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M. LE MAIRE DE PARIS. - Cet �t� nous a quitt� une tr�s grande personnalit� de l?histoire de Paris. Maurice Kriegel-Valrimont est d�c�d� le 2 ao�t dernier.

(Les Conseillers se l�vent).

Figure embl�matique de l?antifascisme, du syndicalisme et de la R�sistance, cet ancien dirigeant du parti communiste �tait �g� de 92 ans. Pour Paris, il restera � jamais l?un de ceux qui, le 25 ao�t 1944, aux c�t�s d?Henri Rol-Tanguy et du G�n�ral Leclerc, re�urent la reddition du G�n�ral allemand, Von Choltitz, moment essentiel de l?histoire de notre Cit�.

D�s l?accession d?Hitler au pouvoir en 1933, Maurice Kriegel-Valrimont s?engage aupr�s des �tudiants antifascistes. Dans la continuit� de ce combat pour la d�mocratie, il prend part � l?aventure du Front populaire en 1936 puis devient Secr�taire g�n�ral du syndicat C.G.T. des employ�s d?assurance.

Il c�toie alors de nombreux militants du parti communiste dont il va devenir un compagnon de route. Apr�s la d�b�cle de 1940, il s?installe � Toulouse. Il rencontre Pierre Herv� et Jean-Pierre Vernant, deux militants communistes qui deviendront des figures majeures de la R�sistance.

Raymond Aubrac le convainc de s?�tablir � Lyon pour structurer la branche militaire du mouvement Lib�ration en zone sud. Il prend alors le pseudonyme de Valrimont.

Arr�t� en mars 1943, il s?�vade peu de temps apr�s gr�ce � l?action d?un groupe de r�sistants parmi lesquels Lucie Aubrac. Un an plus tard, il entre au Conseil national de la R�sistance, devenant avec Pierre Villon et Jean de Vog��, l?un des trois membres du Comit� d?action militaire, organe de commandement des forces fran�aises de l?Int�rieur.

Apr�s la Lib�ration, il est l?un des acteurs essentiels de la mise en place du programme du Conseil national de la R�sistance, en particulier pour la S�curit� sociale. Il se mobilise notamment pour faire valoir le principe de solidarit� au c?ur de la soci�t� fran�aise d?apr�s-guerre.

A l?Assembl�e nationale, Maurice Kriegel-Valrimont va alors entamer un nouveau type de combat de nature parlementaire. Apr�s avoir si�g� � l?Assembl�e consultative au titre de la R�sistance fin 1944, il se pr�sente en effet � Nancy aux �lections de la premi�re constituante de 1945. D�put� de Meurthe et Moselle jusqu?en 1958, Maurice Kriegel-Valrimont adh�re officiellement au P.C.F. et int�gre le comit� central en 1947.

De cette p�riode, il conservera pourtant toujours une trace douloureuse domin�e par l?exclusion du parti de deux de ses dirigeants historiques, Marty et Tillon.

Mais c?est bient�t � son tour de subir la tourmente. Ebranl� par les r�v�lations du rapport Khrouchtchev en 1956, il prend position en faveur de deux autres dirigeants, eux-m�mes en proie au doute. Cette affaire s?ach�ve en f�vrier 1961 par le d�part du P.C.F. de Maurice Kriegel-Valrimont. Mais le 22 juin 1997, il est r�habilit� par Robert HUE. A 85 ans, il acceptera d?ailleurs de figurer en avant-derni�re position sur la liste que celui-ci conduit aux �lections europ�ennes de 1999.

Sa simplicit�, son sens du devoir et de l?honneur, la constance de ses convictions, nous laisse le souvenir d?un homme et d?un militant qui, au-del� des vicissitudes de l?histoire, consacra sa vie � d�fendre ses id�es au service du progr�s social.

Au nom du Conseil de Paris, en mon nom personnel, je veux dire � ses filles, � son fr�re, � sa famille ici pr�sente les condol�ances �mues de notre Assembl�e, le respect profond que nous avons pour la m�moire de Maurice Kriegel-Valrimont et la permanence de son souvenir.

(L?Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

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