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2006, Voeu déposé par M. Patrick BLOCHE et les membres du groupe socialiste et radical de gauche, M. Jacques DAGUENET et les membres du groupe communiste, M. Georges SARRE et les membres du groupe duMouvement républicain et citoyen, M. René DUTREY et les membres du groupe “Les Verts”, relatif à la situation de Jeff BABATUNDE-SHITTU.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Nous examinons un v?u r�f�renc� n� 31 dans le fascicule d�pos� par les groupes de la majorit� municipale et ce v?u concerne la situation de Jeff BABATUNDE-SHITTU et il ne se rapporte � aucun projet de d�lib�ration.

Je donne la parole � M. BLOCHE.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Madame la Maire.

J?associerai tr�s �troitement Liliane CAPELLE � la pr�sentation de ce v?u compte tenu de son investissement personnel que je salue sur ce dossier, notamment tout au long du mois d?ao�t, et je sais qu?elle est, tout comme moi, tr�s attentive bien sur, � la situation de Jeff dont nous consid�rons qu?elle ne s?est pas finie le 30 ao�t � Roissy lorsque nous nous sommes retrouv�s, elle, moi et d?autres �lus.

Catherine G�GOUT �tait l�, Jacques DAGUENET et Pierre MANSAT. Nous nous sommes retrouv�s � Roissy pour emp�cher l?expulsion de Jeff BABATUNDE-SHITTU vers le Nigeria, pays o� il n?a plus aucuns liens familiaux et amicaux.

Nous avons �voqu�, je me suis permis d?�voquer ce matin, le cas de Jeff qui �tait exemplaire l� aussi, de cette politique incoh�rente, Monsieur GOUJON, quitte � vous d�plaire, parce que si vous voulez, quand on produit une circulaire comme celle du 13 juin 2006, on reste en coh�rence avec les crit�res de r�gularisation que comportent ces circulaires. J?ai encore � l?esprit de m?�tre retrouv� dans les couloirs de l?Assembl�e nationale interpell� par les journalistes qui me disaient : ?qu?est ce que cela vous fait de voir Nicolas SARKOZY mettre en ?uvre une politique de gauche en mati�re d?immigration et montrer ainsi un c�t� humaniste qu?on ne lui connaissait pas ??. C?�tait le 13 juin 2006.

Ce qui nous a scandalis�s en tant que r�publicains, ce sont ses d�clarations du 24 juillet dernier, quand il d�clare, en plein examen au cas par cas des dossiers de r�gularisation dont nous avons �t� nombreux � accompagner le d�p�t en Pr�fecture, le 24 juillet, et alors que des rendez-vous sont encore fix�s au mois d?octobre, qu?il y aura 6.000 r�gularisations alors que 33.000 dossiers auront �t� d�pos�s durant cet �t�.

C?est une politique de quota inadmissible, qui rompt avec les traditions de la R�publique fran�aise. On peut avoir des d�saccords sur des politiques d?immigration.

Effectivement, Monsieur GOUJON, nous vous confirmons qu?une politique d?immigration de gauche ne ressemble pas � une politique d?immigration de droite, mais c?est la premi�re fois que l?on fixe un cadre r�glementaire, en l?occurrence, une circulaire, celle du 13 juin 2006, avec des crit�res soi-disant humanistes, visant � r�gulariser les familles des enfants scolaris�s suite � la mobilisation citoyenne, notamment des comit�s scolaires et des �lus que nous sommes. Puis on dit : ?Voil�, on examine au cas par cas? et, le 24 juillet, on arr�te le compteur � 6.000 et, � l?arriv�e, c?est 6.900 ! Et le pourcentage � Paris, apr�s, est encore plus bas qu?au niveau national : c?est 17 %.

Et je ne reviendrai pas sur les propos scandaleux tenus par le Ministre de l?Int�rieur, non pas � l?�poque contre des magistrats mais contre des fonctionnaires m�mes de son Minist�re et, en l?occurrence, de la Pr�fecture de police ; je pense, bien entendu, � M. BLANC.

En l?occurrence, nous avons eu le v?u pr�c�dent et je me permettais de r�pondre � cette occasion � l?interpellation de M. GOUJON, comme l?a fait Liliane CAPELLE. L�, il s?agit du cas de Jeff, Nig�rien �g� de 19 ans qui voulait rentrer, � la rentr�e scolaire, en 2e ann�e de CAP au lyc�e Dorian. Il a �t� expuls� le 30 ao�t dernier. Nous n?avons qu?un d�sir, qu?une volont�, nous restons tout aussi mobilis�s que nous l?�tions, notamment dans le 11e arrondissement, sur le cas de Jeff et Jeff reviendra en France, car son avenir est en France. C?est en l?occurrence la raison pour laquelle nous avons souhait�, par ce v?u, que le Maire de Paris se fasse notre porte-parole aupr�s du Ministre des Affaires �trang�res : pour que Jeff obtienne le visa qu?il demande pour revenir faire sa scolarit� en France.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci beaucoup, Monsieur BLOCHE.

La parole est � M. Christophe CARESCHE.

M. Christophe CARESCHE, adjoint. - Avis favorable.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Avis, bien s�r, favorable de l?Ex�cutif.

Madame G�GOUT, vous avez la parole.

Mme Catherine G�GOUT. - Juste une explication de vote tr�s bri�vement, puisque Patrick BLOCHE a bien r�sum� tout cela.

Quand m�me, ce cas-l� est vraiment typique d?une affaire mont�e m�diatiquement par M. SARKOZY, puisque Jeff, et on l?a bien vu � travers sa propre attitude, � travers celle de ses camarades du lyc�e, � travers celle des professeurs, est un jeune homme dont l?avenir est manifestement en France, qui a eu une histoire personnelle extr�mement dure, qui s?est adapt� ici et qui a commenc� ici � b�tir un avenir. On a besoin ici de gens comme Jeff. On a besoin en France de jeunes comme lui qui ont envie de s?int�grer, qui ont envie de construire une vie. On a besoin de leur force, on a besoin de leurs comp�tences. Et je pense que c?est vraiment ignoble d?en avoir fait un exemple comme cela ! A partir du moment o� il a �t� dans le collimateur, cela a �t� fini.

Et ce qui s?est pass� au moment de son expulsion, dans l?avion, est absolument significatif d?une volont� de destruction et d?exemple qui devrait �tre absente de la politique.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci.

Madame CAPELLE, vous avez la parole.

Mme Liliane CAPELLE. - Je voulais simplement rajouter � tous les propos qui ont �t� tenus concernant Jeff BABATUND�-SHITTU que, si nous faisons cette d�marche pour demander un visa, c?est parce que, dans la lettre que M. SARKOZY, Ministre de l?Int�rieur, a envoy�e � Georges SARRE et, je pense, � Patrick BLOCHE, il �crit personnellement, lui, il le signe, il dit qu?il y a un moyen r�glementaire et l�gal de rentrer en France, c?est de faire une demande de visa pour poursuivre ses �tudes.

Puisque M. SARKOZY l?�crit, je pense que nous sommes dans notre droit de demander que Jeff revienne ici.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Tr�s bien.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u assorti d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le voeu est adopt�. (2006, V. 319).

Septembre 2006
Débat
Conseil municipal
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