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2006, DAC 94 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention d’occupation et une convention d’objectifs avec l’association “59, rue de Rivoli” pour l’occupation de l’immeuble sis au 59, rue de Rivoli (1er).


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l?examen du projet de d�lib�ration DAC 94 concernant la convention d?occupation et la convention d?objectifs, avec l?association ?59 rue de Rivoli? pour l?occupation de l?immeuble en question.

Madame V�ronique DUBARRY, vous avez la parole.

Mme V�ronique DUBARRY. - Je vous remercie, Madame la Maire.

Dans ce projet de d�lib�ration, il est question de la signature d?une convention d?occupation et d?une convention d?objectifs avec l?association ?59 rue de Rivoli? pour l?occupation d?un immeuble � la m�me adresse.

C?est pour nous l?occasion de revenir un peu, pas trop longuement cette fois, sur la politique qui est men�e par la Ville en mati�re de squat artistique. Le r�glement en l?occurrence du squat de la rue de Rivoli n?est pas un exemple mais plut�t un contre exemple, � plusieurs titres. D?abord, la lourdeur et le co�t de l?achat de l?immeuble qui est quand m�me particuli�rement important, qui fait que le risque encouru en la mati�re est la transformation en un lieu culturel lambda, bien que nous en ayons �galement besoin, mais qui oublie, qui fait un peu l?impasse, sur le caract�re �ph�m�re de ce type d?occupation et qui est m�me intrins�que � ce type d?occupation.

Nous attendons la mise en place des contrats de confiance qui permettent des occupations provisoires mais l�gales, sachant que le r�le de la Ville en l?occurrence serait non pas d?acheter, je le r�p�te, les lieux qui sont ainsi occup�s, mais que celle-ci pourrait se porter garante des occupants artistes du lieu. Le probl�me qui se pose aux squats artistiques, cela a �t� le cas pour celui-ci aussi, est le respect des normes d?ouverture au public qui sont extr�mement contraignantes, extr�mement lourdes.

Il nous semble que la r�flexion devrait porter sur des solutions r�glementaires afin de ne pas fermer les yeux sur le fait que ces squats artistiques existent, qu?ils travaillent et, pour toutes ces raisons d?ailleurs, qu?ils doivent �tre ouverts et il n?y a pas d?autres solutions. M�me si il va de soi que les occupants de ces lieux doivent am�liorer les conditions d?accueil, il va de soi aussi qu?il faut trouver un agr�ment qui convienne � tous, je pense surtout � la Pr�fecture de Police, et qui permette de garder quelque chose de simple.

Ce projet de d�lib�ration est aussi l?occasion de parler de l?un des lieux auxquels je suis le plus attach�e puisqu?il est install� dans le 10e arrondissement qui est le ?th��tre de Verre? qui est occup� depuis un certain nombre de mois. La S.N.C.F. refuse, apr�s quelques timides tentatives de travail en partenariat, de r�gulariser la situation. L?association se trouve maintenant avec une astreinte de 50 euros par jour, astreinte qui a �t� fix�e par le juge.

Je trouve cela un peu dommage que cette association qui s?est balad�e d�j� un certain nombre de fois dans Paris et qui esp�rait trouver dans le 10e, gr�ce aux liens qu?elle a su - rien de tr�s neuf dans ce que je dis car c?est ainsi que fonctionnent la plupart des squats artistiques - qui a su trouver des liens et des ressources localement, des appuis �galement de la part des associations locales, des conseillers de quartier, des �lus de l?arrondissement, se trouve dans une situation d?expulsion.

Il me semble que la volont� politique a un peu manqu� dans cette histoire et que nous pourrions faire mieux, aller plus loin dans ce travail qui, comme vous l?aviez dit, Monsieur GIRARD, lors de la 9e Commission et l?examen de ce projet de d�lib�ration, n?est pas particuli�rement novateur puisque de grandes villes en France ont d�j� mis en place des partenariats et ont aid� des squats artistiques � s?installer. Je pense � Lyon, Rennes, Nantes, Toulouse et, bien �videmment, ailleurs en Europe. Des grandes capitales europ�ennes ont, elles aussi, trouv� des fa�ons de travailler avec cette culture vivante, populaire, � Berlin, Madrid, Rome et Gen�ve. Vous citiez Zurich en 9e Commission.

Il me semble que nous devons trouver une fa�on d?�valuer les b�n�fices multiples que nous avons � ne pas enfermer les artistes dans des lieux, dans des conflits d?abord, syst�matiques et st�rilisants pour la plupart des cas et trouver des moyens de faire vivre ce qui, � un moment donn�, � Paris �tait multiple.

Il y avait de tr�s nombreux squats artistiques � Paris. Ils ont, petit � petit, tous mis la clef sous la porte. Vous le savez mieux que moi, maintenant, la plupart des artistes qui vivent ou qui travaillent de cette fa�on pensent pr�f�rable d?aller s?installer ailleurs. Il serait dommage de laisser passer une occasion de s?enrichir de cette fa�on, de faire vivre la culture et j?esp�re que d?ici la fin de la mandature, nous aurons encore plus avanc� sur cette probl�matique et que d?un point de vue r�glementaire, et d?un point de vue politique, nous serons � m�me de faire des propositions int�ressantes aux collectifs.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci. Je suis un peu ennuy�e parce que M. LEGARET s?�tait inscrit et qu?il n?est toujours pas l�.

Bon, Christophe GIRARD, vous r�pondez.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Mme DUBARRY met le doigt sur un sujet �videmment tr�s compliqu�, et elle a raison d?ouvrir ce d�bat, il n?y a pas de surench�re politique � faire mais en effet, il y a de vraies questions � se poser et des pistes � explorer et �tre pragmatique.

Vous conviendrez, qu?en d�but de mandature, le premier geste que j?ai fait comme adjoint de Bertrand DELANO� en charge de la culture a �t� de demander l?inversion d?une d�cision de justice qui pr�voyait l?expulsion d?un collectif rue Blanche. Et nous avons pu, avec le concours de Michel CHARZAT, maire du 20e arrondissement et l?aide de Jacques BRAVO, le maire du 9e arrondissement et des �lus du 9e et du 20e arrondissement, reloger ce collectif dans un certain nombre de lieux que nous avons mis � leur disposition.

Pour ce qui est du 59, l?implication de la Ville de Paris doit �tre replac�e �videmment dans un cadre un peu plus g�n�ral. En accord avec le Maire de Paris bien s�r, et selon son souhait, puisqu?il a sur ce sujet-l� une position qui va tout � fait dans votre sens de protection des collectifs et de la fragilit� des collectifs et des squats. Nous avons souhait� que la Ville d�veloppe une politique en faveur des collectifs artistiques et des nouveaux lieux de cr�ation.

Mais, comme vous le savez, Paris a des limites physiques. C?est une grande ville en terme d?esprit mais c?est une petite ville en terme de superficie puisqu?elle fait 105 kilom�tres carr�s, que Berlin fait 1.300 kilom�tres carr�s et Londres 1.500 kilom�tres carr�s. Ce qui nous distingue �videmment des autres capitales culturelles o� l?espace ne manque pas, les friches sont nombreuses et o� il est beaucoup plus facile de loger ou d?accueillir les artistes ou les collectifs.

Cette limitation pose un probl�me sp�cifique pour les artistes : les espaces de travail � disposition des jeunes cr�ateurs sont en nombre insuffisants, je le reconnais, nous le savons et nous devons l?assumer. Ce qui ne veut pas dire que nous devons rester les bras crois�s, mais quelles que soient les disciplines artistiques envisag�es, que ce soit la musique, le th��tre, la danse, on sait qu?il y a une p�nurie forte et profonde de lieux n�cessaires pour eux, pour travailler et pour faire parfois d?ailleurs des travaux crois�s.

La poursuite des programmes d?ateliers d?artistes, avec ou sans logement, ne saurait suffire m�me si elle est volontariste et m�me si elle est ambitieuse et si nous livrons petit � petit un plus grand nombre d?ateliers. En accord avec Bertrand DELANO�, j?ai donc souhait� qu?une offre compl�mentaire aux ateliers individuels soit d�velopp�e : la cr�ation d?ateliers collectifs et de lieux de r�sidence.

Depuis 2001, les lieux de ce type se multiplient, la plupart encore en projet. Je citerai comme r�alisation, un lieu qui vous est cher puisqu?il est dans votre arrondissement et que vous vous �tes battu pour ce lieu, c?est le ?Point Eph�m�re? mais comme projet �galement, il y a le 104 rue d?Aubervilliers. N?oublions pas que c?est un grand projet mais qui sera �galement un projet d?accueil des artistes. Le 100 rue de Charenton et ?La Forge? dans le cadre de l?appel d?offres en cours.

Parall�lement, la Ville reste attentive � la situation des diff�rents squats artistiques parisiens. Je pense en particulier � celui que vous venez de mentionner : le ?Th��tre de Verre?. En ce qui concerne le ?Th��tre de Verre?, nous avons un peu de temps puisqu?il y aura un �tablissement � caract�re social et �galement une cr�che qui seront install�s mais ce n?est pas pour une livraison imm�diate. Nous cherchons donc � trouver une solution � la fois avec la S.N.C.F. mais peut-�tre une solution avec le Secr�tariat g�n�ral pour trouver un autre lieu d?accueil. En tout cas, nous y travaillons et sachez que nous serons attentifs et qu?en aucun cas nous ne laisserons dispara�tre ou se dissoudre ce tr�s beau collectif.

Connaissant bien leurs difficult�s actuelles, nous avons demand� donc que les responsables soient re�us, en particulier par mon collaborateur en charge dor�navant de ces dossiers qui est Guillaume RENOUD-GRAPPIN.

Sur cette question importante des ateliers d?artistes individuels ou collectifs, j?ai �galement souhait� lancer en juin prochain, dans un peu moins d?un mois, une nouvelle concertation en direction des syndicats de plasticiens et des collectifs d?artistes afin de faire le point sur ce volet de la politique avec les principaux int�ress�s. Bien �videmment, je vous ferai une communication en 9e Commission et devant les groupes politiques qui le souhaiteront, mais �galement vous �tes invit�s � un moment donn� � participer � cette concertation si vous voulez d�fendre des points plus particuliers sur des dossiers identifi�s.

Voil�. Je ne vous fais pas ma r�ponse � M. LEGARET.

Monsieur LEGARET, je peux vous r�pondre. Les lieux, tels que le 59 rue de Rivoli, doivent �tre r�inscrits dans le cadre de la politique culturelle men�e par la Ville. Paris a besoin d?ateliers accessibles � prix modique pour ces jeunes artistes. La remise de loyers conc�d�s par la Ville permet d?atteindre cet objectif et d?ouvrir, Monsieur le Maire du 1er arrondissement, au c?ur de Paris un lieu de cr�ation avec un espace ouvert au public. Sans implication financi�re de la Ville, le march� rel�gue hors de Paris les jeunes artistes et leurs collectifs.

Pour �tre plus pr�cis, sur ce que vous m?avez demand� tout � l?heure en s�ance et sur ce que Mme DUBARRY vient de dire, on a voulu s?inspirer lorsque nous �tions en pr�paration du programme de mandature de ce qui se passe dans d?autres villes, comme Amsterdam, Zurich o� en effet de grands collectifs d?artistes jouissent d?un accord parfois tripartite entre un propri�taire priv� ou une soci�t�, une collectivit� locale, la municipalit� par exemple � Zurich ou un arrondissement, voire la totalit� de Paris pour Paris, et le collectif lui-m�me.

La question �videmment qui est incontournable, et M. le Pr�fet ne pourra pas dire le contraire, c?est que nous devons respecter, c?est notre devoir et il y va de la responsabilit� du Maire et de ses adjoints, bien �videmment les normes de s�curit�. En aucun cas, nous ne prendrions jamais un quelconque risque de mettre une seule personne en danger dans un lieu aussi bouillonnant et aussi sympathique et progressiste soit-il.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Une explication de vote, Monsieur LEGARET ?

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Non, justement parce que M. GIRARD lit dans mes pens�es et r�pond fort bien � une question que je n?ai pas encore pos�e?

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Il fallait �tre l� au moment o� nous en parlions, Monsieur LEGARET.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Oui, excusez-moi, Madame la Pr�sidente.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Bien. Allez-y.

M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Tr�s rapidement. Moi, j?aime les lieux de cr�ation. D?ailleurs, s?agissant du 59, rue de Rivoli, j?avais - Christophe GIRARD le sait - organis� � la mairie du 1er arrondissement une exposition pour les artistes.

Je reconnais les artistes et je les appr�cie. Je suis �videmment moins enthousiaste, comme il le sait, sur la technique du squat et je consid�re que le squat n?est pas une reconnaissance en soi. La question que je pose sur le 59, rue de Rivoli, c?est que puisque la Ville a finalement achet� l?immeuble, que la Ville finance les travaux, la Ville est chez elle. La Ville g�re d?autres ateliers d?artistes � Paris et elle sait les g�rer. Il y a m�me une commission ad hoc qui fonctionne � ma connaissance de mani�re transparente et je n?ai pas de critiques � faire. Une fois que la Ville a d�bours� des sommes consid�rables pour devenir propri�taire et faire les travaux, par quel myst�re continue-t-elle � entretenir une convention pour une somme d�risoire ? Parce que 100 euros par mois pour un immeuble entier ! Je consid�re que la Ville est suffisamment grande et je lui fais confiance et je fais confiance � la commission d?attributions pour que les ateliers soient attribu�s dans des conditions qui soient tout � fait exemplaires.

Voil� la question que je pose. C?est la raison pour laquelle d?ailleurs le Conseil d?arrondissement a donn� un avis d�favorable sur le montage de cette convention. C?�tait cela la question.

Quant aux conditions de s�curit� des squats, nous avons l?intense bonheur dans le 1er arrondissement d?avoir deux lieux g�r�s par ce collectif : le 59, rue de Rivoli et le 111, rue Saint-Honor�. Si s?agissant du 59, rue de Rivoli, la Ville a pris ses responsabilit�s, et je crois que c?�tait ce qu?il fallait faire, sur le 111, rue Saint-Honor�, pour ce que j?en sais, les conditions de s�curit� sont plus qu?alarmantes. J?aimerais attirer l?attention du Maire de Paris et de M. GIRARD tout particuli�rement sur les conditions de s�curit� du fonctionnement de ce squat.

Je ne veux pas rallonger le d�bat et je me contenterai d?une r�ponse tr�s courte et au besoin d?une explication verbale un peu plus longue en dehors de la s�ance de la part de M. GIRARD.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Sans aucun doute.

Rapidement, Monsieur GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - Je propose deux choses � M. LEGARET. D?abord, je le remercie des indications qu?il me donne. Je vais bien s�r saisir le Secr�tariat g�n�ral et la Direction des Affaires culturelles pour que nous nous assurions, en effet, que le 111 rue Saint-Honor� ne soit pas en infraction vis-�-vis du public ; il y va de notre responsabilit�.

Ensuite, je ne souhaite pas non plus que le Maire du 1er arrondissement soit dans cette difficult� et je vous propose que vous m?invitiez � un Conseil d?arrondissement o� je viendrai volontiers vous faire une pr�sentation, � la fois sur la politique culturelle mais �galement plus particuli�rement sur le 1er arrondissement, qui est un arrondissement d?avenir.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - De grand avenir j?esp�re.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 94.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DAC 94).

Mai 2006
Débat
Conseil municipal
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