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2012 DDEEES 126 G - Subvention (500.000 euros) et avenant à la convention de partenariat 2010-2012 avec l'association Silicon Sentier.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen, en 2e Commission, du projet de d�lib�ration DDEEES 126 G relatif � l'attribution d'une subvention de 500.000 euros et d'un avenant � la convention de partenariat avec l'association "Silicon Sentier". La parole est � Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN, pour cinq minutes.

Mme G�raldine POIRAULT-GAUVIN. - Merci, Madame la Pr�sidente. Mes chers coll�gues, ma question s'adresse � M. le Maire de Paris, donc vous me permettrez, m�me s'il est une fois de plus absent de nos d�bats, de m'exprimer et de m'adresser directement � lui. Monsieur le Maire de Paris, vous avez affirm� ce week-end � l'A.F.P.�: "Mme Anne HIDALGO et M. Jean-Marie LE GUEN ont tous les deux des qualit�s, mais j'ai pu �prouver les qualit�s d'Anne HIDALGO comme premi�re adjointe. Elle a des id�es sur l'avenir de Paris". Effectivement, Monsieur le Maire, je ne peux le contester, Mme HIDALGO a de la suite dans les id�es, comme le prouve ce projet de d�lib�ration. Et nous ne sommes pas �tonn�s par vos d�clarations qui vont finalement dans le sens du soutien inconditionnel que vous apportez � votre premi�re adjointe pour vous succ�der. Mais jusqu'o� peut et doit aller ce soutien�? Nous sommes saisis de ce projet de d�lib�ration qui propose au Conseil de Paris d'accorder une subvention d�partementale de 500.000 euros � l'association "Silicon Sentier". Cette association, cr��e en juillet 2000, a pour vocation l'accompagnement des entreprises investies dans les technologies de l'information et de la communication, dans les processus d'innovation et de d�veloppement de leur activit� commerciale. Elle vise la promotion de ses membres et la mise en valeur des produits et services qu'elle d�veloppe. Cette association envisage de relocaliser ses activit�s dans un espace de 1.500 m�tres carr�s au 39 rue du Caire, dans le 2e arrondissement. Cet emm�nagement doit s'accompagner de travaux importants d'un montant de 2 millions d'euros. Outre le D�partement de Paris, l'association sollicite �galement une subvention aupr�s d'une autre collectivit� partenaire, la R�gion Ile-de-France, � hauteur cette fois-ci de 600.000 euros. Vous me direz, M. HUCHON n'en est pas � sa premi�re transgression et nous nous effor�ons, avec mon coll�gue, M. Pierre-Yves BOURNAZEL, qui si�ge avec moi au Conseil r�gional, de d�noncer parfois des irr�gularit�s. Je rappelle que Mme Anne HIDALGO est aussi conseill�re r�gionale. Vous vous doutez bien, Monsieur le Maire, que ce ne sont pas l'espace d'accueil de 90 m�tres carr�s, ni les espaces de co-working de 400 m�tres carr�s ou encore l'espace d'acc�l�ration pour la cr�ation d'entreprise de 200 m�tres carr�s qui ont attir� notre attention. C'est plut�t la composition de son conseil d'administration qui a piqu� notre curiosit�. Voil�: "Silicon Sentier" est pr�sid�e par Mme Sandrine MURCIA, qui vient de rejoindre le conseil d'administration de "Oser Paris", l'association de soutien de Mme Anne HIDALGO, candidate � la Mairie de Paris. Elle a pour membre bienfaiteur M. Jean-Louis MISSIKA, votre adjoint, Monsieur le Maire, qui y repr�sente la Mairie de Paris et qui pr�side l'association "Oser Paris". Cette association compte dans son bureau, en tant que secr�taire de "Silicon Sentier", M. Louis MONTAGNE qui, par ailleurs, repr�sente l'association "Bearstech", qui assure la s�curit� et l'h�bergement du site Internet "Oser Paris". Ce qui s'apparente donc � un v�ritable staff de campagne est en premi�re ligne de l'association "Silicon Sentier". Par ailleurs, le nouveau local de l'association, dont les travaux seront financ�s, je le rappelle, par des deniers publics, comptera des �v�nements tr�s nombreux - on aimerait bien savoir quels �v�nements�! Le d�m�nagement de cette association est aussi justifi� par le fait que le nouveau local sera identifiable depuis la rue. Vous en conviendrez, c?est beaucoup plus pratique en p�riode de campagne�! L'association table aussi sur 30.000 visiteurs par an, ce qui est aussi tr�s pratique en p�riode de campagne. Monsieur le Maire de Paris, vous avez tenu depuis des ann�es des discours sur la transparence, la probit� et la morale, vous avez voulu �tre le champion de l'�thique politique. Je suis donc, comme beaucoup d'�lus de notre groupe, tr�s surprise par ce projet de d�lib�ration et je ne voudrais pas que l'on puisse �tablir le moindre conflit d'int�r�t. En tant que Secr�taire nationale de l'U.M.P. en charge de la modernisation des pratiques politiques? merci�! Nous avons cette qu�te de moralisation de la vie politique en partage. J'esp�re que vous pourrez alors, Monsieur le Maire de Paris, absent aujourd'hui, rassurer notre Assembl�e, clarifier cette situation tr�s opaque et nous indiquer les mesures que vous comptez prendre pour que la campagne de Mme HIDALGO, comme de tout autre candidat de votre majorit�, ne b�n�ficie pas des avantages publics de la Ville de Paris. Je vous remercie.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Madame POIRAULT-GAUVIN, M. le Maire de Paris n'est pas absent aujourd'hui. Il nous a quitt�s il y a cinq minutes � peine. Il �tait l� l'ensemble de la matin�e et par cons�quent, vous dites des inexactitudes et ce n'est pas la seule. Je vais donner la parole � M. Jean-Louis MISSIKA. Ne piaffez pas d?impatience, le temps viendra des meetings politiques�!

M. Jean-Louis MISSIKA. - Merci, Madame la Pr�sidente.

J'avoue que je suis un peu surpris. Je m'attendais �? attendez, je r�ponds en tant qu?adjoint au Maire charg� de l'innovation, de la recherche et des universit�s.

Je voudrais juste dire ceci�: d'abord je suis un peu surpris. Je m'attendais � une pr�sentation assez favorable de cette association "Silicon Sentier", qui fait un travail tout � fait remarquable depuis maintenant une dizaine d?ann�es, non seulement pour Paris, mais m�me en R�gion puisque maintenant, des cantines ont �t� install�es en R�gion sur le mod�le de la cantine dans le 2e arrondissement.

Cette association f�d�re les entreprises technologiques du secteur des technologies de l'information et de la communication - le web, l'open source, la t�l�phonie mobile - � Paris et en Ile-de-France.

C'est un acteur essentiel de la dynamique �conomique et de l'innovation de Paris et de sa r�gion. "Silicon Sentier" a adapt� sa proposition aux �volutions de son secteur, � la demande des entreprises et � l'�volution des technologies. J'ajoute que si Paris est aujourd'hui une capitale du num�rique, largement devant Londres, puisque nous avons 1.800 start-up � Paris et en r�gion, compar� � 1.200 start-up � Londres, "Silicon Sentier" y est certainement pour quelque chose. La cantine a donc ouvert en 2008 � l'initiative de "Silicon Sentier" dans le 2e arrondissement. Elle a cr�� le premier espace de co-working parisien, acc�l�rant consid�rablement les �changes entre entrepreneurs et des d�veloppements crois�s. En 2010, l'�tat, et il me semble qu'en 2010, le gouvernement �tait dirig� par M. Fran�ois FILLON, reconna�t "Silicon Sentier" comme grappe d'entreprises exemplaire, et la D.A.T.A.R. soutient financi�rement "Silicon Sentier". "Silicon Sentier" b�n�ficie depuis au moins trois ans du soutien europ�en du Fonds social europ�en et �galement de la D.I.R.E.C.C.T.E., qui est la Direction des entreprises au niveau local. Le 7 janvier 2011, "Silicon Sentier" a ouvert un acc�l�rateur d'entreprises qui s'appelle le camping, toujours dans le 2e arrondissement, dans les murs du Palais Brongniart. Cet acc�l�rateur d'entreprises est financ� � la fois par le secteur priv� et par un certain nombre de fonds publics, y compris d'ailleurs des fonds d'�tat. Donc, le camping a permis � des porteurs de projet de disposer de 6 mois d'une tr�s grande densit� pour consolider leur projet d'entreprise et les convertir en une v�ritable entreprise. � ces deux initiatives originales, il convient d'ajouter "Silicon Maniacs" et "Silicon Xperience", deux programmes visant � renforcer l'exp�rimentation et la diffusion des outils du num�rique afin qu?ils ne restent pas aux seules mains des "geeks". Le succ�s rencontr� par ces quatre dispositifs est frein� - c'est une r�alit� � laquelle est confront� aujourd'hui "Silicon Sentier" - par la dispersion des sites anim�s par "Silicon Sentier". Il est � noter que la cantine accueille chaque ann�e 14.000 personnes dans un espace inf�rieur � 400 m�tres carr�s et que cela commence � devenir un probl�me. La R�gion Ile-de-France a lanc� en 2011 un appel � manifestation d?int�r�t pour l'ouverture de grands lieux int�gr�s d'innovation. Cet appel a �t� l'occasion pour l?association de repenser son mod�le et d'envisager la cr�ation d'un lieu unique regroupant l?ensemble de ses actions. Sa labellisation par la R�gion en avril 2011 et, donc, l'ouverture d'une enveloppe de financement, permet � "Silicon Sentier" de travailler � l'ouverture de son nouveau site et c'est tout naturellement que la Ville de Paris a consid�r� qu'elle devait accompagner la R�gion Ile-de-France dans le financement de ce projet. Oui, comme vous l'avez dit, 1.500 m�tres carr�s ont �t� rep�r�s dans le Centre de Paris au 39, rue du Caire, toujours dans le 2e arrondissement, et ce nouveau lieu permettra de mutualiser les charges, les m�tres carr�s, les ressources humaines actuellement mobilis�es par "Silicon Sentier" sur ses diff�rents sites. Il est clair que le loyer de la cantine et le loyer qui est pay� au Palais Brogniard dispara�tront gr�ce � la possibilit� d'installer la cantine dans ces nouveaux locaux. Ce changement d'�chelle se fait dans le cadre d'une augmentation de moyens r�duite qui permettra cependant un v�ritable changement d'�chelle. Ces 1.500 m�tres carr�s seront r�partis entre�: - espace d'accueil du public�; - station de travail en co-working�; - salle �v�nementielle�; et oui, il y a des �v�nements dans le num�rique�; - espace de d�monstration�; - et espace d'exposition. Ils devraient permettre l'accueil de 30.000 personnes par an. Je ne suis pas s�r que toutes ces personnes seraient satisfaites d'apprendre que vous consid�rez qu'elles sont l� pour des raisons militantes. L'investissement du D�partement de Paris aux c�t�s de la R�gion a permis � "Silicon Sentier" de n�gocier un loyer particuli�rement int�ressant pour les six premi�res ann�es d'exercice, diminuant notablement les charges de fonctionnement de l'association. Le D�partement de Paris ne versera plus de subventions de fonctionnement � l'association. Le budget d'am�nagement des lieux est de 2 millions d'euros, r�partis entre la R�gion, le D�partement de Paris et les autres partenaires de l'association. Alors, j'en viens maintenant � votre attaque, je dirais politicienne. Je vais y r�pondre, ch�re Madame. Quand je dis "j'en viens � votre attaque politicienne"? Ecoutez-moi, s'il vous pla�t�! Ecoutez-moi�!

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - M. MISSIKA a la parole et lui seul.

M. Jean-Louis MISSIKA. - L'association est particuli�rement repr�sentative des entreprises du num�rique.

Mme Sandrine MURCIA est une chef d'entreprise. C?est une chef d?entreprise�! Elle est �lue pour deux ans?

Laissez-moi terminer, s'il vous pla�t, Madame�! Elle est �lue pour deux ans � la t�te de l'association et elle est pr�sidente de cette association � titre b�n�vole. Elle assume cette responsabilit�, elle ne per�oit aucune forme de r�mun�ration. Les pr�sidents et les pr�sidentes de ces structures sont, conform�ment au statut de chacune d'elles, des citoyens engag�s dans la vie de la cit� et, en tant que citoyen, elle a le droit de faire ce qu'elle veut, je suis d�sol�! Ou alors vous allez me dresser une liste compl�te des personnes qui n'ont pas le droit de s'engager politiquement, bien qu?elles soient parisiennes ou parisiens, sous pr�texte qu'elles sont dans telle ou telle association. Cela devient d�lirant�! Je suis d�sol� de vous le dire. Les individus sont libres, ils sont majeurs et vaccin�s. Mme MURCIA a le droit de faire des choix d'engagement politique � l'�chelle locale. Elle est chef d'entreprise et elle fait ce qu'elle veut de ses choix politiques. Donc, je ne vois absolument pas quel est le rapport qu'il y a entre le fait que cette association est pr�sid�e par une chef d'entreprise, que cette chef d'entreprise soutient Anne HIDALGO et le fait que vous �tes en train de me reprocher? Mais bien s�r que oui�! Attendez, "Silicon Sentier"?

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Monsieur MISSIKA, s'il vous pla�t, ne r�pondez pas aux interpellations parce que c'est sans fin�!

M. Jean-Louis MISSIKA. - "Silicon Sentier" a �t� soutenue par l?Etat, quelle que soit la couleur politique du Gouvernement, par la R�gion et par la Ville de Paris. Je suis vraiment d�sol� de vous le dire, c'est vraiment quelque chose. Je voudrais juste rajouter un point qui me para�t essentiel pour bien comprendre le caract�re assez �trange de votre interpellation�: le D�partement de Paris contribue � hauteur de 70.000 euros au budget de fonctionnement de cette association. C'est 4�% de son budget de fonctionnement. C'est-�-dire que "Silicon Sentier" d�pend, � hauteur de 4�% de son budget de fonctionnement, de la Ville de Paris. Donc, je trouve que cette attaque est surr�aliste, je suis d�sol� de vous le dire. La Ville soutient financi�rement de tr�s nombreuses associations pour la qualit� de leurs actions, pour leur contribution d'int�r�t g�n�ral dans tous les domaines. Si jamais vous d�cidez qu'il est interdit � toute personne, membre d'une association qui touche une subvention m�me minime de la Ville de Paris, de s'engager politiquement dans une campagne �lectorale, � ce moment-l�, il n'y aura plus grand monde pour faire des campagnes �lectorales, � Droite comme � Gauche.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDEEES 126 G. Qui est pour�? Contre�? Abstentions�? Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2012, DDEEES 126 G).

Octobre 2012
Débat
Conseil général
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