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65 - 2012, DVD 20 - Signature avec la Société d’études et d’aménagement des anciennes carrières des Capucins d’une convention d’occupation du domaine public (5e, 13e et 14e).

65 - 2012, DVD 20 - Signature avec la Soci�t� d?�tudes et d?am�nagement des anciennes carri�res des Capucins d?une convention d?occupation du domaine public (5e, 13e et 14e).

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. Maintenant, nous examinons le projet de d�lib�ration DVD 20 relatif � la signature, avec la Soci�t� d?�tudes et d?am�nagement des anciennes carri�res des Capucins, d?une convention d?occupation du domaine public.

La parole est � M. Ren� DUTREY, pour 5 minutes.

M. Ren� DUTREY. - Merci, Madame la Maire.

La carri�re des Capucins a �t� donn�e � l?association la S.E.A.D.A.C.C., lors d?une convention tripartite entre la DVD, l?h�pital Cochin et cette association, � fins de sauvegarde et de mise en valeur du site.

Ce site est un site de carri�re particuli�rement int�ressant, avec un puits � eau et un escalier qui y acc�de, le dessin de l?architecte de l?escalier en �pure sur le mur.

Voil�, cette premi�re partie d?intervention est pour saluer le travail de cette association, malgr� que la situation de cette carri�re emp�che d?y faire acc�der plus de 9 personnes en m�me temps, ce qui est bien dommage, car on pourrait y faire d�filer des �coles et ce serait tr�s p�dagogique.

Mais ce n?est pas le sujet principal de mon intervention.

Ce sera plus globalement sur la gestion de l?Inspection des carri�res, qui d�pend de la DVD � la Ville de Paris (l?inspection des carri�res), et ce, sous deux aspects.

Premi�rement, je sais bien, Madame LEPETIT, que cela ne vous concerne pas directement, mais c?est un petit peu le drame de l?Inspection des carri�res : l?Inspection des carri�res, historiquement, a toujours �t� g�r�e par des architectes et des ing�nieurs et il a toujours manqu� une dimension patrimoniale � l?Inspection des carri�res. C?est vrai que l?Inspection des carri�res, dans sa logique, je dirais, serait presque pr�te � remplir toutes les carri�res et � les injecter enti�rement, mais je dirais que les carri�res, c?est aussi la repr�sentation, par une sorte de millefeuille historique, de tout ce qui a pu se passer en surface. Il n?y a pas aujourd?hui d?inventaire patrimonial des lieux, des sites et des objets int�ressants dans les carri�res sous Paris. Cet inventaire n?a jamais exist�. J?ai eu l?occasion, � plusieurs reprises, de revenir devant le Conseil de Paris pour en parler. C?est-�-dire qu?aujourd?hui, quand un permis est instruit, on ne sait pas ce qu?il y a dans le sous-sol.

Alors, vous allez me dire : qu?y a-t-il d?int�ressant dans les carri�res ? Eh bien, toutes les traces de l?Histoire de Paris. Cela va, bien s�r, du cantonnement des abris pendant la guerre de 1940, avec l?abri de Rol-Tanguy, d?ailleurs, dont les ing�nieurs de la DVD profitent quelquefois sous la place Denfert-Rochereau pour le faire visiter, et que j?ai eu l?occasion de visiter, d?ailleurs, un jour avec eux, mais pas seulement ; ce sont toutes les plaques de rue, par exemple avec la rue Saint-Jacques, dont on a gratt� le ?Saint? � la R�volution et qu?on a re-rajout� apr�s, ce sont les graffitis sous la barri�re des Mar�chaux des troupes cantonn�es dans les ann�es soixante-dix, c?est l?histoire de la construction de Paris, avec l?extraction de la pierre et les diff�rentes m�thodes de consolidation, d?abord par pilier tourn� et, apr�s, par hagues et bourrages ; c?est toute cette histoire de Paris sur laquelle il n?y a pas d?inventaire dans les carri�res.

J?ai d�j� essay� d?approcher l?Inspection, de les convaincre, de les amener, de les pousser, de les tirer, je ne suis pas arriv� � obtenir cet inventaire. Je crois que cet inventaire est vraiment essentiel. J?ai eu l?occasion d?en parler �, bien s�r, l?adjointe au patrimoine, Dani�le POURTAUD ; il y a une n�cessite de faire un inventaire ; c?est mon premier point.

Le deuxi�me point sera plus �cologique et plus environnemental. Il se trouve que les m�thodes de consolidation ont nettement �volu� depuis les ann�es soixante. On �tait bas� sur des consolidations traditionnelles, en piliers calcaires utilisant la pierre de la carri�re, ce qui avait le gros avantage de pouvoir circuler en carri�re pour pouvoir v�rifier son �tat de stabilit� et, surtout, de ne pas d�tourner le ruissellement des eaux dans ces carri�res, car toute accumulation d?eau dans une carri�re de calcaire est dangereuse.

A partir des ann�es soixante-dix, nous sommes pass�s aux m�thodes de consolidation par injection de b�ton liquide. Il se trouve que ce b�ton liquide est principalement form� de cendres des centrales d?incin�ration des d�chets. J?ai eu l?occasion, et je les ai transmis � l?�poque � l?Ex�cutif, c?�tait sous l?ancienne mandature, de contr�ler l?eau des carri�res � c�t� de ces injections sous un immeuble classique, confi� au C.R.EC.E.P., qui existait encore � l?�poque ; l?ing�nieur du C.R.E.C.E.P. m?avait rappel� en me disant : ?mais votre eau a nettoy� des d�chets industriels?.

Il se trouve que le haut de la nappe phr�atique qui affleure dans les carri�res, c?est l?unique nappe qu?il y a sous l?Ile-de-France, dans laquelle nous puisons l?eau, et que ces injections par coulis� polluent tr�s certainement cette nappe. J?avais eu l?occasion de demander des �tudes compl�mentaires sur ce sujet, je n?ai jamais r�ussi � les obtenir.

Ces injections ne manquent pas que de poser ce probl�me de pollution de la nappe, mais �galement le probl�me du ruissellement et de l?accumulation d?eau non ma�tris�e, ce qui s?est pass�, par exemple, sous la Z.A.C. ?Al�sia-Montsouris?, qui �tait enti�rement inject�e et o�, aujourd?hui, des d�sordres apparaissent du fait de ces �coulements.

Il y a un sujet carri�re ; le probl�me des carri�res, c?est que c?est en sous-sol et que dans la psychologie humaine, le sous-sol n?existe pas. Il est impressionnant, par exemple, de voir dans les cahiers des charges d?�co-construction que rien ne concerne les consolidations d?un immeuble. Vous pouvez construire un immeuble en bois et en paille en surface et injecter un b�ton ultra-polluant en sous-sol, ce n?est pas norm�, dans aucun cahier des charges.

Il y a un sujet carri�re � Paris? Je le comprends bien, Madame LEPETIT, avec le sujet transports, vous avez largement assez de travail pour vos jours, vos nuits et vos vacances, mais l?Inspection des carri�res demande une attention particuli�re, demande un travail, aussi bien d?un point de vue patrimonial que d?un point de vue �cologique sur ces consolidations et je vous serais vraiment extr�mement reconnaissant de le prendre en consid�ration et je suis vraiment � votre disposition pour venir � toutes les r�unions, comit�s de pilotage ou discussions avec l?Inspection pour essayer de les convaincre de la n�cessit� de faire quelque chose.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur DUTREY.

Pour vous r�pondre, la parole est � Mme Annick LEPETIT.

Mme Annick LEPETIT, adjointe, au nom de la 3e Commission. - Merci, Madame la Maire et, surtout, merci � Ren� DUTREY de nous faire partager sa connaissance des sous-sols parisiens et principalement des carri�res, mais je suis s�re qu?il va me rester encore un petit peu de temps pour, justement, travailler avec vous sur ce sujet tout � fait passionnant.

Je retiens, bien �videmment, cette id�e d?inventaire � faire dans les carri�res, m�me s?il existe un Atlas du Paris souterrain ; sans doute l?avez-vous lu, en avez-vous pris connaissance, il est tout � fait int�ressant.

Mais je tenais quand m�me � vous rassurer, les services de la DVD connaissent plut�t assez bien le sous-sol. Croyez-moi, ils le connaissent bien, puisqu?� chaque fois que nous entamons des travaux � Paris, quels que soient les travaux, nous commen�ons toujours par les r�seaux, ne serait-ce que, �videmment, pour l?installation du tramway o� la moiti� des travaux consistent en des travaux de sous-sols et de r�seaux.

Cela n?emp�che pas qu?on se penche encore davantage sur le sous-sol de notre ville et, surtout, sur l?histoire de la construction de Paris, qui est passionnante et qui, j?en suis s�re, passionne tous les �lus que nous sommes.

En tout cas, pour revenir juste un instant � ce projet de d�lib�ration que je vous propose de voter, il s?agit simplement de signer une nouvelle convention d?occupation avec la S.E.A.D.A.C.C., qui est une association qui, depuis 1992, occupe les anciennes carri�res des Capucins, qui sont, vous l?avez dit, situ�es sous l?h�pital Cochin. C?est vrai qu?il y a peu de publics accueillis, pour des raisons, tout simplement, de s�curit�. Nous poursuivons notre travail, notamment par le biais de cette convention avec la S.E.A.D.A.C.C., dont je rappelle qu?elle s?appelle la Soci�t� d?�tudes et d?am�nagement des anciennes carri�res des Capucins, et cela concerne trois arrondissements : le 5e, le 13e et le 14e.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Maire.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 20.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l?unanimit�. (2012, DVD 20).

Merci, mes chers coll�gues.

Mars 2012
Débat
Conseil municipal
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