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38 - 2012, VI - Question d’actualité posée par M. Jean-François MARTINS à M. le Maire de Paris, relative aux dernières évolutions et les perspectives du projet “Tour Triangle” à la porte de Versailles.

38 - 2012, VI - Question d?actualit� pos�e par M. Jean-Fran�ois MARTINS � M. le Maire de Paris, relative aux derni�res �volutions et les perspectives du projet ?Tour Triangle? � la porte de Versailles.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Maintenant, pour la derni�re question d?actualit�, je donne la parole � M. MARTINS.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Monsieur le Maire, en mars 2011, vous annonciez votre projet de voir �merger, Porte de Versailles, la d�sormais c�l�bre tour Triangle.

A l?occasion des nombreux d�bats qui ont �maill� cette assembl�e, nous avons �t� nombreux, dans l?opposition comme dans la majorit� municipale, � vous d�montrer l?erreur urbanistique, �cologique, �conomique et architecturale que repr�sentait cette tour Triangle.

Sans prendre en compte ces r�serves, vous avez poursuivi ce projet, et aujourd?hui les difficult�s et les rebondissements nous semblent nous avoir donn� raison. Je vais en citer quelques-uns et je serai heureux d?entendre votre r�ponse.

Premi�rement, semaine apr�s semaine, ?Le Canard Encha�n�? nous livre un certain nombre d?�l�ments sur les conditions financi�res de l?accord avec Unibail dans le cadre de cette op�ration. Notamment, celui du 6 juin nous r�v�lait que, malgr� des estimations bien plus avantageuses pour la Ville de Paris, vous avez fait r��valuer la redevance que Unibail devait nous verser : d?un montant initial qui devait �tre entre 6 et 13 millions d?euros � quelque chose qui repr�sentera entre trois et quatre fois moins de revenus pour la Ville de Paris. Vous mesurez, comme moi, ce que, sur une concession de vingt ans, cela peut repr�senter comme manque � gagner pour la Ville.

Deuxi�me point, je me f�licite, probablement comme Mme HIDALGO le fera, de la participation � l?enqu�te publique. Les citoyens se sont appropri�s cette enqu�te publique. Avec pr�s de 277 observations et contributions, on peut estimer que c?est mieux que d?habitude, et on peut estimer que c?est du coup int�ressant parce que 82 % des observations dans l?enqu�te publique sont d�favorables � ce projet. Ces 82 % n?ont d?ailleurs pas manqu� d?alerter le commissaire enqu�teur, dont le compte rendu d?enqu�te publique est un camouflet majeur pour le projet.

Pour faire court, le rapport est assez accablant. Et le commissaire enqu�teur conclut : ?L?int�r�t g�n�ral n?est pas d�montr� � ce jour.? Il ajoute d?ailleurs trois r�serves majeures : d�montrer que l?int�r�t du Parc des expositions est pr�serv�, mener des �tudes en mati�re de transports, poursuivre les �tudes concernant l?impact n�gatif sur l?environnement.

Moi, je voulais vous citer une partie, en particulier, de l?enqu�te publique, parce que c?est l?une des r�serves que j?avais d�velopp�e � l?�poque au Conseil de Paris. Je cite le commissaire enqu�teur. Il consid�re que : ?L?incidence sur l?exploitation du parc, l?incidence sur les transports et la circulation, l?incidence sur l?ensoleillement du site et l?�clairage naturel, l?incidence sur le grand paysage et le patrimoine architectural et urbain, l?incidence sur l?�nergie, l?incidence sur les risques sanitaires sont d�terminants et, qu?en termes de bilan entre avantages et inconv�nients, le plateau des inconv�nients est � ce jour de d�finition plus lourd que celui des avantages?. Ce sont �videmment des remarques lourdes qui, pour certaines, �taient d�j� formul�es dans les d�bats de notre assembl�e.

Troisi�me et derni�rement, ce projet ne fait m�me pas l?unanimit� chez ceux pour qui pourtant il avait �t� en partie pens�, c?est-�-dire les organisateurs de salons, auxquels il devait redonner une nouvelle �nergie et un nouvel �lan.

Trois salons ont d�j� annonc� leurs r�serves sur cette tour : le salon Batimat a annonc� qu?il s?en irait ailleurs; le comit� organisateur du Salon de l?auto a exprim� sa vive opposition � la tour et � la suppression du hall 1; le Salon de l?Agriculture a manifest� une vive inqui�tude � l?�gard de l?avenir de la porte de Versailles, du salon des expositions et de cette tour.

Face � cette opposition des habitants, des acteurs �conomiques, face � cette d�monstration par le commissaire enqu�teur de l?absence d?int�r�t g�n�ral du projet, face aux menaces �conomiques et �cologiques que fait peser ce projet, face au caract�re trouble des relations financi�res avec Unibail, allez-vous, Monsieur le Maire, entendre raison sur ce projet de tour, et retirer ce projet dont visiblement tout semble indiquer qu?il nous conduit � une impasse ?

Aurez-vous l?audace, puisque c?est l?un de vos mots cl�s, Monsieur le Maire, de soumettre, le cas �ch�ant, ce projet de tour � un r�f�rendum local, seul outil d�mocratique pour une telle modification du cadre de vie des Parisiens ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Anne HIDALGO va vous r�pondre, mais franchement vous m?aviez habitu� � beaucoup plus de mod�ration. L�, franchement, la mani�re dont vous essayez de faire parler les acteurs �conomiques est plus que caricaturale, car les acteurs �conomiques sont favorables � ce projet. Et je n?aime pas quand vous parlez de rapports financiers ?troubles?, Monsieur MARTINS.

Toutes les critiques, c?est normal, c?est la d�mocratie. Mais comme tout � l?heure, M. SAINT-ETIENNE, je ne laisse pas dire des choses qui ne sont pas exactes : il n?y a pas de rapports financiers troubles, Monsieur MARTINS. Et je n?ai pas de le�ons � recevoir de vous en la mati�re. Ni de vous, ni d?autres d?ailleurs. Ni de vous, ni d?autres ! On peut critiquer un projet, sans caricaturer la position des acteurs �conomiques ou sans parler de relations financi�res troubles.

M. Jean-Fran�ois MARTINS. - Je voudrais r�pondre.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non, Monsieur MARTINS, je n?ai pas abord� le fond, je me permets de faire une r�action. Voil�.

Madame HIDALGO, vous avez la parole.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

D?ailleurs, Monsieur MARTINS, vous dites que vous avez �t� nombreux � contester ce projet, certes, mais il y a quand m�me eu une large majorit� pour l?approuver. Tout cela se fait dans un cadre d�mocratique parfaitement bien d�termin�, et sur la base de votes qui ont lieu dans cette assembl�e. Je voudrais tout de m�me vous rappeler cela.

Je voudrais aussi rappeler que sur deux dossiers que vous liez, qui sont l?un, la tour Triangle, l?autre le devenir du Parc des expositions, j?ai organis� depuis plusieurs mois? d?ailleurs nous nous sommes r�unis courant mai avec l?ensemble des pr�sidents de groupe, pour faire le point sur le dossier, pour �voquer la suite. En effet, nous avons choisi, j?ai choisi sur ce dossier la transparence et d?associer l?ensemble des groupes politiques. Je remercie d?ailleurs l?ensemble des groupes politiques - majorit� et opposition - qui se sont r�unis r�guli�rement pour faire le point, notamment sur le devenir du Parc des expositions.

Rappelons les faits car vous les avez oubli� au passage dans votre intervention.

Nous avions ent�rin� ici, dans ce Conseil de Paris, d�but 2011, le fait qu?il y aurait un bail � construction avec Unibail pour la construction de cette tour Triangle. Et puis nous avions engag� la r�vision simplifi�e du P.L.U.

Une enqu�te publique s?est tenue fin 2011 et le commissaire-enqu�teur, vous avez oubli� de le dire, a �mis en avril 2012 un avis favorable. Avant de parler des r�serves et des recommandations, soyez honn�te : dites qu?il y a eu un avis favorable... et trois r�serves et une recommandation.

Deux r�serves sont li�es � des approfondissements techniques qui sont en cours d?�tudes sur les transports et sur l?ensoleillement, mais qui sont des points tout � fait pr�vus, notamment dans le cadre de l?examen du permis de construire.

Une autre r�serve plus particuli�re a attir� notre attention, formul�e par le commissaire-enqu�teur. Il nous demande de garantir la force du positionnement concurrentiel du parc en cas de r�alisation de la tour Triangle.

Justement, c?est cela aussi l?int�r�t de la tour Triangle � cet endroit de Paris, dans un parc tr�s concurrenc� m�me s?il se porte bien, c?est parce que nous avons besoin de ce signal, de cette dynamique �conomique que va apporter la tour Triangle pour aider aussi le Parc des expositions, m�me si les deux sujets sont distincts, � mieux �tre identifi� et � pr�senter une attractivit� suppl�mentaire.

Nous avons donc d�cid� de lever cette r�serve un petit peu plus tard, c?est-�-dire au moment o� nous choisirons le nouveau prestataire pour le Parc des expositions. Vous le savez, nous avons lanc� l� aussi une mise en concurrence. Nous reviendrons devant le Conseil de Paris en juillet prochain pour l?�voquer � nouveau, mais cette r�serve, aujourd?hui, que nous avons d�cid� de lever lorsque nous ferons la nouvelle attribution sur le Parc des expositions, ne nous emp�che pas de poursuivre les travaux et les �tudes sur la tour Triangle.

D?ailleurs, la r�vision simplifi�e du P.L.U. interviendra apr�s l?engagement de cette proc�dure de mise en concurrence, et nous aurons une �tape � l?�t� 2013 qui ne remet pas en cause le calendrier de l?op�ration Triangle, puisque les travaux vont d�marrer pour la d�molition partielle du hall 1, n�cessaire pour la construction de la tour Triangle, � la fin de l?�t� 2013, pour une livraison pr�visionnelle autour de 2016-2017.

Vous avez �voqu� un article du ?Canard Encha�n�?. Parfois, ils sont bien inspir�s, parfois ils sont moins bien renseign�s. En ce qui concerne les �l�ments financiers de ce dossier, je rappelle que ce projet ne co�tera pas un euro aux contribuables parisiens. Au contraire, la Ville va percevoir une redevance int�ressante. Cette redevance - souvenez-vous de nos s�ances du conseil puisque nous l?avons �voqu�e ici et vous avez eu tous les documents, absolument tous -, ce dossier a �t� vis� par France Domaine et bien s�r par le Conseil du patrimoine. La n�gociation avec la SCI Tour Triangle, la soci�t� gestionnaire, a dur� trois ans, s?est bas�e sur trois expertises ind�pendantes command�es par la Ville.

Voil�, je veux bien que vous repreniez des rumeurs, des propos colport�s par un journal que j?appr�cie beaucoup par ailleurs, en l?occurrence mal inform� sur ce sujet, mais je voulais vous dire que je pense que vous pourriez aussi avoir une vision un peu plus dynamique, et je conclurai l�-dessus, de notre avenir commun.

Pour que cette Ville de Paris reste attractive, belle, dynamique et puisse avoir une belle politique sociale, il faut aussi que la dimension �conomique soit prise en compte. Il ne faut pas renoncer � �tre pr�sents aussi dans la cr�ativit� architecturale et je crois qu?on ne peut pas, je l?ai dit tout � l?heure, �tre � la fois contre l?�talement urbain et contre la densit� de la Ville et certaines constructions en hauteur, parce que sinon, expliquez-moi, je n?ai toujours pas de r�ponse � cette question : o� mettons-nous les logements n�cessaires et o� mettons-nous les emplois ?

Monsieur MARTINS, parlons-en, discutons-en, je ne doute pas que peut-�tre, nous arriverons � faire un bout de chemin ensemble et que vous serez, vous aussi, conquis par ce projet qui va �tre un projet phare pour Paris.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Ce sujet m�rite qu?on en reparle beaucoup. J?y crois beaucoup. Je vais me caricaturer moi-m�me : oui, c?est une audace. Ce n?est pas un mot auquel je suis tr�s attach�, mais le titre de l?un de mes livres, Monsieur MARTINS !

Effectivement, il y a toujours des risques quand on veut �tre audacieux, mais je crois que sur le plan urbain, �conomique, emploi, architectural, beaut� de Paris, c?est un projet qui m�rite que nous nous y investissions et, bien s�r, je suis pr�t � tous les d�bats l�-dessus, car on peut certainement l?enrichir.

Bien ! Chers coll�gues, nous avons termin� les questions d?actualit�.

Nous passons maintenant en Conseil g�n�ral.

La s�ance est suspendue.

Juin 2012
Débat
Conseil municipal
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