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23 - 2011, DDEEES 140 G - DPE 101 G - Subvention (264.750 euros) et convention avec l'association Coup de Main (93300) pour la création d'une ressourcerie-recyclerie expérimentale dans le 20e arrondissement. Vœu déposé par les groupes Communiste et élus du Parti de Gauche et E.E.L.V.A. relatif à la mise en œuvre du volet expérimental de la ressourcerie (20e).

23 - 2011, DDEEES 140 G - DPE 101 G - Subvention (264.750 euros) et convention avec l'association Coup de Main (93300) pour la cr�ation d'une ressourcerie-recyclerie exp�rimentale dans le 20e arrondissement. V?u d�pos� par les groupes Communiste et �lus du Parti de Gauche et E.E.L.V.A. relatif � la mise en ?uvre du volet exp�rimental de la ressourcerie (20e).

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DDEEES 140 G - DPE 101 G sur lequel les deux groupes Communiste et �lus du Parti de Gauche d'un c�t� et E.E.L.V.A. de l?autre, ont d�pos� la proposition de v?u n� 12 G.

Il s'agit de la ressourcerie du 20e arrondissement.

Je donne d'abord la parole � Mme Katia LOPEZ, pour 5 minutes.

Mme Katia LOPEZ. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Quatre nouvelles ressourceries sont en projet � Paris pour 2012 et je me r�jouis d'apprendre qu'il y aura bient�t une ressourcerie-recyclerie exp�rimentale dans le 20e arrondissement.

Ce sera un lieu o� seront d�pos�s, valoris�s, recycl�s, puis vendus les objets d�pos�s par les particuliers qui le souhaitent. Je suis aussi tr�s satisfaite d'apprendre qu'un accompagnement de qualit� sera assur� par l'association "Coup de main", membre du r�seau Emma�s. Cette association est pr�sente et active depuis 95, notamment � Paris, Montreuil et Saint-Ouen. Elle g�re d�j� deux chantiers d'insertion employant 30 personnes.

Cet accompagnement adapt� aux personnes fragiles et en difficult� est essentiel pour r�ussir leur acc�s � l'emploi. Car une ressourcerie, c'est du recyclage d'objets et de l'originalit�, mais cela peut �tre aussi une tr�s belle passerelle d'insertion.

Dans ce cas, jusqu'en 2012, la ressourcerie se propose de fonctionner d'abord gr�ce � 10 emplois, dont 7 en contrat unique d'insertion. 30 postes devraient ensuite �tre cr��s en 2012, 15 en contrat aid� et 15 en contrat d'insertion. Je m'en r�jouis.

Mais je me pose aussi certaines questions.

Ma premi�re : comment et combien de ces contrats d'insertion sont-ils tourn�s vers les biffins, vendeurs � la sauvette d'objets r�cup�r�s dans tout Paris ?

Lors des comptes rendus municipaux dans nos arrondissements, les ressourceries sont souvent pr�sent�es comme des lieux o� il serait pertinent d'employer les biffins. Ne l'oublions pas : ces vendeurs � la sauvette ont beaucoup d?exp�rience dans la collecte et dans la vente, certes peut-�tre moins dans le recyclage.

Ma deuxi�me pr�occupation, c'est cette exp�rimentation, qui porterait sur l'activit� de vente dite r�gul�e, et je cite ici le projet de d�lib�ration : "avec une r�mun�ration des vendeurs".

Quelle sera cette r�mun�ration ? Un prix d'achat ? Un temps de travail ?

Enfin, ma troisi�me pr�occupation est de trouver, non pas une seule, mais bien plusieurs solutions p�rennes aux difficult�s �conomiques de ces populations et � la biffe qui en d�coule.

Cette prochaine ressourcerie est une solution qui permet de satisfaire la population riveraine et la population en mal d'emploi. Mais ce n'est qu'une solution parmi tant d'autres : elle n'est que partielle. Il me para�t important de le garder en m�moire et surtout, de mettre en place d'autres propositions pour encadrer la biffe.

Une autre solution a �t� �voqu�e au dernier Conseil, concernant les march�s aux puces : r�server un certain quota de places de march� � ces vendeurs, par exemple.

Ces solutions n'existent pas seules, elles se compl�tent.

Merci.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame LOPEZ.

Je donne la parole � Mme SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, comme Katia LOPEZ le rappelait pr�c�demment, on avance.

Nous avons, lors du pr�c�dent Conseil de Paris, fait avancer concr�tement la situation des biffins en int�grant un espace de 50 places au march� aux puces de la porte de Vanves.

Nous avons �galement travaill� et r�fl�chi sur l'opportunit� d'�tudier, lors du renouvellement de D.S.P. de march� aux puces la mise en place d'espaces r�gul�s d�di�s aux biffins.

Nous avons aussi travaill� sur la suggestion de mettre en place des places de biffins sur les vide-greniers.

Et avec ce projet de d�lib�ration, nous allons enfin permettre l'exp�rimentation d'un nouveau projet, celui de la ressourcerie, sur laquelle notre Conseil a par ailleurs ant�rieurement d�lib�r�.

Il est enfin temps de sortir de l'impasse de la r�pression sur les march�s des biffins, ou nomm�s par certains march�s de la mis�re, ou march�s sauvages.

Je ne reviendrai pas sur l'int�r�t �cologique et social de la biffe, de la r�cup?, du recyclage des objets, car nous avons d�j� largement d�battu de ces questions-l�.

Mais comme l'a d�clar� Mme Olga TROSTIANSKY dans un article de journal samedi dernier, il est vrai qu'on avance au pas alors qu?il faudrait aller plus vite.

Alors, la question que je souhaiterais vous poser, c?est que ce projet de ressourcerie, bien s�r, nous le soutenons, mais au-del� de l'int�r�t du projet qui va permettre la cr�ation de 15 emplois d'insertion et de 15 emplois C.D.D.I., cette ressourcerie va-t-elle r�ellement contribuer � d�sengorger la situation des march�s dits sauvages de Belleville, de la porte de Bagnolet, de la porte de Montreuil, ainsi que l'afflux que le carr� des biffins de la porte de Montmartre n'arrive manifestement pas � satisfaire ?

Concr�tement, la question qu'on doit se poser, et ce � quoi nous devons collectivement travailler, c?est : ce projet, comment peut-il contribuer � r�duire les d�sengagements engendr�s pour les riverains et commer�ants sur ces diff�rents endroits ? Et comment permettre r�ellement aux biffins de survivre mieux, de cesser d'�tre traqu�s par les policiers et de voir leur maigre butin confisqu� et d�truit lors de ces interventions r�p�t�es ?

Alors si la perspective de cr�ation de ces 30 contrats ne saurait impacter la situation � la hauteur des enjeux pos�s, bien s�r nous les soutenons. Mais ce qui est int�ressant dans cette d�lib�ration, c?est que le projet pr�voit �galement qu'une "exp�rimentation sera �galement mise en ?uvre dans le cadre d'une activit� de vente r�gul�e avec r�mun�ration des vendeurs".

Bien s�r, je rejoins les interrogations de Mme Katia LOPEZ, et � travers le v?u que nous pr�sentons conjointement, le groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche et le groupe E.E.L.V.A., nous souhaitons exprimer des exigences qui sont d'autant plus l�gitimes quand on lit les sommes quand m�me assez cons�quentes allou�es � ce projet, et l'importance du sujet.

Donc on demande tout d'abord qu'il y ait un comit� de suivi de l'exp�rimentation de l'activit� de vente r�gul�e qui pr�voit la r�mun�ration des vendeurs, que ce comit� de suivi soit vraiment constitu�, qu'il associe l'ensemble des acteurs locaux int�ress�s : conseillers de quartier, associations de riverains, mais aussi les associations de biffins et les citoyens engag�s � leurs c�t�s, mais �videmment, �galement, les collectivit�s locales concern�es, dont les communes limitrophes.

Vous savez, les biffins sont des citoyens comme vous et moi, et ils se sont organis�s, structur�s en association, en collectif, et il faut absolument que leur parole et leur implication dans ces projets soient recherch�e.

Je vous rappelle par ailleurs que la d�lib�ration de pr�figuration de cette ressourcerie que nous avons adopt�e en juillet 2011 pr�voyait la mise en place d'un comit� de pilotage. Mais ce comit� de pilotage ne s'est toujours pas tenu � ma connaissance, et il serait temps qu'il le soit et que les premiers int�ress�s, les biffins, puissent y �tre associ�s.

Alors, il y a ne serait-ce qu'une semaine, enfin, "Emma�s coup de main" a fait une premi�re rencontre avec des repr�sentants du comit� de soutien aux biffins. Je remarque, m�me si elle est tardive, une volont� de r�fl�chir et de travailler en commun, mais c'est vrai que ce v?u permettra dans un premier temps de bien marquer que notre volont� est conjointe l�-dessus.

Mais nous demandons aussi qu'un objectif fix� correspondant � l'activit� de 100 places de march� soit recherch� afin de contribuer significativement � d�sengorger les march�s informels de Belleville, porte de Montreuil et Bagnolet, comme le souhaitent riverains et biffins.

Quand on dit : "un objectif correspondant � l'�quivalent de l'activit� de 100 places", cela laisse ouvert plein de possibilit�s. Cela veut dire, soit dans le cadre de l'achat des objets que les biffins ram�neraient, on soit dans un mod�le �conomique qui permet l'activit� �quivalant � 100 places biffins. Cela ne veut pas forc�ment dire uniquement la perspective d'un carr� des biffins accol� � la ressourcerie. Il y a plein de possibilit�s diverses : nous pouvons y travailler et y r�fl�chir.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Il faut conclure, Madame.

Mme Danielle SIMONNET. - Mais que dans ce comit� de pilotage, on se donne, vu l'argent que nous y mettons, et vu que dans les discours, partout nous disons bien et nous valorisons la ressourcerie comme un moyen de r�pondre au probl�me des march�s dits de la mis�re ou dit des biffins, qu'on se donne un objectif qui concr�tement va agir dessus.

Voil� l'esprit de ce v?u.

Il est temps que les lignes bougent aussi dans l?Est de Paris sur ce sujet, dans la petite couronne, parce que tout le temps perdu est du temps de r�pression subi pour les biffins et du temps de d�sagr�ments subis par les riverains. Il faut absolument, enfin, qu'on s'en sorte. Je vous remercie.

Nous voterons donc pour ce projet de d�lib�ration, mais on souhaite le soutien de ce v?u concret.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame SIMONNET.

Je donne la parole � Mme Fr�d�rique CALANDRA, pour cinq minutes au maximum.

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Mme SIMONNET a raison de citer la presse, qui est effectivement une source toujours tr�s fiable d'analyse et d'information, comme le dit fr�quemment M. M�LENCHON.

C'est vrai que, si vous voulez, sur ces sujets, on a raison de citer la presse, qui dit tout et � peu pr�s son contraire.

Sur la question des biffins, Mme SIMONNET a raison : la question du carr� aux biffins de Montmartre et de la porte de Vanves ne r�soudra pas la question.

D?ailleurs, si on en cr�e un dans le 20e, cela ne r�soudra pas la question. Si on en cr�e un dans le 19e arrondissement en plus, cela ne la r�soudra pas non plus. Si on en cr�e un dans chaque arrondissement de Paris, cela ne la r�soudra toujours pas. Pour la simple et bonne raison qu'il y a un �norme appel d'air aujourd'hui vis-�-vis de toute une population en grande d�tresse, en grande pr�carit� et en grande pauvret�, que la question n'est �videmment pas, et je ne l'ai jamais dit, et personne ne l?a dit ici, sauf peut-�tre � droite, de ne se pr�occuper que de r�pression.

La question est : qu'est-ce que c'est exactement que fournir un avenir � des personnes en leur disant que leurs seules perspectives, c'est de r�cup�rer des choses dans les poubelles, de vendre sur des march�s sans que cela cr�e un salaire suffisant, sans que cela permette d'avoir acc�s au logement et sans que cela permette d'avoir acc�s � des minimum sociaux ?

Pardonnez-moi, je vais dire des choses claires. Dans ce m�me article, puisque Mme SIMONNET le cite, il y a un biffin, un vrai biffin, pas les personnes dont elle parle � Belleville et � la porte de Montreuil - ce ne sont pas des biffins, je l'ai dit un million de fois et je le redis -, cette personne dit : en r�alit�, les chiffonniers, les gens qui viennent vendre la nuit � la porte de Montmartre nous font de la concurrence d�loyale.

Quel est le probl�me ? C'est qu'il y avait des biffins, il y en a toujours eu une petite centaine � la porte de Montreuil, entre cinquante et cent, et entre cinquante et cent � Belleville, il y avait des gens qui compl�taient des ressources, soit des petites retraites, soit des minima sociaux, par le revenu de la vente de ce qu'ils trouvaient, soit en chinant, soit en faisant effectivement du recyclage.

Ces personnes ont fui depuis bien longtemps les trottoirs de Belleville et de la porte de Montreuil, parce qu'aujourd'hui il existe un march� sauvage qui n'a rien � voir avec les biffins. Mme SIMONNET dit qu'ils se sont organis�s, mais c'est faux, parce que le comit� des biffins d'Ile-de-France est une structure totalement artificielle, compos�e par des politiques et des associatifs qui ne sont pas des biffins eux-m�mes.

La preuve en est que la personne cit�e dans l'article du "Parisien" est le seul biffin qu'il trouve jamais � interviewer, qui est un monsieur d'origine tunisienne, que je connais par c?ur, et qui est biffin dans le 18e arrondissement � la porte de Montmartre depuis des ann�es et qui n'est pas du 20e arrondissement.

Pour la simple et bonne raison que les biffins de l'Est parisien ne sont pas des biffins, ce sont soit des personnes d'origine roumaine ou de l'Est de l'Europe, soit des gens du grand Sud saharien, soit des Chinois sans papiers, qui sont chass�s par la mis�re et par des politiques ultra r�pressives dans leurs pays d'origine, et qui se retrouvent sur nos trottoirs avec comme seule solution de vendre ce qu'ils trouvent dans les poubelles.

Le probl�me, c'est que la vente ne leur procure pas, en aucun cas, un revenu suffisant pour s'ins�rer dans la soci�t� fran�aise, c'est-�-dire acc�der � un logement, avoir un v�ritable statut, relever de la s�curit� sociale, etc. Je ne comprends pas qu'on puisse trouver qu'il soit un avenir d�cent, notamment aux partis de gauche et chez "Europe Ecologie - Les Verts", de confiner des gens dans un lumpen-lumpen-lumpenprol�tariat � vie?

Je vous le dis, ce ne sont pas des solutions d'avenir.

Mme SIMONNET fait semblant d'ignorer qu'un emploi d'insertion est un emploi qui est destin� � mettre quelqu'un � l'employabilit�, c'est-�-dire de le faire rentrer dans un circuit qui va ensuite lui permettre de trouver un autre emploi. Evidemment, trente emplois d'insertion, ce n'est pas trente emplois d�finitifs ; c'est une passerelle pour aller vers d'autres emplois.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Il va falloir conclure, Madame CALANDRA.

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Oui, Monsieur le Pr�sident, je vais conclure.

Deuxi�mement, au nom de quoi, les habitants de l'Est parisien devraient assumer � eux tous seuls un probl�me de pr�carit� qui touche toute l'Ile-de-France ?

Troisi�mement, Mme SIMONNET qui est souvent si prompte � �voquer les responsabilit�s de l'Etat et du Gouvernement SARKOZY en l'occurrence les n�glige et les oublie totalement. Pourquoi devrait-ce �tre de la seule responsabilit� du D�partement de Paris, un probl�me qui rel�ve de la responsabilit� de l'Etat, � savoir de la grande pr�carit� ? De la grande pr�carit� !

O� est le Pr�fet CANEPA que je n'ai pas vu une seule fois sur ce dossier depuis le d�but de cette affaire ? Si, il vient dans le 20e arrondissement quand il faut inaugurer des dispositifs tranquilles, qui fonctionnent, dans lesquels d?ailleurs le D�partement de Paris a mis beaucoup d'argent, et il oublie en g�n�ral de m'inviter dans ce cas-l�. Je n'ai pas vu une seule fois le Pr�fet CANEPA. Il n'est m�me pas venu participer � la table ronde que nous avons organis�e avec les communes limitrophes de Paris.

Et, Madame SIMONNET, est-ce que vous pouvez cesser de consid�rer que les seuls contribuables parisiens, les seuls habitants parisiens, qui sont les habitants les plus solidaires de France, ne serait-ce qu'au regard de ce qu'on appelle les aides facultatives du D�partement de Paris, pouvez-vous cesser de consid�rer qu'ils sont sans cesse coupables de d�faut de solidarit� ! Ils le sont beaucoup plus que ceux de tout le reste de l'Ile-de-France !

Maintenant je demande � ce qu'une juste r�partition des efforts soit faite et je demande la cr�ation de carr�s aux biffins dans le 16e arrondissement, dans le 7e arrondissement, dans le 8e arrondissement, dans le 5e arrondissement et que l'on cesse de renvoyer sans cesse aux populations les plus d�favoris�es de Paris la responsabilit� de la construction des logements sociaux, la responsabilit� de la solidarit� avec les plus pauvres?

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Il faut conclure, Madame CALANDRA.

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - De la responsabilit� de l'aide sociale aux plus pauvres, de la construction des centres d'h�bergement d'urgence !

Vous jouez le m�me jeu que la Droite parisienne. La v�rit�, c'est cela !

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Bien.

La derni�re intervenante est Mme Fabienne GIBOUDEAUX � laquelle je donne la parole.

Monsieur GAREL, si vous voulez bien �couter Mme GIBOUDEAUX, ce serait bien.

Mais vous pouvez sortir dans le couloir et vous battre !

Mme Fabienne GIBOUDEAUX. - Merci, Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues.

Ce projet de d�lib�ration qu'il nous est demand� d'examiner est, vous le savez, tr�s attendu et sa mise en ?uvre sera attentivement suivie.

En effet, ce projet de recyclerie et ressourcerie sur la porte de Montreuil contient un dispositif exp�rimental cens� constituer un �l�ment de r�ponse � l'�pineuse question des march�s informels et des d�sagr�ments qu'ils occasionnent, particuli�rement dans le 20e arrondissement, � Belleville, � la porte de Montreuil et � la porte de Bagnolet.

Apr�s la mise en ?uvre du carr� des biffins dans le 18e arrondissement, l'ouverture prochaine de l'espace biffin au sein des puces de la porte de Vanves, c'est donc la troisi�me initiative du D�partement de Paris pour tenter de r�guler un ph�nom�ne socio-�conomique que la crise ne fait que renforcer, comme en t�moigne l'article du "Parisien" du samedi 10 d�cembre consacr� � la tenue de march�s informels nocturnes.

Vous le savez, voici des mois que, face � ce ph�nom�ne, nous exhortons la collectivit� � mettre en ?uvre des solutions alternatives � la r�pression polici�re des vendeurs et de leurs clients.

Nous ne pouvons donc qu'approuver le lancement de ce dispositif exp�rimental, fut-il un �l�ment partiel de r�ponse au probl�me consistant � r�mun�rer les biffins en leur achetant les objets r�cup�r�s qu'ils apporteront ou en les int�ressant � leur vente en boutique.

Bien des questions restent pos�es sur le mod�le �conomique et juridique de ce dispositif qui reste tr�s largement � construire. C'est pourquoi nous avons souhait� dans un v?u qu'un comit� de suivi et d'�valuation soit cr��, afin d'accompagner cette exp�rimentation et s'assurer qu'elle r�pond aux besoins des principaux int�ress�s biffins et riverains.

Nous serons donc, nous aussi, vigilants sur la mise en ?uvre de ces dispositifs, en souhaitant qu'ils permettent � un nombre significatif de biffins d'y trouver une alternative � la vente � la sauvette.

Reste qu'il est �vident que ce dispositif ne suffira pas � r�soudre les difficult�s rencontr�es dans le 20e arrondissement et qu'avec les communes limitrophes il conviendra d'organiser, en concertation avec les riverains, des petits march�s de la r�cup�ration dans le 20e arrondissement et ailleurs.

La carence de l'Etat, son d�sengagement social ne devraient plus, formulons-en le v?u, constituer un obstacle dans les mois qui viennent. Nous pourrons alors reprendre � l'�chelle m�tropolitaine, avec le soutien de l'Etat, une question qui malheureusement ne se r�soudra pas sans la solidarit� des uns et des autres.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Madame GIBOUDEAUX.

Je donne maintenant, apr�s ces quatre interventions, la parole � Mme Olga TROSTIANSKY.

Mme Olga TROSTIANSKY, vice-pr�sidente, au nom de la 6e Commission. - Monsieur le Pr�sident, l'ensemble des oratrices ont soulign�, � juste raison, que les march�s � la sauvette figurent parmi les pr�occupations de notre collectivit� depuis plusieurs ann�es.

Monsieur le Pr�sident, le ph�nom�ne, comme en convient l'ensemble des oratrices, est complexe et demande de multiplier les exp�rimentations en fonction des lieux, des vendeurs et, ne les oublions pas, des acheteurs. Pas question non plus d'oublier les riverains qui, nous en sommes tous d'accord, ont droit � un environnement aussi propre que dans d'autres quartiers.

Apr�s le carr� aux biffins de la porte Montmartre et la possibilit� d'accorder des places aux biffins � la porte de Vanves, une troisi�me exp�rimentation vous est propos�e � ce jour. Confi�e � l'association "Coup de main", elle a pour but de cr�er, par la valorisation des d�chets, des activit�s qui soient sources de revenus et d'insertion pour les populations identifi�es sur l'arrondissement.

Ce projet, que nous avons travaill� avec mes coll�gues Mme Seybah DAGOMA et M. Fran�ois DAGNAUD, pr�sente le double avantage de cr�er un service de proximit� pour les habitants du quartier, favorisant la propret�, l'hygi�ne, le r�emploi, et de cr�er de l'activit� pour une population dans la plus grande pr�carit�, qui poss�de un savoir-faire pour travailler dans la branche du recyclage des d�chets.

Alors, certes, Monsieur le Pr�sident, l'objectif de 30 retours � l'emploi peut sembler d�risoire par rapport aux dizaines de vendeurs pr�sents sur les march�s � la sauvette, mais ce dispositif est lourd � mettre en place, il a demand� de longs mois de travail et se fixer imm�diatement un objectif beaucoup plus �lev� ne serait pas raisonnable.

Peut-�tre, avant de conclure, je voulais profiter de cette intervention pour saluer le travail du "Coup de main" qui, en dehors de ce projet, intervient sur d'autres op�rations d�licates comme l'accompagnement des familles Roms notamment.

Evidemment, on va faire le point en 2012, mais, en revanche, on ne peut pas s'engager au niveau du D�partement sur un objectif de 100 places de march�, donc ce que je propose au groupe Communiste et �lus du Parti de Gauche, c?est de retirer son v?u. Sinon, je proposerai un vote contre et je souhaiterais, �videmment, qu'on puisse voter ce projet de d�lib�ration � l'unanimit�.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci d'avoir donn� la d�cision de l'Ex�cutif.

M. Ian BROSSAT a la parole pour une explication de vote.

M. Ian BROSSAT. - Je voudrais d'abord revenir sur les propos qu'on a entendus tout � l'heure de la part de Mme CALANDRA qui, je vous le dis tr�s franchement, ont profond�ment choqu� les �lus de notre groupe. Je crois que Mme CALANDRA a manifestement un probl�me avec les �lus du Front de gauche, on ne traite pas de cette mani�re-l�, lorsqu?on est maire d'arrondissement, les �lus de notre groupe.

Vous savez que j'ai compt�, dans votre intervention, vous avez cit� huit fois Mme SIMONNET. Vous devez avoir un probl�me avec Mme SIMONNET, parce que vous l'avez cit�e, je le r�p�te, huit fois.

Puis, vous vous �tes permis �galement de citer notre candidat � l'�lection pr�sidentielle, Jean-Luc M�LENCHON. Je comprends, cela dit, que vous pr�f�riez parler de notre candidat que du candidat que vous d�fendiez il y a encore quelques mois, il est vrai qu'il ne l'est plus et on sait pourquoi, mais je crois qu?en tout �tat de cause, on n'a pas vocation ici � agresser les candidats que l'on soutient � l'�lection pr�sidentielle ! Ce n'est pas de cette mani�re-l� qu'on se respecte et qu'on fait fonctionner une majorit� !

Pour le reste, sur le fond?

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - C?est une explication de vote, Monsieur le Pr�sident !

M. Ian BROSSAT. - Permettez-moi de continuer !

Sur le fond?

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Un peu de calme !

M. BROSSAT a encore une minute pour terminer son explication de vote.

M. Ian BROSSAT. - Sur le fond, vous nous accusez, nous, de faire le jeu de la droite ; je trouve que c'est assez paradoxal. Vous savez, nous, quand on fait des interventions, et qu'on cite tel ou tel intervenant qui parle dans la presse, on ne cite pas sa nationalit�, vous avez parl� d'un monsieur tunisien, nous ne disons jamais : "tel ou tel monsieur est d'origine tunisienne", c'est hors sujet, et la r�alit�, c?est que nous, notre souhait sur ce sujet, c'est que des solutions soient trouv�es. Nous y avons contribu� dans le 18e arrondissement avec mon ami G�rald BRIANT qui est adjoint au Maire charg� des affaires sociales, nous le faisons dans le 14e arrondissement, parce que dans le 14e arrondissement, on a un maire d'arrondissement intelligent qui a compris comment est-ce qu?on peut travailler sur ce sujet, mais en tout �tat de cause, on ne parle pas de la mani�re dont vous avez parl� des �lus de notre groupe et je ne vous conseille pas de poursuivre sur cette voie-l� !

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Madame CALANDRA, vous avez �t� mise en cause ; une minute.

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Ecoutez, pardonnez-moi, mais, Monsieur BROSSAT, votre intervention est tout � fait mis�rable, je vous le dis? et surtout, elle reprend de bonnes vieilles m�thodes.

Alors, bien entendu, on ne cite jamais les origines des personnes ; c'�tait uniquement pour situer ce monsieur et pour que l'on sache de qui on parle.

Arr�tez ! C?est mis�rable !

Quant � M. M�LENCHON, je ne l?ai cit� que pour une raison, c?est qu?il cogne � bras raccourcis en permanence sur la presse, donc je trouvais assez cocasse que Mme SIMONNET cite la presse comme r�f�rence, en l'occurrence, parce qu?on ne peut pas toujours faire deux poids deux mesures.

Maintenant, je vais vous expliquer une chose, Monsieur BROSSAT.

Il s'est pass� une chose tr�s simple dans le 20e arrondissement : la population, les habitants se sont exprim�s ; ils se sont exprim�s dans une r�union o� il y avait plus de 500 personnes, ils se sont exprim�s sur la question, notamment, du carr� des biffins, et le probl�me, � un moment donn�, c'est une question de d�mocratie !

Alors, je ne sais pas si le maire du 14e est plus intelligent que moi, probablement, j'en conviens m�me volontiers. Je pense que le maire du 14e n'a pas le m�me probl�me que moi et, surtout, je sais que le carr� des biffins du 14e n'a pas du tout la m�me structure, puisqu'il va impliquer des biffins existants qui ont un vrai statut de biffin et, surtout, qui seront des gens habitant le 14e arrondissement.

Si vous demandez dans le 20e arrondissement � constituer un carr� des biffins avec des gens qui doivent faire la preuve qu'ils habitent le 20e, vous n'aurez personne, parce que ce n'est le cas de pratiquement aucune des personnes qui se situent sur le boulevard de Belleville ou la porte de Montreuil.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Madame CALANDRA, il faut conclure.

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Le probl�me, c'est que vous m�connaissez compl�tement ce ph�nom�ne, vous en faites un ph�nom�ne th�orique, rh�torique et symbolique. Il y a une r�alit� concr�te de la vie des gens et, � un moment donn�, on s'adresse � des vraies personnes, on ne s'adresse pas seulement � des tribunes, � des tribunaux et � des journaux, on s'adresse � des habitants !

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Madame CALANDRA, il faut passer au vote.

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Pardonnez-moi, Monsieur le Pr�sident, j'en finis l�.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Je vous pardonne tout ce que vous voulez sauf?

Mme Fr�d�rique CALANDRA. - Les habitants du 20e ont massivement demand� � ce que nous trouvions d'autres solutions.

Nous avons propos� des solutions alternatives dans le 20e arrondissement et, une fois de plus, pour la cinqui�me fois depuis le d�but de cette mandature, vous avez �t� d�fait politiquement et vous y revenez une fois de plus !

Vous me fatiguez et vous fatiguez les habitants du 20e !

Voil� o� je voulais en venir !

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Je vais maintenant donner la parole pour une explication de vote � Sylvain GAREL.

Je veux simplement vous dire, chers coll�gues, que nous �tions suppos�s aborder en formation de Conseil municipal un d�bat sur les voies sur berges � 17 heures et que, pour l'instant, nous sommes en train de prendre un retard s�rieux?

Mais je vous regarde, comme je regarde l'ensemble des bancs.

Monsieur GAREL, vous pourriez peut-�tre me dire si ceux qui ont d�pos� le v?u n� 12 G le retirent ou pas. Sinon, je propose que l'on passe au vote.

M. Sylvain GAREL. - Monsieur le Pr�sident, je vais revenir sur le fond de la question.

J'ai �cout� tout � l'heure Mme CALANDRA et l� je viens de l'entendre de nouveau. Il y a des choses quand m�me qui m?inqui�tent dans son discours. Elle parle des "gens", mais les biffins, ce ne sont pas des gens ? Ils n'existent pas ? C?est des gens qui sont transparents ? Vous dites aussi qu'ils n'habitent pas le 20e arrondissement, c?est peut-�tre vrai. Et alors ? Ils n'ont pas le droit de vivre ? Ils n?ont pas le droit d?essayer de survivre ? On n'a pas le droit de les aider parce qu'ils n'habitent pas le 20e arrondissement ? Qu?est-ce que c?est que ces consid�rations ?

Je ne vous parle pas du maire du 14e, c?est vous qui vous �tes exprim�e, et d'apr�s vous, il y a deux sortes de gens : il y a les gens du 20e et puis, il y a d'autres gens qui sont des gens m�chants.

Peut-�tre parce qu'ils n?ont pas le droit de vote ? Parce que, peut-�tre, qu?ils ne peuvent pas voter pour vous aux �lections ?

C'est �a, le probl�me ? Dans ce cas-l�, dites-le !

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Non ! Non ! Attendez !

M. Sylvain GAREL. - L'autre chose que je voudrais vous dire, c'est qu'il y en a assez de ce discours qui dit : "Ce n'est pas une solution, ce n?est pas une solution, ce n?est pas une solution".

Mais, vous n'en proposez pas, de solution ! Une ressourcerie, cela va aller pour 30 ou 40 personnes, on est pour, on l?a dit, mais cela ne va pas r�soudre le probl�me des biffins.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Monsieur GAREL, vous avez �puis� votre minute.

M. Sylvain GAREL. - Dans le 18e, on s?est affront� � ce probl�me-l�. On n'a pas trouv� une solution miracle mais on a arrang� grandement les choses.

Aujourd'hui, les gens qui protestaient, comme ils protestaient dans le 20e, ne protestent plus dans le 18e. On a trouv� un moyen de r�guler les choses.

Pourquoi vous n'essayez pas dans le 20e ? Pourquoi ce qui a �t� possible dans le 18e, ne serait pas possible dans le 20e ?

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Bien. Merci, Monsieur GAREL.

Une explication de vote de M. DUCLOUX. Je lui donne la parole.

M. Philippe DUCLOUX. - Monsieur le Pr�sident, quelques mots.

Je pense que le d�bat que l?on a eu au sein de ce Conseil, on s'est un petit peu emport�, compte tenu du sujet, mais quand on parle du 20e arrondissement, il y a le 11e, il y a le 18e, le 19e, et je pense que l'objectif commun est de faire en sorte que les arrondissements puissent travailler avec la Mairie centrale et avec l?Ex�cutif. C?est vrai que le projet qui nous est propos� va dans ce sens.

Donc, moi, je souhaite que, lorsque l?on a ce d�bat au sein de notre Conseil de Paris, on �vite de s'emporter sur des sujets aussi graves parce que ce qui compte, c?est l?int�r�t g�n�ral et l'int�r�t des gens qui vivent au sein de ces quartiers. Donc, l'objectif commun est de trouver des solutions et je souhaite, � travers mon propos, faire en sorte que l'on calme les esprits pour trouver les meilleures solutions dans l'int�r�t des habitants des quartiers de l?Est parisien.

C?est ce que je souhaitais dire comme explication de vote.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur DUCLOUX.

Chers coll�gues, nous passons au vote, apr�s ce climat un tantinet nerveux.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u n� 12 G, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ce v?u ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet DDEEES 140 G DPE 101 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt� � l'unanimit�. (2011, DDEEES 140 G - DPE 101 G).

Décembre 2011
Débat
Conseil général
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