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31 - 2012, DAC 62 - Implantation d’une stèle à la mémoire des victimes de l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra dans le square de la Trinité (9e).

31 - 2012, DAC 62 - Implantation d?une st�le � la m�moire des victimes de l?incendie de l?h�tel Paris-Op�ra dans le square de la Trinit� (9e).

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DAC 62. Il s?agit de l?implantation d?une st�le � la m�moire des victimes de l?incendie de l?h�tel Paris-Op�ra dans le square de la Trinit�.

Madame V�RON, vous avez la parole, pour cinq minutes.

Mme Pauline V�RON. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, c?est avec �motion que je vous invite � voter cette d�lib�ration proposant l?implantation d?une st�le � la m�moire des victimes de l?incendie de l?h�tel Paris-Op�ra.

Dans la nuit du 15 avril 2005, l?incendie le plus tragique qu?ait connu le 9e arrondissement et l?un des plus meurtriers qu?ait connu Paris se d�clare dans l?h�tel Paris-Op�ra, 76, rue de Provence.

Cet h�tel accueille essentiellement des familles immigr�es, log�es par le Samu social, et aid�es financi�rement par la Ville.

Vers 2 heures du matin, le feu et les fum�es se propagent par l?unique escalier du b�timent, pi�geant dans leur sommeil les 76 habitants.

Je n?oublierai jamais cette nuit tragique. Elue de permanence, j?arrive sur place vers 3 heures du matin. D?ores et d�j�, huit morts sont d�nombr�s. Au petit jour, 24 personnes dont 11 enfants sont mortes et plusieurs autres sont gravement bless�es. Un vingt-cinqui�me d�c�s viendra alourdir la liste des disparus.

Les victimes sont s�n�galaises, ivoiriennes, alg�riennes, portugaises, ukrainiennes et am�ricaines.

Au cours de la nuit, les plus hautes autorit�s de la Ville et de la R�publique arriveront sur place : tr�s vite, bien s�r, Jacques BRAVO le Maire du 9e arrondissement et Bertrand DELANO�, le Maire de Paris, puis le Pr�fet de police, le procureur de la R�publique et le ministre de l?Int�rieur de l?�poque.

Les moyens humains et techniques d�ploy�s sont � la hauteur du drame. Plusieurs casernes de pompiers, dont celle de la rue Blanche, sont mobilis�es ainsi que la police, la s�curit� civile, le Samu et le Centre d?action sociale de la Ville, notamment.

Au petit matin, le Maire du 9e arrondissement d�cide d?ouvrir la mairie aux familles endeuill�es et traumatis�es. Ce sont nos concitoyens du 9e, ce sont les enfants des �coles du 9e, la mairie leur est bien �videmment ouverte.

La salle du Conseil est transform�e en lieu d?attente, en lieu de deuil, mais aussi de vie, car tous les enfants pr�sents l?animent et, pour eux, la vie continue.

Il faut savoir que, sept ans apr�s les faits, le proc�s n?a toujours pas eu lieu, ajoutant � la douleur des familles pour qui, de ce fait, il n?est pas possible de faire compl�tement le deuil.

Il est vraiment temps que justice soit faite. Combien de temps la justice va-t-elle encore attendre ? Ces familles ont droit comme toutes les autres � un proc�s et � un proc�s � la hauteur du drame.

Je sais que l?Association des Victimes de l?Incendie de l?h�tel Paris-Op�ra se bat pour cela et pour ne pas revivre ce qui s?est pass� au moment du proc�s de l?incendie du boulevard Auriol.

Je salue d?ailleurs la pr�sence aujourd?hui dans les tribunes du vice-pr�sident de cette association, M. IKHLEF.

Chaque ann�e, l?association organise � la date anniversaire une c�r�monie de comm�moration sur le lieu de l?incendie rue de Provence. Ce lieu, certes charg� d?�motion, est toutefois peu propice � la comm�moration et au recueillement compte tenu de son implantation, de son emplacement.

En effet, au c?ur du quartier des grands magasins, il est bien souvent perturb� par le brouhaha incessant de l?activit� commerciale.

Aussi, j?ai propos� � l?association d?implanter une st�le � la m�moire des victimes dans le square de la Trinit�, place d?Estienne-d?Orves, qui est � la fois un lieu calme et qui �tait le lieu de jeu des enfants disparus.

Je tiens � remercier particuli�rement le Maire de Paris d?avoir soutenu d�s le d�but ce projet. C?est donc ensemble, mairie de Paris, mairie du 9e arrondissement et association des victimes que nous avons men� � bien ce projet de st�le � la m�moire des 25 victimes de l?incendie dans le square de la Trinit�.

Le texte de la st�le sera le suivant :

?Aux 25 victimes de l?incendie de l?h�tel Paris-Op�ra, 76 rue de Provence � Paris 9e, survenu le 15 avril 2005. Ce parc �tait le lieu de vie pour les familles de l?h�tel et l?aire de jeu des 11 enfants emport�s par cet incendie?, suivi de la liste des 25 victimes et de leur �ge.

Cette st�le permettra aux familles des victimes de pouvoir se recueillir sereinement dans un endroit d�di�.

Elle nous permet �galement d?honorer la m�moire des femmes, des hommes et des enfants qui ont disparu dans cet incendie et que nous avons toujours consid�r�s comme des concitoyens du 9e arrondissement � part enti�re, quel que soit leur statut, et notamment quel que soit leur statut administratif.

Je ne les oublie pas, nous ne les oublions pas et cette st�le en est le t�moignage.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.

Monsieur Ian BROSSAT, vous avez la parole.

M. Ian BROSSAT. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, le 15 avril prochain, nous comm�morerons le septi�me anniversaire de l?un des plus terribles incendies des derni�res d�cennies � Paris.

Il s?agit - et Pauline VERON vient d?en parler - de l?incendie de l?h�tel Paris-Op�ra situ� au 76 rue de Provence dans le 9e arrondissement.

Le feu y a pris la vie de 25 personnes, dont 11 enfants, en pleine nuit, vers 2 heures 10 du matin. 51 autres ont �t� bless�es.

Chaque ann�e, les familles des victimes se r�unissent pour se souvenir ensemble de cet �v�nement. Nous voulons nous associer � la m�moire de cette trag�die par l?implantation d?une st�le dans le square de la Trinit� pour ne jamais oublier ce drame qui n?a malheureusement pas �t� le seul en 2005. Comme vous le savez, deux autres incendies ont eu lieu cette ann�e-l� dans des h�tels du m�me type, provoquant en tout la mort de 50 Parisiennes et Parisiens.

L?h�tel Paris-Op�ra �tait un lieu de pr�carit�, et ce drame nous rappelle que le mal-logement tue encore aujourd?hui. 3 millions et demi de Fran�ais sont mal log�s. L?�le-de-France � elle seule comptait 406.000 demandeurs de logements sociaux en 2010. � Paris, ils sont 120.000 avec en moyenne 40.000 nouvelles demandes chaque ann�e.

Cette grave p�nurie de logements et la pr�carit� qu?elle entra�ne p�sent lourdement sur les familles concern�es. Elles p�sent plus encore si l?on aggrave leur situation en r�duisant le financement de l?h�bergement d?urgence ou en en limitant la dur�e en baissant les aides � la pierre et donc, la construction du logement social, comme l?�tat vient de le faire une nouvelle fois.

En 2009, les services sociaux de la Ville ont vers� 23 millions d?euros pour loger 1.200 familles dans des h�tels sociaux, dont le quart environ dans le 18e arrondissement.

Nous voyons ici � quel point le logement est une question essentielle, et je pense que le vote de cette d�lib�ration est l?occasion � la fois de comm�morer le drame qui s?est produit, de dire que nous n?oublions pas ceux qui sont morts cette nuit-l�, de dire aussi � quel point le logement, dans les ann�es qui viennent, doit �tre une priorit� absolue ; c?est le cas � Paris, ce devra �tre le cas au niveau national, je l?esp�re, tr�s vite.

Je vous remercie.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur BRAVO, maire du 9e arrondissement, vous avez la parole.

M. Jacques BRAVO, maire du 9e arrondissement. - Chers coll�gues, il arrive qu?on nous demande ce qui nous a marqu� pendant l?exercice de notre mandat, aux uns et aux autres, et on cherche des souvenirs positifs.

Avec Pauline V�RON et tous les coll�gues de l?arrondissement, cette nuit du 15 avril 2005 est certainement la chose qui restera la plus pr�gnante.

En quelques mots, je voulais simplement dire que je suis tr�s fier de l?engagement de Pauline VERON depuis cette fameuse nuit pour essayer de faire le maximum. C?est un comportement qui honore toute notre Assembl�e, et je tenais � le dire.

Merci.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame VIEU-CHARIER, vous avez la parole.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe, au nom de la 9e Commission. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l?�loquence, l?argumentaire et l?�motion du pr�sident BROSSAT, de Monsieur le Maire BRAVO et de Mme V�RON suffisent dans cet h�micycle � dire tout l?avis favorable que nous pouvons tous porter � cette m�moire des victimes et � l?�rection de cette st�le.

Donc c?est un avis �videmment favorable.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 62.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l?unanimit�. (2012, DAC 62).

Mars 2012
Débat
Conseil municipal
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