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10 - 2002, ASES 167 G - Subvention d'équipement à l'Association des réseaux bronchiolite (7e) permettant à l'association d'acquérir le matériel pédagogique et informatique en vue du développement de son action de formation et d'information auprès des acteurs de la Petite enfance et des familles. - Montant : 15.000 euros


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 167G figurant � la page 7 de l'ordre du jour. Il s'agit d'une subvention d'�quipement � l'Association des r�seaux bronchiolite permettant � l'association d'acqu�rir le mat�riel p�dagogique et informatique en vue du d�veloppement de son action de formation et d'information aupr�s des acteurs de la Petite enfance et des familles.
Madame Edwige ANTIER, vous avez demand� la parole ainsi que Mme Corine BARLIS. Madame ANTIER...
Mme Edwige ANTIER. - Oui, j'ai demand� la parole parce qu'il y a des choses que je ne comprends pas. En attribuant une subvention de 15.000 euros aux r�seaux bronchiolite vous montrez que vous �tes conscient de ce qui est le plus grand fl�au qui frappe les b�b�s � Paris.
La bronchiolite touche chaque ann�e 142.000 nourrissons, rien qu'en Ile-de-France, 32 % de ces enfants malades ont moins de 2 ans. C'est un vrai fl�au dont les chiffres d�passent de loin la tuberculose dont nous avons parl� auparavant.
Ce sont souvent de tous petits b�b�s, dans leur premi�re ann�e. La bronchiolite est provoqu�e par un virus, le virus respiratoire qui d�cape les bronches immatures. La bronchiolite entra�ne des s�ances de kin�sith�rapie extr�mement p�nibles pour les enfants et trois bronchiolites dans la premi�re ann�e ne sont pas rares. C'est la porte ouverte � l'asthme.
Pourquoi de plus en plus d'enfants sont-ils frapp�s par cette terrible maladie ? Et c'est l� que je ne vous comprends pas. J'ai demand� l'an dernier la cr�ation d'un Observatoire de la bronchiolite pour comprendre pourquoi elle se propage ainsi et pour �tablir des protocoles th�rapeutiques � la demande de plusieurs chefs de service en pneumop�diatrie. Ma surprise a �t� grande de vous voir, aussi bien les socialistes que "Les Verts" refuser la cr�ation de cet Observatoire de la bronchiolite, simplement parce que c'est une proposition de l'opposition...
(Protestations sur les bancs de la majorit�).
... Je vous ai dit mon �tonnement en Commission, Monsieur LHOSTIS, et vous m'avez dit vous-m�me ne pas comprendre pourquoi ces votes n�gatifs dont vous ne sembliez pas �tre au courant. Vous m'avez dit avoir demand� � un expert de se pencher sur la bronchiolite. Alors pourquoi ne pas impliquer les Conseillers de Paris en cr�ant un observatoire avec une �quipe transparente o� puissent s'associer les �lus charg�s de la Petite enfance ? D'autant plus qu'une �tude �pid�miologique �valuant s�rieusement le r�le de la mise en collectivit� pr�coce sur la diffusion du virus aurait des cons�quences sur la politique de Petite enfance et les modes de garde.
Il faudrait donc �viter de refuser les propositions utiles sous pr�texte d'un pur dogmatisme.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame ANTIER.
Je suis s�r que M. LHOSTIS va vous rassurer tout � l'heure mais �coutons d'abord Mme Corine BARLIS qui a souhait� intervenir aussi.
Mme Corine BARLIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Au moins sur un point je rejoindrai Mme ANTIER : le sujet est grave puisque, effectivement, la bronchiolite touche 142.000 nourrissons par an, dont - selon les chiffres de novembre 2000 � fin mars 2001 - la majorit� �g�e de 3 � 6 mois, donc de tr�s jeunes enfants.
La bronchiolite fait partie des 5 motifs d'hospitalisation les plus souvent rencontr�s chez les enfants juste apr�s l'appendicite. De plus on sait que la bronchiolite peut conduire � un asthme du nourrisson. Nous voyons tous chaque hiver des images �mouvantes des traitements que les kin�sith�rapeutes doivent infliger � ces b�b�s, infliger car ces massages, certes, aident le b�b� � respirer et sont n�cessaires, mais nul doute qu'ils sont d'une violence traumatisante tant pour le nourrisson que pour sa famille.
C'est pourquoi je me r�jouis de voir une subvention de 15.000 euros propos�e � l'A.R.B., l'Association des r�seaux bronchiolite. En effet, cette association fait un �norme travail d'information et de pr�vention aupr�s des familles. L'hiver dernier sa plate-forme t�l�phonique a re�u 7.000 appels de familles angoiss�es. Or l'Association pr�voit que le nombre des appels pourrait atteindre cet hiver 35.000. De plus, l'A.R.B. a permis de tisser un v�ritable r�seau avec les kin�sith�rapeutes lib�raux d'Ile-de-France : 10 % de ces sp�cialistes collaborent d�j� au r�seau. Des contacts sont nou�s �galement avec les g�n�ralistes et les urgentistes.
C'est d'autant plus important que chaque hiver les services d'urgences p�diatriques sont surcharg�s et ne peuvent accueillir correctement ces jeunes enfants.
Soutenir l'A.R.B. est donc indispensable mais j'�mets le souhait que la Ville de Paris aille plus loin ; que nous ayons des chiffres pr�cis, notamment sur les causes d'�pid�mie de bronchiolite. Ces causes peuvent �tre variables : fragilit� de l'appareil respiratoire, pollution de l'air en Ile-de-France, situation locative...
En effet, n'oublions pas que la sur-occupation peut entra�ner une mauvaise qualit� de l'air dans un logement et favoriser les probl�mes respiratoires des plus jeunes.
En conclusion : oui, cette subvention est n�cessaire et j'esp�re qu'elle sera la premi�re �tape d'un travail plus pr�cis qui permettra d'�pargner aux jeunes Parisiens des souffrances.
Je vous remercie.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame BARLIS, d'avoir, comme Mme ANTIER, attir� l'attention sur une maladie qui est effectivement tr�s grave.
M. LHOSTIS va vous r�pondre � toutes les deux.
M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - Je voudrais dire � Mme ANTIER que je pr�f�re l'entendre � la radio le matin o� elle pr�sente un discours ouvert, qui fait appel � l'intelligence, alors que dans le cas pr�sent elle vient ici avec ce qu'elle d�nonce, un discours dogmatique. Ou alors elle n'�coute pas ce que j'ai expos� tant dans cette salle du Conseil en s�ance ou lorsque j'ai eu l'occasion de lui en parler.
En clair, nous n'avons pas, � Paris, sur l'ensemble de la petite enfance, d'�tudes �pid�miologiques et m�me d'une fa�on g�n�rale sur l'ensemble de la sant� des Parisiens. Jamais aucune �tude �pid�miologique n'a �t� entreprise pour regarder quels �taient les diff�rents d�terminants de la sant� des Parisiennes et des Parisiens.
J'ai effectivement demand� � un professeur de sant� publique de r�aliser une �tude, dans les mois qui viennent, qui nous permettrait de dessiner ce que pourrait �tre, non pas un observatoire consacr� � un type de maladie certes important, mais un observatoire, si cela s'av�rait n�cessaire, de la sant� publique des Parisiens. C'est la premi�re chose. Il ne s'agit pas de dessaisir le Conseil de Paris. Le moment venu, si nous d�cidons de nous orienter vers cela, � partir des analyses qui nous serons propos�es, c'est le Conseil de Paris qui en d�cidera. C'est la premi�re chose.
La deuxi�me chose : concernant les maladies de la petite enfance et particuli�rement la bronchiolite. Une femme, qui est chercheur et qui travaille avec l'un de nos services de la D.A.S.E.S., nous a propos� de conduire une �tude importante sur une cohorte d'enfants, sur plusieurs ann�es - elle porterait sur plusieurs milliers d'enfants - qui nous permettrait d'analyser la situation r�elle.
Effectivement, je suis en train de faire expertiser cette mission qui pourrait permettre de confier cette �tude � cette �quipe, et pas � une seule personne, qui permettrait de d�gager des axes int�ressants.
La derni�re chose, et je suis tr�s pr�occup�, mais vous n'en avez pas parl�, c'est Mme BARLIS qui l'a �voqu�, sur ce qui risque de se passer cet hiver. Je tiens � votre disposition ici, si vous le souhaitez, et ce n'est pas moi qui l'ai sugg�r�, la lettre du Directeur g�n�ral de l'Assistance publique - H�pitaux de Paris, M. Antoine DURRLEMAN qui n'est pas crypto-dogmatico-marxiste. 95, vous vous souvenez ?
Il �crit au directeur des h�pitaux au minist�re de la Sant� et au directeur de l'A.R.H., � deux repr�sentants du Gouvernement, pour les alerter sur les risques de fermeture de services tenant compte des moyens mis � sa disposition, notamment dans ces secteurs : "Je tenais � vous faire part de ma vive inqui�tude sur ce dossier qui illustre l'impossibilit� pour les �tablissements de fonctionner correctement dans le contexte actuel et l'imp�rieuse n�cessit� que les mesures sp�cifiques soient arr�t�es pour restaurer l'attractivit� des h�pitaux d'Ile-de-France".
Je compte sur vous, Madame, pour nous aider � obtenir du Gouvernement en place les moyens de fonctionnement pour les services p�diatriques de l'A.P.-H.P.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 167 G.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, ASES 167 G).

Octobre 2002
Débat
Conseil général
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