retour Retour

V - Question d’actualité de M. Yves GALLAND et Mme Brigitte MARIANI, élus non-inscrits, à M. le Maire de Paris relative à la circulation à Paris. VI - Question d’actualité du groupe U.M.P. à M. le Maire de Paris relative au Plan de déplacements de Paris et au moratoire sur les travaux de voirie. VII - Question d’actualité du groupe Union pour la démocratie française à M. le Maire de Paris relative aux déplacements dans Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Yves GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, comme nous le savons tous, l?enfer aux automobilistes d�clar�s ennemi public n� 1, c?�tait en d�but de mandature.

La guerre d�clar�e � la Garde r�publicaine � 183 euros le crottin, c?�tait cet �t�. Il est clair maintenant que la promesse du partage de l?espace public entre tous ces usagers a tourn� � une forme de confusion. Le d�veloppement des deux-roues furieusement encourag� par vos soins a des cons�quences f�cheuses :

-motocyclistes agressifs ne respectant pas du tout les limitations de vitesse, zigzaguant dangereusement dans une circulation automobile entrav�e ;

-cyclistes triomphants et inconscients, ayant �largi la chauss�e au trottoir, ne respectant ni feu rouge ni sens unique.

J?ai assist� il y a deux semaines � un accident d?une jeune femme renvers�e dans ma rue par un cycliste qui naturellement, par d�finition, ne faisait pas de bruit, roulait � contresens. Cette femme regardait naturellement dans l?autre sens du sens unique. C?�tait dans votre arrondissement, Monsieur le Maire, celui o� j?habite.

Le tout cr�ant la quasi-impuissance et la frustration de la police parisienne avec le handicap pour tous d?un parcours du combattant permanent au milieu de chantiers innombrables.

D�s lors, les pi�tons sont - et c?est un comble - les victimes d?une politique o� le trottoir devient chauss�e et la travers�e des rues de plus en plus risqu�e.

Et en marge de tout cela, Monsieur le Maire, un P.D.P. qui devait �tre pr�sent� en juillet. Les difficult�s de circulation � Paris atteignent donc un paroxysme, mais les divergences dans votre majorit� aussi ! En faveur de qui allez-vous arbitrer, Monsieur le Maire, vos barons ou vos alli�s Verts ? C?est un vrai probl�me au regard de ce qu?exprimait M. Ren� DUTREY dans le ?Journal du Dimanche? hier - d?o� ma question qui ne peut pas �tre plus d?actualit� - je cite: ?Je fais confiance au Maire de Paris pour faire rentrer dans les rangs les communistes et les barons socialistes pro-bagnoles?. Fermez les guillemets.

M. LE MAIRE DE PARIS. - L�, il a tort, apr�s avoir bien commenc� !

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, dans ces conditions, � d�faut de nous rassurer, essayez de nous donner au moins des orientations et essayez de nous faire sortir de cette insupportable incertitude dans laquelle nous met M. DUTREY.

(Applaudissements sur les bancs des �lus non inscrits et des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur GALLAND.

M. Jean VUILLERMOZ. - Personne ne vous fera rentrer dans le rang ?

M. Yves GALLAND. - Je ne sais pas, c?est votre voisin.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Oui, �a, honn�tement ! Je vous l?ai dit hors micro, Monsieur DUTREY, dans cette d�claration, a tr�s bien commenc� en disant qu?il me faisait confiance. Il a eu tort d?ajouter ?pour emb�ter les communistes et les socialistes?. Mais vous allez voir : si seuls les Parisiens guident nos choix, nous allons trouver les bonnes solutions.

Je donne maintenant la parole � M. TR�M�GE pour exposer la question de l?U.M.P.

M. Patrick TR�M�GE. - Monsieur le Maire, comme l?a indiqu� mon excellent coll�gue Yves GALLAND, un suspens intenable anime la vie politique municipale depuis plusieurs semaines. Quasi quotidiennement, nous sommes tenus en haleine par les �chos qui filtrent, comme toujours, par presse interpos�e, sur les tribulations de ce Plan de d�placements de Paris, le P.D.P., et sur les vicissitudes qui jalonnent son av�nement, en raison de vives n�gociations, nous dit-on, internes � votre majorit�. Les observateurs ext�rieurs suivent jour apr�s jour les rebondissements de ce psychodrame qui int�ressent �videmment tous les Parisiens et qui semblent agiter votre �quipe qui para�t, � cette occasion, tout aussi soud�e, comme l?a indiqu� mon coll�gue GALLAND, que lors du d�bat sur le P.L.U.

Ce P.D.P. que nous devions initialement examiner au mois de juillet a �t� retard� et il me semble loin d?aboutir.

Alors, Monsieur le Maire, pour quand cette fameuse discussion et pour quelle raison ce report ?

Est-ce en raison d?un certain nombre de divergences n�es entre vous et votre adjoint et vos amis Verts quant au contenu � donner � ce document ? Si vous nous le confirmiez, je vous avouerais avoir du mal � vous croire. En r�alit�, malgr� le jeu auquel vous vous pr�tez du ?lui m�chant? et ?moi tr�s gentil?, tout laisse � penser que vous �tes d?accord � 100 % sur la politique des transports conduite depuis le d�but de votre mandature.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ah oui !

M. Patrick TR�M�GE. - Mais peut-�tre, Monsieur le Maire, est-ce d� � l?exasp�ration - et c?est un doux euph�misme - des Parisiens et des Franciliens ?

Vous avez probablement consid�r� que la fen�tre de tir politique n?�tait pas appropri�e et vous avez raison. Il est vrai que ce ne sont pas les quelques pirouettes que vous avez faites sur le boulevard Saint-Marcel qui ont chang� grand-chose. Encore une fois, derri�re les effets d?annonce, la situation n?a gu�re chang�, tout juste un ripolinage en r�gle qui n?a en rien r�solu le fond du probl�me.

Est-ce pour pouvoir, Monsieur le Maire, engager le dialogue avec les communes d?Ile-de-France ? Ce serait une belle d�couverte, apr�s cinq ans de mandat, de vous rendre compte que toute mesure de circulation et de d�placement peut s?envisager � une �chelle autre que celle stricto sensu de Paris. Et par piti�, n?allez pas nous expliquer que ce retard serait d� � la conf�rence m�tropolitaine ! Quel alibi !

Sans doute, d?ailleurs, pour la m�me raison avez-vous attendu cinq ans, aux fins de voir la loi modifi�e pour pouvoir nous concocter votre petit P.D.P. dans les fronti�res �troites de ce que vous consid�rez comme votre principaut�.

Certainement aussi parce que le diagnostic n?est pas encore achev�, puisque AIRPARIF semble toujours attendre les donn�es que l?administration parisienne doit lui communiquer sur le comptage des axes adjacents � ceux ayant fait l?objet d?am�nagements de voirie. Ou pire ! Les chiffres de ces reports sont-ils si mauvais que vous jugiez plus utile de les taire ?

Est-il vrai, Monsieur le Maire, dans ces conditions, et surtout pour calmer les esprits en p�riode pr��lectorale que vous avez ordonn� un moratoire sur l?ensemble des nouveaux travaux de voirie d?ici � la fin de la mandature ? Est-il �galement exact que ce moratoire toucherait �galement les travaux d?entretien comme ceux qui rel�vent du renouvellement des r�seaux de concessionnaires ?

Quelles seront alors les cons�quences ? Probablement un rythme accru de travaux rattrap�s en d�but de prochaine mandature. Vous comprenez que l?ensemble des probl�mes concernant la future mandature m?int�resse au plus haut point.

Pour r�sumer, nous souhaitons donc savoir, Monsieur le Maire, quand nous pourrons disposer d?une version d�finitive de ce document, quand il sera soumis � concertation avec la population, quand il sera soumis au Conseil de Paris et si vous avez demand� un moratoire sur les travaux de voirie, y compris ceux li�s aux r�seaux conc�d�s. Nous tenons � vous assurer, en tout �tat de cause, Monsieur le Maire, que le groupe U.M.P., singuli�rement ceux qui suivent les probl�mes de circulation, � savoir mes coll�gues KUSTER et DOUVIN, est tout � fait pr�t, quand vous le souhaitez, puisque c?est vous qui �tes ma�tre de l?ordre du jour, � discuter enfin de ce P.D.P.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vais donner la parole � Mme MARTIANO sur le m�me sujet, mais je crois qu?il vous a �chapp� quelque chose, Monsieur TR�M�GE ! C?est qu?il y a eu un an de concertation, un questionnaire et 140.000 r�ponses des Parisiens !

M. Patrick TR�M�GE. - Ce n?est pas la concertation.

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est sans pr�c�dent ! Vous aurez les r�ponses mais, en attendant, je vous informe sur la vie de votre ville qu?apparemment vous ne connaissez pas !

Mme MARTIANO a la parole.

Mme G�raldine MARTIANO. - Merci, Monsieur le Maire.

Le P.D.P. fait couler beaucoup d?encre et de salive. Apparemment !

C?est bien s�r un d�bat majeur et nous en percevons toute l?importance. Vous venez d?ailleurs fort justement de le rappeler, dans les pages du ?Journal du Dimanche? d?hier, mais tout en expliquant qu?en mati�re de d�placement, il s?agissait de ne pas pr�cipiter les choses, de ne pas les brusquer, en un mot de ne pas faire n?importe quoi. Nous sommes d?accord.

Mais d?o� vient cette soudaine prudence ? Pourquoi ne pas vous �tre expliqu� plus t�t ?

Le P.D.P. devait �tre � l?ordre du jour du Conseil en juillet, dans la foul�e du P.L.U. Il a ensuite �t� question de l?examiner � l?occasion de cette rentr�e, mais il ne cesse d?�tre repouss� et nous apprenons d�sormais, par la voie d?une presse d�cid�ment bien inform�e, qu?une premi�re lecture n?aura vraisemblablement lieu qu?au d�but 2007.

De fait, la seule chose qui se d�place sans probl�me � Paris, c?est le P.D.P. !

Notons tout d?abord que vous pr�f�rez parler aux journalistes qu?aux �lus. Nous commen�ons � �tre habitu�s � cette m�thode qui a peu de chose � voir avec la gestion d�mocratique d?une collectivit� locale.

Au sujet d?un tel projet de d�lib�ration, tout le monde doit prendre ses responsabilit�s.

Pour ce qui concerne l?U.D.F., nous les avons toujours prises, notamment lors de l?examen du P.L.U.

Vous d�clarez, Monsieur le Maire, n?avoir pas chang� de ?philosophie urbaine?. Je veux bien le croire puisque vous le dites, mais il ne serait pas inutile de savoir ce que vous pensez et aussi ce que vous voulez, de mani�re un peu plus pr�cise, un peu moins philosophique.

Qu?en est-il de votre position sur l?interdiction de la circulation dans le Centre de Paris ? Sur la fermeture des voies sur berges ? Sur la banalisation d?une voie du p�riph�rique ?

Nous avons compris que vous ne vouliez pas �tre l?otage d?une pens�e sectaire et extr�miste. Nous avons compris aussi que vous �tiez mod�r�ment �mu par les r�actions des maires d?arrondissement socialistes qui ont pris l?initiative de critiquer certaines orientations des travaux sur le P.D.P. Je pense qu?ils doivent, quant � eux, �tre un peu �mus de votre r�action !

Monsieur le Maire, le groupe U.D.F. refuse d?�tre dupe. Il est d�sormais trop tard pour que nous puissions nous prononcer d�finitivement sur la politique de d�placement � Paris avant les �lections municipales. Regrettez-vous cette situation ou l?avez-vous souhait�e ? Vous vouliez faire de ce dossier un temps fort de votre mandature ; alors, quel est le r�el probl�me ? Est-ce que vous n?avez plus de majorit� sur ce dossier fondamental ?

Dans ces conditions, ma question est tr�s simple, Monsieur le Maire : y a-t-il encore un pilote dans l?avion ? Nous commen�ons � en douter. La seule chose certaine, c?est que ce sont les Parisiennes et les Parisiens qui font �videmment les frais de ces luttes intestines. Ils deviennent les otages de vos divisions.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

D?abord, pour r�pondre � M. GALLAND dont l?intervention �tait toute en nuance, je voudrais rappeler que la politique que m�ne la Municipalit� parisienne n?est pas une politique particuli�rement originale par rapport � ce que font l?ensemble des grandes agglom�rations aujourd?hui en Europe et � travers la France qui, toutes, subissent l?h�g�monie de la circulation automobile et en cons�quence?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il a raison, Bordeaux compris.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Et en cons�quence?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et Marseille aussi d?ailleurs !

M. Denis BAUPIN, adjoint. - ? et en cons�quence, les impacts de la circulation automobile sur la sant� publique, les engorgements, la s�curit� routi�re, le bruit, les gaspillages �nerg�tiques et on pourrait �voquer aussi l?augmentation du prix du p�trole.

Dans toutes ces grandes villes, on peut citer en effet Bordeaux, Strasbourg, Nantes, Nancy, Marseille dont le maire a aujourd?hui le courage de lancer des grands chantiers. Oui, dans toutes ces villes, les �lus ont le courage de prendre leurs responsabilit�s, ne c�dent pas � la facilit� et cherchent � modifier le cours des choses pour favoriser les transports collectifs.

C?est vrai que cette phase de travaux est une p�riode difficile pour ceux qui circulent, pour ceux qui sont utilisateurs de Paris. C?est une phase difficile pour les riverains et dans toutes ces villes o� ces chantiers ont �t� men�s, il a fallu du courage aux �lus pour le faire. Mais vous le remarquerez, dans toutes ces villes, la population, a posteriori, a consid�r� que ces �lus avaient eu raison et que ces chantiers �taient utiles.

J?ai bien not� que M. TR�M�GE voudrait que ces chantiers durent encore.

Nous souhaitons que cette politique puisse �tre �valu�e et nous verrons cela en 2007, une fois les chantiers r�alis�s. Mais une chose nous a en effet bien manqu� pendant 3 ans : c?est l?offre de transports collectifs parce qu?il a fallu attendre la d�centralisation du S.T.I.F. pour qu?enfin l?offre de transport collectif puisse �tre mise en place.

Depuis le mois de mars dernier, la R�gion Ile-de-France et les d�partements, et notamment le D�partement de Paris, mettent enfin en place une politique forte en faveur des transports collectifs et vous aurez l?occasion de le constater avec la mise en service du tramway. J?ai not� d?ailleurs dans un journal du dimanche que Mme de PANAFIEU finalement trouvait que ce tramway n?�tait pas si mal. Peut-�tre que l?approche de l?inauguration fait �voluer les points de vue, bien que pour autant, les repr�sentants de l?U.M.P. au S.T.I.F. votent toujours syst�matiquement contre ses d�lib�rations.

Mais en plus du tramway, il y aura une augmentation extr�mement significative de l?offre de bus, plus 15 % d?offre de bus en grande couronne, en petite couronne et � Paris. Le m�tro, une heure de plus le samedi soir. Voil� des offres tr�s concr�tes de transports collectifs qui interviendront d?ici la fin de l?ann�e.

C?est vrai que cette politique municipale a �t� engag�e depuis 2001 au titre de notre programme de mandature et que nous souhaitons lui donner des perspectives au travers du Plan de d�placements de Paris. Madame MARTIANO, excusez-moi de vous le dire, il n?y a pas de retard. Vous �voquez une loi d?il y a 20 ans. La loi ?Fiterman? �voquait le fait qu?il fallait un P.D.U., un Plan de d�placement urbain pour l?ensemble de l?Ile-de-France. Il a fallu attendre, l� aussi, la loi de d�centralisation du 13 ao�t 2004 pour que Paris puisse �laborer un plan de d�placements. Cette loi entrait en application au 1er juillet 2005 et c?est le 12 juillet 2005, 12 jours plus tard, que le Conseil de Paris a lanc� l?�laboration de ce Plan de d�placements de Paris.

Excusez-moi du peu, 12 jours d?�cart entre l?application de la loi et le vote du Conseil de Paris, je ne trouve pas que ce soit particuli�rement retard�. Comme l?a rappel� le Maire de Paris, une longue concertation a eu lieu pendant un an : questionnaires, r�unions des conseils de quartier dans 18 arrondissements sur 20. C?est vrai que dans le 5e et le 8e, les maires d?arrondissement ont refus� de les consulter. R�unions des partenaires et contribution de leur part, r�unions avec les voisins et concertations avec eux. Notre philosophie est tr�s claire : nous voulons am�liorer la mobilit� mais am�liorer la mobilit� de fa�on � ce qu?elle soit durable au sens du d�veloppement durable.

Vous critiquez le fait que nous fassions un Plan de d�placements de Paris, et nous pensons nous aussi qu?il vaudrait mieux faire un Plan de d�placements de l?agglom�ration parisienne mais c?est la loi que vous avez vot�e qui pr�voit que nous soyons limit�s aux territoires parisiens.

Puisque nous ne pouvons pas faire un Plan de d�placements de l?agglom�ration parisienne, nous avons malgr� tout souhait� que notre Plan de d�placements de Paris soit co-�la-bor� avec nos voisins. Nous avons enfin un outil qui nous permet de le faire. C?est la conf�rence m�tropolitaine.

Franchement, excusez-moi de vous rappeler un pass� assez r�cent : ce n?est pas nous qui proposions de mettre des barri�res sur le p�riph�rique pour emp�cher les voisins de rentrer. Notre philosophie, c?est de faire en sorte que nous travaillions avec nos voisins et cela va �tre le cas, avec la conf�rence m�tropolitaine, pour le P.D.P.

Je voudrais terminer sur un point, Monsieur le Maire, parce que c?est bien de faire des critiques et j?en entends beaucoup de la part de l?opposition municipale mais je voudrais juste lui rappeler que, si nous sommes dans cette situation difficile, c?est aussi parce que, depuis des ann�es, l?Etat n�glige l?investissement dans les transports collectifs et notamment les transports collectifs de banlieue � banlieue. Le d�sinvestissement de l?Etat sur le contrat de plan actuel, le d�sinvestissement de l?Etat sur le contrat de projet en n�gociation fait qu?on investit actuellement en Ile-de-France, toutes collectivit�s confondues, un quart de ce qui est investi pour les transports collectifs � Londres ou un quart de ce qui est investi en transport collectif � Madrid. Il serait temps que vous regardiez de votre c�t� vos propres responsabilit�s et notamment les responsabilit�s du Gouvernement.

Je terminerai simplement en �voquant un exemple qui pourrait susciter r�flexion, celui de la Californie qui a d�cid� d?attaquer en justice les constructeurs automobiles, responsables de la pollution de l?air. On a entendu � Johannesburg d?excellents discours du Pr�sident de la R�publique. Notre plan�te br�le ! Il serait temps que le Gouvernement r�fl�chisse aux contraintes qu?il entend imposer aux constructeurs automobiles par rapport � la pollution.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Denis BAUPIN.

M. GALLAND veut rajouter un mot. M. TR�M�GE veut rajouter un mot �galement. Je vais bri�vement entendre les trois questionneurs s?ils veulent rebondir. Eventuellement, si vous m?y incitez vraiment, je vous donnerai bri�vement mon sentiment.

M. Yves GALLAND. - Monsieur BAUPIN, vous avez parl� de ma conception de la nuance. Dans mon intervention, j?ai cit� vos amis CONTASSOT et DUTREY, sans risque d?�tre contredit et je vous ai indiqu� que les utilisateurs que vous d�fendez le plus ne respectent pas le code de la route.

Je suis pr�t � faire quelque chose avec vous et avec M. le Pr�fet de police. Je vous donne une liste de 40 carrefours dans Paris, vous en choisissez un, nous y passons ensemble 2 heures le matin, vous, M. le Pr�fet et moi m�me. Je suis pr�t � prendre le pari que sur 2 heures vous aurez 24 infractions au moins qui concernent soit les sens uniques, soit le non-respect des sens uniques, soit le non-respect des feux rouges.

Monsieur BAUPIN, je suis pr�t � m?assumer compl�tement sur ce que vous appelez mon absence de sens de la nuance et sur lequel je pense qu?il faudrait que nous ayons, dans l?int�r�t de l?ensemble des Parisiens, une rigueur partag�e.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Un mot de M. TR�M�GE.

M. Patrick TR�M�GE. - Monsieur le Maire, l?exemple de notre discussion prouve � l?�vidence la n�cessit� de d�battre du P.D.P. au sein du Conseil.

Les s�ances auxquelles vous venez d?assister se r�p�tent, Conseil apr�s Conseil. Je n?ai pas eu le sentiment d?�tre particuli�rement pol�mique dans les questions que je pose. Je vous demande les raisons de ces retards successifs et votre adjoint me fait un pan�gyrique de sa politique. Ce n?est pas ce que je lui demande.

Le jour o� nous pourrons avoir un d�bat contradictoire ... Vous me parliez tout � l?heure, Monsieur le Maire, de votre concertation. Vous envoyez un questionnaire � je ne sais pas combien de milliers de personnes, c?est un questionnaire, ce n?est pas une concertation. Je ne sais d?ailleurs pas � qui vous l?avez envoy� parce que vous avez refus� � l?opposition de pouvoir s?associer � l?�laboration du texte et � qui vous alliez l?en-voyer?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez m�me donn� votre avis dans ce questionnaire?

M. Patrick TR�M�GE. - Nous n?avons par ailleurs rien vu des r�ponses qui ont �t� faites. Ce qu?on vous demande n?est pas tr�s compliqu�, donnez-nous un document r�dig� sur vos propositions et, � ce moment-l�, nous allons, en qualit� de groupe politique responsable, nous tourner vers l?ensemble des gens qui travaillent afin qu?il puisse y avoir un dialogue ! Il n?y a pas de dialogue !

Syst�matiquement, votre adjoint nous r�p�te tout le temps la m�me chose en prenant des exemples � g�om�trie variable ! Il explique maintenant qu?� Madrid et � Londres il y a un effort sup�rieur !

Evidemment, les �quipements � Madrid et � Londres n?ont rien � voir avec les �quipements de Paris ! Et qui les a fait ces �quipements de Paris ? Et qui a fait le changement du S.T.I.F., Monsieur le Maire ? C?est gr�ce � qui ? Vous �tes rest� au pouvoir un certain nombre d?ann�es, il n?y a jamais eu d?�volutions sur le S.T.I.F. !

Essayons enfin d?avoir une discussion s�rieuse sur un sujet que les Parisiens vivent aujourd?hui tr�s mal ! Vous allez, Monsieur le Maire, vous en apercevoir, les cons�quences �conomiques, notamment de l?ensemble de ces g�nes que vous vous amusez � additionner pour les Parisiens, il faudra un jour que vous en soyez comptable.

Je vous en remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Un mot de Mme MARTIANO.

Mme G�raldine MARTIANO. - Je ne voudrais pas vous d�sobliger, mais sur le calendrier, nous ne savons rien de plus.

M. BAUPIN n?a pas r�pondu � ma question.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vais vous en parler.

Mes chers coll�gues, d?abord, il faut quand m�me prendre acte des faits en termes de P.D.P. Denis BAUPIN vous a rappel� que nous avons eu un d�bat ici pour le lancement du P.D.P. ; qu?au cours de ce d�bat nous avons �chang� nos points de vue et nous avons travaill�. C?�tait il y a un an. Ce n?est pas il y a cent ans.

Deuxi�mement, nous sommes all�s, notamment Denis BAUPIN, mais pas seulement, les maires d?arrondissement �galement qui l?ont bien voulu, au contact de la population dans beaucoup d?instances de d�mocratie participative pour parler de ce sujet.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Nous n?avons pas �t� associ�s.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pourriez-vous me laissez parler ?

C?est tr�s r�v�lateur. Quand je dis � M. LEGARET de me laisser parler, il r�pond ?non?. Le Maire l�gitime des Parisiens n?a pas le droit de parler. M. LEGARET a un temp�rament tr�s d�mocratique. Vous dites sectaire? !

Je poursuis pour vous informer, Monsieur TR�M�GE.

M. Patrick TR�M�GE. - Je vous �coute.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je ne vous demande pas d?�tre ?baba? ni ?bobo?, d?ailleurs, mais seulement de convaincre M. LEGARET de me laisser parler.

Deuxi�mement, lorsque nous avons consult� les Parisiens, Monsieur TR�M�GE, nous ne l?avons pas fait en cachette ; nous avons envoy� � tout le monde un questionnaire. D?ailleurs, les groupes ont donn� leur avis dans ce questionnaire et nous avons rendue publique la consultation des Parisiens, leurs 140.000 r�ponses. Vous avez tout cela et, dans votre mani�re de questionner, on pouvait avoir l?impression que vous ne l?aviez pas.

Ensuite, il faut que vous connaissiez bien ma position et ma responsabilit�. D?abord, nous parlons tr�s souvent ici de la politique de transport, de la politique de d�placement. Souvenez-vous de tous nos �changes � propos du S.T.I.F. et notamment des moyens consid�rables que nous avons d�cid� de lui consacrer, r�cemment. En effet, le S.T.I.F. n?a �t� transf�r� que r�cemment aux �lus locaux.

Je vous rappelle que la contribution de la Ville de Paris au S.T.I.F. est pass�e de 200 � 300 millions d?euros et que cela a des cons�quences tr�s concr�tes, vous les avez vues avec le Noctilien. Vous le verrez, de d�cembre � f�vrier, sur l?offre d?autobus et de m�tro. Et nous aurons un d�bat budg�taire en d�cembre o� il sera question aussi de l?effort de Paris pour augmenter l?offre de transport, y compris dans les quartiers.

Je vais m�me vous r�pondre sur les travaux. Vous voulez qu?on �vacue les r�alit�s, mais, quand on cr�e, par exemple, des dessertes de quartier, c?est la politique des d�placements � Paris. Quand on envisage d?en cr�er d?autres, c?est la politique des d�placements � Paris.

Le Plan de d�placements de Paris? Vous faites comme si on commen�ait une politique de d�placement � Paris. Non ! Je vais vous dire quelque chose qui ne vous fera pas plaisir : effectivement, j?assume totalement la rupture?

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

? que nous avons effectu�e entre votre politique de d�placement qui consistait � faire des autoroutes urbaines et notre politique de d�placement qui consiste � prendre en consid�ration l?usage des Parisiens et des banlieusards. Je vais vous en donner une preuve.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Sur pr�s de 8 kilom�tres du boulevard des Mar�chaux, vous avez en permanence combattu, depuis cinq ans, ce que nous faisons.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Ce n?est pas vrai.

M. LE MAIRE DE PARIS. - J?assume ce que nous livrons en d�cembre prochain et je constate qu?apr�s l?avoir combattu pendant cinq ans, comme cela devient populaire, certains d?entre vous et non des moindres commencent � dire - et � mon avis, ce n?est pas fini -, que ce n?est pas mal. Nous allons voir ; il faudra s?expliquer sur des faits.

Je veux vous dire que j?assume totalement ce que nous avons fait depuis cinq ans pour servir d?abord les 75 % de Parisiens qui utilisent les transports en commun pour leurs d�placements quotidiens et les 60 % d?habitants de banlieue qui, dans Paris intra muros, circulent d?abord dans les transports en commun.

J?ajoute, Monsieur GALLAND, que, contrairement � ce que vous dites, cela n?a eu aucune influence n�gative sur l?�cono-mie, sinon il n?y aurait pas, fait historique, plus 115.000 entreprises � Paris en cinq ans et un taux de ch�mage?

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

? cela va vous d�ranger encore plus? Cela va vous d�ranger encore plus ! Un taux de ch�mage qui, de juin 2003 � juin 2006, a baiss� de 21 % � Paris, quand il ne baissait que de 8 % � l?�chelon national.

Alors, les travaux? Attendez, vous devriez bien �couter ce que je vais dire. Les travaux, effectivement, j?ai consid�r� qu?� partir de fin 2006, avec tout ce que nous avions fait pendant cinq ans, il fallait absolument apaiser la voirie parisienne.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Je pense effectivement que quand on fait beaucoup de travaux, � un moment donn�, il faut avoir une voirie sans travaux. Mais, depuis quelques semaines, qui me demande de faire une exception � cette r�gle ? Les maires d?arrondissement ! De la majorit� comme de l?opposition !

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Il y a des maires de gauche, mais aussi des maires de droite ! Moi, je dis toujours la v�rit�. Ils me disent que j?ai raison de vouloir arr�ter les travaux fin 2006, mais, dans leur arrondissement, ils veulent qu?on accepte une exception.

Et donc, je suis donc amen� � en accepter, mais le moins possible. Et je le redis avant la conf�rence des investissements avec les vingt maires d?arrondissement, cela vaut pour les 20 arrondissements.

Dernier point, le calendrier du P.D.P. Disons toute la v�rit�.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Allez, chiche !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Un document, qui n?�tait qu?une hypoth�se de travail, a �t� publi� dans un journal, courant juin, je crois. Ce document a �t� publi� dans la presse avant m�me de m?�tre communiqu�.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Je vous ai dit que je vous disais toute la v�rit�.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Ah, il faut s?y habituer ! On ne traite pas les choses dans les couloirs ! On dit les choses ici.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Qu?est-ce que j?ai constat�? ? Qu?est-ce que j?ai constat� ? J?ai constat� que ce qui �tait important, c?est ce que nous faisions maintenant et ce que nous entreprenions d�j� pour l?avenir. Exemple tr�s pr�cis, car vous �tes trop tous � mon avis dans la politique politicienne !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Je pr�f�re? Vous allez voir, vous allez avoir la preuve pragmatique. Qu?est-ce que nous faisons depuis plusieurs mois ? Nous lan�ons la concertation, les �tudes avec tous les partenaires sur la prolongation du tramway. Vous voyez que quand on s?occupe des choses r�elles, c?est totalement diff�rent. Actuellement, nous travaillons. J?ai particip� moi m�me � des r�unions, avec d?ailleurs la Pr�fecture de police, la R.A.T.P., sur la prolongation du tramway. Nous avons commenc� une concertation tr�s importante avec les collectivit�s voisines sur le Plan de d�placements de Paris. J?ai consid�r� au mois de juillet que nous n?�tions pas pr�ts car je veux que l?on travaille encore et encore. Non pas, Madame MARTIANO, sur telle ou telle mesure embl�matique, nous y travaillerons. Je veux que l?on travaille s�rieusement sur une perspective � quinze ans qui prolonge ce que nous faisons depuis cinq ans?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Quinze ans !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous n?honorez pas le mandat que vous avez re�u. Continuez comme cela, � vous comporter comme cela, c?est extr�mement int�ressant !

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Et donc, pendant les semaines � venir, il y a dans cette Assembl�e, et j?esp�re parmi les citoyens qui nous regardent, des appr�ciations qui sont port�es sur une certaine mani�re d?honorer le mandat que nous avons re�u. On parle de choses graves et voil� comment vous r�agissez !

Dans les semaines qui viennent, nous poursuivons ce travail. Nous le faisons avec nos coll�gues et avec les maires d?ar-rondissement. J?esp�re que nous serons pr�ts � un d�bat s�rieux, � un d�bat constructif, � un d�bat utile. Dans le premier trimestre de l?ann�e 2007, je ne vois aucune raison de c�der ni aux injonctions ni aux incantations politiciennes, je n?ai qu?une pr�occupation en la mati�re, faire du travail s�rieux et utile et j?entends le faire avec toute la majorit� municipale et dans un esprit constructif. Et faire en sorte que tous les groupes de l?op-position, qui veulent y participer de mani�re � servir notre intelligence collective, soient en mesure de le faire. Voil� ma position sur le P.D.P. !

Nous passons au Conseil g�n�ral.

Septembre 2006
Débat
Conseil municipal
retour Retour