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2009, Vœu déposé par le groupe socialiste, radical de gauche, et apparentés à M. le Préfet de police relatif aux mesures à prendre pour la sécurité publique autour du 92, rue de Javel (15e).


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous allons examiner en 5e Commission le v?u r�f�renc� n� 65 dans le fascicule, relatif aux mesures � prendre pour la s�curit� publique autour du 92, rue de Javel, d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche, et apparent�s.

Ce v?u s'adresse � M. le Pr�fet de police.

Je donne la parole � M. Gilles ALAYRAC.

M. Gilles ALAYRAC. - Monsieur le Pr�fet, je souhaite appeler votre attention sur un sujet qui nous pr�occupe, j'�voque l� un lieu de r�union fr�quent� par des mouvances successives d'extr�me droite au 92, rue de Javel dans le 15e arrondissement.

Il s'agit d'un "bar associatif" o� se r�unissent des ultranationalistes qui participent � des d�bats, assistent � des concerts ou des projections de films. Nous voudrions d'abord �tre certains qu'� cet endroit, ne sont pas pratiqu�es des activit�s ill�gales ou contraires � l'ordre public.

Nous voudrions �galement que les riverains soient rassur�s par des patrouilles de police parce qu?il est vrai qu'il y a l� quelque chose d?intimidant � c�toyer au quotidien des militants de l'extr�me droite radicale.

Je demande aussi que l'on s'assure aussi que ces individus n'apposent pas dans la rue des autocollants nationalistes, x�nophobes et provocateurs comme c'est le cas aujourd'hui.

Je pr�cise que ce sujet mobilise les habitants, qui ont �voqu� cette question en conseil de quartier, et que le v?u que je pr�sente a �t� adopt� � l'unanimit� par le Conseil du 15e arrondissement.

Ce sont donc tous les �lus du 15e qui sollicitent, Monsieur le Pr�fet, votre vigilance et le concours de la Pr�fecture de police.

Merci.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Je donne donc la parole � M. le Pr�fet de police.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. - D�s 2008, l'activit� de ce groupe, qui fr�quente le local de la rue de Javel, a retenu l'attention des services de police.

Effectivement, ce sont des adeptes du mouvement "skinhead" et ils se r�unissent autour d'une association dont l'objet social officiel est anodin : la promotion des produits du terroir. Mais nous sommes bien d?accord : ils se cachent derri�re cette raison sociale.

En d�pit du fait que le comportement de ses membres suscite une inqui�tude l�gitime des riverains, des �lus et de divers groupements associatifs, aucune plainte n'a �t� � ce jour d�pos�e au commissariat relative � des faits concrets passibles de sanctions p�nales. Certes, l?apposition d'autocollants comportant des inscriptions tendancieuses n'a pas �chapp� aux services de police mais la mat�rialisation des infractions n?est pas forc�ment ais�e en la mati�re et nous ne souhaitons absolument pas leur offrir une tribune judiciaire.

Dans l'hiver, trois rixes nocturnes impliquant des skinheads sont survenues aux alentours de la rue de Javel, et la police a proc�d� � deux reprises � des interpellations et � des mesures de garde � vue. Les proc�dures judiciaires �tablies � la suite de ces faits ont �tabli qu'il s'agissait en l?esp�ce de bagarres entre individus alcoolis�s. Les surveillances polici�res r�p�t�es op�r�es jusqu'� ce jour on fait ressortir que l'association a des horaires d'ouverture qui restent tout de m�me limit�s et variables.

Toutefois, samedi soir, � l'occasion d'un contr�le administratif dans les lieux, l'existence d'un d�bit de boisson sans autorisation a �t� �tablie, qui donnera lieu � l?engagement d?une proc�dure.

La Pr�fecture de police vous garantit qu?elle restera particuli�rement vigilante sur ce site et que les policiers r�primeront toute infraction qu'ils seraient amen�s � constater, tout particuli�rement en cas de d�bordements violents ou racistes.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, Communiste et �lus du parti de Gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. Georges SARRE.

M. Georges SARRE, adjoint. - Chers coll�gues, � travers ce v?u, le Conseil du 15e arrondissement attire notre attention sur un sentiment d'ins�curit� que provoque le regroupement r�gulier de personnes au niveau du 92, rue de Javel, dans le 15e arrondissement.

Vous n'avez pas contest� l'appellation qui a �t� donn�e � ceux qui se retrouvent l� : ils sont d'extr�me droite et semblent en effet cr�er de graves difficult�s dans le secteur.

Consid�rant �galement que ces personnes, d'apr�s le commissariat du 15e arrondissement, sont souvent alcoolis�es et que leurs comportements peuvent susciter un sentiment de malaise et d'ins�curit� chez les riverains, je suis naturellement favorable � ce que le v?u soit pr�sent� et vot� pour que les riverains du 92, rue de Javel retrouvent au plus vite un cadre de vie paisible.

Je tiens par contre � souligner que le terme de bande utilis� dans le premier paragraphe de ce voeu ne me semble pas appropri�. Je pr�sume que lorsque les d�positaires de ce voeu parlent de bande, ils font r�f�rence au caract�re collectif du ph�nom�ne observ�. Mais il s'agit vraisemblablement en l'esp�ce, et m�me sans aucun doute, de personnes d'extr�me droite. Or, le terme de bande est impos� aujourd'hui � Paris pour d�signer aussi les regroupements, le plus souvent de jeunes gens, lorsqu'ils portent atteinte � l'ordre public et le cas �ch�ant, se livrent � des actes de d�linquance.

Malgr� tout, mes chers coll�gues, je tiens � faire la diff�rence.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Pour une explication de vote, Monsieur le Maire du 15e, vous avez la parole.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. J'approuve �videmment, cela n?�tonnera personne, les propos qui viennent d'�tre tenus, aussi bien par MM. ALAYRAC et SARRE que par le repr�sentant du Pr�fet de police puisque la mairie du 15e se pr�occupe de cette situation depuis bien longtemps. Elle avait d'ailleurs avis� la police du 15e d'exactions et de provocations commises par ces "skinheads" et identifi� ce bar associatif au 90 de la rue de Javel.

A chaque incident, mon adjoint charg� de la tranquillit� publique s'est d�plac�, de jour comme de nuit et le samedi soir, o� il y a des troubles particuli�rement graves, la p�riode hivernale ayant connu une accalmie.

La mairie du 15e, pour sa part, a essay� d?aider le travail de la police en recueillant, en transmettant des t�moignages locaux au commissariat. J'ai �galement demand� une protection polici�re de la salle de pri�res au 47, rue de Javel le vendredi et l'installation d?une cam�ra � ses abords, de fa�on � prot�ger ce lieu.

Derni�rement, le 20 mars, une r�union entre la mairie et le commissariat a d�bouch� sur des surveillances le week-end, en coordination avec un service sp�cialis� et le Parquet.

Je souhaite, pour ma part, que la police essaye, �videmment, de mettre un terme d�finitif � cette difficult� que nous rencontrons notamment avec la fermeture de ce local ; c'est vraiment vers cela qu'il faut s'orienter. Je crois que police, justice, mairie du 15e et Mairie de Paris coop�rant �troitement dans ce dossier dont nous avons fait une priorit�, nous arriverons � r�gler cette situation tous ensemble.

Merci.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2009, V. 106).

Avril 2009
Débat
Conseil municipal
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