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Vœu déposé par le groupe communiste visant à donner le nom de Maurice Kriegel-Valrimont à une rue ou une place de Paris.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l?examen du voeu r�f�renc� n� 48 dans le fascicule qui concerne l?attribution du nom de Maurice Kriegel-Valrimont � une rue ou une place de Paris.

La parole est � M. MANSAT.

M. Pierre MANSAT, adjoint. - Oui, je crois que hier le Maire a, au nom du Conseil de Paris, rendu hommage � Maurice Kriegel-Valrimont, et l?expos� des motifs de notre voeu dit bien l?importance de Maurice Kriegel-Valrimont et le combat de toute sa vie.

L?insurrection de Paris en ao�t 1944 se d�roula en neuf journ�es du 17 au 25 ao�t.

Ce soul�vement populaire, ce rassemblement de tous les patriotes permet alors � la France d?�chapper au protectorat am�ricain pour au moins dix ans et de ne pas �tre administr�e par l?AMGOT comme l?avaient annonc� les alli�s. La bataille de Paris a permis de faire entrer la France dans le cercle des alli�s. C?est ce qu?affirme De Gaulle dans son discours de Paris lib�r� : ?Paris lib�r� par lui-m�me, Paris lib�r� par son peuple? avec l?appui des forces alli�es?.

Cette insurrection a �t� pr�par�e de longue date par la r�sistance int�rieure, son succ�s se joue entre le d�barquement et le 25 ao�t.

Il faut se souvenir qu?� Paris en 1944, l?occupation est apparente et pesante, la r�pression partout pr�sente, la vie difficile, les journ�es �puisantes pour les Parisiens.

- En mai 1944 le Conseil national de la R�sistance met en place le comit� d?action militaire, le COMAC, commandement supr�me des forces militaires de l?int�rieur, Etat major national des FFI et d�signe comme responsables les trois V. Les trois V ce sont : Vaillant, Valrimont, Villon. A c�t� se situe le commandement ext�rieur repr�sentant Londres et les alli�s. Tous les chefs de r�gions comme Joinville et Roi sont hi�rarchiquement sous les ordres de Valrimont.

A travers plus de quarante r�unions clandestines avec des PV r�dig�s par Valrimont, le COMAC organise et engage l?action en coordonnant toutes les sensibilit�s politiques et sociales. Il met en ?uvre la r�sistance int�rieure car c?est ?de l?int�rieur qu?on peut le mieux intervenir?. Le COMAC �labore comme l?explique Valrimont, la conception de la guerre, qu?il a lui-m�me �tudi�e avec soin. Il puise ses mod�les dans les soldats de l?An II, les francs-tireurs, les communards organis�s contre Bismark, � partir de toutes les exp�riences de r�sistance nationale et de gu�rilla fran�aise, y compris Clausewitz. Cette conception r�clame le soul�vement de l?action populaire. Elle met en ?uvre une arm�e de volontaires, la population toute enti�re sert d?arm�e de r�serve.

- Le 14 ao�t l?Etat major et les FFI sont en alerte.

-Le 16 ao�t l?heure du combat insurrectionnel estannonc�.

-A partir des 17, 18, 19 ao�t le combat est engag�. L?action populaire se d�ploie et r�cup�re des armes, elle engage des gr�ves dans les chemins de fer, le m�tro, la police.

-Le commandant du Gross Paris exerce la r�pression aubois de Boulogne mais ?la peur a chang� de camp?.

-Le 20 ao�t on �voque une tr�ve, celle-ci g�n�re de vifsaffrontements entre les repr�sentants des alli�s et la r�sistance int�rieure car chez les alli�s l?insurrection populaire suscite la crainte et la consigne est : ?freinez la gu�rilla?. Le COMAC se rebiffe, s?�l�ve avec force car il consid�re que c?est ?un grave danger que de laisser les nazis libres de leurs mouvements dans Paris?.

- Le 21 ao�t les combats se poursuivent, Pierre Cr�nesse lit � Radio Paris l?appel � l?insurrection r�dig� par Valrimont en concertation avec le COMAC. Chaque quart d?heure et toute la nuit, entre le chant de la Marseillaise, l?appel � l?insurrection est r�p�t�.

- Le 22 ao�t au matin, � la Pr�fecture de police, Valrimont conduit par le Pr�fet de police s?adresse � des centaines de policiers pour leur annoncer ?l?accord de toutes les forces de r�sistance pour aller � la victoire?. L?appel � insurrection lanc� � la radio a �t� entendu. D?innombrables barricades se construisent. Elles transforment Paris en pi�ge pour les Allemands. Les journaux paraissent sur les boulevards et les barricades : Le populaire, Front national, Francs-tireurs, Combat, Lib�ration, R�sistance, D�fense de la France?

- Le 23 ao�t les Allemands rompent.

- Le 24 ao�t Annonce de Leclerc ?Tenez bon, nous arrivons?.

- Le 25 ao�t l?acte de reddition est sign� par Von Choltitz. A la demande expresse de Valrimont, Leclerc donne son accord pour que les FFI soient pr�sents dans la signature. Valrimont insiste pour que ce soit Rol-Tanguy. La place de la r�sistance int�rieure est reconnue. Elle va �tre symbolis�e par la travers�e de Paris dans le half-track de la 2e DB de Leclerc, o� Von Choltitz fait prisonnier est vu de toute la population parisienne. Plac� prostr�, entre le G�n�ral Leclerc et Valrimont, derri�re se trouve Rol-Tanguy et � c�t� Chaban.

- Le 26 ao�t a lieu la travers�e des Champs-Elys�es avec De Gaulle. Vaillant et Valrimont sont c�te � c�te, l?aristocrate Vaillant, de Vog�e, est �mut aux larmes devant la victoire du peuple de Paris.

Parce qu?ils symbolisent l?action par l?union de toutes les forces rassembl�es, le devoir de m�moire s?applique aux hommes qui ont conduit la lutte mais qui ont �t� effac�s, pour partie, par l?histoire. L?esprit de r�sistance qui les a anim� a assur� la sauvegarde de Paris et il doit continuer � �tre transmis � la jeunesse.

Il faut aussi r�tablir la v�rit� historique et comprendre que le refus de Von Choltitz de d�truire Paris est de la fiction et de la propagande contre cet esprit de r�sistance. L?insurrection et la d�termination de la r�sistance ne lui a seulement pas donn� les moyens de le faire.

Maurice Kriegel-Valrimont a jou� un r�le central d?organisateur de l?insurrection de Paris. Dans Paris qu?il appelait ?ma ville? sa vie enti�re y est inscrite. Il n?est pas indiff�rent de savoir qu?avec son intelligence rest�e intacte, il est venu mourir, dans les derni�res chaleurs de la canicule, en costume, � deux pas de l?endroit o� a d�marr� l?insurrection de Paris.

Je voudrais dire qu?il y a une importance particuli�re � accorder une place et un lieu de Paris � Maurice Kriegel-Valrimont parce qu?il est de ces artisans majeurs de l?Histoire qui ont �t� oubli�s par une conjonction d?attitudes politiques et de faits dont le r�le central n?a pas �t� port� � sa juste valeur dans l?insurrection parisienne.

Je pense donc que le Conseil s?honorerait en donnant un lieu, sans attendre bien s�r le d�lai de 5 ans, pour cet artisan majeur de la Lib�ration et du combat g�n�ral pour la d�mocratie et l?esprit de r�sistance dans notre pays.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident.- Merci.

La parole est � M. CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Monsieur le Maire, nous avons rendu hommage hier matin, en d�but de ce Conseil, � Kriegel-Valrimont et je crois que c?est un deuxi�me hommage que nous lui rendons en cette fin de Conseil. Bien �videmment, l?avis de l?Ex�cutif est favorable.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le voeu.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le voeu est adopt�. (2006, V. 325).

Septembre 2006
Débat
Conseil municipal
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