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2006, DU 119 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer trois marchés de prestations intellectuelles d’assistance à maîtrise d’ouvrage pour le pré-prototypage du banc double et du fauteuil de la nouvelle ligne de bancs de la Ville de Paris et de la réalisation de leur pré-prototype à leurs auteurs respectifs.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DU 119 concernant une autorisation � M. le Maire de Paris de signer trois march�s de prestations intellectuelles d?assistance � ma�trise d?ouvrage pour le pr�-prototypage du banc double et du fauteuil de la nouvelle ligne de bancs de la Ville de Paris et de la r�alisation de leur pr�-prototype � leurs auteurs respectifs.

Madame de CLERMONT-TONNERRE, vous avez la parole.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration arrive � point nomm� alors qu?il pr�sentait au Pavillon de l?Arsenal une exposition fort int�ressante consacr�e � l?histoire de l?espace public parisien et � l?�volution du paysage de notre Capitale et de ses quartiers.

Le parcours propos� par Simon TEXIER nous permet de mesurer tout l?enjeu du mobilier urbain qui repr�sente un �l�ment fort de l?identit� parisienne, qu?il s?agisse des diff�rents mod�les de cand�labres, de bancs, de colonnes Morris, de kiosques ou de fontaines. L?impact de ce mobilier sur le paysage montre combien la cr�ation et l?implantation de tous nouveaux mobiliers doit faire l?objet de toute l?attention de notre collectivit�.

Ainsi, aujourd?hui, vous nous proposez, Monsieur le Maire, un projet de d�lib�ration portant sur la cr�ation d?une nouvelle ligne de bancs de la Ville de Paris et la r�alisation du prototype correspondant qui permettra, comme nous vous l?avions d?ailleurs demand� en Commission du mobilier urbain, de tester le confort et de mesurer l?encombrement de ces nouveaux si�ges. Pour aller plus loin dans cette d�marche, nous souhaiterions d?ailleurs que ces prototypes soient pr�sent�s avenue Victoria ainsi que cela a �t� fait il y a quelques mois pour les mod�les de m�ts et de colonnes Morris.

Au-del� du projet qui nous est soumis, cette d�lib�ration nous am�ne � formuler quelques r�flexions sur l?impact du mobilier urbain sur le paysage de notre Capitale et sur la trace qu?il convient de conserver pour les anciens mobiliers d�pos�s. En d�pit du remarquable travail fourni en amont par la Commission du mobilier urbain, certains mobiliers actuellement mis en place sur la voirie peuvent avoir un impact n�gatif sur le paysage d�s lors que leur implantation est inadapt�e ou effectu�e sans mesure.

Je citerai deux exemples pour illustrer ce propos. Le premier exemple porte sur l?implantation de mobiliers d?un style inadapt� dans une rue dont le b�ti n?a quasiment pas boug� depuis un si�cle. Il s?agit de la rue du Commerce dans laquelle la Ville installe actuellement 50 lampadaires basiques, genre ann�e 80 du mod�le Allura, un choix inappropri� pour cette voie. J?ajoute que le Comit� de suivi d?am�nagement de la rue du Commerce s?est exprim� en faveur d?un mod�le � lanternes, nettement plus en harmonie avec cette rue ancienne du 15e arrondissement.

Le deuxi�me exemple porte sur la pose en surnombre de potelets sur certains axes. En six ans, le nombre de ces potelets a quasiment doubl�, passant de 130.000 �l�ments en 2000 �

250.000 en 2006. J?ajoute que je ne suis pas s�re que la multiplication de ces mobiliers soit de nature � s?inscrire dans le sch�ma d?accessibilit� de la voirie.

Ces deux exemples d�montrent combien, en d�pit du remarquable travail r�alis� par la CM.I., les d�cisions qui sont prises au quotidien peuvent progressivement modifier le paysage urbain, surtout d�s lors qu?il s?agit d?implantations en grand nombre.

Le deuxi�me aspect que je souhaite d�velopper dans cette intervention porte sur la n�cessit� pour la Ville de conserver la trace des g�n�rations de mobiliers remis�s. Lors d?un pr�c�dent Conseil, vous nous avez propos� une d�lib�ration portant sur le remplacement de la totalit� des colonnes Morris implant�es dans la capitale, remplacement par un nouveau mod�le de la colonne dite Daviou ou Wilmotte. La d�pose des 770 anciennes colonnes devant s?achever fin juin, ces mobiliers dispara�tront donc d�finitivement de l?espace public, sans que la Ville n?en conserve un seul exemplaire, qu?il s?agisse des anciennes colonnes lumineuses ou des colonnes dites � la colle.

J?ajoute que la Ville n?est pas propri�taire de ce mobilier car il appartient � la soci�t� DECAUX.

C?est ainsi qu?au fil des d�cennies des mod�les de mobilier disparaissent peu � peu de l?espace public, soit parce qu?ils sont d�grad�s, soit parce qu?ils sont d�pass�s, soit parce qu?ils ne r�pondent plus aux besoins des Parisiens.

Nous vous demandons donc, Monsieur le Maire, d?engager une r�flexion de nature � pr�server la trace de ces mobiliers anciens et, dans cette perspective, nous souhaiterions d?une part que les services de la Commission du Vieux Paris r�alisent un inventaire complet des mobiliers parisiens implant�s sur la voirie et dans les parcs et jardins depuis l?apparition des premiers �l�ments typiquement parisiens, pourquoi pas depuis 1838, date de la cr�ation des fameux cand�labres.

Nous souhaiterions d?autre part que la Ville r�fl�chisse � la conservation et � la mise en valeur des �l�ments les plus significatifs de ce patrimoine, lorsque cela est encore possible.

Voil�, Monsieur le Maire, les quelques remarques que nous souhaiterions apporter pour accompagner ce projet de d�lib�ration portant sur cette nouvelle ligne de bancs publics qui, nous le souhaitons, s?inscriront peut-�tre de fa�on p�renne dans l?histoire du mobilier parisien.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur CAFFET, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.

Mme de CLERMONT-TONNERRE profite de ce projet de d�lib�ration pour faire un certain nombre de suggestions. Je vais d?abord la remercier sur l?appr�ciation qu?elle porte sur le travail fait par la Commission du Mobilier urbain car, m�me si nous ne nous r�unissons pas tr�s souvent, les r�unions que nous tenons sont int�ressantes, f�condes, et permettent d?avoir de v�ritables d�bats et de faire des propositions et des suggestions au Maire de Paris vraiment fond�es sur un travail s�rieux r�alis� en amont.

Je partage aussi l?appr�ciation de Mme de CLERMONT-TONNERRE sur le travail de cette commission.

Sur les autres sujets, oui, il y a peut-�tre des inad�quations entre le choix de mobilier et le caract�re d?un certain nombre de tissus urbains. Vous avez signal� la rue du Commerce en disant que les lampadaires ne convenaient pas. Malheureusement, ce sont des d�cisions de gestion courante qui devraient peut-�tre �tre pr�c�d�es d?une discussion entre les services centraux de la Ville de Paris et les �quipes municipales d?arrondissement. Je ne sais pas si c?est le cas.

Je ne verrais que des avantages � ce que, si des choix diff�rents peuvent �tre faits, il y ait une discussion entre les �quipes d?arrondissement et les services centraux.

Pour ce qui est des potelets, une r�flexion va �tre engag�e. Effectivement, on peut consid�rer que les potelets qui, maintenant, envahissent de plus en plus les rues de Paris ne sont pas d?une esth�tique particuli�rement attractive. Nous en avons d�j�, me semble-t-il, discut� en Commission du Mobilier urbain. Une �tude pourrait �tre r�alis�e sur d?autres types de potelets.

En ce qui concerne le remisage, je note votre suggestion de conserver une trace des anciens mobiliers urbains de la Ville de Paris. Si je comprends bien, il ne s?agit pas de garder l?int�gralit� des mobiliers qui seraient d�class�s, mais de pouvoir en garder une trace avec quelques exemplaires, d?autant que, la plupart du temps, la Ville de Paris n?est pas propri�taire de ces mobiliers urbains.

C?est une suggestion qui m?int�resse et je la retiens. Il faut d�terminer comment on peut la mettre en ?uvre et l?organiser. Je ne suis pas s�r qu?il faille un mus�e du mobilier urbain de Paris, mais avoir un endroit o� l?on peut garder la trace de ce qui a occup� l?espace public parisien au cours de l?histoire me semble une proposition int�ressante. Il faut r�fl�chir � la mani�re dont on peut la mettre en ?uvre.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DU 119.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2006, DU 119).

Mai 2006
Débat
Conseil municipal
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