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7 - 2002, ASES 171 G - Subvention à l'association "Suicide écoute" (14e). - Montant : 3.049 euros


M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration ASES 171 G, qui est page 6 de l'ordre du jour. Il traite d'une subvention � l'association "Suicide �coute" dans le 14e arrondissement. Son montant est de 3.049 euros.
Mme V�ronique DUBARRY souhaite intervenir et M. LHOSTIS lui r�pondra.
Mme V�ronique DUBARRY. - Le suicide fait pr�s de 11.000 morts par an et il y a pr�s de 160.000 tentatives de suicide. C'est, apr�s la route, la deuxi�me cause de mortalit� dans la tranche d'�ge 15-24 et la premi�re cause de mortalit� chez les 25-34 ans, le taux de suicide chez cette tranche d'�ge ayant quadrupl� ces derni�res ann�es. Pour les personnes �g�es, ce taux augmente de fa�on inqui�tante avec pr�s de 3.000 morts en 1999 chez les plus de 65 ans.
Malgr� ces chiffres, le suicide et la tentative de suicide restent encore des sujets tabous. Si le suicide pose la question du libre arbitre et de la dignit� de chacun d'entre nous, il pose aussi la question du traitement de la souffrance mentale et sociale et la r�ponse que la soci�t� y apporte.
Le geste suicidaire r�v�le cette souffrance et personne ne peut se r�signer � ce qu'un �tre humain envisage de se donner la mort, c'est un d�ni de solidarit� et de coh�sion sociale.
Ainsi la pr�vention du suicide n'est pas seulement une question m�dico-sociale, elle concerne la soci�t� dans son ensemble, elle renvoie � ce que nous faisons de notre soci�t�, de notre capacit� � vivre ensemble, � entendre les souffrances engendr�es par une soci�t� de plus en plus dure. Ce n'est pas un hasard si le taux de suicide chez les adultes a particuli�rement progress� ; la privation d'emploi notamment plonge l'individu dans le d�sarroi, la perte d'estime de soi et l'isolement.
Certaines conduites, comme la toxicomanie ou les passages � l'acte violent, que notre soci�t� d�signe comme vectrices d'ins�curit� sont souvent des r�v�lateurs de ces souffrances et par-l� m�me soulignent leur manque de prise en charge sociale ou psychologique.
Le suicide nous renvoie � des questions soci�tales telles que le travail ou le non-travail, l'isolement social et affectif, les discriminations, la pr�carisation, etc.
Oui, il faut pr�venir en aidant les associations, comme nous le propose ce projet de d�lib�ration, associations qui agissent quotidiennement aupr�s de tous les publics. Mais allons plus loin, acceptons de voir ce que nous aimerions cacher, parlons de ces souffrances engendr�es par notre soci�t�, de ces jeunes qui ne trouvent plus leur place, de ces adultes qui n'arrivent plus � trouver de sens � leur vie, de ces personnes �g�es seules face � la souffrance et � la mort...
Pr�venir c'est agir sur diff�rents fronts : l'aide aux associations qui favorisent l'�coute et la prise en charge psychologique ; la r�flexion sur la cr�ation de nouveaux lieux d'�coute, l� o� la souffrance se r�v�le, �coles ou A.N.P.E., Centres d'action sociale, etc. Il s'agit aussi de red�ployer les moyens de la psychiatrie � Paris, qui a perdu, rappelons-le, une grande part de ses moyens en cinq ans, ce qui permettrait une am�lioration du suivi des personnes en crise ou ayant d�j� fait une tentative de suicide, la r�cidive �tant particuli�rement importante au cours de douze mois suivant la premi�re tentative. Et enfin pour les plus �g�s, la cr�ation de cellules de pr�vention du suicide en g�rontologie � l'image de celle cr��e � Bourg-en-Bresse.
Il faut �galement s'attaquer aux causes en favorisant le d�veloppement de la mise en r�seau des diff�rents intervenants (travailleurs sociaux, associatifs b�n�voles ou professionnels, psychologues ou psychiatres) et de la prise en charge psychologique aupr�s des plus d�munis en s'inspirant du travail effectu� par les "Equipes mobiles psychosociales de jour" et, afin de rompre l'isolement, en favorisant les actions interg�n�rationnelles en promouvant la transmission des savoirs.
Nous nous f�licitons que la Ville annonce dans son budget primitif de fonctionnement le lancement d'une campagne de pr�vention du suicide chez les jeunes, mais la pr�vention du suicide doit aller au-del� de cette tranche d'�ge. La pr�vention du suicide doit �tre affich�e clairement comme une priorit� d�partementale dans le cadre de la prise en compte des conduites � risques. En f�vrier prochain se tiendront les Journ�es nationales annuelles de la pr�vention du suicide, nous esp�rons que Paris sera l'un des partenaires privil�gi�s de cet �v�nement.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame DUBARRY.
M. LHOSTIS a la parole pour vous r�pondre.
M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Pr�sident, Madame la Conseill�re, c'est peu de dire que je partage pour l'essentiel, m�me pour la quasi-totalit�, vos propos.
D'abord sur le constat, bien �videmment vous avez soulign� que nous nous sommes engag�s dans une approche de soutien aux associations, pas seulement � celle dont il est question aujourd'hui, mais � d'autres.
Vous avez soulev� ensuite un certain nombre de probl�matiques en mati�re de sant� mentale, bien que vous le savez, je crois qu'on y reviendra plus tard dans le d�bat, cette question ne soit pas du ressort de la Ville ou du D�partement. Ceci �tant, j'ai d�cid� de proposer l'organisation d'une rencontre parisienne de sant� mentale, le 29 janvier prochain. Plusieurs groupes de travail pr�parent cette journ�e et �videmment nous essaierons d'aborder le maximum des aspects dont vous parlez. Le fait de faire se rencontrer dans un dispositif comme celui-ci un certain nombre, m�me la quasi-totalit� des intervenants de ce secteur, permettra � la fois de croiser les exp�riences, peut-�tre d'aider � esquisser ou � conforter les r�seaux que vous appelez de vos v?ux.
Bien �videmment pour ce qui concerne les questions du suicide, toutes les initiatives, la Ville en sera �videmment partenaire et nous avancerons dans ce domaine. Donc tout � fait d'accord avec vos remarques, mais je crois qu'il faut vraiment souligner avec force que cette question de la sant� mentale doit �tre prise dans toutes ses dimensions par les pouvoirs publics et que l'initiative que nous prenons n'est pas une initiative dirig�e contre quelques personnes ou activit�s d�j� exerc�es, mais pour permettre les rencontres qui n'existent pas aujourd'hui et ce dont se plaignent la plupart des intervenants de ce secteur. Nous esp�rons que cette premi�re journ�e puisse - c'est une premi�re, cela n'a jamais exist� - sous l'initiative de la Ville de Paris, permettre un croisement des exp�riences.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur LHOSTIS.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 171 G.
Qui est pour ?
Qui est contre ?
Qui s'abstient ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, ASES 171 G).

Octobre 2002
Débat
Conseil général
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