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2013 SG 24 - Attribution du nom de Youssef Chahine à la grande salle du Louxor - Palais du Cinéma (10e). Vœu déposé par le groupe EELVA relatif à la dénomination des deux salles du Louxor.


M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration SG 24 et le v?u n��12. Il s'agit de l'attribution du nom de Youssef Chahine � la grande salle du Louxor, Palais du Cin�ma, dans le 10e arrondissement. La parole est � M. le Pr�sident GAREL pour 5 minutes.

M. Sylvain GAREL. - Merci, Monsieur le Maire.

Tout d'abord, ce projet de d�lib�ration permet de se r�jouir de plusieurs choses.

D?abord de l?ouverture prochaine ou de la r�ouverture du Louxor, qui va �tre l'un des plus beaux cin�mas de Paris. J'ai eu l'occasion de visiter ce chantier, alors qu?il est pratiquement aujourd'hui achev�, et c'est vraiment une r�alisation remarquable, aussi bien � l'int�rieur qu'� l'ext�rieur, et surtout dans un quartier o�, malheureusement depuis de nombreuses ann�es, il n'y avait plus vraiment d'offres cin�matographiques. Je pense que nous pouvons collectivement tous �tre fiers d'avoir contribu� � la renaissance de ce magnifique cin�ma.

Un projet de d�lib�ration aujourd'hui nous propose de donner le nom de Youssef Chahine � la grande salle du Louxor, et l� aussi nous ne pouvons que nous r�jouir de ce choix. Youssef Chahine est effectivement l'un des plus grands cin�astes du monde arabe et l'un des plus grands cin�aste �gyptien. Bien entendu, vu la d�coration tr�s �gyptienne du Louxor, je dirais que son nom s'imposait pratiquement �videmment � l'attribution de cette salle.

Je sais aussi, par le fait que son dernier grand film a �t� jou� par quelqu'un qui a aussi marqu� ce secteur de Paris, pr�s du 18e, Dalida, qui a �t� l'interpr�te du dernier film de Youssef Chahine.

Mon v?u vise � attribuer deux noms aux autres salles qui, pour l'instant, n?ont pas de d�nomination�: on les appelle la salle bleue et la salle rouge, puisque c?est la couleur de leur d�coration. Ce sont des salles plus petites situ�es en dessous et qui, j'ai pens�, pouvaient recevoir le nom de deux r�alisateurs, et aussi actrice pour l'un, qui sont Juliet Berto et Jean-Henri Roger.

Juliet Berto est une des actrices phare de cette p�riode de la post-nouvelle vague de la fin des ann�es 60 et des ann�es 70 et 80, qui a tourn� dans des films tr�s c�l�bres, comme "La Chinoise", "Week-end" de Jean-Luc Godard ou aussi "C�line et Julie vont en bateau", qui sont des films qui ont beaucoup marqu� leur �poque. Et pour ceux qui pr�f�rent la chanson au cin�ma, je rappelle aussi que c'est elle qui a inspir� Yves SIMON dans cette chanson de ces m�mes ann�es qui s?appelle "Au pays des merveilles de Juliet".

Elle a fait du cin�ma ensuite derri�re la cam�ra, apr�s avoir �t� longtemps devant, avec Jean-Henri Roger. Jean-Henri Roger est quelqu'un qui a une histoire aussi tout � fait singuli�re�: un jeune homme de 19 ans qui est mont� de Marseille pour rejoindre Jean-Luc Godard et Jean-Pierre Gorin et avec eux fonder le Groupe Dziga Vertov qui, � la fin des ann�es 60 et au d�but des ann�es 70, vont faire des films extr�mement engag�s dans des collectifs de r�alisateurs qu'ils signeront d'ailleurs Dziga Vertov. Jean-Henri Roger ensuite rejoindra d'autres collectifs de cin�aste, comme Cin�lutte qui lui aussi continuera dans cette lign�e. Jean-Henri Roger tout en continuant � faire du cin�ma est ensuite devenu un syndicaliste du cin�ma, si j?ose dire, puisque il a eu des responsabilit�s � la S.R.F., le Syndicat des r�alisateurs de films, et a �t� aussi un enseignant � Paris VIII qui �tait l'universit� de Vincennes et qui ensuite a d�m�nag�. D'ailleurs, la derni�re fois que j'ai eu l'occasion de voir Jean-Henri Roger, avant son d�c�s pr�matur�, c'�tait sur le parvis de l'H�tel de Ville o� il animait "La ronde des obstin�s". Il a �t� l'un des organisateurs de cette manifestation tout � fait originale, qui a marqu� cette lutte contre une r�forme de l'universit� en 2009. Pour toutes ces raisons, et parce que ces deux cin�astes ont tourn� un film dans le secteur o� se trouve le Louxor, qui s'appelle "Neige", l'un des plus beaux films sur ce quartier de Paris, les boulevards qui vont de la place Clichy jusqu'� Barb�s o� se trouve ce cin�ma, je propose d'attribuer les noms de ces deux personnalit�s du cin�ma aux petites salles du Louxor. Je vous remercie de votre �coute.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Pour vous r�pondre, la parole est � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire et merci � Sylvain GAREL et � son groupe de nous donner l'occasion de rendre hommage en effet � ce couple phare de la Nouvelle vague�: Juliet Berto et Jean-Henri Roger.

Vous avez beaucoup insist� sur la pertinence de pouvoir rendre un hommage � ces deux personnalit�s, toutes deux proches de Jean-Luc Godard, elle en tant qu'actrice, lui en tant que cor�alisateur et amis de Godard. Leur lien avec Paris, comme vous l'avez �galement rappel�, est important. Ils y ont � la fois r�sid� et fait carri�re. C'est donc un avis favorable. J'insiste sur un �l�ment de votre v?u, de pure forme, sur la n�cessit� d'engager une concertation avec les associations locales, les �lus ainsi bien �videmment que le d�l�gataire, comme cela a �t� le cas pour chacune des d�cisions prises autour du Louxor. Si vous le voulez bien, je vous proposerai un amendement oral qui modifie tr�s � la marge votre v?u, pour que l'une des deux salles, au lieu des deux salles, puisse b�n�ficier des noms de ces deux personnalit�s, donc une des deux salles du Louxor. Enfin, pour que l'hommage soit complet, nous vous proposons de sugg�rer au d�l�gataire d'organiser une soir�e hommage � travers la projection du film "Neige" de 1981 au Louxor, qui avait d?ailleurs rassembl� tant Juliet Berto que Jean-Henri Roger.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Pr�sident GAREL�?

M. Sylvain GAREL. - J'accepte ces propositions, bien s�r la pr�sentation du film "Neige" sera, je pense, un moment important, et c'est vraiment un moment fort pour rendre hommage � ces deux personnalit�s. J''accepte aussi que ce soit l'une des deux salles. Si je peux porter un souhait, s?il est possible que ce soit la salle rouge. Je pense que cela correspondra mieux � l'engagement politique de Jean-Henri Roger et cela rappellera "La Chinoise" de Jean-Luc Godard.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, d'abord le v?u amend� ainsi que vient de l'accepter son auteur. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le v?u est adopt�. (2013, V. 45). Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG�24. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2013, SG 24). V?u d�pos� par le groupe PSRGA relatif � la d�nomination d'un lieu de culture Max-Pol Fouchet.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen de v?ux non rattach�s. Le v?u n��13 est relatif � la d�nomination d'un lieu de culture Max-Pol Fouchet. La parole est � Mme Karen TA�EB pour une minute.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, effectivement Max-Pol Fouchet est n� le 1er mai 1913 dans le Cotentin, et � l'occasion du centenaire de sa naissance, beaucoup d'�v�nements auront lieu pour rappeler son ?uvre et son amour de la libert�.

Pionnier de la culture pour tous, il fut po�te, cr�a la revue "Fontaine", qui pendant la Seconde guerre mondiale fut la "revue de la R�sistance en pleine lumi�re". La revue "Fontaine" qui regroupe les plus grands po�tes comme Eluard, Aragon, Ren� Char ne parle alors que de po�sie pour �chapper � la censure, mais tout y est � double sens.

Au printemps 1943, il diffuse depuis Alger "Lumi�re de France", une �mission radiophonique bihebdomadaire de po�sie et d?actualit� litt�raire. Puis il profite de son passage � Londres au cours de l'�t� 1943 pour s?adresser, depuis la B.B.C., aux intellectuels de la France occup�e et pour r�aliser une �dition miniature des principaux textes de la revue "Fontaine", qui prendra place dans les containers que la R.A.F. parachute dans les maquis avec les m�dicaments et les armes.

Max-Pol Fouchet fut aussi romancier, essayiste, musicologue, mais aussi un voyageur, t�moin, par l'�crit et par la photographie, des civilisations rencontr�es en Afrique ou en Am�rique latine. Il fut �galement un homme de m�dias, � la radio, � la t�l�vision, il prendra position contre la peine de mort et la torture en Alg�rie, et pour tout ce parcours alliant culture et amour de la libert�, je vous propose qu'un lieu de culture porte le nom de Max-Pol Fouchet � Paris. Je vous remercie.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Pour vous r�pondre, la parole est � M. Bruno JULLIARD.

M. Bruno JULLIARD, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire. Merci aussi � Karen TA�EB pour cette proposition.

En effet, aucun lieu de culture aujourd'hui ne porte le nom de Max-Pol Fouchet, pourtant cela serait m�rit�.

Ecrivain, journaliste fran�ais, figure de la R�sistance et de la culture, notamment de la po�sie, et nous allons en effet tr�s bient�t f�ter le centenaire de sa naissance.

Tant son engagement politique que ses qualit�s artistiques et po�tiques entam�es tr�s jeune d'ailleurs, d�s l'�ge de 16 ans, son r�le dans la R�sistance avec la fondation � Alger de la revue "Fontaine", vous l'avez signal�, tribune de la r�sistance intellectuelle fran�aise sous l?occupation, qui a publi� des textes d?Eluard, Aragon ou encore Artaud. Romancier, essayiste amoureux de la libert�, cet homme r�volt� comme il se d�finissait lui-m�me n'h�sita pas � s'opposer au pouvoir politique en prenant position contre la peine de mort, la torture en Alg�rie, ou encore la censure et puis surtout, un grand promoteur de la culture et de la po�sie pour tous, un prix d'ailleurs portant son nom r�compensa les meilleurs recueils de po�mes francophones jusqu'� il y a encore tout r�cemment. Sa carri�re de journaliste a �t� pass�e � Paris, il appara�t donc l�gitime que Paris honore de son nom un de ses lieux de culture. C?est un symbole �vident du combat pour la culture pour tous. Un avis favorable. Je rappelle tout de m�me que le Maire de Paris souhaite r��quilibrer les attributions de noms de femmes et d?hommes dans l'ensemble des lieux. Ce n'est pas �videmment un argument pour rejeter cette proposition, mais nous devons y veiller � chacune de nos propositions de nomination d'un lieu de culture ou autre d'ailleurs. C'est cela dit un avis favorable, Monsieur le Maire.

M. Bernard GAUDILL�RE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u avec un avis favorable de l'Ex�cutif. Qui est pour�? Qui est contre�? Abstentions�? Le v?u est adopt� � l'unanimit�. (2013, V. 46).

Mars 2013
Débat
Conseil municipal
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