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2010, Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif à l'activité économique des bouquinistes. Vœu déposé par le groupe Centre et Indépendants relatif à l'entretien des boîtes des bouquinistes.


M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen des v?ux r�f�renc�s nos 61 et 62 dans le fascicule, d�pos�s par le groupe Centre et Ind�pendants, relatif � l'activit� des bouquinistes.

La parole est � Mme Genevi�ve BERTRAND.

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Si vous le permettez, je traiterai les deux � la fois.

Le charme des bords de Seine et l'attractivit� culturelle tiennent en partie aux 217 bouquinistes r�partis sur quelques trois kilom�tres, qui proposent pr�s de 300.000 livres anciens et contemporains.

N�anmoins, ces derniers subissent une crise �conomique d'ampleur tandis qu'ils ne parviennent plus � vivre du seul commerce des livres du fait de l'effondrement du march� du livre d'occasion, de la d�sertion des acheteurs provinciaux, qui �taient de grands amateurs, d?une client�le constitu�e � 80 % de touristes, et du d�veloppement de la vente sur Internet.

Aussi, si le r�glement les autorise � consacrer une et une seule de leurs quatre bo�tes � la vente de souvenirs, tel un compl�ment de r�mun�ration, certains sont tent�s de g�n�raliser cette vente de colifichets. Les vrais bouquinistes, eux, consacrent leurs quatre bo�tes, souvent fort belles, aux livres et � eux seuls.

La Mairie de Paris s'est engag�e, par le biais de la Commission d'attribution des emplacements r�serv�s aux bouquinistes, � faire revivre ce m�tier vieux de 400 ans, qui abrite de petits tr�sors de la culture fran�aise, en surmontant les d�fis �conomiques qu'il rencontre tout en faisant appliquer la r�glementation.

C'est dans cette logique que le groupe Centre et Ind�pendants demande qu'un site "bouquinistesdeparis.fr" soit cr�� afin qu?il serve de vitrine � ces commer�ants en r�f�ren�ant l?ensemble de leurs titres disponibles tout en leur permettant de vendre en ligne leurs �ditions rares et recherch�es.

Nous souhaitons que la Ville de Paris s'associe aux bouquinistes autant qu'il est possible et aide au financement de cette structure, en contrepartie de quoi les bouquinistes s'engageraient � respecter strictement la r�glementation limitant la vente de bibelots.

Mme COHEN-SOLAL nous a signifi�, en 2e Commission, qu?un lien existait entre le site "paris.fr" et les sites commerciaux propres de certains bouquinistes. Malgr� nos recherches, nous n'avons pu entrer en communication.

De plus, ce que nous proposons va beaucoup plus loin, car nous pensons que la cr�ation d'un site unique ind�pendant de "paris.fr" fonctionnant sur le mod�le d'une coop�rative pourrait regrouper l?ensemble des r�f�rences disponibles.

Voil� l'esprit de notre v?u.

Sur le v?u n� 62, relatif � la peinture des �tals, il parle de lui-m�me.

Je vous remercie.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - La parole est � Mme Lyne COHEN-SOLAL.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Je voulais remercier Mme Genevi�ve BERTRAND de l'int�r�t qu'elle porte aux bouquinistes parisiens parce que je pense que ce sont des commer�ants qui sont extr�mement constitutifs de l'image de Paris.

Je dois vous dire que depuis que l'on parle un peu de cet ordre que la Mairie de Paris veut mettre sur les bouquinistes, je crois que je n'ai jamais r�pondu � autant d'interviews de journalistes �trangers sur ce sujet des bouquinistes : c?est vraiment un sujet de grande curiosit�, de grand int�r�t, et je trouve cela tr�s bien parce que Paris est exceptionnelle avec ses bouquinistes. La Seine est le seul fleuve qui coule entre deux rang�es de livres. Il y pr�s de 400.000 bouquins sur les bords de la Seine et 216 bouquinistes qui sont l� pour les vendre.

Je dois bien s�r confirmer ce qu'a dit Mme BERTRAND : on n'est pas bouquiniste par hasard, on est bouquiniste parce qu'on l'a voulu, parce qu'on a �t� candidat. Quand on est bouquiniste, on ne paie pas de loyer sur les quais de la Seine. En �change, bien entendu, on respecte le r�glement auquel on s'est engag� puisqu'on signe une convention avec le Maire de Paris pour vendre des bouquins dans quatre bo�tes. On a le droit d'avoir une bo�te contenant autre chose que des bouquins, qui sont quelquefois des souvenirs.

Madame BERTRAND, l� s'arr�te le moment o� je suis d?accord avec vous, parce qu'en fait je pense que vous n'avez pas tr�s bien compt� : il n'y a actuellement que 10 ou 15 % des bouquinistes qui ne travaillent pas conform�ment � cette r�gle. En effet, nous avons fait faire des v�rifications r�guli�res, et � chaque fois que nous envoyons des avertissements sous la signature du directeur de la DDEE, qui est dans la salle, on voit les choses se remettre d'aplomb pour la plupart d'entre eux.

Il y a donc une vingtaine d'emplacements - un peu plus peut-�tre, mais � peine -, qui ne r�pondent pas au r�glement de la Ville de Paris.

Pourquoi voulons-nous faire en sorte que ce r�glement soit respect� ? Si les touristes ou les Parisiens passent sur les quais de Seine pour acheter des bouquins et qu?ils rencontrent des Tour Eiffel en plastique fabriqu�es en Chine, lesquelles sont vendues � des Chinois de passage � Paris, ils ne reviendront plus chercher des bouquins. C?est donc tr�s mauvais pour tous les bouquinistes si certains ne respectent pas les r�glements.

D'o� notre demande de respecter tout simplement le r�glement, ce qui n?est quand m�me pas quelque chose d'excessif.

Je voulais vous dire d?autre part que vos v?ux sont int�ressants mais qu?il nous est difficile de les prendre en l?�tat parce que la Ville de Paris ne peut pas participer � des sites commer�ants.

Elle peut tout � fait, parce qu'elle l'a d�j� fait lors des commissions avec les bouquinistes, leur demander de se mettre ensemble pour cr�er un site que la Ville de Paris soutiendrait, mais le jour o� on arrivera � mettre ensemble tous les bouquinistes? Madame BERTRAND, je vous demande votre appui d'ailleurs, parce que les bouquinistes sont des personnages extr�mement int�ressants, mais assez individualistes, et donc on a un peu de mal � les faire se rassembler autour d'un seul projet. Nous y travaillons.

Excusez-moi de dire les choses comme cela, mais faites-nous confiance ! Je ne peux pas prendre le v?u tel que vous l'avez �crit, parce qu'on n'a pas le droit de le faire, mais nous allons dans ce sens-l�.

Je vous convie d'ailleurs, en tant que Pr�sidente de la Commission culture, � venir avec nous dans ces commissions et peut-�tre que vous arriverez vous-m�me � convaincre plus les bouquinistes � faire quelque chose ensemble. Ils ont une fa�on de travailler un peu individualiste ; c'est comme cela, cela fait partie de leur charme aussi. On avance, mais on avance lentement dans ce sens.

Pour ce qui concerne la peinture de leurs bo�tes, de la m�me fa�on, nous leur avons propos� de prendre en charge la peinture de leurs bo�tes, ce qui veut dire que leurs bo�tes seraient propri�t� de la Ville et qu'elle serait charg�e de les entretenir.

Ils ne veulent absolument pas que la Ville soit propri�taire de leurs bo�tes, ils veulent garder la propri�t� pour des raisons que je peux imaginer. Donc nous continuons � leur demander d'en prendre soin.

Nous allons voir s'il nous est possible de les aider davantage. M. M�NARD et son service sont pr�ts � faire des efforts pour voir comment on peut les aider � r�sister ou plut�t � combattre les tags.

Il faut reconna�tre que les bo�tes des bouquinistes sont de v�ritables ardoises, sans doute la nuit, pour les tagueurs, mais c?est tr�s laid, effectivement.

Nous avan�ons avec eux sur ce sujet comme sur les autres. Nous avons progress� aussi au sein de la commission d?affectation des places de bouquinistes afin de donner leur chance � des gens qui sont motiv�s, qui proposent de v�ritables projets, m�me modestes, dans le sens de la culture, puisque ce sont des diffuseurs de culture sur Paris.

Madame BERTRAND, je suis d�sol�e de vous dire que je donnerai des avis d�favorables � vos v?ux tels qu?ils sont �crits, mais dans l'esprit, nous sommes tout � fait d'accord, et je vous invite, �videmment, � venir, et je vous fais cette proposition officiellement, avec nous travailler avec les bouquinistes dans cette commission des bouquinistes, parce que je pense que nous ne sommes pas trop pour faire fructifier ce petit tr�sor que la Ville de Paris a sur ses quais et il nous faut avancer dans ce sens, surtout au moment o� nous voulons r�habiliter les berges de la Seine et qu?ils seront parties prenantes.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame BERTRAND, sur la base de ces explications, souhaitez-vous retirer vos v?ux ?

Mme Genevi�ve BERTRAND. - Juste un petit mot? Pour avoir convers� avec beaucoup de ces bouquinistes de toutes cat�gories ces temps derniers, je sais qu'ils sont ind�pendantistes et qu'ils tiennent � une forme de singularit�, mais ils sont pr�ts � �tre sensibles � l'attention que la Ville leur porte de fa�on soutenue depuis quelques ann�es.

Par cons�quent, et je vous remercie pour vos offres de coop�ration, parce qu?il y a un aspect aussi culturel et pas seulement commercial, et peut-�tre plus culturel encore que commercial, avec l'accord de mon groupe, je retire les deux v?ux.

Merci.

M. Jean-Louis MISSIKA, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame BERTRAND.

Septembre 2010
Débat
Conseil municipal
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