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2006, DJS 375 - Communication de M. le Maire de Paris sur la politique en faveur du sport à Paris.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons donc � l?examen de la communication sur la politique sportive de la Ville de Paris.

Avant de vous donner la parole, je vais vous donner mon sentiment.

Mes chers coll�gues, le sport occupe une place unique dans notre vie urbaine. Il transcende les diff�rences et les origines sociales et constitue un langage quasi universel qui s?adresse � la fois � chaque individu et au collectif.

A l?heure o� l?esp�rance de vie augmente de mani�re sensible, le sport concerne toutes les g�n�rations, du plus jeune au senior.

Facteur de sant� et d?�quilibre dans un cadre citadin souvent stressant, il est aussi un formidable �l�ment de coh�sion, de rencontre et de lien dans la cit�.

C?est l?expression de cette dynamique multiple que nous devons favoriser et encourager. Elle est au c?ur de l?identit� contemporaine d?une ville comme Paris; elle en est m�me une composante importante.

Afin de cr�er ou de moderniser les structures destin�es � tous les Parisiens, notamment dans les domaines o� les d�ficits �taient criants, il �tait donc n�cessaire d?investir massivement et de fa�on adapt�e entre sport de haut niveau et sport de masse.

Pour nous, en effet, opposer les deux n?a pas de sens. Le premier est � la fois source de r�ve, de spectacle et de sensation intense. Il sert souvent de d�clic en donnant envie de devenir soi-m�me pratiquant. Le second, je l?ai dit, est un levier essentiel � notre vie collective, porteur de valeurs au premier rang desquelles la tol�rance et le respect de l?autre, quelle que soit son identit�.

Par le pass�, les politiques municipales ont longtemps concentr� leurs efforts sur le sport d?�lite au d�triment des clubs et des �quipements de proximit�.

Par exemple, comment ne pas rappeler que la derni�re piscine construite � Paris est celle de Reuilly, dans le 12e arrondissement, il y a d�j� quatorze ans. C?est pourquoi dans ce domaine, les moyens d?investissement sont pass�s de 19,8 millions d?euros en 2000 � 46 millions d?euros, en 2006. En doublant le budget d?investissement d�di� au sport, comme celui consacr� au fonctionnement de la culture, nous assumons un choix symbolique d?une certaine conception de la ville et de ce qu?elle doit offrir aux habitants.

La communication que vous avez re�ue d�taille d?ailleurs la liste des nombreux �quipements sportifs ouverts � chacun. Sans y revenir dans le d�tail, je souhaite insister sur quelques chantiers en particulier.

Par exemple, la piscine sur la Seine, bassin flottant qui permettra de se baigner, d�s juin prochain, au pied de la biblioth�que Fran�ois-Mitterrand. Elle sera ouverte d�s cet �t�, tout comme la piscine Pailleron dont nous achevons la r�habilitation. Et en octobre, � cette m�me adresse, c?est la patinoire qui sera inaugur�e.

De m�me, 7 gymnases et 7 salles de sport auront �t� ouverts au cours de la mandature. De nombreux espaces en libre acc�s ont �galement �t� cr��s, qui tiennent compte aussi de l?�volution des go�ts de la jeunesse : des terrains de basket et de football de rue, des espaces rollers et de glisse urbaine, ainsi que de tr�s nombreux murs d?escalade.

L?objectif est bien de contribuer � offrir des r�ponses utiles � tous les amateurs de sport, quels que soient leur �ge, leur origine sociale ou leur niveau de ressources.

Dans cet esprit, nous avons instaur�, d�s 2001, une nouvelle politique tarifaire qui accorde la gratuit� d?acc�s aux piscines et aux cours de tennis aux demandeurs d?emploi et aux allocataires du R.M.I. Elle �tend en outre le b�n�fice du tarif r�duit aux jeunes de moins de 26 ans et, depuis 2005, les b�n�ficiaires de l?allocation parent isol� et de l?allocation d?insertion peuvent aussi pr�tendre � la gratuit�.

Par ailleurs, dans le cadre du Bureau des Temps, nous avons proc�d� � l?�largissement des horaires des piscines. Ainsi, le nombre d?heures d?ouverture au public des 27 piscines municipales et des bassins �coles a progress� sensiblement entre 2000 et 2005.

En outre, point essentiel � nos yeux, un effort sans pr�c�dent est engag� depuis 2001 afin d?am�liorer l?accessibilit� des �quipements sportifs aux personnes handicap�es. Dans la ville du XXIe si�cle, les espaces publics sont ceux o� s?�panouissent vraiment la citoyennet� et la libert� et par l� m�me l?apport de chacun � notre vie collective. Le handicap ne doit pas, ne doit plus, y �tre source d?isolement.

D�s lors, il fallait reconfigurer l?essentiel des structures sportives parisiennes. Enorme chantier, comme l?a confirm� un audit r�alis� en 2004.

Concr�tement, nous avons lanc� des travaux pluriannuels dont la finalit� est claire : s?assurer que d?ici � la fin de la mandature chaque arrondissement dispose d?au moins un gymnase, un stade et une piscine enti�rement accessibles.

(Mouvements divers dans l'h�micycle).

? Qu?est-ce qui vous prend avec Deligny ? Elle n?�tait pas accessible aux handicap�s? par rapport � la disparition de laquelle vous n?avez rien fait. Et nous avons fait une premi�re piscine sur la Seine, dans le 13e arrondissement. Nous en ferons une deuxi�me, sans doute dans le 15e arrondissement. Nous faisons ce que vous ne faites pas.

Mais je peux dire ce que je veux. Je n?ai pas de permission � vous demander et je vais continuer sereinement cette intervention. J?�tais en train de parler en plus des personnes handicap�es. Concr�tement, je parlais de chaque arrondissement qui doit disposer au moins d?un gymnase, d?un stade et d?une piscine enti�rement accessibles.

C?est le cas du centre sportif Georges-Rigal dans le 11e arrondissement o� un ascenseur a �t� cr�� pour desservir la piscine et le gymnase alors que les douches, les vestiaires et les sanitaires �taient adapt�s.

Nous avons �galement propos� d?autres �volutions aussi rapides et op�rationnelles que possible. Les exemples sont tr�s divers : acqu�rir des chaises de mise � l?eau pour les piscines municipales qui n?en disposaient pas, mettre aux normes l?ensemble des �coles parisiennes ou encore g�n�raliser la mise en place d?une signal�tique sp�cifique sur les b�timents sportifs de la Ville pour mieux orienter les personnes handicap�es.

Je pr�cise en outre que la ?F�d�ration fran�aise Handisports? a b�n�fici� en 2005 d?une subvention exceptionnelle de 350.000 euros ventil�s sur trois ans et destin�e notamment � la r�alisation d?un centre de formation � Paris. Cet effort important en faveur du handisport traduit aussi notre volont� de construire et d?innover aux c�t�s des associations sportives dont je rappelle que les subventions ont �t� revaloris�es de 16 % entre 2000 et 2005.

Cette �volution s?inscrit dans une dynamique en faveur d?un v�ritable service public d?animation sportive s?adressant � tous les publics. Ainsi, les activit�s sportives p�riscolaires, les ateliers bleus sportifs et les �coles municipales des sports concernent des dizaines de milliers de petits Parisiens. De plus, sont propos�es de tr�s nombreuses initiations et animations dans une grande vari�t� de disciplines, notamment dans les centres sport nature et � l?occasion de ?Paris sur glace? et ?Paris plage?.

Surtout les centres sports d�couvertes, qui touchent environ 2.800 jeunes, favorisent une d�marche extr�mement pr�cieuse de pr�vention, d?int�gration et de coh�sion sociale. A ce chapitre, je serais incomplet si j?omettais de pr�ciser que chaque r�habilitation ou cr�ation d?�quipements accorde une place centrale � la notion de d�veloppement durable. Je mentionnerai notamment l?exemple de la piscine Belleville dont l?eau du bassin et des douches est chauff�e � partir de capteurs solaires.

J?en profite pour rappeler que ce m�me souci environnemental nous guide dans la mise en concurrence des candidats � la gestion de la Croix Catelan puisque le cahier des charges leur impose le respect absolu de la charte des bois. Sur ce dossier, je veux tout simplement redire aujourd?hui que le meilleur l?emportera dans la fid�lit� � l?esprit du sport. La mise en place d?une commission pluraliste, excellente suggestion du groupe U.M.P. que j?ai reprise � mon compte, illustre cet �tat d?esprit.

Moi, je suis sport ! J?observe d?ailleurs que d?ores et d�j� �coutez bien ce que je vais dire - cette approche in�dite de mise en concurrence semble stimuler les candidats, y compris ceux qui sont actuellement titulaires de cette concession et qui peuvent tout � fait gagner comme les autres, et dessiner des perspectives tr�s int�ressantes pour notre collectivit� aussi bien en termes de destination future de ce lieu domaniale que de retomb�es financi�res avec la proposition de multiplier la redevance par 13. J?imagine que nous avons bien fait de faire une mise en concurrence. Je ne comprends pas, sur certains points, je suis vraiment beaucoup pour la concurrence !

Ce dernier point offre une transition logique avec le sport de haut niveau dont notre Municipalit� est un soutien actif, loyal et vigilant. Ainsi, depuis 2001, nous avons concentr� notre effort sur une quinzaine de grands clubs sportifs qui en 2005 ont re�u 7,1 millions d?euros de subventions dans le strict respect de la loi Buffet. Ces subventions, je le rappelle, ne servent en aucun cas � payer les joueurs ou � financer les transferts. Elles sont essentiellement dirig�es vers des actions de pr�vention et de formation tr�s appr�ci�es des Parisiens.

Je pense, par exemple, aux �coles municipales des sports de rugby qui sont organis�es � Marcoussis lors des vacances scolaires en synergie avec le Stade fran�ais et son entra�neur Fabien GALTHI�. Celui-ci joue d?ailleurs un r�le tr�s important aupr�s de la Ville et je veux saluer son investissement � nos c�t�s pour promouvoir le sport aupr�s des jeunes de la Capitale.

Je mentionnerai aussi dans le domaine du football, la cession r�cente du P.S.G. par Canal Plus qui a conduit la Municipalit� � veiller � la qualit� du projet sportif des repreneurs ainsi qu?� la tra�abilit� des fonds. Notre volont�, bien entendu, est d?�tablir un partenariat dynamique et f�cond avec la future �quipe dirigeante. Le P.S.G. occupe une place particuli�re dans le c?ur des Parisiens. Il fait partie de l?histoire contemporaine de notre cit� dont il est un ambassadeur sur la sc�ne nationale et internationale. C?est pourquoi il est essentiel que la Ville de Paris demeure un interlocuteur privil�gi� exigeant et actif pour le Paris Saint-Germain. Je sais, d?ailleurs, que beaucoup sur ces bancs, au-del� de nos diff�rences politiques, partagent une telle pr�occupation.

C?est bien notre volont� et elle va de pair avec la n�cessit� de combattre le petit groupe d?individus malsains et dangereux dont les comportements racistes et antis�mites salissent l?image de ce club et de notre Ville. Nous attendons des pouvoirs publics et notamment du Minist�re de l?Int�rieur et de la Justice qu?ils agissent vite et de mani�re efficace pour que seuls les id�aux du sport soient effectivement pr�sents dans les tribunes occup�es par de vrais supporters.

Plus largement, nous devons veiller � ce que les grands clubs professionnels puissent disposer d?�quipements performants et adapt�s � leurs attentes. Pour ne prendre qu?un seul exemple, j?ai r�affirm� r�cemment notre ambition de r�aliser un grand stade de rugby � Jean-Bouin. Le P.S.G. a sa maison : le Parc-des-Princes. Le Stade fran�ais m�rite largement la sienne. Et je souhaite qu?elle sorte de terre dans les toutes prochaines ann�es. Ce serait, d?ailleurs, une mani�re de d�montrer la qualit� de l?h�ritage de notre candidature olympique.

Au-del� de la d�cision du C.I.O. qui a provoqu� la l�gitime tristesse des Parisiens, il y a finalement deux fa�ons d?envisager la suite : pour certains, il y a l� un petit capital �lectoral qu?il faut exploiter co�te que co�te, fut-ce au prix d?une r��criture caricaturale et pour tout dire mesquine de l?Histoire. Pour notre part, nous pr�f�rons puiser dans cette formidable dynamique populaire afin de proposer aux citoyens des services et des �quipements nouveaux qui seront la trace de cette belle aventure. Jean Bouin, je l?ai dit, mais aussi le stade nautique d?Aubervilliers pour lequel je veux confirmer l?engagement de la Ville de Paris de financer � hauteur de 20 % en contrepartie de cr�neaux horaires ouverts aux� Parisiens.

Voil�, mes chers coll�gues, quelques �l�ments que je souhaitais livrer � notre d�bat. Paris aime le sport comme le montrent ses 240.000 licenci�s. Son c?ur bat au rythme des grands �v�nements que nous soutenons. Le Marathon de Paris, la course f�minine La Parisienne, le Semi-Marathon, les Vingt kilom�tres de Paris, le Tour de France, le Tournoi de Judo de Paris, hier, les championnats du monde d?athl�tisme, demain la Coupe du monde de Rugby, autant de f�tes tr�s populaires qui permettent la participation commune des champions et des amateurs. C?est aussi cette dimension l� qui oriente notre d�marche.

Je veux remercier tr�s chaleureusement Pascal CHERKI pour son action, sa passion sinc�re?

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Ah, non. J?irai au bout. Alors, je r�p�te, tr�s chaleureusement pour son action, sa passion sinc�re et les liens de qualit� qu?il a tiss�s avec tous les acteurs du sport de Paris. Et je veux m�me souligner ses performances de gardien de but.

Je veux �galement saluer la directrice de la Jeunesse et des sports ainsi que tout le personnel de la DJS?

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

? pour l?efficacit� de leur travail et de leur engagement. Ensemble, nous voulons que les valeurs du sport fassent durablement �cho � celles de Paris parce qu?elles sont sources d?harmonie, d?�motion et d?�panouissement mais aussi parce que chaque moment d�di� au sport est une mani�re f�conde d?agr�menter son quotidien et d?inscrire vitalit�, �nergie et m�me plaisir partag� dans notre paysage urbain.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Conform�ment aux d�cisions de la conf�rence d?organisation, je vais vous donner la parole � tour de r�le.

La parole est d?abord � M. BRAVO.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Je suis heureux, c?est vrai, d?intervenir sur cette d�lib�ration en faveur du sport � Paris qui constitue une premi�re et concerne une vraie passion pour de nombreux Parisiens, moi compris.

Course � pied, rugby, tennis, football, natation, v�lo, le sport est devenu omnipr�sent dans notre vie quotidienne et mobilise un nombre croissant de participants, de b�n�voles et de spectateurs. On compte aujourd?hui 240.000 licenci�s sportifs � Paris.

Le sport rassemble? Et j?esp�re que notre d�bat ne sera pas marqu� par des petites pol�miques politiciennes qui seraient d�cal�es par rapport � cet esprit. Il rassemble parce qu?il est tout d?abord un fabuleux facteur de mixit� sociale. Il favorise la coh�sion sociale. Il est un extraordinaire outil d?int�gration. Il incite �galement � participer � la vie de la Cit�. C?est une source d?�panouissement individuel et c?est un bien public.

Vous avez raison de le dire, Monsieur le Maire : Paris aime le sport, Paris est une grande capitale sportive, Paris veut donner au sport la place qui lui convient.

En la mati�re, il fallait faire davantage que dans les mandatures pr�c�dentes car elles se sont born�es selon moi - c?�tait leur choix- aux �quipements de prestige et au soutien au sport de haut niveau. Tout a bien chang� depuis 5 ans. Nos comptes financiers font ressortir que le montant total des investissements en mati�re d?�quipements sportifs a doubl� d?une mandature � l?autre : 290 millions d?euros depuis 2001 contre 123 millions d?euros cumul�s durant la mandature pr�c�dente.

Oui, c?est vrai, cette mandature sera marqu�e par le doublement des cr�dits d?�quipements dans deux secteurs r�pondant � la demande des Parisiens : la culture et le sport. Dans les deux secteurs.

L?actuelle mandature tente de rattraper toutes les lacunes de la mandature pr�c�dente par une politique qui s?articule autour de trois objectifs.

Le premier, c?est la cr�ation de nouveaux �quipements sportifs et la modernisation du patrimoine � travers la relance de l?investissement sportif. La communication de Pascal CHERKI d�veloppe tr�s bien tous ces points-l�. Je voudrais signaler que dans ce cadre un effort est engag� pour am�liorer l?accessibilit� des �quipements sportifs aux personnes handicap�es. Un programme pluriannuel de travaux est en cours afin que chaque arrondissement soit dot� d?�quipements sportifs enti�rement accessibles. J?approuve r�solument ce d�veloppement du handisport.

Le deuxi�me objectif, c?est le d�veloppement du sport pour tous � travers le soutien r�solu au mouvement sportif. J?observe notamment que dans les piscines les pratiques individuelles ont progress� de 31 %. J?observe que les subventions aux associations sportives ont augment� de 16 % depuis l?an 2000, que le nombre d?associations sportives subventionn�es vient de passer de 535 � 605 et que le montant des dotations qui leur sont allou�es est pass� de 2,9 millions euros � 3,3 millions.

Je rel�ve avec satisfaction le soutien particulier, vous l?avez dit, au sport f�minin et � cette magnifique course ?La Parisienne? qui mobilise d�sormais 10.000 participantes. Mais j?ai en m�moire - et je veux dire un mot- la fabuleuse journ�e du 5 juin 2005 qui a rassembl� plus d?un million de personnes sur les Champs-Elys�es, grand rassemblement sportif et festif pour promouvoir, un mois avant, la candidature de Paris aux Jeux olympiques 2012.

J?observe que certains esprits continuent de ressasser l?�chec de la candidature de Paris pour les Jeux olympiques 2012 dans l?intention bien claire de faire porter le chapeau � quelqu?un d?autre. Et je veux en dire un mot car un an apr�s ma blessure? notre blessure est toujours aussi vive.

Je conserve, pour ma part, pr�cieusement deux r�actions.

La premi�re, chers coll�gues, est celle du grand Jean-Claude KILLY quand il rappelle dans le journal ?L?Equipe? du 10 f�vrier 2006 que trois des quatre votants italiens ont dit avoir vot� contre Paris apr�s lui avoir garanti les yeux dans les yeux leur voix. Cette seule bascule est ce qui s�pare la d�faite de la victoire. Et Jean-Claude KILLY commente que les politiques se sont tr�s bien tenus et m�me bien entendus. Il ajoute que Jean-Fran�ois LAMOUR a �t� solide et s�r et que Bertrand DELANO� a fait un excellent travail, quand bien m�me, dit-il, nous ne sommes pas exactement du m�me bord politique.

La deuxi�me citation vient d?une tribune du journal ?Lib�ration? parue le matin du 5 juillet 2005, veille du jour fatidique de Singapour. J?y lis que jamais l?engagement des Parisiens n?a �t� aussi fort que pour cette candidature et que le soutien massif de la population pour porter ce projet a permis de donner une �me � un dossier technique remarquablement constitu�. En ce sens, il est �crit dans ?Lib�ration? que cette candidature, qui a mobilis� la totalit� des acteurs impliqu�s, est un facteur de rassemblement au service d?un grand projet commun et d?une grande ambition collective.

Eh bien, chers coll�gues, je souscris pleinement, sans en changer un mot, � cette d�claration lucide et g�n�reuse sign�e par Mme de PANAFIEU.

Je voudrais dire un dernier mot sur le d�bat actuel sur le dossier de la Croix-Catelan. Les commentaires commencent � fleurir sur le renouvellement de la convention d?occupation du domaine public et je les trouve assez stup�fiants. Ils me conduisent � rappeler quelques fondamentaux, comme on dit au sport.

Faut-il rompre ou ne pas rompre avec cette pratique tr�s particuli�re et ancienne qui a vu la Ville de Paris renouveler syst�matiquement depuis 120 ans la convention de 1886 la liant sur ce site � un grand club sportif omnisports ? Pourquoi brandir le risque de favoritisme au moment m�me o� la Ville veut enfin faire jouer l?�mulation et la concurrence ? Pourquoi serait-on g�n�s par la transparence que vont entra�ner les travaux de la commission sp�ciale, pr�sid�e par Mireille FLAM, que le Maire vient de mettre en place conform�ment aux v?ux de l?U.M.P. adopt�s par notre Assembl�e d�but avril ? Veut-on ou non pr�server la vocation sportive de ce site ? Comment �largir l?ouverture de ce site aux pratiques et aux pratiquants du sport � Paris ? Enfin, pourquoi renoncerait-on � un r�ajustement tellement justifi� de la redevance que la Ville est en droit d?en attendre ?

J?avoue, pour ma part, �tre surpris par certains arguments et j?approuve la d�cision du Maire d?avoir ouvert ce dossier sur le fond, en choisissant la proc�dure de renouvellement de la convention d?occupation du domaine public, et non pas celle de la DSP (loi Sapin).

En effet, chers coll�gues, nous devons et nous devons rester dans une logique d?occupation domaniale. Car g�rer un club sportif, et m�me un tr�s grand club, ne rel�ve pas du service public. Ce n?est pas un hasard si aucune commune en France n?a fait basculer la gestion d?un grand club sportif en r�gie municipale. G�rer un club n?est pas non plus g�rer une salle. Je dis donc que l?alternative est bien � ce niveau. La logique d?un club sportif n?est pas celle d?un service en r�gie.

J?ai la conviction, fond�e sur toutes mes pratiques sportives, qu?il faut � Paris des clubs sportifs, des grands clubs, des vrais clubs, avec tout ce que cela implique d?ind�pendance, de conditions de fonctionnement, d?ouverture et de fermeture, de politique tarifaire, de sections de sport de haut niveau n�cessitant pour partie des cotisations ad hoc pour �quilibrer des tr�soreries. Il faut �galement des capacit�s d?�mulation de sport sant�, de sport bien-�tre, de sport loisirs, de sport d?insertion, de sport de proximit�, de sport pour tous.

Je le dis avec force : la voie de la DSP est ici inadapt�e. C?est bien sur la convention d?occupation domaniale qu?il faut travailler ensemble.

Si donc il est n�cessaire que Paris dispose de grands clubs, notamment omnisports, il faut int�grer dans nos d�bats la n�cessit� qui leur incombe d?�quilibrer leurs comptes, de ma�triser leurs d�penses et d?avoir des politiques tarifaires adapt�es.

Je demande � ceux et � celles qui r�cuseraient cette logique d?avoir le courage d?aller au bout de leur raisonnement et de dire clairement les conditions dans lesquelles pourrait s?exercer le sport � Paris sans nos grands clubs, et le cas �ch�ant d?expliciter les impacts �normes qu?il y aurait sur nos budgets municipaux?

En conclusion, je vous invite tous � �tre attentifs aux discussions en cours pour que soient respect�es, par la n�gociation, nos ambitions pour les Parisiennes et les Parisiens : maintenir la vocation sportive de l?emprise de la Croix-Catelan, int�grer dans le projet final une ouverture accrue aux pratiques et aux pratiquants du sport en milieu urbain, d�finir un projet sportif, relancer les �quipements, augmenter la redevance, conforter le sport de haut niveau mais aussi soutenir les diverses segments d?une politique omnisport pour tous les Parisiens.

Ce projet tant attendu �tant lui-m�me positif, Monsieur le Maire, il doit b�n�ficier � tous les pratiquants du sport � Paris. Je vous remercie d?avoir ouvert les conditions n�cessaires pour traiter correctement et, sur le fond, les voies et moyens des politiques sportives et je f�licite naturellement, au nom du groupe des �lus socialistes et radicaux, Pascal CHERKI pour sa clairvoyance et l?efficacit� de son action pour le sport. J?y associe naturellement l?ensemble des services de la D.J.S. et leur directrice. Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � M. BARIANI.

M. Didier BARIANI. - Je parlerai de la Croix-Catelan quand notre Commission aura fini de recevoir les candidats ! Il e�t �t� �tonnant que votre communication sur la politique sportive de la Ville sacrifia au masochisme. De fait, elle ne le fait pas. Vous manifestez, Monsieur le Maire, pour le sport, un engouement que je crois sinc�re. Voil� au moins une passion que nous partageons. C?est pourquoi, finalement, je reprends le masochisme � mon compte, je n?ai que 10 minutes et j?ai tellement de choses � vous dire !

Avant tout, je suis heureux que vous r�affirmiez explicitement votre attachement aux valeurs universalistes du sport, � ses vertus de rassemblement et de tol�rance. Le sport doit �tre d�fendu pour ce qu?il est, un moyen privil�gi� d?�mancipation et de lib�ration de l?individu. C?est pourquoi, et c?est directement li�, j?ai d�nonc�, avec d?autres, certains sont ici dans cette salle, la honteuse organisation de la prostitution pendant la Coupe du Monde de football qui doit avoir lieu en Allemagne le mois prochain. La passivit� de la F.I.F.A. sur cette question m�rite d?�tre soulign�e. C?est au spectacle d?un invraisemblable cynisme que nous sommes convi�s, au pire des comportements tout en pr�tendant n?y �tre pour rien. Qu?il me soit permis de dire que notre Conseil ne peut pas, Monsieur le Maire, ignorer cette sinistre situation.

Avec les membres du groupe U.D.F., je pr�sente un v?u. J?esp�re que vous donnerez votre accord pour que tout le monde l?adopte afin que nous nous mobilisions d�finitivement sur ce sujet. Paris aime le sport, c?est vrai ! Elle est aussi une ville humaniste, engag�e sur la question des droits humains. Confront�s � la r�alit� de l?esclavage sexuel, il nous incombe de demander � la F.I.F.A. la mise en ?uvre d?une campagne de sensibilisation pour que chaque spectateur prenne conscience de l?exploitation et de la violence dont les femmes sont victimes � proximit� du stade olympique de Berlin.

Les attentes et les motivations des Parisiens d�sireux de pratiquer une activit� sportive � Paris �voluent. A travers les dispositions prises sur les �quipements - c?est la partie o� je vais aller avec vous - � travers un soutien aux associations, vous y apportez les correctifs de bons sens qui accompagnent cette tendance. Je note simplement que si les subventions augmentent de 16 %, c?est aussi parce que le nombre des associations subventionn�es s?accro�t, lui de 13 %. On ne va pas, Monsieur le Maire, vous en bl�mer mais souffrez que l?on ne vous acclame pas non plus. Les temps changent et la modernisation d?un certain nombre de choses s?impose naturellement. D?ailleurs, entre parenth�ses, vos pr�d�cesseurs ne s?�taient pas montr�s inertes en la mati�re, loin s?en faut. La politique sportive de la Ville ne date pas d?hier. Vous la faites simplement �voluer dans la continuit�.

Mais, Monsieur le Maire, force est de constater que votre effort porte principalement sur le sport ?loisir? et le sport de ?proximit�?. C?est vrai qu?il y a une demande nouvelle, je ne la nie pas, et il faut la satisfaire. Mais vous dites vous-m�me que ce n?est pas la seule. Il en existe d?autres, avec d?autres publics, qui ne b�n�ficient pas du m�me traitement.

Vous avancez, certes, un bilan significatif sur les piscines, sur la multiplication des bassins, sur les tarifs, sur les horaires. Moi, je souscris volontiers aux mesures que vous mettez en ?uvre. Ce n?est pas la r�volution mais vous accompagnez honorablement les aspirations aux loisirs d?eau des Parisiens. L?acc�s aux loisirs b�n�ficiait surtout aux clubs et aux scolaires, la situation devait �tre r��quilibr�e pour les particuliers, dont acte. Je veux attirer votre attention sur un point, Monsieur le Maire : l?ensemble des �quipements doit b�n�ficier au public et ne faire l?objet d?aucune captation. C?est pourquoi nous refuserons toute concession � la logique de communautarisation dont les �quipements peuvent parfois �tre la cible. Dans certains quartiers Est de Paris notamment, des demandes d?horaires diff�rents pour les hommes et pour les femmes qui �manent de groupes dont les convictions religieuses n?ont pas � s?imposer sauf � consid�rer que la mixit� n?est plus l?indispensable corollaire de la la�cit� et doivent �tre combattues.

Dont acte pour le sport d�tente. Les faiblesses de votre politique, il fallait bien y arriver, sont ailleurs. Je ne vous trouve pas tr�s disant sur la politique de pr�vention par le sport et sur la mise en place de la fili�re d?action sportive qui reste embryonnaire. Elle constitue une nouvelle approche, en rupture avec la gestion patrimoniale qui pr�valait ant�rieurement et c?est bien. L?action de terrain dans les �quipements municipaux � des fins de pr�vention et d?animation, ce n?est peut-�tre pas tr�s m�diatique. Les dividendes ne sont peut-�tre pas tr�s imm�diats, mais il s?agit d?un travail de fond important. Les terrains de jeux ne doivent jamais devenir des territoires. L?accessibilit� des �quipements sportifs et notamment des T.E.P. aux jeunes est un enjeu majeur. Il faut aux centres ?sports d�couvertes? de vrais projets p�dagogiques. La pr�vention contre la d�linquance, l?insertion et l?int�gration des jeunes par le sport, ce n?est pas la panac�e, on est d?accord. Cela ne vaut pas th�rapie universelle, on est d?accord mais, au vu de l?ampleur du probl�me, le sujet m�rite une meilleure place dans votre politique qui manque de volontarisme sur ce sujet.

Parfois, nous en venons au P.S.G., c?est m�me le bon sens de vos orientations qui est discutable. Pour ce qui est de la reprise du P.S.G. par les capitaux priv�s, vous avez, en notre pr�sence, demand� � Alain CAYZAC des garanties qui s?imposent sur la tra�abilit� des capitaux, le projet sportif, la rigueur de la gestion et le respect des valeurs. Dont acte. De la m�me mani�re, il n?y a aucune concession � faire au racisme et � la violence. C?est vrai que les relations entre le P.S.G. et la Ville de Paris vont au-del� de la convention et de sa lettre. Mais il n?en reste pas moins que les repreneurs voudront rentabiliser le Parc des Princes, organiser des concerts, voire r�server une zone aux commerces des produits d�riv�s.

Alors, Monsieur le Maire, nous y voil�. Vouloir doter en m�me temps la Capitale d?un grand stade de rugby � Jean Bouin qui est juste � c�t�, 6 m�tres d?�cart, � c�t� du Parc-des-Princes est une profonde erreur. Cela fait peut-�tre s�rement plaisir � Max GUAZZINI mais si, par malheur, les deux clubs jouent la m�me journ�e, alors la situation sera sinistr�e dans le quartier. Je laisse aux �lus du 16e?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous permettez que je vous dise quelque chose ? S?ils jouent la m�me journ�e au Parc-des-Princes, cela va �tre encore plus compliqu� que s?ils sont � 3 m�tres d?intervalle.

M. Didier BARIANI. - Oui, mais justement. J?ai jou� avec le Paris Football Club � Charl�ty et je ne comprends pas pourquoi ils ne vont pas l�-bas. Le Stade fran�ais m�rite d?�tre accompagn� dans sa r�ussite. Mais, Monsieur le Maire, pas � Jean Bouin, surtout pas � Jean Bouin !

Sous r�serve d?am�nagements, le stade Charl�ty, desservi maintenant par le tramway, aurait pu constituer une vraie solution. La Ville en reprend la gestion directe. Excusez-moi, le tournoi � 7 de rugby ?Seven?s?, les manifestations li�es au Centenaire du P.U.C. et le ?D�caNation? ne r�ussiront pas � sortir cet �quipement d?une sous-utilisation durable. Un Centenaire, c?est une fois par si�cle. Vous deviez mettre le Stade fran�ais � Charl�ty, c?�tait naturel, vous r�gliez deux probl�mes d?un coup.

Concernant le sport de masse, vous faites bien peu, je trouve.

Je vais vous dire quelque chose. Bagatelle, j?ai commenc� � y jouer il y a 55 ans. Pershing pareil, le Polygone de Vincennes pareil. Ils sont dans le m�me �tat qu?il y a 55 ans. Quand on a le mauvais tirage au sort, il faut remonter la pente et quand on a la deuxi�me mi-temps, on la descend. Ce ne sont pas des terrains qui m�ritent d?�tre arrang�s et �quip�s, ils m�ritent d?�tre compl�tement refondus. Ces plaines de jeux sont calamiteuses et, pour le sport de masse, c?est un vrai probl�me. Je suis s�r que vous m?entendrez et que l?on refera de fond en comble les trois grandes zones de jeux pour le sport de masse.

Et alors je vais vous dire, c?est aussi un probl�me. Je n?ignore pas que l?on prend en charge 50 % du financement et de l?entretien des parcs interd�partementaux. D?abord, je voudrais savoir, Pascal CHERKI va s�rement me le dire, ce que devient le terrain d?Orly dont vous ne d�tes pas un mot. Est-ce qu?on s?en d�sengage ?

Deuxi�mement, je suis convaincu, c?est un probl�me depuis longtemps, qu?il faut qu?avec les d�partements autour de Paris, quitte � la g�rer en commun, nous tentions d?acqu�rir une nouvelle plaine de jeux hors Paris afin d?apporter une solution aux clubs qui ne trouvent pas de surface pour jouer. Je voulais vous dire que je suis favorable comme Pascal CHERKI � ce qu?il y ait un district de foot � Paris. Tr�s bien, bien s�r, mais, Monsieur CHERKI, il faut nous refaire Bagatelle, j?y jouerai peut-�tre avec vous. Voil�.

Je n?ai jamais �t� de ceux qui vous ont fait porter le poids de l?�chec � Singapour. Jamais, jamais. Je ne suis m�me pas s�r que je n?aurai pas eu certaines r�actions identiques aux v�tres. Seulement voil�, je m?�tonne un peu de la disparition de certains �quipements. Ce fameux super d�me faisait partie des cinq sites, au m�me titre que le stade nautique d?Aubervilliers, que le v�lodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, que le centre de tir de Versailles. L?ambition de la Ville �tait, je cite : ?de faire du super d�me un am�nagement moteur pour la requalification du site de la porte de la Chapelle?.

Et voil�, maintenant, il n?y en a plus un mot ; on n?en parle plus et le P.O.P.B., il y a vingt ans, c?�tait tr�s bien. Maintenant, il ne suffit plus et certains tours internationaux ne viennent plus � Paris.

Voyez-vous, c?est un peu une performance au sens sportif du terme, de r�pondre � un long plaidoyer pour la politique sportive � Paris. Il n?y a pas, dans votre politique sportive, Monsieur le Maire, que des �l�ments n�gatifs, loin s?en faut, je l?ai dit. Il y a pour nos clubs un manque de terrains en bon �tat, notamment pour que la Ligue de Paris Ile-de-France de football puisse affilier tous les clubs qui le demandent et qu?on refuse de prendre en compte � la Ligue, parce qu?on n?a pas de terrain � leur donner. Ce sont des choses importantes.

Votre politique, Monsieur le Maire, j?ai dit qu?elle n?�tait pas masochiste quand vous l?exprimez ; moi, je ne suis pas sectaire quand je vous en parle. J?ai pour le sport une passion qui s?appuie sur un peu plus de cinquante ans de pratique.

Je voudrais que vous teniez compte de ce que j?ai dit pour cette fameuse et horrible affaire d?Art�mis de Berlin. Cela, c?est la vocation humaniste et sportive de la Ville. Je voudrais que vous en teniez compte pour le sport de masse et dont acte que vous avez fait des choses dans lesquelles nous pouvons nous-m�mes nous reconna�tre.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes Union pour la d�mocratie fran�aise et U.M.P.).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pascal CHERKI vous r�pondra.

Je vais vous dire d?abord mon engagement total. Vous avez totalement raison, ce qui se pr�pare � Berlin g�che la f�te du sport. C?est un vrai scandale et nous devons �tre, ensemble, extr�mement r�actifs.

En revanche, je vais vous confirmer un d�saccord. On peut tout � fait r�am�nager la porte de la Chapelle et Jean-Pierre CAFFET et Daniel VAILLANT y travaillent avec intelligence. J?y vois des id�es qui me plaisent beaucoup. Je ne suis pas s�r qu?il y ait besoin, puisque les Jeux n?ont pas lieu en 2012 � Paris, de faire un super d�me. On peut tout � fait am�nager cet espace parisien et consacrer nos investissements � d?autres �quipements parisiens, en particulier sur le plan sportif. Voil� l?�tat actuel de ma r�flexion.

La parole est � Ren� DUTREY.

M. Ren� DUTREY. - Je ferai tout d?abord une comparaison : la politique sportive men�e sous l?ancienne mandature �tait pour le moins minimaliste. Elle se r�sumait en deux axes : distribuer des cr�neaux � des associations, avec parfois l?apparition d?un client�lisme larv� et, ensuite, soutenir le sport professionnel, avec entre autres la subvention au Paris-Saint-Germain que nous connaissons.

Cette politique du guichet n?a absolument pas pris en consid�ration le sous-�quipement notoire en mati�re d?�quipements sportifs de la Capitale, avec des investissements extr�mement limit�s. On constate une application stricte d?une vision �litiste de la pratique sportive.

Beaucoup de choses ont �t� r�alis�es depuis 2001. On saluera d?abord l?effort tr�s important en mati�re de cr�ation de nouveaux �quipements. Les budgets allou�s � l?investissement en la mati�re ont �t� consid�rables depuis le d�but de la mandature. Parmi les profonds changements, on remarque, par exemple, que la place des personnes porteuses de handicap a �t� r�ellement prise en compte, afin qu?elles puissent comme tout un chacun acc�der au plaisir de la pratique des activit�s sportives et de bien-�tre. Quinze piscines sont �quip�es de chaises de mise � l?eau et d?autres en seront bient�t pourvues. D?ici � la fin de la mandature, chaque arrondissement sera pourvu d?une piscine, d?un gymnase et d?un stade accessibles.

De nombreux cr�neaux horaires sont r�serv�s � quelques 50 associations soutenues financi�rement � travers des subventions attribu�es par notre collectivit�. 16 ?ateliers bleus sportifs? ont �t� cr��s dans les �coles accueillant des C.L.I.S. et 5 autres seront cr��s annuellement.

Enfin, Paris est devenu l?un des principaux partenaires de la F�d�ration fran�aise de handisport.

Autre avanc�e de cette mandature, les partenariats avec les associations ont pour certains �t� �claircis avec la signature d?un certain nombre de conventions d?objectifs. La cr�ation d?une fili�re d?animation sportive participe �galement � cr�er une offre plus diversifi�e.

Toutes ces r�alisations vont dans le m�me sens : rendre accessible au plus grand nombre la pratique sportive, objectif que nous partageons. Mais de nombreux obstacles existent encore pour permettre � tout un chacun d?avoir facilement acc�s au sport, en premier lieu desquels les probl�mes de tarif.

Que ce soit les allocataires du R.M.I., les jeunes aux faibles ressources, une majorit� de demandeurs d?emploi, les tarifs pratiqu�s par les associations aujourd?hui � Paris, mais aussi dans certaines activit�s propos�es par la Ville, emp�chent ces populations d?avoir acc�s au sport.

Cela a des effets concrets dans les quartiers. Des groupes de jeunes souvent issus des logements sociaux passent leur soir�e devant un �quipement sportif de la Ville sans jamais pouvoir y rentrer. La pratique du sport dite informelle ou de loisir, le groupe d?amis d�sireux de faire du sport ensemble ne peut �tre accueilli que dans les ?city stades de rue? encore trop peu nombreux.

Nous devons aller plus loin dans notre politique pour faciliter l?acc�s aux pratiques sportives. Un �quilibre plus juste doit �tre trouv� entre associations et acc�s libre encadr� dans les �quipements. C?est ce que vous avez fait pour les piscines. Il faut continuer sur d?autres �quipements.

Ensuite, la Ville doit s?appuyer sur la nouvelle fili�re cr��e dite d?animation sportive pour cr�er un v�ritable service public du sport qui proposerait des activit�s accessibles et cibl�es, entre autres, vers les populations cit�es ci-dessus.

Les partenariats avec les associations doivent �tre syst�matis�s et compl�t�s. Chaque r�servation de cr�neau, chaque obtention de subvention, devrait � notre avis faire l?objet d?une convention d?objectifs, afin de faire correspondre la volont� de la Ville de Paris et les politiques men�es par les associations.

En mati�re de tarif, par exemple, l?obligation d?appliquer la r�gle du quotient familial dans tous les tarifs des associations occupant des �quipements municipaux serait � mettre en ?uvre. Elle permettrait de rendre accessible l?ensemble des activit�s propos�es par le monde associatif aux personnes et familles � faibles revenus.

Le principe de l?�galit� homme/femme et la r�alisation d?actions pour l?encourager devraient �tre �galement int�gr�s dans les conventions d?objectifs avec les associations pour que ceux-ci trouvent une application concr�te car, ne l?oublions pas, la mise en place des st�r�otypes sexistes commence d�s qu?il y a impossibilit�, pour l?un ou l?autre sexe, d?exercer une activit� sportive parce qu?il n?est pas du bon sexe.

Ensuite, l?un et l?autre int�grent cette diff�rence, voire cette frustration, pour reproduire plus tard ces st�r�otypes. Et l?on entend alors ?C?est un truc de fille? ou ?C?est un truc de mec?. Non, c?est un d�sir individuel d?�panouissement qui doit pouvoir se r�aliser. L?�galit� est � ce prix.

Pour cela, nous devons nous doter d?outils m�thodologiques, comme les statistiques ?genr�es?, afin d?avoir une photographie de la r�elle participation des uns et des unes et des autres aux diverses activit�s propos�es et de pointer l� o� des manques ou des distorsions existent.

Par exemple, sommes-nous capables aujourd?hui de dire combien d?hommes ou combien de femmes fr�quentent les clubs, les T.E.P. ? Savons-nous si l?offre en direction des publics f�minins est de m�me diversit� ou de m�me quantit� que celles qui sont offertes au public masculin ? Sommes-nous capables de dire combien de gar�ons ou d?hommes font de la danse ou de la gymnastique et combien de filles font du football ou de la boxe fran�aise, aujourd?hui ?

Pour ce qui est du soutien � la pratique du sport informel, plusieurs chantiers doivent �tre mis en ?uvre. Les city stades, ces espaces de sport de rue, doivent faire l?objet d?une programmation pour leur d�veloppement partout o� cela est possible. Il faudrait �galement, c?est un d�tail peut-�tre, un jour r�gler cette anomalie : les services des Espaces verts g�rent de nombreux city stades pr�sents dans les jardins parisiens. La cr�ation ou la r�novation de ce type d?�quipements p�se sur le budget de cr�ation et de r�novation des jardins. Ceci ne manque pas de poser des probl�mes en mati�re d?entretien et de gestion.

Les cours d�livr�s �galement dans les jardins publics rencontrent un r�el succ�s. Ils doivent � notre avis �tre soutenus et d�velopp�s. Faire pratiquer du sport au plus grand nombre, partout o� cela est possible, doit rester, bien s�r, notre principal objectif. Les possibilit�s offertes par certaines opportunit�s, comme la Croix-Catelan dans le bois de Boulogne, doivent nous interpeller.

Rappelons que la Croix-Catelan, terrain de la Ville de Paris mis � disposition par concession, r�serv� � quelques Parisiens tr�s ais�s, comporte autant de terrains de tennis que l?ensemble du parc municipal en plus d?une piscine de cinquante m�tres, chauff�e.

L?immense majorit� des �lus de cette Assembl�e souhaite que ces lieux soient accessibles au maximum des Parisiens. Il s?agirait de s?en donner les moyens.

Pour compl�ter ce propos et pour ne pas caricaturer les positions qui ont pu �tre exprim�es par le groupe ?Les Verts?, je diff�rencierai deux types d?activit�s qu?il y a aujourd?hui � la Croix-Catelan. Il y a un club sportif, c?est bien normal, qui m�ne des activit�s de type professionnel. Il y a �galement un club priv�, un club de ?happy few?, qui profite de la Croix-Catelan � des tarifs absolument exorbitants et qui emp�chent effectivement les Parisiens d?y avoir acc�s.

Oui, il y a un d�bat sur la formule juridique. Oui, il y a un d�bat car, aujourd?hui, une convention d?occupation domaniale emp�che, dans le cahier des charges, d?imposer des obligations d?ouverture publique aux concessionnaires.

Nous sommes donc en train de d�battre sur des offres, en utilisant le crit�re de l?ouverture publique au plus grand nombre des Parisiens, alors que cette ouverture publique ne peut pas figurer dans le cahier des charges pour la bonne raison que seule une d�l�gation de service public pourra le faire.

Ne caricaturons pas les positions, il ne s?agit pas d?exclure les clubs professionnels de l?acc�s � un terrain pour pouvoir mener leurs activit�s, mais, en revanche, le club priv� de ?happy few? sur un terrain de la Ville, nous ne pourrons pas continuer � le supporter.

La politique de notre Municipalit� a �t� profond�ment r�orient�e depuis 2001. Beaucoup d?argent a �t� investi. Le peu d?information en mati�re de programmation future dans la communication laisse � penser que le rythme d?investissement ne serait peut-�tre pas maintenu. Paris a beaucoup cr�� d?�quipements, mais reste en situation de sous-�quipement absolue. Les ratios parisiens de gymnases ou de piscines par habitant sont encore loin de la majorit� des communes de la premi�re couronne. Un gros effort a �t� fait, il s?agirait de ne pas s?arr�ter en chemin.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Jean VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.

?Mens sana in corpore sano? : un esprit sain dans un corps sain. A l?heure o� pr�carit� rime tristement avec g�n�ration t�l�-canap�, s�dentarit� et o� se manifeste une progression inqui�tante de l?ob�sit�, le vieil enseignement contenu dans la maxime de Juv�nal, nous invite certes � chausser nos baskets et � bouger pour notre sant�, mais surtout � rompre avec la fatalit� et � repenser la question du sport sous l?angle de la sant� publique.

Cette ann�e, � l?occasion de son 70e anniversaire, nous f�tons les acquis et la m�moire vivante du Front populaire. Les cong�s, l?acc�s aux loisirs arrach�s par la lutte, demeurent les avanc�es sociales majeures qu?il importe de d�velopper. Le sport, on ne le dira jamais assez, peut �tre un fantastique creuset de la camaraderie, un outil irrempla�able d?�ducation informelle, un lieu d?apprentissage de la citoyennet� et du vivre ensemble qui porte haut le flambeau de l?�galit� des droits, d?o� la n�cessit� de sauvegarder son utilit� p�dagogique et sociale, de promouvoir et de d�velopper � Paris un sport populaire, divers, ouvert, de haut niveau, humain. Aux antipodes �videmment de la marchandisation du sport et de ses corollaires antijeu, corruption, dopage, violence. L?actualit� r�cente - cela a �t� dit par notre coll�gue - montre que le monde du sport n?est pas imperm�able au tout marchand. A la veille du Mondial du football, la coupe est pleine et on sait qu?il sera plus facile de trouver en Allemagne des prostitu�es que des billets pour les matchs ! Carton rouge ! La traite des femmes et la prostitution forc�e ne peuvent nous laisser indiff�rents et nous soutiendrons en ce sens les v?ux d�pos�s sur cette question dans notre s�ance.

Alors, si l?on veut que l?exercice sportif puisse participer au d�veloppement physiologique et psychologique de tous, faut-il encore donner � chaque individu la possibilit� d�s le plus jeune �ge de pratiquer le sport et de s?�panouir dans le sport sans peur d?�tre discrimin� ? Cette approche du sport pour tous ne semble pas �tre celle de la gestion de la droite d?hier � Paris, ni celle du Minist�re des Sports aujourd?hui puisque c?est l?�litisme du sport et l?affaiblissement des moyens minist�riels en faveur du sport d?en bas. Au final, les collectivit�s locales financent dix fois plus le sport fran�ais que le Minist�re.

Depuis 2001, le sport � Paris respire, en t�moigne le doublement de l?effort d?investissement en faveur du sport durant la mandature : 290 millions d?euros contre 123 millions d?euros durant la pr�c�dente. Il faut dire que nous avons h�rit� d?un legs de la droite peu flatteur pour notre Capitale : un sous-�quipement sportif, un patrimoine insuffisamment entretenu, une in�galit� territoriale dans l?implantation des �quipements sportifs de proximit�, un client�lisme ravageur et des proc�dures opaques.

Tentant de rattraper le retard accumul� en des d�cennies de mauvaise gestion, la Ville a mis en ?uvre une feuille de route ambitieuse ax�e sur trois priorit�s : la cr�ation de nouveaux �quipements et la modernisation du patrimoine, un service public du sport repens� et transparent, un partenariat avec le sport de haut niveau. Permettez-moi d?y apporter quelques r�flexions.

La premi�re, c?est que la cr�ation d?�quipements sportifs de proximit�, � l?instar de l?ouverture de sept gymnases et de sept salles de sport sous la mandature, ainsi que la remise � neuf progressive du patrimoine sportif, correspondent � une demande sociale forte. Nous nous f�licitons de l?effort ainsi consenti par la Ville pour renforcer l?offre des piscines � Paris et d�velopper les sports d?eau, ainsi que pour les amateurs de patinage et d?hockey sur glace, de la r�ouverture prochaine tant attendue de la patinoire Pailleron.

En parall�le, il faut poursuivre la r�novation du patrimoine sportif, d�j� bien engag�, qui restitue aux Parisiennes et Parisiens des �quipements sportifs plus agr�ables, plus s�rs, plus fonctionnels, plus accessibles, r�solument modernes. Et l?accessibilit� des �quipements aux personnes porteuses d?un handicap doit �tre une priorit� absolue. C?est une question d?�galit� des droits.

D?autre part, les salles de sport sont r�fl�chies pour optimiser l?usage et faire cohabiter sports scolaires et sports organis�s. En lien avec le tissu sportif local, il est utile � mon sens d?assortir les gymnases de salles d�di�es, que ce soit � des sports comme l?escrime, la danse, le tir � l?arc, la boxe ou d?autres.

Continuons dans le m�me temps � �tre curieux et audacieux en faisant �merger de nouvelles disciplines sportives � Paris : cela a �t� le cas pour le beach volley, le peteca speed balle et le golf �ducatif o� nous sommes en train de cr�er un practice dans le 19e arrondissement. En m�me temps, je pense que pour cela, et pour arriver � mettre en ?uvre l?ensemble de ces sports, il faut optimiser l?utilisation des installations. Ainsi pour r�duire les nuisances sonores de certains terrains d?�ducation physique situ�s en plein c?ur d?�lots, un travail sur l?acoustique a certes �t� r�alis� mais cela ne suffit pas, il faudrait envisager � terme de couvrir ou de semi-enterrer ces �quipements. D?autre part, un dialogue avec la R�gion doit �tre engag� pour am�liorer le cadre souvent d�t�rior� des gymnases dans les lyc�es et ainsi permettre leur utilisation hors p�riode scolaire.

En terme de cr�neaux horaires, les parcs interd�partementaux pr�sentent des possibilit�s souvent inexplor�es et la distance, le prix du trajet �tant des facteurs de d�couragement pour bon nombre de clubs, la tendance pourrait �tre renvers�e � notre avis si l?on aidait les clubs sur le volet transport.

Enfin, en 2007, la Coupe du Monde du rugby va conna�tre un fort engouement populaire et avec Paris comme capitale du rugby, jouer au ballon ovale deviendra un d�sir irr�sistible surtout pour les plus jeunes qui l?auront pratiqu� le temps d?un programme scolaire. Ne les d�cevons pas, il faut anticiper. Le ballon ovale amateur � Paris a vocation � se d�velopper. Les parcs interd�partementaux sont une solution, ce qui n?emp�che pas la mise � l?�tude de l?implantation d?un terrain de rugby sur un arrondissement de l?Est parisien.

Le sport � Paris, ou devrais-je dire l?amour du sport � Paris, c?est une histoire de plaisir, d?�panouissement heureux des corps avec la pratique quotidienne de dizaines de milliers de femmes et d?hommes, de jeunes et de seniors de plus en plus. L�, je voudrais saluer et remercier l?engagement inlassable et si pr�cieux de milliers de b�n�voles courageux, volontaires du sport, sans qui le sport � Paris serait diff�rent.

De l?individuel au collectif, le sport � Paris, c?est une rencontre permanente m�tiss�e, interg�n�rationnelle et vibrante de mixit� sociale, une f�te ininterrompue de la diversit� des disciplines repr�sent�es et une cohabitation plut�t r�ussie entre le sport loisirs et le sport comp�tition.

Sur le service public du sport, certes, les mentalit�s ont �volu�, la comp�tition n?est plus consid�r�e comme un passage oblig�. D?autres parcours sportifs sont possibles comme nous l?a montr� hier la F.S.G.T. en organisant le tour p�destre des Buttes-Chaumont, une course populaire o� il n?y a pas eu de perdant.

Pour le public individuel, le sport est de plus en plus une pratique sociale de loisirs : des amplitudes horaires repens�es au rythme des Parisiennes et des Parisiens, ainsi qu?une politique tarifaire socialement juste, doivent suivre. Depuis 2001, la politique tarifaire est plus �quitable avec l?application de la gratuit� d?acc�s dans les piscines et les cours de tennis, aux demandeurs d?emploi et b�n�ficiaires du R.M.I. ainsi que l?extension du tarif r�duit aux moins de 26 ans. Mais le groupe communiste tient � redire son attachement � ce que les tarifs des salles annexes de remise en forme, de fitness, sauna et hammam, soient mieux �tudi�s, le service public n?ayant pas � �tre un clone des temples commerciaux du culturisme.

Les associations sportives interviennent bien souvent au c?ur des quartiers populaires, relayant l?esprit de partage. Elles sont par cons�quent des relais �ducatifs de premier plan, de fabuleuses �coles de la vie. Et encourager et d�velopper le mouvement sportif dans sa globalit� rel�ve directement de la responsabilit� publique. C?est ce que nous faisons avec l?augmentation du nombre d?associations subventionn�es, avec plus de clart� et de transparence dans les attributions des cr�neaux et les conventions annuelles d?objectifs avec chaque O.M.S.

Les �lus communistes qui s?�taient d�j� prononc�s au Conseil de Paris pour la cr�ation d?un service public de l?animation sportive se r�jouissent de la cr�ation d?une fili�re sportive � Paris. Les inorganis�s posaient il y a peu un d�fi d?un genre nouveau � la Ville, l?interpellant sur le renouveau de sa mission de service public. La Direction de la Jeunesse et des Sports, sa directrice, a su relever ce d�fi en cr�ant la fili�re d?action sportive qui est aujourd?hui le pivot de la pratique sportive sur l?ensemble des arrondissements de la Ville de Paris. Les �ducateurs et les op�rateurs des A.P.S. font un travail remarquable dans le champ de la pr�vention par le sport sur les �tablissements sportifs dits sensibles.

En outre la D.J.S. dispose, par leur interm�diaire, de v�ritables relais de terrain pour les associations. Il convient de d�velopper par des moyens financiers et humains cette fili�re, de titulariser des agents en priorit� dans les quartiers plac�s en politique de la Ville. Et pour le groupe communiste, la fili�re sportive qui fait vivre un Paris sportif solidaire et populaire doit s?attacher aussi � lib�rer la participation de toutes les femmes dans le sport, valoriser leur engagement et soutenir le sport f�minin. Mais il nous semble que la f�minisation des instances dirigeantes est un enjeu d�terminant pour atteindre une plus grande mixit� dans le sport.

Je voudrais citer quand m�me, m�me si je n?ai pas beaucoup de temps, cette belle manifestation qui a du sens?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Monsieur le Pr�sident.

M. Jean VUILLERMOZ. - ? qui a du sens et pour toutes.

Eh bien, je ne parlerai donc pas du sport de haut niveau. Mais quand m�me une phrase, si vous me le permettez : en ne voulant voir dans le sport qu?une activit� �conomique concurrentielle, on oublie trop souvent que le sport de haut niveau, professionnel ou non, celui qui produit le spectacle, qui vit des droits de t�l�vision et de sponsoring est indissociable de celui des clubs amateurs et de leurs b�n�voles. Notamment parce que les seconds fournissent aux premiers ses grandes championnes et ses grands champions. Mais en m�me temps les bons r�sultats professionnels, les comp�titions de haut niveau sont une incitation � la pratique de masse, un gage de d�veloppement de succ�s pour la diffusion des disciplines concern�es. C?est pourquoi il me semble que les conventions conclues avec les clubs de haut niveau parisiens, pas seulement au niveau du football, prennent en compte l?aspect �ducatif aupr�s des plus jeunes.

Voil�. Pour conclure, le sport, de par son pouvoir rassembleur, sait �tre une langue universelle. Faisons qu?il parle bien le parisien.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Je suis d�sol� mais j?informe votre coll�gue qu?il n?a plus de temps. Mais cela dit, votre point de vue est connu et sera r�guli�rement r�p�t� et exprim�.

La parole est � Claude GOASGUEN.

M. Claude GOASGUEN. - Merci, Monsieur le Maire.

Dans la courte intervention qui sera la mienne, je voudrais parler des choses dont vous ne parlez pas puisque vous nous avez donn� un texte qui est une communication qui, en r�alit�, fait double emploi avec ce que vous distribuez - de mani�re d?ailleurs beaucoup plus agr�able- un peu partout et qui s?intitule ?Construire et moderniser le patrimoine sportif � Paris?.

Il s?agit en r�alit�, dans votre communication, de d�ployer tous les talents que vous �tes suppos� avoir mis pour d�velopper le sport � Paris. Nous y reviendrons tout � l?heure. De cela au moins vous en parlez.

Mais je voudrais parler d?autres choses dont vous n?�voquez la r�alit� que par-ci par-l� dans quelques lignes. Or ces dossiers-l� sont les dossiers probablement qui vont marquer les mois � venir de l?exercice sportif � Paris.

Au fond, on a l?impression - quand on ne vous lit pas- que, apr�s avoir pay� le pr�judice moral de la perte des Jeux olympiques, nous sommes en train d?avoir le ?pretium doloris?. C?est-�dire que vous vous �tes � tort ou � raison engag� - et ma foi, c?est tout � fait l�gitime- avec un certain nombre de partenaires � compenser cette perte qui est la leur en m�me temps que la n�tre des Jeux olympiques parisiens.

Je prends les probl�mes les uns apr�s les autres et je vais essayer de vous poser les questions de la mani�re la plus lapidaire.

Parlons d?abord de Jean Bouin puisque c?est le plus simple. La question se pose de savoir si nous avons v�ritablement besoin d?un stade de 20.000 personnes � Jean Bouin. Vous l?avez annonc�, c?est votre point de vue. Je vous rappelle quand m�me que la plus grande ville de rugby en France, � savoir Toulouse, ne rassemble m�me pas 10.000 personnes en moyenne en son stade - oui, je joue au rugby depuis assez longtemps-.

Je rappelle par ailleurs que Max GUAZZINI a eu cette id�e intelligente, lorsqu?il y a de v�ritables grands matchs internationaux ou nationaux, d?aller dans des stades qui, par ailleurs, sont inoccup�s : le Stade de France ou le Parc des Princes qui est voisin.

De ce point de vue, je vous incite quand m�me � beaucoup de prudence. Je vous incite � beaucoup de prudence sur des investissements unilat�ralement annonc�s car tout cela concerne et l?environnement et la mairie de Boulogne qui est un peu concern�e et l?avenir du rugby � Paris et son d�veloppement sur lequel nous aurons peut-�tre des choses � dire. Premier point.

Deuxi�me point : Molitor. Molitor, c?est quand m�me la tarte � la cr�me car vous n?arr�tez pas de dire que c?est la faute du classement. Mais qui a class� Molitor, si vous avez la m�moire suffisante ? Je crois que c?est le ministre de la Culture socialiste qui, pour g�ner les travaux qui �taient � ce moment-l� envisag�s � Molitor, s?est cru oblig� de classer pour tout paralyser.

Eh bien, on n?en sort pas. J?apprends aujourd?hui par la presse qu?il y aurait une soci�t� d?�conomie mixte qui serait charg�e de s?occuper � la fois de Jean Bouin et de Molitor. Je suis heureux de l?apprendre. A vrai dire, si on ne lisait pas la presse sur les probl�mes de sports de haut niveau, si nous n?avions pas nous-m�mes un certain nombre de contacts avec des personnalit�s du monde sportif, je me demande � quoi servirait le Conseil de Paris sur les probl�mes sportifs qui pr�occupent l?ensemble des Parisiens. C?est le deuxi�me �l�ment.

Troisi�me �l�ment, voil� qu?on apprend, dans un journal semi-officiel de Boulogne, que le pr�sident de la F�d�ration de tennis - qui s?en vante depuis plusieurs mois - aurait l?intention d?installer le d�me sur lequel nous avions d�j�, � plusieurs reprises, �mis les plus vives r�serves m�me dans le dossier sur les Jeux olympiques, on apprend donc que le d�me serait implant� sur un des rares stades qui �tait � peu pr�s pr�serv�, du c�t� du bois de Boulogne, le stade H�bert. Alors on nous apprend que le d�me viendrait sur le stade H�bert. Ce qui n?est pas une petite chose, le stade H�bert �tant, pour ceux qui connaissent un peu le coin, juste � c�t� du Parc-des-Princes, juste � c�t� de Jean-Bouin, juste � c�t� de Coubertin, etc., etc., juste � c�t� de G�o Andr�. Et puis on nous dit : ?Voil�, le d�me de 18.000 personnes viendrait sur le stade H�bert qui se trouve � 50 m�tres du lyc�e La Fontaine?.

Int�ressant ! Int�ressant, Monsieur le Maire, comme initiative. Le seul probl�me, c?est que personne � Paris, sinon vous sans doute et le pr�sident de la F�d�ration de tennis qui heureusement parle beaucoup, n?�tait au courant de cette initiative.

Quatri�me �l�ment, le P.S.G. La discussion sur le P.S.G. : nous avions suffisamment remu� les choses et vous avez bien fait de demander au nouveau dirigeant du P.S.G. un certain nombre d?informations, mais ces informations nous ne les avons pas eues. Que deviendront les 40 % qui sont mis en augmentation de capital pour le P.S.G. ? Quels seront les nouveaux intervenants ? Comment les fonds d?investissements qui ne sont pas des philanthropes, et personne ne le leur reproche, vont-ils faire de l?argent � partir d?une convention juridique qui lie le P.S.G. et la Ville sans que la Ville en soit inform�e ? Quelles sont ces d�cisions ?

Vous avez parl� tout � l?heure du houliganisme. Je vous rappelle que nous avons vot� � l?Assembl�e nationale, sur ma proposition, une loi � l?unanimit�.

Je vous sugg�re, Monsieur le Maire, au lieu de demander au ministre de l?Int�rieur les moyens d?y mettre fin - ce qu?il est en train de faire- de, vous aussi, prendre les responsabilit�s qui sont les v�tres.

Et notamment, je ne vois pas comment on peut justifier une formation (sic) sur la formation des sportifs � Paris � un club qui, par ailleurs, est incapable de former suffisamment ses supporters pour qu?ils se conduisent d?une mani�re d�cente et conforme � l?esprit sportif.

Je vous le dis tout net : depuis plusieurs ann�es, je me pose la question de la r�alit� juridique, �conomique et politique de cette subvention au P.S.G. Je vous avertis tout net que s?il y a le moindre incident au Parc des Princes avec les associations de malfaiteurs qui s?appellent ?supporters?, eh bien, � ce moment-l� je persuaderai - et j?esp�re que je le ferai � l?unanimit�- mon groupe de voter contre la subvention du PSG. Car je ne vois pas pourquoi subventionner un club qui, par ailleurs, est incapable de ma�triser des voyous qu?elle consid�re comme ses supporters.

Et puis dernier point : la Croix-Catelan. La Croix-Catelan : il y a une d�marche que nous avions demand�e, et non sans mal nous avons obtenu la possibilit�...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Pourquoi ?non sans mal? ?

M. Claude GOASGUEN. - Non sans mal, parce qu?il a fallu attendre un peu de?

M. LE MAIRE DE PARIS. - D�s que j?ai vu votre v?u, j?ai dit que j?�tais pour. Pourquoi ?non sans mal? ? Avant, vous ne vous mettiez m�me pas en concurrence.

Vous retransmettiez pendant cent ans, et pour 130.000 euros par an en plus.

M. Claude GOASGUEN. - Monsieur le Maire, vous verrez qu?il se posera des probl�mes juridiques sur la transformation des proc�dures dans le domaine des concessions et d�l�gation de service public. Car vous semblez oublier que dans ce domaine il y a eu des investissements ant�rieurs qui ne sont pas pris en compte et qui devront rentrer dans la comptabilit� de la concession. Pas seulement dans la r�mun�ration qui sera faite pour l?avenir, mais probablement dans l?appel d?offre lui-m�me qui ne prend pas en consid�ration la fiscalit� des Parisiens depuis un si�cle en ce qui concerne la Croix-Catelan, ni non plus d?ailleurs les investissements priv�s. Ce qui sur le plan juridique, croyez-moi, va nous valoir quelques soucis.

Mais pour conclure, je voudrais dire, Monsieur le Maire, heureusement qu?il y a une presse parisienne, de toute petite envergure d?ailleurs. Insuffisante car je souhaiterais que la presse parisienne s?int�resse encore davantage � ce qui se passe � l?H�tel de Ville.

Mais si nous n?avions pas la presse parisienne, Monsieur le Maire, est-ce que les Parisiens pourraient �tre au courant des grands dossiers que vous envisagez de mettre en place pour payer les services qui ont donn�s pour l?organisation perdue des Jeux olympiques ? C?est la question que je vous pose.

Est-il vraiment souhaitable de parler de morale publique et de transparence, alors que, jour apr�s jour, vous nous d�livrez des dossiers qui ont le m�rite de l?obscurit�, avec des puissances financi�res dont vous devrez bien reconna�tre, quand m�me, qu?il ne s?agit pas l� d?amateurs et de gens qui, par ailleurs, sont l� - et c?est l�gitime - pour faire de l?argent ?

Monsieur le Maire, en clair, pourrions-nous �tre au courant des discussions financi�res que vous avez avec vos ex-partenaires et v�ritablement sommes-nous?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ex-partenaires ?

M. Claude GOASGUEN. - Vos partenaires des Jeux olympiques !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Dites clairement le Groupe Lagard�re !

M. Claude GOASGUEN. - Non, il y en a d?autres.

? et vos ex-partenaires. Pouvez-vous nous dire quels sont les projets ? Quelles sont, en l?�tat actuel des choses, les n�gociations que vous avez avec eux ? Je crois que c?est le r�le du Conseil de Paris de les entendre. On est l� pour cela, pas simplement pour lire la presse tous les matins pour voir votre diplomatie secr�te dans ce domaine.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur GOASGUEN, Pascal CHERKI va vous r�pondre. Mais, en d�nonciateur des forces de l?argent, je vous trouve pas mal ! Je voudrais vous dire que, moi, je suis un homme libre ; libre de tout lien politique, �conomique et m�me amical !

M. Claude GOASGUEN. - Et moi, alors ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - La meilleure preuve, c?est que j?ai saisi comme une opportunit� excellente votre proposition de commission pluraliste pour examiner les dossiers de la Croix-Catelan. Je note qu?avant que je sois Maire de Paris, avec votre concours, Monsieur GOASGUEN, dans votre arrondissement, ce lieu �tait attribu� sans mise en concurrence.

M. Claude GOASGUEN. - C?est faux !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je n?ai donc pas de le�on � recevoir de vous de ce point de vue-l� !

En ce qui concerne le rugby, puisque vous y avez jou� effectivement, je vous conseille de regarder ce que font les clubs en termes de stades, de maisons de leur �quipe, les clubs de province pour leur �quipe, alors que nous avons une �quipe qui est parmi les premi�res du championnat de France. J?ai honte quand je vais � Jean Bouin ! Et c?est l?h�ritage que j?ai re�u ! Le stade de Jean Bouin, c?est l?h�ritage que j?ai re�u.

Vous oubliez, Monsieur GOASGUEN, que dans le dossier olympique que vous avez approuv�, figurait la r�fection de Jean Bouin pour en faire un stade de hockey, converti apr�s les Jeux olympiques d?ao�t 2012 en stade de rugby.

Enfin, je vais vous dire : je ne n�gocie rien avec personne. J?esp�re que tout le monde a la m�me d�ontologie que moi. Merci.

M. Claude GOASGUEN. - Et le d�me ?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Madame Marinette BACHE, vous avez la parole.

Mme Marinette BACHE. - Monsieur le Maire, Monsieur l?adjoint, mes chers coll�gues.

Longtemps le sport a �t� synonyme de comp�tition et r�duit � sa dimension de haut niveau. D�sormais, il en va diff�remment. Si les Fran�ais sont toujours passionn�s par les comp�titions sportives - et nous en aurons un aper�u dans quelque temps -, ils sont aussi avides d?une r�elle implication personnelle.

La pratique individuelle du sport se d�veloppe, les loisirs deviennent de plus en plus sportifs et les sports li�s � la nature sont de plus en plus nombreux et motivent de plus en plus souvent le choix de destinations de vacances.

Et, comme vous le soulignez, pour 26 % des Fran�ais, le sport et sa pratique sont d?abord un facteur de sant�. Sant�, nature, quoi de plus positif que ces aspirations ?

Notre Municipalit� a affich� et mis en place une triple ambition :

- premi�rement, d�velopper les investissements ;

-deuxi�mement, favoriser l?acc�s � tous du sport ;

-troisi�mement, aider le sport de haut niveau.

D?abord donc, le choix du d�veloppement des �quipements sportifs : le gymnase Maurice Berlemont, dans le 11e, vient d?�tre inaugur� et vous nous annoncez - c?est une bonne nouvelle pour l?Est parisien - que sera construit un v�ritable complexe baln�aire � Belleville.

(Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, remplace M. le Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Bien d?autres installations sont programm�es. Saluons notamment l?effort de notre Municipalit� en faveur des murs d?escalade mais aussi en faveur des terrains de football et de basket. Sept gymnases, sept salles de sport, des murs d?escalade, des terrains de sports collectifs, des patinoires, des piscines, l?am�nagement de courts de tennis, l?ouverture de salles de remise en forme : le Paris sportif se d�veloppe.

La Municipalit� parisienne a choisi d?adapter son offre d?infrastructures � une demande toujours plus forte. Les usagers marquent leur satisfaction croissante, notamment dans les piscines de la Capitale, dont l?accueil et la propret� sont enfin appr�ci�s.

Je me permets de rappeler qu?en mati�re de sport pour tous, le groupe M.R.C. avait d�pos� un v?u relatif � la pratique de l?aviron sur la Seine. De nombreux Parisiens partent pratiquer l?aviron en aval ou en amont de Paris. C?est un dossier sur lequel Pascal CHERKI travaille, nous le savons. Le groupe M.R.C. souhaiterait n�anmoins conna�tre l?avanc�e des discussions qui permettront - nous l?esp�rons tous - de voir la pratique de l?aviron devenir possible hors de la seule p�riode consacr�e � ?Paris Plage?.

En mati�re d?accessibilit� � tous, je voudrais aussi souligner les efforts d?accessibilit� aux personnes handicap�es. Je pense au centre sportif Dauvin dans le 18e, mais ce n?est pas le seul.

L?�largissement des horaires pour le public individuel dans les piscines r�pond �galement � une forte demande, mais j?ajouterai que nous devons savoir nous adresser � un public nombreux, avide de pratiques sportives et pourtant tr�s peu encadr� dans les associations et les clubs. Nous savons que beaucoup de jeunes souhaiteraient avoir un acc�s plus facile aux infrastructures sportives, plut�t que de se regrouper devant leur porte. Il faut veiller � ce que les cr�neaux r�serv�s par les associations soient bien occup�s, ce qui n?est pas toujours le cas. Il faut r�fl�chir � offrir � ce public, particuli�rement jeune, un vrai acc�s aux infrastructures non occup�es.

Enfin, Monsieur le Maire, vous avez fait mention du soutien au sport de haut niveau. Le Paris Saint-Germain est, bien �videmment, concern� au premier chef. Je me permets de rappeler que le Conseil de Paris, � nouveau sur proposition du groupe M.R.C., avait vot� un v?u demandant que ce club organise une fois par an un match au profit d?une ?uvre humanitaire. J?esp�re que ce v?u pourra �tre suivi d?effets.

Le partenariat de la Ville de Paris avec le sport de haut niveau est heureux. Nous ne saurions que nous en f�liciter, mais la Ville a sans doute droit � un retour sur investissement humain.

Dans nos arrondissements et dans nos quartiers, l?image du sport de haut niveau peut contribuer � un r�el travail, aupr�s des plus jeunes notamment. Cette ambition, vous l?avez, mais il est cependant utile d?accro�tre encore cette dimension.

J?ajouterai que, pour Paris, le soutien au sport de haut niveau est une ardente obligation qui rejaillit sur notre image internationale. Aussi n?est-il pas inutile de r�fl�chir � une pr�sence internationale dans des domaines comme les sports maritimes ou l?alpinisme.

Je voudrais enfin souligner l?engagement de l?ensemble des personnels du sport � Paris autour de sa directrice, qui permettent la bonne et large utilisation de nos �quipements.

Je terminerai, Monsieur le Maire, en vous remerciant pour cette int�ressante communication et aussi en saluant le travail de notre adjoint Pascal CHERKI qui s?efforce, jour apr�s jour, de faire de Paris une ville � la pointe de l?engagement sportif.

Je vous remercie.

M. Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est � M. GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, je ne suis pas s�r, contrairement � ce que vous �crivez, que la page de la candidature olympique pour 2012 �tant tourn�e, son legs soit positif en termes de projets d?�quipement mais aussi d?�tat d?esprit.

Cependant, Brigitte MARIANI et moi-m�me ne participerons pas sur ce sujet, � un d�bat pol�mique. Il y en a d�j� eu suffisamment et, de mon point de vue, inutilement. Je voudrais donc me concentrer sur quelques points, faute de temps.

Tout d?abord, votre d�cision de r�aliser un grand stade de rugby � Jean Bouin, d�di� au Stade fran�ais.

Je tiens � pr�ciser, pour lever toute ambigu�t�, que le Stade fran�ais, grand club de rugby, atypique, sympathique et joyeux, avec son pr�sident dynamique et imaginatif Max GUAZZINI, m�rite notre entier soutien. Mais une alternance de matchs foot et rugby au Parc des Princes serait une meilleure solution, les obstacles soulev�s, en particulier celui de la pelouse, pouvant �tre surmont�s ; m�me les am�nagements de calendrier sont possibles. On peut aussi consid�rer que cela est difficile, mais il est inutile de concentrer dans le 16e sud P.S.G. et Stade fran�ais.

Pourquoi ne pas affecter � ce sport et ce club Charl�ty, magnifique stade, manifestement sous-utilis� ? Son absence d?attractivit� au fil des ann�es reste pour moi durablement myst�rieuse.

Ensuite, je tiens, apr�s l?�chec des Jeux olympiques, � manifester notre opposition d�termin�e au projet maintenu de d�me de 15.000 places de la F�d�ration fran�aise de Tennis, pour agrandir Roland-Garros dans le bois de Boulogne. Ce projet n?est, � l?�vidence, pas acceptable aujourd?hui et nous ne l?accepterons pas.

Concernant l?appel d?offres pour la reprise de la Croix-Catelan, nous n?avons aucun a priori. Mais nous analyserons avec une tr�s grande attention les motivations de votre d�cision et sa justification dans le cadre des projets pr�sent�s.

Enfin, concernant le P.S.G., le nouveau tour de table est certes inattendu. Nous souhaitons qu?il soit l� pour une dur�e compatible avec les exigences d?un club de ce niveau. Quant � nous, l?�l�ment tr�s positif est la pr�sence du pr�sident Alain CAYZAC dont l?attachement au club, le professionnalisme et le s�rieux justifient que nous poursuivions notre soutien. Et nous soutenons donc, Monsieur le Maire, votre volont� comme vous venez de l?indiquer dans votre introduction, de mettre en ?uvre avec le nouveau P.S.G. un partenariat dynamique et f�cond. Nous partageons aussi votre sentiment sur les aspects inacceptables, intol�rables des comportements violents et racistes d?une petite minorit� de supporters. Esp�rons que ce que nous avons vu lors de la finale de la Coupe de France qui �tait une f�te paisible pr�figure une saison enfin d�barrass�e de cette gangr�ne.

Voici, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, quelques observations trop br�ves - mais nous n?avons que 2 minutes sur un sujet entra�nant o� nos clivages peuvent souvent s?estomper.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Je donne la parole � Serge BLISKO.

M. Serge BLISKO, maire du 13e arrondissement. - Merci, Madame le Maire.

Permettez � un maire d?arrondissement de brosser tr�s rapidement une sorte de bilan �tape de la politique sportive d?un gros arrondissement de la Capitale. Nous l?avons dit ce matin, le sport constitue � la fois une politique propre bien �videmment fond�e sur un partenariat privil�gi� avec le mouvement sportif mais c?est aussi, je voudrais insister � ce sujet, une composante essentielle de politiques plus transversales : politique �ducative, politique de la Ville, politique de la sant�, politique du temps libre.

L?objectif poursuivi est de favoriser l?acc�s au sport dans les meilleures conditions pour tous les habitants d?un arrondissement populaire, ind�pendamment de leur condition sociale. Le sport se retrouve donc au carrefour de notre politique qui vise � rendre la ville habitable pour tous. Cela passe bien s�r, et cela a �t� longuement expliqu� � la fois par le Maire et par diff�rentes interventions, par la r�novation et la sp�cialisation des �quipements existants. On l?a tous dit, il y avait un v�ritable retard, �tant donn� la v�tust� d?un certain nombre d?�quipements sportifs et l?effort accompli en la mati�re est tout � fait int�ressant.

Je voudrais dire aussi que les co�ts sont souvent tr�s �lev�s. J?en veux pour preuve que le co�t de la r�novation de piscine est certainement quelque chose qui doit nous faire r�fl�chir � la fois sur les techniques de construction et la rapide usure de ces �quipements. D?autre part, un certain nombre d?�quipements plus modernes, je pense aux gazons dits synth�tiques pour les terrains de football en particulier, sont de nature � durer plus longtemps et � �tre moins co�teux que ce que nous connaissons aujourd?hui.

Enfin, s?agissant de la r�novation des terrains et des centres d?�ducation physique et sportive, gymnases, j?en ai quatre dans mon arrondissement, le 13e arrondissement, qui ont �t� r�nov�s. Enfin, je voudrais ajouter la sp�cialisation de certains �quipements pour des sports �mergeant des sports nouveaux. On a beaucoup parl� des sports de combat, de la boxe fran�aise et je voudrais citer aussi le Roller rilh hockey qui a trouv� un stade de tr�s bonne qualit� dans le 13e, le gymnase Marcel Cerdan et l?escrime, sport tr�s parisien sur lequel nous avons eu d?ailleurs la seule m�daille d?or parisienne, Brice GUYARD, la seule m�daille d?or en escrime. C?est un puciste en plus, cher Pascal CHERKI.

Je voudrais vous signaler la r�novation du gymnase Caillaux, de la m�me fa�on qu?� la cit� universitaire et � Montparnasse � Armand Massard, les lignes d?escrime sont aujourd?hui en r�novation ou en reconstruction. Un gros effort de r�novation sur lequel il ne faut pas oublier la r�novation du club house, comme au gymnase Carpentier et l?adaptation aux nouvelles pratiques, je pense aux murs d?escalade et �galement � des sports plus confidentiels, mais tr�s chers aux c?urs de beaucoup de Parisiens, je pense aux frontons de pelote basque qui sont un sport tout � fait spectaculaire et que Paris peut s?enorgueillir de continuer � d�velopper et � faire fonctionner.

Je voudrais dire aussi toute notre admiration, tout le monde le disait, pour cette symbiose avec la D.P.J.E.V. qui a r�ussi dans les grands complexes sportifs, o� les espaces verts sont importants, � entretenir simultan�ment, au prix d?une coop�ration toujours efficace sur le terrain, des espaces verts et des ensembles sportifs.

Le deuxi�me point, on l?a dit, je n?y reviens pas, est la cr�ation de nouveaux �quipements. Je tiens � signaler �galement la salle de tennis de table de Carpentier et la nouvelle piscine sur Seine que nous aurons le plaisir d?inaugurer dans � peu pr�s six semaines sur la berge du 13e arrondissement. Enfin, je voudrais signaler gr�ce � l?action inlassable de l?adjoint au sport et de la direction de la jeunesse et des sports l?ouverture de salles de fitness et de musculation qui sont aujourd?hui tr�s pris�es par les Parisiens et les Parisiennes. La premi�re a vu le jour � la Butte-aux-Cailles avec un succ�s �vident.

Enfin, n?oublions pas qu?il y a aussi, avec vous-m�me, Madame la Maire, un travail sur l?adaptation des horaires gr�ce au Bureau des Temps car il est tr�s important que nos �quipements sportifs soient ouverts au moment o� les Parisiens, qu?ils soient en association ou en individuel - tout � l?heure, on disait qu?il y avait plus de 31 % de pratique dans les piscines - sont disponibles pour faire du sport. Le probl�me de l?ouverture plus tardive, � certains moments et certains jours, des �quipements sportifs et en particulier des piscines, est encore � travailler.

Troisi�me point, s?agissant de la rationalisation des cr�neaux, la d�concentration aupr�s des arrondissements est une tr�s grande chance pour g�rer au plus pr�s des associations et des habitants. Cette question des cr�neaux, je sais que vous y avez mis beaucoup du v�tre. Nous y mettons aussi beaucoup du n�tre. Je souhaite que cet effort soit poursuivi et que nous arrivions � un diagnostic partag� et � un accord aussi sur les grands �quipements sportifs dits parisiens m�me quand ils sont implant�s dans un arrondissement. Un arrondissement, c?est aussi une politique sportive r�nov�e, avec des programmes vacances sportives pour les jeunes. Je voudrais signaler que dans le 13e arrondissement, avec des accords de participation et de partenariat avec des f�d�rations fran�aises de sport, en particulier la f�d�ration fran�aise de basket ball, l?U.C.P.A., soit en omnisport, soit sur des sports sp�cifiques, nous ouvrons pendant les petites vacances, les vacances scolaires et les grandes vacances, outre les centres d?information sportive, outre les op�rations de la Ville de Paris, des op�rations ?Sports pour tous? soutenues par la Ville, �videmment financi�rement, et qui, � chaque fois, peuvent accueillir des jeunes de tous les arrondissements de Paris et m�me au-del� de Paris sur une initiation basket.

(M. le Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Ce qui est formidable, quand on a un travail coop�ratif et de bonne qualit� avec une f�d�ration, c?est qu?ils puissent faire venir des vedettes, en particulier sur le basket o� des dizaines de jeunes fr�quentent le gymnase Carpentier ou le gymnase Bourneville et o� les grandes vedettes, aussi bien de la ligue fran�aise que de la N.B.A. sont pass�es pendant quelques dizaines de minutes pour montrer aux jeunes comment se pratique le basket aujourd?hui et ceci est tout � fait int�ressant. Partenariat aussi avec une association dynamique du mouvement sportif qui est l?U.C.P.A. Nous avons pu organiser, gr�ce � la D.J.S. et � l?U.C.P.A. un man�ge dans le parc de Choisy avec une initiation plus jeune � l?�quitation et pour des arrondissements qui ne connaissent pas un grand d�veloppement de l?�quitation qui reste un sport un peu difficile � Paris ou trop co�teux, c?est effectivement une bonne initiation qui a permis � beaucoup de jeunes de conna�tre le monde du cheval et du poney et je voudrais vous en remercier.

Enfin, cinqui�mement je voudrais ajouter que le sport est aussi un aspect politique de la ville et de pr�vention par le sport. Les clubs sportifs, gr�ce aux conventions d?objectifs ont aujourd?hui non seulement un projet sportif mais un projet social. Nous y veillons, en particulier en encadrant, d?une fa�on souple avec des associations et des �quipes d?animation, des jeunes pendant les vacances, les mercredis et les dimanches, en particulier sur les terrains de libre acc�s. C?est ce que nous appelons les op�rateurs de sport. Cette nouvelle fili�re action sportive mise en place aux nouveaux Parisiens depuis juin 2005 donne ses premiers r�sultats. Les op�rateurs du 13e sont encadr�s, par exemple, par un �ducateur territorial des activit�s physiques et sportives qui monte des op�rations d?animation sportive comme par exemple, je voudrais insister, les op�rations ?Sports pour toutes? destin�es � d�velopper le sport chez les jeunes filles et chez les filles.

Au moment o� on constate un certain fl�chissement du nombre des jeunes filles inscrites dans les sections f�minines ou dans les clubs sportifs, il est extr�mement important que nous mettions le paquet l�-dessus car c?est aussi une des formes de lutte contre le communautarisme, l?enfermement et pour que les jeunes filles se sentent compl�tement impliqu�es dans la vie sportive et dans la vie citoyenne de nos arrondissements.

?Mise en place d?outils pour les associations et pour les habitants?. Je parlais des conventions d?objectifs. Je parlais aussi de l?information qui doit �tre importante, aussi bien sur les sites Internet que sur les journaux. Et de ce point de vue, la plaquette que nous avons re�ue sur ?Construire et moderniser le patrimoine sportif � Paris? m�rite une large diffusion tant elle est agr�able, claire et montre � quel point la politique sportive de la Ville est une politique d?avenir.

Je veux aussi rappeler que le stade Charl�ty qui a co�t� extr�mement cher � la fin des ann�es 90 et sur lequel il faudrait s?interroger sur une programmation qui a certainement �t� mal �tudi�e par rapport aux besoins, est repris depuis peu en r�gie municipale par la Ville de Paris. Parions que cette nouvelle fa�on de travailler va permettre au stade Charl�ty, avec son utilisateur majeur qui est le PUC - club omnisports dont il ne faut pas oublier qu?il compte plus de 12.000 adh�rents - et qui va f�ter son centenaire au mois de juin, et qui �t� � l?origine de nombreux succ�s parisiens et que je voudrais ici saluer, de relever les d�fis du sport du XXIe si�cle.

En conclusion, je voudrais remercier, comme vous l?avez fait les uns et les autres, � la fois l?adjoint aux sports Pascal CHERKI pour son �coute, sa disponibilit� et sa vision de la politique sportive, la directrice de la D.J.S., Mme de BREME, et toute l?�quipe qui l?entoure. Car dans ce domaine, nous avons vraiment l?impression d?�tre aid�s, soutenus, pr�c�d�s, et je voulais ici tirer un coup de chapeau � toute cette �quipe et aux conditions parfois difficiles dans lesquelles elle travaille, en particulier avec cette pression importante - de bon aloi mais n�anmoins pression - des Parisiens et des Parisiennes pour que leurs �quipements sportifs et que leurs animations sportives soient les meilleurs possibles.

Je voudrais aussi saluer les clubs qui sont indispensables � la Ville et � l?animation sportive de notre Ville. Sans oublier ceux qui se sentent sans doute aujourd?hui parfois n�glig�s mais qui doivent retrouver, je crois, le chemin du succ�s : je pense au sport ?corpo?, aux clubs scolaires, � l?Union du sport scolaire qui m�rite aussi d?�tre encourag� ainsi que le handisport.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Vous avez non seulement �puis� votre temps mais celui de vos coll�gues.

M. Serge BLISKO, maire du 13e arrondissement. - Et je conclus, Monsieur le Maire, en vous remerciant vous-m�me - ce qui me permet de gagner 5 secondes, je l?esp�re -?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Non.

M. Serge BLISKO, maire du 13e arrondissement. - ? de cet int�r�t pour le sport. Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci � vous. Vous me mettez dans l?embarras parce que c?�tait pareil tout � l?heure avec l?autre groupe. Je donnerai une minute � M. ESPINOSA tout � l?heure et je donnerai une minute � Sandrine MAZETIER mais je ne peux pas? je n?ai pas le droit d?avoir par rapport � certains groupes une autre attitude que par rapport aux autres.

La parole est � Sylvain GAREL.

M. Sylvain GAREL. - Monsieur le Maire, le d�but de mon intervention reviendra sur notre refus du financement du sport professionnel par des fonds publics.

A plusieurs reprises, nous sommes intervenus dans cet h�micycle pour demander la r�duction ou la suppression de nos subventions � des �quipes professionnelles. Pour d�fendre cette position de principe, nous avons pris pour cible la subvention vers�e chaque ann�e au Paris Saint-Germain.

Pourquoi avons-nous cibl� ce club ? Tout simplement parce que c?est le plus connu des clubs de sports parisiens et surtout c?est celui auquel notre collectivit� verse le plus d?argent, plusieurs millions d?euros par an.

Monsieur le Maire, vous avez r�cemment organis� une r�union entre le nouveau pr�sident du P.S.G. et les repr�sentants des groupes politiques repr�sent�s au Conseil de Paris. Nous vous remercions pour cette initiative qui va dans le sens d?une plus grande transparence dans les liens qui unissent depuis longtemps le P.S.G. et notre Ville.

Au cours de cette rencontre, le nouveau pr�sident du

P.S.G. nous a affirm� qu?il voulait tout faire pour lutter contre le houliganisme. Nous prenons acte de cette d�claration et esp�rons qu?elle sera suivie d?effet. Mais comme cela fait au moins 15 ans que nous entendons ce genre d?engagement de la part des dirigeants du P.S.G., nous restons dubitatifs et attendons avec impatience les premiers r�sultats.

Rappelons simplement que la Grande-Bretagne qui �tait confront�e � des violences encore plus graves et plus massives que celles que provoquent les rencontres du P.S.G., a r�ussi � endiguer puis � r�duire le ph�nom�ne. Donc c?est possible, il suffit de le vouloir vraiment.

Au cours de cette r�union, nous avons fait part de notre inqui�tude quant � la nature des nouveaux propri�taires du

P.S.G. Nous n?avions aucune sympathie particuli�re pour le pr�c�dent propri�taire, Canal +, mais ses motivations �taient assez �videntes m�me si elles lui ont co�t� beaucoup d?argent : financer l?une des principales �quipes d?un championnat dont elle a achet� � prix d?or les droits de retransmission.

Par contre, les motivations de Colony, le principal nouvel actionnaire, demeurent myst�rieuses. Pour quelles raisons ce fonds de pension �tats-uniens qui, d?apr�s les informations parues dans la presse, serait le plus important du monde a-t-il acquis le P.S.G. ? Pas par philanthropie, �a c?est certain. Alors ?

Monsieur le Maire, vous nous avez assur�s lors de cette r�union que Colony n?a pris part � aucune des ventes � la d�coupe dans notre Ville, dont acte, mais il l?a fait dans d?autres et ce n?est pas mieux. Comment notre collectivit� qui, � juste titre, d�nonce les ventes � la d�coupe, pratiqu�es le plus souvent par des fonds de pension �tats-uniens, va-t-elle continuer � subventionner un club devenu la propri�t� du plus important d?entre eux ?

Le ?Sport � Paris?, ce sont aussi les grands �v�nements sportifs. On ne reviendra pas sur la malheureuse aventure des

J.O. � Paris. J?esp�re que nous ne ferons plus cette erreur de d�penser des millions d?euros pour une candidature hasardeuse puisque soumise au vote parfois douteux du C.I.O.

L?�volution du sport professionnel de ces derni�res ann�es a montr� l?escalade de la part de l?argent dans les grands �v�nements sportifs : droits de t�l�vision dans les grandes retransmissions, publicit� et sponsors omnipr�sents et omnipotents, salaires des sportifs.

Ici plus qu?ailleurs, le lib�ralisme �conomique est compl�tement d�brid�, v�hiculant ses vainqueurs et ses perdants. Le sport n?est plus que comp�tition et les Parisiens spectateurs de sports sont parfois les derniers � en pratiquer.

La Ville se doit donc d?�tre plus vigilante face � cette d�rive du sport spectacle et en particulier sur la place prise par les sponsors et la publicit�.

Ainsi, nous avions d�nonc� le d�ferlement des publicit�s � l?occasion des retransmissions des matchs du championnat de football Euro 2004. Sur l?�cran g�ant install� sur la place de l?H�tel de Ville, en pleine zone de publicit� interdite, d�filaient en boucle des spots de publicit� commerciale entre chaque match, c?est-�-dire la majeure partie de la journ�e. L?�cran g�ant �tant lui-m�me entour� de grands panneaux de publicit� pour de la t�l�phonie mobile.

Nous attendons donc que cette ann�e les retransmissions du Mondial ne soient pas � nouveau transform�es en foire commerciale faisant la promotion de telle boisson gazeuse hyper calorique ou de telle cha�ne de fast-food.

Enfin, ne confondons pas sport spectacle et exercice physique. Marchons, courons, faisons du v�lo, cela ne n�cessite aucun sponsor ni aucune infrastructure et c?est essentiel pour la sant�.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Une simple remarque : ce serait dommage, en termes d?analyse, de d�douaner le Gouvernement de ses responsabilit�s en mati�re de lutte contre le houliganisme. Mais c?est une simple remarque rapide.

La parole est pour une minute � M. ESPINOSA. Une minute seulement. Je serai strict.

M. Jos� ESPINOSA. - Merci, Monsieur le Maire.

Peut-�tre une et demie.

Paris aime le sport, dites-vous, on peut parler effectivement d?un v�ritable d�sir de sport.

Le Front populaire avait permis une irruption du sport dans l?entreprise et un foisonnement d?initiatives locales au travers des foyers L�o Lagrange notamment. Nous constatons aujourd?hui un r�tr�cissement des activit�s sportives dans le monde salari� au travers des attaques des comit�s d?entreprise.

Le mouvement associatif sportif b�n�vole conna�t � son tour des difficult�s. A Paris depuis 2001, les investissements sportifs sont relanc�s. Je prendrai l?exemple du 12e o�, entre 2001 et 2007, sont construits 2 salles de gymnastique, un gymnase, 3 couvertures de tennis, un roller parc � Bercy, la r�novation du gymnase L�o Lagrange, la r�fection des T.E.P., la remise en oeuvre de la piscine Reuilly. Pour ne parler que des grosses op�rations.

Or, entre 1995 et 2001, pas un seul gros investissement dans cet arrondissement. Nous avions salu� l?augmentation des subventions aux clubs locaux mais il semble que l?effort se soit ralenti depuis. Je propose qu?une �tude soit r�alis�e pour qu?on envisage une nouvelle relance permettant � certains clubs de trouver un second souffle.

Vous avez souhait�, Monsieur le Maire, donner plus de pouvoir aux maires d?arrondissement dans l?attribution et la gestion des cr�neaux horaires. C?est une bonne chose qui permet d?ouvrir les �quipements � un plus grand nombre de sportifs et d?associations de l?arrondissement, comme nous le faisons dans le 12e.

Quelques mots sur la politique d?animation sportive municipale. La fili�re d?action sportive tant attendue se met en place. Pr�sents dans de nombreux arrondissements, les agents de la fili�re accumulent des exp�riences diverses. Je vous propose que nous tirions un bilan de cette action dans quelques mois.

La mise en place de ?Sport pour toutes? marque une volont� affirm�e. Peut-�tre faudrait-il r�fl�chir davantage � la communication sur ces initiatives pour leur donner plus de poids ?

Enfin, les animations de plein air et l?op�ration ?Sport en libert�? sont appr�ci�es par les jeunes et les Parisiens. Ce sont des initiatives qu?il s?agit de p�renniser.

Je formule 4 propositions :

1) doubler les conventions d?objectifs pass�es avec les associations d?arrondissement pour s?assurer d?une meilleure efficacit� dans l?utilisation des subventions ;

2) �tudier la mise en place d?une dotation d?animation sportive pour chaque arrondissement, dans le m�me esprit que la dotation d?animation culturelle ;

3) accro�tre le nombre de centres ?sports d�couvertes? ;

4) augmenter les effectifs de la fili�re sportive et le nombre de salari�s dans les �quipements pour r�pondre aux besoins croissants.

Je conclus en saluant les efforts soutenus de notre maire adjoint aux Sports qui sait dire non quelquefois, mais dont j?attends des r�ponses positives aujourd?hui.

Je remercie les �quipes de la D.J.S. qui, dans ce dont j?ai connaissance, r�agissent positivement aux demandes qui leur sont faites.

Oui, Paris m�rite que le Conseil de Paris soit au niveau des ambitions sportives dans toutes ses sp�cificit�s.

Merci.

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Mme de PANAFIEU.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - D?abord, Monsieur le Maire, en vous entendant tout � l?heure, je voudrais faire un rectificatif. Quand vous dites qu?aucune concession n?a �t� attribu�e dans le pass� sans appel d?offres, c?est faux.

M. LE MAIRE DE PARIS. - J?ai parl� de celle de la Croix-Catelan.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Le probl�me, c?est que vous avez plut�t promis � tout le monde et qu?il faut, � un moment, s?en sortir autrement.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Promis quoi et � qui ?

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le sport pour une ville est un �l�ment f�d�rateur. Bien pens�, bien organis�, bien structur�, il peut incarner son dynamisme, il peut symboliser sa fiert� avec le d�veloppement du sport de haut niveau ; il peut incarner un vouloir vivre ensemble avec, d?une part, les grands rassemblements autour des grandes comp�titions et, d?autre part, la dimension sociale, �ducative et humaniste.

Il peut am�liorer la vie quotidienne de ses habitants, notamment par la pratique du sport de masse permettant � chacun de pratiquer la discipline de son choix pour se faire plaisir, pour entretenir sa sant� et pour aider � son bien-�tre.

La communication sur laquelle nous d�battons ce matin parle d?un ?tassement du nombre de licenci�s?. Cela doit �tre une particularit� parisienne puisqu?� l?�chelon national ce nombre progresse de mani�re r�guli�re depuis cinq ans.

Cette communication, appel�e pompeusement ?Communication sur la politique en faveur du sport � Paris?, r�v�le une autre �vidence, le sport � Paris n?est pas au c?ur du projet municipal. Il n?y a pas de colonne vert�brale de la politique sportive parisienne actuelle. Ce qui ne veut pas dire, Monsieur le Maire, que votre majorit� n?a pas de conception du sport, mais les 16 pages de ladite communication mettent en exergue une absence d?ambition pour le sport raval� � sa seule dimension festive.

Votre conception du sport est festive, voire insouciante. D�s la premi�re page de votre texte, vous consid�rez comme primordial de pr�senter les fleurons de votre politique sportive. Il s?agit de ?Paris plage?, du ?cheval � Paris? et de ?Paris slide?. Des op�rations aussi sympathiques soient-elles sont des lieux de ballade ou de d�tente, mais en aucun cas elles ne peuvent s�rieusement appara�tre comme l?affirmation d?une politique sportive.

Le sport, s?il veut porter des valeurs �ducatives, sociales, d?int�gration auxquelles nous croyons, justifie une pratique encadr�e, une pratique de qualit� o� le sens de la progression s?allie � celui de l?�panouissement. Le sport doit incarner le respect des autres, de la r�gle et des diff�rences.

Ces valeurs peuvent s?exprimer au sein des clubs et du mouvement sportif que vous n�gligez au profit d?un sport, partie int�grante de votre politique de communication.

Aussi, une politique sportive ambitieuse consisterait � accorder plus d?importance aux clubs, � r�fl�chir � la pratique comp�titive, � ins�rer la pratique sportive dans l?am�nagement urbain, � d�velopper le sport � l?�cole, � innover dans le domaine socio-�ducatif, au service d?une meilleure insertion et d?une int�gration plus efficace.

Une politique sportive digne de ce nom devrait permettre � ces diff�rents axes d?�tre compl�mentaires. Elle devrait �tre harmonieuse et homog�ne. L?aide au sport de masse devrait int�grer la dimension �ducative, tout en ayant des r�percussions tangibles sur les pratiques plus comp�titives.

Mais, pour cela, il faut avoir une vision du sport dans la cit�. Votre communication est un inventaire � la Pr�vert. Votre politique sportive est illisible et incoh�rente. En somme, on se demande pourquoi cette communication, tant vous semblez n�gliger les valeurs �ducatives et sociales.

C?est fortement inqui�tant et on ne peut s?emp�cher de penser qu?� force de confondre conviction et communication, cette absence de vraie politique sportive, de vraie vision, a affaibli la cr�dibilit� de la candidature de Paris � l?organisation des Jeux olympiques de 2012.

Quatre crit�res montrent votre absence de coh�rence : l?attribution des subventions ; la mise en place des �quipements ; la politique intercommunale et le calendrier �v�nementiel.

Concernant le montant des subventions, vous nous expliquez qu?il y aurait augmentation de 16 %. Cette belle annonce a le go�t de mensonge ; la v�rit� doit vous amener � plus de mesure?

Une op�ration �l�mentaire?

M. LE MAIRE DE PARIS. - Faites attention au mot mensonge.

Mme Fran�oise de PANAFIEU, maire du 17e arrondissement. - Je vais vous indiquer les chiffres !

Une op�ration �l�mentaire sur la base des chiffres que vous nous communiquez page 10 va vous le prouver : en 2000, 535 clubs ont re�u 2.870.000 euros de subvention ; en 2005, 605 associations sportives ont re�u pour 3.300.000 euros de subvention. Un rapide calcul donc prouve que l?on est pass� de 5.364 euros par club � 5.454 euros, soit, Monsieur le Maire, une augmentation non pas de 16 % comme vous l?annoncez, mais de 1,6 % par club, soit moins que l?inflation.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Ce n?est pas une politique sportive, c?est du saupoudrage et c?est m�priser les b�n�voles associatifs.

Cette absence de strat�gie s?applique aussi � l?implantation des �quipements sportifs. L?accessibilit� aux �quipements pour les personnes handicap�es est �voqu�e. Vous en avez un peu parl�, mais elle manque ind�niablement de moyens et de soutiens.

On observe que vous n?avez pas de plan �quilibr�, pas de plan pens�. Pour vous, l?�quipement phare, c?est la piscine ?Seine Est?, installation sans doute agr�able, mais croyez-vous sinc�rement qu?elle r�pondra aux attentes des dizaines de milliers d?habitants de ce nouveau quartier ; qu?elle sera � la hauteur des esp�rances des milliers de salari�s � la recherche d?une activit� physique entre 12 et 14 heures, sans parler, bien s�r, des futurs �tudiants de la Halle aux Farines.

Vous ne faites aucune hi�rarchie entre les �quipements, un lieu de bronzage vaut un lieu �ducatif. L?occupationnel vaut le comp�titif. Vous n?avez pas d?objectifs au regard d?un bassin de vie, d?un quartier, d?un arrondissement, d?une zone intercommunale. Non, Monsieur le Maire, vous �tes incorrigible. Vous pr�f�rez le superficiel � l?essentiel ; vous vous amusez au d�triment des Parisiens.

Vous ne prenez absolument pas en cause le fait que l?espace est compt�, que sa valeur ajout�e doit �tre optimis�e, qu?il doit �tre rentabilis� au service des Parisiens et de leurs choix sportifs. Le P.L.U. que vous nous pr�parez incarne cette inconsistance, � l?exception notable de l?aide accord�e � la r�novation de l?I.N.S.E.P. � laquelle nous rendons tous hommage.

Concernant l?intercommunalit�, la collaboration avec les communes limitrophes est quasi nulle. La coop�ration entre Paris et la petite couronne est en pleine r�gression. Partout en France, d�sormais, l?intercommunalit� est au c?ur de toutes les politiques sportives. Sur ce sujet, nous devons faire face � une exception parisienne.

Certes, il y a le projet d?Aubervilliers, avec l?installation d?un futur centre nautique. La Ville consentira � subventionner 20 % des co�ts, hors foncier, mais vous savez parfaitement qu?un �quipement sans foncier est un �quipement sans r�el plan de financement. La faiblesse de votre engagement risque de compromettre la p�rennit� de cette installation ou, tout au moins, de revoir � la baisse les ambitions du site.

Je note au passage que le seul h�ritage de la candidature de Paris 2012 sera en dehors de Paris. D�cid�ment, la place que vous faites au sport � Paris est plus que limit�e.

Vous n?avez pas non plus de hi�rarchisation de vos priorit�s parce qu?il n?y a pas de priorit�s tout simplement.

Enfin, en mati�re de gestion des �v�nements sportifs, vous nous pr�sentez un catalogue o� se m�lent vaille que vaille des op�rations qui pr�existaient � votre arriv�e, des �v�nements flash. En r�sum�, vous ajoutez des carottes aux navets !

Je note, alors que vous citez des �v�nements comparables, comme le Tour de France ou l?Open Gaz de France, que le Tournoi de Roland Garros ne fait plus parti des grands �v�nements parisiens. Sans doute, jugez-vous inopportun de le citer. Ce tournoi fait pourtant partie, � notre connaissance, de la fiert� de Paris et de la France. Et alors que tout le monde sait que ce Grand Chelem risque d?�tre concurrenc� demain par Madrid, et pourquoi pas un jour par Shanghai, il n?en est fait nulle mention. Sans doute vous ne pensez pas utile de garantir � Paris l?existence d?un tel tournoi et pourtant vous savez qu?il est menac� d?�tre r�trograd� sur la sc�ne internationale. A force �videmment d?ignorer cette situation, on aboutit un jour � ce r�sultat et vous en porterez la responsabilit�.

Cet oubli que je crois volontaire, symbolise votre absence d?ambition pour les sports de haut niveau. Vous �tes victimes d?un certain dogmatisme, de peur d?appara�tre comme un d�fenseur de l?esprit de comp�tition, comme un d�fenseur du sport de haut niveau. Vous les d�laissez. En agissant ainsi, vous commettez deux erreurs : la premi�re, c?est qu?il ne peut y avoir de sport de masse sans comp�tition de haut niveau. Il ne peut y avoir un r�el d�veloppement du sport pour tous sans comp�tition sportive.

La seconde, c?est que vous n�gligez le sport de haut niveau, que vous confondez uniquement avec le sport professionnel. Pas un mot dans votre communication sur l?aide municipale aux sportifs parisiens de haut niveau pour les accompagner dans leur double projet sportif et d?insertion. Ou plut�t si, cette politique semble se r�sumer en un Fabien GALTIER. Nous avons tous appr�ci� le capitaine de l?�quipe de France et bravo � lui, mais c?est un peu court, quand m�me, pour fonder une politique. Votre politique sportive manque cruellement de vision, � l?image de ce que vous pr�parez pour la concession du domaine de la Croix-Catelan. Si je me f�licite de votre go�t soudain pour la transparence - un go�t, qui j?ose encore l?esp�rer, sera confirm� par le choix du futur occupant -, sur le plan sportif, je ne peux que m?inqui�ter de la philosophie de la proc�dure. Celle-ci se r�sume � un simple acte foncier, � un acte courtelinesque, face aux enjeux.

Ce qui vous pr�occupe, c?est l?occupation domaniale et la rentabilit� des lieux. Votre proc�dure n?indique aucune exigence en mati�re de sport, aucun cahier des charges en mati�re �ducative et sportive. Pour vous, le sport n?est qu?un service public, la Croix-Catelan n?est qu?un espace de rentabilisation, faisant fi de son histoire et de sa situation.

Si vous avez une ambition sportive pour la Croix-Catelan, nous aimerions vraiment la conna�tre. Que ne l?avez vous exprim�e dans le cadre d?une proc�dure de d�l�gation de service public. Les conditions de la d�signation du futur gestionnaire de la Croix-Catelan, me pr�occupent comme nous tous, voire me troublent. Ce type de concession ne se limite pas � un espace v�g�tal. La priorit� ne peut pas seulement �tre la rentabilit� financi�re. Les am�nagements de l?Ouest parisien se pr�parent dans l?obscurit� et sans coh�rence d?ensemble. Qu?allez vous faire du Parc des Princes, du stade Jean Bouin, de l?hippodrome d?Auteuil, de la piscine Molitor, des probl�mes de Roland Garros ?

Pensez-vous sinc�rement que la proximit� du Parc-des-Princes et d?un stade de rugby de 20.000 places est raisonnable, voire m�me tout simplement possible du point de vue de la s�curit� ? Vous �voquez pour vous en f�liciter la r�cente vente du Paris Saint-Germain � des fonds d?investissement � vocation immobili�re. Cela vous para�t-il correspondre � un projet sportif ? A force de poursuivre des objectifs contradictoires, vous vous condamnez � n?en atteindre aucun.

Monsieur le Maire, au lendemain de l?�chec de Singapour pour les Parisiens et les Parisiennes, nous attendions de vous que l?esprit olympique demeure au sein de la Ville lumi�re mais il n?en est rien. Vous critiquez l?h�ritage de vos pr�d�cesseurs mais vous vivez sur leurs acquis. Et vous ne vous projetez pas dans l?avenir.

D�sesp�r�ment, mes amis et moi-m�me cherchons o� est votre logique? Elle n?est pas dans l?�quilibre entre sports de comp�tition et sports populaires. Elle n?est pas non plus dans le d�veloppement des associations sportives trait�es de fa�on marginale dans votre communication. Elle n?est pas, enfin, dans le sport � l?�cole puisque vous n?avez pas tenu votre promesse �lectorale concernant l?am�nagement des rythmes scolaires, projet, soit dit en passant, qui aurait pu faire l?unanimit� sur les bancs du Conseil de Paris.

Apr�s le vote du C.I.O., l?Etat, lui, a su rebondir avec le mouvement sportif : un plan national de d�veloppement du sport a �t� lanc� ; il donne des perspectives aux sports fran�ais en g�n�ral, aux sportifs en particulier. Il ambitionne d?ici 2010 d?augmenter d?un million le nombre de licenci�s. L?ouverture et le rayonnement international seront au c?ur de ce plan dont le mouvement sportif s?est, je vous le rappelle, publiquement f�licit�.

Monsieur le Maire, vous auriez d� vous inscrire dans cette dynamique � Paris. La candidature de Paris 2012, il n?en reste rien. Il n?y a pas d?h�ritage de ce vaste engouement populaire qu?avait suscit� la candidature de notre Capitale. Nous attendions un plan municipal du d�veloppement du sport. Alors, je l?appelle de mes v?ux, comme tous mes amis. L?opposition municipale serait ravie de participer � sa pr�paration. Elle serait heureuse de contribuer, malgr� la d�sillusion de Singapour, � continuer de faire vivre la flamme olympique pour aller avec tous les Parisiens, toutes les Parisiennes, toujours plus haut, toujours plus vite et toujours plus loin.

Oublions vite, si vous le voulez, cette communication et si vous le voulez bien aussi mettons nous tous au travail !

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est un tr�s sage conseil de se mettre au travail, notamment sur ce dossier, car j?ai relev� beaucoup de contradictions entre votre intervention et celle de

M. GOASGUEN. J?en ai m�me relev� une dans votre propre intervention puisque vous me reprochez de ne pas financer assez le centre nautique d?Aubervilliers, pour me dire aussit�t apr�s que de toute fa�on ce n?est pas bien d?en faire trop pour le centre d?Aubervilliers.

Je vous pr�cise que c?est une rupture avec le pass� de votre responsabilit�, quand vous �tiez en responsabilit�, que d?�pauler et d?�tre solidaire avec les collectivit�s voisines sur ce dossier comme sur quelques autres.

Enfin, sur le mensonge et la v�rit�, il faut quand m�me oser appeler � l?essentiel contre le superficiel. Face � des successeurs, car nous sommes vos successeurs, qui ont doubl� les investissements en faveur de la pratique sportive, et cela s?applique d?ailleurs m�me aux espaces verts o� lorsque vous �tiez en responsabilit� vous avez r�ussi � faire dix hectares d?espaces verts, alors que dans cette mandature nous en faisons trente ! Voil� la diff�rence entre le superficiel et l?essentiel !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Enfin, dernier point, Ch�re Madame, ainsi qu?� tout le groupe U.M.P., vous serez gentils de me faire passer votre recommandation, votre point de vue sur le dossier qui vous para�tra le plus performant pour Paris en ce qui concerne la Croix-Catelan. J?attends avec beaucoup d?int�r�t votre ou vos propositions parce que si j?en crois la question de la F�d�ration fran�aise de tennis, vous voulez, comme moi d?ailleurs, qu?il y ait un stade � la mesure de cette grande comp�tition internationale et j?ai entendu ce matin M. GOASGUEN me reprocher de discuter effectivement - car c?est mon devoir - avec M. Christian BIMES, dont je n?ai pas remarqu� qu?il �tait membre du Parti socialiste ! Donc, je fais mon travail de Maire, sauf qu?une partie de l?U.M.P. me dit que ce n?est pas bien, qu?il ne faut pas discuter avec M. BIMES et une autre partie de l?U.M.P. me dit : vous n?en faites pas assez avec eux. Alors, mettez aussi un peu d?ordre dans vos propres raisonnements !

Je vous signale au passage, d?ailleurs, que vous avez pris tout le temps du groupe U.M.P. mais je donnerai une minute aux autres orateurs parce que, moi, je ne suis pas sectaire. La parole est � Mme MAZETIER pour une minute. Il y a un r�glement ici.

Melle Sandrine MAZETIER, adjointe. - Notre conviction, Monsieur le Maire, c?est qu?il est vain, inutile d?opposer, comme vient de le faire Mme de PANAFIEU, le sport de haut niveau et le sport de masse et de m�priser � ce point les attentes des Parisiens en traitant d?occupationnelle la pratique du sport, alors qu?il y a dans toutes les pratiques sportives � Paris aujourd?hui de l?int�r�t et des apports pour Paris.

Je souhaitais saluer le r�investissement de la Ville, au contraire, dans le sport et le retour du sport dans la ville.

D?abord, avec le doublement des investissements, je n?y reviendrai pas, mais il faut rappeler cette �vidence : pour pratiquer le sport de masse, encore faut-il qu?il y ait des �quipements et des �quipements de proximit�. Ceux-ci manquaient gravement jusqu?� pr�sent, la politique que vous avez d�velopp�e a permis d?en livrer de nombreux aux arrondissements.

Ensuite, avec la cr�ation de la fili�re d?animations sportives, base d?une politique municipale du sport.

Enfin avec la r�affirmation de la vocation sportive d?�quipements et d?espaces qui avaient progressivement perdu leur destination initiale. C?est vrai dans les nouveaux objectifs fix�s dans les concessions et D.S.P. Ainsi la S.E.M. d�l�gataire du Palais Omnisports de Bercy a des objectifs d?organisation de manifestations sportives beaucoup plus �lev�s que ce n?�tait le cas par le pass�.

Je voudrais dire aussi que nous partageons, au groupe socialiste, l?indignation qui s?est exprim�e sur les bancs de cette Assembl�e par la voix de M. BARIANI sur l?industrialisation de l?exploitation sexuelle que constitue le projet Artermis � Munich. D?ailleurs, le groupe socialiste a d�pos� un v?u � cet effet que, j?esp�re, nous voterons tous.

Puisque j?ai peu de temps, je dirai un mot, � la veille de cette grande comp�tition sportive qu?est la Coupe du Monde de Football, pour dire d?abord que le sport de haut niveau fournit des mod�les � notre soci�t� ; des mod�les d?efficacit�, d?�nergie, des mod�les de morale aussi dans la comp�tition dont beaucoup de nos opposants feraient bien de s?inspirer dans leur expression.

Je voudrais souligner aussi le retour du sport dans la ville pour toutes les g�n�rations, pour toutes les pratiques, que ce soit en club, en association, que ce soit pour les jeunes et pour les moins jeunes, que ce soit en famille ou seul. Et j?invite l?opposition � ne pas m�priser le sport de masse, � ne pas m�priser toutes les nouvelles pratiques qui se d�veloppent � Paris aujourd?hui. Il n?y a pas eu un mot dans l?intervention de M. GOASGUEN sur cette dimension du sport � Paris. Quant � l?intervention de Mme de PANAFIEU, elle n?a �t� que pour critiquer ces pratiques et pour ne d�fendre que le sport de comp�tition qui, certes, est n�cessaire mais n?est pas suffisant.

Donc merci, bravo � Pascal CHERKI et bravo aux �quipes de la D.J.S., qui r�pondent aux attentes des Parisiens, aux tout-petits, � leurs parents, � leurs grands-parents qui peuvent enfin entrer dans les gymnases et pratiquer du sport, comme c?est le cas dans le gymnase Rosa Parks que nous avons inaugur� il y a peu de temps dans le 14e et comme c?est le cas dans tous les nouveaux �quipements qui sont livr�s.

Merci ! Bient�t, il va y avoir du sport � Paris !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci. J?ai �t� vraiment laxiste avec tous les groupes. Je vais donc donner une minute � M. LE GOFF puis une minute � Mme RIMBERT, mais soyez gentils de les respecter, s?il vous pla�t !

M. Ren� LE GOFF. - Monsieur le Maire, en une minute, il est difficile pour le sp�cialiste du sport que je suis de pouvoir s?exprimer.

LE MAIRE DE PARIS. - Dites-le � votre groupe ! Si Mme de PANAFIEU vous avait laiss� du temps !

M. Ren� LE GOFF. - Je r�sumerai mon intervention en expliquant que l?un des grands probl�mes du sport parisien et de sa perte de comp�titivit�, c?est que le grand moteur qu?�taient les clubs omnisports ne fonctionne plus. Il faut imp�rativement que nous r�inventions un mod�le nouveau pour que les grands clubs omnisports du XXIe si�cle prennent le relais. Et c?est seulement � cette condition que nous aurons la possibilit� de d�velopper � nouveau le haut niveau dans la Capitale. Et ce haut niveau est indispensable car, sans haut niveau, il n?y a pas de sport de masse.

Il faut faire r�ver nos jeunes. Il faut que nous soyons fiers de nos couleurs, fiers de nos champions.

Pour cela, Monsieur le Maire, je dois dire qu?aujourd?hui, je regarde avec attention ce que fait Arnaud LAGARDERE au Paris Jean Bouin, non pas en tant que candidat � la concession de la Croix-Catelan mais simplement parce qu?il est en train d?inventer quelque chose de nouveau et qui me semble tout � fait exemplaire au niveau du sport fran�ais.

Il faut donc s?en inspirer. Et il faut en tout cas que le dossier de la Croix-Catelan soit trait� avec cette ambition de permettre aux membres du Racing Club de France, dont je fais partie - et je tiens � le souligner -, � continuer � b�n�ficier de l?avantage d?�tre membre d?un grand club sportif. Mais, dans le m�me temps, il faut leur pr�parer l?avenir et il ne faut pas sacrifier le sport de haut niveau au sport loisir.

Voil� ce que je tenais � dire. Je ne dirai pas tout le reste, si ce n?est que nous sommes cruellement en retard en mati�re d?�quipements. Cruellement en retard, quand je vois que, pour le basket de haut niveau, Monsieur le Maire, une bourgade p�rigourdine comme Boulazac aura un �quipement de basket largement sup�rieur � ce que dispose le Paris Basket Racing de la Capitale. Quelque part, je m?interroge !

Je terminerai en disant : je regrette et je continue � regretter que nous ne soyons plus pr�sents dans le sport de haut niveau f�minin. Il faut imp�rativement que nous retrouvions de grandes �quipes dans la Capitale.

Voil�, j?ai dit, Monsieur le Maire, en une minute, ce que je tenais � dire !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur LE GOFF.

Sur une partie de ce que vous avez dit, je suis assez d?accord. Je suis d�sol� que vous n?ayez qu?une minute. Mme de PANAFIEU en a pris plus de 15.

La parole est � Mme RIMBERT.

Mme H�l�ne RIMBERT. - Monsieur le Maire, dans votre communication, vous relevez que ?les Parisiens sont de plus en plus nombreux � souhaiter aller � la piscine?. Le 7e arrondissement n?en poss�de plus depuis la disparition de la piscine Deligny. Vous allez prochainement inaugurer la piscine au bord de la Seine cr��e � l?Est de Paris, mais nous ne connaissons toujours pas le futur emplacement de celle pr�vue � l?Ouest, ce qui nous laisse un espoir pour que le site du 7e soit choisi. Votre adjoint, M. Pascal CHERKI, est au courant des probl�mes que rencontrent les utilisateurs de notre seul bassin-�cole dont l?entr�e est commune avec celle du coll�ge Jules-Romains, rue Cler. A la rentr�e prochaine des cr�neaux seront encore supprim�s � la demande de la nouvelle direction.

Comme vous le savez, sans doute, ?l?association pour la r�ouverture de la piscine Lut�tia? dont j?assume la pr�sidence a �t� cr��e fin octobre 2005.

Pendant pr�s de 40 ans, elle a �t� utilis�e par les habitants de nos deux arrondissements.

Au d�but des ann�es 70, la Pr�fecture a demand� sa fermeture pour cause de faiblesse des ?unit�s de sorties?. Elle n?a jamais pu rouvrir pour cette m�me raison. N�anmoins, depuis un an la situation a quelque peu �volu� puisque l?actuel occupant a r�ussi � r�unir le bail de la piscine et celui de l?ancienne boutique ?Mosa�que? situ�e en fa�ade de l?immeuble, ce qui permettrait �ventuellement, moyennant travaux, d?�largir l?entr�e.

Je rappelle � nos coll�gues que ces 2.000 m�tres carr�s comportent de nombreux t�moins de l?�poque ?Art D�co?.

Cette piscine est prot�g�e dans le cadre du P.L.U.

Apr�s son classement � l?Inventaire suppl�mentaire des Monuments historiques, le volume actuel de la piscine fait l?objet d?un permis de construire.

L?Architecte des B�timents de France, contact� par Jean-Pierre LECOQ, lui a confirm�, il y a quelques jours, son souhait de demander � l?op�rateur de restituer � l?occasion de cette op�ration les mosa�ques de la piscine dans leur �tat d?origine.

Ainsi dont, la piscine Lut�tia se trouvera bient�t dans un �tat proche de celui qu?elle connaissait avant sa fermeture.

Alors que les 6e et 7e arrondissements qui comptent plus de 100.000 habitants n?ont qu?une seule piscine, la piscine Saint-Germain, la piscine Lut�tia constitue une opportunit� exceptionnelle.

Nous demandons � la Ville qu?elle engage sans tarder les �tudes techniques n�cessaires afin d?�valuer le co�t de sa remise en fonction.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je peux d�j� vous dire qu?entre sa remise en �tat et le fait d?en faire une piscine municipale, il y a un chemin et un co�t consid�rables !

M. Ren� LE GOFF. - Il faut avoir la foi !

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est cela ! La foi ? J?ai d�j� doubl� les investissements, chers amis ? Pourquoi ne l?avezvous pas fait ? Nous aurions moins de retard !

Monsieur Pascal CHERKI, excellent adjoint au sport, vous avez la parole. Pas trop long, parce qu?il y avait tellement de choses !

M. Pascal CHERKI, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Une fois n?est pas coutume, Monsieur le Maire, vous me permettrez d?abord d?avoir une pens�e pour mes coll�gues de l?opposition, notamment de l?U.M.P. Je pense aux �lus de base ou aux adjoints au sport d?arrondissements, avec qui je travaille, m�me si nous ne sommes pas toujours d?accord, avec qui je travaille bien et qui, je pense, s?ils �taient l� aujourd?hui - en tout cas pour un certain nombre d?entre eux- auraient d� �tre pein�s de voir qu?y compris le travail et les r�flexions qu?ils peuvent apporter, qui peuvent contribuer parfois � enrichir la politique que nous menons, n?ont pas �t� justement repr�sent�s par leurs orateurs, l?un s?�tant exprim� comme le d�put� de sa circonscription et l?autre s?�tant exprim� comme je ne sais pas quoi. Je vais y r�pondre.

Il y a quand m�me quelque chose que je ne comprends pas tr�s bien et je voudrais dire en introduction � Mme de PANAFIEU - apr�s, je m?int�resserai aux Parisiens ! -: il faut travailler ses dossiers, Madame de PANAFIEU. On peut avoir beaucoup d?ambition, m�me beaucoup de parti pris id�ologique - moi-m�me, j?ai des positions id�ologiques parfois tranch�es -, mais il faut travailler ses dossiers !

Pour un seul �l�ment ! Je vais prendre l?exemple de la piscine olympique. Comment pouvez-vous dire, Madame de PANAFIEU, que ce que nous faisons n?a pas de sens ? C?est l?application scrupuleuse du dossier de ?Paris 2012?. Il �tait pr�vu, dans le dossier de ?Paris 2012?, que la participation de la Ville dans le financement de la piscine olympique d?Aubervilliers serait de 20 %, hors foncier. Ce sont les termes du contrat que nous avons pass� avec la R�gion et le minist�re des Sports. Nous le respectons. Comment pouvez-vous dire, aujourd?hui, que nous sortons des clous par rapport � ce contrat, Madame de PANAFIEU ?

Je pourrais prendre toute une s�rie d?exemples dans votre intervention qui montrent que, manifestement, ce n?est pas le sujet de l?activit� municipale que vous ma�trisez le mieux.

Et je voudrais vous rassurer sur la question du sport de haut niveau, Madame de PANAFIEU. Et je veux le dire ici parce que c?est une continuit� que nous avons. La Ville de Paris a toujours eu une tradition, quels que soient les maires, d?ailleurs, de s?investir dans le soutien, la d�fense et la promotion des grandes comp�titions sportives.

Mais dire que sous cette mandature la Ville de Paris a recul� sur la question du sport de haut niveau? Madame de PANAFIEU, nous n?avons jamais eu autant, sur une mandature, de grandes comp�titions internationales, � tel point, parfois, que nous devons veiller avec les organisateurs � mod�rer leurs pr�tentions budg�taires, au risque sinon de d�s�quilibrer l?ensemble du budget des Sports.

Je voudrais rappeler les comp�titions intervenues depuis 2001 : championnat du monde d?athl�tisme en 2003 ; centenaire du Tour de France ; il va y avoir la Coupe du Monde de rugby ; les championnats du monde f�minins de handball (premier grand championnat du monde de sport collectif f�minin)? Et quand je vois le nombre de comp�titions auxquelles se portent candidates les f�d�rations, on leur demande de faire attention et de r�fl�chir � leurs plans de financement, � leurs sponsors et � un �quilibre budg�taire global parce que la Ville de Paris toute seule ne pourra pas tout subventionner.

Madame de PANAFIEU, nous ne sommes pas l?Etat ; nous sommes une commune ; nous sommes un d�partement. Et le v?u que je forme, c?est que l?Etat assure la pl�nitude de ses missions. Et je vais prendre l?exemple des sportifs de haut niveau. Bien s�r, les communes peuvent et doivent y contribuer, mais celui qui a en charge la responsabilit� du sport de haut niveau, de comp�tition, c?est l?Etat.

Je rappelle, Madame de PANAFIEU, que le Minist�re des Sports a �t� cr�� par le G�n�ral de Gaulle qui �tait humili� du fait que la France n?ait ramen� aucune m�daille olympique � l?issue des Jeux olympiques de Rome. C?est lui qui a d�cid� de doter le pays d?un Minist�re des Sports.

Je rappelle que plusieurs milliers de professeurs de sport sont mis � disposition et il y a une inqui�tude sur ce point. Des f�d�rations pour l?encadrement du sport, c?est une pr�rogative d?Etat.

Le probl�me des sportifs de haut niveau, Madame de PANAFIEU, quand on s?int�resse vraiment � ce dossier, ce n?est pas le probl�me des quelques centaines de champions pris en charge par la pr�paration olympique. Sur ce point, beaucoup de choses ont �t� faites par Marie-Georges BUFFET ou Mme ALLIOT-MARIE. L?Etat a un dispositif coh�rent en mati�re de pr�paration olympique, mais le probl�me du sport de haut niveau, ce sont les espoirs, les cadets, les juniors ; c?est ce qui co�te de l?argent aux clubs. Le dispositif sportif, de ce point de vue du sport de haut niveau, de l?Etat, est un dispositif incomplet. Et aujourd?hui, ce dont se plaignent les clubs, ce n?est pas de la prise en charge de leurs tr�s grands sportifs. Ils ont des conventions, des dotations budg�taires dans le cadre de la pr�paration olympique, ils ont m�me des sponsors priv�s.

La question est la suivante : qu?est-ce qu?on fait de tous ces jeunes derri�re ? Vu le co�t que repr�sente la comp�tition dans le budget d?un club, ce n?est pas vrai que la simple subvention d?une collectivit� locale ou r�gionale pourra y suffire. Il faut que l?Etat revoit compl�tement son dispositif de sport de haut niveau et si, dans ce cadre, il y a cette ambition, les collectivit�s locales, car cela contribue au rayonnement des villes, y participeront, �videmment, mais dans le cadre d?un dispositif dont la coh�rence sera revue. Pas au coup par coup et pas tout simplement pour masquer les trous et pas pour masquer l?insuffisance ou pour pallier l?incoh�rence d?un dispositif qui est maintenant � bout de souffle.

Je voudrais revenir sur les dossiers parisiens. Quelque chose m?a surpris dans la plupart des interventions. L?�galit� � laquelle nous sommes tous attach�s dans la pratique du sport commence avec la pratique du sport scolaire. Je rappelle � tous ceux qui s?int�ressent � l?�panouissement des jeunes que le temps le plus important dans la vie d?un jeune jusqu?� 16 ans, c?est le temps scolaire. S?il y a un outil de service public qui est bien facteur de coh�sion et d?�galit�, c?est l?�cole.

C?est la raison pour laquelle nous avons insist� sur cet aspect. C?est pourquoi nous r�servons en priorit� dans les �quipements sportifs des cr�neaux pour les scolaires et notamment dans les piscines pour l?apprentissage de la natation. Mais pas seulement. C?est la raison pour laquelle nous avons revaloris� les subventions aux associations sportives scolaires. Plus de

19.000 enfants, quotidiennement, fr�quentent les ?ateliers bleus sportifs?, dans les �coles. Je m?inqui�te que l?Etat ait d�cid� progressivement de diminuer les moyens qu?il consacrait aux ?ateliers bleus sportifs?, � tel point que nous avons d� pallier le d�sengagement progressif de l?Etat.

Je pense que le premier vecteur d?�galit�, c?est la pratique du sport � l?�cole. La Ville est en convention avec l?U.N.S.S., avec l?U.S.S.E.P., avec toutes les f�d�rations de sport scolaire, y compris avec les f�d�rations de sport scolaire dans l?enseignement priv�. Nous estimons en effet que c?est l� que se cr�e l?�galit� dans la pratique entre toutes les petites Parisiennes et tous les petits Parisiens.

Deuxi�me �l�ment, il y a un mod�le sportif � pr�server � Paris. Je n?oppose pas les individuels aux clubs. Notre volont� est d?avoir un mod�le sportif �quilibr� parce que l?histoire de la Capitale, nous en avons malheureusement h�rit�e. C?est l?histoire d?une pr�fecture qui s?est transform�e en ville et, � la diff�rence d?autres communes de plein exercice, la cr�ation d?un service municipal sportif est une cr�ation r�cente. Je vais m?en expliquer en deux mots.

On avait d�l�gu� jusqu?� pr�sent aux seuls clubs la mission d?organiser la pratique du sport � Paris, hors temps scolaire. Ils l?ont fait avec leurs moyens et aussi leurs limites et leurs insuffisances. La premi�re responsabilit� d?un club est de s?occuper de ses licenci�s. Vous ne pouvez pas demander � un club de s?occuper d?autre chose que de ses mandants. C?est une association loi 1901. Elle peut certes, dans le cadre de conventions avec la Ville, �largir son champ d?activit�, mais la responsabilit� d?une association est de s?occuper de ses licenci�s, de ses adh�rents.

Ils l?ont fait. Aujourd?hui, pour nuancer les propos de Ren� DUTREY, les clubs sont un facteur d?accessibilit� de beaucoup de jeunes � la pratique sportive, renforc� par un �l�ment : la distribution des nouveaux �quipements dans l?espace public parisien? Nos grands terrains sont sur les Mar�chaux puisque c?est l� que les r�serves fonci�res ont �t� d�gag�es au moment de la cr�ation du p�riph�rique.

Statistiquement, pour quantit� de sports, la proportion du nombre de licenci�s qui viennent des H.B.M., parce qu?on pratique le sport d?abord dans un �l�ment de proximit� g�ographique, est tr�s importante. Les clubs contribuent � l?�quilibre social de la Ville et c?est la raison pour laquelle la Ville a pass� des conventions d?objectifs avec beaucoup de clubs de football, en particulier, pour des raisons sociales. Ils font plus que du sport dans ces quartiers.

A partir du moment o� elle est devenue commune de plein exercice en 1977, la Ville aurait d� d�velopper, comme dans les autres villes, un vrai service public du sport, ce qu?elle a insuffisamment fait. Jugez-vous normal, alors qu?il existe une fili�re sportive dans les collectivit�s territoriales depuis 1992, qu?il ait fallu attendre que nous arrivions en 2001 aux responsabilit�s pour appliquer le droit commun du service public du sport � Paris ? C?est ce que nous avons fait avec la cr�ation de la fili�re ; nous avons assur� la mise en ?uvre des bases d?un service public. Et elle est encore en formation parce que, m�me si vous d�cidez la cr�ation d?une fili�re, il faut plusieurs ann�es avant de la faire monter en charge. Elle va progressivement continuer � monter en charge et � remplir ses moyens. C?est tout de m�me incroyable qu?il ait fallu attendre que nous venions aux responsabilit�s pour que nous fassions la base, le minimum, qu?il est en droit d?attendre dans n?importe quelle collectivit� territoriale pour peu qu?on s?int�resse aux besoins et aux pr�occupations des habitants de base.

Cela rejoint ce que nous avons fait en mati�re d?investissements sportifs. Ce n?est pas pour rien, c?est un choix politiquement assum�. Nous avons voulu insister sur le sport de proximit�, sans d�laisser le reste parce qu?il y avait un retard � rattraper. Il n?est pas totalement rattrap�. Nous continuerons cet effort, mais, quand m�me, le doublement de l?investissement? Et ce n?est pas sur des petites sommes. Passer de 123 millions d?euros � 290 millions d?euros dans une mandature, pr�s de 2 milliards francs, pour ceux qui comptent encore en francs, dans l?investissement sportif, ce n?est pas rien.

Et les effets sont tangibles et concrets. Les clubs et les individuels s?en rendent compte. C?est en m�me temps un effort de justice car nombre de nos investissements ont �t� r�alis�s dans les quartiers Est et Sud de Paris.

Je vais prendre un exemple. Vous avez des quartiers ?politique de la ville? sur lesquels un gros travail est effectu�, mais quand vous avez des �quipements publics qui sont mal ou peu entretenus, l?image que vous donnez, vous, comme collectivit�, le sentiment que vous renvoyez aux habitants, la consid�ration que vous leur portez, c?est quand m�me quelque chose de terrible. Je peux vous dire que plus vous r�novez les �quipements, moins les gens les d�gradent parce que plus la collectivit� marque de la consid�ration pour l?ensemble de ses habitants, plus les gens changent dans leur rapport � l?institution publique. Un des enjeux, c?est tout le travail fait avec Martine DURLACH, � partir du moment o� nous r�novons les �quipements, nous les rendons beaux, avec des beaux gazons synth�tiques, des couvertures de tennis, on les refait � neuf, il faut que les habitants puissent se les approprier, pas n?importe comment.

Nous sortons d?une logique du barreaudage, o�, jusqu?� pr�sent, les �quipements �taient con�us comme des ch�teaux forts, o�, � chaque fois qu?il y avait un probl�me avec des jeunes dans un quartier, on rajoutait un m�tre de grilles, � tel point qu?on en serait venu � creuser des douves autour avec des pontslevis. Nous sommes en train de casser cette logique mais cela prendra du temps parce que la cohabitation entre les usagers est complexe parce que quand vous faite cohabiter dans un �quipement, dans une m�me journ�e, successivement, des scolaires, des associations, des individuels, il faut g�rer la cohabitation des usages, de mani�re � ce que ce ne soit pas les uns contre les autres mais les uns avec les autres. C?est une des ambitions de la fili�re d?action sportive et une des ambitions du travail que nous faisons.

Pour r�pondre � M. BARIANI, vous n?avez pas trouv� le mot pr�vention dans la communication � dessein. Nous avons doubl�, depuis le d�but de la mandature, les cr�dits en mati�re de pr�vention par le sport. C?est une demande que j?avais faite aupr�s du maire qui l?a satisfaite imm�diatement. Mais nous avons fait le choix aussi de ne pas l?appeler pr�vention par le sport, de ne pas stigmatiser cela parce que - c?est aussi un des �l�ments - dire aux jeunes que l?on va faire des actions de pr�vention par le sport, je trouve que cela a un caract�re m�prisant. La pr�vention, il faut la faire, il faut mettre les moyens, mais on n?a pas besoin d?utiliser le mot pr�vention par le sport. Nous, on sait que c?est de la pr�vention et nous allons l?appeler ?centre sport, d�couverte?. Nous n?avons pas dit aux jeunes : ?On va faire de la pr�vention?, mais : ?On va faire du sport?. Bien s�r, dans un but de pr�vention, cela contribue � la pr�vention mais il n?y a pas besoin de coller l?�tiquette parce qu?ils vous disent : pourquoi nous et pourquoi pas d?autres ?

Je vais terminer sur deux aspects et j?en terminerai par l�, rapidement, car beaucoup de questions ont �t� pos�es. Pour dire � M. BARIANI que sur Bagatelle et Pershing, je partage totalement son point de vue mais on a un probl�me de droit. Il faut voir que Bagatelle et Pershing, comme on a d�cid�, et c?est un choix politique que nous assumons, c?�tait d�j� le choix avant, de mettre ces terrains � la disposition du public, comme ce sont des terrains engazonn�s, au bout de deux mois, ils sont ravag�s. Pour que cela marche dans les bois, pour avoir des terrains en bon �tat, avec la m�me fr�quence d?utilisation, il faudrait que l?on puisse mettre du synth�tique. Mais c?est interdit. La Commission des sites nous l?interdit. Si je pouvais mettre du synth�tique � Bagatelle et Pershing, je le ferais. J?ai parfois l?impression que les bois sont une for�t primaire. Je sais que je ne peux mettre que du gazon. Voil�, � mon avis, l?origine principale du probl�me.

Pourquoi le Stade fran�ais ne joue pas � Charl�ty ? On a �tudi� le dossier avec le Maire. C?est l?�vidence pour nous. Il faut � la fois que le rugby puisse s?�panouir dans un stade de rugby, ce qui n�cessite une proximit� entre l?�quipe et le terrain. Tous les grands stades de rugby aujourd?hui sont des stades ?chaudron? parce que c?est un sport qui n�cessite cela.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Y compris � transformer Charl�ty en stade de rugby. La preuve, c?est qu?il n?y a plus le stade d?athl�tisme.

M. Pascal CHERKI, adjoint, rapporteur. - Je mets de c�t� le narcissisme de l?architecte. Quels �taient les probl�mes auxquels nous �tions confront�s ? Les services nous ont dit : ?Vous ne pouvez pas prendre vos d�sirs pour des r�alit�s parce qu?endessous vous avez un collecteur principal d?�gout. D�placer un collecteur principal d?�gout, vous n?y pensez pas ou alors cela vous co�tera l?�quivalent, si vous faites l?ensemble des travaux sur Charl�ty, de la construction d?un nouveau stade de rugby dont une grande partie devrait �tre financ�e par le priv�. Aller faire financer par le priv� le d�placement d?un collecteur d?�gout � Charl�ty, c?est beaucoup plus compliqu�.

Dans un souci de bonne gestion des deniers publics, nous avons dit que nous aimions beaucoup le rugby mais pas au point d?aller mettre en p�ril le budget sportif de la future mandature. Le stade de Jean-Bouin nous a paru raisonnable aussi d?un point de vue budg�taire.

Je voudrais terminer en disant que, sur la prostitution, je ne reprendrai pas ce qu?ont dit � l?unanimit� nos coll�gues. Deux v?ux heureux ont �t� pr�sent�s par Didier BARIANI et Dani�le POURTAUD. Je pense qu?ils seront vot�s mais Mme HIDALGO nous r�pondra � ce sujet cet apr�s-midi.

Sur Orly, nous n?abandonnons pas. Sur les handicap�s, je suis d?accord avec Ren� DUTREY et je voudrais f�liciter ma coll�gue P�n�lope KOMIT�S.

C?est un lapsus r�v�lateur parce que c?est une inspiratrice et une actrice � part enti�re avec moi, de la politique sportive en mati�re d?handicap et nous travaillons de concert l�-dessus.

Je voudrais enfin rebondir sur ce que disait M. LE GOFF dont je partage une partie de l?intervention et je trouve son intervention plus raisonnable que les propos qui ont �t� rapport�s dans une d�p�che. Je voudrais dire � M. LE GOFF qu?il a point� du doigt un vrai probl�me qui est la question de la finalit� d?un club omnisport. Le mod�le associatif, il faut le pr�server. Je ne reviendrai pas sur ce qu?a dit M. Jean VUILLERMOZ, il a raison : si vous n?avez plus de b�n�voles, vous n?avez plus de militant du sport et si vous n?avez plus de militants, vous n?avez plus de club et si vous n?avez plus de club, vous verrez que les 240.000 licenci�s n?iront pas faire du sport en individuel, m�me avec une fili�re d?action sportive, m�me renforc�e.

Mais le probl�me aujourd?hui, c?est que les clubs sont un mod�le fragile � Paris. Nous avons lanc� une �tude que je communiquerai au Conseil, avec la D.J.S., pour d�terminer quel est, � un moment donn�, le mod�le optimum dans une logique d?�conomie sociale, et j?insiste sur le mod�le d?�conomie sociale, sur la viabilit� d?un club sportif. Est-ce qu?il faut des clubs sportifs d?arrondissement omnisport, est-ce qu?il en faut deux ? Comment appr�hender ce ph�nom�ne par discipline ? Ce n?est pas ma�tris� au niveau national, j?aurais bien aim� qu?une r�flexion nationale m?aide � m?asseoir sur un dispositif. Nous avons lanc� � Paris une r�flexion pour voir comment, dans les 10 ou 15 ans � venir, en anticipant le fait que beaucoup de b�n�voles vont partir � la retraite, b�tir des clubs omnisports, avoir les moyens sur une base de masse �largie, assurer la mutualisation d?une partie de leurs moyens pour la comp�tition, avec la Ville qui les accompagnera, bien �videmment.

C?est parce que nous aurons pu d�finir ce ou ces mod�les que nous pourrons aussi r�fl�chir avec les mairies d?arrondissement, elles en seront d?accord, sur la mani�re dont nous r�partissons les cr�neaux. Nous avons fait aussi beaucoup de progr�s dans cette mandature mais l?allocation des cr�neaux doit aussi correspondre aux besoins r�els des pratiques sportives. Nous travaillerons mais tant que nous n?aurons pas d�fini ces mod�les-l�, je pense que nous serons amen�s, � un moment donn�, � v�rifier que les cr�neaux soient bien utilis�s par les gens qui les demandent, sans forc�ment �tre surs qu?on ne pourrait pas, dans la masse, les r�utiliser autrement.

Je m?excuse d?avoir �t� un peu technique mais je voulais vous dire que je partageais ce point de vue. Je voudrais juste terminer par un mot, pour remercier les personnels de la Direction de la Jeunesse et des Sports. On m?a remerci�, c?est tr�s gentil, la directrice aussi, c?est normal, et son �quipe aussi, mais je voudrais aussi rappeler � M. DUTREY qu?il y a 410 courts de tennis � Paris contre 48 � la Croix-Catelan, soit 10 fois plus.

Je tenais � remercier ces 2.700 agents municipaux car la plupart des �quipements sportifs sont parmi les �quipements les plus ouverts en terme de plages horaires pour le public. Ils ouvrent g�n�ralement � 8 heures du matin, 7 heures m�me, et ils ferment � 22 heures 30 le soir. Les personnels ont fait des gros efforts pour �tendre l?amplitude horaire d?ouverture m�me si nous avons parfois eu des difficult�s dans la concertation parce que plus de 70 % des personnels de la D.J.S. sont des agents de cat�gorie C. La plupart d?entre eux n?habitent pas Paris. Je demande � tout le monde de r�fl�chir ce que veut dire le fait de demander aux gens de bosser plus tard le soir. Quand les gens ont une heure, une heure et demie, de transport aller ou retour pour se rendre de leur domicile � leur lieu de travail, l?augmentation d?une heure d?ouverture est une difficult�.

Nous travaillons sur la base du volontariat, sur la base de la conviction. Je sais pouvoir compter sur le sens du service public des agents de la Direction de la Jeunesse et des Sports qui, dans beaucoup de domaines, que ce soient l?accueil des usagers dans les piscines, l?accueil des usagers dans les stades, m�me s?il y a encore des efforts � faire, ont vraiment le sens du service public et ont vraiment les missions de service public au c?ur de leurs pr�occupations.

Je vous remercie, Monsieur le Maire.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Un immense merci, Pascal CHERKI, et il faut vraiment continuer comme cela. Merci beaucoup.

Mai 2006
Débat
Conseil municipal
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