retour Retour

2006, DU 99 - Attribution de la dénomination “place Theodor Herzl” à une place située dans le 3e arrondissement de Paris.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DU 99 relatif � l?attribution de la d�nomination place Th�odore Herzl � une place situ�e dans le 3e arrondissement de Paris.

Monsieur AIDENBAUM, vous avez la parole.

M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues.

Il vous est aujourd?hui propos� de rendre hommage � Th�odore Herzl en attribuant son nom � une place situ�e dans le 3e arrondissement de Paris.

Dans l?expos� des motifs de ce projet de d�lib�ration, le Maire de Paris rappelle qui �tait Th�odore Herzl et rappelle qu?il incarne � la fois le combat contre l?antis�mitisme et celui pour la reconnaissance du droit du peuple juif � fonder librement un Etat.

Cette d�cision qui honore la capitale de la France prend aujourd?hui une signification particuli�re, mes chers coll�gues. Signification particuli�re dans notre pays et dans notre Europe o� soixante ans apr�s la Shoah on assiste � une recrudescence de l?antis�mitisme, du racisme et de la x�nophobie.

Tous les pays d?Europe sont aujourd?hui touch�s par l?�mergence de partis et de mouvements d?extr�me droite. En Pologne, un parti ouvertement antis�mite entre au Gouvernement. Il y a quelques jours, en Belgique, un homme tue froidement des noirs, dans la rue, d�clarant ouvertement qu?il a voulu massacrer des noirs, tout simplement parce qu?ils sont noirs.

Un peu plus loin que l?Europe, en Iran, un pr�sident, pour la premi�re fois depuis tr�s longtemps, ouvertement, fait des d�clarations antis�mites et demande officiellement la disparition de l?Etat d?Isra�l.

Voil�, mes chers coll�gues, le monde est fou ; l?Europe est contamin�e et notre pays n?est pas en reste.

Je juge donc que c?est particuli�rement important aujourd?hui. La place Th�odore Herzl donne une signification particuli�re, comme je vous le disais, dans ces temps troubles que nous vivons.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur BOHBOT, vous avez la parole.

M. Jack-Yves BOHBOT. - Monsieur le Maire, je suis fier que la Ville de Paris ait accept� et r�alis� le v?u que j?avais propos�, le 7 juin 2004, avec Laurent DOMINATI et le soutien de Claude GOASGUEN, pour donner le nom de Th�odore Herzl � un place de notre ville.

Ce v?u avait �t� adopt� � l?unanimit� par le Conseil de Paris.

Je remercie donc l?ensemble du Conseil, le Maire de Paris, M. CAFFET, pour la pr�sentation de cette d�lib�ration.

Vous avez choisi, Monsieur le Maire, le carrefour des Arts et M�tiers. C?est une belle localisation, dans le centre de Paris, dans le 3e arrondissement, dans le Marais, lieu o� la pr�sence juive est mill�naire et o� elle a pay� un lourd tribut � l?antis�mitisme.

Ainsi, apr�s la Ville de Vienne, nous serons la deuxi�me ville europ�enne � honorer Th�odore Herzl, cr�ateur du mouvement sioniste et fondateur de l?Etat d?Isra�l.

Pour les Juifs du monde entier, son ?uvre est exceptionnelle. Il faut se souvenir du contexte de l?�poque, � la fin du 19e si�cle, quand les Juifs sont soumis � un terrible antis�mitisme dans de nombreux pays europ�ens et quand leur sort n?est pas meilleur dans les pays sous domination turque o� ils sont rabaiss�s, � l?instar des chr�tiens, au rang d�gradant de ?dhimmis?.

Journaliste hongrois, Th�odore Herzl est � Paris pendant l?Affaire Dreyfus et il assiste aux Invalides � la d�gradation publique du capitaine Dreyfus.

Le choc est terrible car la France est pour les Juifs non seulement le pays de la d�claration des droits de l?Homme et du Citoyen, mais aussi le pays qui leur a donn� la citoyennet� fran�aise en 1791 et qui vient de naturaliser les Juifs indig�nes d?Alg�rie.

Herzl prend alors conscience que le salut des Juifs, peuple dispers� depuis 2.000 ans, doit passer par la cr�ation d?une Nation autonome, d?un Etat en Palestine. Son livre ?L?Etat juif? constitue l?acte de naissance du futur Etat h�breu. Son projet se r�alise en 1948, et quand David Ben Gourion lit le 14 mai au mus�e de Tel-Aviv la d�claration d?ind�pendance d?Isra�l, un immense portrait de Th�odore Herzl tr�ne au-dessus des quatorze premiers membres du Gouvernement h�breu.

Son message est toujours d?actualit�. Ces derni�res ann�es dans notre pays, nous avons vu rena�tre et s?enraciner un nouvel antis�mitisme. Le meurtre du jeune Ilan en a �t� h�las r�cemment un terrible exemple. La barbarie est h�las � l?oeuvre. Pire encore, des chefs d?Etat, comme l?a signal� M. AIDENBAUM, nient impun�ment l?Holocauste, attaquent la religion juive, menacent l?Etat d?Isra�l de destruction. Que penser effectivement du Pr�sident iranien qui mart�le r�guli�rement son message antis�mite et qui sera re�u en Allemagne � Nuremberg pour assister � un match de football lors de la prochaine Coupe du Monde ?

Je crois, Monsieur le Maire, que vous devriez dire solennellement � nos amis allemands et � leurs dirigeants, � vos coll�gues maires des grandes villes d?outre-Rhin, que la pr�sence d?un chef d?Etat antis�mite est inacceptable sur le territoire europ�en, pr�cis�ment � Nuremberg, soixante ans apr�s la trag�die de la Shoa. Notre Conseil doit s?�lever contre une telle injure faite � l?histoire de l?humanit� pour que le message de Th�odore Herzl reste vivant.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur CAFFET, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Merci, Monsieur le Maire.

Ecoutez, je n?ai pas grand-chose � ajouter � ce que viennent de dire Pierre AIDENBAUM et M. BOHBOT. Je laisse la responsabilit� � M. BOHBOT d?�ventuellement saisir le Maire pour qu?il ait �galement une action envers les autorit�s de la R�publique d?Allemagne.

Je me concentre en fait sur ce projet de d�lib�ration dont je consid�re qu?il intervient � un moment particulier. Un moment qui est � la fois apais�, mais dans un contexte �galement international dont je reconnais avec vous le caract�re pr�occupant.

Voil�, ce projet de d�lib�ration arrive au bon moment. J?esp�re que l?inauguration pourra intervenir rapidement. Mais je crois que le Conseil de Paris v�ritablement fait bien, que c?est une bonne et une sage d�cision que d?honorer Th�odore Herzl.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Madame G�GOUT, vous avez la parole.

Mme Catherine G�GOUT. - Notre groupe a d�cid� de voter cette d�lib�ration mais je souhaiterais m?abstenir � titre strictement personnel simplement � cause de tout ce qui a �t� fait au nom de Th�odore Herzl.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 99.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DU 99).

Mai 2006
Débat
Conseil municipal
retour Retour