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103 - 2011, DAC 758 - Signature d’avenants ou de conventions avec divers organismes pour l’attribution d’acomptes de subventions au titre de 2012.

103 - 2011, DAC 758 - Signature d?avenants ou de conventions avec divers organismes pour l?attribution d?acomptes de subventions au titre de 2012.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Nous encha�nons sur le projet de d�lib�ration DAC 758 relatif � la signature d?avenants ou de conventions avec divers organismes pour l?attribution d?acomptes de subventions au titre de 2012, sur lequel le groupe Centre et Ind�pendants a d�pos� l?amendement n� 114.

La parole est � M. CORBI�RE.

Alexis, c?est � vous, mon cher ami.

M. Alexis CORBI�RE. - A propos de la statue du d�put� Baudin ?

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Nous sommes pass�s sur les signatures d?avenants.

M. Alexis CORBI�RE. - On est d�j� sur le d�bat ? Voil�.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - On poursuit sur le d�bat de la la�cit�.

M. Alexis CORBI�RE. - Je vous en f�licite. Pardonnez-moi. Tout va tr�s bien.

Juste une question : j?ai combien de temps de parole ?

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Vous avez cinq minutes maximum.

M. Alexis CORBI�RE. - On est d?accord.

Pr�cis�ment, je rebondissais sur ce que disait notre coll�gue Yves POZZO di BORGO. C?est peu coutumier, j?ai �crit ce que je vous voulais dire parce que je souhaite que nous ayons une discussion sur ce sujet, sans outrance m�me si honn�tement, je tiens � le dire, ce qui se passe l� est grave, et j?esp�re que chacun le mesurera. Je crois que c?est une erreur fondamentale de pr�senter un tel v?u avec les arguments qui sont avanc�s.

Donc, o� r�side, selon moi, l?erreur de la demande faite au Conseil de Paris par le groupe Nouveau Centre par l?interm�diaire de ce v?u ? Je crois qu?elle est dans la confusion entre le respect de la libert� de croire et le respect des croyances. Le premier respect n?implique nullement le second. Lui seul a force de loi et il s?assortit d?ailleurs du respect de la libert� de ne pas croire.

Le second respect, celui du respect des croyances, lui, n?a pas � �tre requis par la loi. Les croyances, comme toutes les convictions, sont susceptibles de critiques comme d?ailleurs d?�loges. La libert� inclut, en effet, la libert� de critique, de satire, d?ironie, autant que celle de louanges et d?approbations.

Tout r�cemment, un film a fait l?�loge de religieux : ?Des hommes et des dieux?. Les multiples concours financiers dont il a dispos� ont-ils �t� mis en cause ? Les religieux int�gristes acceptent les �loges de leurs convictions mais pas les critiques. Or, aucune ?uvre n?a � �tre autoris�e ou entrav�e sur un tel crit�re, qui n?est pas d?ordre public et d�pend strictement de l?opinion de chacun.

Souvenons-nous � cet �gard de ce qui se passe quand la libert� de la culture n?est pas reconnue ni assur�e : Vatican II a supprim� en 1962 l?Index librorum prohibitorum, qui �tait la liste des livres interdits o� figuraient les ?uvres qui n?avaient pas l?heur de plaire � l?autorit� religieuse.

Veut-on r�tablir la censure et priver l?art des aides publiques qui lui reviennent ? Un archev�que s?�meut d?une pi�ce de th��tre ? Mais o� est le probl�me ? Faudra-t-il qu?il puisse �crire nihil obstat (rien ne s?oppose) sur les livres ou les sc�narios de th��tre qu?il veut bien tol�rer, comme au temps de l?ordre cl�rical de l?Ancien r�gime ?

G�n�ralisons. Si un citoyen peut exiger des entraves pour des productions culturelles qui le d�rangent, que va-t-il rester de la libert� d?expression et de cr�ation ? Voulons-nous donc revenir au temps de l?obscurantisme et de la censure des arts ? Victor Hugo, pourtant croyant, disait que le parti cl�rical n?a cess�, je le cite, ?de mettre un b�illon � l?esprit humain?. Lui-m�me, Victor Hugo, fut censur� sous la monarchie restaur�e, pour une pi�ce de th��tre, ?Marion Delorme?, jug�e trop critique � l?�gard du roi.

Il y a des si�cles, l?�glise interdisait � Galil�e d?affirmer le mouvement de la terre, que sa raison avait d�montr� dans le sillage de Copernic. L??uvre de Denis Diderot, ?La religieuse?, fut censur�e et mise � l?index. Certaines peintures de la Renaissance, hymne artistique � la beaut� du corps nu, �taient retouch�es sur ordre de l?�glise par des Braghettone, ces peintres appoint�s pour peindre des voiles sur les parties, dont Tartuffe disait : ?Cachez ce sein que je ne saurais voir, par de pareils objets la vue est offens�e?.

Voulons-nous revenir � de tels errements ? Ce n?est pas possible. La culture doit rester libre et b�n�ficier du soutien de la puissance publique. La culture est en effet ce qui fonde la libert� de l?homme, elle �mancipe son jugement de toute soumission � une tradition, non pour nier celle-ci mais pour r�fl�chir sur elle et statuer en connaissance de cause.

C?est pourquoi �tant de port�e universelle, elle doit �tre promue par la puissance publique, et promue dans sa stricte libert�. Deux principes sont donc menac�s par la demande en cause : le premier est la n�cessit� de promouvoir la culture, conforme � l?id�al des Lumi�res ; le second est la n�cessaire libert� de la culture.

Rappelons que, en d�mocratie, ces deux principes ne sont pas n�gociables ni modulables : ils vont de pair avec l?�mancipation la�que de l?Etat qui, �tant s�par� de tout lobby religieux ou ath�e, ne doit se m�ler en aucun cas de faire la police des ?uvres et des pens�es.

Aujourd?hui, les collectivit�s publiques financent la culture pour qu?elle soit pleinement libre, ce qui n�cessite qu?elle ne d�pende plus des int�r�ts priv�s. Le temps n?est plus o� des m�c�nes finan�aient des artistes mais � la condition que leurs ?uvres les flattent ou soient politiquement et moralement correctes.

Pour toutes ces raisons, je demande au groupe Centre et Ind�pendants de retirer leur v?u.

Merci.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur CORBI�RE.

La parole est � Yves POZZO di BORGO pour trois minutes pour le groupe Centre et Ind�pendants.

M. Yves POZZO di BORGO. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je ne m?attarderai pas sur le contenu? Ce n?est d?ailleurs pas un v?u mais je crois un amendement. C?est un amendement et je ne comprends pas qu?il n?ait pas �t� inclus dans le d�bat budg�taire, c?est un peu surprenant. Je le dis, il y a vraiment, de la part de l?Ex�cutif, quelque chose de tr�s curieux. Ce n?est pas un v?u, c?est un amendement. Voil�. D?ailleurs, M. GAREL serait d?accord avec moi car il voulait tout bloquer dans le d�bat budg�taire. Mais je le dis, car ce n?est pas normal. C?est le premier point.

Deuxi�me point, je ne veux pas m?attarder tellement sur le contenu de cet amendement, pour �voquer son contexte qui me semble beaucoup plus important, rappelant, comme je l?ai fait tout � l?heure, que nous sommes �videmment, comme l?a dit l?archev�que, comme l?a dit Christine BOUTIN, comme l?a dit le Maire de Paris, que nous sommes tous oppos�s � toute censure de cette pi�ce et nous sommes �galement contre les exc�s qui accompagnaient ce genre de choses.

Je vous le confirme. Il est tout � fait normal que l?on ait un d�bat, mais il y a eu autour de ce probl�me une �motion qui, moi, m?est d�j� arriv�e quand j?�tais au S�nat, de la part de mes coll�gues qui �taient du c�t� de Toulouse et de la r�gion, on a d�j� eu ce d�bat-l�, j?�tais tr�s surpris de voir cette �motion qui est mont�e. Cette pi�ce a choqu�, peut-�tre � tort - j?en ai parl� avec l?adjoint au maire qui m?a dit finalement qu?il n?y a pas grand-chose et c?est fort possible - mais le probl�me consiste en l?�motion qu?il y a eu autour de cela.

C?est une �motion qui a �t� tr�s forte et qu?il y a eu dans le reste de la France.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Pouvez-vous relever votre micro, s?il vous pla�t, car on ne vous entend pas bien.

M. Yves POZZO di BORGO. - Je veux dire que cette pi�ce a choqu� � Paris et dans le reste de la France, et a choqu� une grande partie des catholiques, et pas uniquement les petits cercles int�gristes.

Le 8 d�cembre, Notre-Dame de Paris �tait pleine de fid�les qui �taient indign�s de fa�on correcte. Il est de notre responsabilit� d?�lus - c?est la raison pour laquelle j?ai d�pos� cet amendement - de rem�dier aux tentations ?communautaristes? de nos concitoyens.

Il y a une protestation pacifique qui a �t� nuanc�e du cardinal Andr� VINGT-TROIS. Les catholiques sont des Parisiens comme les autres, certains de gauche, certains de droite, d?autres encore sont des centristes. Il est normal que nous lancions ce d�bat au Conseil de Paris. Et on ne pr�tend pas avoir raison, mais nous le lan�ons.

Cet amendement est symbolique et pr�tend d�montrer que l?on peut d�battre de cette r�alit� sociale dans cette enceinte. Une d�l�gation de catholiques, men�e par l?acteur Michael LONSDALE et l?humoriste Frigide BARJOT, a pu d�battre calmement, sans exc�s, sans vraiment d?insulte comme on l?a d�j� eu ici, avec Jean-Michel RIBES. Nous devons pouvoir faire la m�me chose. Voil�, je le dis.

Notre v?u est une r�ponse � cette inqui�tude des catholiques, qui est tout aussi l�gitime que celle qui touche malheureusement et r�guli�rement pour d?autres raisons les juifs et les musulmans. Je ne sais pas si on peut parler de ?cathophobie? en France. Le mot est probablement excessif.

Je peux comprendre aussi, bien que je n?ai pas rejoint leur signature, la cinquantaine de d�put�s, dont Philippe GOUJON, qui se sont �mus de cette question. Je n?ai pas sign� mais je les comprends.

Je ne vois pas pourquoi d?ailleurs, on ne pourrait pas s?interroger sur le versement d?importantes subventions � un th��tre qui malm�ne l?�quilibre la�c et l?�quilibre de notre pays contre l?obtention d?une large publicit� m�diatique. Nous sommes pour la libert� de cr�ation et nous la d�fendrons toujours, mais libert� de cr�ation ne veut pas dire automaticit� des subventions. Moi, cela ne me choque pas que Christophe GIRARD, avec la Commission culture, s?interroge quelquefois sur sa programmation. Ce sont des remarques, mais je trouve qu?il est tout � fait normal qu?au sein du Conseil de Paris on ait un d�bat sur ce sujet. Comme je l?ai dit, c?est important.

Je crois �galement au dialogue entre foi et culture. L?exemple des Bernardins est une preuve vivante � Paris. Mais je crois que ce dialogue ne peut avoir lieu que sur la base du respect et non celui de la provocation.

Ce que m?a dit CORBI�RE, je l?ai �cout� avec attention. Je te le dis, c?est int�ressant tout ce que tu as dit. C?est une conception que tu d�fends, on n?est pas d?accord, mais ce que tu as dit est int�ressant.

Je trouve que ce v?u a rempli son objet. Je m?en f�licite, surtout quand je vois les attaques r�p�t�es un peu excessives de certains de nos coll�gues ?Verts? que je respecte beaucoup. La la�cit�, c?est le respect de la foi ou de l?absence de foi, CORBI�RE, et de chacun, et pas la stigmatisation de telle ou telle croyance.

Voil�. C?�tait le sens de mon amendement.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � Christophe GIRARD.

Ensuite, je donnerai la parole pour les explications de vote aux diff�rents groupes qui l?ont demand�e.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Je viens d?apprendre le d�c�s de Roland Dubillard, donc j?ai envie de placer ma r�ponse sous l?ind�pendance et l?insolence et la libert� de ton de Roland Dubillard.

Yves POZZO di BORGO, je suis tent� de vous dire, ainsi qu?� tous les conseillers et conseill�res de Paris pr�sents lors de cette s�ance, que d?abord tous les catholiques parisiens ne pratiquent pas leur culte dans l?�glise dissidente et hors la loi Saint-Nicolas du Chardonnet.

Laissez-moi, je vous ai �cout�, je vais vous r�pondre.

Laissez-moi?

Ecoutez, prenez le temps, r�fl�chissez, �coutez !

Je ne provoque personne.

Moi, je suis all� voir la pi�ce. Moi, je suis all� tous les soirs au Th��tre de la Ville et je suis all� au Th��tre du Rond-Point, donc je sais exactement de quoi on parle.

Vous vous faites manipuler !

Il existe de petits groupuscules, dont un qui est en recherche de visibilit� et d?existence politique, avec en plus une dissidence du Front national par Bruno GOLLNISCH, qui s?appelle Civitas. N?allez pas rejoindre les rangs de ces groupuscules qui ne recherchent qu?une chose : les cam�ras, les journalistes et les photographes !

En manifestant, bien �videmment que les m�dias �taient pr�sents. D?ailleurs, les conseils donn�s aux directeurs de th��tre, aussi bien Jean-Michel RIBES qu?Emmanuel DEMARCYMOTA, �taient de r�pondre au minimum aux questions et aux interviews.

Je me dois de vous dire que les consid�rants de votre v?u ne sont pas tout � fait exacts, � commencer par le premier : la subvention de la Ville au Th��tre du Rond-Point, th��tre partag� en �quit� et � �galit� par l?Etat, le Minist�re de la Culture, Fr�d�ric MITTERRAND, nomm� par le Pr�sident de la R�publique et Fran�ois FILLON, la subvention de la Ville au Th��tre du Rond-Point n?est pas de 1.026.562 euros mais de 1.946.875 euros. Voil�, j?aggrave notre cas !

Comme je l?ai �crit en r�action de Pierre LELLOUCHE dans le ?Figaro?, qui ne rate jamais une occasion - cela me rappelle les d�bats du P.A.C.S. -, du 8 d�cembre dernier, qui a jug� ?choquant que la Mairie de Paris finance, m�me indirectement, des spectacles tels que Golgota picnic?. Bien �videmment, Pierre LELLOUCHE n?est venu aucun soir voir la pi�ce !

Quand on fait un commentaire sur l?argent public, je nous recommande d?�tudier le dossier s�rieusement. C?est ce que j?ai dit � Pierre LELLOUCHE.

Le Th��tre du Rond-Point est financ�, comme je viens de le dire, � parts �gales par le minist�re de la Culture et la Ville de Paris. Fr�d�ric MITTERRAND, en Ministre de la Culture, n?a pas assist� � la pi�ce mais est venu � la fin de la pi�ce samedi soir pour, en effet, apporter son soutien � l?ind�pendance du Th��tre du Rond-Point.

Pourquoi Pierre LELLOUCHE, comme vous d?une certaine fa�on, ne vous adressez-vous donc pas � Fr�d�ric MITTERRAND, Ministre de la Culture nomm� par Nicolas SARKOZY et Fran�ois FILLON, Premier Ministre ?

Savez-vous, par ailleurs, que la pi�ce est donn�e dans le cadre du Festival d?Automne ? Festival d?Automne lui-m�me cofinanc� par la Ville et l?Etat. C?est une fois de plus la preuve, me semble-t-il, que les commentaires - et l�, je ne vous associe pas dans le commentaire que je vais faire mais il s?adresse � Pierre LELLOUCHE - que les commentaires �lectoralistes et politiciens sont dommageables, me semble-t-il, � la d�mocratie et � la cr�dibilit� de ses repr�sentants.

Je ne souhaite m�me pas commenter les autres consid�rants car ils me semblent hors sujet. �tre �lu de la R�publique, c?est d�fendre, me semble-t-il, l?ind�pendance programmatique des festivals et des th��tres. Cette libert� de cr�ation et cette ind�pendance sont non n�gociables.

Ai-je besoin de vous expliquer qu?une ?uvre d?art n?est pas la r�alit� mais une repr�sentation ? Que ce spectacle est une fiction ? Ai-je besoin de vous rappeler que le d�lit de blasph�me n?existe pas en France ? Le libre acc�s aux ?uvres, au sens de l?article 27 de la D�claration universelle des droits de l?Homme, est un droit fondamental pour le public qui doit pouvoir librement voir, juger et critiquer les ?uvres qui appellent la discussion et la r�flexion.

Christine BOUTIN, avec laquelle aussi bien Jean-Michel RIBES que moi-m�me avons �chang�, a parl� plusieurs fois de libert� de conscience, valeur � laquelle nous sommes tous tr�s attach�s. Mais cette libert� de conscience n?est en rien menac�e par la repr�sentation d?une ?uvre de l?esprit dans un th��tre, f�t-elle choquante pour tel ou tel. Cette repr�sentation n?est impos�e � personne et il est loisible � chacun de se rendre ou pas au Th��tre du Rond-Point pour ne pas risquer de voir sa sensibilit� �ventuellement bless�e.

Une ?uvre est toujours susceptible d?interpr�tations diverses et nul ne peut, au nom d?une seule interpr�tation, pr�tendre intervenir sur le contenu de l??uvre, en demander l?interdiction ou tenter d?emp�cher le public d?y acc�der, comme le fait cette mouvance minoritaire que j?aimerais que l?on s�pare des catholiques, protestants, orthodoxes et autres qui sont venus manifester silencieusement, de cette mouvance minoritaire et int�griste men�e par Civitas. Chercher � emp�cher les spectateurs d?acc�der au th��tre, comme cela a �t� le cas les premiers soirs des repr�sentations du spectacle de Romeo CASTELLUCCI au Th��tre de la Ville est une violation de ce droit fondamental. La libert� d?expression et la libert� d?acc�s aux ?uvres sont prot�g�es par la loi et la loi sera respect�e et appliqu�e dans notre pays.

Je remercie d?ailleurs la Pr�fecture de police, pour avoir v�cu presque un mois entier avec nous, aussi bien dans des r�unions � la Pr�fecture de police que tous les soirs avec les �quipes et les policiers, les commissaires, tous ceux qui �taient l�, non pas pour faire r�gner une peur mais faire r�gner l?ordre et le respect de la loi, et permettre au spectacle, Sylvain GAREL, de se tenir dans de bonnes conditions et de prot�ger non seulement les ?uvres mais les lieux, le patrimoine de la Ville, le patrimoine de la France et les artistes et les directeurs et les �quipes des th��tres.

Je le disais, c?est une violation de ce droit fondamental.

La libert� d?expression et la libert� d?acc�s aux ?uvres sont prot�g�es par la loi. Je vous rappelle l?article 431 alin�a 1 du Code p�nal sur lequel nous nous sommes bas�s pour porter plainte, conjointement avec le Th��tre de la Ville : ?Le fait d?entraver, d?une mani�re concert�e et � l?aide de menaces, l?exercice de la libert� d?expression, du travail, d?association, de r�union ou de manifestation est puni d?un an d?emprisonnement et de 15.000 euros d?amende.?

Bien entendu, le juge est seul juge mais, en tout cas, la loi est claire.

Une interdiction de tel ou tel spectacle ou une baisse de la subvention d?un th��tre en fonction du contenu des pi�ces qui y sont pr�sent�es ne signifient pas autre chose qu?un acte de censure inconcevable en d�mocratie.

La libert� de cr�ation doit �tre d�fendue face � toutes les intol�rances. C?est pourquoi, avec le Maire de Paris, le minist�re de la Culture, la Pr�fecture de police, ma coll�gue Myriam EL KHOMRI, nous avons tout mis en ?uvre pour que les repr�sentations pr�vues aient lieu dans le respect des opinions de chacun et de l?ordre r�publicain, qu?il s?agisse de la pi�ce de CASTELLUCCI au Th��tre de la Ville, puis du ?104?, ou maintenant de la pi�ce de Rodrigo GARCIA au Th��tre du Rond-Point.

Je voudrais �galement ajouter que les fonds publics, comme vous le savez, � Paris sont �galement d�pens�s pour restaurer temples, �glises, synagogues, Grande Mosqu�e de Paris, cath�drales. Les catholiques, les protestants, les orthodoxes, tous ces chr�tiens silencieux ne souhaitent pas, je l?ai d�j� dit, �tre associ�s aux outrances de certains manifestants, ces d�linquants qui menacent les acteurs et les metteurs en sc�ne physiquement, jettent des objets, des boules puantes, de l?huile de vidange sur les spectateurs et mettent en danger nos �tablissements culturels et lieux de libert�.

J?ai vu, figurez-vous, beaucoup de vanit� chez certains manifestants, � la recherche de la cam�ra, du photographe et du journaliste. Un professeur de banlieue, qui accompagnait une �cole d?une banlieue, qui, en effet, �tait � la recherche d?une pi�ce de th��tre et de cr�ation, et qui accompagnait sa classe, a �t� bless� au Th��tre de la Ville. Cela est tout � fait inadmissible !

Si on lie une subvention au contenu d?une pi�ce, cela me semble �tre un engrenage infernal. Aujourd?hui, c?est telle pi�ce qui choque tel groupe de personnes ; demain, ce sera les anciens combattants ou les artistes peintres ou les gar�ons coiffeurs? et on voit que c?est infaisable. Que proposez-vous ? Que l?on instaure un bureau de contr�le politique qui, au moment de l?attribution de la subvention, v�rifiera qu?aucune sensibilit� n?est susceptible d?�tre bless�e et on ajuste les moyens ? On voit bien que cette proposition, cher Yves POZZO di BORGO, est intenable et serait la porte ouverte � toutes les d�rives.

Par ailleurs, en ce moment, ?Le Vicaire? est donn� au Th��tre 14, qui stigmatise en effet la passivit� du Pape pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette pi�ce avait �t� tr�s violemment prise � partie par des personnes il y a 20 ans. Ce n?est plus le cas aujourd?hui.

Vous voyez, quand j?y suis all�, j?y suis all� deux fois, il y avait dans la salle de nombreux catholiques qui ont trouv� la pi�ce formidable car elle t�moignait de ce qu?ils condamnent eux-m�mes depuis des ann�es.

Alors, ce n?est plus le cas aujourd?hui. Les choses sont �videmment relatives.

Les Centristes - vous �tes au centre des choses, vous �tes pour que les choses soient non une soustraction mais une addition et �tes plut�t consensuels - souhaitent-ils �galement la diminution des subventions du Th��tre 14, dont la programmation choque certainement certains bigots imp�nitents ? Nous ne l?accepterons jamais.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur GIRARD.

Nous allons maintenant passer aux explications de vote demand�es par diff�rents groupes, donc je donne la parole � M. GAREL, pour le groupe E.E.L.V.A.

Ensuite, ce sera Mme DOUVIN pour le groupe U.M.P.P.A. et M. BARGETON pour le groupe socialiste.

M. Sylvain GAREL. - Merci, Madame la Maire.

D?abord, je dois dire que j?adh�re totalement aux deux excellentes interventions d?Alexis CORBI�RE et Christophe GIRARD qui, je pense, remettent les pendules � l?heure sur ce dossier.

Mais je voudrais dire ici mon inqui�tude, mon extr�me inqui�tude, quand je vois des groupuscules effectivement comme Civitas, comme les gens de la Fraternit� Saint-Pie-X de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, qui �taient des groupes tr�s marginalis�s, qui �taient des groupes tr�s isol�s, �tre aujourd?hui soutenus par des �lus de la droite r�publicaine, que ce soit des gens du nouveau centre, que ce soit effectivement comme la p�tition qui a �t� sign�e par Philippe GOUJON, Bernard DEBR�, pour ne parler que de deux �lus de notre assembl�e, mais aussi par 50 autres parlementaires de l?U.M.P.

�coutez, ce sont des soutiens � l?action de Civitas ! �coutez, vous reprenez? si, bien s�r, ce sont des actions � Civitas !

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Calmez-vous, Monsieur DUBUS !

M. Sylvain GAREL. - Je ne vous ai pas interrompu !

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Calmez-vous ! On laisse parler chacun des orateurs sur cette mati�re un peu sensible.

M. Sylvain GAREL. - J?ai lu la p�tition et le v?u pr�sent�s par le Nouveau centre. C?est une dr�le de conception du Centre de pr�senter cela, ou alors c?est le Centre de l?extr�me droite parce que c?est quand m�me au c?ur de l?extr�me droite que ces id�es sont n�es et sont d�velopp�es.

Je dois dire que je suis tr�s, tr�s inquiet de voir cela aujourd?hui parce qu?il y a eu un pass� pas si lointain que �a, un moment o� la droite d?autres pays a rejoint l?extr�me droite, et on sait comment �a s?est termin� : on commence par couper des subventions ; on finit par br�ler des livres et ensuite, cela peut aller beaucoup plus loin.

Je vous remercie.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Pour les explications de vote du groupe U.M.P.P.A., Madame DOUVIN, vous avez la parole.

Calmez-vous, Monsieur DUBUS, je vous en prie : c?est bient�t le d�jeuner?

Mme DOUVIN elle seule a la parole, s?il vous pla�t !

M. J�r�me DUBUS. - Toi, l?avocaillon, la ferme !

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Monsieur DUBUS, je vous demande de vous calmer et surtout, de retirer ce que vous venez de dire parce que franchement, ce n?est pas � la hauteur, excusez-moi. Ce n?est franchement pas � la hauteur, Monsieur DUBUS.

M. J�r�me DUBUS. - Je ne retire rien.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Excusez-moi : je trouve cela insultant pour mon coll�gue, vraiment, il n?y a pas de raison d?�tre trait� comme cela. Franchement !

M. J�r�me DUBUS. - Je n?ai rien � retirer ! C?est lui qui a commenc� !

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe, pr�sidente. - Suspension de s�ance de deux minutes demand�e par le groupe socialiste.

Excusez-moi, Madame DOUVIN.

Décembre 2011
Débat
Conseil municipal
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