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2006, DU 63 - Aménagement du quartier des Halles (1er). Approbation du principe et des modalités d’attribution d’un marché sur appel d’offres ouvert en vue d’une assistance à maîtrise d’ouvrage.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DU 63 relatif � l?am�nagement du quartier des Halles - Approbation du principe et des modalit�s d?attribution d?un march� sur appel d?offre ouvert en vue d?une assistance � ma�trise d?ouvrage.

Madame G�GOUT, vous avez la parole.

Mme Catherine G�GOUT. - Merci, Monsieur le Maire.

En septembre 2005, lors du vote sur la passation de 4 march�s pour la mise en ?uvre du projet d?am�nagement des Halles, nous nous �tions fortement inqui�t�s notamment sur la confusion des r�les entre ma�trise d?oeuvre et ma�trise d?ouvrage et nous nous interrogions aussi sur les moyens dont se dotait la Ville pour le pilotage et le suivi des r�alisations. Le projet de d�lib�ration qui nous est pr�sent� aujourd?hui r�pond � cette pr�occupation puisqu?il prend en compte la complexit� du site, la n�cessit� de coordination et de mise en coh�rence, le souci du d�roulement des travaux, de l?aspect environnemental et du contexte partenarial. Donc, de ce point de vue-l�, nous sommes tr�s satisfaits de ce projet de d�lib�ration et nous le voterons volontiers. Mais on se demande sans vouloir pol�miquer si ce projet de d�lib�ration n?aurait pas pu intervenir en 2005, et s?il n?y a pas eu l� un retard suppl�mentaire dans un dossier dont le pilotage a �t� critiquable sur bien des points. Je n?y reviendrai pas, vous savez que mon groupe s?est exprim� sur ce point � chaque �tape du dossier.

D?autre part, il aurait �t� utile que cette d�lib�ration soit accompagn�e d?un point sur l?�tat de r�alisation des pr�c�dents march�s ou en tout �tat de cause que les �lus aient pu en avoir connaissance par un autre moyen.

Il y a bien un comit� de pilotage mais les groupes politiques n?y sont pas associ�s. Nous avions demand� un comit� des �lus pour pouvoir assurer un suivi. Qu?en est-il ? Il est quand m�me un peu incroyable que le seul �clairage que nous ayons sur l?�tat d?avancement, sur les questions en d�bat, sur les �quipements retenus, soit celui de l?association de quartier qui s?est investie dans ce dossier et qui le publie dans son bulletin quand m�me ! Ce n?est pas compl�tement normal que les �lus en soient r�duits � cela.

Nous avons de nombreuses questions d?ailleurs sur les �quipements, sur l?�tat des discussions avec la Chambre de Commerce pour la bourse de commerce, sur la mani�re de prendre en compte la vocation m�tropolitaine du site, sa n�cessaire mixit� qui constitue pour nous une chance pour cet espace, ou sur l?�tat d?avancement du cahier des charges pour le ?carreau? et bien d?autres.

Donc ce projet complexe et essentiel pour l?am�nagement urbain de Paris m�rite que toutes les intelligences, toutes les �nergies soient sollicit�es pour sa r�ussite. Celles de tous les acteurs concern�s, qu?ils soient institutionnels, professionnels, usagers, riverains et bien s�r �lus.

Nous avions demand� aussi la mise en oeuvre d?ateliers urbains et nous r�it�rons notre demande. La concertation en oeuvre ne peut se limiter � telle ou telle cat�gorie, sauf � d�vier le projet de sa vocation urbaine.

J?ajouterai donc juste une demande : dans la mise en place du chantier, nous souhaitons qu?il soit pr�vu un lieu d�di� � l?information et � la concertation - ce qui sera �videmment le cas- mais avec une ampleur et une taille qui soient � la hauteur de la taille du projet pour permettre qu?il y ait de r�elles activit�s � l?int�rieur de ce lieu.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. GALLAND.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, vous avez not� mon soutien d�termin� � Beaugrenelle, ce ne sera pas du tout le cas sur les Halles.

Voici donc une op�ration qui, depuis l?origine, me para�t tr�s discutable dans son principe d?abord, dans sa r�alisation ensuite.

D�j�, y avait-il une v�ritable n�cessit� � ce projet ? Ensuite, comment peut-on justifier le fait de faire un concours sur lequel il y a un laur�at sans son projet ?

Enfin, tout cela est organis� par une S.E.M., la S.E.M.Centre qui dispara�t. Tout cela se passe de commentaire. Vous voyez bien, mes chers coll�gues, quelle que soit votre appartenance sur les bancs de ce Conseil de Paris, que cette affaire est mal partie.

Alors maintenant, on nous explique que la S.E.M.-Centre ayant �t� dessaisie, il faut s?appuyer sur un prestataire ext�rieur mais dans des conditions qui ne sont pas tr�s claires par rapport � ce que sont les comp�tences naturelles des services de la Ville.

Par exemple, s?agissant de la pr�paration et l?organisation mat�rielle du concours internationale d?architecture pour la d�signation du ma�tre d??uvre, on se souvient que l?�quipe SEURAT est titulaire, depuis la d�lib�ration que nous avons vot�e en d�cembre 2005, de deux march�s d?assistance � la ma�trise d?ouvrage relatifs, l?un, � la programmation g�n�rale du projet et � sa validation technique, l?autre � l?�laboration d?un cahier des charges technique et architecturale pour un dossier de concours de ma�trise d?oeuvre sur ce que l?on appelle ?le carreau?.

Evidemment, technique et mat�riel ne sont pas synonymes, ceci ne m?a pas �chapp�. Mais leurs phases se suivent, et en tout �tat de cause il y a une confiance manifeste et une attractivit� de la municipalit� vers des prestataires ext�rieurs qui lui font se dessaisir, de fa�on �tonnante, d?un tel dossier.

Il en est de m�me de la mission de d�finition des proc�dures fonci�res et d?urbanisme � mettre en oeuvre. C?est une op�ration complexe. Elle a connu - je l?ai rappel� - un parcours erratique. Elle a vu le recours � des march�s de d�finition pour pallier � une maturation grandement insuffisante du programme et � la d�signation d?un laur�at sans projet.

Derni�rement des recours ont �t� d�pos�s devant les tribunaux. Je cite cela pour l?anecdote : aucun projet d?urbanisme et d?architecture de grande ampleur aujourd?hui ne se fera sans recours devant les tribunaux. Je vous en fais gr�ce. Il me para�t tout � fait �vident que nous sommes malheureusement entr�s dans une spirale infernale � cet �gard.

Il y a donc manifestement ici un manque de confiance et une qu�te de s�curit� juridique d�licate.

Alors maintenant, il me serait agr�able, au-del� de toutes mes r�serves sur cette affaire depuis l?origine, d?avoir la r�ponse � une question : quel sont le r�le et le champ pr�cis de comp�tence de cette �quipe d?assistance compte tenu du caract�re - et je ne crois pas exag�rer - tr�s prot�iforme de ces missions qui vont du Conseil au secr�tariat ?

Quels sont les candidats potentiels ? Il se dit que l?�quipe serait compos�e par un des partenaires financiers de la Ville de Paris. Est-ce exact ?

La Ville, Monsieur le Maire, en r�alit� ma�trise-t-elle v�ritablement encore ce dossier ?

C?est tout un ensemble de questions qui nous interpellent sur une affaire qui est d�cid�ment d?envergure, qui est aussi bien mal con�ue, bien mal d�cid�e et bien mal partie au niveau de la Municipalit�.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. BOUTAULT.

M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. Monsieur le Maire, vous avez not� l?opposition du groupe ?Les Verts? au projet Beaugrenelle. Ce ne sera pas le cas sur cette d�lib�ration concernant les Halles.

La Ville doit, en effet, se doter de tous les moyens garantissant le bon aboutissement de la r�novation des Halles. Il s?agit d?�viter les errements, les atermoiements et les erreurs d?il y a 30 ans dont nous subissons aujourd?hui encore les cons�quences.

Ce projet complexe multiplie des acteurs dans un nombre important de domaines : urbanisme, architecture, transports, �quipements publics, espaces verts. Le tout au c?ur d?un centre urbain tr�s dense.

Il doit tenir compte de multiples usages : � la fois gare urbaine, centre commercial, espace de promenade et de d�tente, lieu de vie et d?habitation. Il est donc n�cessaire d?�couter ceux qui le fr�quentent au quotidien : usagers des services publics de transports et des �quipements municipaux, salari�s qui travaillent, habitants, touristes. A ce titre, le recours � un tiers garantissant la bonne coordination entre les multiples fonctions d?un site inscrit dans l?environnement complexe des Halles me semble une simple mesure de sagesse.

La Ville a raison de se doter d?un maximum d?atouts. En mati�re de concertation, je me r�jouis de l?arriv�e du garant de la concertation. Sa t�che ne sera pas ais�e, elle est pourtant d�terminante.

A c�t� des traditionnelles ma�trises d?oeuvre et ma�trise d?ouvrage, il faudra tenir compte d?un acteur essentiel : la ma�trise d?usage. Cette derni�re est compos�e de tous ceux dont je parlais il y a un instant, ceux qui connaissent et fr�quentent le lieu parce qu?ils vivent, y travaillent ou y passent quotidiennement.

Un projet comme celui qui nous concerne aujourd?hui doit �viter la tentation du programme con�u sur maquette au sein de petits c�nacles d?experts. A ce titre, nous devrions attendre le r�sultat du concours d?architecture en cours avant de parler d�s aujourd?hui de ?carreau?. La construction d?un ?carreau? de taille surdimensionn�e et � vocation commerciale est, en effet, loin d?�tre act� et de faire l?unanimit�. En tout �tat de cause, nous ne la souhaitons pas. Tant pis pour les tenants d?un geste architecturale magistral, certes du plus bel effet en quadrichromie et en 3D dans les revues d?architecture. L?art de construire des �difices, au-del� des proportions et de l?ordonnancement doit penser l?usage et l?usure du b�ti et du non b�ti en osant la participation citoyenne. Il ne s?agit pas que de faire beau mais fonctionnel, humain et durable.

La Ville parle de concertation et la met en ?uvre. Bien s�r, ce n?est pas un long fleuve tranquille, les points de vue divergents s?expriment, parfois de fa�on rugueuse mais ne craignons pas la dialectique, elle est parfois f�conde.

R�soudre les dysfonctionnements du site des Halles sans tout d�structurer, tel �tait l?engagement initial. Il s?agit maintenant de tenir la barre, d?adapter la voilure et de pr�voir les �cueils afin de mener le vaisseau � bon port. Les moussaillons seront sur le pont.

Messieurs, Mesdames, je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur CAFFET, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Sur ce projet de d�lib�ration, je voudrais dire que je peux comprendre les critiques qui sont formul�es, je comprends les interrogations qui perdurent parfois. Je peux concevoir que, par exemple, M. GALLAND consid�re que ce soit une affaire qui est mal partie, que Mme G�GOUT pense que le pilotage de cette op�ration pourrait �tre am�lior�.

Je voudrais simplement essayer de rassurer les diff�rents intervenants et les conseillers de Paris en disant que le projet des Halles avance. La concertation a recommenc�. Les groupes de travail sont install�s, ils ont commenc� pour certains d?entre eux � se r�unir, et l?�quipe de David MANGIN avance � la fois sur des questions de programmation, sur des questions de composition du jardin, etc.

Alors il se trouve que la S.E.M.-Centre ayant termin� sa mission depuis maintenant 1 an, cette affaire est pilot�e en quelque sorte en r�gie par la Direction de l?urbanisme. Certes, M. GALLAND peut consid�rer qu?il est dans les comp�tences de la Direction de l?urbanisme de mener � bien ce dossier et que, par ailleurs, la Direction de l?urbanisme a toutes les comp�tences en son sein pour continuer � avancer.

Il n?en reste pas moins que ce dossier, objectivement parlant, est d?une complexit� comme on en a peu connu dans des op�rations men�es � Paris. Complexit� d?abord technique, complexit� en raison du nombre extr�mement important de partenaires. Il y a la R.A.T.P., le S.T.I.F., Unibail, la R�gion Ile-de-France. Et il est apparu que la Direction de l?urbanisme a besoin d?une assistance � ma�trise d?ouvrage, laquelle d?ailleurs est r�clam�e par un certain nombre d?associations, et ce ne sont pas celles que l?on voit le plus souvent dans la presse. Il nous a donc sembl� qu?il �tait particuli�rement utile de passer un appel d?offres pour un montant relativement limit�, de l?ordre de 360.000 euros.

Pour r�pondre � la question de Mme G�GOUT, oui, bien s�r, il peut y avoir un lieu de concertation sur le site, de mani�re � ce que l?on puisse v�ritablement avoir des discussions approfondies sur la mani�re dont ce projet avance. Je suis tout � fait d?accord et � l?heure actuelle, une recherche est men�e d?ailleurs � l?int�rieur du forum. J?esp�re qu?elle pourra aboutir de mani�re extr�mement rapide. Voil� ce que je voulais dire, Monsieur le Maire, � grand trait, en r�ponse aux diff�rents intervenants.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 63.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DU 63).

Mai 2006
Débat
Conseil municipal
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