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Vœu déposé par le groupe “Les Verts” relatif à la mémoire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du v?u r�f�renc� n� 49 dans le fascicule d�pos� par le groupe ?Les Verts?. Il s?agit d?un v?u relatif � la m�moire des massacres de S�tif, Guelma et Kherrata.

Madame GUIROUS-MORIN, vous souhaitez parler ?

Mme Isabelle GUIROUS-MORIN. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, le 8 mai 1945 marque la capitulation de l?Allemagne nazie. Au m�me moment allait s?amorcer un des �v�nements les plus sanglants de l?histoire de l?Alg�rie et de la France.

Le matin du 8 mai 1945, des milliers d?Alg�riens se rassemblent dans les rues de S�tif, (ville de Ferhat Abbas, fief des tous premiers nationalistes), afin de d�poser une gerbe au pied du monument aux morts et revendiquer le droit � l?ind�pen-dance. Le sous-pr�fet de la ville, Butterlin, qui ne peut s?opposer � cette c�l�bration, interdit le port de toute arme et de banni�res revendiquant l?ind�pendance de l?Alg�rie. Dans le cort�ge, un jeune homme brandit un drapeau alg�rien. Refusant de le baisser, il est alors abattu comme le sera le Maire de S�tif qui tente de s?interposer. Dans la panique, une fusillade �clate, 27 victimes seront � d�plorer du c�t� fran�ais. L?insurrection s?�tend rapidement dans tout le Constantinois, faisant 103 morts et 110 bless�s parmi les colons europ�ens. On ne d�nombre pas les victimes alg�riennes. D�s le 10 mai, la r�action fran�aise prend la forme d?une r�pression d?une extr�me brutalit� hors de toutes proportions. Men�e par le g�n�ral Duval, engageant l?aviation et la marine, l?arm�e coloniale fusille, bombarde, ex�cute. La r�pression durera six longues semaines pendant lesquelles l?arm�e, rejointe par les colons ?ultras?, fera preuve d?une rare violence notamment � Guelma et Kherrata. En quelques semaines, des milliers d?Alg�riens seront tu�s. 36.000 morts selon l?historien Henri Alleg.

Ce drame passe quasiment inaper�u de l?opinion m�tropolitaine occup�e � c�l�brer la capitulation allemande. A l?exception d?Albert Camus, alors directeur de ?Combat?, qui, dans un article du 15 mai, adjure la presse fran�aise � ?refuser les appels inconsid�r�s � une r�pression aveugle? et d�nonce le ?sauvage massacre? du Constantinois. Il faudra attendre pr�s de 60 ans pour que la France, par l?interm�diaire de son ambassadeur en Alg�rie, M. Hubert Colin de Verdi�re, en visite officielle � S�tif, �voque cette ?trag�die inexcusable? et reconnaisse la responsabilit� de la France dans ce massacre.

Ainsi, consid�rant que la m�moire collective de la France doit int�grer les �pisodes occult�s comme celui du colonialisme et de ses crimes ;

Consid�rant que cet �pisode de l?histoire est absent de l?espace public ;

Consid�rant que les �v�nements r�cents nous incitent � un ?partage de m�moire? et que, loin de l?id�e de les opposer, il convient de tisser des liens entre eux ;

Consid�rant que cette reconnaissance est n�cessaire dans le cadre d?une d�mocratie m�tiss�e et diverse o� chacun doit pouvoir trouver sa place loin des replis identitaires ;

J?ai l?honneur de pr�senter sur proposition des �lus ?Verts? le v?u qu?une place de Paris se voit attribu�e le nom de ?Place des massacres de S�tif et de Guelma? et qu?une plaque comm�morative ou un petit monument soit �rig� en m�moire de cet �pisode sanglant de l?histoire.

Les groupes politiques du Conseil de Paris seront associ�s � la recherche d?un lieu adapt� pour cette place.

Merci.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur CAFFET, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Je pensais que c?�tait Odette CHRISTIENNE qui, dans le cadre de ses attributions, devait r�pondre � ce voeu. Mais enfin, je m?aper�ois qu?il m?�choit d?y r�pondre.

Que puis-je dire sur ce v?u ?

S?il s?agit de comm�morer ce qui s?est pass�, et je n?emploie aucun qualificatif sur ce qui s?est pass� � S�tif, Guelma et Kherrata, il me semble que le Conseil de Paris pourrait se retrouver sur cette position.

Faut-il appeler ce futur lieu de Paris ?Place des massacres de S�tif, Guelma et Kherrata? ? Pour ma part, je n?en sais rien.

Je pense que nous pourrions adopter la position de principe de comm�morer ce que j?appellerais ?les �v�nements? de Guelma, de S�tif et de Kherrata et de trouver une d�nomination qui fasse l?unanimit� de tout le Conseil.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - D?accord.

Nous votons le v?u avec les r�serves que vous avez indiqu�es, n?est-ce pas ? C?est ce que vous proposez ?

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Ce ne sont pas des r�serves, comprenez-moi bien, Monsieur le Maire. Je pense que l?Ex�cutif est d?accord avec le principe de ce v?u, mais il faudrait peut-�tre simplement trouver une d�nomination qui fasse l?unanimit� sur nos bancs.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Etes-vous d?accord, Madame GUIROUS-MORIN ?

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u avec les pr�cisions apport�es par M. CAFFET.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le voeu est adopt�. (2006, V. 326).

Septembre 2006
Débat
Conseil municipal
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