffres exacts. Non, il n'y a pas en cette rentr�e 2010 700 �l�ves de plus, ce sont les chiffres pour l'ann�e 2009. Le solde final sera vraisemblablement n�gatif, ce qui, au regard de la cr�ation de trois postes suppl�mentaires, est une vraie satisfaction.

Avec 40 ouvertures de classe pour 30 fermetures, le bilan, l� encore, je le crois, est encourageant.

Enfin, et c'est peut-�tre le plus d�plorable, la Ville et le D�partement de Paris, avec la Gauche, ont d�missionn� vis-�-vis des enfants.

La Droite parisienne a fait le choix de s'engager aux c�t�s des petits Parisiens pour leur assurer les meilleures conditions de scolarisation. Que faites-vous ? Au mieux, pas grand-chose. Au pire, rien de bien.

Mes chers coll�gues de Gauche, vous devez �tre les seuls �lus de France � ne pas avoir not� qu'une grande r�flexion avait �t� initi�e au plan national sur les rythmes scolaires pour pr�voir notamment davantage de sport l'apr�s-midi.

La Droite parisienne, mon groupe, a demand� par deux v?ux de pr�voir dans cette perspective un audit des infrastructures sportives pour conna�tre exactement l'�tat et l'entretien de celles-ci, leur �ventuelle dangerosit�, les travaux � pr�voir et, comme l'adjoint aux sports l?avait �voqu�e, la pr�sence �ventuelle de mati�res toxiques.

Comment refuser une telle demande ? Vous l?avez fait pour des raisons purement id�ologiques et croyez bien que nous le regrettons pour tous les enfants parisiens.

Gouverner, c?est pr�voir. Manifestement, vous gouvernez d'une pi�tre fa�on.

Il y a �galement beaucoup � dire de l?attitude de la Ville quant � son d�sengagement de la vie scolaire. Il se dit en effet que pour des raisons financi�res vous envisagez de vous retirer d?un certain nombre de m�canismes d?accompagnement comme "coup de pouce". Nous ne pouvons y croire et l?U.M.P.P.A. vous demande de vous engager solennellement ce matin � ne pas rompre un partenariat qui signifierait sa fin pure et simple : cela rassurerait les enfants et les familles.

Enfin, mes chers coll�gues, l'avenir de Paris, c'est l?�volution de ses quartiers et de leur sociologie. Alors que des projets de logements se multiplient dans certains arrondissements, la r�alit� exige que l'offre de service public se cr�e de fa�on proportionn�e.

Qu?il s?agisse du 15e ou d'autres arrondissements, l'accroissement de population implique forc�ment une nouvelle �cole. C'est le terrain qui parle ici : les syndicats eux-m�mes ont attir� votre attention sur cette question.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, vous l?aurez compris, la Droite parisienne ne peut se satisfaire d'une telle communication. La jeunesse parisienne se forge dans les couloirs et les classes de ses �coles. Nous avons fait le choix, contrairement � vous, de d�fendre les familles plut�t que l?id�ologie, la communaut� �ducative plut�t que les effets d'annonce, les enfants plut�t que les postures politiciennes.

L?�cole ne doit pas servir des ambitions personnelles, ne doit pas �tre utilis�e pour des revendications archa�ques ; l'�cole doit �tre le fleuron d'une soci�t�, d'un quartier, d'une communaut� de vie ; cette �cole-l�, c'est celle que nous servons, pas pour nous, mais pour notre jeunesse.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame ASMANI, vous avez la parole.

Mme Lynda ASMANI. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Si votre communication sur la jeunesse s'apparente trop souvent en de multiples endroits � un catalogue �v�nementiel o� le suppos� d�sengagement de l?�tat se trouve toujours oppos� � la magnanimit� et � la bont� de l'Ex�cutif parisien, mon groupe refuse pour autant d?incarner une caricature de l'opposition et de r�pondre � chaque attaque. En effet, les querelles partisanes ne sauraient se d�rouler sur le dos de notre jeunesse.

Aussi, c'est sans esprit de revanche, mais avec un r�el souci d'objectivit� que nous nous interrogeons sur le contenu de cette communication et de votre vision pour la jeunesse � Paris.

Cette jeunesse polymorphe constitue � n'en pas douter l'avenir de notre collectivit� et bien plus encore, de notre pays. Et pourtant, 19 % des jeunes parisiens de moins de 30 ans vivent encore sous le seuil de pauvret�.

Beaucoup est fait, je vous l?accorde, Monsieur le Maire, en termes de subventions, d'associations, de valorisation et de richesses culturelles et patrimoniales de Paris aupr�s des jeunes parisiens.

Mais je vous le demande : quelle est votre grand chantier ? Quelle marque, quelle empreinte laisserez-vous aupr�s des jeunes ? Quels b�n�fices constituant votre bilan concret pourront-ils se r�jouir d?avoir engrang�s sous votre mandature ?

Certes, 2,6 millions d'euros ont �t� distribu�s � 174 associations subventionn�es par la collectivit� parisienne en 2010, tandis que 12,6 millions d'euros ont �t� consacr�s au budget de fonctionnement, �ducation, jeunesse et sport dans le cadre de la politique de la ville cette m�me ann�e.

Les moyens sont l�, mais les d�penses aussi, et nous soutenons �videmment l?action des associations � cet �gard dans nos divers arrondissements en votant nombre de subventions.

N�anmoins, votre action ne p�cherait-elle pas par exc�s de saupoudrage, d?�parpillement sans r�elle vision syst�mique ? Quelle coh�rence s'en d�gage ?

Alors que, comme vous l'affirmiez dans l'introduction de votre communication, les familles dont les enfants ont moins de 25 ans �taient 10.000 de plus en 2006 qu?en 1999 et qu'une famille sur quatre �tait monoparentale, vous persistez, Monsieur le Maire, � refuser d?appliquer le service minimum d'accueil qui a pourtant vocation � r�pondre aux attentes des familles aux revenus les plus modestes qui ne peuvent se permettre de prendre un jour de cong� lorsque les enseignants se mettent en gr�ve, aussi l�gale soit-elle par ailleurs.

� l'occasion d'ailleurs de la mobilisation g�n�rale du 7 septembre, 145 �coles parisiennes sur les 460 en gr�ve sont ainsi rest�es ferm�es toute la journ�e.

Pire encore, lors de la journ�e d'action intersyndicale contre le projet de r�forme des retraites, jeudi dernier, seules 125 �coles parisiennes ont b�n�fici� du S.M.A.

Quel est donc le message que vous souhaitez faire parvenir aux familles parisiennes les plus d�munies ?

La conqu�te d'une autonomie rendue possible par l?insertion sur le march� du travail et l'acquisition d'un logement : voil� qui constitue un programme ambitieux et l�gitime, voil� qui repr�sente le substrat concret d?une v�ritable politique de la jeunesse, voil� ce que les jeunes attendent de vous, Monsieur le Maire.

Bien que la politique en faveur des foyers de jeunes travailleurs consistant � r�aliser d'ici 2014 3.000 nouvelles places ainsi que la r�habilitation ou la cr�ation de 4.000 places en logement �tudiant que l'�tat finance par ailleurs en partie via des cr�dits d�l�gu�s au D�partement, que tout cela donc nous r�jouisse,� il n?en reste pas moins que les conditions de ressources peuvent restreindre l'efficience de certaines des aides mises en ?uvre par la collectivit� parisienne.

En effet, le plafond de 1.100 euros mensuels conditionnant l?accession � la location "Paris logement" dont peuvent b�n�ficier les �tudiants et les jeunes travailleurs en limite consid�rable la port�e.

De m�me, comme l?avait si justement soulign� ma coll�gue Val�rie SACHS lors de l?examen des conclusions rendues par les M.I.E. sur l?emploi p�renne des jeunes devant notre assembl�e en juin dernier, quelques carences laissaient accroire qu'il restait encore beaucoup � faire pour l?emploi p�renne de nos jeunes. Notre groupe avait alors mis en exergue les lacunes de la politique de l?emploi parisienne destin�e aux jeunes titulaires d?un dipl�me sup�rieur et n�anmoins en proie au ch�mage.

L?essor accru des p�pini�res, la promotion du troph�e "Paris innovation entreprise" ou l?aide au financement des masters sp�cialis�s qui visent � pr�parer les futurs jeunes cadres � passer � l'action dans un environnement incertain auraient pu constituer autant de propositions qu'il e�t �t� int�ressant de d�velopper.

C'est donc ce vivier cr�atif, productif, en constant d�veloppement et au devenir prometteur, qu'incarne la jeunesse, qu'il faut stimuler et tirer vers le haut le plus possible au travers d'une politique exigeante et ambitieuse, compl�te et coh�rente, prenant en compte les pr�occupations essentielles des jeunes, leurs angoisses quant � leur insertion professionnelle, mais g�n�rant �galement esp�rance et soif d'avenir.

C'est cette politique-l� que nous souhaitons, Monsieur le Maire, et j'ai donc tenu mon temps de parole, comme vous l'avez compris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous ne l'avez pas tenu mais comme vous ne d�passiez pas de beaucoup, je n?ai rien dit.

La parole est � M. Romain L�VY.

M. Romain L�VY. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, je tiens � saluer tout l?int�r�t d?une telle communication sur la jeunesse au moment o� cette derni�re traverse une crise sans pr�c�dent dans notre pays.

Crise qui en rejoint malheureusement une autre, celle de l'enseignement, qui devrait pourtant �tre l?objet de toutes les attentions de la part du Gouvernement, tant les probl�matiques de la jeunesse et de l'�ducation sont intimement li�es.

Il semblerait logique de donner tous les moyens n�cessaires � la formation de nos enfants. Or, que constate-t-on ? Que la rentr�e scolaire � Paris a �t� rendue difficile, tant les mauvais coups port�s ont �t� nombreux.

Je pense en premier lieu � la poursuite de la logique implacable du Gouvernement de suppression de postes dans l?�ducation nationale : 16.000 pour cette seule rentr�e scolaire, fragilisant toujours plus les �quipes p�dagogiques et p�nalisant les enfants. Notre ville subit directement cet affaiblissement du service public de l'�ducation, comme vous l'avez rappel�, Monsieur le Maire.

Une traduction concr�te en est la d�scolarisation des enfants de moins de trois ans qui sert encore et toujours de variable d'ajustement � l'Acad�mie de Paris. Elle se poursuit comme nulle part ailleurs en France, nous confortant dans notre triste position de lanterne rouge dans ce domaine.

Cela s'accompagne du d�mant�lement de la formation m�me des enseignants fra�chement dipl�m�s avec la r�forme dite de mast�risation. Elle va conduire, � Paris, plus de 170 professeurs stagiaires - nous avons �t� nombreux � le dire - � se retrouver directement devant des �l�ves sans y avoir �t� pr�par�s, et certains m�mes dans des zones d'�ducation prioritaire.

Pour compl�ter ce tableau d�j� bien sombre, deux nouvelles sources d'inqui�tude pour les �coliers parisiens et leurs parents.

L'objectif clairement exprim� par le Minist�re de l'�ducation nationale est d?arriver � 30 �l�ves par classe afin de r�duire encore le nombre de postes. Mais aussi la volont� de r�former la carte des zones d?�ducation prioritaire au risque d'affaiblir encore ces �tablissements d�j� fragiles.

Si l'on ajoute � cela la mise � mal de la sectorisation scolaire, qui conduit m�me l'Acad�mie � donner paradoxalement, � certains endroits, priorit� aux d�rogations sur les affectations de secteur, alors on comprend mieux l?ampleur du travail qu?il vous a fallu accomplir, ch�re Colombe BROSSEL, pour que cette rentr�e se d�roule dans les meilleures conditions possibles.

Il ne nous a pas �chapp� que dans un tel contexte, ce sont les collectivit�s locales qui se retrouvent en premi�re ligne. Elles assument l?immense responsabilit� de tenir � bout de bras, avec leurs comp�tences propres, un service public d'�ducation nationale qui est malmen�.

Notre collectivit� a ainsi, depuis 2001, investit massivement dans son patrimoine scolaire : 130 millions d'euros en moyenne chaque ann�e sont consacr�s � l'ouverture de nouveaux �tablissements ou � de lourds travaux de r�habilitation, Monsieur LECOQ. Enfin, vous lui rapporterez puisque comme d?habitude, il a d�j� quitt� la s�ance apr�s avoir parl�. Il faut y ajouter le millier annuel d?op�rations de travaux de r�novation financ� dans les coll�ges et �coles de la capitale.

En outre, loin de l'approche exclusivement r�pressive de l'�tat, la question du d�crochage scolaire a �galement �t� appr�hend�e avec force par notre Municipalit�. Et elle est essentielle car elle concerne autant les jeunes sortis sans qualification du syst�me scolaire que les jeunes "d�crocheurs" de moins de 16 ans encore soumis � l?obligation scolaire. Vous avez rappel�, Monsieur le Maire, les diff�rents dispositifs que la Ville a mis en ?uvre pour r�pondre au mieux � ces situations d'�chec scolaire rendues d'autant plus intol�rables par la crise que traverse notre pays. Vous en avez fait une priorit� de votre action. Je pense notamment � "Action coll�giens", destin�e � accompagner les �l�ves s'adaptant difficilement au coll�ge, et qui va s?�tendre au-del� des 33 �tablissements aujourd'hui concern�s, au dispositif "r�ussite �ducative", qui prend d�j� en charge 700 �l�ves en difficult� scolaire.

Et au moment o� nous parlons justement du d�crochage scolaire, comment ne pas �voquer l?absurde situation dans laquelle se trouvent certains jeunes qui ont le plus grand mal � trouver un lyc�e les accueillant pour effectuer la formation de leur choix ?

C'est pourquoi, � l'initiative de la maire du 20e arrondissement, notre groupe souhaite, � travers le v?u qu'il a d�pos� que vous puissiez, Monsieur le Maire, intervenir aupr�s du Recteur afin :

- d?obtenir un �tat pr�cis des jeunes qui n'ont pu obtenir une place dans un lyc�e ou dans la formation de leur choix ;

- qu'� l'issue de cet �tat des lieux, il soit possible d?en tirer les cons�quences en termes d'organisation et d'offre diversifi�e de formations dans les lyc�es parisiens ;

- qu'enfin, le Rectorat accompagne les �l�ves non affect�s dans l?�tablissement de leur choix et donne une information claire aux familles sur les motivations du refus qu'ils ont eu et sur les propositions alternatives qui en d�coulent.

Le temps m?�tant compt�, je ne peux que saluer, sans m?y �tendre autant que cela le justifierait, la volont� de notre collectivit� de faire de l?�cole un lieu d'apprentissage de la citoyennet�, d'ouverture � l'autre et d'acc�s � la culture. De nombreux dispositifs, tels "l'art pour grandir" ou le financement de voyages scolaires en Europe, y concourent.

Pour finir, et je ne pensais pas devoir y revenir encore une fois, Monsieur le Maire, je veux �voquer la r�forme de la tarification de la restauration scolaire. Nous l'avons vot�e avant l'�t� et elle aurait d� s?appliquer partout � Paris d�s cette rentr�e.

Mais c'�tait sans compter sur l?obscurantisme? Pardonnez-moi, sans l'obstruction acharn�e, voulais-je dire, quoique le terme obscurantisme pourrait s?appliquer? de certains maires d'arrondissement de l'opposition municipale.

Comment ne pas d�noncer une nouvelle fois cette attitude particuli�rement st�rile et choquante des maires des 6e, 8e, 15e, 16e et 17e arrondissements qui refusent d?appliquer cette r�forme, pourtant ex�cutoire ?

Leur d�cision irresponsable plonge les parents dans l'embarras et la confusion et met l?administration, ainsi que les personnels des caisses, dans la difficult�. Il est quand m�me surprenant, pour ne pas dire plus, de lire dans un courrier adress� aux parents par un directeur de caisses des �coles : "Malgr� la pression de la Mairie de Paris, la caisse des �coles ne modifie pas les tarifs de restauration scolaire" !

Enfin, tout de m�me, il ne s'agit pas de pression mais de la mise en application d?un vote l�gitime de l?institution d�mocratique, me semble-t-il, qui est la n�tre !

Comment est-il justifiable d'emp�cher les familles les plus fragiles de nos arrondissements de b�n�ficier de nouveaux tarifs qui leur sont bien plus favorables ?

Dans le 6e, vous rapporterez � M. LECOQ, que cela reviendrait � les faire payer 13 centimes d?euro par repas au lieu des 2,20 euros que M. LECOQ leur demande aujourd'hui ! Pouvez-vous comprendre que payer son repas 17 fois moins, ce n'est pas rien pour des familles ?

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Pouvez-vous comprendre que cette r�forme, qui permettra � 65 % des familles parisiennes de voir leur tarif baisser, va permettre un retour dans la cantine scolaire d?enfants qui ne la fr�quentaient plus car son co�t �tait encore trop �lev� ?

Comment peut-on s'attaquer de la sorte aux bas revenus et aux classes moyennes pour favoriser encore et toujours les plus ais�s d'entre nous ? Au moment o� la crise touche si durement certaines familles, c?est, je le redis, irresponsable de votre part !

En outre, vous semblez faire croire aux familles qu?en n?appliquant pas la r�forme, vous les prot�gez du nouveau tarif. Mais qu'arrivera-t-il demain quand vous devrez l'appliquer ? Comment vont se faire les r�gularisations ? Qu'allez-vous expliquer aux familles : "Nous nous sommes engag�s sur des tarifs mais nous ne les tiendrons pas" ?

Il est maintenant plus que temps que cette r�forme, qui vise � introduire une plus grande justice sociale et � lisser le taux d?effort des familles, s'applique sur l'ensemble du territoire parisien.

Une r�forme qui ne touche en rien la qualit� des repas, je le rappelle, bien au contraire, puisque la part des produits bio ne cesse de progresser dans les menus et que, d?ici 2014, le recours aux produits labellis�s atteindra les 30 % dans les cantines parisiennes.

C'est pourquoi, notre groupe demande, � travers un v?u, et je conclurai l�-dessus, que les maires des 6e, 8e, 15e, 16e et 17e arrondissements, en leur qualit� de pr�sident de la caisse des �coles, arr�tent leur politique d?obstruction et mettent imm�diatement la r�forme en ?uvre dans l'int�r�t des familles.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme Catherine DUMAS.

Mme Catherine DUMAS. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, dans votre communication consacr�e � la jeunesse, seulement 34 lignes, et ce n'est vraiment pas beaucoup, portent sur l?offre culturelle destin�e aux jeunes Parisiens.

Nous ne pouvons donc malheureusement que constater et d�plorer votre peu d?int�r�t pour la culture, a fortiori, la culture destin�e aux jeunes Parisiens.

Pourtant, vous le savez, Monsieur le Maire, la pratique d'activit�s culturelles d�s le plus jeune �ge constitue un r�el soutien � la r�ussite scolaire car elle favorise l'ouverture vers l'autre, l'�panouissement personnel et m�me la pers�v�rance scolaire. Certes, vous dites consacrer un effort extr�mement important aux formations artistiques et aux pratiques amateurs. Pourtant, hormis vos projets f�tiches, comme "Le 104", qui sont des gouffres financiers proches du naufrage, nous constatons encore cette ann�e une diminution notable des subventions accord�es aux associations culturelles.

A lire attentivement l'expos� des motifs des d�lib�rations, la phrase "compte tenu de la r�partition globale des subventions culturelles" tombe d�sormais comme un couperet sur le financement attendu par toutes ces associations. Car, comme c'est devenu votre habitude, vous vous servez une nouvelle fois du budget d�di� � la culture comme d'une variable d'ajustement pour �quilibrer les autres budgets de la Ville.

J'aimerais vous rappeler, Monsieur le Maire, les conclusions d'un rapport, datant d'avril 2009, de l?Inspection g�n�rale de la Ville de Paris sur l'acc�s du jeune public aux activit�s culturelles g�r�es ou soutenues par la Ville. L'Inspection g�n�rale y souligne un nombre important de faiblesses et de dysfonctionnements dans l'action culturelle de la Ville en faveur des jeunes. Le rapport fait notamment �tat d'un d�ficit certain de lisibilit� de l'offre culturelle destin�e aux jeunes Parisiens.

Nous aurions donc pu l�gitimement penser que vous vous seriez rapidement saisis de ce probl�me et que vos �quipes auraient travaill� depuis un an sur un plan de communication c?est en g�n�ral un domaine o� vous �tes plut�t bon - afin de diffuser plus largement l'offre culturelle parisienne. Mais non ! Vous avouez, au contraire, dans votre communication que rien n?a �t� fait dans ce domaine depuis la remise de ce rapport.

Ce rapport de l'Inspection g�n�rale vient confirmer notre jugement sur votre politique culturelle :

- pas de vision globale, des orientations strat�giques obscures, voire carr�ment absentes ;

- vous ne disposez que de donn�es parcellaires sur les pratiques et les attentes des jeunes, ce qui a �t� repris par un orateur de vos amis ;

- la coordination entre les acteurs et les directions de la Ville est clairement insuffisante ;

- et enfin, aucune �valuation des op�rations financ�es n'est r�alis�e par vos services.

Tel est le bilan de votre politique culturelle. Quel constat accablant !

Les modes de vie des Parisiens ont consid�rablement �volu� au fil des derni�res ann�es et leur mode de consommation des loisirs, notamment des loisirs culturels, �galement.

L'ouverture des biblioth�ques le dimanche s'inscrit dans cette �volution et r�pond � une demande forte des Parisiens. Pourtant, depuis le 5 septembre, les portes des biblioth�ques Fran�ois Truffaut (1er), Marguerite Yourcenar (15e), Marguerite Duras (20e) restent d�sesp�r�ment closes, privant notamment les jeunes Parisiens d'un espace culturel o� ils peuvent soit se divertir soit trouver les moyens et le cadre studieux n�cessaires � leurs �tudes et � leur r�ussite scolaire.

Ma question sera donc tr�s simple, Monsieur le Maire : que comptez-vous faire pour d�bloquer cette situation qui p�nalise de nombreux Parisiens ? Les n�gociations avec les syndicats sont aujourd'hui au point mort et nous d�plorons ce blocage qui aboutit encore une fois � une prise en otage des Parisiens qui ne peuvent se rendre en biblioth�que le dimanche.

Je souhaite aussi aborder un point qui nuit gravement aux pratiques culturelles des jeunes Parisiens. Il s'agit de la hausse des tarifs, ou de la suppression m�me, des cours dispens�s dans le cadre des cours pour adultes - la jeunesse ne s?arr�tant pas forc�ment � 18 ans -, ou des ateliers culturels de la Ville de Paris. Comme vous le savez, ces ateliers culturels permettent aux Parisiens de d�velopper leurs aptitudes cr�atrices et leur passion � travers une multitude de cours dans des domaines tr�s vari�s, comme ceux des m�tiers d'art, de la musique, du th��tre et de la danse �galement.

Je profite d'ailleurs de cette occasion pour rendre hommage au travail de deux associations :

- "Paris Ateliers", dont le directeur g�n�ral, M. LANGLAIS, va quitter ses fonctions pour en prendre d'autres ;

-"la Maison des pratiques artistiques amateurs".

Je voudrais citer l?exemple des Ateliers des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Depuis la rentr�e 2010, un jeune actif, c�libataire, sans enfant, qui disposerait d?un revenu mensuel de 1.300 euros nets par mois, qui souhaiterait s'inscrire au cours de chant choral, devra notamment payer 180 euros contre 152 euros l'ann�e derni�re : 32 euros d'augmentation. Et ceci est valable pour les diff�rentes tranches.

Alors, Monsieur le Maire, � l?image de ce que vous faites avec le tarif des cantines scolaires, vous prenez une nouvelle fois les classes moyennes comme souffre-douleur. Qu'ont-elles fait pour m�riter cela ?

Et n'en d�plaise � M. L�VY, l'orateur pr�c�dent, y a-t-il deux types de Parisiens dans cette ville ?

Les �lus de mon groupe condamnent donc fermement l'augmentation importante des tarifs appliqu�s � un grand nombre de cours dispens�s dans les ateliers culturels de la Ville de Paris, qui se traduit pour de nombreux jeunes Parisiens par l'impossibilit� de d�couvrir ou de continuer � pratiquer la discipline de leur choix. Nous condamnons �galement la disparition des m�tiers d'art d'horlogerie, par exemple, qui �taient propos�s aux Parisiens dans le cadre de formations dipl�mantes.

Alors, Monsieur le Maire, et j'en finirai par l�, tous les �l�ments que je viens de rappeler illustrent parfaitement l?ambigu�t� de votre politique culturelle qui :

- d'un c�t�, augmente massivement les tarifs d'acc�s aux activit�s culturelles et diminue, d'autre part, les subventions aux associations et puis s?accommode sans trop d'embarras de la fermeture des biblioth�ques le dimanche ;

- alors que, de l?autre c�t�, vous d�pensez sans compter des millions d'euros en investissements et en fonctionnement dans des �quipements, il faut le regretter, qui sont bien souvent boud�s par le public et surtout, Monsieur le Maire, r�serv�s � une toute petite �lite.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame Marinette BACHE, vous avez la parole.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Monsieur le Maire.

L'essentiel ayant �t� dit sur de sujets aussi importants que l?insertion des jeunes ou la r�forme de la tarification scolaire - je salue l?intervention de Romain L�VY - je centrerai mon propos sur trois points : l'emploi, la rentr�e scolaire et la rentr�e universitaire.

Le sujet nous offre une nouvelle occasion de d�montrer tout ce qui oppose notre politique, men�e par une Municipalit� de gauche, une politique solidaire qui pr�pare l?avenir, de celle men�e sous l'impulsion de Nicolas SARKOZY, une politique d?in�galit�s et d'exclusions, une politique qui sacrifie l?avenir de notre jeunesse et par l� celui de notre pays.

L'emploi, donc en premier. Les jeunes Parisiens sont extr�mement nombreux en situation de pr�carit�. Comment peut-on s?en �tonner puisqu?en France aujourd'hui seul un salari� sur deux poss�de un C.D.I. Ce qui n?emp�che par le Gouvernement de rechercher � pr�cariser encore plus, par le d�mant�lement du Code du travail et en ne se cachant m�me plus qu?il s?agit de remettre en cause le contrat de travail.

Au contraire, la Ville de Paris, � travers diverses formes d?intervention (missions locales, Espace Dynamique Insertion, Forum de recrutement, Forum jeunes dipl�m�s) a permis de sortir de nombreux jeunes du ch�mage. Citons plus particuli�rement "Paris pour l?emploi", qui en deux jours a permis de pourvoir 5.000 emplois, dont plus de la moiti� en C.D.I. Et soulignons que 32 % des jeunes suivis par des missions locales ont retrouv� un v�ritable emploi.

Ensuite, quelques mots sur la rentr�e scolaire. L� encore, la Droite fait fort. La cible vis�e, comme toujours, les quartiers populaires. D'abord et sans tenir ses promesses, le Minist�re envoie dans des coll�ges difficiles des enseignants stagiaires non form�s. Par exemple, dans le 20e arrondissement, les coll�ges Besson et Dolto, qui ne sont vraiment pas dans des quartiers privil�gi�s, sont concern�s.

Ensuite, soyons particuli�rement vigilants sur la r�forme de la carte des Z.E.P., car craignons que, tout comme la r�forme de la carte scolaire, il ne s'agisse � nouveau d?�ter des moyens aux quartiers en difficult�.

Comme pour tout, le Gouvernement n?a qu?une vision comptable. Luc CHATEL l'avoue sans d�tour : 30 �l�ves par classe, c?est un levier qui permet de r�duire le nombre d?enseignants.

Je note aussi que, malgr� tous les effets d'annonce, de nombreux enfants porteurs de handicaps sont entrav�s dans leur libre acc�s � l?�ducation, par le manque d?assistants de vie scolaire.

Enfin, n'oublions pas une cons�quence de cette politique, les petits Parisiens de moins de 3 ans ne peuvent pas �tre tous scolaris�s.

En regard, la Ville accomplit ce qui est de son ressort et met les moyens : 130 millions d'euros investis chaque ann�e dans de gros travaux d'ouverture d'�tablissement, 1 millier d'op�rations de travaux de r�novation en sont deux exemples significatifs.

Mais aussi les nombreuses op�rations pour pr�venir le d�crochage scolaire ou l'investissement permettant un acc�s de tous les enfants et jeunes Parisiens � la culture. Je veux saisir ici l?occasion de saluer les jumelages entre �tablissements scolaires et structures culturelles.

Enfin, la rentr�e universitaire. Elle a d�j� �t� marqu�e par le recul de Nicolas SARKOZY. Il avait eu la brillante id�e de tenir sa promesse aux jeunes. Je le cite : "Vous voulez �tre reconnus comme des majeurs � part enti�re, vous le serez". Aussit�t dit, aussit�t fait. De la m�me mani�re qu'il s'en prend aux droits sociaux des salari�s ou � la retraite des a�n�s, m�me traitement pour les �tudiants, il s'attaque � l'aide au logement de ceux-ci.

Feignant d'ignorer que l?avantage fiscal accord� aux parents sert � les aider � financer les �tudes de leurs enfants : alimentation, sant�, transports, frais d'inscription? et est totalement ind�pendant de l?aide au logement accord� directement � l?�tudiant qui a quitt� sa famille.

La d�cision �tait si violemment impopulaire que bien s�r l?U.N.E.F. s?est mobilis�e, mais �galement l'U.N.I., relook�e en plus pr�sentable M.E.T., et m�me les associations familiales conservatrices s?y sont oppos�es.

Bref, ayant peur de f�cher trop de jeunes � la veille de sa r�forme des retraites, le Pr�sident a recul�.

Mais que fait alors le Gouvernement pour les �tudiants, en particulier � Paris ? Quid des 2.000 logements pr�conis�s par le rapport Larrouturou ? Quid du Plan campus pour Paris ?

Ah si ! La Ministre Val�rie P�CRESSE a cr�� une application iPhone pour trouver des offres de logement. Cela, mes chers coll�gues, c'est de l'aide concr�te ou je ne m'y connais pas !

Plus s�rieusement, Paris remplit ses engagements : allocation Paris Logement, r�habilitation et cr�ation de logements �tudiants ; 4.000 d?ici 2014 compl�teront les 3.800 de la mandature pr�c�dente.

Je signale que Paris s'int�resse �galement aux jeunes travailleurs qui sont aussi �ligibles � l?allocation "Paris Logement" et pour lesquels 3.000 nouvelles places en foyers de jeunes travailleurs sont financ�es.

Enfin, les jeunes sans abri ne sont pas oubli�s avec la reconstruction dans le 20e du centre d?h�bergement Georges Sand du C.A.S.-V.P. qui passera � 70 places.

Mes chers coll�gues, une politique ne se juge pas aux mots mais aux moyens que l'on se donne pour la mettre en ?uvre. Les �lus r�publicains socialistes saluent pour cela le Maire de Paris et ses adjoints : Bruno JULLIARD, Colombe BROSSEL mais aussi Myriam EL KHOMRI et Didier GUILLOT qui, chacun dans leur domaine, m�nent une politique d�termin�e, de solidarit� en direction des petits et des jeunes Parisiens. Le Gouvernement pourrait en prendre de la graine !

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. GIANNESINI.

Je pr�cise que pour le groupe U.M.P.P.A. il reste 6 minutes 18 pour plusieurs orateurs, je crois.

M. Jean-Jacques GIANNESINI. - Monsieur le Maire.

Mon intervention portera sur le volet emploi de votre communication. En effet, votre communication reprend dans ses grandes lignes les pr�conisations du rapport de la Mission d?information et d?�valuation sur l'acc�s des jeunes Parisiens � un emploi p�renne, qui vous a �t� remis en mai 2010.

Tout d'abord, un regret. Aucune mention du R.S.A. Jeune qui, on le sait, valorise et encourage les jeunes travailleurs de moins de 25 ans. Est-ce un oubli ou est-ce d�lib�r� ?

Ensuite, si vous me le permettez, je souhaite apporter un commentaire sur les quatre axes de votre politique. Premier axe : renforcer l?acc�s � la formation professionnelle et � l?emploi des jeunes. Pour cela, l'efficacit� de l?action des missions locales en faveur des jeunes n'est plus � d�montrer. Votre communication indique que l?organisation et le statut des cinq missions locales parisiennes vont �tre r�form�s en 2011. Cette r�forme devrait s'orienter vers une mutualisation de leur mission, comme le pr�conisait la mission d?information et d?�valuation, afin de les rendre plus efficaces aupr�s des jeunes mais aussi des entreprises.

J'avais moi-m�me propos� il y a plus d?un an, et ensuite mon groupe dans le rapport de la mission d?information, de les f�d�rer au sein d'un m�me ensemble, avec des antennes dans chaque arrondissement. M. JULLIARD a, parait-il, annonc� en 5e Commission que vous vous dirigez vers cette voie. Si c'est le cas, je me f�licite que vous ayez repris cette proposition qui est avant tout une proposition de bon sens.

Les r�sultats des cinq missions locales parisiennes sont en effet assez in�gaux, leur coordination et leur collaboration entre elles �tant totalement inexistantes actuellement. Chacun d�veloppe dans son coin sans coh�rence � l?�chelon parisien des outils diff�rents pour aider les jeunes en mati�re d?acc�s au logement, de sant�, de citoyennet�, etc. Les f�d�rer permettrait ainsi de mutualiser leurs moyens humains, mat�riels, financiers et d?arriver � une v�ritable coh�sion d'action.

Je voudrais rassurer Mme H�l�ne BIDARD tout de suite sur la soi-disant baisse de financement des missions locales par l'Etat. Vous verrez � la fin de la semaine qu'il n'en est rien. Contrairement � la r�gion picarde, g�r�e par vos amis politiques, qui a baiss� depuis le mois de juillet de plus 10 % les financements des missions locales.

Les �lus U.M.P.P.A. ont en outre propos� de g�n�raliser l?alternance, voie privil�gi�e � l'acc�s � l'emploi des jeunes et de mobiliser les missions locales pour qu?elles orientent davantage, en lien avec les C.F.A., les jeunes vers l'alternance et la cr�ation d'entreprises.

Il faut faire un effort suppl�mentaire et la Ville doit le faire. D'ailleurs, Laurent WAUQUIEZ, Secr�taire d?Etat � l?emploi annon�ait le 17 septembre dernier que son objectif �tait de parvenir � 300.000 nouveaux contrats d'apprentissage et 100.000 contrats de professionnalisation.

De plus, il a prolong� le financement des d�veloppeurs de l'apprentissage, des chambres des m�tiers jusqu'en 2011. Pour ceux qui ne le savent pas, ces 100 d�veloppeurs de l'apprentissage doivent contacter 100.000 entreprises sur l?ensemble de la p�riode de la convention d'objectifs et de moyens 2009-2011. Il vise en priorit� les entreprises qui n?ont jamais form� d'apprentis.

Mon groupe a �galement propos� que l'on aide les missions locales � tisser des liens encore plus privil�gi�s avec les entreprises. L?objectif �tant naturellement d?aider les jeunes � d�finir leur projet professionnel afin qu'ils acc�dent le plus rapidement possible � un emploi.

Deuxi�me axe. Si on peut se f�liciter que le dispositif "Cr�ajeune" semble plut�t bien r�pondre aux besoins des jeunes Parisiens, je dois regretter que la Ville ne mette pas plus d?accent sur la cr�ation d?entreprises par les jeunes.

Troisi�me axe. Sur ce volet, la principale proposition de mon groupe, je vous le rappelle, �tait d'ouvrir une nouvelle �cole de la deuxi�me chance. Ces �coles offrent, en effet, aux jeunes une formation tr�s personnalis�e, permettant une int�gration professionnelle et sociale durable.

L?�cole de la deuxi�me chance � Paris a connu 62 % de sorties positives. On notera que le Pr�sident de la R�publique et le Premier Ministre se sont engag�s tr�s fortement dans la multiplication des �coles de la deuxi�me chance. Cela va rendre possible l?ouverture de 12.000 places suppl�mentaires. Je regrette que vous vous soyez content�s d'ouvrir une annexe de l?�cole de la deuxi�me chance, car ce n'est pas suffisant.

Enfin, quatri�me et dernier axe : mobiliser les moyens d'action de la Ville de Paris en tant qu'employeur. Vous devez utiliser tous les leviers disponibles pour offrir plus d'emplois aux jeunes. Je regrette pour ma part que votre communication n?�voque pas les clauses d'insertion qui favorisent l'insertion des publics �loign�s de l'emploi.

La Ville doit faire jouer sa responsabilit� sociale. Elle doit utiliser ce levier en �largissant encore plus les march�s concern�s par ces clauses, notamment aux march�s publics de l?A.P.H.P. et aux march�s publics de nombreuses soci�t�s d?�conomie mixte, dont les conseils d?administration sont pr�sid�s par vous-m�mes et par vos repr�sentants.

Le groupe U.M.P.P.A. a, enfin, propos� que la Ville double le recrutement par alternance au sein de ses personnels. Il s?agit l� d?un �l�ment majeur en termes d?�galit� des chances et de lutte contre les discriminations.

Je conclurai donc en vous disant simplement qu'il y a, dans votre politique sur ce sujet, un manque certain d'ambition et, malheureusement, un manque de d�termination pour r�soudre les probl�mes qui se posent actuellement aux jeunes de notre Capitale en termes d'acc�s � l'emploi.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, mais vous avez laiss� moins de deux minutes pour l'oratrice qui vous succ�de. Vous vous d�brouillez ; je ne vais pas m?occuper de r�gler les questions de temps de parole au sein du groupe U.M.P.P.A.

La parole est � Mme Fr�d�rique PIGEON et il reste � son groupe 3 minutes 58 ; c?est pr�cis !

Mme Fr�d�rique PIGEON . - Monsieur le Maire, merci.

Les habitants jeunes sont fort nombreux � Paris, tout particuli�rement dans le Nord-Est de la Ville, et face � cette situation, la Mairie de Paris anime une politique construite, globale et concr�te qui produit ses effets dans les arrondissements et qui se construit avec les arrondissements. Et, demain, nous le verrons �galement, les conseillers jeunes du Conseil parisien de la jeunesse vont s'emparer de ces pistes.

Le mouvement est l�, le mouvement est au rendez-vous, et j'aurais souhait�, en quelques mots, vous indiquer deux points qui me paraissent importants : poursuivre une m�thode payante, d�velopper des th�mes porteurs d'avenir.

La m�thode payante, c'est plus d'une dizaine d?adjoints au Maire de Paris qui se mobilisent et qui travaillent en compl�mentarit� sur ce sujet. C'est, bien s�r, les trois rapporteurs qui s'exprimeront dans le d�bat, mais c'est �galement les �lus � la politique sociale � la sant�, au logement, � l'emploi et � l'insertion, � la politique de la ville, � la citoyennet�, � la culture et aux sports ; c'est une formidable masse d'�nergie.

Par ailleurs, c?est une coproduction avec les �lus d'arrondissement. J'en veux pour preuve les r�cents travaux du 18e arrondissement, grande journ�e de r�flexion pour tracer des pistes en vue de nourrir le prochain contrat de ville �labor� en parfaite relation avec Bruno JULLIARD et Gis�le STIEVENARD.

C'est �galement le souci de recueillir de nouveaux mat�riaux, et j'en veux pour preuve l'attention port�e � la r�flexion des Conseillers de Paris, avec la premi�re mission d?information et d?�valuation demand�e par notre groupe sur le th�me de l'emploi pour la jeunesse. Mais, �galement, c'est consulter les premiers int�ress�s et, encore l�, rendez-vous demain pour se rendre compte des effets des r�centes consultations de ces jeunes en am�nagement, en usage, en animation, et �couter leurs propositions en mati�re d'emploi et d?�galit� dans la diversit�.

Pour finir, trois th�mes qui me semblent �tre des th�mes porteurs et qui ont �t� amorc�s par cette fameuse �quipe et ces fameux arrondissements.

Quelle place dans la ville pour la jeunesse ? Oui, trois fois oui � Bertrand DELANO� ! Je reprends une phrase : "la possibilit� de s'identifier comme habitant, de se reconna�tre dans la ville, d�veloppe le sentiment de dignit� et ouvre d'autres espaces d'implication", alors continuons en ce sens, oui, pla�ons la jeunesse au c?ur de la cit�, dans l'animation de l'espace public, dans sa participation � la cr�ation d'espaces d�di�s ou collectifs, interg�n�rationnels, en leur permettant de participer aux am�nagements urbains et d'acc�der aux activit�s g�n�r�es dans cette ville !

Deuxi�me sujet : quelle relation interg�n�rationnelle ? De nombreux acteurs, habitants, professionnels, proposent d'adapter leur mani�re d'accueillir, d'�changer, de cr�er des formes souples de sociabilit� avec nos habitants jeunes. Le Conseil parisien de la jeunesse va, demain, faire des propositions en mati�re de management des ressources humaines en faveur des jeunes. Soutenons-les !

Et j'en finirai : quelle vision donnons-nous � la population jeune d'elle-m�me ? Le qualificatif "jeune" devient vite un terme g�n�rique, "les jeunes", sans compter que ce qualificatif est vite amalgam� lui-m�me avec certaines notions : en difficult�, d�linquant, etc. Il faut aider notre jeunesse � s'estimer et donc la mettre en capacit� � oser et � exister.

Les �lus de notre groupe se f�licitent, de ce point de vue, vivement du projet parisien de lutte contre les discriminations qui va bient�t �tre engag�.

Je vous remercie de votre attention.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Vous �tes rest�e dans le cadre de votre temps de parole.

La parole est � Mme DATI.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Comme dirait un slogan publicitaire, "c'est dommage d?�tre jeune et de ne pas pouvoir en profiter". Ce slogan pourrait s'appliquer, �videmment, aux jeunes Parisiens, puisque les effets de la crise, qui touchent particuli�rement tous les jeunes, sont amplifi�s � Paris, car si Paris est riche, Paris est tr�s ch�re, et � tous points de vue. Les lieux de convivialit� abordables sont tr�s rares pour les jeunes et il existe encore moins de lieux de s�r�nit� ; celle-ci est pourtant essentielle quand on fait des �tudes ou quand on a des probl�mes personnels, en particulier pour les plus fragiles ou les plus d�favoris�s.

J'ai d� me battre pour que l'on puisse ouvrir le premier internat d?excellence en France avec un �tablissement priv� dans le 7e arrondissement et ce fut, pour le 7e, une grande joie d'accueillir des jeunes filles venues de pas tr�s loin, du 19e arrondissement, mais �galement de Seine-Saint-Denis.

Paris est le lieu de tous les abus pour le logement. La p�nurie est telle que les jeunes sont livr�s � ce qu?il faut bien appeler les "marchands de sommeil", et par la faute, par exemple, du P.L.U., dans le 7e, nous avons un terrain sur lequel nous perdons au moins 15 % de logements pour un futur foyer de jeunes travailleurs que nous souhaitons y construire.

Les faits sont connus : le ch�mage et la pauvret� des jeunes sont particuli�rement �lev�s, et notamment dans les quartiers dits sensibles de la Capitale.

Alors, le malaise des jeunes frappe davantage Paris que partout ailleurs en France. La d�linquance et les nombreuses addictions deviennent, pour certains, un exutoire malheureux. L?aggravation de la d�linquance � Paris est, selon la Pr�fecture de police, due principalement aux mineurs, dont le poids est �crasant dans le r�cent retournement de tendance. Ainsi, le nombre de mineurs mis en cause augmente de 17 %, quand celui des majeurs diminue de 4,4 %. Le nombre de jeunes Parisiens qui se droguent est en forte augmentation.

Je ne souhaite pas que la seule �chappatoire de la jeunesse parisienne soit la fr�quentation des ap�ros g�ants que nous avons r�ussi � interdire sur le Champ de Mars ou celle des salles de shoot.

Plut�t que d'aider la jeunesse � subvenir elle-m�me � ses besoins, il est regrettable de l?acheter par des ch�ques vacances, des places gratuites, financ�s par l?argent des Parisiens.

Si vous avez repris en main les attributions des aides exceptionnelles du Centre d?action sociale, c?est notamment parce que vous trouviez que les administrateurs b�n�voles n'�taient pas assez g�n�reux. Ces administrateurs recherchent l'autonomie, la responsabilisation des jeunes, l� o� vous pr�f�rez l'assistance. Les jeunes ne cherchent pas � se faire acheter, mais demandent � ce qu'on leur fasse confiance, qu'on les prenne au s�rieux et qu'on leur mette le pied � l'�trier.

En refusant, par exemple, l?extension des zones touristiques � Paris, vous avez jou� un mauvais tour aux jeunes en les privant notamment de ce qu?on appelle les "petits boulots" ou les "jobs" qui les auraient aid�s � subvenir eux-m�mes � leurs besoins, voire � leurs envies.

Nous devons d�velopper les antennes de l?�cole de la deuxi�me chance, qui sont, actuellement trop peu nombreuses, avec 320 places seulement.

Alors pourquoi ne pas am�liorer les bourses pour les scolaires ou les �tudiants d�favoris�s mais m�ritants ? Paris doit savoir favoriser les �changes avec les autres grandes villes universitaires d?Europe, tout comme les rencontres entre jeunes, entreprises et professionnels.

Nos jeunes ont perdu trop l'espoir d?un futur meilleur ; or, les projets ne manquent pas. Nous devons faire sortir tous ces jeunes de cette bulle de morosit�, en valorisant ceux qui r�ussissent dans toute leur diversit�. Nous devons �galement soutenir les bonnes volont�s en leur ouvrant des perspectives sur autre chose que leur quartier ou leur immeuble.

Paris fait r�ver les jeunes du monde entier ; ce serait bien que Paris exauce les r�ves de nos jeunes Parisiens.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pour r�pondre � ces nombreuses et tr�s int�ressantes interventions, je vais donner la parole aux adjoints et d'abord � Mme Colombe BROSSEL.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire, et merci surtout aux coll�gues qui se sont exprim�s et qui m?ont rappel�, pour un certain nombre d'entre eux, � juste titre, qu?effectivement, cette rentr�e est plac�e sous le sceau de l'inqui�tude, parce que l'entreprise de destruction de l'Education nationale continue et qu'effectivement, on ne peut pas avoir comme unique pens�e �ducative la suppression des 16.000 postes d'adultes dans nos �tablissements scolaires par an sans que les enfants, les enseignants en payent les cons�quences et nous voyons aujourd'hui, dans les �tablissements scolaires parisiens, l'ensemble des cons�quences qui sont en train d'arriver.

Vous avez �t� un certain nombre d?entre vous � rappeler le fait que nous �tions, � Paris, la lanterne rouge de la scolarisation des moins de 3 ans, mais aujourd'hui, nous sommes face � un probl�me encore plus grave : aujourd'hui, ce sont des enfants qui ont 3 ans et qui sont refus�s de l?�cole maternelle parce qu?il n?y a plus d?enseignants pour les accueillir et parce que la baisse du nombre de postes dans le primaire fait que les directeurs d?�cole expliquent aujourd'hui � des parents dont les enfants auront 3 ans d?ici au 31 d�cembre qu?ils ne peuvent plus les accueillir � l'�cole. On est donc face � une p�nurie qui met aujourd'hui la scolarisation des enfants r�ellement en danger, premi�re inqui�tude, s'il en est.

Deuxi�me inqui�tude, on l?a dit et vous l'avez dit les uns et les autres, effectivement, la situation dans nos coll�ges est inqui�tante. Un certain nombre des coll�ges parisiens sont au bord de l?asphyxie ou de l?explosion, parce que c?est l� que la r�duction des moyens a �t� la plus importante cette ann�e, c?est l� que les baisses des AG ont �t� les plus importantes et c'est l� que, effectivement, un certain nombre d'entre vous l'ont dit �galement, les effets de la disparition ou la lib�ralisation, le vocabulaire varie selon les rentr�es, de la carte scolaire est en train de mettre en p�ril la mixit� sociale � l?int�rieur des coll�ges � Paris.

Dernier �l�ment, merci � ceux qui en ont parl�, nous aurons d?ailleurs un v?u sur ce sujet tout � l'heure, oui, la r�forme annonc�e des Z.E.P. et des R.E.P. est pour nous un vrai motif d'inqui�tude.

Pourquoi, parce qu'il faut r�former ? Non, simplement parce que l?objectif affich�, annonc�, d?ores et d�j� avant m�me de commencer � discuter avec les autorit�s acad�miques � Paris, c'est la diminution du nombre d?�coles class�es en Z.E.P. et en R.E.P.

Or, la situation sociale � Paris aujourd?hui justifie au contraire le fait que les enfants soient accueillis et le fait que les �coles puissent permettre de les accueillir avec ces moyens suppl�mentaires. C'est donc pour nous un motif d'inqui�tude.

Tous ces motifs d'inqui�tude, j'ai entendu sur les bancs de l'Opposition municipale dire qu?ils seraient le fruit de positionnements et de tactiques.

Mes chers coll�gues, j'esp�re que vous avez lu � la rentr�e le passionnant rapport de l'Inspection g�n�rale de l'Education nationale. Tout ce je suis en train de vous dire est un vingti�me de ce rapport produit par l'Inspection g�n�rale de l'Education nationale et qui d�livre un message au Ministre : cette rentr�e n'est pas g�r�e, de m�me que celles qui vont suivre.

En effet, il n?y a plus de politique �ducative au sein du Minist�re de l'Education nationale et ce sont les enfants, et en ce qui nous concerne les enfants de Paris, qui en payent les pots cass�s.

Alors oui, tout ceci nous engage, vous l'avez dit les uns et les autres, � �tre encore plus pr�sents, encore plus aux c�t�s des familles et des enfants sur tous les sujets que vous avez les uns et les autres �voqu�s pour garantir une chose, qui est finalement l'objectif politique qui nous pousse, � savoir la r�ussite de tous les petits Parisiens, quel que soit l'endroit o� ils vivent ou ce que font leurs parents.

La r�ussite de tous est bien tout ce qui nous anime, pas simplement la r�ussite de quelques uns mais bien la r�ussite de tous les petits Parisiens et tous les dispositifs que nous mettons en ?uvre ne visent que cet objectif.

Qu'il s'agisse de culture, de citoyennet�, de qualit� du p�riscolaire, de restauration scolaire ou d'autres domaines, j'en oublie �videmment, ils n'ont que ceci en t�te : permettre la r�ussite scolaire de tous les petits Parisiens.

Permettez-moi de r�pondre rapidement aux quatre v?ux qui ont �t� propos�s et qui s'inscrivent tout � fait dans l'objectif que nous avons rappel� dans cette communication.

J'�mets �videmment un avis favorable sur ces v?ux, avec deux petites demandes de modification vis-�-vis du groupe "Les Verts" et du groupe Communiste, s'ils l'acceptent.

En ce qui concerne le v?u sur le financement de la vente directe de fruits et l�gumes dans la restauration scolaire, d�pos� par le groupe Communiste, je suis tout � fait ouverte � ce que l'on �tudie cette possibilit�, en vous proposant la formulation alternative qui serait : "Le Conseil de Paris �met le v?u que la Ville de Paris �tudie la possibilit� d?int�grer, dans le financement aux Caisses des �coles, le recours aux produits issus de la vente directe dans le cadre des �tats g�n�raux de la restauration scolaire".

Je crois que cette formulation ne posera pas de souci.

De m�me, pour le v?u port� par le groupe des �lus "Verts" concernant l'affectation des �l�ves dans les coll�ges � Paris, vous avez eu raison, Monsieur BOUTAULT, de rappeler que lorsque le Rectorat affecte en priorit� des �l�ves d�rogataires, ce sont bien les �l�ves du secteur qui ne peuvent pas �tre admis dans les coll�ges qu'ils devraient normalement int�grer au regard de la sectorisation.

De la m�me fa�on, je vous proposerais, si vous en �tiez d?accord, que l?on puisse enlever le troisi�me alin�a du v?u parce qu?il semblerait, - malheureusement les autorit�s acad�miques parisiennes ont tr�s peu d'informations � nous communiquer car elles en ont elles-m�mes tr�s peu -, qu'un logiciel d'affectation sur la base de ce qui est fait pour les lyc�es soit en pr�paration � Paris. Si c'�tait le cas, cet alin�a n'aurait plus de raison d'�tre et je vous propose que nous ne nous engagions pas sur quelque chose que nous ne pourrions pas tenir.

Voil� les deux propositions.

Et puis, si vous me le permettez, un dernier mot, Monsieur le Maire, je ne peux que regretter le ton inutilement pol�mique d'un certain nombre d'interventions faites par nos coll�gues de l'U.M.P.

Inutilement pol�mique et rempli de contrev�rit�s.

On apprend qu'� Paris, il n'y aurait pas de probl�me sur les tuteurs pour les enseignants stagiaires. Ecoutez ! Allez dans les coll�ges des arrondissements et vous rencontrerez ces enseignants stagiaires qui n'ont pas de tuteur. Il ne suffit pas de se faire le porte-parole, de je ne sais qui d'ailleurs, pour avoir la v�rit� r�v�l�e.

De la m�me fa�on, �videmment, dire aux �lus parisiens de la majorit� que, sur le rythme scolaire, nous serions en retard et que nous n'aurions pas pris la mesure des choses, �coutez, comment vous dire ! Je vous renvoie � un tout petit peu d'histoire, certes, un peu ancienne mais pas tant que cela ! La Ville de Paris a un tout petit peu �t�, allez, j?ose le dire, pr�curseur dans le d�bat et, ma foi, les sujets qui avaient �t� �voqu�s � l'�poque ne sont pas loin de faire aujourd'hui une certaine unanimit�. Je me permets donc de vous r�pondre avec humour, mon cher coll�gue, que parfois la vie politique a commenc� avant 2008 et qu'il faut parfois s'en souvenir. �videmment, � charge au Recteur d'organiser le grand d�bat r�gional, et nous y prendrons toute notre part.

On apprend ainsi que l?on aurait abandonn� le dispositif "Coup de Pouce", alors qu?on a encore augment� ce dispositif de lutte contre le d�crochage scolaire et d?accompagnement � la scolarit� ; on est pass� de 295 � 312 dispositifs cette ann�e. Je ne sais pas d'o� viennent ces rumeurs.

De la m�me fa�on, on se serait d�sengag�s du champ culturel ! Mon coll�gue Christophe GIRARD et moi devisions tout � l'heure : dans une p�riode o� l'histoire de l'art a �t� introduite dans les programmes scolaires sans qu'aucun intervenant n'ait �t� form� pour enseigner l'histoire de l'art aux enfants, dans une p�riode o�, au contraire, nous avons tout fait pour ouvrir les mus�es et les rendre gratuits � l'ensemble des Parisiens et notamment des petits Parisiens, au moment o� nous d�veloppons une politique culturelle ambitieuse dans le Nord-Est parisien, au moment o� nous d�veloppons dans le champ scolaire des politiques qui touchent des milliers d?enfants, notamment avec les initiatives "l?art pour grandir", je me vois oblig�e de vous rappeler - ce chiffre est � quelques centaines d'euros pr�s - que la Ville de Paris d�pense pour l?accompagnement culturel et artistique en direction des enfants � peu pr�s 3 millions d'euros par an lorsque le Rectorat ne d�pense que 1 million d'euros par an. Je crois que c'est un peu fort de caf� de nous rappeler � nos responsabilit�s en la mati�re !

Je terminerai par deux sujets importants.

Le premier est celui de la restauration scolaire et, �videmment, vous l'aurez compris, le v?u d�pos� par les �lus du groupe socialiste re�oit mon plein et entier soutien.

J'ai entendu l'orateur de l'U.M.P. soutenir qu'il avait pr�n� le dialogue et refus� le passage en force. Comment oser dire cela, alors que des familles se sont pr�sent�es depuis le mois de juin et qu'il leur a �t� refus� le droit de calculer leur quotient familial ? Comment dire cela quand on se permet d?envoyer � l'ensemble des familles d'un arrondissement, en plus d'un courrier appelant � adh�rer � la caisse des �coles, une p�tition refusant une d�lib�ration vot�e par le Conseil de Paris et dont le caract�re l�gal a �t� attest� par le Pr�fet ? Comment dire cela, alors qu'on refuse de fait � 65 % des familles parisiennes de b�n�ficier de la baisse des tarifs de la restauration scolaire ? Comment dire cela, alors que la baisse des tarifs permettra � des gamins, qui en coll�ge �taient priv�s d'acc�s � la cantine parce que c'�tait trop cher, d?y acc�der ? Comment dire cela ? Comment oser nous dire que des familles vont d�sinscrire leurs enfants de la cantine, des familles qui gagnent plus de 7.500 euros par mois et qui ne pourraient pas payer 25 euros suppl�mentaires par mois ? Comment pouvez-vous dire cela ? Vous prenez une responsabilit� politique majeure !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Vous prenez une responsabilit� politique majeure en ne mettant pas en ?uvre une d�lib�ration du Conseil de Paris, mais vous prenez une responsabilit� morale majeure en �tant pr�ts � aller prendre dans les poches des familles les plus modestes de certains arrondissements de Paris de l'argent ind�ment, de l?argent qu?elles n'ont pas � payer. C'est scandaleux et moralement condamnable !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

Je terminerai par un mot.

On a parl� ce matin, et on en a parl� depuis la rentr�e, du service minimum d'accueil.

Permettez-moi, chers coll�gues, de noter avec une toute petite pointe d?humour � quel point vos arguments ont vari� sur ce sujet, puisque je d�couvre dans les communiqu�s de l'U.M.P. sur la question du S.M.A. des arguments qui varient. Le dernier en date �tait d'engager le Maire de Paris � se tourner vers les animateurs pour �tre volontaires pour accueillir les enfants. Ecoutez, c'est une excellente suggestion, c'est d'ailleurs ce que nous faisons depuis deux ans, mais cela, vous l'auriez su si le sujet vous avait int�ress�s ! Si sur le fond, effectivement, la question des familles vous avait int�ress�s.

Mais ce n'est pas cela qui vous int�resse sur le fond ! Ce qui vous int�resse sur le fond, c'est de la politique politicienne !

Alors non ! Nous ne c�derons pas sur une question : la s�curit� de l'accueil des enfants � Paris est pour nous quelque chose d'intangible. Nous sommes dans notre r�le et dans notre responsabilit� quand nous disons que la s�curit� des enfants est quelque chose sur lequel nous ne bougerons pas. C'est donc du personnel qualifi� parce que, oui, nous croyons que garder et accueillir des enfants, c'est un m�tier, ce sont des comp�tences. Et ce sont des comp�tences que nous respectons.

Alors, oui, nous continuerons � nous tourner vers des professionnels reconnus pour accueillir les enfants. C'est d'ailleurs ce que nous faisons. Merci de vos bons conseils !

Je me permets juste de vous dire qu'il y a certainement dans cette Assembl�e des l�gislateurs qui ont vot� cette loi. Cette loi est inapplicable. Elle est inapplicable lorsque nous avons des journ�es de gr�ve interprofessionnelle et que nos agents, dont le droit de gr�ve doit �tre respect�, sont en gr�ve.

Je terminerai juste en disant que j'ai eu une discussion tout � fait passionnante avec une adjointe au maire d?une grande ville de province � qui je demandais il y a dix jours : "Comment faites-vous ?" Il est int�ressant de savoir comment font les autres. Cette adjointe d?une grande ville de province fait exactement comme nous, elle fait appel � des professionnels de l?animation avec lesquels sa ville a d�j� travaill� et, de fait, dans les journ�es de grosse gr�ve interprofessionnelle, comme nous, elle a des �coles ferm�es et des �coles dans lesquelles le S.M.A. ne s?applique pas.

Est-ce que j?ai oubli� de vous pr�ciser que cette personne �tait l?adjointe au maire de Bordeaux ? Et je ne crois pas qu?il soit finalement un dangereux gauchiste !

Je me permets donc, chers coll�gues de l'U.M.P., de vous rappeler � un tout petit peu de d�cence. Tous les sujets ne peuvent pas faire l'objet de politique politicienne, les familles parisiennes et leurs enfants m�ritent mieux que cela.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du Parti de Gauche et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Colombe.

Quelque chose me frappe : pendant le d�bat tout � l'heure, il y a eu des propos vigoureux, notamment de l'opposition. On les �coute normalement, dans un d�bat d�mocratique. L�, quand des adjoints r�pondent avec autant de dynamisme, cela a l'air de vous heurter !

La parole est � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Je ne reprendrai pas l'ensemble des propositions de la communication. Je me contenterai de r�pondre � deux reproches qui nous ont �t� oppos�s par l'opposition municipale.

Le premier �tant que nous passerions plus de temps � taper sur l'Etat, � nous en prendre � l'Etat qu'� proposer et d�finir l'ensemble de nos priorit�s. J'ai �t� surpris, lorsque j'�coutais la succession de vos propres propositions et des th�mes que vous avez abord�s, de voir � quel point ces sujets en r�alit� �taient la plupart du temps? c?�taient des sujets dans lesquels, la plupart du temps, l'Etat �tait soit d�faillant quand il n'�tait pas lui-m�me, d?ailleurs, le propre fossoyeur de vos propositions parisiennes.

Colombe a dit l'essentiel sur les affaires scolaires.

Je pourrais, par exemple, citer l'emploi.

Lorsque vous d�noncez la faiblesse de la politique municipale � l'�gard de l'emploi des jeunes et que, dans le m�me temps, vous d�fendez l?exon�ration des heures suppl�mentaires � l'�chelle nationale, c'est autant d'emplois en moins pour les jeunes.

Lorsque vous condamnez la pr�carit� sociale des jeunes � Paris et que vous d�fendez une extension du R.S.A. qui b�n�ficiera au mieux � 5.000 jeunes, vous vous limitez � un objet de communication.

Je pourrais ajouter le d�bat sur les retraites, qui ne se traduit, comme perspective pour les jeunes, que par plus de pr�carit� ou d'in�galit�.

Je pourrais �galement citer la stigmatisation et les politiques aveugles et inefficaces � l?�gard des jeunes ; sans parler de la politique de la ville gravement mise en danger � l?heure actuelle.

Il serait donc �tonnant que la majorit� nationale nous fasse des le�ons ici, si ce n'est peut-�tre, et exclusivement, en contre-exemple. Aussi bien nous consid�rons qu'effectivement, pour la politique jeunesse, nous sommes dans notre bon droit de condamner les politiques nationales.

Le deuxi�me reproche, plus cons�quent celui-l�, en tout cas m�rite notre attention : vous d�noncez le manque de coh�rence de notre communication et de notre politique jeunesse. Vous d�noncez �galement une inflation des dispositifs et un inventaire � la Pr�vert de l'ensemble de nos propositions.

Je voudrais d'abord assumer au nom de l'Ex�cutif le fait que la politique jeunesse est d'abord une politique d'�tat, et si nous avons aujourd'hui des difficult�s pour permettre l'acc�s � l'autonomie, � l'�mancipation des jeunes, c'est d'abord parce qu'il n'y a pas de politique jeunesse � l'�chelle de l'�tat. Cette absence de politique jeunesse d'�tat est aujourd'hui alarmante parce qu'elle se traduit par une perte de confiance de notre jeunesse � l?�gard de l?ensemble de la soci�t� et a fortiori de la classe politique.

Dans le cadre de nos responsabilit�s, nous avons fix� un axe majeur � la politique jeunesse qui est l'acc�s � l'autonomie pour tous les jeunes, jeunesse qui est diverse. Nous avons fix� deux priorit�s qui sont finalement les deux piliers de l'acc�s � l'autonomie : c'est d'abord l'acc�s � l'emploi et ensuite l?acc�s au logement.

Concernant l?acc�s � l?emploi, vous avez cit� le travail efficace et de grande qualit� r�alis� par les missions locales, et nous avons propos�, face au manque de coh�rence et � l?offre in�gale sur l'ensemble du territoire, que nous nous engagions dans une r�forme ambitieuse des cinq missions locales pour voir accoucher un service public unifi� des missions locales parisiennes. �videmment, je r�ponds � H�l�ne BIDARD, et nous ferons ce travail avec Christian SAUTTER : nous le ferons en grande concertation et nous engageant � ce que cela ne se traduise pas par une diminution de la qualit� du service public des missions locales, l'objectif �tant bien s�r inverse.

Nous multiplierons les forums pour l'emploi.

Nous cr�ons une seconde antenne de la deuxi�me chance. Je m'�tonne d'ailleurs que vous souhaitiez cr�er une deuxi�me �cole de la deuxi�me chance et que vous vous engagiez donc dans un morcellement des �coles de la deuxi�me chance. Alors que dans le m�me temps vous nous demander de fusionner les missions locales, nous maintenons le choix de la coh�rence en maintenant une mutualisation plus importante.

Deuxi�me th�me majeur, le logement. Avec Jean-Yves MANO, nous nous sommes engag�s � la cr�ation de 3.000 places dans les foyers de jeunes travailleurs ; nous atteindrons cet objectif.

Nous avons sign� avec Liliane CAPELLE et les associations une charte de la colocation interg�n�rationnelle, et nous pourrons vous faire un bilan de cette initiative dans les semaines et mois qui viennent.

La politique jeunesse, c'est �videmment d'autres sujets que je passe assez vite mais qui tous, convergent vers cet objectif d�mocratique et �mancipateur d'acc�s � l'autonomie.

Je pourrais citer le domaine social, avec le nouveau sch�ma d�partemental de pr�vention et de protection de l'enfance qu?a pr�sent� Myriam EL KHOMRI. Je pourrais parler de la politique de la ville et de sa dynamique � l'�gard des jeunes, g�r�e par Giselle STIEVENARD. Je pourrais parler de la culture, et mon amie Christophe GIRARD me demande de vous apporter un petit �claircissement utile.

Vous avez condamn� la nouvelle tarification des ateliers "beaux-arts", consid�rant que bon nombre de jeunes ne pourraient pas y acc�der en raison de l'augmentation tarifaire. Je vous pr�cise que ce sont seulement les tranches les plus �lev�es du quotient familial qui seront touch�es, c'est-�-dire les jeunes qui, individuellement, gagneront plus de 2.500 euros par mois, ce qui n'est malheureusement pas le cas de la grande majorit� des jeunes � Paris.

Nous avons �galement une politique ambitieuse pour l'acc�s d�mocratique � la sant� et une politique de pr�vention pour l?ensemble des jeunes, men�e en partenariat avec Jean-Marie LE GUEN, ou bien l?�ducation � la sexualit�, � l?�galit�, � la pr�vention des comportements sexistes avec Fatima LALEM.

Je pourrais �galement citer la promotion de l'engagement, avec le Conseil parisien de la jeunesse ou les 300 services civiques, ou encore l'offre importante de loisirs.

Je termine d?ailleurs avec une demande que je trouve justifi�e d'une plus grande �valuation de nos dispositifs. L?Ex�cutif est toujours favorable � l?�valuation de ses propres dispositifs. Vous en avez demand� un sur les �quipements jeunesse. C'est avec un tr�s grand plaisir que nous le ferons puisqu'� co�t constant, nous avons une augmentation majeure du nombre de jeunes qui acc�dent � ces �quipements. Je vous propose donc, lors d?une prochaine commission, que nous puissions avoir une �valuation de ces �quipements jeunesse.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien.

La parole est � M. Didier GUILLOT.

M. Didier GUILLOT, adjoint, au nom de la 2e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Je vais revenir sur quelques points. D'abord sur le logement, qui est la priorit� num�ro un, �videmment. Puisque certains �lus n?ont pas compris quelles �taient les priorit�s, je rappelle que pour la vie �tudiante, la priorit� num�ro un est le logement. Je vais apporter quelques pr�cisions.

Tout d'abord, parce que cela n'a pas �t� dit dans le d�bat, au-del� du nombre tr�s important de logements qui seront r�alis�s, il y a �galement une politique de localisation. On consid�re que l'ensemble de Paris est le campus �tudiant. Au-del� de cette affirmation, sachez qu'� la fin de la mandature, il y aura plus de logements �tudiants dans les 18e et 13e arrondissements qu'il n'y en avait dans tout Paris avant 2001 ; tout cela pour bien montrer qu'il y a une politique d'am�nagement qui pour une fois - c'est la premi�re fois qu'une collectivit� locale agit comme cela -, anticipe les am�nagements universitaires. Les logements �tudiants arriveront dans le 18e avant le campus Condorcet et les logements �tudiant dans le 13e accompagneront l?�mergence du campus "Paris Rive-gauche".

Sur le logement, Marinette BACHE a parl� de la question de la demie part fiscale. Gr�ce � la mobilisation de l?U.N.E.F., le Gouvernement a abandonn� cette id�e saugrenue d'obliger les familles � renoncer � la demie part fiscale lorsque leurs enfants �tudiants choisissaient de toucher les allocations logement.

Beaucoup d'�lus se sont inqui�t�s ici du fait que de plus en plus de logements �taient inaccessibles � la jeunesse, ce qui est une �vidence. Si le Gouvernement cherche � supprimer des niches fiscales pouvant avoir un impact en la mati�re, qu'il commence par abandonner les dispositifs Robien et Scellier qui ont mis sur le march� des logements totalement inaccessibles aux classes moyennes et en particulier � la jeunesse.

Sur la question de la nature des logements, j'entends depuis des mois la petite musique du Gouvernement et de l'U.M.P. sur les internats d'excellence. C'est formidable, c?est une belle id�e, mais honn�tement, et je vous donne deux chiffres assez clairs, on a 7.200 logements remplis sur crit�re d'excellence � Paris, dont 5.000 � la Cit� Internationale. On a 5.000 logements remplis sur crit�res sociaux. La priorit� n'est pas de mettre le paquet sur les logements d'excellence. Et d'ailleurs, sur les logements d'excellence, je rappellerai une tr�s belle phrase de Jacques ATTALI dans "L'Express" : "Il ne suffira pas de cr�er quelques internats d'excellence qui ne feront qu'�largir hom�opathiquement le champ d?une �lite anachronique, mais il faudra changer de vision du monde, privil�gier le collectif, la diversit�, l'intuition, la cr�ativit�".

Parlons de vision justement : Marinette BACHE a parl� du Plan Campus, question extr�mement importante. Sur Paris, je donnerai un chiffre qui r�sume bien la situation : le premier P.R.E.S. qui a fait l'objet d?une dotation du Plan Campus, le P.R.E.S. Paris 3-5-7, qui est le plus gros P.R.E.S. parisien, a obtenu 200 millions de dotation en capital dont seuls les int�r�ts pourront �tre utilis�s. Cela fait 1.600 euros par �tudiant, � comparer aux 27.000 euros par �tudiant pour la dotation de Saclay.

L� encore, on voit bien le tropisme de ce Gouvernement, dont la priorit� n'est pas la m�me selon les P.R.E.S. Non seulement la priorit� n?est pas la m�me, mais le retard pris � Paris commence � �tre vraiment lourd. J'insiste sur ce retard. Mon coll�gue Jean-Louis MISSIKA pense la m�me chose. La Ville n'a rien pu d�marrer en la mati�re du fait du retard du Gouvernement.

La Ville de Paris a toujours dit qu'elle �tait disponible pour discuter, ce qui ne se fait pas � coups de communiqu�s de presse ou de conf�rences de presse, mais en se mettant autour d'une table, ce que le pr�d�cesseur de Mme P�CRESSE avait tr�s bien fait pour faire �merger le campus "Paris-Rive gauche". Ce qui a �t� fait pendant le premier mandat pourrait parfaitement �tre fait mais nous attendons un cadre de travail qui n'est toujours pas intervenu.

L� o� le Plan Campus a pu �tre un �l�ment de dynamique dans des villes de province, il a plut�t �t� un �l�ment de dynamite � Paris. En effet, les grandes alliances universitaires n?ont eu de cesse de bouger depuis le d�but. Deux grands P.R.E.S. se sont constitu�s, mais qui ont laiss� quand m�me sur le bord du chemin deux grandes universit�s : Paris 1 et Paris 9. Je ne parle m�me pas de Paris 8 et Paris 10 par exemple, plus que jamais satellis�es.

Pour ce qui est de la question du sport, je pr�cise que c'est une priorit� pour la Ville dans le domaine universitaire. Pas plus tard que vendredi dernier, nous avons engag� une r�union avec l?ensemble des services sur cette question et nous ferons des propositions, en particulier dans le cadre de l'am�nagement de Paris Nord-Est, pour cr�er de nouveaux �quipements pour le sport universitaire.

Derni�re remarque par rapport � la question des jobs �tudiants, Mme DATI en a parl�. D'abord, la Ville de Paris en offre une grande quantit�, qui sont particuli�rement int�ressants pour les �tudiants et notamment l'activit� d'animateur scolaire. Mais je pr�cise �galement, parce que l� aussi les impacts fiscaux existent, que les propositions de M. BAROIN concernant l'emploi de personnes � domicile, ont failli supprimer un avantage pour les familles qui engageaient des �tudiants pour garder leurs enfants.

Je pr�cise que, en l'occurrence, ce job �tudiant est le premier, il repr�sente 60 % des jobs �tudiants, et c?est celui qui impacte le moins sur la vie des �tudiants et le d�roulement des �tudes.

Derni�re chose pour conclure ce d�bat, je voudrais pr�ciser ce que mon coll�gue Bruno JULLIARD n'a pas dit. L'engagement du Gouvernement sur la loi territoriale fait que, si la clause de comp�tence g�n�rale est supprim�e, des collectivit�s locales comme les n�tres et comme la plupart d'entre elles ne pourront plus intervenir ni sur la jeunesse ni sur la vie �tudiante.

Je vous laisse imaginer les d�g�ts que cela pourrait causer, aussi bien pour la vie associative que pour l?ensemble des acteurs de la jeunesse et de la vie �tudiante.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous trois, je confirme ce que j'ai dit ce matin.

La communication elle-m�me n'est pas soumise au vote. En revanche, quatre v?ux ont �t� d�pos�s. Je vais donc les mettre aux voix.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 1 d�pos�e par le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 207).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 2 d�pos�e par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 208).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 3 d�pos�e par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 209).

Enfin, je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 4 d�pos�e par le groupe "Les Verts", amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2010, V. 210).

Je vous remercie. Nous avons termin� avec cette communication.

Septembre 2010
Débat
Conseil municipal
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