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2006, SG 136 - Subvention à l’association “SOS Homophobie” pour ses activités de lutte contre l’ho-mophobie. - Montant : 10.000 euros.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration SG 136 : subvention � l?association ?SOS Homophobie?.

Madame DUBARRY, vous avez la parole.

Mme V�ronique DUBARRY. - Le suicide est aujourd?hui en France la premi�re cause de mortalit� chez les 25/34 ans et la deuxi�me chez les 15/24 ans. Le nombre de suicides de ces derniers a fortement augment� ces derni�res ann�es, pour atteindre 1.000 cas par an. La moyenne est absolument terrifiante : 3 jeunes se suicident tous les jours.

Par ailleurs, le risque augmente consid�rablement chez les jeunes homosexuels qui ont sept fois plus de risques d?�tre confront�s au suicide, 30 % d?entre eux faisant des tentatives de suicide.

Ce que craignent les associations qui travaillent sur ces probl�matiques, comme celle que nous �voquons aujourd?hui, c?est que ces chiffres soient largement sous estim�s. Un ensemble d?�tudes et plusieurs enqu�tes soulignent les difficult�s rencontr�es de nos jours par les jeunes gays, lesbiennes et bisexuels lors de la d�couverte de leur orientation sexuelle et affective diff�rente.

Cette r�v�lation s?effectue en effet dans un univers largement h�t�ro-normatif qui demeure plus ou moins - et je me trouve bien g�n�reuse - homophobe. M�me si les homosexuels ont conquis de nouveaux droits, l?homophobie reste ancr�e et elle cr�e des souffrances invivables chez les jeunes qui d�couvrent leur orientation sexuelle.

A l?heure o�, pourtant, on n?a jamais autant entendu parler d?homosexualit� dans les m�dias, les jeunes homosexuels continuent � vivre au quotidien dans la honte de leur sexualit�. L?homophobie dont ils sont toujours victimes les pousse � se retrancher dans des comportements � risque.

L?�cole, le lieu d?�ducation et d?apprentissage � la vie, ignore encore l?homosexualit�, v�hiculant tr�s largement la seule norme h�t�rosexuelle. Elle en a fait un sujet tabou. Cette ignorance a pour cons�quence insultes et violences homophobes, malheureusement courantes dans les �coles et tr�s largement impunies.

Or, malheureusement, l?Education nationale distribue avec une tr�s grande parcimonie les accr�ditations aux associations qui pourraient intervenir en milieu scolaire.

Lorsque je lis dans cette d�lib�ration qui nous est propos�e aujourd?hui que l?association intervient dans les coll�ges et les lyc�es, je ne peux certes que m?en f�liciter, mais j?aimerais �galement en savoir plus, c?est-�-dire dans quels �tablissements elle intervient, avec quelle fr�quence, etc. Il est dit qu?elle intervient aupr�s des classes de quatri�me. De quelle dur�e sont ses interventions, etc. ?

En d�cembre 2005, j?avais d?ailleurs d�pos� une question orale qui est malheureusement rest�e sans r�ponse � ce jour et qui demandait plus largement quels �taient les programmes de pr�vention du suicide et de lutte contre l?homophobie qui avaient �t� mis en ?uvre en partenariat avec l?Education nationale, quelles �taient les associations habilit�es, ainsi que leurs domaines d?intervention, � intervenir dans les coll�ges et les lyc�es et quel �tait, quel est, le nombre des �l�ves concern�s, les tranches d?�ge et les �tablissements concern�s.

Par del� le probl�me de forme qui voit une question pos�e en d�cembre 2005 et rest�e sans r�ponse neuf mois apr�s, je voudrais insister pour que nous ayons communication de ces �l�ments parce que la Municipalit� a inscrit dans ses diff�rents programmes et dans ses diff�rents champs d?action la lutte contre l?homophobie et la pr�vention du suicide comme des priorit�s. Il faut donc que nous continuions � travailler sur ces points et que nous le fassions avec l?Education nationale.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Mme HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 1�re Commission. - D?abord, cette association n?�tait pas subventionn�e auparavant par la Ville, alors qu?elle effectue un travail particuli�rement important, notamment vis-�-vis de la pr�vention du suicide des jeunes et aussi de l?accompagnement juridique.

L?aide que nous apportons ici vient en soutien � un point d?information juridique et de conseil qui est mis en place par l?as-sociation.

S?agissant des interventions men�es dans les lyc�es et les coll�ges, nous sommes l� sur un autre champ qui est plut�t celui de la sant� et de la pr�vention des risques li�s au suicide et qui est suivi par Alain LHOSTIS. Je ne vais donc pas r�pondre en son nom, mais Alain LHOSTIS et la Municipalit� subventionnent notamment l?association qui intervient aujourd?hui le plus en ce domaine, qui a vu ses comp�tences �largies et que j?ai l?honneur de pr�sider, le C.R.I.P.S. C?est la structure qui intervient sur l?ensemble de l?Ile-de-France et, bien �videmment, sur le D�partement de Paris. Elle intervient notamment, sp�cifiquement, aujourd?hui, aussi, sur la question de la pr�vention du suicide des jeunes.

Je pense, pour apporter une r�ponse � votre question, qu?avec Alain LHOSTIS et Eric FERRAND, nous allons pouvoir faire le point des interventions dans les �coles.

Quant � l?implication du Rectorat et de l?Education nationale, elle est bien s�r sollicit�e en permanence. Toutefois, la difficult� que nous avons rencontr�e jusqu?� pr�sent, par exemple, sur un programme que nous conduisons avec une association ?Je, tu, il, elle?, qui nous a amen�s � faire des formations aupr�s de plus de 10.000 jeunes coll�giens sur Paris? Bien s�r, nous l?avons fait avec l?accord du Minist�re de l?Education nationale, mais sans avoir le moindre soutien financier.

Et il y a, l�, un cap � franchir si nous voulons que ces politiques soient v�ritablement int�gr�es aussi dans les programmes de l?Education nationale et on sait � quel point c?est indispensable.

Mais on vous fera ce point tr�s pr�cis avec Alain LHOSTIS et Eric FERRAND.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Continuez toutes les deux � �tre mobilis�es sur ces trois, d?ailleurs, celui-l� et les deux pr�c�dents. Cela me para�t excellent.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SG 136.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, SG 136).

Septembre 2006
Débat
Conseil municipal
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