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2009, DU 113 - SG 72 - Site des Halles (1er). - Approbation du bilan de la concertation. - Arrêt du dossier définitif du projet. - Autorisation de mettre en oeuvre la procédure préalable à la DUP. - Approbation du principe de déclassement de voies et d'équipements publics municipaux. - Autorisation de déposer toutes demandes d'autorisations administratives. 2009, SG 95 - Aménagement du quartier des Halles (1er). - Modalités de passation d'un marché d'assistance à la maîtrise d'ouvrage relative au développement durable. 2009, DEVE 69 - Approbation des modalités de passation d'un marché de travaux préparatoires pour l'installation des aires de jeux innovantes dans le cadre de l'aménagement du jardin des Halles (1er). Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif aux orientations de l'aménagement du site des Halles. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif à la place René Cassin. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif au jardin d'aventure. Vœu déposé par le groupe PCF-PG relatif à l'installation d'équipements sportifs gratuits et parcours de santé. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif à la place dévolue aux jeunes métropolitains. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif au maintien du projet d'auditorium. Vœu déposé par le groupe PCF-PG relatif à la dimension métropolitaine des équipements publics. Vœu déposé par le groupe PCF-PG relatif à la stratégie commerciale assignée au projet des Halles. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif à la création d'une zone de fret sur le site. Vœu déposé par le groupe "Les Verts" relatif aux horaires des travaux sur le site.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc � notre ordre du jour, et aux projets de d�lib�ration concernant l'am�nagement des Halles.

Mes chers coll�gues, � travers le projet de d�lib�ration dont nous d�battons ce matin, c'est au visage de notre ville, � son paysage, � sa dynamique que nous nous attachons.

Nous devons le faire avec la plus grande pr�caution mais aussi avec d�termination, et toujours une pr�occupation majeure : le mouvement de Paris.

Car les Halles, ce n'est pas seulement le c?ur de notre cit�, ce n'est pas seulement ce centre de Paris auquel sont associ�s bien des images, des r�f�rences et des souvenirs. C'est le centre de notre agglom�ration, o� passent chaque jour 800.000 personnes, et la station Ch�telet-Les Halles est bien la premi�re porte de notre Capitale.

Oui, la dimension m�tropolitaine est totalement indissociable du projet qui vous est soumis, car il s'agit aussi � travers un urbanisme innovant, d'inventer de nouvelles passerelles entre Paris et ses voisins.

D?o� partons-nous ?

D'un Forum construit en 1979, qui a transform� l'un des quartiers les plus anim�s d'Europe en lieu de passage �difi� sur les ruines d'un lieu de vie.

Ce Forum porte la marque d'une �poque d�j� r�volue. Il n'a r�sist� ni aux temps, ni aux nouvelles fa�ons de vivre en ville, et de s'approprier un espace urbain majeur.

Disons-le, le complexe des Halles a trop vite vieilli, et il �tait n�cessaire de lui donner une nouvelle jeunesse. D�s 2001, la Municipalit� s?est donc saisie de ce sujet sous l'impulsion de Jean-Pierre CAFFET que je veux remercier pour son engagement et son immense travail.

Nous avions deux priorit�s : privil�gier la concertation et �viter la pr�cipitation.

Il fallait en effet que chacun ait l'occasion de s'exprimer, de participer � la r�flexion collective et il convenait surtout de ne pas renouveler les erreurs du pass� o� l'improvisation s'alliait souvent � une absence de vision.

Nous devions en somme nous mettre au travail sans attendre, tout en nous donnant le temps n�cessaire � la d�cision.

C'est ainsi qu'en d�cembre 2002, la Ville a confi� � la S.E.M. "Paris Centre" un mandat d'�tude pour la r�novation du quartier des Halles.

La Commission d'appel d'offres a ensuite choisi l'�quipe dirig�e par David MANGIN pour d�finir un projet d'ensemble. La qualit� de cette �quipe, son exigence et son professionnalisme ont permis d'imaginer une v�ritable recomposition des Halles en s'impr�gnant de leur histoire et de leur identit�.

Ces �tudes ont �t� men�es en lien avec l'ensemble de nos partenaires publics et priv�s dont l'implication dans ce projet est pour nous essentielle.

Je pense notamment � la R�gion Ile-de-France, au S.T.I.F., � la R.A.T.P. mais aussi � la Pr�fecture de police dont je reparlerai dans un instant et � la soci�t� "Unibail" titulaire des baux � construction du centre commercial et des parkings.

En 2006, dix �quipes concurrentes ont finalement �t� retenues. Pour les d�partager, un jury a �t� constitu� dans lequel si�geaient des architectes, des repr�sentants du monde associatif, des �lus dont le Maire du 1er arrondissement, et tout cela dans un �tat d'esprit ouvert et constructif

C'est � l'unanimit� que ce jury a adopt� le 29 juin 2007 le projet propos� par les architectes Patrick BERGER et Jacques ANZIUTTI, cette Canop�e que nous avons trouv�e tout simplement belle parce qu'elle allie harmonieusement les exigences de l'esth�tique � celles de la modernit� urbaine.

Aujourd'hui est venu le temps des actes, c'est-�-dire des d�cisions op�rationnelles.

Je vous demande de voter les projets de d�lib�ration qui vous sont soumis afin que la d�claration d'utilit� publique des Halles puisse intervenir dans le courant du mois de juin prochain. Ainsi, les travaux pourront commencer d�but 2010.

Je souhaite, mes chers coll�gues, insister sur trois aspects fondamentaux de ce projet.

Premi�rement, l'exigence environnementale qui inspire et qui guide l'ensemble de nos d�cisions. C'est le cas en particulier pour le jardin qui sera une vaste prairie ouverte tr�s v�g�talis�e o� s'inventera une nouvelle fa�on d'installer la nature au milieu de la ville.

Des critiques ont d'ailleurs �t� formul�es sur ce jardin, je les ai entendues et certaines propositions utiles et constructives, en particulier sur la place Ren�-Cassin, pourront �tre prises en compte.

Deuxi�mement, l'interd�pendance entre les activit�s multiples qui se d�velopperont sur ce site. Les Halles du XXIe si�cle abriteront par exemple un conservatoire, une biblioth�que, un espace d�di� aux cultures urbaines et une surface commerciale.

La station de R.E.R. verra en outre s'ouvrir deux nouveaux acc�s et les parkings seront r�am�nag�s.

En troisi�me lieu, je souhaite souligner l'imp�ratif de s�curit�. L'�volution des r�gles concernant les souterrains et l'accueil du public ainsi que l'obsolescence et la grande fr�quentation du site imposent une mise aux normes. Nous y travaillons en lien �troit avec la Pr�fecture de police.

Les Halles devront donc �tre � l'image du Paris que nous voulons dessiner, une ville pour toutes les g�n�rations, et je pense notamment aux enfants � qui le jardin sera tout particuli�rement destin�.

Une ville accueillante et ouverte : nous serons ainsi tr�s attentifs � ce que les personnes handicap�es puissent acc�der � tous les espaces de la Canop�e car ce qui est en jeu, c'est bien notre capacit� � imaginer la ville du futur et � la concevoir sans exclusive, dans sa dimension universelle.

Ce projet, nous devons plus que jamais le faire avancer maintenant, dans une p�riode de crise marqu�e par l'incertitude et parfois, pour beaucoup, par la crainte. Car si le contexte difficile doit nous inciter � une extr�me vigilance sur les d�penses de notre collectivit�, il ne doit pas nous conduire � renoncer � des investissements structurants.

Je dirai m�me : au contraire, et pour deux raisons. D'abord parce que l'investissement qui contribue � cr�er de la confiance est une des r�ponses � la crise, en particulier en termes d'emploi.

Ensuite parce que nous devons donner � notre ville aujourd'hui tous les moyens de rebondir lorsque l'horizon s'�claircira.

Je vous pr�cise d'ailleurs que la moiti� du co�t total de l'op�ration correspond aux d�penses �videmment indispensables et incompressibles li�es � la mise aux normes de s�curit�.

Je vous pr�cise �galement que nos partenaires contribueront au financement de ce projet dont la force vient notamment des impulsions et des contributions tr�s diverses, publiques et priv�es, qui ont permis sa naissance et son d�veloppement.

Un dernier mot. Je tiens � exprimer toute ma reconnaissance, en particulier � deux de mes adjointes : Fabienne GIBOUDEAUX, charg�e des espaces verts, qui a fait beaucoup avancer ce dossier avec finesse et efficacit� et bien s�r Anne HIDALGO qui a su concilier la patience de la r�flexion avec la n�cessit� de l'action.

Gr�ce � son talent et � son travail, notre Assembl�e peut aujourd'hui prendre une d�cision essentielle pour l'avenir de notre Ville.

Mes chers coll�gues, cette �tape, je souhaiterais que nous la franchissions ensemble, au-del� des clivages partisans, comme un acte de confiance dans le Paris de demain.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

Mes chers coll�gues, vous savez que notre d�bat g�n�ral, qui a �t� fix� par la conf�rence d'organisation, porte sur les projets de d�lib�ration qui ont trait � l'am�nagement du quartier des Halles.

Je vous pr�cise aussi que le projet de d�lib�ration DU 113 - SG 72 a fait l?objet des amendements suivants :

- n� 1 dans le fascicule d�pos� par l?Ex�cutif ;

- n� 3 dans le fascicule d�pos� par le groupe U.M.P.P.A. relatif au r�tablissement d?un bilan objectif de la concertation ;

- n� 4 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. relatif � la pr�servation de la place Ren� Cassin et au r�tablissemnt du jardin Lalanne ;

- n� 7 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. relatif � l?�volution de l?am�nagement du jardin ;

- n� 10 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. relatif � l?int�gration d?un �quipement � vocation m�tropolitaine et � la prise en compte de la s�curit� ;

- n� 12 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. relatif � l?int�gration d?un auditorium ;

- n� 16 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. relatif � la communication de l?�tude d?impact des voiries souterraines � la mairie du 1er arrondissement ;

- n� 18 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. relatif au calendrier de l?op�ration et au budget pluriannuel ;

- n� 19 dans le fascicule d�pos� par l?U.M.P.P.A. visant � associer la mairie du 1er arrondissement aux travaux.

C'est dans le d�bat g�n�ral que vous argumentez, pour ou contre, ces amendements et ces v?ux.

Je donne tout d'abord la parole � M. POZZO di BORGO.

M. Yves POZZO di BORGO. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je laisse � ma coll�gue Anne TACH�NE le soin d'exprimer les r�flexions de notre groupe sur les d�tails de votre projet.

Je voudrais aborder ce d�bat en repla�ant cette question du r�am�nagement du Forum des Halles et de ses abords dans les d�bats qui se d�roulent ou vont se d�rouler au sein de nos Assembl�es parlementaires et r�gionales.

Ce site constitue la plus grande gare de transports urbains en Europe, il voit passer 800.000 visiteurs par jour. Il implique plusieurs exigences.

La premi�re exigence est que ce projet, vous l'avez dit, est un accompagnement du plan de relance initi� par le Gouvernement.

C'est un projet d'urbanisme majeur de 760 millions d'euros, situ� au coeur de la Capitale de la France.

C'est un projet structurant, vous l'avez dit, ce qui ferait que notre groupe pourrait le voter. Je vous rejoins en ce sens.

La deuxi�me exigence est que vous leviez nos inqui�tudes sur le financement de ce projet.

Ces inqui�tudes sont fortes. Lorsque nous nous replongeons dans votre budget 2009, vous annoncez d�j� un manque de recettes provenant des droits de mutation de 240 millions d'euros pour 2009.

Vous d�clarez que vous ne toucherez ni au projet des Halles ni � celui du stade Jean Bouin. Il faudra que vous nous expliquiez o� vous comptez faire des �conomies. Ce n'est pas seulement en supprimant quelques expositions, pour reprendre vos propos, que vous trouverez ces 240 millions d'euros.

Manifestement, je vous l'ai dit au t�l�phone, se pose la n�cessit� de l'�laboration d'un budget modificatif. Lors du d�bat budg�taire, je vous avais d�j� pr�venu que vous n'y �chapperiez pas. Le budget que vous avez fait adopter est d�raisonnable, et les augmentations des imp�ts, une folie pour les Parisiens dans le contexte �conomique que nous connaissons.

Solennellement, au nom de mon groupe, je vous demande de nous pr�senter un budget modificatif dans les plus brefs d�lais, sans attendre le moins de juillet.

La troisi�me exigence, qui d�coule de ces interrogations une sorte de priorit� une fois que le projet sera vot� - est celle de mobiliser l'emprunt plut�t que les fonds propres sur cette op�ration. Je ne reprendrai que les propos du directeur du F.M.I., qui dit : la situation �conomique est tellement grave.

Je le dis, Monsieur le Maire, il vaut mieux emprunter. Empruntons, et dans deux ou trois ans, nous verrons bien. C'est vraiment un �l�ment important de la politique budg�taire de la Ville.

La quatri�me exigence de notre groupe concerne les remarques qui portent sur la dimension r�gionale de ces �quipements et de ce quartier. Je voudrais attirer l'attention, vous l'avez fait, de notre Conseil sur le fait que seuls la R�gion, la R.A.T.P. et le S.T.I.F. sont, outre l'Etat et le bailleur priv�, sollicit�s pour mettre la main � la poche.

Pourtant, on ne peut pas penser une seconde que cette plateforme commerciale d'�changes et de transports, que constitue cet ensemble des Halles, b�n�ficiant d'un emplacement unique, profite majoritairement aux Parisiens. Il suffit de s'y promener et d'interroger les passants qui d�ambulent ou qui y stationnent. Peu d'entre eux habitent la Capitale. Beaucoup d'habitants de la petite couronne aiment venir fl�ner dans ces all�es. C'est d'ailleurs pour eux un signe d'appartenance � Paris, dans une acceptation plus large que ses simples limites actuelles.

Ne devrait-on pas alors pouvoir solliciter les autres d�partements de l'Ile-de-France, ou les communes de la p�riph�rie parisienne, pour qu'ils participent �galement � la r�fection de ce v�ritable p�le d'attractivit� r�gionale ?

Je sais qu'en 2003 votre coll�gue, Pierre MANSAT, avait eu cette id�e, qu'il avait demand� de r�unir l'ensemble des maires de la petite couronne. Je crois qu'une seule mairie est venue.

C'est la raison pour laquelle je poursuis mon raisonnement. Et vous comprendrez ais�ment o� je veux en venir. Je pose clairement la question : est-ce aux Parisiens de payer presque les deux tiers - on parle d'au moins 460 millions d'euros sur un total de 760 - de la note � travers leurs imp�ts qui augmenteront, je le rappelle de 9 � 12 % cette ann�e, et de 9 � 12 % encore l'ann�e prochaine. Je n'en suis pas s�r.

Il me para�t n�cessaire, au contraire, de solliciter ici la solidarit� financi�re des collectivit�s avoisinantes, une solidarit� qui devrait voir pleinement le jour avec la naissance tant attendue du Grand Paris.

C'est ici que l'on s'aper�oit que le projet de "Paris M�tropole", initiateur de ce Grand Paris, est insuffisant. Les autres collectivit�s d'Ile-de-France ne peuvent se limiter � participer financi�rement au projet de fa�on indirecte, via le S.T.I.F.

Pour r�soudre cette question du financement dans la transparence que nous devons aux Parisiens, il est plus que jamais n�cessaire, et vous vous en rendez compte, qu'une loi sur le Grand Paris voit le jour.

Je regrette d�j� le refus du parti socialiste l�-dessus, et je regrette �galement que des craintes, �manant d'�lus de la majorit� pr�sidentielle, fassent l'erreur d'une approche trop locale des probl�mes. Nous devons �tre audacieux et visionnaires. Je repose ma question, � laquelle j'esp�re vous pourrez apporter une r�ponse : ne faut-il pas d'ores et d�j� penser, notamment en mati�re de financement, ce projet comme un �l�ment du Grand Paris, qui va na�tre sous nos yeux dans les prochaines ann�es ?

Merci, Monsieur le Maire.

(Applaudissements sur les bancs du groupe Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Jean-Pierre CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET. - Merci, Monsieur le Maire.

Contrairement � M. POZZO di BORGO, je parlerai du sujet qui est � l'ordre du jour aujourd'hui, � savoir le r�am�nagement des Halles.

Je veux commencer par affirmer que c'est peu de dire que mon groupe se r�jouit du d�bat organis� autour de l'ensemble de ces projets de d�lib�ration, portant sur le r�am�nagement du quartier des Halles. Ce d�bat marque, en effet, l'entr�e en phase op�rationnelle d'un projet initi� en d�cembre 2002 � l'initiative de la Ville, qui a fait l'objet d'une concertation particuli�rement intense pendant plus de cinq ans, et de discussions souvent passionn�es qui ont franchi les fronti�res de l'Hexagone, comme cela avait d'ailleurs �t� le cas, dans les ann�es 70.

Certains pourront estimer que ce temps de maturation, d'�laboration collective aura �t� long. Je dirai simplement qu'il a �t� � la dimension de la complexit� de ce site du Centre de la Capitale, fr�quent� par pr�s d'un million de personnes au quotidien.

Je dirai aussi que dans ce type de projet, visant � r�am�nager en profondeur un endroit aussi embl�matique et connu dans le monde entier, mieux valait prendre le temps de la r�flexion, du travail de conviction, que d'agir dans la pr�cipitation, au risque de commettre l'irr�parable. C'est la m�thode que nous avons retenue et nous avons eu raison de la retenir.

Mais r�am�nager les Halles, cela impliquait d�s le d�but de relever trois d�fis.

Le premier consistait � concevoir un projet d�clinant diff�rentes �chelles, une �chelle de quartier, une �chelle parisienne, une �chelle m�tropolitaine.

Le deuxi�me avait trait � la n�cessit� de conjuguer souci de proximit� et ambition architecturale, renfor�ant le rayonnement de Paris.

Le troisi�me d�fi �tait d'int�grer, dans toutes les composantes du projet, la dimension du d�veloppement durable.

Je crois tr�s sinc�rement que ces trois d�fis ont �t� relev�s.

Les diff�rentes �chelles, tout d'abord. A l'�vidence, le parti urbain retenu va valoriser la vie des habitants des quartiers centraux et des riverains du site, gr�ce au r�tablissement de liaisons pi�tonnes, � la reconstruction et � l'extension de certains �quipements publics vieillissants et � l'�troit, gr�ce aussi � l'�largissement de la zone pi�tonne des Halles et � la cr�ation d'une promenade centrale mettant en relation la Bourse du commerce et la Canop�e. Quant au Jardin des Halles, sa conception novatrice permettra sa r�appropriation en faveur des activit�s de loisirs.

Je veux dire ici que l'engagement, qui avait �t� pris de ne pas diminuer la superficie des espaces d�di�s aux jeunes et aux enfants, a �t� tenu. Je tiens d'ailleurs � remercier mes coll�gues Yves CONTASSOT et Fabienne GIBOUDEAUX pour leur engagement et leur d�termination, en faveur de la refonte de ce jardin de plus de 4 hectares.

A l'�chelle de notre Ville, le projet d�finitif que nous arr�tons aujourd'hui va inscrire le quartier des Halles dans les espaces publics majeurs parisiens, comme par exemple la place des Vosges ou la Cour carr�e du Louvre. Mais il va aussi accro�tre la vitalit� commerciale de Paris, plus d'ailleurs par le renforcement de l'attractivit� du site que par l'augmentation des surfaces commerciales qui restent mod�r�es. C'�tait un acquis de la concertation et je me r�jouis qu'il soit confirm�.

Dimension m�tropolitaine enfin. Celle-ci tient � l'importance du r�seau de transports souterrains. Les Halles sont la premi�re porte d'entr�e dans Paris et 800.000 voyageurs y transitent chaque jour.

Dimension m�tropolitaine aussi du centre commercial et des quartiers historiques avoisinants qui g�n�rent des flux de population aussi nombreux que divers.

Reconnaissons que cette dimension a �t� trait�e en profondeur, non seulement par la restructuration totale et la mise en s�curit� de la salle d'�change, la cr�ation de nouveaux acc�s au syst�me de transport � l'int�rieur du Forum et place Marguerite de Navarre ou encore, et j'y insiste, par l'accessibilit� du site aux personnes � mobilit� r�duite, mais aussi, et je crois qu'est l� la principale novation, par la conception et la cr�ation d'un espace public d�gag� o� tout le monde pourra circuler, se retrouver, �tre accueilli et profiter pleinement des multiples opportunit�s qu?offre le site, commerciales bien s�r, mais aussi de d�tente, de loisirs, de visites ou encore de pratique d'activit�s dans les nouveaux �quipements publics ouverts, car on ne dira jamais assez que m�me si leur image reste �troitement li�e � son centre commercial, les Halles ne sont pas r�ductibles � cette activit� et que c'est une dynamique nouvelle pour le centre de Paris qu'il fallait inventer. C'est ce qui a �t� fait.

Concilier le souci de la proximit� et l'ambition architecturale pour la Capitale, tel �tait le deuxi�me d�fi de cet am�nagement.

Il n'�tait pas gagn� d'avance, mais finalement, la Canop�e est la meilleure r�ponse � cette apparente contradiction et d'ailleurs, le jury tenu en juin 2007 ne s'y est pas tromp�.

Ce b�timent, dont le gabarit se limite � la hauteur de la frondaison des arbres, est d'une grande qualit� d'usage pour les espaces int�rieurs et inaugure une nouvelle forme d?urbanit�. Il offre une bien meilleure visibilit� au p�le de transport collectif le plus grand d'Europe, il facilite une nouvelle distribution des flux � partir de la gare souterraine, il �tablit une continuit� avec le jardin.

C'est donc plus qu'une ?uvre architecturale majeure qui s'ajoutera � celle que Paris abrite d�j�, c'est une nouvelle mani�re de faire la Ville aujourd'hui, en fusionnant, si je peux m'exprimer ainsi, les �quipements publics et commerciaux, les infrastructures de transport, c'est-�-dire la mobilit� et la nature.

Mais ce projet aurait �t� incomplet s'il n?int�grait pleinement les exigences du d�veloppement durable.

Cela passe, bien entendu, par la r�duction de la circulation automobile, notamment la circulation de transit, et le d�veloppement des circulations douces, en restructurant les voiries souterraines, en supprimant certaines tr�mies d'acc�s, tout en maintenant les fonctions de desserte et de s�curit�.

Cela passe aussi par la conception du jardin qui fera beaucoup plus appel au v�g�tal que dans sa forme actuelle et sera particuli�rement �conome en eau. Cela passe enfin par la recherche syst�matique des meilleures performances possibles de la Canop�e en mati�re environnementale : choix des mat�riaux, �conomie d'�nergie, r�cup�ration de l?eau, traitement acoustique et j'en passe.

Et puisque le r�am�nagement des Halles est un projet impliquant de multiples partenaires (le S.T.I.F., Unibail, la R.A.T.P., le Conseil r�gional), le choix qui a �t� fait est de ne pas s'arr�ter en chemin, mais bien d'int�grer le d�veloppement durable dans chacune des d�clinaisons du projet.

C'est pourquoi il faut saluer l?initiative consistant � �laborer une charte sp�cifique portant sur l'ensemble des diff�rentes composantes du projet concernant nos partenaires, y compris au stade de la r�alisation des travaux.

Chers coll�gues, en arrivant au terme de ce propos, je crois pouvoir exprimer au nom de mon groupe de nombreux motifs de satisfaction :

- celui de l'engagement tenu, malgr� l'extraordinaire complexit� du sujet, les aspirations contradictoires qui se sont manifest�es tout au long de ces derniers ann�es de travail, malgr� les difficult�s et, parfois, je parle � titre personnel, les doutes ;

- celui de l'innovation urbaine, d'une certaine mani�re, de fabriquer la Ville qui irrigue ce projet ;

- celui aussi de voir un investissement de cette ampleur contribuer au soutien de l'activit� et de l'emploi, et ce n'est pas le moindre des motifs de satisfaction, compte tenu du d�sengagement de l'Etat vis-�-vis de la r�gion capitale et singuli�rement de Paris.

Alors, Monsieur le Maire, je veux vous le dire, nous ne nous bouderons pas notre plaisir et c'est avec enthousiasme que nous adopterons cet ensemble de projets de d�lib�ration.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup de votre soutien et aussi de la part que vous avez prise dans l'aboutissement d'aujourd'hui.

La parole � M. Jacques BOUTAULT.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Monsieur le Maire, chers coll�gues, voil� bient�t sept ans que notre Assembl�e votait la premi�re d�lib�ration engageant la r�flexion sur l'am�nagement du quartier des Halles. Nous sommes aujourd'hui amen�s � approuver l'arr�t d�finitif du projet.

Apr�s de nombreuses discussions, r�unions, groupes de travail th�matiques, d�bats publics, �tudes compl�mentaires, forces est de constater que l'enthousiasme du d�but n'est plus de mise. Aujourd'hui, c'est le plus souvent le scepticisme ou la d�ception qui pr�valent.

Si la concertation men�e par la Ville a r�v�l� des avis vari�s et permis de d�gager un certain nombre de priorit�s, nous regrettons que certaines propositions soient rest�es ignor�es. Les membres de la concertation aurait souhait� une d�marche plus participative et ont regrett� une conception r�ductrice de la concertation ramen�e parfois � de simples r�unions d'information.

Ce sont des propositions enti�rement formalis�es qui ont �t� le plus souvent pr�sent�es au public et mises en d�bat. Une telle m�thode a g�n�r� toute une s�rie de frustrations et a men� les associations � parler de manque de transparence, invoquant l'absence de respect du calendrier des r�unions, les lenteurs de la retransmission des comptes rendus, un ordre du jour impos�, la transmission des dossiers trop tardive et des r�unions ramenant � de simples communications de d�cisions d�j� prises, tout ceci au grand dam du garant de la concertation qui a fait de son mieux.

Dans ce contexte, on n?a pu qu'observer au fil des bient�t sept ans une d�rive progressive, mais semble-t-il in�luctable ; partis d'un simple projet de r�novation, nous aboutissons � la cr�ation d'un �quipement de prestige, on�reux, essentiellement d�di� au commerce et qui arrive peut-�tre � contretemps, la crise s?�tant invit�e dans l'actualit�.

Il n'est pas inutile de rappeler les orientations qui figuraient dans la d�lib�ration initiale vot�e par notre Assembl�e en 2002. Il s'agissait, je cite, de "r�soudre les dysfonctionnements du site sans tout d�structurer" ; la r�novation devait mettre en valeur certaines placettes et espaces publics, engager une r�appropriation du jardin et non pas sa mise � plat. En ce qui concerne le b�ti, il s'agissait de choisir ce qu'il faut pr�server et valoriser. En mati�re commerciale, nous devions favoriser la diversit� et l'implantation des commerces de proximit� et non pas �tendre les surfaces commerciales.

Or, c'est bien d'un r�am�nagement et non plus d'une r�novation dont il est question dans le projet qui nous est soumis.

C?est pourtant sur la base de ces principes initiaux que les Verts avaient approuv� la d�lib�ration de 2002.

C'est aussi sur cette m�me base qu?� l'issue de la proc�dure de march� de d�finition simultan�e, ils s?�taient prononc�s en faveur du parti pris urbanistique propos� par l'�quipe Seura/Mangin. Il ne s'agissait pas de faire un choix sur un projet de maquette comme cela a pu �tre compris, mais bien d'opter pour un parti pris urbain. Or, celui de Mangin, "un toit dans un jardin", �tait le seul des quatre qui pr�servait enti�rement le jardin de toute construction, tout en limitant les surfaces commerciales � la dimension de l?actuel forum.

Les �tudes se poursuivant, les partenaires de la concertation ont consid�r� que le projet architectural de l'�quipement Mangin manquait d'audace et risquait de se r�v�ler peu attractif.

Evinc� de son projet architectural qu?il tenait � tort pour acquis, David MANGIN a d� accepter l'organisation d'un concours international d'architecture pour la partie de l'ancien forum situ�e � l'est du site. Afin qu'il ne perde pas compl�tement la face, carte blanche lui est alors laiss�e sur le jardin dont la programmation n'a jamais pu �tre r�ellement n�goci�e et qui a abouti � une proposition qui ne satisfait personne tout en engageant des travaux importants d�structurant la totalit� du jardin.

En revanche, le cahier des charges de la consultation pour la r�novation du b�ti du forum a pu, lui, �tre soumis � concertation. Il a d�bouch� sur la s�lection de 10 architectes, parmi lesquels le jury a retenu en 2007 le projet de Canop�e des architectes Patrick BERGER et Jacques ANZIUTTI.

Bien que cette Canop�e, sans faire consensus, n'ait pas entra�n� de critique aussi virulente que le jardin, certains observateurs craignent que son subtil d�coupage initial en feuille d?�rable incurv�e ne se fane trop vite par rapport au projet de maquette et qu'elle prenne trop d?�paisseur.

On comprend que la faisabilit� technique est difficile, mais attention � la d�ception ; l'esth�tique n?est pas une priorit�, certes, mais la d�molition des pavillons Willerval doit permettre de mieux faire, pas moins bien.

Quoi qu'il en soit, il faudra, au final, concilier un espace ouvert, accessible � tous, avec la s�curit� nocturne demand�e par les commerces. Verra-t-on des grilles �tre �rig�es la nuit, emp�chant le public de traverser sous la Canop�e, apr�s la fermeture des commerces ?

Autre inqui�tude : l'entr�e et la sortie principale de la Canop�e seront tourn�es vers l?ouest, ouvrant non plus sur la rue Pierre Lescot, en connexion avec l'espace urbain, comme c?est le cas aujourd'hui, mais vers le jardin. Il sera alors difficile de contenir longtemps les terrasses des caf�s branch�s, construites � l'ouest en rez-de-chauss�e de la Canop�e, qui s?�tendront vite sur le jardin, asservissant celui-ci aux espaces commerciaux.

Par ailleurs, certains projets d?�quipements, comme l?Auditorium, l?Office du tourisme pour enfants, les salles de r�union pour les syndicats des salari�s du Forum, sont redimensionn�s ou ont tout simplement disparu au profit des surfaces commerciales. Aujourd'hui, c'est un projet de 760 millions d'euros que nous nous pr�parons � engager. Est-ce bien raisonnable ? D?autant que plusieurs inconnues demeurent et, notamment, nous ignorons la part que prendront la R�gion Ile-de-France, Unibail, le S.T.I.F., la R.A.T.P. � ce financement.

Qu'il soit bien clair qu'il ne s'agit pour pas pour "Les Verts" de ne rien faire : les voiries souterraines, symbole du tout-voiture de la p�riode Pompidou-CHIRAC, sont � revoir ou � fermer ; le p�le transports doit �voluer ; la salle d'�changes doit �tre r�nov�e ; un nouvel acc�s aux transports en commun souterrains est � cr�er ; certaines parties du jardin doivent �tre revues. Mais pourquoi ne pas se concentrer sur l'essentiel, sur ce qu'il y a d'urgent, sur ce qui fait consensus ? Car l'ancien Ventre de Paris, devenu le c?ur, est fragile, �prouv� par un flux de visiteurs pour lequel il a �t� sous-dimensionn� � l'origine.

Dans ce contexte, il faut comprendre que le jardin d'enfants dit Lalanne soit l?objet d?un attachement particulier des usagers qui le fr�quentent. Cet attachement a �t� exprim� par la quasi-totalit� des acteurs de la concertation. Ce petit espace constitue un �lot de diversit� v�g�tale rare et son concept, ainsi que ses fonctionnalit�s, notamment l'accueil des enfants par des animateurs, en font un lieu unique au monde. C'est pourquoi, si ce jardin devait �tre supprim�, pour une raison que beaucoup peinent � comprendre, si ce n'est qu'il est plac� au d�bouch� des terrasses des futurs caf�s branch�s et qu?il faut bien stocker gravats et baraques de chantier quelque part, nous consid�rerions comme essentiel qu?un lieu r�pondant aux m�mes caract�ristiques soit cr��... mais quel gaspillage !

De m�me, en ce qui concerne la place Ren�-Cassin et sa grosse t�te, l??uvre d?Henri Miller, cette place est le seul lieu gorg� de lumi�re en hiver de ce quartier au b�ti tr�s dense et tr�s ancien. Elle accueille les visiteurs venus de toutes parts. Spectacles de rue, manifestations diverses s?y tiennent de temps � autre. Cette place, elle aussi, doit pouvoir retrouver, si elle �tait transform�e, les m�mes caract�ristiques.

Avec son flux de 800.000 voyageurs quotidiens, les Halles sont la premi�re porte d'entr�e de notre Capitale, en particulier des jeunes venus de la p�riph�rie de notre agglom�ration. Nous nous r�jouissons que cette dimension soit prise en compte. Elle pourrait encore mieux s'inscrire dans un projet de rencontre et de brassage des populations, si le centre d'animation "Les Halles-le Marais" �tait pleinement associ� au dispositif "Jeunes m�tropolitains". Ce serait aussi l'occasion de mettre en ?uvre les travaux maintenant urgents dont ce centre d'animation a besoin.

Nous souhaitons, par ailleurs, que la Ville r�affirme sa volont� politique d?inscrire la cr�ation d'un p�le de logistique ferroviaire urbaine comme l?une des priorit�s majeures de la r�novation du site des Halles. La part du transport routier dans l?acheminement des marchandises vers le c?ur de notre agglom�ration est excessive et lourde de cons�quences sur notre contribution au r�chauffement plan�taire. Le transport des marchandises repr�sente 25 % du bilan carbone parisien. Les �tudes men�es dans la pr�c�dente mandature � l?initiative de Denis BAUPIN ont montr� la faisabilit� d'un tel projet, qui est d'ailleurs inscrit au Plan local d'urbanisme et au Plan de d�placements.

Nous serons �galement particuli�rement attentifs � ce que les principes du d�veloppement durable soient appliqu�s, tant durant la p�riode de construction que durant la vie courante du site : choix des mat�riaux, �nergies renouvelables, r�cup�ration des eaux de pluie, etc.

Nous ne m�prisons pas les pr�occupations esth�tiques ni l?ambition de l�guer � notre cit� une empreinte architecturale, mais ces priorit�s ne sont plus � l'ordre du jour. Nous pourrions prendre le temps de la r�flexion afin de mieux discerner l'essentiel de l'accessoire. En ces temps de difficult�s financi�res, nous devrions concentrer l?action de notre Ville sur les besoins les plus criants de nos concitoyens.

Aussi, le groupe "Les Verts" a d�pos� un v?u en ce sens. S'il �tait rejet�, nous nous abstiendrions sur les projets de d�lib�ration dont la communication est l'objet de notre d�bat, � l?exception du projet de d�lib�ration portant sur l?aide � la ma�trise d'ouvrage relative au d�veloppement durable.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie et j'esp�re avoir tenu dans les 12 minutes qui m'�taient imparties.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non, vous �tiez m�me en dessous !

Madame Emmanuelle BECKER, vous avez la parole.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, le projet de d�lib�ration qui nous est propos� est probablement l'un des plus embl�matiques de la mandature. La r�novation du quartier des Halles participe d'un mouvement qui redessine la ville. L'ambition du projet, sa complexit� mais aussi sa situation centrale en font une pi�ce essentielle du Paris � venir qu'il nous faut absolument imaginer d�s aujourd'hui.

Il s'agit pour notre Municipalit� de trouver l'�quilibre entre un constat et une vision, des besoins actuels et des besoins futurs, �tre enthousiaste et �tre audacieux.

Ventre de Paris il y a encore 100 ans, les Halles sont aujourd'hui le c?ur battant de la Capitale, plateforme unique d'�changes humains et �conomiques. Les centaines de milliers de voyageurs transitant par la gare des Halles ont consid�rablement intensifi� les relations de la Ville avec son agglom�ration. L'entr�e dans Paris ne se fait plus seulement d�sormais � la p�riph�rie mais aussi en son c?ur g�ographique et urbain. En irriguant la Capitale depuis le c?ur, les habitants des villes voisines de Paris lui ont non seulement donn� un suppl�ment de vie �conomique et sociale, mais ont �galement acc�l�r� un processus d?int�gration m�tropolitaine qui est notre horizon � tous.

En cela, les Halles d?aujourd'hui esquissent d�j� les Halles de demain. Ce projet de r�novation en d�coule logiquement.

La fr�quentation exceptionnelle de la gare et du Forum a, en effet, intensifi� le vieillissement des installations et des structures. Les diff�rents usages du lieu, son mouvement permanent ont rapidement rendu �videntes la v�tust� comme l'obsolescence des diff�rents espaces.

L'augmentation du trafic ferroviaire, � l?interconnexion de quatre lignes de m�tro et de trois lignes de R.E.R., mais aussi le succ�s du centre commercial et des �quipements publics ont progressivement �touff� le c?ur de Paris. Ainsi, sont apparues ces derni�res ann�es, non seulement de r�elles difficult�s fonctionnelles mais �galement des risques pour la s�curit� des usagers et des visiteurs, ou encore une inscription perfectible, pour le moins, de l'ensemble des Halles dans la continuit� du quartier et de l'arrondissement.

Si la Municipalit� n?avait pas lanc� ce projet de r�novation c'est d?une v�ritable asphyxie du c?ur de Paris que nous aurions � r�pondre. Or, le noeud de communication et d'�change des Halles est tel qu?il est �vident que cette asphyxie aurait largement d�pass� la simple n�crose d'un espace ou d'un quartier. Il fallait le faire et c'est pourquoi le groupe communiste et �lus du parti de Gauche accueille favorablement ce projet de d�lib�ration.

Cette r�novation s'inscrit � l'�vidence dans une ambition de r�inventer constamment Paris, de ne pas la laisser s'endormir et se mus�ifier. Pour soutenir cet effort, notre Ville a besoin d'un c?ur neuf. Aujourd'hui, ce sont 800.000 voyageurs qui empruntent chaque jour la gare de Halles, 500.000 qui visitent le Forum. Quand on compare ces chiffres aux 17.000 habitants du 1er arrondissement, on comprend vite que le d�fi des Halles est avant tout celui de la concentration des usagers, des �quipements publics et des transports urbains. Dans un espace relativement r�duit, puisqu?il ne fait qu?un peu plus de 8 hectares, il nous faut repenser nos mod�les urbains en tenant compte de cette concentration exceptionnelle.

Il faut que les Halles restent un lieu d'�change, ouvert, cr�atif et deviennent encore plus un lieu de partage et de rencontre entre les Parisiens et les non-Parisiens. Parce que cette densit� sans �quivalent du c?ur de Paris est un �l�ment d'avenir, un atout en m�me temps qu'un enjeu fragile.

Dans le cadre de la concertation sur le projet de r�novation des Halles, il ressortait d'une �tude sur les jeunes m�tropolitains que cet espace au c?ur de Paris valait justement par sa diversit� et sa densit�. On vient aux Halles pour s?y retrouver mais aussi pour voir du monde et pour voir le monde. Dans la bouche d'un grand nombres de jeunes interrog�s, il y avait cette expression : "On vient aux Halles pour �tre tranquilles."

Contrairement � beaucoup de pr�jug�s, donc, de nombreux jeunes viennent aux Halles pour �tre tranquilles.

Nous sommes tr�s attach�s � ces exp�riences et nous ne voulons pas qu?une politique de contr�le de police syst�matique des jeunes vienne fragiliser la fr�quentation de ce quartier. L'esprit des Halles, c?est celui d?une tr�ve m�tropolitaine, d'un espace pacifi� o� l?on se c�toie avec un sentiment �gal d?appropriation et de tol�rance. La grande inqui�tude d?ailleurs de ces jeunes Franciliens, ce n'est pas que l'on d�figure les Halles, c'est que l'on en change l'esprit. Le but de cette r�novation doit �tre de penser l'espace sans en changer l'esprit.

Le groupe communiste tient tout particuli�rement � cette exigence qui rappelle la dimension m�tropolitaine du site. C'est d?ailleurs le sens du v?u que nous avons d�pos� demandant que la mixit� sociale ne soit pas sacrifi�e sur l'autel d'un centre commercial de prestige.

Par ce v?u, nous demandons au Maire de Paris de s'assurer aupr�s d?Unibail que sa strat�gie commerciale r�ponde � l'exigence d?une offre commerciale accessible qui garantisse la mixit� sociale et qu'il inscrive cette exigence dans la programmation des espaces publics et commerciaux.

Il n?y aurait pas de plus grande erreur que de vouloir alt�rer la fr�quentation des Halles en attirant une client�le plus fortun�e. Cela contredirait justement cet esprit que nous voulons maintenir et renforcer.

Rien ne laisse pr�sager que, demain, la fr�quentation du site se stabilise ou baisse. La seule chose qui pourrait peut-�tre la ralentir, c'est un effet de saturation parce qu?il arrive un moment o� on ne peut pas pousser les murs ! En moins de 10 ans, la fr�quentation de la gare a progress� de 300.000 voyageurs. Sachant que les deux tiers fr�quentent le Forum, comment ferions-nous dans 10 ans avec 200.000 personnes de plus ?

Les Halles doivent �tre l'occasion pour nous de penser nos villes � venir, � l?aune de cette densit� renforc�e et d?une diversit� � promouvoir. Dans ce cadre, l'articulation dans le temps et l'espace, de l'acc�s au travail, � l'�ducation, � la sant�, aux loisirs, est essentielle. L?urbanisme � venir ne s?inventera pas dans la seule alternative entre les diff�rents modes de circulation.

C'est pour cette raison qu?un projet global de r�novation s'impose, et non un repl�trage au d�tail et dans l'urgence. La complexit� de l'ensemble, la n�cessit� d'un �quilibre entre les usages, les hausses continues de la fr�quentation de la gare et du Forum rendent indispensable une vision � long terme du quartier de Paris, et ce n?est pas la crise, en l'occurrence, qui doit nous le faire oublier. La constance de notre vision de la ville de demain est en effet une partie de la r�ponse locale � cette crise globale. Ce n?est pas en nous recroquevillant et en attendant le retour des beaux jours que nous serons utiles aux Parisiennes et aux Parisiens, mais en leur donnant les moyens � la fois de surmonter la crise et d'imaginer leur Ville � venir.

Le groupe communiste et �lus du parti de gauche se f�licite que ce projet soit justement global et ambitieux et surtout, qu'il respecte l'unicit� du site. Il nous appartient d�sormais de faire en sorte que ce projet soit durable et qu'il porte une utilit� sociale. C'est pour cette raison que nous sommes particuli�rement exigeants quant � l?�quilibre entre les services, les �quipements et les usages commerciaux et sociaux du site. A ce titre, il nous semble que nous devrions poursuivre la recherche d'une meilleure r�partition entre �quipements publics et structures commerciales.

Ce dont les Parisiens et les Franciliens ont besoin, c'est d'un espace qu?ils pourront s?approprier, qui sera le leur, pas seulement d'un grand magasin de luxe sur plusieurs niveaux ou d'une gare flambant neuve.

C?est pourquoi nous avons d�pos� un voeu demandant que la Ville pr�voie des �quipements sportifs en libre acc�s dans le futur jardin des Halles. Ces installations permettraient de diversifier les usages de cet espace public par la mise � disposition d'�quipements sportifs gratuits.

De plus, il est essentiel de se rappeler toujours, � toutes les �tapes de la r�novation, la dimension m�tropolitaine du site et d?associer � nos pr�occupations et � nos efforts les Franciliens qui fr�quentent et construisent la vie des Halles autant que nous. C?est dans le souci de pr�server cet esprit si propre aux Halles, et parce que ce lieu est tout � fait symbolique de la m�tropole qui s'est construite ces derni�res ann�es, que le groupe communiste a d�pos� ces voeux, notamment celui qui demande qu?il ne soit pas fait de distinction dans la tarification des �quipements publics entre Parisiens et r�sidents des communes voisines. Le c?ur de notre ville doit �tre � son image : il doit rayonner et inspirer Paris tout entier. En miniature, il doit porter nos valeurs et la promesse que nous avons faite aux Parisiens d'une ville ouverte et d'une ville pour tous.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Jean-Fran�ois LAMOUR.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, enfin ! Enfin, Monsieur le Maire, vous nous pr�sentez le dossier d�finitif du projet de r�novation des Halles.

Chacun sait ici qu'il a suscit� et suscite toujours passions et controverses, et qu'il vous a inspir� des jugements aussi enthousiastes que successifs. Vous disiez : le carreau propos� par l'�quipe Seura �tait une oeuvre �l�gante, lumineuse et l�g�re. Vous dites �galement?

M. LE MAIRE DE PARIS. - C'�tait � propos de l??uvre de Berger et Anziutti.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Je parle de la Canop�e.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ce n?est donc pas le m�me cabinet.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Je vous cite : "Le choix de l?originalit�, de la cr�ativit� et de l'esth�tique". Sous de tels auspices, le charme devait op�rer. H�las, l'avant-projet sommaire et le permis de construire de la Canop�e ont boulevers� la physionomie du b�timent esp�r� et surtout, ont d�menti les promesses. En effet, des doutes sur la l�g�ret� et le caract�re translucide de l'enveloppe sont apparus. Des craintes doivent �tre aujourd'hui lev�es sur la s�curit� m�me de la structure.

Mais pour le moment, j'aimerais revenir sur un terrain plus prosa�que, celui des informations que confirment ces projets de d�lib�ration. Trois �l�ments essentiels sont formalis�s : le calendrier, le co�t et naturellement, le programme.

Le calendrier, donn� � titre pr�visionnel, fixe le terme de l'op�ration � 2016 : quelques sept ann�es de travaux � pr�voir. De d�cembre 2002, o� le Conseil de Paris votait unanimement la mise en valeur des Halles � ce jour, sept ann�es se sont �galement �coul�es.

Sept ans de r�flexion pour un site qui fut si souvent boulevers� pourraient se justifier, j?en conviens, mais il ne faudrait pas oublier que ces sept ann�es furent aussi entrecoup�es d'atermoiements et de reniements. La faute, a-t-on dit, � une maturation insuffisante du programme lors du march� de d�finition et surtout, � une strat�gie urbaine qui n'�tait pas clairement d�finie. La faute �galement � des p�rip�ties dans le pilotage de l'op�ration.

Ce dossier, Monsieur le Maire, vous le pr�sentiez d�s 2001 � grands renforts de communication comme le grand projet de votre mandature. Aujourd'hui, et apr�s beaucoup de t�tonnements, vous nous expliquez qu'il occupera votre seconde mandature et aussi la suivante : bel h�ritage laiss� � vos successeurs.

Certes, pendant ce premier septennat, il y a eu concertation, mais pour quel effet ? J'ai le souvenir qu'une association vous a d�cern� le premier prix de la concertation bidon, que d'autres associations, au vu des documents de l'avant-projet sommaire, ont refus� de poursuivre les discussions et de cautionner plus longtemps le processus de cette concertation. Finalement, la d�mocratie participative que vous ch�rissez tant a trouv� l� quelques limites.

Mais surtout, c'est cela qui nous int�resse, deuxi�me �l�ment d'information : le co�t de 760 millions d'euros hors taxes, fourni lui aussi � titre estimatif.

300 millions sont attendus de vos partenaires financiers : Unibail, la R�gion, le S.T.I.F., la R.A.T.P., que le contexte �conomique va rendre tr�s certainement prudent. Unibail, en particulier, � qui vous demandez dans le m�me temps de faire un effort avec un investissement particuli�rement lourd pour la tour Triangle.

Quant � l'investissement municipal, il repr�sente aussi 460 millions d'euros. Il n'y a pas si longtemps, vous �voquiez un montant de 200 millions d'euros. C'est plus que le doublement.

Monsieur le Maire, m�me si vous semblez vouloir l'ignorer, cette hausse intervient au plus mauvais moment pour le budget de Paris. Elle survient alors que vous d�couvrez tardivement que la manne des droits de mutation s'�puise, et les prochaines ann�es vont tr�s certainement amplifier la tendance � la baisse. Alors, ma question est simple : comment sera financ�e cette op�ration ? Par des �conomies sur des budgets de fonctionnement ? Par une hausse suppl�mentaire de la fiscalit� ? Ou encore par la cession de baux � construire du forum ? Si vous avez pu d�finir ce dossier comme un projet urbain structurant, la seule certitude que nous avons aujourd'hui est qu'il est d�structurant pour les finances municipales.

Les Halles forment un lieu extr�mement vivant, un espace embl�matique en mati�re de brassage social. C'est le n?ud modal de la m�tropole qui abrite, non seulement un p�le majeur de transports collectifs parisiens et franciliens, mais aussi l?un des plus grands centres commerciaux que nous puissions conna�tre. Souhaitons que nous n'ayons pas simplement, Monsieur le Maire, une nouvelle carrosserie sur un moteur � bout de souffle.

Vous nous demandez de voter ce projet de d�lib�ration. Nous vous demandons aujourd'hui de ne pas rester sourd � nos propositions.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Tr�s bri�vement, Monsieur le Pr�sident, il vous sera r�pondu, mais puisque vous �voquez l'h�ritage pour mes successeurs, je vous rappelle que si nous avons � traiter ce dossier avec autant d'ampleur, c'est parce que nous avons re�u cela en h�ritage et nous savons m�me qui...

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

? nous savons m�me qui a pris ces d�cisions. Je sais m�me qui �taient ses conseillers. Le sport et l'urbanisme, ce n'est pas pareil.

Monsieur LAMOUR, j'ai l'impression qu'il y a sur les finances publiques quelques confusions que je voudrais lever.

Premi�rement, les collectivit�s locales, comme vous ne l'ignorez pas, contrairement � l'Etat, doivent avoir des budgets en �quilibre. C'est aussi une r�ponse � M. POZZO di BORGO.

Deuxi�me r�alit� l�gale : les collectivit�s locales, contrairement � l'Etat, encore, n?ont pas le droit d'emprunter pour leurs d�penses de fonctionnement.

Elles n'ont le droit d'emprunter que pour l'investissement.

Je rappelle ces faits de base qui n'appellent...

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

Qu'y a-t-il de contestable dans ce que je viens de dire ?

Et donc, nous sommes l� sur un dossier d'investissement, et je me permets juste de vous rappeler, car l?h�ritage est �voqu�, que dans la mandature pr�c�dente, nous avons doubl� l'investissement par rapport � la mandature 1995-2001, et que dans cette mandature nous avons annonc� + 18 % - le Ministre de la Relance m?en a d?ailleurs dit plut�t du bien - et que nous nous tiendrons � 8,3 milliards d?euros d?investissements dans cette mandature.

Honn�tement, j?attends les comparaisons avec toutes les collectivit�s locales de France sur l?imp�t 2001-2008, sur ce qui a �t� dit aux �lecteurs en mars 2008, sur le s�rieux en mati�re de d�penses de fonctionnement et sur la dynamique en mati�re d'investissements.

Voil�, Monsieur LAMOUR, ce que tr�s aimablement je tenais � vous r�pondre.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

Je veux bien comparer au budget du Gouvernement que vous votez.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Il est � la man?uvre, l'Etat, ce n'est pas comme vous.

M. LE MAIRE DE PARIS. - L'art de ne supporter aucune contradiction. J'�coute sagement. Ils passent leur temps � m'engueuler. J'�coute.

La parole est � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire.

Avant toute chose, je veux vous dire que je me f�licite de voir arriver le d�marrage op�rationnel de la r�novation des Halles. En m�me temps, je comprends et j'appuie la d�marche de concertation large et soutenue qui a eu lieu depuis le d�but du processus.

Ces sept ann�es ont �t� plus que n�cessaires pour permettre la r�fection d'un site qui en a besoin non seulement en termes d'attractivit�, en termes de s�curit� mais �galement du point de vue architectural et urbanistique.

Autant vous dire d'embl�e que notre groupe ne votera pas le v?u pr�sent� par le groupe des Verts car celui-ci remet en cause l'ensemble du processus alors que, comme je l'avais soulign� lors de ma derni�re intervention, la d�gradation du site, les probl�mes de s�curit� et d'accessibilit�, le caract�re chaotique des acc�s aux transports et des itin�raires de surface font du r�am�nagement complet des Halles une priorit�.

Cette priorit� doit s'accompagner de la restitution des continuit�s urbaines, de la red�finition des voiries souterraines et de surface et d'un projet global et coh�rent permettant de faire de ces espaces un lieu de vie.

C'est cela que nous nous appr�tons aujourd'hui � voter.

Je me suis exprim�e � de nombreuses reprises au nom de mon groupe afin de soutenir ce projet depuis d�cembre 2002. J'essaierai donc de limiter mon intervention autour de deux th�mes qui semblent poindre de-ci del� dans la presse et dans le d�bat public sans que la source soit n�cessairement identifi�e, m�me s'il n'est pas difficile de savoir d'o� vient le vent.

Tout d'abord, je souhaite f�liciter la Municipalit� pour la ma�trise de co�t budg�taire. Oui, Monsieur LAMOUR, 700 millions d'euros au total, une somme importante mais r�aliste au vu du projet. Nous rejoignons de ce point de vue M. LEGARET qui s'est exprim� lors de la conf�rence de presse.

Il est � noter qu'un quart de ce budget est consacr� � l'am�nagement et � la mise en s�curit� du p�le transport et un cinqui�me � la remise aux normes et � la mise en s�curit� du Forum.

Le projet urbain et architectural pourtant important et exceptionnel ne repr�sente au final qu'un tiers du co�t global. L'objet en est bien le r�am�nagement et la mise aux normes des Halles pour �tre conformes � ce qu'elles sont : le centre de gravit� d'une m�tropole de pr�s de dix millions d'habitants.

C'est ici, dans le c?ur de Paris, que se dessine aussi "Paris M�tropole". Le geste architectural est donc � la hauteur du lieu mais soucieux par sa conception de la notion d'espace public.

J'ajoute � cela bien s�r que ce financement ne saurait relever de notre seule Municipalit� puisque ce projet est un projet de dimension m�tropolitaine en m�me temps qu'il est un projet parisien.

La Ville financera au final 60 % de la somme, soit 460 millions d'euros. Je tiens � ce propos � f�liciter la d�termination, l'obstination de l'ensemble de l'�quipe municipale de tenter une nouvelle fois de convaincre l'Etat de participer � ce qu'il pourrait assimiler en ces temps de crise � des grands travaux mais visiblement, nous ne sommes pas toujours sur la m�me longueur d'onde et cela n'a rien d'�tonnant.

Enfin, nous nous f�licitons d'avoir obtenu le concours financier de la R�gion et de la R.A.T.P., somme toute logique, afin de pouvoir agir de mani�re globale sur ce secteur.

Nous esp�rons vivement qu'"Unibail" entendra raison puisque notre Municipalit� n'a ni vocation � �tablir de r�gie directe sur des grandes surfaces commerciales ni int�r�t � entrer dans des proc�dures juridiques qui s'�terniseraient.

J'en arrive au deuxi�me point qui est justement l'esprit de responsabilit� qui habite ce projet.

Tout d'abord le projet retenu permet de ne pas fermer ce lieu de vie. Ce n'�tait pas le cas de tous les projets et nous nous en f�licitons. La partie transports et la partie commerciale resteront accessibles durant la r�novation et la transformation des Halles, d'o� la segmentation des travaux en trois phases : r�nover et restructurer la partie sud, agencer l'issue Marguerite de Navarre puis le sous-sol.

Pour r�pondre � une pol�mique r�cente, il est n�cessaire de commencer par la surface et non par les souterrains car les travaux en seront facilit�s.

Un acc�s en surface est n�cessaire pour le travail du mat�riel ainsi que pour les d�blais et les remblais.

Il ne s'agit donc pas de faire de ce qui rel�verait de l'apparat avant la s�curit� mais bel et bien de faire l'ensemble des travaux le plus rapidement possible.

Autre marque de l?esprit de responsabilit� qui nous guide, le choix de faire supporter l'essentiel du co�t, les deux tiers, � cette mandature afin de ne pas hypothequer la mandature suivante bien que nous esp�rons que ce sera une mandature comptable des pr�sents engagements qui nous succ�dera.

Enfin, une provision de 60 millions d'euros, soit � peu pr�s 15 %, a �t� pr�vue pour parer aux d�passements qui arrivent n�cessairement pour des projets d'une telle ampleur.

Je voudrais conclure, sans vouloir entrer une uni�me fois dans la pol�mique du jardin Lalanne que certains membres du Conseil remettent sans cesse sur le devant de la sc�ne comme si cela constituait l'alpha et l'om�ga du projet. J'ai dit longuement ce que j'en pensais lors du Conseil de Paris du 16 juin 2008. C'est un fort joli jardin de type privatif mais qui ne peut pas avoir sa place dans un espace ouvert de l'importance des Halles.

Les exc�s de certaines associations desservent, me semble-t-il, l'objectif qui devrait �tre le leur : permettre � l'ensemble des riverains de s'exprimer sur l'ensemble des probl�mes que peut cr�er un projet aussi important que celui-ci et sur l'ensemble des choix qui sont des choix parisiens et m�tropolitains.

Ainsi je tenais � saluer la ma�trise du co�t budg�taire et l'esprit de responsabilit� qui ont pr�valu � la d�finition d'un merveilleux projet qui fera date dans l'histoire architecturale et urbanistique de Paris.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame TA�EB.

La parole est � Marielle de SARNEZ.

Mme Marielle de SARNEZ. - Merci, Monsieur le Maire.

J'esp�re que ce d�bat, au-del� des diff�rences l�gitimes qui ont �t� exprim�es par les uns ou les autres, permettra encore de rapprocher les points de vue et de faire �merger un consensus le plus large possible.

Pour ma part, je voterai les projets de d�lib�ration qui nous sont propos�s. Je trouve en effet que ce projet � plusieurs m�rites, trois m�rites pour �tre pr�cise.

Le premier d'entre eux est qu'on a laiss� le temps � la concertation. Ces sept ann�es, pour �couter et surtout pour entendre, �taient n�cessaires tant ce projet est d'une grande complexit� parce qu'il concerne des publics tr�s diff�rents qui ont souvent des int�r�ts contradictoires : riverains, usagers ou touristes.

Deuxi�me m�rite : ce projet a �t� pens�, imagin� et con�u dans une coh�rence globale alors m�me qu'il fallait g�rer trois espaces a priori distincts et extr�mement diff�rents les uns des autres : l'espace paysag� d'un c�t�, les b�timents � vocation commerciale et j'esp�re culturelle de l'autre, enfin la gare souterraine.

Troisi�me m�rite et non des moindres, c'est d'avoir int�gr� la dimension du d�veloppement durable dans l'ensemble de ces aspects. Bien entendu, on peut toujours mieux faire, ce projet n'est sans doute pas parfait, des interrogations peuvent subsister, notamment sur le point de son financement. Je les ai entendues.

Il n'emp�che que les Halles sont en tr�s mauvais �tat.

Les b�timents ont mal vieilli, ils se sont d�grad�s extr�mement rapidement. Oui, il faut avancer.

Je forme le v?u aujourd'hui que les Halles nouvelles soient demain et pour longtemps, je l'esp�re, plus qu'une r�ussite architecturale mais une r�ussite humaine pour tous, riverains, usagers, promeneurs et visiteurs.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie.

La parole est � Anne TACH�NE.

Mme Anne TACH�NE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je voudrais approfondir devant vous certains points soulev�s par notre Pr�sident de groupe.

Tout d'abord, nous tenons � attirer l'attention de tous les �lus de cette Assembl�e sur les exigences de s�curit� qui doivent pr�valoir pour le futur r�am�nagement de la gare des Halles, partie la plus profond�ment enterr�e du site.

Elle est pour l'instant, en termes de facilit� et d'�vacuation, un v�ritable coupe-gorge. En cas de panique souterraine, d'�meute ou d'alerte � la bombe et sans travaux d'am�lioration de la s�curit� et des modes d'�vacuation de la gare, nous allons � coup s�r vers un �v�nement tragique.

Les espaces du R.E.R., les couloirs par exemple, sont ici trois fois plus r�duits que dans que des gares �quivalentes en France et en Europe. La s�curit� des usagers doit �tre prise en compte de fa�on primordiale.

Nous pouvons donc nous r�jouir de voir percer un nouvel acc�s direct � la salle d'�changes du R.E.R. qui sera creus� au milieu de la place Marguerite-de-Navarre sur le c�t� sud du site.

Comme le dit tr�s bien le rapport qui nous a �t� remis, cette cr�ation est indispensable � la mise en s�curit� du site, puisqu'elle sera dimensionn�e comme issue principale pour les effectifs du p�le de transports.

Voil� qui va donc dans le bon sens et nous approuvons volontiers ce volet du projet.

En revanche, concernant la restructuration de la gare, nous relevons un d�faut d'anticipation. Il serait, � mon avis, st�rile d'envisager l'avenir du site des Halles comme lieu d'�change entre moyens de transports, sans anticiper sur les conclusions des travaux actuellement men�s par Christian BLANC au Secr�tariat d'Etat charg� du d�veloppement de la r�gion-capitale.

Je pense notamment au projet de ligne m�troph�rique, reliant les Halles � des n?uds ferroviaires connect�s aux T.G.V. et aux a�roports, comme les gares de Massy-Palaiseau, de Roissy-Charles de Gaulle ou de Marne-la-Vall�e. Cette nouvelle ligne desservirait �galement les principaux p�les �conomiques de la m�tropole parisienne.

Ce projet r�volutionnaire de m�tro automatique souterrain, circulaire de 130 kilom�tres, dont le Pr�sident de la R�publique devrait annoncer la mise en chantier le 29 avril prochain, permettra de relier ces noeuds ferroviaires. Ces derniers pourront donc constituer autant de petits Ch�telet les Halles, � m�me de d�concentrer la plus grande gare d'Europe avec, comme il a �t� dit, pr�s de 800.000 voyageurs y transitant chaque jour de la semaine.

Sachant que les travaux de la gare R.E.R. des Halles doivent normalement s'achever � l'horizon 2016, et que le projet de Christian BLANC devrait voir le jour � l'horizon 2020, il faudra, dans les prochains mois et les ann�es qui viennent, pr�voir une coordination des deux chantiers.

Concernant la restructuration des voies de circulation automobile souterraines, le projet que vous nous pr�sentez pr�voit la suppression de la circulation des v�hicules dans le barreau nord sud de la petite boucle souterraine.

Nous sommes d'accord pour constater que, suite � des �v�nements tragiques comme celui du tunnel de Mont-Blanc il y a juste dix ans, il a fallu adopter de nouvelles normes de s�curit� dans ce genre de souterrains.

N�anmoins, il faudra faire attention � ce que cette restructuration des voies souterraines ne complique pas trop la gestion des flux de fret qui approvisionnent au quotidien le centre commercial des Halles. De plus, l'implantation d'une d�chetterie � l'emplacement de la tr�mie Coquilli�re g�n�rera un trafic suppl�mentaire dans un quartier d�j� souvent satur�.

Par ailleurs, entre les Halles et la rue de Rivoli, il faudrait �viter de trop d�vitaliser le secteur de la rue Saint-Honor�, d�j� touch� par l'inversion du sens de la circulation automobile de cette derni�re.

Dans le m�me secteur, nous nous interrogeons, comme le groupe U.M.P.P.A. dans un de ses amendements, sur les d�sagr�ments esth�tiques et pratiques caus�s par la tr�mie de sortie Pont Neuf.

Concernant le jardin public, nous ne pouvons que constater qu'il est dommage de d�manteler le remarquable espace vert, con�u � l'origine par les architectes Claude et Francois-Xavier LALANNE, suppression regrett�e par le maire du 1er arrondissement, Jean-Fran�ois LEGARET, qui vous a fait part en Commission, de son regret du manque de concertation et de consensus sur ce sujet.

Ce nouveau trac� du jardin a, de plus, l'inconv�nient de faire dispara�tre corps et bien la place Ren�-Cassin, lieu symbolique rendant hommage � l'un des plus grands humanistes fran�ais du XXe si�cle, p�re de la D�claration universelle des Droits de l'Homme, comme vous l'a rappel� avant moi Yves POZZO di BORGO. Peut-�tre que les 84 millions d'euros pr�vus pour la transformation compl�te de ce jardin pourraient �tre mieux employ�s ailleurs, surtout en p�riode de restriction budg�taire.

Avant de terminer mes r�flexions sur ce chantier, qui s'annonce comme l'un des plus importants et ambitieux projets de la mandature, je voudrais exprimer une derni�re remarque, peut-�tre plus subjective, concernant la coh�sion architecturale de l'ensemble du projet "Canop�e, jardin et am�nagements ext�rieurs".

Les esquisses de pr�sentation du projet m'ont laiss�e un go�t d'inachev�, de faible coordination architecturale de l'ensemble. On est loin de l'harmonie qui a pu exister en son temps entre Le N�tre, Le Vau et Mansard. Il ne faut pas oublier que l'on est en plein coeur de Paris, � proximit� imm�diate du centre culturel mondialement connu qu'est le centre Beaubourg, cet ensemble architectural sera, de par son d�veloppement, une vitrine pour la France.

N'ayons pas peur d'�tre ambitieux.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Centre et Ind�pendants et U.M.P.P.A.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Franchement, je me retiens car quand je pense aux pol�miques sur Beaubourg : o� �tait le conservatisme et o� �tait l'audace ? Et m�me moins r�volutionnaire que Beaubourg, la Pyramide du Louvre.

Ch�re Madame, la Canop�e, on �tait nombreux dans le jury, j'ai tenu � le pr�sider moi-m�me, et on �tait hyper divers, tr�s diff�rents, et unanimement � bulletin secret on a choisi.

Quant au consensus, � la concertation et aux associations, r�cemment j'ai moi-m�me re�u toutes les associations. Moi-m�me. Il y en a une qui protestait sur le jardin Lalanne. Toutes les autres �taient beaucoup plus ouvertes.

Je vous en supplie. Je ne peux pas demander � tous les �lus de conna�tre tous les d�tails, je l'admets, mais allez-y et regardez dans le d�tail si possible avant d'affirmer comme cela. Et je ne r�agis pas � tout, car il y aurait du travail.

La parole est � Sylvie WIEVIORKA.

Mme Sylvie WIEVIORKA. - Monsieur le Maire, chers coll�gues.

Le Centre de Paris, c?ur de notre ville et de l'agglom�ration francilienne, se doit d'offrir � tous, riverains, passants, touristes, le meilleur de ce que la ville du XXIe si�cle peut donner. C'est pourquoi je ne peux que me r�jouir de la perspective de voir enfin r�nov�, dynamis�, s�curis� et embelli ce quartier des Halles. Il en a bien besoin et personne ne le conteste.

Etant �lue du Centre de Paris, je suis particuli�rement attentive � ce que les habitants de nos arrondissements centraux, trouvent dans ce projet de r�novation une am�lioration significative de leur cadre de vie, dans un lieu, certes ouvert sur la ville m�tropole et accueillant � tous, mais aussi dans la proximit� duquel il fera bon vivre.

La r�organisation des espaces publics offrira un espace de d�tente aux habitants et aux usagers du quartier. Etablir un jardin d'un seul tenant offrira cet espace de calme et de verdure dans le Centre de Paris satur�.

La r�organisation des espaces publics s'articulera autour du jardin r�nov� et agrandi, d'une surface d'un seul tenant de 4,3 hectares. A la place du jardin morcel�, prendra place un nouvel espace vert, unifi�, agrandi et de plain pied sans cl�ture. La pelouse, accessible au public, mesurera 12.000 m�tres carr�s au lieu des 3.000 actuels.

Les continuit�s urbaines, aujourd'hui interrompues, seront recr��es.

Le Cours, qui sera une grande promenade centrale, reliera d'Est en Ouest la Bourse du commerce au boulevard S�bastopol. Ce Cours d�cloisonnera l'espace actuel, ouvrira de nouvelles perspectives sur le site et les b�timents qui l'entourent.

Le nouveau jardin va ainsi cr�er cet espace in�dit de d�tente et de convivialit�, qui fait aujourd'hui d�faut au plein c?ur de la ville. Le jardin agrandi sera �galement plus accessible, en particulier aux personnes � mobilit� r�duite.

Pour les enfants, deux espaces sont cr��s d'une surface totale de 3.870 m�tres carr�s, l�g�rement plus grand que l'actuel jardin Lalanne. C'�tait un engagement du Maire de Paris, il a �t� tenu.

Nous savons pouvoir compter sur la vigilance et le talent de Fabienne GIBOUDEAUX, �lue en charge des espaces verts, pour veiller � ce que ces �quipements soient innovants et de qualit�.

La r�novation du Forum va permettre la cr�ation, la r�novation de nombreux �quipements publics, dont les habitants du Centre de Paris sont les premiers usagers.

Le Conservatoire Wolfgang Amadeus Mozart, plus connu sous le nom de Conservatoire du Centre, qui accueille les �l�ves des quatre premiers arrondissements de Paris est, c'est notoire, totalement satur� et ne parvient plus � faire face � une demande massive d'inscriptions. Le nouveau conservatoire disposera de 3.000 m�tres carr�s de locaux, enti�rement r�nov�s. Il se d�ploiera sur deux niveaux de la Canop�e, comprendra trois p�les, un p�le musique avec salle de jazz, orgues et baroque, un p�le art dramatique, un p�le danse.

Une salle de grande capacit� est pr�vue pour la diffusion du travail des �l�ves aupr�s du public. Une nouvelle biblioth�que, avec celle de lecture commune adultes enfants, ayant vue sur le jardin, l'�glise Saint-Eustache et la Cour du commerce, sera ouverte.

Un p�le des pratiques amateurs ainsi que des espaces d�di�s aux cultures urbaines en direction des jeunes, seront �galement implant�s dans la Canop�e. La majorit� de cet �quipement sera accessible gratuitement. Les habitants des arrondissements centraux pourront, bien �videmment, en b�n�ficier en tout premier lieu.

Les personnes les plus fragiles ne sont, bien s�r, pas oubli�es. La bagagerie main libre qui permet aux personnes sans domicile fixe de d�poser leurs affaires dans la journ�e sera p�rennis�e. Un espace sant� jeune est �galement pr�vu sur ce site.

La r�novation des Halles contribuera � l'am�lioration et � la diversification de l'offre commerciale au Centre de la Capitale.

Depuis quelques ann�es, les arrondissements du Centre regagnent des habitants, tandis que la diversit� de l'offre commerciale r�gresse. Ce constat est partag� par les �lus du Centre, toutes tendances politiques confondues. Le commerce est une tradition du Centre de Paris, qui remonte au Moyen-Age. Le quartier des Halles, ventre de Paris - je dois �tre la sixi�me ou la septi�me � utiliser cette expression dans ce d�bat - ne peut devenir un lieu mus�e, exclusivement d�volu � la promenade et au tourisme.

La r�novation du Forum cr�era 3.000 m�tres carr�s suppl�mentaires d'espaces commerciaux dont l'am�nagement, cela va sans dire, sera financ� par les commerces eux-m�mes. Le quartier b�n�ficiera de cette am�lioration de l?offre commerciale incluant des commerces alimentaires et de proximit�.

Les am�nagements ext�rieurs favoriseront la promenade des visiteurs vers les rues et commer�ants avoisinants du Centre, ce qui redynamisera �galement les commerces de tout le quartier. La r�novation des Halles am�liorera la s�curit� dans le Centre de Paris.

Si le centre-ville est attractif pour les habitants et les touristes, il attire aussi les jeunes, qu'ils soient en errance ou non, mais aussi, moins bien, les d�linquants, les petits trafiquants.

Nous voulons conserver le caract�re ouvert et accueillant du c?ur de la cit�, mais chacun doit pouvoir s?y sentir en s�curit�.

La r�alisation d'un jardin d'un seul tenant favorisera la surveillance de l'espace public. Le centre commercial assurera sa s�curit� � l'aide de personnel sp�cialis�, tandis que la Ville recrutera des m�diateurs charg�s de veiller au dialogue et au respect de tous.

Enfin, le dispositif en direction des adolescents et des jeunes qui nous est propos� devra leur permettre d'�tre mieux accueillis et encadr�s et d'�viter ainsi le sentiment d'exclusion parfois g�n�rateur d'incivilit�.

Tout sera fait pour faire des Halles un lieu d?accueil et de convivialit�, n?excluant personne, respectueux de tous.

Les habitants les plus anciens du Centre de Paris gardent un souvenir mitig� de la cr�ation du Forum actuel : des ann�es de travaux - on se souvient du trou des Halles immortalis� au cin�ma par Marco Ferreri - qui ont g�n�r� des nuisances lourdes et, doit-on dire, le r�sultat n'a pas �t� vraiment au rendez-vous.

Construite sans vraie r�flexion architecturale et urbanistique, men�e sans concertation, la premi�re op�ration peut servir de contre-exemple.

Le projet qu?on nous pr�sente aujourd'hui, m�rement r�fl�chi, longuement concert�, pr�sente toutes les garanties d'un chantier certes complexe, mais respectueux des usagers comme des habitants : am�lioration de l'espace public, offre commerciale redynamis�e et diversifi�e, meilleur accueil des enfants et des jeunes, �quipements publics nouvellement cr��s ou r�nov�s, s�curisation du site sont au rendez-vous. Le Centre de Paris aura enfin l?urbanisme qu'il m�rite.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - C'�tait pourtant une belle chute ; vous n'avez pas r�agi tout de suite.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je crois qu'il est une question � laquelle il faut r�pondre sans d�lai et le plus clairement possible ; d?autres Conseillers de Paris l?ont formul�e et s'interrogent : est-ce qu?il est opportun de lancer le chantier de la r�novation des Halles, particuli�rement ambitieux, en p�riode de crise sociale et �conomique ?

Effectivement, selon les sensibilit�s, il y a �videmment deux fa�ons d?interpr�ter cette question. La premi�re revient � se demander si de telles d�penses peuvent se justifier alors que la Ville a �t� amput�e d'une partie de ses recettes au premier trimestre et si c'est raisonnable alors que personne ne peut pr�juger de la conjoncture des ann�es � venir.

La seconde interpr�tation est plus sociale et elle interpelle forc�ment le groupe communiste et les �lus du parti de gauche : ne devrait-on pas plut�t consacrer cet argent aux victimes de la crise ?

Le compromis serait de remettre aux normes les installations de s�curit� et d'effectuer certains travaux concernant la gare et de remettre le reste � plus tard.

Cette question, nous nous la sommes pos�e, bien s�r, mais le projet y r�pond de lui-m�me. Sa conception globale rend difficilement possible de n?effectuer qu'une seule partie des travaux, au risque de d�s�quilibrer la vision d?ensemble qui doit �tre la n�tre. Cette r�novation des Halles porte un b�n�fice � long terme pour Paris et son agglom�ration et ce serait une erreur, surtout en p�riode difficile, de ne r�fl�chir qu?� courte vue.

Il est indispensable de renforcer la position de Paris face aux enjeux qui sont ceux des grandes villes contemporaines : fr�quentation des quartiers et des �quipements en hausse, acc�s trop limit� aux loisirs, aux sports et � la culture, relations m�tropolitaines � imaginer, mais aussi n�cessaire cr�ation de richesse.

Et comme chacun le sait, le centre commercial des Halles est l'un des plus rentables d'Europe ; il concerne des milliers de consommateurs, mais aussi d'emplois, il repr�sente un dynamisme qui contribue justement � compenser la crise �conomique actuelle. Alors, se priver de d�velopper et d?am�liorer encore les synergies et l'activit� �conomique des Halles reviendrait � se priver d?un levier efficace qui r�siste � la crise.

N�anmoins, la question de la r�percussion de ces travaux sur l?activit� �conomique des commerces se pose, de m�me que celle des nuisances qui vont affecter les visiteurs, riverains et employ�s.

R�cemment, la C.G.T. a rapport� � la Mairie les inqui�tudes l�gitimes des salari�s de la FNAC des Halles, car nonobstant l?assurance de la Municipalit� qu'aucun commerce ne serait ferm� pendant les travaux, ces salari�s redoutent � juste titre d'�tre la variable d'ajustement d'un groupe, en l'occurrence P.P.R., qui a pr�vu la suppression de 200 emplois � Paris.

Il me semble que la Ville doit �tre en mesure de rassurer les 3.200 employ�s du centre commercial et doit communiquer en direction des entreprises en ce qui concerne la continuit� commerciale du site pendant les travaux. Il est impensable que la FNAC, par exemple, pr�tende ne pas �tre au courant d'interventions ou de travaux qui pourraient affecter les infrastructures de son magasin.

Et il est de la responsabilit� de la Ville de garder � l?esprit ses pr�occupations sociales et de faire de la r�novation des Halles un projet exemplaire en la mati�re.

Depuis 2001, notre Municipalit� a consid�rablement accentu� ses efforts pour le logement social et les d�penses de solidarit� avec une augmentation de plus de 70 %. L?implication sociale de Paris n'est plus � d�montrer.

Mais nous ne pouvons pas seulement pallier les d�faillances d'un Etat qui abandonne les plus vuln�rables sur le bord de la route. Il faut aller plus loin, il faut offrir aux Parisiens une ville � la fois prot�g�e par un v�ritable bouclier social, mais �galement favorable au d�veloppement.

Le projet de r�novation des Halles s?inscrit bien �videmment dans ce cadre, parce qu'il est entier et parce qu?il est global et c?est pour cette raison que le groupe communiste et des �lus du Parti de Gauche le soutient, mais nous consid�rons qu'il faut faire un effort tout particulier pour expliquer la pertinence de ce chantier et son d�roulement et une campagne de communication sur le sujet serait tr�s bien venue et il faudra profiter de cette r�novation pour mettre en ?uvre nos r�solutions sociales et solidaires.

Nous savons, par exemple, qu'il est difficile pour les salari�s des commerces des Halles de trouver une offre de restauration saine et bon march� sur le site.

La Ville devrait agir, en l?occurrence, pour la mise en place d'une cantine interentreprise ; c?est l?occasion r�v�e, saisissons-la !

Enfin, je voudrais dire que le groupe communiste et des �lus du Parti de Gauche, dans son souci d'un projet exemplaire et �quilibr�, sera �videmment tr�s attentif � la proportion d'espaces d�volus aux commerces et aux entreprises par rapport aux espaces r�serv�s aux �quipements publics, aux associations et aux activit�s collectives.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci bien.

La parole est � Jean-Fran�ois LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, il s'agit des Halles, lieu central de Paris, de l'agglom�ration, grand carrefour de toutes les voies de circulation, mais lieu qui a une �me tr�s particuli�re et vous le savez ; c'est une marmite en perp�tuelle �bullition, c'est un lieu de tumulte, de pr�cipitation et je suis �tonn� que ce matin, nos d�bats commencent comme une esp�ce de m�ditation sur le temps.

"Avec le temps, va", mais vous connaissez la fin de la chanson : "avec le temps, on n'aime plus".

Alors qui, ici, aime encore ce projet ? Qui a encore envie qu'il se r�alise ?

Oui, j'en fais partie, mais j'esp�re ne pas �tre seul. J'esp�re ne pas �tre seul, parce qu'il faut d'abord croire en un projet qui a vocation � modifier le c?ur de notre Ville ; il faut y croire parce qu?il est indispensable de le faire, pour un certain nombre de raisons dont personne ne peut faire abstraction.

D'abord, comme toutes les grandes prospectives, les grands projets, ce lieu a �t� sous-dimensionn� : 800.000 passagers par jour aujourd'hui, mais on en pr�voyait 500.000 au moment o� l'op�ration a �t� faite.

Et parce que des erreurs ont �t� commises, certes, et qu'il n'est pas trop tard pour r�parer des erreurs, parce que certaines de ces constructions ont �t� mal r�alis�es, h�las, et que les pavillons Willerval, notamment, sont dans un �tat de v�tust� et d'obsolescence qui n�cessite d'intervenir.

J'entends bien qu'apr�s tant de temps pass�, pas du temps perdu, ne caricaturons pas, le temps consacr� � la concertation a �t� un temps utile et je voudrais rendre hommage, sans aucun esprit critique, � Jean-Pierre CAFFET, � Anne HIDALGO, � Fabienne GIBOUDEAUX, � Yves CONTASSOT qui n'ont pas m�nag� leur temps, leurs efforts et leur disponibilit�?

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

? sur une concertation qui est probablement - je le dis d?exp�rience - la plus grande op�ration de concertation jamais ouverte � Paris sur un projet urbanistique.

Alors tout cela a pris beaucoup de temps et on aboutit � un r�sultat? c'�tait fatal, tout le monde n'est pas d'accord, tout le monde ne peut pas �tre d'accord, tout le monde ne doit pas �tre d'accord � l'issue d'une telle concertation, mais il faut avancer et nous avons aujourd'hui l'obligation d'avancer.

Et pour avancer, nous avons un certain nombre d'�l�ments forts, � commencer par la Canop�e, et vous avez eu raison, Monsieur le Maire, de rappeler que le 29 juin 2007, vous avez pr�sid� un jury et nous nous sommes prononc�s - j?en faisais partie, ma premi�re adjointe, Florence BERTHOUT, �galement , nous avons vot� � bulletin secret � l?unanimit� en faveur de ce projet � la Canop�e. Pourquoi ? Parce que c?est un projet inventif, c?est un projet qui est adapt� � ce site tr�s complexe, mais c?est un objet unique, c?est un prototype, c?est un �l�ment architectural qui va encore demander �norm�ment de travail parce qu'aucune comparaison n'existe nulle part, que c'est un b�timent extraordinairement complexe et inventif.

Cela ne veut pas dire, puisqu'il s'agit aujourd'hui de faire le bilan de la concertation, que nous n'ayons pas quelques �l�ments critiques et j'ai d�pos� un amendement que je qualifierai de vraiment mod�r�. J'aimerais que l'on puisse r�tablir sur un point particulier la v�rit� sur la concertation et que l'on puisse au moins se dire tous ensemble : la concertation a abouti sur l'essentiel, il y a des points de divergence sur lesquels il faut faire des efforts. Et pourquoi ne pas dire aujourd'hui, puisque l?on pose la premi�re pierre du projet, que nous ne sommes pas tous d�cid�s � faire des efforts, y compris vous, Monsieur le Maire, et l?ensemble de l'Ex�cutif parisien.

C?est aussi l?arr�t d�finitif du projet, ce qui ne veut pas dire qu'une fois que l'on aura arr�t� le projet, certains points, qui ne sont pas que des d�tails, ne devront pas continuer � �tre creus�s et � �voluer. Il s'agit notamment du jardin. Parce que ce n'est pas caricaturer, ce n'est pas sch�matiser � outrance que de dire : oui, sur la Canop�e, malgr� les difficult�s, il y a une volont� d'avancer et de soutenir ce projet. Sur le jardin, des points critiques subsistent, notamment la disparition de la place Ren�-Cassin, qui para�t �tre une erreur au plus grand nombre de gens qui aiment et qui sont dans cet endroit. Faire dispara�tre cette place, qui est cette esp�ce d'amphith��tre devant le flanc sud de Saint-Eustache? C'est un espace r�ussi, c'est ce que l'on a probablement le plus r�ussi dans l'am�nagement du jardin.

J?ajoute que Ren� Cassin �tait un grand Fran�ais, prix Nobel de la paix, et on a r�cemment c�l�br� le soixanti�me anniversaire de la d�claration universelle des droits de l?homme, dont il est le principal auteur. Supprimer la place Ren�-Cassin aujourd'hui, je pense que c'est porter atteinte � un symbole et je pense que c?est inopportun.

Supprimer le jardin Lalanne, c'est �galement prendre une responsabilit�. Les LALANNE sont de grands artistes. Fran�ois-Xavier Lalanne est d�c�d� r�cemment. Quand on a parl� de son ?uvre, de ce qu?il avait r�alis� dans le monde entier, on a parl� de ce jardin. Donc, le supprimer d'un trait de crayon, je pense que c'est une erreur.

Il y a des difficult�s li�es � ce jardin, d?abord parce qu?il est tr�s v�tuste, parce qu'il n'a pas �t� entretenu, parce qu?il n?a pas fait l'objet de maintenance. Mais il est � un endroit qui, malheureusement pour lui, handicape la construction, les bases de chantiers qui seront n�cessaires � l'�dification de la Canop�e. Alors, trouvons des solutions mais pr�servons l'esprit, l?�me particuli�re de ce lieu, et faisons-le avec Claude LALANNE, la veuve de Fran�ois-Xavier, et qui j?en suis certain, sera d?accord pour qu?il soit tenu compte de ses droits immat�riels sur la propri�t� de ce lieu.

Il y a un troisi�me point plus technique sur l'am�nagement du jardin qui me para�t tr�s important. David MANGIN veut un jardin absolument plat, un billard. On ne voit pas l'int�r�t que cela repr�sente d?ailleurs, car lorsque les jardins sont plus ou moins vallonn�s, c'est plut�t un �l�ment de charme. Pour parvenir � cette platitude totale, dans tous les sens du terme, il faut r�aliser un niveau compl�tement horizontal. Soit on monte jusqu'au point le plus haut, ce qui oblige � noyer tout le jardin sous des m�tres cube de terre et � monter un muret de chaque c�t�, soit on arase. Pour araser, il faut attaquer la toiture de l'immeuble de Paul Chemetov, qui est le nouveau forum. Dans ce cas-l�, on s'engage dans des travaux consid�rables qui vont gr�ver le co�t de l'op�ration.

L� aussi il faut que l'on aboutisse � des discussions constructives? Tout �a pour �a ! Pour faire un jardin parfaitement plat ! Je n'en vois pas l'int�r�t, et si l'on interroge les �lus apr�s leur avoir donn� tous les �l�ments techniques entre les mains, j'esp�re que l'on parviendra � une solution plus raisonnable.

Bien entendu, reste la grosse difficult� du jour : lancer un tel projet en en connaissant le co�t, ce qui est une heureuse chose, dans un contexte �conomique et financier rendu plus difficile, c'est �videmment un d�fi. J'ai bien entendu parmi les interventions de ce matin et parmi les amendements d�pos�s, que certains concluent � : prenons encore du temps et essayons de red�couper, cela co�tera moins cher.

Honn�tement, je me suis aussi interrog� sur des sc�narios diff�rents.

C'est quasi impossible, parce que vous avez une telle imbrication? Si vous voulez faire le r�am�nagement du R.E.R. et de la R.A.T.P., il faut faire la sortie Marguerite de Navarre. Pour faire cette sortie, il faut recomposer les espaces, les circulations du forum, et ainsi de suite. Tout est imbriqu� : on est dans une tr�s grande complexit�. Je vous le dis parce que je crois conna�tre assez bien ce dossier ; toutes les simplifications, toutes les sch�matisations qui vous disent : il n'y a qu'� en couper un bout et cela co�tera moins cher?Je vous bien que l'on se mette avec tous les experts comp�tents autour de la table, je doute fort que l'on arrive � un r�sultat positif.

Il y a la voirie souterraine. Je pense que l� aussi, on peut faire mieux. Plus on supprimera de tr�mies, et plus le quartier et le paysage urbain du centre de Paris y gagneront. J?ai �t� le premier � proposer que l'on fasse une �tude s�rieuse sur la suppression de la voirie souterraine des Halles, allons jusqu?au bout ! On veut supprimer le grand axe et on h�site � supprimer l'axe accessoire. Je suis certain que l'on peut pousser la r�flexion encore plus loin.

Il y a la s�curit�. Je sais que Philippe GOUJON va intervenir sur ce point. C'est quelque chose de tr�s complexe. Je pense que l'on doit aboutir � une meilleure ma�trise des probl�mes de s�curit� en simplifiant et en coordonnant les PC de s�curit�.

Enfin, je suis attach�, en tant qu'�lu local, mais les �lus du deuxi�me qui sont tr�s proches riverains, sont attentifs � la logistique d'un chantier tr�s lourd. On a besoin d'engagements sur les horaires, sur les jours, y aura-t-il des travaux de nuit ? On doit pouvoir aujourd'hui prendre un certain nombre d'engagements et vous, Monsieur le Maire, et nous �lus d'arrondissements qui auront � participer jour apr�s jour et semaine apr�s semaine aux r�unions de chantier, faire en sorte que ce chantier difficile donne le sentiment que l'on fait oeuvre utile.

Je terminerai avec un regret, et vous le savez, Monsieur le Maire, je pense qu'un tel co�t, un tel chantier, une telle op�ration aurait trouv� une justification plus grande si l'on y avait int�gr� un �quipement fort � vocation urbaine, m�tropolitaine et nationale. J?avais sugg�r� la Maison de l?Europe. On n'a pas voulu prendre en compte cette id�e, on n'a m�me pas voulu l'examiner et l'int�grer. Cela demeure pour moi un regret et j'esp�re que puisque l'on va encore travailler, germera une id�e forte qui pourrait donner la justification d'un tel projet et, je l'esp�re, r�concilier le plus grand nombre.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur LEGARET, je voudrais vous remercier, non que je sois d'accord avec tout ce que vous avez propos�, mais cela est normal : c'est la d�mocratie. Voil� des ann�es que je souhaite vous associer � ce projet et que vous �tes vraiment actif, pr�sent. Il reste des points � discuter. Le dernier que vous �voquez, c'est qu'il y a l'espace des cultures urbaines, je pense qu'il y aura des choses embl�matiques, mais si on en rajoute encore, l'�quilibre financier ne sera pas le m�me, et je sais que vous �tes sensible � cet argument.

Pour le reste, et en assumant �ventuellement des d�saccords, assumons aussi un �tat d'esprit, et vous avez commenc� votre intervention en disant : il faut vraiment maintenant y croire et apporter tout ce que l'on peut � ce projet. Notre r�ponse doit �tre ouverte, y compris par rapport � vos propositions d'amendement.

On va voir, quand on ne se convainc pas, on ne se convainc pas, ce n?est pas grave. Ce dont on ne se convainc pas aujourd'hui ne nous emp�che pas de travailler demain pour avancer. J'�tais plus d'accord avec ce que vous disiez sur la place Ren� Cassin. Peut-�tre que d'autres dans mon entourage ne pensent pas tout � fait la m�me chose, mais je ne pense pas � Anne HIDALGO en l?occurrence. Concernant le jardin Lalanne, je ne suis pas tout � fait d'accord avec vous. Vous �tes plus d'accord avec Jacques BOUTAULT.

Tout cela est du d�bat de qualit�, et sur ce dossier en particulier, je voulais vous remercier de votre �tat d'esprit.

Je donne la parole � Mme Marinette BACHE.

Mme Marinette BACHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Quelques mots pour compl�ter l'intervention faite par Mme Karen TA�EB au nom du groupe M.R.C. et avec laquelle j?affirme mon total accord.

Quelques mots pour appuyer quelques points.

Oui, le temps est venu de voter ce projet de d�lib�ration car il est essentiel de commencer ces travaux en 2010, comme indiqu�. Le planning est tendu mais possible. Et apr�s une concertation de plus de 5 ans, il nous faut entrer maintenant dans la phase de concr�tisation.

Ensuite, oui, la crise sur-domine nos d�cisions et, oui, il est n�cessaire de pr�parer le rebond ; le rebond que nous pensons, au groupe M.R.C., passer par l'emploi.

Ce projet y participe. Nous en somme heureux et, contrairement � ce qui a �t� dit, nous sommes, avec ce projet, bien loin d'un effet bling-bling. En pleine crise sociale, nous laissons bien volontiers, d'ailleurs, ses effets de manche au Pr�sident de R�publique, ma�tre incontest� de l'art !

Nous regrettons que ce d�bat se soit souvent focalis�, en tout cas m�diatiquement, sur le jardin. Le projet dans son ensemble m�ritait mieux que cela et la concertation, d'ailleurs, mieux que la caricature qu?en a faite tout � l'heure M. LAMOUR, mais je n'insisterai pas sur ce sujet puisque M. LEGARET vient de rendre l'hommage qu'ils m�ritent, autant � Jean-Pierre CAFFET qu'� Mmes HIDALGO et GIBOUDEAUX.

Je le dirai sans d�tour, nous ne soutiendrons pas tout ce qui ferait que le privatif soit privil�gi�. Les riverains ont �t� respect�s et verront leur environnement valoris� par des cheminements pi�tons et une surface de jardin de proximit� conserv�e. Et Mme GIBOUDEAUX doit certainement en �tre f�licit�e.

En m�me temps, les nombreux Franciliens qui utilisent cette premi�re porte d'entr�e de Paris, comme l'ensemble des Parisiens qui se retrouvent dans ce site � la fois commercial, culturel, d'�change, etc., m�ritaient ce geste architectural qu'est la Canop�e. Dans la situation sociale que nous traversons, nous appr�cions donc que les espaces commerciaux ne soient pas ferm�s pendant les travaux.

Mais cet espace n'est pas seulement commercial. Il nous pla�t d'y trouver un certain nombre d?�quipements publics : le conservatoire, la biblioth�que, l'espace des cultures urbaines, par exemple.

Ensuite, notre Municipalit� ne pouvait pas rester l'arme au pied devant la n�cessit� de revoir la question du p�le transports. Mme TA�EB l?a �voqu�e, je n'y reviendrai donc pas.

Je me contenterai d'insister sur la n�cessit� d?une remise aux normes de la s�curit�.

Alors, oui, "il y a des dossiers qui transcendent les batailles politiciennes", comme le dit le maire du 1er arrondissement. Je ne doute donc pas que les �lus U.M.P. aideront la Ville de Paris � convaincre l'Etat de participer � ce que, en temps de crise, il pourrait assimiler � de grands travaux. Il suffirait, pour cela, que le Pr�sident SARKOZY s?int�resse � la vie des Parisiennes et des Parisiens, des Franciliennes et des Franciliens, � la "vitrine de la France", comme vient de le dire Mme TACH�NE, � notre R�gion-M�tropole enfin, autant qu'il s'int�resse � ses amis financiers !

Avec une patience et une obstination pour lesquelles j'ai beaucoup d'admiration, Mme HIDALGO, elle, s'y emploie. Nous la soutenons, comme nous soutenons l'ensemble de ce projet car, oui, le groupe M.R.C. y croit.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. Claude DARGENT.

M. Claude DARGENT. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, le projet de restructuration du secteur des Halles contient une dimension li�e aux transports particuli�rement importante. On n'aurait garde, en effet, de l'oublier : la question de la liaison, aujourd'hui bien trop complexe, entre la gare R.E.R.-m�tro et la surface a �t� � l'origine un motif majeur du lancement de la r�flexion sur la recomposition de cet espace il y a quelques ann�es.

La station Ch�telet-les Halles est en effet, on l'a dit, le premier p�le intermodal d'Europe et notre ville conna�t une croissance du recours aux transports collectifs depuis quelques ann�es, qui impose de dimensionner � la bonne �chelle les �quipements de transport.

Il y a donc d'abord la n�cessit� de r�nover un p�le d?�change vieillissant et surcharg�.

Les Halles constituent la plus grande porte d'entr�e dans Paris, bien avant les points d'acc�s p�riph�riques.

La station Ch�telet-les Halles assure l'interconnexion de trois lignes R.E.R. et de quatre lignes de m�tro, et, d'autre part, on l'a �voqu� tout � l'heure, du point de vue routier, ce centre complexe est desservi par un ensemble de voies souterraines qui assurent une fonction de transit.

L?am�lioration du p�le transports est dont un aspect majeur du projet que nous examinons.

Compte tenu de l'augmentation r�guli�re de la fr�quentation des transports, cette restructuration anticipe d�s maintenant des am�nagements qui auraient �t� de toute fa�on in�luctables dans les ann�es � venir.

La gare actuelle est en effet encombr�e, peu lisible � ceux qui la d�couvrent. Nous avons eu r�cemment un d�bat en Commission des transports o�, de fa�on consensuelle, nous souhaitions que les touristes visitent moins notre ville en car et utilisent donc davantage un certain nombre d'�quipements de transport public. Effectivement, de ce point de vue-l�, la gare de Ch�telet-les Halles, dans son �tat actuel, est trop peu satisfaisante.

Seul un acc�s est v�ritablement direct, c'est l'acc�s par la Porte Lescot qui est efficace mais clairement insuffisant. Et il n'y a pas aujourd'hui, hormis la rue de la Ferronnerie, un acc�s pour les personnes � mobilit� r�duite, ce qui est inacceptable.

D'autre part, les r�gles de s�curit� ont �volu� et les diagnostics comme d'ailleurs les r�cents incidents du R.E.R. D, montrent qu'il convient d'agir.

Gr�ce � ce projet, nous allons avoir la cr�ation de trois nouveaux acc�s et l'am�lioration des liaisons existantes. Et le "tube", comme l?on dit, le "tube Lescot" sera doubl� en capacit� et sa transformation architecturale am�liorera consid�rablement son confort.

Les acc�s Rambuteau et Berger seront �galement transform�s pour permettre d'acc�der directement aux espaces de la gare. Et, surtout, va �tre cr�� place Marguerite de Navarre un acc�s � mi-chemin entre le Forum et la rue de Rivoli.

Les solutions retenues sont donc performantes en terme d?efficacit� et de confort et elles permettront, de ce point de vue, des progr�s significatifs.

Tout cela implique de repenser les espaces de la salle d?�changes et, donc, en mati�re de s�curit�, de rep�rage et de confort des voyageurs, nous allons avoir, l� encore, des am�liorations notables.

Chers coll�gues, il faut enfin �voquer sur ce registre la question des liaisons en mati�re routi�re.

Dans une perspective de d�veloppement durable, la recomposition des espaces publics comportera une r�duction des flux automobiles et une augmentation en contrepartie des circulations douces, un r�tablissement des continuit�s pi�tonnes, ainsi que des am�nagements cr�ant une trame verte.

Pour restituer les continuit�s pi�tonnes sur le site, le projet pr�voit de supprimer certaines tr�mies. Cette suppression fait l?objet d?un certain consensus. Les choix initiaux d'am�nagement avaient, en effet, meurtri l'espace public et ces tr�mies en constituent une des expressions les plus significatives. L'espace ainsi d�gag� en surface sera r�am�nag� en faveur des pi�tons. L'objectif est de diminuer les flux de v�hicules qui parcourent ces voies et de supprimer compl�tement les croisements de flux qui, de toute fa�on, ne seront plus autoris�s � partir de 2014.

Cette op�ration comportera �galement la cr�ation d'un mail de circulation public reliant le puits d'acc�s Marguerite de Navarre aux circulations publiques de l'ancien Forum.

En conclusion, je soulignerai que le calendrier de livraison du p�le transports, qui est complexe, ne permet pas de livrer Marguerite de Navarre et la salle d'�changes r�nov�e avant 2015-2016. Cela suppose d'engager d�s maintenant les travaux du p�le transports, les travaux �tant longs, pour des raisons de conduite de chantier en site occup�.

Chers coll�gues, tout am�nagement urbain doit articuler exigence fonctionnelle et geste architectural, valeurs d'usage et qualit� esth�tiques. dans le projet qui nous est soumis, ces deux dimensions, loin d'entrer en contradiction, se nourrissent l'une l'autre. Bref, ce projet marque en quelque sorte une �tape pour notre Ville. En ce d�but du XXIe si�cle, on pourrait dire qu'il marque le passage de l'�ge de l'urbanisme � l'�ge de l'urbanit�.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. GOUJON.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. Merci, Monsieur le Maire.

Evoquer le site des Halles aujourd'hui, comme examiner un r�am�nagement d'ensemble pour demain, ne peut �videmment se concevoir sans que la question de la s�curit� globale ne soit trait�e au premier rang des priorit�s. En plein c?ur de Paris, ce p�le d'�changes ferroviaires majeur, qui en fait la premi�re porte d'acc�s � la Capitale, avec 800.000 voyageurs quotidiens, en m�me temps centre commercial, accueillant plus de 40 millions de visiteurs par an, d�s la conception du projet, implique que les mesures de s�curit� les plus rigoureuses soient prises, et sans l�siner.

Or, m�me si la loi initi�e par le Ministre de l'Int�rieur de l'�poque, Nicolas SARKOZY, sur la pr�vention de la d�linquance, rendant obligatoires les �tudes d'impact sur la s�curit�, a �t� appliqu�e, un certain nombre d'interrogations demeurent.

Tout d'abord, me semble-t-il, le tron�onnement du projet ne permet pas, dans ce domaine en tout cas, une vision globale. Un seul exemple, si pour la s�curit� du nouvel espace Canop�e, Unibail pr�voit le d�ploiement de la vid�o protection, c'est un sujet important, les dispositifs pr�vus pour le jardin et la gare ne sont pas connus � ce jour.

Ensuite, s'agissant de la gestion des espaces publics existant actuellement, on ne saurait �videmment attendre 2012 pour faire respecter la r�glementation alors m�me que les nuisances, les barri�res cass�es, les marchands ambulants, les bagarres, etc. s'aggraveront avec l'augmentation des surfaces. Les risques seront renforc�s �videmment en p�riode d'affluence.

Il nous semble n�cessaire d'�quiper d�s aujourd'hui les acc�s de ces sites dans le premier arrondissement et de les raccorder au centre L�opold Bellan qui s�curise la zone pi�tonne Montorgueil. On pourrait asservir toutes les entr�es et les sorties de ce centre.

Dans le m�me souci d'efficacit�, il serait �galement judicieux d'�viter l'�miettement, M. LEGARET l'a dit tout � l'heure, en cinq centres op�rationnels juxtapos�s et les regrouper dans une salle de commandement commune pour g�rer l'ensemble. Parall�lement devrait d'ailleurs �tre �tabli un sch�ma directeur de la s�curit� pour l'ensemble de ce secteur afin d'y avoir une approche globale de la s�curit�.

La s�curit� incendie des personnes, quant � elle, est une priorit� tout aussi absolue. Il est indispensable, je crois, d'�viter une marchandisation excessive du projet, � la fois par Unibail et par la R.A.T.P., notamment au niveau du sous-sol dans lequel celle-ci doit sans doute r�viser � la baisse, pour des raisons de s�curit�, son dossier commercial.

Ce risque consiste, et cela a �t� dit �galement par Anne TACH�NE, en des sorties de secours qui risquent d'�tre sous dimensionn�es, notamment pour les personnes � mobilit� r�duite et plus particuli�rement pour la premi�re tranche.

Il faut pr�voir les am�nagements en fonction du sc�nario le plus critique, par exemple un samedi, un jour de solde.

Nous demandons que la Ville s'astreigne � respecter tr�s strictement toutes les r�gles de s�curit� car en ce domaine il faut savoir que les contraintes s'additionnent. C'est un appel � ne pas sacrifier la s�curit� � la rentabilit�.

L'approche globale de la s�curit� de l'ensemble de la zone et non de la seule Canop�e qu'il nous faut privil�gier am�ne naturellement � envisager le regroupement des locaux de police actuels qui sont mal plac�s, peu fonctionnels et �clat�s, dans ce qui pourrait �tre un nouvel h�tel de police unique et d�di� � ce projet, pouvant occuper une partie des surfaces que lib�rera prochainement La Poste du Louvre.

Si cette opportunit� se pr�sente, il ne faut pas la rater.

L'adaptation des moyens de l'Etat implique pour la Ville le renforcement des moyens de surveillance humains par l'affectation d'agents d'accueil sp�cialis�s, d'inspecteurs de s�curit� de Paris suppl�mentaires et �videmment de vigiles pour le secteur priv�.

L'agression, le 19 mars dernier, d'un vigile par une quinzaine de jeunes qui ont fait irruption dans un magasin de v�tements du Forum met en �vidence la n�cessit� de se doter des outils n�cessaires pour lutter plus efficacement contre les bandes qui s'illustrent assez r�guli�rement, chacun le sait, dans ce quartier.

J'en profite pour me r�jouir du plan et de la loi anti bandes que vient de d�cider le Pr�sident de la R�publique qui sera tr�s utile dans ce quartier. On peut l'applaudir, bien s�r. Enfin, des mesures utiles pour lutter contre l'ins�curit�, comme l'extension, je le dis au Pr�fet de police, de sa comp�tence sur l'ensemble de l'Ile-de-France, ce qui pour les Halles permettra une efficacit� redoubl�e.

Pour conclure, essayons, pour une fois et pendant qu'il en est encore temps, c'est tout l'objet de mon intervention, d'int�grer dans un projet de cette envergure la dimension de la pr�vention situationnelle afin de faciliter la s�curisation d'un site que chacun reconna�t �tre parmi les plus sensibles de la Capitale.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur GOUJON.

La parole est � M. CARON-THIBAULT.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

L'agglom�ration de notre Capitale a trouv� son centre de gravitation dans le quartier des Halles.

A ce titre, ce p�le de vie urbaine remplit les fonctions traditionnelles des grandes villes modernes, permet une mixit� d'usage pour les 800.000 utilisateurs quotidiens de la station les Halles, pour les 3.000 employ�s du Forum et surtout les passants, les riverains et les promeneurs, d�passant en cela l'int�gralit� de la population du centre de Paris.

Le quartier des Halles se voit �galement assign� un r�le social important pour les personnes en errance et les jeunes dont la pr�sence n'a cess� d'augmenter ces derni�res ann�es.

En effet, les quatre hectares que constituent les Halles se vivent pour certains comme un refuge, un espace libre et deviennent un lieu de cohabitation urbaine plus ou moins paisible pour ceux qui manifestent de la d�tresse sociale.

Pour d'autres, essentiellement des jeunes, c'est un lieu de rendez-vous au croisement de Paris et des banlieues, mettant souvent en exergue les m�mes difficult�s sociales et permettant le d�veloppement et la pratique de culture urbaines, pour certaines mineures mais cependant vivaces.

Ce Conseil est l'occasion de rappeler les dispositifs d�j� existants et pr�vus afin de prendre en charge plus efficacement � l'avenir la grande exclusion pr�sente dans le secteur des Halles.

De la bagagerie de l'association "Mains libres" au "110 Les Halles" sp�cialis� en addictologie, force est de constater que la Ville de Paris a fait beaucoup pour renforcer les services sociaux sp�cialis�s � destination des plus exclus pr�sents aux Halles.

La livraison dans quelques ann�es du p�le Montesquieu m�lant restauration sociale et h�bergement permettra �galement d'all�ger le centre d'accueil d'urgence g�r� par Emma�s rue des Bourdonnais.

Il faut souligner le travail r�alis� par le "Collectif-Rue Centre de Paris" regroupant toutes les associations organisant des maraudes � destination des personnes en d�tresse sociale.

Le renseignement a permis de mieux appr�hender une population sur laquelle les Halles agissent comme un lieu de fixation ou de rencontres � destination d'une population avant tout d�socialis�e mais pas forc�ment sans domicile.

A cet effet, dans le cadre de la concertation, une �tude sociologique a �t� propos�e, elle sera r�alis�e cette ann�e par une urbaniste sp�cialis�e sur la place des populations errantes.

Ainsi, nous conna�trons mieux les probl�matiques sociales de l'exclusion se vivant aux Halles afin de mieux orienter d'une part les services d�j� existants mais surtout l'accueil de jour � proximit� du Forum que nous souhaitons r�installer dans le cadre du r�am�nagement.

Les Halles sont aussi un lieu de vie pour la jeunesse. V�ritable carrefour m�tropolitain, les jeunes viennent s'ancrer dans les divers espaces que propose le Forum.

S'il agit comme un facteur certain de rencontre entre jeunes de banlieues et de Paris, le Forum agit aussi comme un catalyseur des probl�matiques, en particulier en cette p�riode de crise �conomique.

Ainsi, la pr�sence d'un lieu r�serv� � la pr�sentation des offres d'emploi et l'ouverture d'un centre de sant� � leur destination � l'int�rieur m�me des Halles ne sont pas sans fondement.

Enfin et parce que la jeunesse n'est pas que l'objet de probl�matiques, la r�novation des Halles est l'occasion d'incarner un mouvement culturel dans un endroit qui a en �t� le berceau en France ces derni�res ann�es, � savoir le "Hip-Hop".

Traversant plusieurs pratiques artistiques, il s'est r�pandu dans le monde entier et est devenu le mode d'expression privil�gi� d'une jeunesse en qu�te de libert� et de justice sociale.

Rien d'�tonnant qu'� Paris, ce soit dans les jardins des Halles plus qu'ailleurs qu'il ait fait flor�s, l'endroit permettant � des jeunes issus de quartiers voire de villes diff�rentes de se rencontrer ais�ment et de faire fructifier ensemble un savoir-faire qui reste cependant peu reconnu.

A l'instar du "Hip-Hop Cultural Center" � Harlem, le quartier des Halles accueillera donc, une fois r�nov�, des esp�ces d�di�s aux cultures urbaines afin de valoriser ce mouvement interdisciplinaire.

Lieu de diffusion, d'enseignement et de pratiques autonomes, cela permettra de r�pondre aux besoins du public jeune m�tropolitain en s'inscrivant ainsi parfaitement dans l'histoire et la sociologie du quartier des Halles.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le r�am�nagement du c?ur de Paris est une n�cessit�. Il faut prendre acte de ce que la concertation n'a pas oubli� la probl�matique sociale qui va avec tous lieux urbains.

Il est toujours � craindre que des travaux de cette ampleur aient un impact n�gatif d'exclusion sur les populations les plus fragiles mais la qualit� de la concertation qui a eu lieu, le projet qui en d�coule et les �quipements qui sont pr�vus nous montrent bien que la volont� de notre Municipalit� n'a pas �t� de faire la Ville contre celles et ceux qui l'animent mais bien pour celles et ceux qui la vivent.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Madame DOUVIN, vous avez la parole.

Mme Laurence DOUVIN. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, nous arrivons � l'issue de ce d�bat.

Je voudrais donc vous inviter � regarder une carte de l'Ilede-France et une carte du r�seau francilien. Vous allez constater la chose suivante : le p�le d'�change Ch�telet - Les Halles est vraiment le point central de cette carte. C'est une r�alit� qui saute aux yeux, une r�alit� lourde de cons�quences.

Il y a trois lignes de R.E.R., cinq lignes de m�tro et c'est ainsi que progressivement s'est form� un p�le complexe avec les deux stations de m�tro de Ch�telet et des Halles et ensuite la gare R.E.R. Ch�telet - Les Halles.

C'est un p�le qui s'est form� d'une fa�on h�t�roclite avec des espaces juxtapos�s, sans conception d'ensemble et dans une ambiance qui est devenue facilement anxiog�ne.

On appelle d'ailleurs toute la zone m�tro "le labyrinthe", la salle d'�change R.E.R. "le flipper" et par contraste l'espace de la ligne 14 plus convivial "l'oasis".

Ce sont des termes qui parlent d'eux-m�mes. La gare Ch�telet - Les Halles est la plus grande gare souterraine du monde, ce sont 1.500 trains par jour, plus de 550.000 voyageurs, on l'a dit, pour le R.E.R. et le m�tro, et demain combien ?

Dans la salle d'�change, les flux de voyageurs se m�lent sans se rep�rer, car sans perspective � cause de l'encombrement des espaces.

Les conditions de s�curit� sont tr�s difficiles � y assurer. Le milieu est oppressant car toutes les circulations, nous l'avons dit, ont �t� sous dimensionn�es � l'origine. Bien entendu, les adjonctions de lignes de R.E.R. et de m�tro se sont �tal�es de 1900, avec l'ouverture de la station Ch�telet, � 1998, soit un si�cle, avec la mise en service de la ligne 14.

Les travaux que nous allons certainement voter aujourd'hui apporteront principalement l'organisation de nouvelles correspondances de m�tro, et nous en avons bien besoin, par l'am�nagement de tapis roulants, et surtout un acc�s direct depuis la place Marguerite-de-Navarre, dont l'espace de surface sera substantiellement modifi�, puisqu'on va cr�er un mail.

Ensuite, il y aura �galement un prolongement des acc�s souterrains Berger et Rambuteau, du niveau 3 au niveau 4, ce qui devrait redistribuer les flots qui sont aujourd'hui trop concentr�s par la porte Lescot. Enfin, bien s�r un am�nagement de la salle d'�change.

La proc�dure est la suivante : avant l'�t�, il doit y avoir validation par le S.T.I.F. du sch�ma de principe, puis l'ouverture de l'enqu�te publique, puis un calendrier qui nous emm�nera loin, puisque c'est vraisemblablement jusqu'en septembre 2016.

Mais deuxi�me consid�ration, en regardant les cartes dont je vous parlais en commen�ant ce propos, il faut consid�rer la concentration du syst�me de transports sous un autre angle, qui prenne en compte les cons�quences de cette situation sur la fr�quentation du site.

En effet, puisque cette station est le coeur du r�seau R.E.R., c'est un site qui a une visibilit� touristique forte pour les �trangers, les provinciaux, mais aussi pour les hommes d'affaires, notamment � travers les liaisons avec Orly, Roissy, La D�fense ou Disneyland.

Bien s�r, et peut-�tre m�me principalement, la zone des Halles est devenue aussi un lieu de rencontres et de rendez-vous pour des milliers de personnes qui viennent de la banlieue parisienne, et un lieu qui n'a pas d'�quivalent � un autre point du r�seau.

C'est une r�alit� qui impacte fortement la personnalit� du site des Halles et son image. Il y a �galement des cons�quences en termes de s�curit�, comme vient de l'�voquer Philippe GOUJON.

La question de cette concentration et de ses cons�quences m�rite donc d'�tre pos�e au niveau de l'Ile-de-France, dans le cadre du choix des orientations de la politique des transports collectifs, des futures infrastructures et de leur connexion. Un choix qui sera effectu� prochainement.

Il est plus que souhaitable, d'une part, de diversifier les p�les d'entr�e sur Paris, et ensuite de soulager, d'un trajet passant par Paris, les voyageurs qui ne font que du banlieue-banlieue.

Toujours au niveau des transports, mais maintenant de la circulation des v�hicules, nous avions demand� d�s 2004 la fermeture de la voirie souterraine hormis, bien s�r, l'acc�s au parc et aux aires de livraison. Nous n'avons jamais obtenu satisfaction. C'est pourquoi nous d�posons un amendement pour demander l'�tude de l'impact de la fermeture de cette voirie.

En dehors de l'aspect esth�tique d�plorable des tr�mies, c'est une voirie accidentog�ne, qui ne r�pond plus � la nouvelle r�glementation sur les tunnels.

Enfin, je terminerai par l� le projet dont nous discutons, c'est le co�t de 760 millions d'euros. Surtout, par sa nature, par sa situation, il devrait �tre indissociable du Grand Paris dont, nous venons de le voir, il est le coeur.

Or, il n'en est rien. Sa dimension m�tropolitaine, en dehors de l'aspect transports, comme je viens de le souligner, est absente. C'est vraiment ce que l'on peut regretter, � l'occasion de l'examen d'un tel projet.

Je me situerai, pour conclure, en parfaite contradiction avec Jean-Pierre CAFFET puisque, pour moi, quand on parle des Halles, on parle, ou plut�t on devrait parler du Grand Paris. Cela n'est manifestement pas le cas, c'est une occasion manqu�e, c'est dommage.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. Apr�s ce d�bat tr�s dense, int�ressant, je souhaiterais que nous entendions d'abord l'adjointe aux espaces verts, Fabienne GIBOUDEAUX, puis Anne HIDALGO.

Mme Fabienne GIBOUDEAUX, adjointe, au nom de la 4e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Concernant le jardin, beaucoup de choses ont �t� dites, je voudrais revenir sur le parti pris g�n�ral du jardin dont la qualit� v�g�tale a �t� soulign�e par Jean-Pierre CAFFET et Sylvie WIEVIORKA.

Aujourd'hui, on parle de jardin, mais beaucoup de parties sont trop min�rales et assez accident�es, ce qui ne donne pas � cet espace un caract�re de jardin. On ne va pas au jardin des Halles, comme on va aujourd'hui aux jardins d'Eole, des Batignolles et des Tuileries. C'est une chose importante parce qu'un jardin, c'est aussi un lieu pour les Parisiens, un lieu agr�able de promenade. Je pense que le projet, en tout cas, va plus dans ce sens.

C'est aussi plus de surfaces accessibles, qui correspondent aux nouvelles demandes du public. Je vous rappelle qu'il y a de plus en plus d'usagers de jardins, de demandes de r�aliser de nouveaux espaces verts, et des espaces verts accessibles o� on puisse se poser, pas seulement regarder mais s'allonger et passer de bons moments avec ses amis et ses enfants.

Je pense que ce jardin r�pond en grande partie � cette demande.

M. Jacques BOUTAULT dit que l'on a donn� carte blanche � M. MANGIN, je dirais que ce n'est pas tout � fait ce qui s'est pass�, parce que le projet a beaucoup �volu�.

Il a �volu� avant mon arriv�e, avec Yves CONTASSOT, qui avait d�j� beaucoup travaill� avec l'�quipe MANGIN pour modifier le projet, et il a encore �t� modifi� depuis plus d'un an, suite aux demandes de la concertation. Je pense que cette concertation, m�me s'il n'y a pas consensus sur tous les points, a en tout cas bien fait �voluer ce projet. Il y a eu un recalibrage des lieux de cheminement, un nouveau chemin qui m�ne dans l'axe est-ouest qui avait �t� demand� au cours de la concertation et aussi une large place pour les aires de jeux pour les enfants.

C'est un projet qui a vraiment pris en compte les besoins des habitants du quartier et les avis �mis pendant la concertation.

S'agissant d'un point tr�s sensible, � savoir le jardin Lalanne, je reconnais que quand je suis arriv�e, je me suis aussi pos�e la question : pourquoi veut-on l'enlever ? Est-ce qu'il faut maintenir le jardin Lalanne ? C'est une question tout � fait l�gitime. En tant qu'�lue, il est int�ressant aussi de se poser des questions, de se demander si c'est vraiment judicieux, si c'est une bonne r�ponse.

Quand on dit qu'il n'y a pas eu de concertation sur ce jardin, je voudrais r�pondre qu'il y a eu une r�union, o� on a tout remis � plat. J'ai r�interrog� tous les services et je leur ai demand� de me donner les �l�ments, les arguments militants pour la suppression du jardin Lalanne.

Ce travail a �t� r�alis�. On a fait des r�unions, on a donn� les documents, ils ont �t� soumis � la concertation. Je pense que c'est vraiment un mauvais proc�s de pr�tendre qu'il n'y a pas eu de concertation sur le jardin Lalanne, car j'ai honn�tement pris ce dossier en main, en me reposant ces questions.

Il y a plusieurs motifs que je ne d�velopperai pas, car ils ont fait l'objet de larges r�unions. Pour moi, il y a un motif social, qui est tr�s important. On construit un jardin avec des aires de jeux pour enfants, novatrices, et qui r�pondent aux besoins des gens du quartier et aussi des Parisiens.

Pour r�pondre � ce besoin, est-ce qu'un jardin, qui est aujourd'hui ferm� en grande partie parce qu'il n'est plus aux normes, parce que les structures en b�ton ont vieilli et qu'on ne peut m�me pas les r�nover et les remettre en �tat - on ne sait pas faire - est-ce que c'est responsable ? Est-ce du d�veloppement durable de dire qu'on va garder un tel espace, m�me si c'est un �lot de biodiversit� int�ressant, je le reconnais.

Je pense que ce n'est pas responsable, en tant qu'�lu parisien, de dire aux Parisiens qu'ils auront un petit espace qui sera ferm� la moiti� du temps parce qu'il n'est pas aux normes, pas accessible et qu'on ne peut pas le r�nover.

On ne peut dire qu'il n'a pas �t� entretenu : on a investi 150.000 euros pour le refaire et le rendre accessible en partie. Des travaux ont �t� faits, on ne peut pas dire non plus que la Ville n'a pas investi pour maintenir la liaison entre le jardin Lalanne, tel qu'il est aujourd'hui et les futures aires de jeux qui seront livr�es.

Un aspect m'int�resse aussi dans ce jardin, c'est sa qualit� artistique. Je pense que c'est vraiment un objet unique, vous avez raison de le dire. Il n'y a pas que la place Ren�-Cassin qui est un objet unique. Il y a aussi le jardin Lalanne. Il a une qualit� po�tique, due � l'application artistique de ce projet.

On doit faire confiance aussi aux artistes aujourd'hui, aux concepteurs avec de nouveaux mat�riaux, de nouvelles r�ponses pour parvenir � cette qualit�. C'est un challenge, un enjeu fort, mais c'est aussi une demande qu'on rencontre de plus en plus dans les jardins : on nous demande d'arr�ter ces jeux st�r�otyp�s de catalogue et de nous tourner vers des jeux plus int�gr�s au paysage, qui correspondent davantage � de nouvelles pratiques proches des terrains d'aventure, o� les enfants aussi ne sont pas toujours accompagn�s de leurs parents ; c'est aussi une qualit� et une singularit� de ce jardin d'avoir un espace un peu prot�g� pour les enfants.

Je pense qu?on peut retrouver ces qualit�s dans le cahier des charges qui inclut beaucoup de modifications apport�es par la concertation. Je remercie la mairie du 1er qui a �t� repr�sent�e lors de ce groupe de travail. Il est vrai qu?il y a eu des modifications int�ressantes.

On parle de la place Ren�-Cassin. Je reconnais qu'il y a un consensus pour dire qu'il faut maintenir la qualit� de la place Ren�-Cassin. C?est vrai, elle est situ�e � un endroit tr�s agr�able, un endroit tr�s fr�quent�, � la fois par les gens du quartier qui viennent organiser des f�tes, se poser, faire faire du v�lo � leurs petits, du patin � roulettes, des choses assez quotidiennes et assez int�ressantes et par les touristes qui viennent s'y arr�ter et regarder le transept de Saint-Eustache au soleil. C?est vrai qu?il a une forte qualit�.

Je pense que l'�quipe MANGIN a d�j� travaill� pour modifier le projet initial et retrouver cette qualit� et qu?il faut encore avancer, mais il faut avancer avec une concertation apais�e, avec des participants qui ont envie de co-�laborer un projet, parce que c'est dans ces conditions qu'on peut faire �voluer les projets.

J'ai entendu aussi : "c'est un jardin plat". D'un c�t�, on dit : "c'est un projet qui n'est pas assez classique, il vient bousculer le Paris historique de Le N�tre". Moi, je pense que justement, le projet de MANGIN est un projet classique ; on peut lui reprocher beaucoup de choses, mais il a une �criture tout � fait classique et, au contraire, il prolonge la promenade historique allant de Beaubourg � la place de la Concorde en passant par les Tuileries, avec un respect tout � fait int�ressant du trac� historique de Paris. Monsieur LEGARET, le jardin des Tuileries, il est plat, mais c'est un beau jardin ; il n'y a pas d'�l�ments tr�s importants, il y a des sculptures, des plantations d'arbres - et je pense que le v�g�tal n'est pas plat - et un travail assez fin sur la dalle qui va �tre retravaill�e pour permettre de ne pas faire un jardin plat? Il y avait un ateliersur cette question, parce que je me la suis pos�e. Je pense que l?�quipe MANGIN a tout � fait r�pondu. Il y a un potentiel en travaillant sur la dalle pour ne pas en faire un jardin plat.

On a parl� de d�veloppement durable, pour terminer.

M. BOUTAULT est sensible, ainsi que d'autres intervenants, � la qualit� du travail de d�veloppement durable sur cette op�ration. On a beaucoup parl� de la r�cup�ration de l'eau de pluie qui sera faite mais il y a d?autres aspects, notamment la qualit� du d�veloppement durable du jardin lui-m�me. Ce n'est pas un jardin en pleine terre, c?est un jardin sur dalle.

Aujourd?hui, le taux de fr�quentation du jardin, le pi�tinement en certains endroits fait en sorte que les arbres sont asphyxi�s et v�g�tent. C'est un enjeu aussi, quand on refait ce jardin, de faire en sorte qu'il vive bien, que les plantations puissent s'�panouir et qu'on ait un jardin qui s'inscrive dans la dur�e et dans le temps. C?est quelque chose qui avait �t� mal anticip� � l'�poque. Je pense que les moyens techniques ont beaucoup �volu� et qu'on arrive � faire vraiment des jardins sur dalles qui ont une autre qualit�.

Je pense qu?il faut saisir ce changement pour donner vraiment une grande qualit� � ce jardin.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Un tr�s grand merci � Fabienne GIBOUDEAUX .

Je veux associer aussi Yves CONTASSOT, parce que c?est vrai que pendant ces sept ans de d�bat, d'�volution, de cr�ativit�, d'�coute, nous avons tous appris, � un moment ou � un autre. J'ai fait le m�me cheminement que Mme GIBOUDEAUX sur la place Ren�-Cassin, dont je trouve qu?elle est int�ressante et o� je pense qu'il faut encore �voluer, et sur le jardin Lalanne, o� � certains moments, allant sur les march�s rue Montmartre notamment, j'avais dit : "pourquoi pas, on va voir". C'est exactement ce que vient de d�crire Fabienne GIBOUDEAUX.

J?invite donc tout le monde � approfondir totalement, parce que je ne souhaite pas qu'il y ait de malentendu. Ce serait dommage.

Maintenant, la parole est � Mme Anne HIDALGO.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, je crois que nous en avons conscience, aujourd'hui, c'est un moment tr�s important pour donner l'�lan n�cessaire � ce projet embl�matique pour Paris et pour la m�tropole.

Apr�s tout ce travail qui a �t� fait pendant ces sept ans, aujourd'hui, nous mettons un terme � cette �tape pour engager une deuxi�me �tape de r�alisation. Un travail important a �t� accompli, cela a �t� dit notamment par Jean-Pierre CAFFET et Yves CONTASSOT, avec, et je tiens � le remercier �galement, l'appui, l'approche � la fois contradictoire, souvent contradictoire, mais tr�s constructive du Maire du 1er arrondissement, Jean-Fran�ois LEGARET, un travail qui nous a permis, je crois, d'arriver � proposer aujourd'hui un projet fort, un projet qui marquera notre Capitale, qui marquera la m�tropole, parce qu'il sait allier l'utilit� et la beaut�. C'est peut-�tre cela que Claude DARGENT a appel� tout � l'heure le "droit � l'urbanit�" et cela fera plaisir � Roland CASTRO qui d�fend cette id�e.

Donc nous allons arr�ter aujourd'hui un projet qui a �t� entam� en 2002 et, cela a �t� dit par plusieurs, Jean-Fran�ois LEGARET mais aussi Marielle de SARNEZ, le temps qui a �t� pris pour concerter, pour �tudier, pour travailler, pour voir quelles �taient les meilleures options, tant du point de vue urbain, puisque ce projet est tr�s complexe, que du point de vue architectural, n'a pas �t� du temps perdu.

Nous ne sommes plus � l'�re de l'urbanisme sauvage qui pouvait se passer de l'avis des habitants, qui pouvait se passer des �tudes nombreuses et n�cessaires. S?agissant d?un lieu aussi embl�matrique que ce secteur des Halles, le temps qu?on a consacr� � �laborer le projet est un temps, lui aussi, utile.

La concertation, cela a �t� dit, a �t� parfois chaotique, parfois difficile, mais nous sommes tous, les uns et les autres, exp�riment�s en mati�re de concertation et nous savons tr�s bien qu'il y a des sujets de fond et des sujets qui, m�me s'ils sont importants? Je ne veux pas revenir sur ce qu'a dit Fabienne GIBOUDEAUX, je partage en tous points son approche du jardin Lalanne. Il est clair que ce jardin a occup� un espace de concertation, r�duisant parfois toute la probl�matique et notamment la probl�matique m�tropolitaine des Halles � un sujet qui n'est pas d�risoire, qui est important, mais sur lequel nous ne pouvons pas baser toute la strat�gie et la reconstruction des Halles.

Cette concertation a avanc�. Je reviendrai sur des amendements propos�s, notamment concernant cette concertation.

Ce que nous allons faire aujourd'hui , le fait de travailler de fa�on ferme et r�solue sur la s�curit� des Franciliens, ne rel�ve pas du luxe. Pour r�soudre les questions qui nous sont pos�es, pas uniquement sous l?angle de la s�curit� telle que l?a �voqu�e M. GOUJON, il faut avoir une approche beaucoup plus large des questions de s�curit�, notamment la s�curit� incendie, notamment la question des �vacuations dans le Forum des Halles pour les personnes � mobilit� r�duite. Vous savez qu?une nouvelle r�glementation va s'imposer � nous en 2015 et en 2015, et si nous laissions le Forum des Halles tel qu'il est aujourd'hui, tant centre commercial que p�le de transports, il ne serait plus habilit� � accueillir du public, parce qu'il ne serait plus aux normes.

La question de la s�curit� est une question indispensable que nous devons traiter.

S'agissant de la mobilit� des Franciliens, cela a �t� tr�s bien dit par Claude DARGENT et d'autres coll�gues, il est clair que cette gare qui est la principale gare d'Europe est sousdimensionn�e, qu'il faut en am�liorer les acc�s, qu'il faut en am�liorer le confort pour les voyageurs. J'entendais Mme TACH�NE nous dire de prendre l?attache de M. BLANC, mais cela fait un moment que nous attendons que M. BLANC daigne venir discuter avec nous de ce qui concerne la dynamique de transport au c?ur de cette m�tropole.

Bien s�r que si M. BLANC et si le Gouvernement, ce que nous souhaitons et nous allons les solliciter, acceptent d'accorder des moyens financiers pour ce qui, quand m�me, est la principale gare d'Europe, qui, certes, se situe � Paris - nul n?est parfait -, si on pouvait avoir un appui d�termin� pour conduire un projet qui am�liorera la situation de plus de 800.000 voyageurs/jour, je crois que nous aurons fait ?uvre utile. En tout cas, nous sommes plus que dans la logique de la main tendue, nous sommes vraiment dans une logique de volont� de coop�ration avec l'Etat pour am�liorer ce p�le de transport.

A ce stade, je voudrais remercier la R�gion, le S.T.I.F. et le Pr�sident du S.T.I.F., remercier �galement la R.A.T.P., d'avoir pris la mesure et d'�tre compl�tement parties prenantes, y compris sur le plan financier, de ce projet tr�s important pour nous tous.

Beaucoup ont soulign� la dimension m�tropolitaine, je pense notamment aux coll�gues du groupe communiste, et notamment � Emmanuelle BECKER. A ce stade, je voudrais remercier tr�s fortement � la fois Pierre MANSAT, qui porte avec nous cette dimension m�tropolitaine du lieu dans les comit�s de concertation, mais aussi Bruno JULLIARD, qui travaille de fa�on tr�s pr�cise et tr�s fine sur un projet d'�quipement culturel, qui sera peut-�tre, le Maire l?a dit aussi, ce grand projet phare que Jean-Fran�ois LEGARET appelait de ses voeux. Je crois que ce p�le des cultures urbaines d�di� au hip-hop, � toutes les cultures urbaines, peut vraiment �tre un lieu phare parce que, c'est vrai, vous l?avez dit, Emmanuelle BECKER l?a dit, nous sommes tr�s marqu�s par cette �tude faite aupr�s des jeunes banlieusards - appelons-les comme cela - usagers du Forum des Halles, qui consid�rent que ce lieu leur appartient. J'ai bien aim� le terme de "tr�ve m�tropolitaine", tr�s loin de consid�rations qui laisseraient � penser que partout o� il y a de la foule et o� il y a des jeunes, il y aurait forc�ment de l'ins�curit�. On peut travailler la question de l'ins�curit�, c'est la volont� de tous les acteurs publics et priv�s sur le site, aussi sous l'angle de la place r�serv�e aux jeunes m�tropolitains � partir du projet culturel.

Je reviens sur les amendements qui ont �t� pr�sent�s et je vais donner les avis de l'Ex�cutif.

Nous avons un voeu pr�sent� par le groupe des Verts sur le recentrage du projet sur les questions de transports et de s�curit�. Pour nous, il n'est pas question de recentrer le projet. Nous l?avons dit : tous les sujets se tiennent. Jean-Fran�ois LEGARET a �galement mis cet �l�ment en avant. Les Halles sont un millefeuille : nous ne pouvons pas travailler ce qui se passe en surface sans travailler ce qui se passe dans le p�le d'�change et forc�ment les voiries souterraines. Il faut attaquer ce projet par l'ensemble de ses dimensions. Si nous faisions un s�quencement, laissant pour plus tard... D?ailleurs, laissant quoi pour plus tard ? La Canop�e, consid�rant que ce serait du luxe ? Non, ce n'est pas du luxe d'avoir un p�le d'�change conforme aux r�gles de s�curit�, un Forum commercial qui est l'identit� de d�part du lieu parce qu'il y a beaucoup d'emplois, beaucoup d'activit�s �conomiques, et tout cela est n�cessaire � la dynamique de Paris et de la m�tropole. Ce ne serait pas correct et d�cent de retarder ce projet en le s�quencant et en consid�rant qu'il y aurait les urgences et le reste qui rel�verait de l'accessoire.

Nous devons attaquer ce projet de fa�on globale. J'�mettrai donc un avis d�favorable sur le v?u n� 2 d�pos� par "Les Verts".

Nous avons un amendement de l'U.M.P. qui relatif au r�tablissement d'un bilan objectif de la concertation. On en a longuement parl� avec Jean-Fran�ois LEGARET. Nous sommes d'accord sur le dispositif de cet amendement, mais pas sur ses consid�rants.

Nous avons une autre formulation � proposer, je ne sais pas si vous �tes d'accord pour mettre de c�t� les consid�rants et accepter simplement le point de conclusion de votre amendement, auquel cas cela nous irait. Nous sommes d'accord pour dire qu'il n'y a pas un consensus g�n�ral, notamment sur le jardin. Il faut �tre objectif et r�aliste : il y a encore au moins une association qui n'est pas d'accord sur le jardin. Pour autant, nous ne pouvons pas dire qu'il n'y aurait pas eu recherche de consensus ni que cela n'aurait fait l'objet d'aucun consensus, d'autant qu'on peut encore continuer � travailler.

Sur cet amendement, je ne sais pas ce que vous ferez, Monsieur LEGARET, mais si vous acceptiez de supprimer les consid�rants, j'�mettrais un avis favorable.

Sur la place Ren�-Cassin et le jardin Lalanne - amendement n� 4 -, nous avons pour le coup un probl�me avec un consid�rant, qui pourrait aussi �tre modifi� si vous en �tiez d'accord. Vous dites "Consid�rant que dans son projet, l'agence "Seura" propose la suppression des cheminements Nord/Sud..." Je vous propose de substituer le terme "reconfiguration" � celui de "suppression", puisque le projet de "Seura" ne supprime pas les cheminements Nord-sud.

Ce sont des mots qui sont inutilement pol�miques, mais je vois que vous acceptez.

Par ailleurs, vous dites aussi dans cet amendement que "Si la Ville de Paris a depuis 2001 cess� tous travaux de maintenance et d'entretien de ce site, il serait facile et peu co�teux de remettre � niveau et de pr�server l'esprit du jardin Lalanne". Fabienne GIBOUDEAUX a bien r�pondu en disant que depuis 2001, nous avons engag� 150.000 euros dans l'entretien du jardin Lalanne. Si vous supprimiez ce consid�rant, nous pourrions accepter votre amendement. Je vois que vous acquiescez.

Sur le n� 5, il y a un avis favorable, avec une petite reformulation, mais nous sommes d?accord dans l?�tat d?esprit. Il s'agit de dire que l'am�nagement du quartier des Halles pr�serve la place Ren�-Cassin.

Sur le voeu n� 6 des Verts, avis favorable.

Sur l'amendement n� 7 de l'U.M.P., j'�mets un avis d�favorable en raison d'un probl�me de d�lai. Si on l'acceptait, cela nous conduirait � s�quencer les choses et finalement, � ne pas �tre en phase avec les d�lais.

Sur l'amendement n� 8 de l'U.M.P., l� aussi, c'est un avis d�favorable. Je pr�cise que les chiffres avanc�s de 84 millions d'euros pour le jardin sont inexacts, il s'agit en fait de 25 millions d?euros.

Le voeu n� 9 du P.C., qui parle de parcours de sant� et d'�quipements sportifs gratuits, nous sommes d'accord. Il s'agira, non pas de pr�voir, mais au moins d'�tudier dans un premier temps la r�alisation de ces parcours. Si vous �tes d'accord il s'agit de remplacer le terme "pr�voir" par "�tudier".

Sur l'amendement n� 10 de l?U.M.P., concernant l'�quipement m�tropolitain pour la Canop�e, avis favorable.

Sur le voeu n� 11 des Verts concernant la dimension m�tropolitaine du projet, nous sommes enti�rement favorables.

Sur l'amendement n� 12 de l'U.M.P. concernant un auditorium dans la Canop�e, vous avez vu que notre parti pris est d'avoir une salle susceptible d'�tre partag�e par plusieurs �quipements, dont le conservatoire. J?emets donc un avis d�favorable � votre amendement.

Puisque c'�tait le m�me sujet, le n� 13, des Verts, avis d�favorable.

Concernant le v?u n� 14 du P.C., c'est un avis favorable. Il y a une nuance de formulation puisqu'aujourd'hui, les conservatoires ne sont pas ouverts aux habitants de la banlieue, mais uniquement aux Parisiens.

Sur le voeu du P.C., n� 15, avis favorable. Nous travaillons dans ce sens sur une offre commerciale accessible et la mixit� sociale.

Sur l'amendement n� 16 de l'U.M.P., avis favorable, en pr�cisant n�anmoins que la d�chetterie est pour nous un �quipement tr�s important. En revanche, nous sommes bien s�r d'accord pour communiquer sur l'�tude d'impact de la fermeture des voiries souterraines d�s que possible. Ce travail-l� est en cours.

Le v?u n� 17 des Verts sur le fret ferroviaire : avis favorable.

Sur l'amendement U.M.P. n� 18, qui parle d'une tranche ferme et d'une tranche conditionnelle sur le projet des Halles, avis d�favorable.

Sur les travaux limit�s la nuit, amendement n� 19 d�pos� par l'U.M.P.P.A., avis favorable.

Idem sur le voeu n� 20 des Verts sur les travaux limit�s de nuit.

En m�me temps, il nous faudra un peu de souplesse. Si le p�le transport nous dit qu'il a besoin de travailler sur le r�seau R.A.T.P., nous les soutiendrons. Avis favorable sur ces deux amendements et v?ux, l?un de l?U.M.P., l?autre des Verts.

Je vous remercie, mes chers coll�gues.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bravo, Anne, parce que, en plus, maintenant j'y vois tr�s clair, non seulement sur chaque v?u et amendement mais sur les raisons pour lesquelles les points de vue se rapprochent. C'�tait un peu fastidieux, parce qu'il y en avait 20, mais, en m�me temps, c'est bien de donner les explications de fond � chaque fois et nos s�ances servent justement � d�battre, � constater les points de d�saccord, quand il y en a, et puis, apr�s, sinon, � mieux se comprendre.

Donc, vraiment, chers coll�gues, je vous suis tr�s reconnaissant � tous d'avoir � ce point pris au s�rieux un sujet que je crois, effectivement, vital pour Paris et son avenir.

Nous allons maintenant passer aux diff�rents votes, en commen�ant �videmment par les amendements et les v?ux, puis les projets de d�lib�ration?

M. Yves POZZO di BORGO. - Explication de vote !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Apr�s les v?ux, alors. Si c?est une explication de vote, c?est apr�s les v?ux, juste avant les projets de d�lib�ration.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Non, ce n?est pas une explication de vote, Monsieur le Maire, puisque nous avons d�battu. C'�tait simplement pour vous demander une suspension de s�ance tr�s br�ve pour nous permettre de faire le point � l'issue de cet �change, en particulier sur les quelques modifications demand�es.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Bon, alors, tout de suite ! Mais 5 minutes, cela suffit-il ?

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Il y en a pour 2 minutes. Merci, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je suis pour l?ordre, moi ! Vous aussi, j?imagine ?

Ah oui, oui, la d�mocratie a besoin d?ordre, chers amis !

Monsieur LEGARET, d?un mot ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Je serai extr�mement bref. Je ne veux �videmment pas m'accrocher � des consid�rants. Il n'y a aucun amour-propre d'auteur. D'ailleurs, ce que l?on vote, ce sont les amendements, ce ne sont pas les consid�rants. Je suis donc pr�t � toute adaptation sur les consid�rants, s'il s'agit de modifier un terme.

Ce qui nous int�resse, ce sont les avis d�finitifs sur le texte des amendements. Si vous voulez que, m�me � l'issue de s�ance, on puisse repolir les textes des consid�rants, je n?y vois, � titre personnel, aucun inconv�nient, si on en conserve l'esprit et s'il est entendu qu'il n'est pas souhaitable de faire figurer des termes qui pourraient �tre mal interpr�t�s.

Pour le reste, on m'a demand� si nous souhaitions retirer des amendements. Je crois que cela n'est pas le cas.

Il y en a peut-�tre un sur lequel je m'interroge : c'est le 18, parce que je ne me faisais pas beaucoup d'illusions sur son adoption. On peut peut-�tre prendre date aujourd'hui et le mettre au vote.

Nous maintenons donc tous les amendements que nous avons d�pos�s. Sur les consid�rants, on ne va pas se battre, il peut toujours y avoir une adaptation de tel ou tel terme, si cela joue sur un terme.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je crois que cet �change a le m�rite de l'honn�tet� intellectuelle.

D?abord, un point de droit : on vote non pas les consid�rants mais les projets de d�lib�ration et amendements. Pour les v?ux, c'est un peu diff�rent.

Deuxi�mement, compte tenu de cet �change, bien s�r, vous maintenez les amendements, y compris quand Mme HIDALGO a dit qu'elle y �tait d�favorable. Pour d'autres, je crois avoir compris que vous vous �tiez mis d'accord en termes d'esprit sur les formulations.

La s�ance est suspendue.

Avril 2009
Débat
Conseil municipal
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